Numéro 15 - 20 avril 2019
Tout en
oeuvre
pour humaniser l'environnement naturel et social!
Jour de la Terre 2019
• Tout en
oeuvre pour humaniser l'environnement naturel et social!
• La grande démagogie des
partis des
pouvoirs
en place
• La
responsabilité
commence chez soi par
des actes et non des paroles
• Les
conséquences des
méthodes de production
pour l'environnement
- K.C. Adams -
Les élections en Alberta
• Des
résultats qui ne présagent rien de bon,
ni pour l'Alberta ni pour le Canada
- Pauline
Easton -
À titre d'information
• Les résultats de
l'élection
Les peuples autochtones
luttent
pour affirmer leur souveraineté
• La Couronne
abandonne les
poursuites contre
les défenseurs de la terre Wet'suwet'en
• Un chef
héréditaire déclare que la «
réconciliation ne
se trouve pas au bout d'un fusil »
Le gouvernement Trump applique le Titre III de la loi
Helms-Burton
• Assurons-nous
que
le
gouvernement
du
Canada
ne
concilie
pas
avec les États-Unis dans leur tentative d'étrangler
Cuba!
• Entrevue
- Isaac Saney,
coprésident
et porte-parole, Réseau canadien pour Cuba -
• Où
est passée la fermeté du Canada face aux
États-Unis
concernant Cuba?
- John Kirk et Stephen
Kimber -
Déclarations
• Le gouvernement
révolutionnaire de
Cuba
• Affaires
mondiales Canada
• L'Union
européenne
• L'Union
européenne et le Canada
• Ottawa
Cuba Connections
• Le
Gouvernement bolivarien du Venezuela
• Le
Gouvernement du Mexique
Les conditions d'une guerre civile aux États-Unis sont
évidentes
• Des
affrontements sur l'immigration entre
les autorités
fédérales, étatiques et locales
- Voice of Revolution
-
Intensification de la résistance aux attaques contre les
droits
• Une nouvelle loi de l'Utah
protège
les immigrants
• Des
shérifs de la Caroline du Nord refusent de coopérer
avec
le Service de contrôle de l'immigration et des
douanes
• Des
organisations de droits civils et de droits des immigrants
sonnent
l'alarme aux voyageurs à l'échelle de l'État
de la
Floride
- L'Union américaine
des
libertés civiles de la Floride -
• Action au
Musée national de la patrouille frontalière
- Tornillo:
l'occupation -
• La Cour
fédérale bloque la politique de Trump
de retour forcé au Mexique
- Union des libertés
civiles américaines -
L'impunité doit cesser aux Philippines
• Opposition
mondiale aux tueries extrajudiciaires
Récents développements dans les relations
RPDC-États-Unis
• Les
États-Unis doivent créer les
conditions
nécessaires à la négociation
- Nick Lin -
Supplément
D'importants anniversaires
• 58e
anniversaire de la défaite de l'invasion
américaine
de la baie des Cochons à Cuba
• 71e anniversaire
du
soulèvement de l'île de Jeju en Corée
• 76e anniversaire
du
soulèvement héroïque du ghetto de
Varsovie
Jour de la Terre 2019
Grève étudiante pour la planète à
Montréal le 15 mars 2019
Le 22 avril, Jour de la Terre, le monde
entier
s'unit pour exiger qu'on accorde l'attention
méritée
à la Terre Mère. Des mesures doivent être
prises
pour surmonter les ravages des changements climatiques et mettre
fin
aux pratiques destructrices des monopoles et des oligopoles
telles que
la fracturation, les coupes à blanc, les pratiques
minières abusives, la contamination des lacs et des
océans, la privatisation de l'eau, les évaluations
environnementales frauduleuses, la dépossession des
détenteurs légitimes de la terre et tous les autres
abus
qui se multiplient à la poursuite des objectifs
antisociaux et
antinationaux du néolibéralisme.
Il est urgent d'inverser cette tendance
destructrice
alarmante. Partout dans le monde, les luttes populaires
restreignent
l'action des monopoles, des oligopoles et des gouvernements
à
leur service ou parviennent à les empêcher de
polluer, de
détruire, de surexploiter, de violer les droits souverains
des
peuples autochtones et de mener des guerres à
leurs fins étroites. La lutte des peuples pour s'investir
du
pouvoir de décider de leurs affaires rassemble des
personnes de
tous les horizons pour devenir une force organisée qui
prend la
défense des droits de tous et toutes.
À cette occasion, le Parti communiste du
Canada
(marxiste-léniniste) affirme clairement que
l'environnement
naturel et l'environnement social ne peuvent pas exister en
harmonie
sans qu'on s'oppose aux stratagèmes du gouvernement pour
payer
les riches. Le PCC(M-L) s'oppose spécifiquement à
l'utilisation des graves problèmes
d'environnement et d'économie pour justifier
l'expropriation des
peuples autochtones et aller à l'encontre du désir
exprimé par le peuple concernant des projets tels que le
pipeline Trans Mountain et le Coastal GasLink (CGL), et s'oppose
surtout à ce que cela se fasse au nom de l'«
intérêt national ». Ces projets sont
assimilés à l'intérêt
national pour empêcher le peuple de jouer un rôle
dans les
prises de décision qui le concernent et pour que le
problème des changements climatiques ne soit pas
réglé en faveur d'une humanisation de
l'environnement
naturel et social.
Il n'y a pas de muraille de Chine entre
l'environnement et l'économie, mais ils ne peuvent
être
harmonisés en
continuant d'exproprier les peuples autochtones qui sont les
gardiens
et les protecteurs de l'Île de la Tortue et les
détenteurs
de droits souverains sur ce vaste territoire. Les peuples
autochtones
n'ont jamais renoncé à leurs droits ancestraux
souverains
et continuent courageusement de défendre l'île de la
Tortue contre les indignités du pillage et de la
ruine coloniaux. À l'occasion du Jour de la Terre, que
tous
exigent que les gouvernements établissent de nouveaux
arrangements respectant les droits souverains des peuples
autochtones
sur la terre ancestrale.
La Terre Mère est l'un des deux piliers de
toute
richesse sociale, l'autre étant le travail des
travailleurs. La
société moderne ne peut être construite sans
défendre consciemment la dignité des deux. Le
non-respect
de la Terre Mère, des travailleurs et des peuples
autochtones
mène la société à sa perte.
Défendre la
dignité de la Terre Mère, c'est placer la
conscience
sociale aux commandes de l'économie socialisée. La
tâche à l'ordre du jour est d'activer le facteur
humain/conscience sociale pour éliminer le facteur
antihumain/anti-conscience. Il est possible de trouver des
solutions
aux graves problèmes qui menacent la Terre Mère
seulement
si
les travailleurs ont leur mot à dire et peuvent exercer un
contrôle sur la production et la distribution du produit
social.
Un acte important du Jour de la Terre est de
dénoncer les guerres d'agression et d'occupation
menées
par les États-Unis et l'industrie de guerre
américaine
qui est le plus grand pollueur au monde. Dénonçons
l'élite dirigeante canadienne qui a déployé
des
hommes et des femmes dans des guerres d'occupation
américaines
et des missions de
l'OTAN et de l'ONU menées au nom de l'aide humanitaire, de
la
paix, de la liberté et de la démocratie.
Les gouvernements fédéral et
provinciaux,
quel que soit le parti au pouvoir, ont montré qu'ils
s'identifient pleinement à l'étroitesse des
intérêts privés et aux exigences du
gouvernement de
guerre aux États-Unis. Leurs discours sur le besoin de
protéger l'environnement sont absurdes s'ils sont au
service de
ces intérêts. Cela signifie que la
préoccupation
face à la dégradation de l'environnement et la
destruction de la Terre Mère doit être
développée consciemment en un mouvement pour
investir le
peuple du pouvoir de décider et lui donner
préséance dans les prises de décisions
concernant
les affaires économiques, politiques et sociales.
Le PCC(M-L) soutient toutes les actions de la
jeunesse,
de la classe ouvrière, du peuple et des peuples
autochtones qui
restreignent les monopoles et les oligopoles dans leurs
réclamations et leurs activités destructrices. Il
faut
mettre
un terme à l'ordre du jour secret des monopoles, des
oligopoles
et des gouvernements à leur service pour l'économie
socialisée et à leurs plans de guerre. Tout ce qui
concerne l'économie socialisée doit être
public et
dévoilé pour que tous puissent voir et
évaluer.
Les travailleurs doivent continuer d'exprimer leurs
préoccupations et leurs revendications, ce qui est la
première étape pour asseoir un véritable
pouvoir
politique et économique leur permettant de faire
intervenir le facteur humain/conscience sociale et de diriger le
mouvement d'humanisation des environnements sociaux et
naturels.
Le peuple doit être le décideur et
doit
déterminer la direction de l'économie de
manière
à
protéger l'environnement et à affirmer le droit
d'être des peuples du monde entier.
Faisons
connaître nos réclamations à la
société le Jour de la Terre 2019 !
Tout en oeuvre pour humaniser l'environnement naturel et social
!
Une marche pour le climat à Vancouver le 9
septembre 2018 dénonce la
démagogie du gouvernement Trudeau sur l'environnement
alors
qu'il
achète un pipeline.
Alors que les peuples du monde entier se
mobilisent pour
humaniser l'environnement naturel et social le 22 avril,
Jour de
la Terre, la démagogie des partis politiques qui forment
un
système de partis de cartel n'est nulle part plus
évidente que sur les questions de l'économie et de
l'environnement. La démagogie des libéraux
concernant
leur prétendu souci pour l'environnement au cours des
quatre
dernières années est stupéfiante. Ils
essaient de
convaincre les gens qu'ils sont des protecteurs de
l'environnement avec
leur taxe sur le carbone alors qu'ils ont acheté un
pipeline de
bitume, ce que beaucoup décrivent comme un danger pour
l'environnement. Ils attaquent les protecteurs de
l'eau et des terres autochtones sur leurs terres souveraines du
nord de
la Colombie-Britannique pour permettre aux sociétés
pétrolières mondiales d'extraire le gaz naturel par
fracturation dans l'est de la Colombie-Britannique, de
l'expédier vers la côte, de le transformer en gaz
naturel
liquéfié en utilisant une quantité
monstrueuse
d'énergie et de le
transporter en Asie. Selon le chroniqueur Andrew Coyne du National
Post, « l'opposition à la tarification du
carbone est
désormais l'insigne identitaire des
conservateurs ».
De cette manière, dans le contexte de
l'élection fédérale 2019,
l'élite
dirigeante et ses médias cherchent à
présenter le
problème comme étant un choix d'être pour ou
contre une taxe sur le carbone. L'objectif est de faire en sorte
que
les Canadiens continuent d'être envoyés dans des
voies
sans issue et de tourner en rond pour qu'ils
ne soient pas en mesure de déterminer eux-mêmes ce
dont
ils ont besoin. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau
affirme que sa taxe sur le carbone vise à lutter contre
les
changements climatiques, tandis que les conservateurs soutiennent
qu'il
ne faut pas intervenir alors que les néodémocrates
sont
divisés sur la question, hantés par la recherche
d'un prétendu équilibre entre les emplois et la
responsabilité envers l'environnement.
Si les gouvernements
étaient sérieux sur les changements climatiques,
ils
n'insisteraient pas tant pour construire des pipelines pour
extraire et expédier le bitume brut aux États-Unis
via
Vancouver ou un pipeline pour extraire du gaz naturel du nord-est
de la
Colombie-Britannique par la fracturation, méthode
décriée par tout le monde, et le
transporter jusqu'à la côte. La GRC, un service de
police
fédéral, n'appliquerait pas d'injonction violant
les
droits ancestraux des Wet'suwet'en. Faire respecter le «
droit » des entrepreneurs privés
d'empiéter
sur les terres des Wet'suwet'en afin de construire un pipeline
pour
extraire et expédier le gaz naturel à Kitimat, sur
la
côte ouest, n'a
rien à voir avec la protection de l'environnement ni avec
le
développement d'une économie saine. La
prétention
que ces projets sont basés sur des évaluations
environnementales sérieuses s'est avérée
sans
fondement encore et encore.
Le 1er avril, la loi fédérale
appelée Loi sur la tarification de la pollution
causée par les gaz à effet de serre est
entrée
en vigueur. La Loi impose une taxe sur l'essence, les autres
combustibles fossiles et les « polluants
industriels ». On dit qu'elle ne s'applique qu'aux
provinces
qui, comme l'Ontario, ne possèdent pas de
régime de tarification du carbone conforme aux normes
nationales. Le gouvernement de l'Ontario fait appel de cette loi
devant
la Cour d'appel de l'Ontario et demande qu'elle soit
abrogée par
ce qu'elle est contraire à la Constitution dans la mesure
où elle empiète sur une compétence
provinciale. Il
dit que le gouvernement fédéral se donne de
nouveaux pouvoirs lui permettant de réglementer la
conduite
automobile et le lieu de résidence des personnes.
L'avocate
fédérale Sharlene Telles-Langdon a fait valoir que
le
pouvoir fédéral en question vise simplement
à
établir une norme nationale, car les provinces ne peuvent
le
faire elles-mêmes. « La capacité du Canada en
tant
que nation à
relever le défi auquel elle est confrontée est
insuffisante », dit-elle. La taxe sur le carbone est
«
une charge réglementaire » et non une taxe,
a-t-elle
dit devant le tribunal, car son objectif principal est de
modifier le
comportement plutôt que de générer des
revenus. Si
le tribunal rejette cette explication, a-t-elle dit, la charge
peut
alors
être qualifiée de taxe adoptée en
toute légitimité.
L'Alberta, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick
contestent eux aussi la taxe sur le carbone.
Le chroniqueur du National Post Andrew
Coyne
écrit : « Les gouvernements conservateurs
à
venir qui ne songeraient pas un instant à briser la
mainmise
bureaucratique des syndicats sur les écoles publiques, par
exemple, n'auront pas de scrupules à abolir les taxes sur
le
carbone. Ce qui aurait pu être un choix entre la
réglementation et le prix du carbone est plutôt
devenu un
choix entre la réglementation et le prix, à gauche,
et
uniquement la réglementation à droite : entre
inutilement coûteux et maximalement coûteux. Les
conservateurs auraient pu et auraient dû plaider en faveur
d'une
taxe sur le carbone, et pas seulement pour la
réglementation,
mais
pour d'autres taxes, puis utiliser les revenus
générés par la taxe sur le carbone pour
réduire les taux d'imposition des particuliers et des
sociétés. Mais cette chance leur a également
échappé, alors ajoutez l'impôt sur le revenu
plus
élevé au coût de l'obsession conservatrice
concernant la taxe sur le carbone. »
On tente ainsi
d'aligner
les Canadiens d'un côté ou de l'autre sur la taxe
sur le
carbone. En fait, la question de l'environnement met en
évidence
qui contrôle l'économie et qui prend les
décisions
importantes, et comment les gens doivent inverser la tendance en
s'efforçant de s'investir du pouvoir par le renouveau
démocratique. Cela commence
par représenter ce qu'ils ont eux-mêmes à
dire et
parler en leur propre nom pour faire valoir leurs propres
réclamations à la société, sans se
faire
les porte-paroles des réclamations des autres.
Les Canadiens, en particulier les jeunes, sont
très préoccupés par l'environnement. Ils ont
besoin de forums politiques où ils peuvent organiser
eux-mêmes la discussion. Sinon ils seront privés de
leur
voix et de leur représentation politique. En d'autres
termes, au
lieu de donner un but à la société pour
avancer
vers l'avenir sur une base solide,
ils restent susceptibles de devenir des girouettes pour tous les
partis
politiques qui forment le système des partis de cartel au
service des riches. Le travail politique doit avoir comme
objectif
d'avoir un impact pratique à garantir l'avenir de la
planète et de l'humanité. La classe dirigeante
s'intéresse à elle-même et à payer les
riches et elle refuse de
s'attaquer aux problèmes.
(Sources: CBC, CP,
nationalpost.com et Globe and Mail)
Le gouvernement fédéral
prétend
que la perception d'une taxe sur le carbone et la distribution de
ses
revenus parmi ceux qui l'ont payée va inciter au
développement d'une énergie propre. C'est un
non-sens et
rien de plus que du tape-à-l'oeil.
La suggestion que le
marché et les décisions des consommateurs au sein
de ce
marché, qui est contrôlé par les oligarques,
va
miraculeusement humaniser l'environnement social et naturel et
donner
une direction nouvelle vers un environnement sain est une
tentative de
saboter la discussion et tout mouvement qui s'attaque au
problème du
changement climatique. Ceux qui font la promotion de la taxe sur
le
carbone ont inventé une autre mesure pour vider les poches
des
travailleurs.
En ce qui concerne le retour des revenus aux gens
ou leur allocation à des projets verts, il n'existe aucune
garantie que les
gouvernements vont utiliser ces revenus additionnels à ces
fins.
Les Canadiens n'ont aucun contrôle sur le gouvernement
parce
qu'ils n'ont aucun pouvoir effectif sur celui-ci. Le
système de
gouvernement par les partis cartellisés
donne comme première tâche à ceux qui sont
élus et qui forment un gouvernement de partis de
désarticuler l'opposition populaire afin de donner champ
libre
aux riches de faire ce qu'ils veulent du trésor
public.
Quant à l'utilisation des fonds publics
à
des projets, verts ou autres, cela se fait déjà
régulièrement en faveur des intérêts
privés étroits des grandes entreprises et des
grands
conglomérats. Les Canadiens entendent continuellement
parler de
grands projets privés de développement qui
comprennent
des fonds de l'État en subsides ou en
infrastructure gratuite. Les stratagèmes pour payer les
riches
au service des intérêts privés des grandes
entreprises sont devenus chose courante et synonymes de l'«
ouverture aux affaires ». Les gens sont même
témoins de spectacles d'oligopoles tels Amazon qui
demandent aux
villes, aux États et aux provinces de leur faire des
offres de
fonds publics, dans une concurrence dégradante pour les
amener
à s'y installer.
La lutte pour les projets verts est une intense
compétition d'affaires qui mobilise l'arsenal entier des
grandes
puissances, lequel comprend les boycottages, les embargos, les
menaces
de changement de régime, le sabotage, la guerre et
l'invasion
par les forces armées privées et étatiques
des
grandes puissances et de ceux qui pratiquent l'apaisement
envers elles comme le Canada. On a même créé
l'expression « guerres vertes » pour
suggérer
que les guerres interimpérialistes pourraient se mener
d'une
façon moins nocive pour l'environnement, pour essayer de
justifier le massacre de ceux que ces guerres visent à
contrôler.
Les oligarques mondiaux n'ont cessé de
piller la
planète et d'exploiter et de tuer les peuples du monde
avec la
plus
grande brutalité sans même sourciller. La machine de
guerre des États-Unis est le plus grand pollueur du monde
et
pourtant l'establishment canadien ne voit aucun mal à
s'intégrer entièrement et à applaudir
à
toute aventure guerrière
barbare et toute intervention des États-Unis dans les
affaires
souveraines d'autres pays et régions comme le Venezuela,
l'Irak,
l'Afrique de l'Ouest, etc., qui laissent la dévastation
économique et environnementale et la mort dans leur
sillage.
Les Canadiens sont
censés s'attendre à ce qu'une taxe sur le carbone
change
la vision et la pratique des oligarques qui contrôlent le
monde,
les forçant à assumer leur responsabilité
environnementale et sociale. Comment ceux qui prétendent
être des partis politiques peuvent-ils dire de telles
choses et
nous regarder en face alors qu'ils viennent
juste de verser des milliards de dollars aux oligarques
américains pour un pipeline soixantenaire, qui va de
l'Alberta
à Vancouver, et promettent d'utiliser tous les moyens pour
imposer son expansion afin de doubler sa capacité
d'extraire et
d'expédier le bitume de l'Alberta vers la côte ouest
des
États-Unis pour alimenter sa machine de
guerre ? Ils ont échoué lamentablement en tant
que
gardiens de l'environnement et promoteurs d'une économie
albertaine et canadienne indépendante et subvenant
à ses
besoins. Leur mentalité d'extraction/expédition, de
quelque angle qu'on l'examine, est antisociale et
anti-environnement.
Leurs prétentions n'ont aucune
crédibilité.
La responsabilité commence chez soi par des
actes
et non des paroles. Les actes des partis politiques qui forment
des
gouvernements de partis ont démontré que ces partis
sont
dénués de sens moral et entièrement au
service de
leurs maîtres oligarchiques et de la machine de guerre des
États-Unis.
- K.C. Adams -
Le refus de tenir compte de l'impact
des méthodes de production sur l'environnement naturel est
le
propre d'un système économique et d'une
élite
dirigeante qui met l'accent essentiellement sur son
intérêt étroit, en concurrence les uns avec
les
autres pour la domination, au lieu de coopérer pour le
bien
commun du peuple, de
l'économie socialisée, de l'environnement social et
naturel et de la société.
Le mobile des
oligarques au
pouvoir, qui est de maximiser le profit privé au profit de
leurs
empires, en concurrence avec les autres et en contradiction avec
les
travailleurs qu'ils exploitent, rejette tout empiètement
sur le
profit privé. Le système économique
impérialiste que contrôle l'oligarchie
financière
fonctionne en l'absence de
responsabilité sociale. Il ne peut fonctionner et ne
fonctionne
pas sans que quelques privilégiés volent les
ressources
naturelles et exproprient la valeur que produisent les
travailleurs,
quelles que soient les conséquences sociales telles que
les
crises économiques et naturelles et la guerre.
Al Gore, le vice-président des
États-Unis
sous Bill Clinton, est devenu un promoteur de l'économie
verte
et, grâce à ses liens sociaux et politiques et aux
subventions des gouvernements pour payer les riches et
destinées
aux entreprises vertes dont il est propriétaire, il est
devenu
un milliardaire. Les oligarques exigent que toute mesure visant
à
atténuer le réchauffement de la planète
conduise
à des profits privés pour quelques
privilégiés et n'entraîne aucune perte de
contrôle. Les motivations basées sur l'obtention de
richesse et de privilèges individuels ne peuvent exister
que
dans les conditions d'une concurrence extrême.
L'élite
dirigeante se divise en camps belligérants et en
oligopoles
en fonction de leurs intérêts privés, qu'ils
politisent en contrôlant l'appareil d'État, les
médias et les partis électoraux cartellisés.
De même, ces partis politiques cartellisés se
divisent selon les oligarques qu'ils servent et leurs
intérêts privés.
Les oligarques se
disputent
sur la façon de rejeter le fardeau des problèmes
sur le
dos des
travailleurs, de manière à favoriser leurs propres
intérêts privés étroits. Les partis
cartellisés veulent contrôler les cordons de la
bourse et le pouvoir d'État et les mettre à la
disposition des intérêts privés envers
lesquels ils
se sont engagés en échange d'être
élus. Lorsqu'un problème tel que le
réchauffement
de la planète devient trop important pour être
ignoré, ils se livrent à toutes sortes de
manoeuvres
politiques pour influencer les citoyens et les forcer à
s'aligner derrière les intérêts privés
qu'ils représentent. Les prétentions et les
objectifs
politiques changent avec le vent, car le but est de servir les
intérêts privés, et non de servir le peuple
et la
société sur la base du principe de la
responsabilité sociale.
Par exemple, l'ancien premier ministre
conservateur
Stephen Harper a instauré un système de
plafonnement et
d'échange des dérivés du carbone afin que
certains
oligarques puissent en tirer profit. L'ancien gouvernement
libéral de l'Ontario a fait de même en
coopération
avec les bourses d'échanges du carbone du Québec et
de la
Californie.
Mais à présent, le premier ministre conservateur de
l'Ontario, Doug Ford, un admirateur déclaré de
Harper et
du chef conservateur actuel Andrew Scheer, dénonce le
système de plafonnement et d'échange et les taxes
sur le
carbone, qui portent atteinte à son contrôle de
l'économie ontarienne.
Le mantra impérialiste est de revendiquer
une
ligne de démarcation que les représentants de
l'oligarchie financière au gouvernement et dans
l'opposition ne
peuvent franchir. C'est très bien de parler du
réchauffement de la planète tant que les gestes
posés ne se concrétisent pas et ne nuisent pas
à
la réalisation du profit privé maximum comme
mobile de la production. Aucun politicien impérialiste
officiel
ne va même parler du besoin d'une intervention dans le
processus
de production
et de distribution de l'économie pour remédier
directement au problème des changements climatiques, et
proposer
qu'une partie de la valeur ajoutée produite par les
travailleurs
serve à l'humanisation de l'environnement
plutôt qu'à l'enrichissement des riches. Cela
voudrait
dire prendre en charge des entreprises privées qui se
livrent
à des pratiques dommageables pour l'environnement et
priver ceux
qui en ont le contrôle du pouvoir de faire du tort à
l'environnement. Cela voudrait dire voir comment le
problème se
pose en soi, objectivement, et non selon des
critères subjectifs, à savoir si telles ou telles
mesures
nuiront aux profits de quelques privilégiés qui
les exproprient la classe ouvrière.
La taxe de vente sur le carbone de Trudeau est
liée à l'ensemble de la problématique de la
fiscalité et de l'utilisation des revenus fiscaux pour
perpétuer le privilège de classe et le
contrôle de
l'oligarchie financière. La taxe ajoute un fardeau
supplémentaire aux travailleurs. Les politiciens ouvriers
exigent l'élimination de toutes les formes
d'impôts individuels et affirment que les véritables
problèmes sociaux et économiques nécessitent
des
solutions concrètes et non des manoeuvres politiques
cyniques.
Ils déclarent que les problèmes de
l'économie,
tels que sa contribution au réchauffement de la
planète,
doivent être résolus par des changements
apportés
à l'économie et aux conditions
sociales, en faisant valoir la responsabilité sociale et
la
conscience sociale qui sont nécessaires pour priver
l'oligarchie
financière de son pouvoir et de son contrôle.
Les élections
albertaines
- Pauline Easton -
Le Parti conservateur uni (PCU) formera un
gouvernement
majoritaire à l'issue de l'élection du 16 avril en
Alberta, ayant
remporté 63 des 85 sièges à
l'assemblée
législative. Le NPD a
remporté les 24 sièges restants tandis que les
trois
autres
partis qui siégeaient à l'Assemblée
législative lors de la
dissolution, le Parti de l'Alberta, le Parti libéral et le
Parti
conservateur de la liberté, n'ont remporté aucun
siège. Ce
résultat prévisible est dû à l'absence
d'une
opposition ouvrière
dotée de sa propre conscience sortie de la vie
réelle,
synonyme
de changement social et libérée de toutes
idées
préconçues.
Le slogan « arrêtez la
droite »
de la
base sociale libérale
s'est avéré totalement inefficace au Canada, pas
seulement dans cette élection mais aussi dans les
élections récentes en Ontario et au Québec comme
ailleurs dans le
monde également.
C'est
un slogan qui réduit à l'impuissance, au
désespoir
et à
l'humiliation la demande du mouvement ouvrier et de l'ensemble du corps
politique de mettre fin
à
l'offensive antisociale néolibérale parce que le
système de partis cartellisés n'a qu'un objectif :
maintenir le peuple à l'écart du pouvoir. Les
électeurs ne décident pas du résultat d'une
élection. Ils n'exercent aucun contrôle sur la
sélection des candidats, ni sur les élus, ni sur
l'ordre
du jour établi. Tout cela est contrôlé par
l'État des riches et leurs conglomérats et
médiats
privés qui ont pour tâche de privent le peuple de sa
propre conception du monde.
Une opposition ouvrière doit
reconnaître
avec courage et
conviction que le parti, quel qu'il soit, qui forme le
gouvernement a
pour tache de préserver ce qu'on appelle les institutions
démocratiques
libérales et se fusionne à ces institutions
devenues
anachroniques. Le rôle de ces institutions est de
préserver le privilège et elles sont totalement
déconnectées
des besoins de notre temps. Le parti politique qui forme le
gouvernement reflète en lui tout le dysfonctionnement du
système
et révèle dans la pratique que les institutions
démocratiques
libérales servent les intérêts
économiques
les plus puissants. La
corruption du Parti libéral au pouvoir au
fédéral
et la
corruption qui a créé et propulsé le PCU de
l'Alberta et son chef
montrent qu'ils sont faits de la même étoffe.
La victoire du PCU était peut-être
prévisible, mais elle
n'augure rien de bon, ni pour l'Alberta, ni pour le Canada.
L'opposition ouvrière doit faire face aux
réalités
de sa position
de faiblesse et y remédier. Ce faisant, elle
réalise dans
le sens
immédiat que l'élection de Jason Kenney en Alberta
signifie un
regain d'acrimonie au sein de l'élite dirigeante, la
dégénérescence continue du système de
partis cartellisés et la continuation et possiblement
l'intensification de l'offensive antisociale. Le discours discordant et
désagréable de Kenney et d’autres personnes
exprime les
intérêts étroits privés qu'ils
représentent, étrangers pour la plupart. Ces
intérêts agissent en imposant l'anarchie et la
violence et
montrent que les conditions du respect d'une autorité
légale ne sont plus réunies. Il appartient donc au
peuple
de s'investir de pouvoir et d'établir un état de
droit
qui le favorise. Pour dissimuler la lutte pour le pouvoir et le
contrôle de l'oligarchie financière internationale,
on dit
que c'est la faute du peuple, que les gens sont
arriérés
et réactionnaires. Les « voies ensoleillées
»
des libéraux ont la même source et le même
objectif
et produisent le même résultat que toute autre
demande de
réconciliation avec les riches et leurs ambitions.
Le discours de victoire de Jason Kenney montre
l'amertume, la
rancoeur, le ressentiment, le malaise, la mauvaise
volonté,
l'animosité, l'hostilité et l'inimitié que
créent les
antagonismes et la rivalité pour le pouvoir au sein de
l'oligarchie financière.
Le cafard libéral et
social-démocrate
Un analyiste décrit
bien
l'effroi qui
s'empare des libéraux et sociaux-démocrates devant
« la vague
bleue ». Andrew Coyne écrit : « Grâce à
cette
victoire en Alberta, il y a
maintenant six gouvernements provinciaux conservateurs qui
s'étendent des Rocheuses à la baie de Fundy,
représentant
ensemble plus de 80 % de la population du pays. »
Or, en quoi les cercles dominants représentent
le
peuple et ses besoins et demands n'est évidemment pas
discuté. On sait par contre que la corruption largement
médiatisée
entourant la fusion du
Parti progressiste-conservateur et du Wildrose pour créer
le
Parti conservateur uni avec Kenney à sa tête est
sans
pareil.
Nombreux sont ceux qui pensent qu'elle est comparable à la
corruption de l'approche « basée sur les
règles
» de Justin
Trudeau comme façon de servir les oligarques.
Dans ce marais de corruption et de
servilité
à la minorité
riche qui envahit ce qu'on appelle les institutions
démocratiques
libérales et les
partis cartellisés, les conservateurs sont souvent
décrits comme
plus responsables que leurs rivaux sur le plan financier et
même
parfois sur le plan social. Pendant ce temps, des
épithètes de
toutes sortes sont lancées contre les travailleurs
canadiens qui
seraient en train de devenir populistes, anti-immigrants,
suprématistes blancs, antisociaux, etc. puisqu'ils ont
permis
à «
six gouvernements provinciaux conservateurs s'étendant des
Rocheuses à la baie de Fundy » de prendre le
pouvoir.
Les
travailleurs canadiens sont soucieux d'avoir une
société
qui
veille au bien-être économique et social de ceux qui
en
dépendent. Ils ont un véritable mépris pour
l'hypocrisie
libérale, l'opportunisme et les justifications de ce qui
ne peut
être justifié et le disent souvent de façon
assez
crue. Mais ils
n'ont pas plus d'estime pour la façon dont Jason Kenney et
son
ancien patron, Stephen Harper, exercent le pouvoir. Ils rejettent
le but donné à la société tant par
l'aile
droite que par l'aile
gauche de la classe dirigeante. C'est essentiellement le
même but
et il ne comprend pas la défense du bien-être
économique et
social de ceux qui dépendent de l'économie et de la
société pour
vivre. Comment expliquer autrement les crises économiques
récurrentes, les problèmes non résolus et
l'offensive antisociale
néolibérale qui s'attaque au bien-être du
peuple
quel que soit le
parti cartellisé au pouvoir ? Ce fait est un sujet de
grave
préoccupation pour les travailleurs et est la raison pour
laquelle l'opposition ouvrière doit aller aux devants et
proposer
une direction prosociale et un ordre du jour prosocial.
Le but que donnent à la
société les
prétendues ailes droite et
gauche du système de partis cartellisés canadien
est
d'utiliser le
pouvoir
des institutions étatiques dites démocratiques
libérales
pour mettre
les avoirs du pays à la disposition de l'oligarchie
financière
internationale et ses oligopoles, qui laissent sans solution,
voire qui aggravent, les problèmes économiques,
sociaux
et
environnementaux qui préoccupent le peuple. Sur le plan
international, les prétendues ailes droite et gauche sont
unies,
avec l'impérialisme américain en tête, dans
la
destruction
nationale, l'incitation à la guerre et la destruction des
forces
productives
humaines et de l'environnement social et naturel.
L'élite dirigeante a créé
l'illusion que les soi-disant ailes
droite et gauche de la classe dirigeante offrent quelque chose de
différent et que parfois, selon les circonstances, l'une
vaut
mieux que l'autre. Les principaux journaux de l'Alberta, le
libéral Edmonton Journal et le conservateur Calgary
Herald, ont tous deux soutenu Jason Kenney dans la formation
du prochain gouvernement. Ils ont obtenu ce qu'ils ont
souhaité
et maintenant ils ont l'arrogance de dire que les citoyens ont
parlé et que le NPD dans l'opposition est là pour
demander des
comptes au gouvernement Kenney.
Ce qui n'est pas discuté, c'est comment les
puissants intérêts économiques qui
souhaitaient ce
résultat ont réussi à ramasser les 200 000
électeurs supplémentaires qui avaient droit de vote
à l'élection
de
2015 mais n'ont pas voté et à les amener à voter
pour obtenir une
majorité pour le PCU. Les 63 sièges obtenus par le
PCU
représentent un gain de 38 sièges par rapport au
total
obtenu par le Parti progressiste-conservateur et Wildrose en
2015. Le
vote du NPD est resté identique à celui de 2015, ce
lui
avait valu 52 sièges mais seulement 24 cette fois-ci. Il
est
clair que le NPD a « tenu le coup », mais ce n'est
pas
comparable à ce qu'ont obtenu les puissants
intérêts privés qui achètent les
résultats voulus. La conclusion qui s'impose est que le
mouvement ouvrier et les forces populaires doivent définir
leurs
propres objectifs et se mobiliser pour les atteindre. Ils doivent
s'investir de pouvoir et non se diviser en fonction de telle ou
telle
faction de riches sous prétexte que l’une est
meilleure que
l’autre.
Au lendemain de l'élection d'un
gouvernement
majoritaire du PCU en Alberat, les journaux de la classe
dominante dits
de droite et de gauche ont proclamé
que l'ordre du jour est maintenant fixé pour les
travailleurs.
Essentiellement, ils doivent se constituer en groupes de pression
extraparlementaires et laisser d'autres parler en leur nom et
penser à leur place. Les travailleurs doivent oublier
l'idée de
s'organiser en une opposition ouvrière indépendante
de
l'élite
dirigeante, avec son propre ordre du jour et sa propre analyse de
ce qu'il faut faire pour défendre les droits et le
bien-être du
peuple et bâtir le nouveau.
Une voie vers l'avant
Les travailleurs de l'Alberta, voire l'ensemble du
corps
politique du
Canada, ne
peuvent se permettre de rester piégés dans
l'équation
gauche-droite. Il y a la réalité d'un
système de
partis
cartellisés au sein d'institutions démocratiques
libérales devenues anachroniques sur
lequel le peuple n'exerce aucun contrôle.
L'évaluation que
les
médias font de l'élection le confirme quand ils
disent
que le
fait qu'il ne reste que deux partis à l'assemblée
législative
montre que la stratégie de Jason Kenney de détruire
le
Parti
progressiste-conservateur et Wildrose pour créer une
nouvelle
«
marque » a réussi.
Mais que fera la « nouvelle marque »
qui
sera différent des
autres ? Les querelles intestines sont plus
intenses que jamais et éclatent de façon toujours plus
criante. La
stratégie et la victoire de Kenney montrent
l'incapacité
de
l'élite dirigeante qui sert et
représente
les oligarques mondiaux de donner un but à la
société qui
corresponde aux besoins de l'humanité et de
l'époque.
Elles
montrent que la classe ouvrière doit trouver sa propre
voix et
donner une nouvelle direction à l'économie et
à la
politique pour
garantir les droits et le bien-être du peuple.
Nouvelle marque ou pas, comment vont-ils surmonter
les
querelles et le manque d'unité ? Sur quelle base ces
dirigeants
de l'élite dominante peuvent-ils exercer un contrôle
même dans
leurs propres rangs lorsque les oligarques qu'ils
représentent
s'empoignent au point de se menacer de violence
libérale/conservatrice comme on le voit aux
États-Unis et
en Grande-Bretagne, alors qu'ils s'engagent dans des
guerres continuelles à l'étranger ?
Le manque d'unité dans les rangs de la
classe
dirigeante en
Alberta est tel que les progressistes-conservateurs qui ont
combattu la prise de contrôle de leur parti par Kenney sont
allés
grossir les rangs du Parti Alberta. Ils ont élu comme chef
Steven
Mandel, ancien maire d'Edmonton et progressiste-conservateur, et
obtenu 9,2 % des suffrages exprimés aux élections.
Malgré cela,
ils n'ont pas réussi à remporter un seul
siège,
pas plus que les
libéraux d'ailleurs.
La prise de contrôle hostile des partis
Wildrose
et PC a
pratiquement mené à l'élimination du Parti
progressiste-conservateur qui a gouverné l'Alberta pendant
44
ans. Cela reflète la soi-disant fusion de l'Alliance
réformiste
et du Parti progressiste-conservateur au niveau
fédéral
qui a
éliminé l'ancien Parti progressiste-conservateur et
donné
naissance au parti de Stephen Harper - un coup d'État
inspiré de
l'étranger dans lequel Jason Kenney a été un
acteur majeur. Son
discours contre l'ingérence étrangère dans
les
élections n'est
pas différent de celui de la ministre des Affaires
étrangères
libérale du Canada. Ses affiliations
étrangères ne
sont pas
différentes non plus.
Que les travailleurs renversent la situation
Les travailleurs ont des réclamations
légitimes à faire à
l'économie et à la société. Ces
réclamations sont en
contradiction avec celles de l'oligarchie financière au
pouvoir.
Pour faire valoir leurs réclamations, ils doivent se tenir
à
l'écart de la rivalité et de l'acrimonie de
l'élite dirigeante.
Leur premier devoir est envers eux-mêmes et envers la
société.
Ils ne peuvent permettre à l'élite dirigeante de
les
priver de
leur propre point de vue et de leur capacité de
définir
leurs
positions et de lutter pour défendre leurs droits.
Prenons, par exemple, les
tentatives
pathétiques
de blâmer les
travailleurs pour l'élection de gouvernements
réactionnaires de
droite alors que les soi-disant gouvernements de gauche sont
pratiquement les mêmes et appliquent la même
politique de
payer
les riches. Quelle meilleure preuve que les agissements du
gouvernement Trudeau au cours des quatre dernières au
niveau
fédéral ? Nous avons eu droit à de beaux
discours
mais les faits
et gestes ne sont pas différents de ceux du régime
Harper
avant
lui. L'objectif du Parti libéral était et demeure
de
rendre
inefficaces l'opposition des travailleurs à l'offensive
antisociale, l'opposition des peuples autochtones à
l'effacement
final de leurs droits ancestraux, l'affirmation des droits des femmes
et des enfants, la recherche d'un brillant avenir des jeunes et la
demande d'un environnement
naturel et social sain. C'est un but qu'ils n'ont pas atteint.
Malgré l'influence de la base sociale libérale dont
disposent les cercles dirigeants pour s'asurer que le mouvement
populaire ne leur échappe pas, le désir du peuple
d'être investi de pouvoir continue de s'affirmer et de
prendre de
la force. Le désir du peuple de prendre le contrôle de
toutes ses affaires est la réalité d'aujourd'hui que les
travailleurs doivent faire leur, nourrir et utiliser pour se
bâtir un avenir.
Les travailleurs peuvent renverser la situation en
refusant
l'ordre du jour fixé par les élites dirigeantes et
en
discutant
directement des questions qui les concernent. La discussion et la
recherche de moyens de résoudre les problèmes
économiques,
politiques, sociaux et environnementaux en leur faveur et non en
faveur des riches peut mobiliser les travailleurs à la
défense de
leurs droits et mener à un mouvement de masse pour
construire le
Nouveau.
À
titre d'information
Selon Élections Alberta, le Parti
conservateur
uni
(PCU) a recueilli 55,2 % des suffrages exprimés, le NPD
32,7 % et le Parti Alberta 9,1 %. Les libéraux ont
reçu 1 % des voix ; les autres petits partis pris ensemble
ont obtenu 1,9 % et les indépendants 0,4 % des voix.
Les résultats de l'élection sont
assez
différents pour Calgary, Edmonton et le reste de la
province. Le NPD a conservé 18 des 19 sièges qu'il
détenait à Edmonton, plus un siège à
Saint-Albert, en banlieue d'Edmonton.
À Calgary, le PCU a été
élu
dans
23 circonscriptions et le NPD dans trois circonscriptions.
À l'exception de Lethbridge West, où le candidat du
NPD a remporté une course serrée, tous les autres
sièges de la province sont passés au PCU.
Au total, 1 880 508 de votes ont été
exprimés. L'Alberta compte 4 334 025 habitants, soit une
augmentation de plus de 200 000 personnes depuis
l'élection de 2015, et 2 643 453 électeurs
inscrits. Selon Élections Alberta, le taux de
participation électorale a été de 71,1 %,
contre 57 % en 2015. Il s'agit du taux de participation le plus
élevé enregistré depuis 1935, année
où 82 % des électeurs inscrits ont voté.
Au moment de la dissolution de l'Assemblée
législative et de la convocation de l'élection, les
néodémocrates au pouvoir avaient 52 des 87
circonscriptions de l'Alberta et le PCU formait l'opposition
officielle avec 25 sièges. Le Parti Alberta et le Parti
conservateur liberté avaient un siège chacun et il
y avait 3 députés indépendants et un
siège vacant.
Sur les 63 candidats du PCU élus, 51
siègent
à l'Assemblée législative pour la
première fois. Parmi les douze réélus, y
compris le chef du parti, Jason Kenney, trois seulement sont
issus de l'ancien Parti progressiste-conservateur, qui a
fusionné avec le parti Wildrose pour devenir le PCU.
Les 63 sièges du PCU représentent un
gain
de 38
sièges par rapport au total des partis conservateur et
Wildrose en 2015. De plus, 1 030 560 personnes ont voté
pour le PCU, soit 54,8 % des électeurs qui ont
voté, contre 774 118 pour le Parti
progressiste-conservateur et Wildrose en 2015.
Les 24 sièges du NPD représentent
une
perte de
28 ; 19 de ces sièges ont été
remportés à Edmonton. Vingt-et-un des 24
députés élus du NPD étaient à
la dernière législature. Le NPD a recueilli 615 428
votes, soit 32,7 % des suffrages exprimés, soit un peu
plus que les 605 515 reçus en 2015, ce qui indique que
l'augmentation du nombre de suffrages à l'élection
2019 est allée essentiellement au PCU.
Les peuples autochtones luttent
pour
affirmer leur souveraineté
Le 15 avril, la Couronne a abandonné
les
poursuites pour outrage contre 14 autochtones, invoquant un
manque
de preuves. Les 14 personnes ont été
arrêtées par des agents de la GRC lourdement
armés,
dans un geste de terrorisme d'État, lors du blocus
du 7
janvier. Ils ont été accusés de ne pas avoir
respecté une
injonction de la cour accordée à Coastal GasLink
(CGL) en
décembre 2018 afin de lui permettre de construire un
gazoduc sur le territoire traditionnel des Wet'suwet'en. La juge
de la
Cour de la Colombie-Britannique, Marguerite Church, a
accepté
d'abandonner les accusations.
Molly Wickham, une porte-parole des personnes
arrêtées, a souligné que la menace de peines
d'emprisonnement et d'amendes « est une chose que ne
devraient
pas
subir les peuples autochtones qui défendent leurs propres
lois
sur leur propre territoire ».
CGL affirme avoir passé des accords
avec 20
Premières Nations, y compris un certain nombre sur le
territoire
des Wet'suwet'en, permettant la construction sur leur territoire
du
gazoduc long de 670 km qui acheminerait du gaz naturel issu
de la
fracturation hydraulique, du nord-est de la Colombie-Britannique
jusqu'à Kitimat, le
long du littoral. Cela suggère que CGL s'est conduit
légalement et a suivi la procédure. Cependant, ces
accords sont conclus entre des chefs de conseil de bande
élus et
des représentants de sociétés
privées. La
compétence des chefs de conseil de bande est strictement
limitée aux soi-disant terres de la Couronne
désignées comme «
réserves »
en vertu de la Loi sur les Indiens. Cela représente
une
très petite partie des 22 000 kilomètres
carrés du territoire des Wet'suwet'en. Ce sont les chefs
héréditaires des cinq maisons qui ont le pouvoir
d'agir
au nom des Wet'suwet'en et ce sont eux qui se sont opposés
à la construction du gazoduc de CGL, qui
traverserait 28 % de leur territoire. Ils ont
souligné
à plusieurs reprises que ce sont les lois des Wet'suwet'en
et
non les lois canadiennes qui régissent le territoire des
Wet'suwet'en. Ils soulignent également que le Canada, ou
toute
autre entité, doit respecter ces lois et cette juridiction
traditionnelles. Les chefs héréditaires
Wet'suwet'en
ont également exprimé leur opposition au gazoduc
parce
qu'il causera des dommages à l'environnement,
réduira les
stocks de saumon et compromettra les moyens de subsistance du
peuple
Wet'suwet'en.
L'injonction du tribunal contre les
défenseurs
de la terre Wet'suwet'en, qui reste en place, repose sur la
tentative
de CGL, avec l'aide du gouvernement canadien, de contourner la
question
clé de qui exerce son autorité sur le territoire
des
Wet'suwet'en dans le but d'y imposer le passage du gazoduc. Les
accords
conclus par les gouvernements
avec les chefs et les conseils élus ont pour objectif de
diviser
les peuples autochtones, de criminaliser leur défense de
leur
droit à l'autodétermination et, en cas
d'échec, de
les entraîner dans une bataille juridique qui épuise
leurs
ressources financières et les contraint à renoncer
à leurs droits, leurs terres et leurs ressources. Telle
est la
façon d'opérer
de l'État canadien aujourd'hui, quel que soit le parti
cartellisé au pouvoir aux niveaux fédéral et
provincial.
Les Canadiens de partout au pays ont
organisé des
manifestations et des rassemblements pour appuyer le blocus des
Wet'suwet'en et ont dénoncé l'assaut et les
arrestations
menés le 7 janvier par la GRC contre les 14
défenseurs de la terre. Ils continueront à se tenir
aux
côtés du peuple Wet'suwet'en et de tous les peuples
autochtones qui
luttent pour leurs droits ancestraux, constitutionnels et issus
de
traités contre les relations coloniales que l'État
canadien cherche à perpétuer.
Le chef Na'moks parle à Smithers, le 16
janvier 2019.
Récemment, le chef Na'moks des Tsayu (du
clan des
castors) du peuple Wet'suwet'en a fait remarquer que, dans le
contexte
de la lutte en cours pour l'autodétermination des
Wet'suwet'en,
le Canada a manqué à ses obligations, qu'il a
énoncées en mai 2016 aux Nations unies,
relatives
à la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones. À propos de
l'engagement solennel pris par le premier ministre, au
début du
mandat du gouvernement libéral, de nouer de nouvelles
relations
avec les peuples autochtones, il a dit ceci : « Je ne
cessais de penser au premier ministre et à sa
déclaration
qu'il n'y avait pas de relation plus importante
que celle avec les peuples autochtones. Et puis, voici tous ces
fusils
qui nous entourent. La réconciliation ne se trouve pas
au bout d'un fusil. »
Le chef Na'moks indique où le
gazoduc
traversera le territoire des Wet'suwet'en.
|
Soulignant que le gouvernement
fédéral n'a
rien fait pour empêcher la GRC d'attaquer les
défenseurs
de la terre le 7 janvier, le chef Na'moks a conclu que le
refus du
gouvernement fédéral d'agir était un exemple
de
non-respect de l'état de droit et plutôt de respect
« de l'état de droit des
entreprises ».
Affirmant la souveraineté autochtone, le
chef
Na'moks a souligné que le système de conseil de
bande
créé par l'État canadien était
utilisé pour justifier les actions de Coastal GasLink
(CGL).
« Aux niveaux fédéral et provincial, ils ne
traiteront qu'avec leur propre invention, les bandes, parce que
c'est
[le gouvernement] qui les a créées. Ils ne
savent pas comment traiter avec nous, et pourtant nous sommes ici
depuis des milliers d'années. Notre autorité et
notre
compétence sur la terre seront toujours
là. »
Le chef Na'moks a souligné que la
résistance du peuple Wet'suwet'en est une lutte pour les
intérêts de la terre et de tous les peuples. La
lutte pour
les droits des peuples autochtones inclut le droit de refuser un
développement imposé de l'extérieur qui
profite
à des intérêts privés. « Vous
devez
équilibrer les coûts et les avantages ... Vous ne
pouvez pas simplement venir ici avec la mentalité de la
ruée vers l'or puis vous enfuir. Vous organisez votre
propre
échec. »
Un autre point important qu'a fait le chef Na'moks
est
que ce sont les peuples autochtones qui vont lutter et
défendre
la Déclaration des Nations unies sur les droits des
peuples
autochtones. Il a dit que si les gouvernements devaient
interpréter la Déclaration, ils le feraient sur une
base
intéressée.
Le chef Na'moks est aux côtés du clan
Likhts'amisyu, qui construit davantage de barricades pour
empêcher de nouvelles incursions de CGL sur le territoire
des
Wet'suwet'en. Le chef se rendra à l'ONU à la fin
avril
pour participer à l'Instance permanente des Nations unies
sur
les peuples autochtones. Il prévoit faire rapport à
ce
rassemblement
international sur les violations des droits des peuples
autochtones par
l'État canadien, y compris l'attaque par la GRC et
l'arrestation
des défenseurs de la terre Wet'suwet'en et le refus
persistant
du gouvernement d'obtenir le consentement libre, préalable
et
éclairé pour le projet de gazoduc sur le territoire
des
Wet'suwet'en.
Le gouvernement Trump applique le
Titre
III de la loi Helms-Burton
Piquetage mensuel devant l'ambassade des États-Unis
à
Ottawa le 17
avril 2019 pour exiger la levée du blocus criminel
exercé contre Cuba.
Le 17 janvier 2019, le
département
d'État des États-Unis a annoncé son
intention
d'appliquer le Titre III de sa loi criminelle Helms-Burton
«
[...] à la lumière des intérêts
nationaux
des États-Unis et des efforts déployés pour
accélérer la transition démocratique
à
Cuba, et inclure des facteurs comme l'oppression brutale des
droits
de la personne et des libertés fondamentales par le
régime cubain et son soutien injustifiable aux
régimes de
plus en plus autoritaires et corrompus au Venezuela et au
Nicaragua. »
Trois mois plus tard,
le 17 avril, il a annoncé qu'à compter
du 2
mai 2019, il commencera à appliquer pleinement le
Titre
III, qui a été suspendu par tous les
présidents
des États-Unis depuis l'adoption de la loi en 1996,
dans
une nouvelle tentative de se venger de Cuba, cette fois parce que
Cuba
défend le droit à
l'autodétermination du Venezuela, tout en l'utilisant pour
intensifier sa guerre économique contre le Venezuela. Le
Titre
III donne aux citoyens américains qui détenaient
auparavant des propriétés à Cuba qui ont
été nationalisées après la
révolution le droit de poursuivre pour dommages et
intérêts les entités cubaines et
étrangères qui ont utilisé ces
propriétés ou qui ont fait affaire avec des
enterprises
qui les ont utilisées.
Le même jour, lors d'un point de presse
portant
sur la décision de son gouvernement, la secrétaire
d'État adjointe aux affaires de l'hémisphère
occidental, Kimberly Breier, comme si elle brandissait un
trophée, a attiré l'attention sur le fait que le
Groupe
de Lima, qui s'était réuni deux jours plus
tôt au
Chili pour la première fois, a exprimé «
son inquiétude quant au rôle de Cuba à
Caracas » dans sa Déclaration et,
étrangement,
« a appelé le régime cubain à appuyer
la
transition à Caracas ».[1]
Le 17 avril également, dans un
discours
prononcé devant la Bay of Pigs Veterans Association,
à
Coral Gables, en Floride, le conseiller à la
sécurité nationale des États-Unis John
Bolton a
annoncé qu'en
plus d'activer le Titre III de la loi Helms-Burton, le
gouvernement
Trump commencerait également à appliquer le Titre
IV qui
prévoit le refus des visas et l'exclusion des
États-Unis
de tout ressortissant étranger qui, après
le 12 mars
1996, « confisque ou fait le trafic de biens
confisqués
à Cuba,
dont le droit de propriété appartient à un
ressortissant américain ».
John Bolton a profité également de
l'occasion pour annoncer d'autres changements visant à
renverser
ce qu'il a appelé « les politiques
désastreuses de
l'ère Obama » et à « mettre fin
à
la glorification du socialisme et du communisme ». Il
s'agit
notamment de restreindre les voyages des États-Unis
à
Cuba, en n'autorisant que les
visites de famille afin de limiter ce qu'il a appelé le
«
tourisme voilé », de rétablir le plafond
de
transfert de fonds à Cuba à 1 000 dollars par
personne par trimestre, et d'imposer des sanctions
supplémentaires à Cuba, au Venezuela et au
Nicaragua.
John Bolton a profité également de
l'occasion pour rappeler à son auditoire que les
États-Unis avaient récemment condamné six
entreprises et 44 pétroliers qui expédient du
pétrole « subventionné » du
Venezuela
à Cuba et que, pour la première fois, un des
navires
s'était vu refuser l'entrée à un port
américain la veille. Il s'est
vanté que les nouvelles sanctions « font d'une
pierre deux
coups » parce qu'elles frappent le Venezuela et Cuba
et a
déclaré avec un plaisir pervers : « Fini
les
subventions pour les dictateurs
communistes ! »
La nouvelle mesure du gouvernement Trump est un
acte
criminel de vengeance qui vient de son échec à
imposer un
changement de régime au Venezuela en utilisant les
mêmes
moyens terroristes qui ont été utilisés
contre
Cuba depuis près de 60 ans et qui ont
échoué
à réaliser un changement de régime dans
l'île. L'application du Titre
III de Helms-Burton renforcera dangereusement le blocus contre
Cuba, un
blocus dirigé contre le peuple, dans le but de le pousser
à se rebeller contre son gouvernement et de permettre aux
impérialistes américains de contrôler
à
nouveau sa destinée. C'est une nouvelle violation
flagrante du
droit international et une attaque directe contre la
souveraineté et les intérêts des pays
tiers.
Cuba a fermement et catégoriquement
rejeté
la décision d'appliquer le Titre III qui, selon la
déclaration du ministère cubain des Affaires
étrangères, constitue une action hostile
extrêmement arrogante et irresponsable. Le ministère
a
également condamné le langage irrespectueux et
calomnieux
utilisé dans l'annonce publique faite par le
département d'État. Le président Miguel
Díaz-Canel a déclaré que l'annonce
américaine « ne changera pas notre attitude face
à
ceux
qui brandissent une épée contre nous. Nous, les
Cubains,
ne nous rendons pas et n'acceptons pas non plus les lois sur
notre
destinée qui seraient en dehors de la Constitution.
À
Cuba, ce sont les Cubains qui
commandent. [...] Le Titre III est aussi mauvais que les Titres I
ou
II,
qui sont tous des actes contre le peuple cubain. Personne ne nous
obligera à rendre, que ce soit par séduction ou par
la
force, la patrie que nos ancêtres ont gagnée debout
sur
leurs pieds. »
Trump et ses hommes de main n'auront pas la
tâche
facile pour utiliser la nouvelle arme qu'ils se sont
donnée pour
faire avancer leur cause impopulaire. Déjà, aux
États-Unis, beaucoup de ceux qui pourraient être
directement touchés, y compris des entreprises,
manifestent leur
opposition, ainsi que les amis du peuple cubain et du peuple
vénézuélien qui n'entendent pas rester les
bras
croisés face à cette dernière escalade de la
guerre économique contre les deux pays. En ce qui concerne
le
Venezuela, des militants américains, avec l'approbation du
gouvernement vénézuélien, maintiennent des
vigiles
et tiennent des événements éducatifs
à
l'intérieur de l'ambassade du Venezuela à
Washongton pour
s'opposer à sa prise de contrôle par les
représentants illégitimes du fantoche
américain Juan Guaido, ce que facilite le gouvernement
américain, plutôt que de faire son devoir de
défendre l'inviolabilité des locaux
diplomatiques.
Plusieurs pays européens, tout comme le
Canada,
ont des intérêts commerciaux importants à
Cuba. Le
gouvernement du Canada et les autres gouvernements doivent
adopter une
position ferme contre ce qui s'en vient. Les représentants
de
l'Union européenne et du Canada, individuellement et
conjointement, ont fait des déclarations. Le Canada
a beaucoup insisté sur les réunions que la ministre
des
Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a eues avec
ses
homologues américains pour discuter des
préoccupations de
son gouvernement au sujet de la décision des
États-Unis
et a dit qu'elle défendrait pleinement les
intérêts
des Canadiens qui font du commerce avec Cuba et ont des
investissements « légitimes » à
Cuba.
Dans une déclaration commune, le Canada et
l'UE
ont déclaré que : « Dans le cadre
général de l'OMC, l'UE et le Canada sont
déterminés à travailler ensemble pour
protéger les intérêts de leurs entreprises,
notamment en faisant fi chez nous de l'application ou de la
reconnaissance des jugements étrangers fondés sur
les
dispositions du
titre III. »
Il est tout à fait possible, bien que le
représentant du département
d'État des États-Unis ait déclaré que
personne ne sera exempté de l'application du Titre III,
que les
États-Unis encourageront
particulièrement les poursuites contre des
intérêts
vénézuéliens à Cuba ainsi que contre
des
pays comme la Russie et la Chine qu'ils
considèrent comme des rivaux qui n'ont pas d'affaire dans
« son voisinage ». Cela veut dire que
le gouvernement doit non seulement défendre les
intérêts canadiens à Cuba, mais aussi
s'opposer
clairement à ce que la loi soit utilisée contre
d'autres.
Par exemple, se ranger du côté de l'Europe tout en
sacriviant le Venezuela,
aidant ainsi les États-Unis à atteindre leur
objectif
d'étrangler Cuba et le Venezuela, est inacceptable. Les
Canadiens appuieront le gouvernement s'il adopte une position
indépendante fondée sur des principes dans ce
dossier et
s'il refuse d'apaiser les États-Unis dans leurs objectifs
criminels.
Le Canada est à un moment décisif.
Le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle
les
Canadiens à faire entendre leur voix et à
s'assurer que le gouvernement du Canada ne pratique pas la
politique de
l'apaisement face aux États-Unis dans leur activité
criminelle sur cette question très importante pour
l'avenir de
la paix, de la démocratie et de la liberté sur
notre
continent.
Note
1. Indication que le projet
des
États-Unis et du Canada de forcer un changement de
régime
au Venezuela est en perte de vitesse, aucun pays des
Caraïbes,
parmi les rares membres de la CARICOM censés faire partie
du
Groupe de Lima, n'a signé cette déclaration.
Toutefois,
parmi ses signataires,
moins de la moitié des pays membres de l'OÉA, on
trouve
l'envoyé de Juan Guaido censé
représenter le Venezuela. La prochaine réunion du
groupe
aura lieu au Guatemala à une date qui n'a pas encore
été annoncée.
- Isaac Saney, coprésident
et
porte-parole,
Réseau canadien pour Cuba -
Piquet mensuel à Vancouver le 17 avril 2019 pour exiger la
levée du blocus étasunien contre Cuba
La loi américaine appelée Loi
Helms-Burton a été
conçue pour codifier et resserrer le blocus
économique,
commercial et financier imposé à Cuba en 1962 dans
le but
de
subvertir et de renverser le gouvernement cubain et d'imposer un
régime au gré du gouvernement américain.
LML a interviewé le
coprésident et
porte-parole du
Réseau canadien pour Cuba (CNC), Isaac Saney, afin
d'expliquer
à
nos lecteurs ce qu'est la Loi Helms-Burton et son Titre
III et quels sont les enjeux.
***
LML : Qu'est-ce que la Loi
Helms-Burton
?
Quelle est son intention ?
Isaac Saney
:
La Loi Helms-Burton a été
adoptée en 1996. Elle visait à resserrer et
à
renforcer les
sanctions économiques américaines contre Cuba et
à
les codifier
en tant que loi, en ce sens qu'il s'agissait d'un acte du
Congrès
plutôt que d'une action relevant de la compétence du
président
américain. Le président avait utilisé la loi
sur
le commerce avec
l'ennemi pour donner des directives politiques sanctionnant
économiquement Cuba. La Loi Helms-Burton visait
spécifiquement Cuba et établissait une série
de
conditions
relatives à l'économie cubaine, visant à
détruire la nature
socialiste de l'économie cubaine de manière
à
être acceptable
pour l'empire américain. Le Titre III de la loi autorise
les
entreprises et les citoyens américains à poursuivre
non
seulement
les entreprises cubaines, mais aussi les entreprises
internationales engagées dans ce que les États-Unis
appellent un
« trafic de biens volés », c'est-à-dire
cette
façon très
grotesque de faire référence au fait que Cuba,
quand la
Révolution a triomphé, était en droit, en
vertu du
droit
international, de nationaliser les biens appartenant à des
sociétés étrangères à Cuba et,
depuis lors, une partie de ces
biens est occupée ou utilisée de toute autre
manière par les
objectifs visés au Titre III. Cuba a offert une
compensation
conformément au droit international pour les
propriétés
nationalisées au début de la révolution.
Dans les
premières
années de la révolution, chaque pays
confronté
à la
nationalisation de ses propriétés - la France, le
Canada,
la
Grande-Bretagne, etc. - a conclu un accord avec Cuba sur une
indemnisation. Cuba offrait également une compensation aux
entreprises américaines, mais les États-Unis ont
bloqué les
tentatives de ces entreprises d'accepter et de négocier
avec
Cuba.
Ce qui est intéressant, c'est que sous
l'administration Obama,
lorsqu'il y a eu une formalisation des relations diplomatiques et
une tentative, disons, de passer à une relation
différente, une
qui ne visait pas à saper la révolution mais une
relation
nouvelle et moins agressive, les entreprises américaines
ont
également commencé à examiner certaines de
ces
approches en
matière de compensation. Elles ont commencé
à
examiner ce que
l'on appelle des cas certifiés afin de commencer à
résoudre
certains d'entre eux. Bien entendu, il est important de
comprendre que les Cubains eux-mêmes affirment qu'hormis
l'indemnisation des entreprises américaines, il y a la
question
des dommages énormes causés par les sanctions
économiques
américaines contre Cuba, qui s'élèvent
à
plus d'un billion de
dollars américains. À cela s'ajoutent les pertes
inestimables de
vies humaines, des Cubains qui ont été victimes de
toutes
sortes
d'actes terroristes perpétrés contre Cuba à
partir
du territoire
américain.
Les États-Unis mènent une guerre
économique sans répit et sans
relâche contre Cuba depuis le début des
années
1960. La Loi
Helms-Burton est une escalade de la guerre contre Cuba et une
tentative manifeste d'asphyxier économiquement Cuba en
violant
le
droit international, en tentant de couper les liens
économiques
de Cuba avec d'autres régions du monde et les sources
d'investissements étrangers. Elle est utilisée pour
prendre des
mesures punitives à l'encontre des sociétés
qui
exercent des
activités à Cuba, particulièrement celles
qui
exercent des
activités avec des actifs aux États-Unis ou qui
possèdent des
actifs en étant particulièrement
vulnérables.
Le titre complet de la Loi Helms-Burton est
grotesque,
c'est la Loi cubaine sur la liberté et la
solidarité
démocratique (Libertad) de 1996. Elle n'a rien
à
voir avec la
liberté de Cuba. En fait, il s'agit de ramener Cuba sous
la
domination, l'hégémonie et la tutelle des
États-Unis. Cela n'a
rien à voir avec la démocratie, car c'est une
violation
fondamentale du droit du peuple cubain à
l'autodétermination. Elle viole également la
souveraineté des pays tiers qui commercent avec Cuba.
Au Canada, par exemple, le plus grand investisseur
étranger à
Cuba est Sherritt International, qui détient des
intérêts dans
les secteurs minier et pétrolier et dans d'autres secteurs
de
l'économie cubaine.
LML : Parlez-nous de l'opposition de la
communauté internationale à la Loi Helms-Burton ?
IS : La communauté
internationale
s'y oppose car
c'est une violation flagrante des normes établies du
commerce
international et du droit international. Son objectif est de
faire de la loi américaine la loi qui l'emporte sur les
lois
nationales. Par exemple, au Canada, la loi américaine
l'emporterait sur la loi canadienne et les Canadiens seraient
obligés d'obéir à la loi américaine
pour
éviter de mettre en
péril leurs opérations et leurs actifs aux
États-Unis. Les
entreprises canadiennes elles-mêmes ne seraient pas
autorisées à
commercer avec Cuba sans faire face à des sanctions
économiques
très importantes de la part des États-Unis.
Lorsque
la
Loi
Helms-Burton a été adoptée en 1996, le
Canada
s'y est opposé.
Les pays européens s'y sont opposés. Tous les
présidents des
États-Unis, Clinton puis les autres, ont suspendu tous les
six
mois le Titre III de la Loi Helms-Burton, pour
éviter
que
des actions en justice soient intentées contre des
sociétés par
des citoyens américains dont les biens ont
été
nationalisés ou
par des Cubano-Américains qui ont quitté Cuba et
sont
devenus
citoyens américains et affirment qu'il existe à
Cuba des
biens
qui leur appartiennent et pour lesquels ils ont le droit de
demander des compensations devant les tribunaux
américains.
L'action du gouvernement Trump a eu pour effet de ramener
à 45
jours la renonciation de six mois au titre III, puis à une
période encore plus courte, créant un sentiment
d'insécurité
encore plus grand, jusqu'à ce que, le 17 avril, il annonce
qu'il
commencera à l'appliquer pleinement à compter du 2
mai
2019.
Donc, à cause de la pression de la
communauté internationale,
les présidents avant Trump ont décidé qu'ils
devaient renoncer au
Titre III. Pourquoi ? Parce qu'en fin de compte, sa nature
extraterritoriale constitue une violation fondamentale de la
souveraineté de tous les pays du monde car elle tente de
faire
du
droit des États-Unis le droit dominant chez eux et qu'elle
a
préséance sur les lois nationales lorsqu'il s'agit
d'entreprises
qui font affaire avec Cuba. Par exemple, les pays
européens et
le
Canada, les plus gros investisseurs à Cuba, ont tous des
lois en
vigueur qui limitent l'impact des mesures extraterritoriales
initiées par d'autres pays contre des entités
situées chez eux.
En 1985, le Canada a adopté la Loi sur les mesures
extraterritoriales étrangères (LMEE), qui a
encore
été renforcée en
1997 pour tenir compte de la Loi Helms-Burton, en bloquant
son application au Canada.
LML : Que pouvez-vous nous dire au sujet
de la violation de la souveraineté du Canada par le Titre III et
comment la LMEE s'applique au Canada ?
IS : Je vais vous donner un exemple. En
2017, Honda
Canada
s'est vu
imposer une amende de plusieurs dizaines de milliers de dollars
pour avoir loué des voitures à l'ambassade de Cuba.
Cela
a été
perçu comme une violation des sanctions américaines
contre Cuba
étant donné qu'une entreprise américaine,
American
Honda Finance
Corporation, était actionnaire majoritaire de Honda Canada
Finance. L'entreprise a été condamnée
à une
amende alors que le
locateur et le locataire se trouvaient au Canada. Il y a d'autres
cas. Un autre exemple est que les dirigeants de l'entreprise
canadienne Sherritt International ne sont pas autorisés
à
se
rendre aux États-Unis. Leurs enfants ne sont pas
autorisés à
fréquenter les écoles américaines car ils ne
peuvent obtenir de
visas en vertu du titre IV de Helms-Burton.
Comme exemple de ce qui pourrait se produire
maintenant
avec
l'activation du titre III, prenons la situation d'Air Canada, de
Sunwing et d'Air Transat qui transportent des touristes à
Cuba,
qui sont engagés dans la création de toute une
gamme de
forfaits
touristiques avec des hôtels à Cuba et qui ont des
droits
d'atterrissage à l'aéroport. Les navires ayant des
droits
d'ancrage dans les ports cubains pourraient également
être
ciblés. C'est un fait que le Canada constitue la plus
grande
source de touristes pour Cuba. L'année dernière, je
pense
que
plus de cinq millions de personnes ont visité l'île
et
près d'un
million et demi de Canadiens visitent Cuba chaque année.
Air
Canada, Air Transat et Sunwing pourraient être
accusées de
mener
à Cuba des affaires qui impliquent ce que les
États-Unis
considèrent comme un bien nationalisé, ce qu'ils
appellent un
bien volé. Ces sociétés pourraient
être
soumises à une série de
poursuites et de jugements devant les tribunaux
américains.
La LMEE a été
adoptée en 1985 pour bloquer
l'application extraterritoriale de lois étrangères
aux
entreprises canadiennes. Elle permet au procureur
général
de
prendre des arrêtés pour interdire l'application de
mesures
extraterritoriales à l'encontre de Canadiens et
d'entités
canadiennes. Un individu ou une société qui
enfreint la
LMEE ou
un arrêté rendu en vertu de la LMEE peut être
passible d'amendes
et / ou de peines d'emprisonnement. Une ordonnance de blocage
rendue en 1992 exige que les sociétés canadiennes
informent le
procureur général de toute directive ou autre
communication
qu'elle reçoit concernant une mesure extraterritoriale
américaine
à son encontre concernant tout commerce ou commerce entre
cette
société et Cuba. Il interdit également aux
sociétés canadiennes
de se conformer à de telles mesures
considérées
comme
susceptibles d'empêcher, d'entraver ou de réduire
les
échanges
commerciaux entre le Canada et Cuba.
La LMEE a été modifiée en
1997 pour
traiter spécifiquement du
Titre III de la Loi Helms-Burton afin qu'elle puisse
désormais être utilisée pour empêcher
l'application des jugements
américains au Canada, limiter la production de documents
aux
tribunaux américains dans le cadre d'actions en vertu du
titre
III et donner aux Canadiens le droit de poursuivre en justice
devant un tribunal canadien afin de récupérer les
dommages-intérêts alloués aux
États-Unis
plus les frais de
justice. La LMEE ne peut toutefois pas être utilisée
pour
recouvrer des dommages-intérêts monétaires
contre
des avoirs que
des particuliers ou des entreprises canadiens pourraient avoir
aux États-Unis ou éventuellement dans d'autres
pays.
À ce que je sache, la LMEE ait jamais
été appliquée
devant un
tribunal, il
n'y a donc pas de jurisprudence à consulter concernant son
application.
LML : Pouvez-vous expliquer comment
la mise en applicatication du Titre II aura un
impact sur les relations économiques canado-cubaines ?
IS : Le Canada a des relations
économiques
importantes avec Cuba. Ces entreprises vont-elles céder
à
cette
pression économique ? Si elles persistent et continuent
leurs
relations avec Cuba, seront-elles poursuivies devant les
tribunaux américains ? Qu'est-ce qui va arriver ensuite ?
Quel
sera l'impact économique non seulement sur elles, mais sur
l'économie canadienne ? Ou, ce qui est important, d'autres
entreprises vont-elles maintenant se montrer extrêmement
réticentes à investir à Cuba, à
s'engager
dans ce type de
pratique économique commerciale et de relations
commerciales
avec
Cuba, de peur de faire face à des réclamations pour
dommages-intérêts en vertu du Titre III ? Plusieurs
considèrent
que c'est le principal objectif de l'activation du Titre III.
Ce sont tous ces facteurs dont il faut tenir
compte. Par
exemple, si une poursuite est intentée contre les
sociétés
aériennes Air Canada, WestJet, Air Transat et Sunwing,
pourront-elles supporter économiquement ce fardeau ?
Qu'adviendra-t-il du tourisme ? Les Canadiens trouveront-ils
maintenant que Cuba est une destination touristique difficile
d'accès ? Et nous devons également garder à
l'esprit que les
Canadiens ont voyagé à Cuba par centaines et par
milliers
et
qu'ils ont développé un très grand respect
pour ce
que Cuba a pu
faire face à l'incroyable agression américaine. Ils
respectent
les Cubains pour avoir surmonté les obstacles que l'empire
américain continue de mettre sur leur chemin.
Cela va avoir un impact énorme. Mark Agnew,
de la
Chambre de
commerce du Canada, a déclaré que cela «
pourrait
affecter toute
entreprise ayant des relations avec Cuba ». Je pense que
Sherritt
International Corporation a investi plus de 2 milliards de
dollars à Cuba. Nous avons beaucoup d'autres entreprises
canadiennes qui commercent avec Cuba ou qui investissent à
Cuba.
Nous avons des banques comme la Banque Nationale du Canada qui y
a des bureaux. Nous avons des agriculteurs du Québec et de
l'Alberta qui interagissent de manière importante avec
Cuba.
Nous
avons les compagnies aériennes. Elles pourraient faire
face
à des
poursuites très importantes qui pourraient les accabler de
problèmes économiques qu'elles ne pourraient
peut-être pas
surmonter.
LML : Pourriez-vous expliquer
comment
l'activation du Titre III fait du tort à la nation et au
peuple
cubain ?
IS : C'est une violation
fondamentale du
droit
de Cuba de commercer avec n'importe qui dans le monde, de nouer
des partenariats avec des entités étrangères
et de
tirer profit
des investissements étrangers. C'est une violation du
droit du
peuple cubain à l'autodétermination de
déterminer
son système
politique, économique, social et culturel sans aucune
ingérence
politique, un droit énoncé dans la Charte des
Nations
unies et
dans les divers pactes internationaux sur les droits
économiques,
politiques et civils. C'est une violation fondamentale du droit
de Cuba de choisir sa propre voie et une tentative de ramener
Cuba à un statut de néocolonie des
États-Unis. Il
s'agit d'une
tentative d'écraser ses aspirations nationales pour
établir ce
que José Martí, le héros de la
Révolution
cubaine, a décrit comme
« une nation avec tous et pour tous »,
c'est-à-dire
une nation
souveraine entièrement aux mains du peuple cubain, une
nation
dans laquelle les ressources sont utilisées dans
l'intérêt de
chaque citoyen, dans l'intérêt de la nation tout
entière.
Il s'agit d'une tentative des États-Unis de
détruire le projet
d'édification nationale de Cuba. C'est également en
quelque sorte
une attaque contre l'Amérique latine et l'ensemble des
Caraïbes.
Les États-Unis ont clairement dit que la doctrine Monroe
s'applique et montrent par leurs actes qu'ils croient que la
«
destinée manifeste » s'applique également,
qu'ils
ont le droit de
déterminer les arrangements économiques et
politiques en
Amérique
latine et dans les Caraïbes. Non seulement les
États-Unis
disent
qu'ils ont le droit de le faire, mais qu'ils utiliseront leur
puissance pour essayer de le faire respecter. Nous avons donc la
situation au Venezuela, la tentative de renverser le gouvernement
Maduro et de le remplacer par un gouvernement qui fera l'affaire
des États-Unis. Nous avons la déclaration selon
laquelle
le
Nicaragua, le Venezuela et Cuba constituent une troïka de la
tyrannie. Il y a la militarisation de l'Amérique latine,
le
rejet
de l'appel à faire de l'Amérique latine et des
Caraïbes une zone
de paix.
Mais il est également important de
comprendre ce
qui se
passera lorsque le Titre III de Helms-Burton sera rigoureusement
appliqué. Je pense qu'il y aura des défis
très
importants de la
part de l'Union européenne -- devant l'Organisation
mondiale du
commerce et en utilisant sa propre loi de blocage. Ce que l'on
peut également constater avec le Titre III de
Helms-Burton,
c'est
l'éclatement des accords internationaux établis.
Est-ce
que cela
veut dire que la force fait le droit ? Cela sera-t-il accepté
cet usage de la force dans
ses diverses formes comme facteur dominant dans les relations
internationales ? Cela sera-t-til accepter comme moyen de
détruire le droit
international ?
En nous opposant à Helms-Burton, nous
défendons non seulement
la souveraineté des nations et, dans notre cas, la
souveraineté
canadienne, mais nous défendons la nécessité
et le
droit à la
primauté du droit.
LML : Comment le gouvernement
canadien
devrait-il réagir ?
IS : À mon avis, le
gouvernement
canadien
devrait rejeter avec véhémence, dans tous les
forums
nationaux et
internationaux, la nature extraterritoriale de Helms-Burton. Il
devrait défendre la souveraineté canadienne et agir
conformément
à son vote aux Nations unies où il a
condamné le
blocus
économique, financier et commercial illégal de Cuba
par
les
États-Unis.
Il est important de garder à l'esprit que,
depuis
1992, les
pays membres de l'Assemblée générale des
Nations
unies se sont
opposés à maintes reprises et massivement au blocus
américain de
Cuba, et en particulier à ses aspects extraterritoriaux,
ces
votes successifs sont une victoire retentissante pour Cuba. Je
pense que le gouvernement canadien et les parlementaires
canadiens ne devraient pas permettre que les politiques du Canada
à l'égard de Cuba et ses relations avec Cuba soient
ciblées et
minées par cette dernière mesure agressive des
États-Unis. En
fait, ils devraient défendre la souveraineté
canadienne
ainsi que
celle de Cuba et la souveraineté et le droit à
l'autodétermination de tous ceux qui pourraient être
potentiellement touchés.
LML : Avez-vous des remarques
additionnelles
?
IS : Pour terminer, je dirais que
c'est un
tournant très dangereux dans les relations. Le
gouvernement
Trump
s'engage manifestement dans une politique de vengeance. Ils
veulent éliminer la Révolution cubaine qui a
toujours
été un
exemple concret d'autodétermination
en
Amérique
latine. La situation est à un point critique et nous
devons nous
assurer qu'elle ne soit pas tolérée.
Je tiens également à dire que
malgré tout cela, le mouvement
de solidarité Canada-Cuba croit fermement que le peuple
cubain
peut et va surmonter tous les défis auxquels il est
confronté,
notamment cette dernière provocation des
États-Unis, ce
dernier
acte d'agression, cette dernière escalade de la guerre
économique
des États-Unis contre Cuba. Je pense également que
le
peuple
cubain peut être confiant, qu'il peut compter sur le
soutien et
l'amitié indéfectibles des Canadiens. Ce soutien et
cette
amitié
sont enracinés dans le profond respect des Canadiens pour
les
droits, l'indépendance et l'autodétermination de
Cuba,
ainsi que
dans une profonde admiration pour les réalisations du
peuple
cubain malgré l'agression continue des
États-Unis.
Ce respect et cette admiration ont forgé
des
liens d'amitié
indestructibles entre le peuple canadien et le peuple cubain. Le
gouvernement canadien devrait le reconnaître en prenant une
position politique ferme et sans équivoque contre ce
dernier
acte
de vengeance des États-Unis et en utilisant tous les
moyens
juridiques disponibles au pays et à l'étranger pour
combattre ses
conséquences. C'est un acte d'agression non seulement
contre le
peuple cubain, mais aussi contre le peuple canadien, contre la
nation canadienne et contre le principe fondamental de la
souveraineté.
- John Kirk et Stephen Kimber -
En juin 1996, quelques mois à peine
après l'adoption par le Congrès américain de
la Loi
Helms-Burton visant à serrer la vis à
l'économie cubaine, le Canada avait été le
premier
pays à dire publiquement « non » au
projet de
Washington.
À cette
époque, Ottawa avait annoncé qu'il adopterait une
nouvelle loi pour amortir les répercussions dictatoriales
du
Titre III — un article extraterritorial de la loi qui
interdisait aux
compagnies non américaines de s'engager dans des «
transactions illégales » liées aux biens
américains qui ont été confisqués,
selon
les États-Unis, à la suite de
la Révolution cubaine de 1959. Ottawa avait même
menacé les États-Unis d'aller en arbitrage
international.
En moins d'un mois, le premier ministre Jean
Chrétien avait rallié un Groupe de sept dirigeants,
forçant ainsi le président de l'époque, Bill
Clinton, à reculer. M. Clinton avait imposé une
interdiction de six mois aux entreprises américaines et
aux
Américains originaires de Cuba d'intenter une action en
indemnisation devant les tribunaux
américains.
Tous les présidents américains
depuis ce
temps — tant démocrates que républicains
— ont
prolongé ce moratoire par segment de six mois, parce que
la
loi, qui permet aux tribunaux américains de punir des
entreprises non américaines simplement pour avoir fait
affaire
avec Cuba, est en violation des normes commerciales
internationales
reconnues. Ces présidents savaient que des pays tels que
le
Canada seraient furieux s'ils ne prolongeaient pas le
moratoire.
Mais maintenant, motivée par son
désir
d'imposer un changement de régime au Venezuela, au
Nicaragua et
à Cuba (la « troïka de la
tyrannie »,
selon le conseiller de la Sécurité nationale, John
Bolton), voilà que l'administration Trump a changé
les
règles du jeu.
Le mois dernier, le secrétaire
d'État des
États-Unis, Mike Pompeo, a autorisé les
Américains
à poursuivre le gouvernement cubain devant les tribunaux
américains pour des biens nationalisés il y a
près de soixante ans. Maintenant il dit qu'il se donne
jusqu'au 17 avril pour décider s'il ira plus loin
dans sa
démarche de sorte à autoriser de
telles actions contre des compagnies étrangères, y
compris les compagnies canadiennes.
Pourquoi donc la réaction du Canada
est-elle si
modeste ? Pourquoi ne fait-il pas preuve d'audace
aujourd'hui ?
Il n'est pas difficile de comprendre ce que
trament
Trump et ses alliés. Sous l'influence idéologique
maligne
de M. Bolton, M. Pompeo et le sénateur républicain
Marco
Rubio, un allié de Trump et un critique acerbe du
gouvernement
cubain, les États-Unis exacerbent les tensions entre
Washington
et La Havane, allant même jusqu'à démanteler
certaines bonifications apportées dans les relations par
l'ancien président Barack Obama.
Tandis que M. Trump pense à remettre Cuba
sur la
liste des pays qui, selon Washington, préconisent le
terrorisme,
M. Rubio veut raviver la législation de l'époque de
George W. Bush, annulée par M. Obama, qui incitait le
personnel
médical cubain travaillant à l'étranger
à
déserter. Au début du mois, surtout grâce
à
son lobbying, M. Trump a
sabordé une affaire conclue entre la Ligue majeure du
baseball
et son homologue cubain permettant aux Cubains de jouer
légalement au baseball aux États-Unis.
Sur un ton sans doute lugubre pour le Canada, M.
Rubio a
spécifiquement averti les investisseurs
étrangers :
« Si vous faites affaire avec des biens cubains
volés, il
serait vraiment temps que vous laissiez tomber. »
Le Canada — qui a des liens historiques
étroits
avec Cuba — a un intérêt direct dans cette
affaire. Comme
l'ont fait presque tous les autres pays au monde, le Canada a
depuis
longtemps négocié une compensation pour ses
citoyens et
ses compagnies dont les propriétés ont
été
nationalisées après la révolution. Sous
Obama,
même les États-Unis,
qui à l'époque avaient rejeté les offres de
compensation de Cuba, avaient commencé à
négocier
certains droits accrédités.
Maintenant, si M. Trump mène à bien
ses
menaces, même l'aéroport de La Havane et le terminal
de
croisières pourraient devenir la cible de milliers de
poursuites
juridiques auprès des tribunaux américains de
l'ordre
de 8 milliards de dollars US.
La Sherritt International Corp. du Canada, le plus
grand
investisseur étranger à Cuba, est à risque.
Il en
va de même pour de nombreuses autres compagnies canadiennes
qui
font du commerce avec Cuba ou y investissent, y compris des
banques
dont les bureaux sont à Cuba, les agriculteurs du
Québec
et de l'Alberta, Air Canada et peut-être
même les compagnies de vols nolisés telles Sunwing
Airlines Inc., Air Transat A. T. Inc. et WestJet Airlines
Ltd.
Ce n'est pas étonnant que Mark Andrew de la
Chambre de commerce du Canada ait récemment exprimé
son
inquiétude : le Titre III « pourrait avoir un
impact
sur toute compagnie qui a la moindre relation avec
Cuba »,
a-t-il déclaré.
Même si Ottawa affirme que la ministre des
Affaires étrangères Chrystia Freeland fait du
lobbying
discret auprès de Washington et rassure les Canadiens
qu'elle
veille à leurs intérêts, cette
démarche, de
loin trop modérée, est révélatrice
— et
dangereuse.
Le premier ministre Justin Trudeau veut
désespérément obtenir un siège au
Conseil
de sécurité de l'ONU, celui que Stephen Harper n'a
pas
réussi à obtenir en 2010. La politique
étrangère du Canada repose en grande partie depuis
les
quatre dernières années sur l'atteinte de cet
objectif.
C'est ce qui rend délicate toute
confrontation
avec les Américains. M. Trudeau doit gérer une
situation
que son père avait qualifiée à une certaine
époque de « dormir avec
l'éléphant ». Avec le règne de
l'imprévisible et du volatile M. Trump,
l'éléphant
en question peste furieusement dans toutes sortes de directions
dangereuses — que ce
soient des accords commerciaux révisés, des tarifs
injustifiés ou des insultes personnelles.
Très concrètement, il existe
déjà des lois — par exemple, la Loi sur
les mesures
extraterritoriales étrangères de 1985
(LMEE) —
conçues spécifiquement pour la protection des
Canadiens
et pour empêcher qu'ils soient obligés de se plier
à des lois américaines illégitimes. Cette
loi a
été modifiée en 1996
précisément pour servir
d'antidote à Helms-Burton. Il existe aussi des lois et des
normes internationales qui jouent en notre faveur.
Il est grand temps que le gouvernement canadien
dépoussière notre législation et fasse
preuve
d'audace en rejetant avec force l'agression américaine
contre
Cuba — et évidemment, du même coup, qu'il
défende
nos propres intérêts
nationaux.
John Kirk est un professeur d'études
latino-américaines qui a étudié à
l'université de Dalhousie où il travaille
depuis 1978. Il est l'auteur et corédacteur
de 18
livres sur l'Amérique latine.
Stephen Kimber est un professeur de journalisme
à l'université de King's College et l'auteur de
neuf
livres, y compris plus récemment le primé What
Lies
Across the Water : The Real Story of the Cuban
Five.
Déclarations
Aujourd'hui, le 17 avril 2019, marque
l'anniversaire du
début de l'agression militaire de Playa Giron
en 1961. La
réponse décisive du peuple cubain dans la
défense
de la Révolution et du socialisme a abouti, en à
peine 72 heures, à la première défaite
militaire de l'impérialisme en Amérique.
Curieusement, c'est la date choisie par le
gouvernement
étasunien actuel pour annoncer l'adoption de nouvelles
mesures
d'agression contre Cuba et renforcer l'application de la Doctrine
Monroe.
Le Gouvernement révolutionnaire
rejette
avec la plus grande fermeté la décision d'autoriser
dorénavant l'introduction d'actions devant les tribunaux
étasuniens contre des entités cubaines et
étrangères ne relevant pas de la juridiction des
États-Unis, ainsi que la décision de renforcer les
obstacles pour l'entrée aux États-Unis des
dirigeants et
leur
famille des entreprises qui investissent légitimement
à
Cuba dans des propriétés qui ont été
nationalisées.
Ce sont des mesures prévues dans le cadre
de la
Loi Helms-Burton, qui ont été rejetées il y
a
longtemps par la communauté internationale,
condamnées
par la nation cubaine depuis leur adoption et leur application
en 1996, et dont le but principal est d'imposer la tutelle
coloniale à notre pays.
Cuba condamne également la décision
de
limiter à nouveau les sommes d'argent envoyées par
les
résidents cubains aux États-Unis à leur
famille et
à leurs proches, de restreindre davantage les voyages des
citoyens étasuniens à Cuba et d'appliquer des
sanctions
financières supplémentaires.
Elle rejette fermement les
références au
fait que des attaques contre des diplomates étasuniens
aient eu
lieu à Cuba.
Les États-Unis prétendent justifier
leurs
actions, comme ils en ont l'habitude, par le mensonge et le
chantage.
Le général d'armée Raul
Castro a
déclaré le 10 avril : « On
blâme
Cuba de tous les maux, en utilisant le mensonge dans le pire
style de
la propagande hitlérienne. »
Pour masquer et justifier l'échec
évident
du sinistre complot de coup d'État visant à nommer
depuis
Washington un « président » usurpateur
pour le
Venezuela, le gouvernement des États-Unis a recours
à la
calomnie.
Il accuse Cuba d'être responsable de la
solidité et de la fermeté dont ont fait preuve le
gouvernement bolivarien et chaviste, le peuple de ce pays et
l'union
civique et militaire qui défendent la souveraineté
de
leur nation. Il ment sans vergogne en prétendant que Cuba
maintient des milliers de soldats et de personnel de
sécurité au Venezuela, et
influence et détermine les événements dans
ce pays
frère.
Il a le cynisme d'accuser Cuba de la situation
économique et sociale à laquelle le Venezuela fait
face
après des années de brutales sanctions
économiques, conçues et appliquées par les
États-Unis et plusieurs de ses alliés,
précisément pour l'asphyxier économiquement
et
provoquer des souffrances parmi la population.
Washington va jusqu'à faire pression sur
les
gouvernements de pays tiers pour qu'ils tentent de persuader Cuba
de
retirer ce soi-disant et invraisemblable soutien militaire et de
sécurité, voire de cesser d'apporter soutien et
solidarité au Venezuela.
Le gouvernement actuel des États-Unis est
reconnu, dans son propre pays et à l'échelle
internationale, pour sa tendance sans scrupules à utiliser
le
mensonge comme un moyen de politique intérieure et
extérieure. Il s'agit d'une habitude qui correspond
à de
vieilles pratiques de l'impérialisme.
Nous avons encore à l'esprit les images du
président George W. Bush, avec l'appui de l'actuel
conseiller
à la Sécurité nationale, John Bolton,
mentant de
façon éhontée sur les prétendues
armes de
destruction massive en Irak, un mensonge qui servit de
prétexte
à l'invasion de ce pays du Moyen-Orient.
L'histoire conserve également le souvenir
de
l'explosion du cuirassé Maine à La Havane et
l'incident
auto-infligé dans le Golfe du Tonkin, des épisodes
qui
servirent de prétexte pour déclencher des guerres
de
pillage à Cuba et au Vietnam.
Nous ne saurions oublier que les États-Unis
ont
utilisé des faux insignes cubains, peints sur les avions
qui
effectuèrent les bombardements durant le prélude de
l'agression de Playa Giron, pour dissimuler qu'en
réalité
ils étaient étasuniens.
Il doit être clair que les calomnies des
États-Unis reposent sur un mensonge total et
délibéré. Leurs services de renseignement
disposent de preuves plus que suffisantes, sûrement plus
que tout
autre État, pour savoir que Cuba ne dispose pas de troupes
et ne
participe pas non plus à des opérations militaires
ou de
sécurité au Venezuela, même si
deux pays indépendants ont le droit souverain de
déterminer comment coopérer dans le secteur de la
défense, ce qui n'appartient pas aux États-Unis de
remettre en question.
L'accusateur maintient plus de 250 000
soldats
dans 800 bases militaires à l'étranger, dont
une
partie dans notre hémisphère.
Son gouvernement sait aussi que, comme Cuba l'a
déclaré publiquement et à maintes reprises,
les
quelque 20 000 coopérants cubains, dont plus
de 60 % sont des femmes, accomplissent dans ce pays
d'Amérique latine les mêmes tâches que
réalisent à l'heure actuelle environ 11 000
autres
professionnels de notre
pays dans 83 pays : contribuer à prêter
des
services sociaux de base, essentiellement des services de
santé,
ce qui est reconnu par la communauté internationale.
Il doit également être absolument
clair que
la ferme solidarité avec la République bolivarienne
soeur
du Venezuela est un droit de Cuba en tant qu'État
souverain, et
c'est également un devoir qui s'inscrit dans la tradition
et les
principes inaliénables de la politique extérieure
de la
Révolution cubaine.
Nulle menace de représailles contre Cuba,
aucun
ultimatum ni chantage de la part du gouvernement étasunien
actuel ne détournera la conduite internationaliste de la
nation
cubaine, en dépit des dommages humains et
économiques
dévastateurs que le blocus génocidaire cause
à
notre peuple.
Il convient de rappeler que la menace et
l'ultimatum
mafieux ont déjà été utilisés
dans
le passé lorsque les efforts internationalistes de Cuba
soutenaient les mouvements de libération en Afrique, alors
que
les États-Unis soutenaient le régime honteux de
l'apartheid. L'intention était que Cuba renonce à
ses
engagements de solidarité envers les
peuples africains en échange de promesses de pardon, comme
si la
Révolution devait être pardonnée par
l'impérialisme.
À l'époque, Cuba rejeta le chantage,
comme
elle le fait aujourd'hui, avec le plus grand mépris.
Le général d'armée Raul
Castro a
rappelé le 10 avril dernier : «
Depuis 60
ans, face aux agressions et aux menaces, nous les Cubains, avons
fait
preuve de notre volonté de fer pour résister et
vaincre
les événements les plus difficiles. Malgré
son
immense puissance, l'impérialisme n'a pas pu briser la
dignité d'un peuple uni,
fier de son histoire et de la liberté conquise au prix de
tant
de sacrifices. »
Le gouvernement de Cuba appelle tous les membres
de la
communauté internationale et les citoyens des
États-Unis
à mettre un frein à l'escalade irrationnelle et la
politique d'hostilité et d'agression du gouvernement de
Donald
Trump.
Les États membres des Nations unies
exigent,
à juste titre, année après année,
à
la quasi-unanimité, la fin de cette guerre
économique.
Les peuples et les gouvernements de notre région doivent,
dans
l'intérêt de tous, faire prévaloir les
principes de
la Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes
comme
Zone de paix.
Le président du Conseil d'État et du
Conseil des ministres Miguel Diaz-Canel Bermudez, a
déclaré le 13 avril : « Cuba a
toujours
confiance dans ses forces et aussi dans les forces et dans la
dignité d'autres nations souveraines et
indépendantes et
elle continue à croire aussi dans le peuple
étasunien,
dans la Patrie de Lincoln qui a
honte de ceux qui agissent en marge de la loi universelle au nom
de
toute la nation étasunienne. »
Une fois de plus, Cuba condamne le mensonge et les
menaces et réaffirme que sa souveraineté, son
indépendance et son attachement à la cause des
peuples
d'Amérique latine et des Caraïbes ne sont pas
négociables.
Deux jours avant la commémoration
du 58e
anniversaire de la victoire de Playa Giron, un site historique
dans la
géographie nationale, où les forces mercenaires
pilotées par l'impérialisme ont mordu la
poussière
de la défaite, la Révolution cubaine
réaffirme sa
ferme détermination de faire face et de vaincre l'escalade
agressive des
États-Unis.
La Havane, le 17 avril 2019
La ministre des Affaires
étrangères,
l'honorable Chrystia Freeland, a fait aujourd'hui (17 avril) la
déclaration suivante concernant les entreprises
canadiennes
exerçant des activités commerciales à Cuba
et la
décision des États-Unis de ne pas suspendre les
dispositions du Titre III de la Cuban Liberty and Democratic
Solidarity (Libertad)
Act de 1996, communément appelée la Loi
Helms-Burton :
« Le Canada est profondément
déçu de l'annonce d'aujourd'hui. Nous examinerons
toutes
les options pour répondre à cette décision
américaine.
« Depuis que les États-Unis avaient
annoncé en janvier leur intention d'examiner les
dispositions du
Titre III, le gouvernement du Canada communiquait
régulièrement avec le gouvernement américain
pour
l'informer de ses préoccupations concernant les
conséquences négatives possibles sur les Canadiens
— des
préoccupations bien connues de
nos partenaires des États-Unis.
« J'ai rencontré le secrétaire
d'État américain Mike Pompeo pour lui faire part de
ces
préoccupations. Des représentants canadiens et
américains ont tenu des discussions approfondies sur
la Loi
Helms-Burton et la Loi
sur
les mesures extraterritoriales
étrangères du Canada. J'ai également
discuté de cette question avec l'Union
européenne.
« J'ai communiqué avec des
entreprises
canadiennes pour réaffirmer que nous défendrons
pleinement les intérêts des Canadiennes et des
Canadiens
qui font du commerce et mènent des activités
d'investissement légitimes avec Cuba. »
La déclaration commune suivante a
été publiée par Federica Mogherini, haute
représentante/vice-présidente de l'Union
européenne, et Cecilia Malmström, la commissaire au
Commerce de l'Union européenne, le 17 avril,
à propos de la décision des États-Unis
d'activer
davantage le titre III de la Loi Helms-Burton:
À la suite de la décision de
l'administration américaine de ne pas renouveler
l'exemption
relative au titre III de la Loi Helms-Burton (LIBERTAD)
de 1996, l'Union européenne (UE) réaffirme
qu'elle
est
fermement opposée à l'application extraterritoriale
des
mesures unilatérales relatives à Cuba qui sont
contraires
au droit international.
Cette décision constitue également une violation
des
engagements pris par les États-Unis dans les accords entre
l'Union européenne et les États-Unis de 1997
et 1998, qui ont été respectés par les
deux
parties sans interruption depuis lors. Dans ces accords, les
États-Unis se sont engagés à renoncer au
titre III
de la Loi
Helms-Burton et l'UE, entre autres, a suspendu son action
dans le
cadre de l'Organisation mondiale du commerce contre les
États-Unis.
L'UE examinera toutes les options dont elle
dispose pour
protéger ses intérêts légitimes, y
compris
en ce qui concerne ses droits dans le cadre de l'OMC et
l'utilisation
de la loi de blocage de l'UE. Celle-ci interdit
l'exécution des
jugements rendus par les tribunaux américains en ce qui
concerne
le titre III de la Loi Helms-Burton au
sein de l'UE, et permet aux entreprises de l'UE
poursuivies aux États-Unis de récupérer tout
dommage causé par des poursuites judiciaires à
l'encontre
des requérants américains devant les juridictions
de
l'Union.
La haute représentante et
vice-présidente
de l'Union européenne Federica Mogherini, la ministre des
Affaires étrangères du Canada Chrystia Freeland et
la
commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström
ont
fait la déclaration suivante le 17 avril sur la
décision des États-Unis de mettre en oeuvre les
dispositions du titre III de
la Loi Helms-Burton (Libertad) :
La décision des États-Unis de
revenir sur
leur engagement de longue date de renoncer à mettre en
oeuvre
les dispositions du titre III de la Loi Helms-Burton
(Libertad)
est regrettable et aura d'importantes répercussions sur
les
activités des acteurs économiques légitimes
de
l'Union européenne (UE) et du Canada à Cuba. L'UE
et le
Canada considèrent que l'application extraterritoriale de
mesures unilatérales visant Cuba est contraire au droit
international. Dans le cadre général de l'OMC, l'UE
et le
Canada sont déterminés à travailler ensemble
pour
protéger les intérêts de leurs entreprises,
notamment en faisant fi chez nous de l'application ou de la
reconnaissance des
jugements étrangers fondés sur les dispositions du
titre
III. Nos lois respectives nous permettent de déposer des
demandes reconventionnelles devant les tribunaux européens
et
canadiens à l'égard de toute réclamation
américaine, de sorte que la décision
américaine
d'intenter des poursuites contre des sociétés
étrangères ne peut qu'aboutir à une
spirale inutile de poursuites judiciaires.
Le 17 avril, le secrétaire
d'État
américain Mike Pompeo a annoncé que
l'administration
Trump mettrait fin à la suspension des titres III et IV de
la Loi
Helms-Burton.
L'annonce survient à l'occasion du 58e
anniversaire de l'échec de l'invasion militaire du 17
avril 1961 dans la baie des Cochons, organisée par la
CIA
pour renverser le gouvernement révolutionnaire de Fidel
Castro.
L'invasion dirigée par les États-Unis a
été
vaincue par le peuple cubain en moins de 72 heures.
La mise en oeuvre des
titres III et IV de la Loi Helms-Burton constitue une
nouvelle
intensification du blocus économique, commercial et
financier
omniprésent de Cuba par les États-Unis. Cette
action
constitue non seulement une attaque contre le peuple cubain, mais
également une attaque directe contre la
souveraineté et
le bien-être de
pays tiers, dont le Canada. En tant que tel, il s'agit d'une
autre
violation grave du droit international.
La Loi Helms-Burton a été
adoptée par le Congrès américain
en 1996 dans
le seul but de restreindre les relations économiques,
commerciales et financières de Cuba avec les pays tiers,
ainsi
que sa capacité à attirer des investissements
étrangers pour développer son économie.
Le Titre III autorise les ressortissants
américains à intenter devant les tribunaux
américains un recours contre tout ressortissant
étranger
qui fait un « trafic » de biens
américains
nationalisés à Cuba dans les
années 1960. Le
processus de nationalisation de ces biens était
légitime
et reconnu par la Cour suprême des États-Unis
elle-même. Il a été constaté qu'il
respectait pleinement la législation nationale de Cuba,
mais
aussi le droit international.
Jusqu'à présent, les
présidents
américains ont utilisé les pouvoirs
exécutifs pour
suspendre l'application du titre III tous les six mois. C'est
parce que
cela a été perçu comme une violation
flagrante du
droit international et de la souveraineté d'autres
États
et aussi parce que sa mise en oeuvre empêche toute solution
ultérieure aux réclamations et
indemnisations demandées par certaines entreprises
américaines.
Cette loi a été rejetée
presque
à l'unanimité par la communauté
internationale aux
Nations unies, par des organismes internationaux
spécialisés et par des organisations
régionales,
telles que la Communauté des États
d'Amérique
latine et des Caraïbes (CÉLAC) et l'Union africaine.
Plusieurs pays de l'UE ainsi que le Canada et le Mexique ont
adopté leurs propres lois nationales pour faire face aux
effets
extraterritoriaux de cette loi. L'UE et le Canada ont tous deux
déclaré qu'ils protégeraient les entreprises
de
leurs ressortissants lésés par l'application du
titre III.
Depuis plus de 20 ans, la Loi
Helms-Burton
guide les efforts interventionnistes des secteurs anticubains des
États-Unis pour attaquer la République de Cuba et
porter
atteinte à sa souveraineté. En vertu de sa mise en
oeuvre, des centaines de millions de dollars ont
été
alloués à la corruption de l'ordre intérieur
cubain et
d'innombrables mesures ont été proposées
pour
amener un changement de régime. Son impact
économique a
sérieusement affecté les efforts de
développement
du pays ainsi que le bien-être de la population.
Grâce aux
programmes sociaux et au système de justice sociale de
Cuba, les
conséquences sur la vie des gens n'ont pas
été
aggravées.
Nous nous associons au peuple cubain et aux
peuples du
monde pour condamner catégoriquement cette attaque
barbare,
hostile et illégale contre la nation cubaine. Nous sommes
solidaires du peuple cubain qui a fait face à de
nombreuses
difficultés et qui s'est toujours battu avec courage et
principe
pour défendre sa liberté. Fidel a
déclaré : « Nous, les Cubains, sommes
faits de
fer et nous serons capables de résister aux
épreuves les
plus dures. » Cette nouvelle attaque américaine
destinée à imposer un changement de régime
à Cuba et à se venger de son soutien continu au
Venezuela
face aux tentatives de changement de régime dans ce pays
est
vouée à
l'échec.
Non
à Helms-Burton !
Le blocus illégal des États-Unis contre Cuba doit
être levé !
Assurons-nous que le Canada s'oppose aux tentatives d'imposition
du
titre III contre les investissements canadiens à
Cuba !
La République bolivarienne du Venezuela
exprime
son plus énergique rejet des nouvelles actions d'agression
obsessionnelle conjointe et de guerre économique du
gouvernement
des États-Unis contre les peuples de la République
de
Cuba, du Nicaragua et du Venezuela. Cette fois, cela se fait sous
la
menace de
mettre en marche des mécanismes illégaux
de judiciarisation extraterritoriale destinés à
exercer
des représailles contre les entités qui seraient
prêtes à faire des investissements étrangers
directs à Cuba.
Comme cela a été annoncé par
le
secrétaire d'État Mike Pompeo, l'entrée en
vigueur
du Titre III de la Loi Helms-Burton, le 2 mai
prochain,
constitue un renforcement du blocus criminel qui, pendant 60
ans,
a porté atteinte à la souveraineté et aux
droits
de l'homme du peuple cubain et a été
condamné
année après année
par un vote écrasant à l'Assemblée
générale des Nations unies.
Cette décision politique,
déguisée
frauduleusement en instrument légal, constitue une
aberration
juridique destinée à élargir
l'extraterritorialité des mesures unilatérales
illégales touchant Cuba et des pays tiers en violant de
façon flagrante le droit international et la Charte des
Nations
unies.
Cette annonce a été faite le jour
d'anniversaire de l'invasion de Playa Giron, ce qui
révèle le caractère revanchard du groupe
suprémaciste qui gouverne les États-Unis qui, en
complicité avec le lobbying mafieux
cubano-américain,
cherche à faire un saut en arrière dans l'histoire
et
à réinstaurer la terrible époque d'opprobre
et
d'exploitation de la
dictature pro-impérialiste de Fulgencio Batista. C'est
pourquoi
ils joignent à cette regrettable annonce la menace de
rétablir les restrictions envers les citoyens
étasuniens
qui veulent se rendre à Cuba et y envoyer de l'argent.
Le peuple et le gouvernement de la
République
bolivarienne du Venezuela expriment leur ferme soutien et leur
solidarité active envers le peuple et le gouvernement
cubains
avec la conviction que les États-Unis échoueront
une fois
de plus dans leur tentative pour faire mettre à genoux la
digne,
souveraine et victorieuse République de Cuba.
Comme à Playa Giron, encore une fois,
l'impérialisme étasunien sera vaincu par
l'unité,
la conscience et le patriotisme du peuple de Cuba guidé
par
l'héritage immortel de José Martí et Fidel
Castro.
Le Venezuela continuera d'exercer la diplomatie
bolivarienne de paix en exigeant l'arrêt de l'utilisation
des
mesures coercitives unilatérales comme instrument de
domination
coloniale, pour défendre l'indépendance et
l'autodétermination des peuples et se consacrer au
triomphe
du multilatéralisme et le droit international.
Le gouvernement du Mexique regrette la
décision
des États-Unis d'appliquer pour la première fois de
son
histoire le titre III de la Loi Helms-Burton, qui
permettra,
à compter du 2 mai, aux citoyens américains
d'engager des poursuites contre des entreprises qui utilisent des
biens
confisqués après la révolution cubaine
en 1959.
La mesure peut toucher les entreprises
étrangères qui font des affaires à Cuba et
avec
Cuba. Le gouvernement mexicain protégera donc les
entreprises
mexicaines qui ont intérêt à faire des
affaires
avec Cuba et qui pourraient être touchées.
Comme il l'a fait par le passé, le Mexique
refuse
l'application de lois commerciales unilatérales à
caractère extraterritorial, car elles violent les normes
du
droit international.
À cet égard, le Mexique
réaffirme
son soutien à la fin du blocus économique et
commercial
imposé à Cuba.
Les conditions d'une guerre civile
aux
États-Unis sont évidentes
- Voice of Revolution -
Le gouvernement fédéral se heurte
aux
États et à la police et aux shérifs locaux
dans
ses tentatives d'utiliser l'exécution des mesures
d'immigration
pour intégrer les multiples agences de police du pays dans
une
structure fédérale de commandement. Par exemple,
à
la frontière avec le Mexique en ce moment, le Service de
contrôle de
l'immigration et des douanes (ICE) et le Bureau des douanes et de
la
protection des frontières (CPB) demandent que toutes les
forces
locales se joignent à eux dans l'exécution des
mesures
d'immigration. En ce moment, ces bureaux doivent eux-mêmes
être placés sous contrôle militaire. Il s'agit
d'un
exercice réel de l'autorité fédérale,
y
compris
militaire, sur tous les autres.
En même temps que se tiennent de vastes
actions
unies du peuple des deux côtés de la
frontière dans
les villes et les petites agglomérations du pays à
la
défense des droits des immigrants, différents
États et comtés s'opposent aussi aux actions
fédérales. Cela prend parfois la forme des lois des
États, comme celles de l'Ohio, du Colorado, de
l'État de New York, de la Californie et de Washington qui
s'opposent de diverses manières aux actions
fédérales. Une loi qui a récemment
été adoptée en Utah, par exemple,
empêche le
gouvernement fédéral de déporter
automatiquement
les gens déclarés coupables de délits
passibles
d'une sentence d'un an ou plus (voir ci-dessous). La Californie
et l'État de New York sont des États sanctuaires
qui ont
des lois semblables à celles de l'Utah.
Ailleurs, une
résistance se mène au niveau du comté ou au
niveau
local, par des shérifs qui refusent de coopérer
avec
l'ICE. Dans cette situation, en plus d'émettre des
menaces,
l'ICE et des autorités fédérales semblables
travaillent avec des législatures d'États pour
adopter
des lois qui obligeront les corps policiers à
coopérer.
Les communautés
directement affectées résistent à ces lois
et les
shérifs aussi. La Caroline du Nord en est un exemple.
Ces conflits sont significatifs dans le contexte
où Trump a déjà déclaré une
«
urgence nationale » à la frontière sud
et
pourrait en décréter une sur une plus vaste
échelle. Il pourrait également déclarer la
loi
martiale au nom de la « sécurité
nationale ». Les forces armées prendraient
alors le
contrôle au niveau étatique et local.
Alors que la résistance populaire
s'étend
et que même d'autres agences de police s'opposent aux
actions
fédérales, le besoin de contrôle de la part
du
commandant en chef de toutes les agences de police à tous
les
niveaux s'accroît. La résistance persistante de
diverses
autorités comme les législatures d'États,
les
shérifs et la police locale montre
que ces conflits s'accentuent. Ils font partie des conditions
croissantes de guerre civile, qui sont présentement encore
voilées, mais qui pourraient se développer en un
conflit
violent et ouvert parmi les cercles dirigeants qui rivalisent
pour le
pouvoir.
Dans cette situation, tous les efforts vont
être
faits pour intimider et menacer la résistance et exiger
que tous
s'alignent derrière l'une ou l'autre faction. Des forces
étatiques, comme le gouverneur Cuomo, se disent «
pro-immigrants » alors que sur le terrain, l'ICE et
d'autres
agences de police de l'État, particulièrement dans
la
ville de
New York, sont notoires pour leurs attaques contre les immigrants
et
les jeunes. La solution ne peut venir des riches et de leurs
intérêts en concurrence les uns avec les autres.
Elle ne
peut venir que de l'intensification de la résistance
organisée à la défense des droits de
tous.
Intensifions
la résistance aux attaques contre les droits
L'Utah est l'un du très petit nombre
d'États qui ont adopté des lois qui aident les
non-citoyens à éviter la déportation s'ils
sont
déclarés coupables de délits. Cette loi, qui
a
été sanctionnée par le gouverneur Gary
Herbert
le 25 mars, précise que les condamnations pour
délits en Utah ne peuvent plus être
interprétées comme des actes
délictueux graves à des fins d'immigration, ce qui
évite la déportation automatique pour un crime
comme le
simple vol à l'étalage. Pour ce faire, la loi
réduit la sentence maximale possible d'une journée
pour
les délits commis en Utah de 365 jours
à 364
jours.
Le gouvernement fédéral a
décrété que toute condamnation, y compris
pour la
vaste majorité des délits, qui est passible d'une
sentence d'un an ou plus sera considérée comme un
«
acte délictueux grave » qui requiert la
déportation. Ce geste visait en partie les nombreux
travailleurs
et organisateurs qui vivent aux États-Unis depuis des
décennies et ont souvent joué un rôle
dirigeant
dans la résistance dans les endroits de travail et dans
les
communautés. Plusieurs qui possédaient une carte de
résident ont aussi été
déportés. En
plus, même si la sentence imposée à une
personne
est moins d'un an, trente jours par exemple, si l'infraction est
passible d'une sentence d'un an ou plus, le
gouvernement fédéral exige quand même la
déportation. La loi de l'Utah bloque ce geste du
gouvernement
fédéral en réduisant la sentence à
moins
d'un an.
L'Utah n'est pas le premier État à
adopter
ce changement de politique. Il se joint aux États de
Washington,
de la Californie et du Nevada qui ont eux aussi adopté des
lois
qu'on appelle de 364 jours. Le Colorado et l'État de New
York
ont également adopté des protections
semblables.
Manifestation à Charlotte, en Caroline du Nord, le 18
février 2019,
contre les raids du Service de contrôle de l'immigration et
des
douanes
En février, en quatre jours seulement, des
agents
de l'immigration fédérale ont arrêté
plus
de 220 personnes sans papiers en Caroline du Nord. Ils
exerçaient des représailles contre cinq
shérifs
nouvellement élus qui avaient annoncé qu'ils
couperaient
certains liens avec le Service de contrôle de l'immigration
et
des douanes (ICE).
Le comté de Mecklenburg, qui comprend
Charlotte,
est une des régions en litige. Le shérif du
comté
de Mecklenburg, Garry McFadden, a remporté
l'élection en
s'engageant à mettre fin à la participation du
comté au programme fédéral 287 (g)
controversé, qui préconisait la coopération
des
forces de l'ordre locales avec celles
d'ICE. Chaque fois qu'ICE demandait ce qu'on appelle « un
maintien en détention » de personnes, la police
locale et les shérifs étaient tenus de les garder
en
détention pendant 48 heures. Cela était fait
même si ces personnes n'avaient pas été
condamnées, ou étaient des citoyens, mais
considérées par l'ICE comme étant des
sans-papiers, ou avaient payé une amende et étaient
libres de partir, etc.
Pendant des
années,
les bureaux des shérifs de Caroline du Nord travaillaient
main
dans la main avec ICE dans ses efforts pour intimider et
arrêter
des personnes sans papiers. Au cours des 13 dernières
années, rien qu'à Charlotte, les forces de l'ordre
locales ont transféré plus de 15 000 personnes
à ICE, dans le cadre du
programme 287 (g) dans le comté de Mecklenburg. Le
directeur sur place d'ICE a déclaré que les
arrestations
massives de février constituaient « l'aboutissement
direct
de la politique dangereuse de ne pas coopérer » avec
l'agence.
L'année dernière, les
électeurs des
sept plus grands comtés de l'État ont élu de
nouveaux shérifs, tous afro-américains, dont cinq
avaient
déclaré qu'ils ne respecteraient pas les demandes
de
détention d'ICE. Les cinq sont les premiers shérifs
noirs
à être élus dans l'histoire de leur
comté
respectif. Ces victoires sont le résultat d'un intense
travail
d'organisation sur le programme 287 (g) et d'une position
unie
contre l'activité de police et la brutalité
injustes
contre les immigrants et les Afro-Américains.
Après l'élection des nouveaux
shérifs, les représailles d'ICE ont
été
rapides. En février, à Asheville, des agents d'ICE,
portant des uniformes les identifiant, mais conduisant un
véhicule qui ressemble à celui d'un entrepreneur,
avec
des échelles sur le toit, se sont rendus dans une
communauté de Hendersonville et ont arrêté
quatre
personnes.
Lorsque le service de police de Charlotte-Mecklenburg a
organisé
un forum dans le centre communautaire d'une église
à
Charlotte, il a invité des immigrants et des sans-papiers
à s'entretenir avec les chefs de police et le
shérif
McFadden. Les agents d'ICE se sont présentés sur
place
pour harceler et intimider les participants. Dans tout
l'État,
des
centaines de personnes ont été
arrêtées, la
plupart non pas pour un crime, mais simplement pour ne pas avoir
eu en
leur possession des papiers d'identité, ce qui est une
infraction civile.
Un responsable d'ICE a fait cette menace :
«
Toute juridiction locale qui pense que le refus de collaborer
avec ICE
entraînera une diminution du respect local des
règles
d'immigration se trompe. Les autorités locales qui
choisissent
de ne pas collaborer avec ICE sont susceptibles de voir une
augmentation des activités d'ICE pour faire
respecter la loi, car dans les juridictions qui ne collaborent
pas avec
ICE, l'agence n'a d'autre choix que de mener plus
d'opérations
d'arrestation à grande échelle. »
En outre, avec l'aide d'ICE, la législature
de
l'État est intervenue pour aider l'agence, en adoptant un
projet
de loi qui oblige les shérifs à collaborer avec
l'agence.
ICE les a aidés à écrire le texte de loi. Le
principal parrain de la loi, le représentant de
l'État,
Destin Hall, a déclaré : « Ce n'est un
secret
pour personne que nous avons en
fait travaillé avec les forces de l'ordre
fédérales pour élaborer ce projet de
loi. » La loi HB 370 oblige les adjoints du
shérif à demander aux personnes leur statut
d'immigrant,
quel que soit le type d'accusation criminelle qui est
déposée
contre elles. Et elle oblige les agents à signaler et
à
remettre les personnes à ICE, et à se conformer
à
toute requête d'ICE accompagnée d'une demande de
maintien
en détention. L'Association des shérifs de la
Caroline du
Nord a annoncé son opposition au projet de loi, mais
celui-ci a
été adopté. Le gouverneur doit encore le
signer
pour lui donner sa sanction.
Le gouvernement fédéral, en
utilisant la
question de l'immigration, s'efforce de soumettre les services de
police locaux et d'État à un contrôle
fédéral, voire militaire, comme cela se passe
actuellement à la frontière. Des programmes
comme 287 (g) en font partie, de même que les raids
d'ICE en
dépit de l'opposition, et les efforts
déployés par le gouvernement fédéral
pour
poursuivre en justice des États sanctuaires comme New York
et la
Californie. Ces conflits entre les États et le
gouvernement
fédéral reflètent l'incapacité des
dirigeants à résoudre ces problèmes ou
à
atténuer leurs conflits, ce qui contribue aux conditions
d'une
guerre civile.
La résistance du peuple à la
défense des droits, dans ce cas-ci des immigrants, des
réfugiés et des Afro-Américains, montre la
voie
à suivre.
- L'Union américaine des
libertés civiles de la Floride -
Les dirigeants des organisations de droits civils
et de
droits des immigrants ont sonné l'alarme aux individus
comptant
voyager en Floride en raison de la violation possible de leurs
droits
si le projet de loi 168 et le projet de loi 527,
adoptés par le Sénat et le Congrès
respectivement,
entrent en vigueur en Floride.
Selon ces projets de loi, toute
municipalité de
l'État se verrait interdire d'adopter des politiques ou
des
réglementations qui limiteraient la collaboration avec les
agences fédérales de l'immigration. Aussi, chaque
comté et chaque municipalité de la Floride se
verrait
dans l'obligation de consacrer des ressources locales
déjà limitées à la mise en
oeuvre de la loi fédérale sur l'immigration, y
compris
l'obligation de se plier aux demandes de détention
provenant du
US Immigration and Customs Enforcement (ICE) et s'exposer
à
d'importantes obligations juridiques et financières
— dont les
coûts relèveraient ultimement des contribuables de
la
Floride.
Les organisations s'inquiètent alors que
ces
projets de loi se fraient un chemin dans la législature de
l'État de la Floride et elles mettent les résidents
et
les voyageurs de la Floride en garde, en particulier les
communautés noires, brunes et latinos, puisque celles-ci
doivent
s'attendre à une augmentation des cas de profilage racial,
de
détention
injuste et de déportation si ces projets de loi
anti-immigrants
sont adoptés. [...]
En plus des dommages humains irréparables
que ces
projets de loi vont engendrer pour les communautés
immigrantes
et les communautés de couleur partout dans l'État,
ils
exposeraient aussi les comtés et d'autres instances
gouvernementales à de potentielles complications
juridiques et
financières en obligeant les autorités locales
à
respecter le
système de détention défaillant de l'ICE. Le
mois
dernier, un rapport établissait que seulement deux ans
après avoir accepté de travailler avec ICE, le
comté de Miami-Dade a révélé
que 420
individus inscrits comme citoyens américains avaient
été visés par de fausses demandes de
détention. Ces révélations arrivent au
moment
où trois
poursuites ont été déposées contre
les
autorités de la Floride pour avoir détenu des gens
en
vertu de ces requêtes. Deux démarches juridiques ont
été entreprises par des citoyens américains
—
Garland Creedle et Peter Sean Brown — qui ont
été
détenus pour l'ICE dans les comtés de Miami-Dade et
de
Monroe respectivement. La troisième démarche
est un recours collectif contre le comté de
Miami-Dade.
« Le système de détention
défaillant de ICE a détruit sans justification des
vies
et des familles en Floride, a dit Micah Kubic, directeur
général de l'Union américaine des
libertés
civiles (ACLU) en Floride. Si les projets de loi 168
et 527 sont adoptés, il va y avoir de tels
bouleversements
dans tout l'État de la Floride. Le fait d'obliger les
agences de
police de la Floride à agir
au nom de l'ICE menace les droits civils de tous les Floridiens.
La
Constitution garantit à chaque personne le droit à
une
procédure officielle et équitable, peu importe son
statut
de citoyen. »
Au-delà de cet avis aux voyageurs, la
coalition
des droits civils et des organisations des droits des immigrants
a
aussi diffusé de l'information sur les
répercussions
économiques négatives de cette législation
pour
avertir les entreprises qui font affaire en Floride de ces
risques et
de la possibilité accrue de violations des droits
protégés par la
constitution de leurs clients voyageant en Floride.
« C'est vraiment éhonté
comment
l'État de la Floride tente de harceler davantage les
communautés immigrantes et d'éroder la
sécurité publique, a dit Thomas Kennedy, directeur
politique de la Coalition floridienne des immigrants. Le
coût
financier et moral lié au siphonnage des précieuses
ressources locales des forces policières afin de cibler
encore davantage de familles floridiennes en vue de les
déporter
est extrêmement élevé. Les attaques
insidieuses
contre les immigrants au niveau national sont amplifiées
par les
législateurs floridiens qui préconisent des
politiques
anti-immigrants. Il est plus important que jamais que les
immigrants
ressentent qu'ils peuvent se tourner vers leurs
représentants élus officiels et les forces
policières pour les protéger. Au contraire, bon
nombre de
communautés immigrantes sont menacées,
profilées,
harcelées et détenues. Les législateurs
doivent se
rendre à l'évidence que le fait de s'en prendre
à
nos familles aura des conséquences. Le monde entier
observe la
Floride en ce moment, et comment
nous agirons en tant qu'État déterminera si les
gens
tiendront toujours à venir nous visiter et si les
dirigeants des
industries auront toujours le goût de faire affaire avec
nous. »
(www.aclufl.org,
8
avril
2019.
Traduction: LML)
- Tornillo: l'occupation -
La manifestation au Musée de la patrouille
frontalière à El Paso a
été le résultat d'une collaboration entre
résidents locaux et
activistes de tout le pays. Ayant reconnu le caractère
interrelié de
nos luttes, nous sommes intervenus afin d'honorer et
commémorer
les
expériences de familles migrantes ainsi que toutes ces
vies qui
ont été
perdues.
Depuis sa création en 1924, la patrouille
frontalière des États-Unis a
étendu ce système colonial qui inflige la violence
et la
mort le long
de la frontière entre les États-Unis et le
Mexique.
Nous croyons que la
patrouille frontalière et le Service de contrôle de
l'immigration et des douanes des États-Unis (ICE) doivent
être tenus responsables de leur violation des droits
humains.
Nous croyons que tous les migrants doivent être
traités
avec respect et dignité. Nous affirmons que la seule crise
qui
existe à la frontière est celle vécue
par les populations migrantes et sans papiers vulnérables
face
à la politique étrangère et d'immigration
des
États-Unis et par les peuples autochtones qui ont
été terrorisés et harcelés par la
patrouille douanière et frontalière sur leurs
terres
ancestrales. Nous ne faisons qu'un avec toutes les familles
autochtones
migrantes qui exercent leur droit
ancestral à la migration dans les Amériques.
Nous avons choisi d'agir parce que le musée
et
des endroits semblables ne montrent qu'une facette de ce qui se
passe
à la frontière. Le musée ne parle pas de la
réalité problématique de la patrouille
frontalière et à son histoire de traitement
oppressif des
peuples autochtones de ce pays, des demandeurs d'asile et des
migrants.
Notre présence
dans cet espace visait à faire entendre les voix absentes
de cet
endroit commémoratif et de faire connaître les
violations
des droits humains dont ont été victimes
Jakelin Caal Maquin, Felipe Gomez Alonzo, Claudia Patricia Gomez
Gonzalez, et les plus de cent personnes qui sont mortes à
cause
de la violence de la patrouille frontalière.
Elles sont mortes à cause des actions de la patrouille
frontalière. Elles méritent d'être
commémorées au sein même de l'espace de la
patrouille frontalière.
Nous vivons une crise de conscience dans ce pays.
Une
voie vers la réconciliation n'est possible que si les
institutions responsables de raconter l'histoire de ce pays le
font de
façon responsable et disent toute la vérité.
Nous
devons, comme nous l'avons fait historiquement, combattre pour
l'intégrité des vies noires et brunes. Il est
irresponsable
de la part d'une institution quelle qu'elle soit de
prétendre
être apolitique tout en faisant disparaître
l'histoire
entière d'un peuple et en ayant recours à un
vocabulaire
à résonance politique chargée comme «
étranger illégal » dans ses
expositions.
Nous reconnaissons qu'une injustice commise
quelque part
est une injustice commise partout. Par conséquent, nous
allons
continuer de résister à la violence
sanctionnée
par l'État qui considère la vie et la
mémoire des
forces de l'ordre supérieures à la vie et la
mémoire de ceux qui sont morts en raison de
systèmes
d'oppression, que ce soit aux
frontières américaines, en Palestine, ou dans les
rues de
Ferguson, le territoire d'El Paso, d'Albuquerque/Tiwa, ou de
Tucson.
Personne n'est libre sans que nous ne soyons tous
libres.
Les participants de la protestation au
musée font face à
des accusations criminelles
Seize activistes font face à des
accusations
criminelles à la suite d'une protestation en
février 2019
au Musée national de la patrouille frontalière
à
El Paso, au Texas. Les activistes sont membres d'une coalition de
diverses luttes qui a traversé la frontière des
États-Unis pour aller à El Paso y faire
connaître
la détention inhumaine des enfants
du centre de détention tristement célèbre de
Tornillo.
Les seize activistes pourraient être
accusés de méfait et des mandats d'arrestation ont
été lancés contre eux. La police d'El Paso a
grandement exagéré les accusations liées
à
cette manifestation pacifique pour tenter vraisemblablement
d'intimider
les individus et d'empêcher les autres de se tenir debout
et de
dénoncer les attaques aux droits
commis présentement à la frontière sud. Ces
seize
activistes pourraient faire de la prison pour avoir
organisé une
manifestation pacifique. Entretemps, les vrais criminels, ceux
qui
séparent les familles et mettent les enfants dans des
cages,
n'ont pas été traduits devant la justice.
Défendons ces activistes qui exposent la
violence
de l'administration Trump. Faites un don selon vos moyens ici.
(https://www.facebook.com/creativebrownresistance.
Traduction:
LML)
- Union des libertés civiles
américaines -
Une cour fédérale a temporairement
bloqué la nouvelle politique de l'administration Trump qui
oblige les demandeurs d'asile à retourner au Mexique et
à
y rester pendant que leurs cas sont examinés.
L'Union des libertés civiles
américaines
(ACLU), le Centre juridique sur la pauvreté dans le sud,
et le
Centre d'études sur la question du genre et des
réfugiés ont demandé avec succès une
injonction préliminaire contre ce que l'administration
appelle,
dans un langage orwellien, les « Protocoles de protection
des
migrants ».
Judy Rabinovitz, la directrice adjointe du projet
des
droits des immigrants de l'ACLU, qui a plaidé le cas, a
réagi à la décision rendue aujourd'hui par
le juge
de district américain Richard Seeborg :
« La cour a fermement rejeté la
politique
sans précédent et illégale de
l'administration
Trump d'obliger les demandeurs d'asile à retourner au
Mexique
sans audition de leurs demandes... »
La poursuite a été intentée
au nom
de 11 demandeurs d'asile et demandeurs organisationnels, le
Laboratoire d'innovation juridique, le Centre de ressources
d'Amérique centrale de la Californie du Nord, le Centre
légal de la Raza, la Clinique de défense en
matière d'immigration et de déportation de la
Faculté de droit de l'Université de
San Francisco, le Al Otro Lado et le Centre de justice
Tahirih.
« La victoire d'aujourd'hui est
particulièrement importante compte tenu des informations
selon
lesquelles l'administration Trump envisage de passer à des
politiques d'immigration encore plus extrêmes. Cette
décision empêchera des personnes extrêmement
vulnérables d'être piégées dans des
conditions dangereuses au Mexique, mais ce n'est
qu'une étape d'un travail beaucoup plus vaste. Nous sommes
une
nation de lois, et nous ne pouvons pas et ne laisserons pas les
élus saper ces lois dans le but de mettre en oeuvre un
programme
anti-immigrants. Nous continuerons de nous battre », a
déclaré Melissa Crow, avocate principale
chargée
de la supervision au Centre juridique sur la
pauvreté dans le sud.
La poursuite cite des violations de la Loi sur
l'immigration et la nationalité, de la Loi sur la
procédure administrative, ainsi que du devoir des
États-Unis en vertu du droit international relatif aux
droits
humains de ne pas renvoyer des personnes vers des conditions
dangereuses.
« La décision d'aujourd'hui
reconnaît
que la politique de retour forcé n'a pas fourni les
garanties
adéquates pour protéger les demandeurs d'asile
contre la
persécution. En délivrant l'injonction
préliminaire, le tribunal a rejeté la tentative du
gouvernement de renvoyer les demandeurs d'asile au Mexique en
violation
des lois américaines ainsi que
de nos obligations internationales envers les
réfugiés
», a déclaré Karen Musalo, directrice du
Centre
d'études sur la question du genre et des
réfugiés.
La décision peut être
consultée ici.
L'impunité doit cesser aux
Philippines
Toronto
Des actions ont eu lieu le 10 avril aux
Philippines
et dans le monde, y compris au Canada, pour condamner le meurtre
brutal
par l'État philippin de 14 agriculteurs non
armés
sur l'île de Negros dans la région centrale des
Visayas
le 29 mars.
Une enquête menée par des
organisations
locales de défense des droits humains et des agriculteurs,
comprenant des entretiens avec des membres de la famille et des
témoignages oculaires, a conclu que des policiers en tenue
de
combat avaient fait irruption dans les maisons des victimes,
avaient
présenté de faux mandats et avaient ensuite abattu
leurs victimes de sang-froid. Une dizaine d'autres personnes ont
été arrêtées. Les organisations de
défense appellent à une enquête approfondie
sur les
meurtres et demandent que les responsables soient traduits en
justice.
Cet acte est le dernier en date d'une campagne brutale de
violence et
de terrorisme perpétrée par l'État philippin
soutenu par les
États-Unis, qui s'est intensifiée depuis la prise
du
pouvoir par le gouvernement Duterte en juin 2016. Elle vise
à détruire les dirigeants du mouvement
révolutionnaire du peuple philippin à un moment
où
le mouvement populaire sous la direction du Parti communiste des
Philippines et la lutte armée menée de la Nouvelle
Armée populaire prennent de l'ampleur.
Le régime du président Rodrigo
Duterte
soutenu par les États-Unis, est responsable de
l'assassinat de
plus de 200 dirigeants paysans et autochtones depuis son
arrivée au pouvoir en juin 2016.
Quelque 7 000
autres personnes, dont de nombreux militants politiques, ont
été sommairement exécutées dans la
«
guerre contre
la drogue » de Duterte.
Ces actes de terrorisme d'État sont
perpétrés en toute impunité à un
moment
où la situation aux Philippines devient de plus en plus
complexe, les États-Unis et la Chine se faisant
concurrence pour
leur domination de la mer stratégique de l'Est
(également
appelée mer de Chine méridionale). La Russie est
également impliquée. Au milieu des
exercices militaires Balikatan annuels de tir réel des
États-Unis-Philippines du 1er au 15 avril, trois
cuirassés russes sont arrivés à Manille pour
une
visite de cinq jours pour « améliorer les relations
de
marine à marine ». C'est la sixième fois
que
des cuirassés russes visitent les îles depuis
l'arrivée au pouvoir du président Duterte,
le 30 juin 2016.
Duterte se trouve à la tête d'un
petit
groupe de riches et de puissants et de leur État et
maintient la
nation sous l'emprise de puissances étrangères.
Dans
cette situation dangereuse, les travailleurs, les paysans, les
jeunes
et les femmes des Philippines, organisés et
inspirés par
le Parti communiste des Philippines et la Nouvelle Armée
populaire,
sont engagés dans une lutte -- armée, parlementaire
et
extraparlementaire -- pour mettre fin à cet état de
choses.
Depuis son accession au pouvoir, le régime
Duterte trahit le peuple philippin en cédant
l'économie
à des monopoles américains et étrangers, y
compris
des sociétés minières canadiennes. Les
peuples
autochtones risquent d'être déplacés de leurs
terres. Les travailleurs philippins sont confrontés
à une
migration sortante en direction de l'Europe,
l'Asie, le Canada et les États-Unis, où ils se
voient
refuser leurs droits et se retrouvent parmi les sections les plus
exploitées de la classe ouvrière. Les fonds qu'ils
envoient chez eux ont atteint des niveaux records et permettent
de
maintenir l'économie des Philippines à flot, tandis
que
les gels de salaires et autres mesures prises chez eux rabaissent
le niveau de vie de la population dans tout le pays. La
persécution politique de ceux qui résistent a
également augmenté de manière
marquée.
Cependant, le peuple philippin reste
déterminé à faire progresser son projet
d'édification nationale de débarrasser son pays de
l'impérialisme américain, de toute domination
étrangère et de ceux qui le facilitent. Il s'est
préparé, bataille après bataille, depuis
qu'il se
bat pour l'indépendance contre l'Espagne puis les
impérialistes américains. Ses
luttes révolutionnaires au cours des 50
dernières
années depuis la fondation de leur parti communiste
guident ses
efforts pour libérer son pays des griffes des
impérialistes américains et mettre fin à la
domination étrangère de son économie et
parvenir
à une paix juste et complète.
Les emprisonnements politiques et les
exécutions
extrajudiciaires perpétrés par le régime
Duterte
sont des tentatives désespérées pour
maintenir le
statu quo, qui ne réussiront pas et qui ont
renforcé la
détermination du peuple à obtenir la victoire dans
son
long combat. Le peuple philippin réclame une paix juste et
complète comme tremplin de
son projet d'édification nationale, le projet de
créer
des Philippines nouvelles, démocratiques et
indépendantes.
Montréal
Toronto
Vancouver
Negombo, Sri Lanka
Hong Kong, Chine
Tokyo, Japon
Sydney, Australie
Washington, États-Unis
New York, États-Unis
Londres, Angleterre
Amsterdam, Pays-Bas
Bruxelles, Belgique
Belgrade, Serbie
Milan, Italie
Rome, Italie
Récents
développements dans
les relations RPDC-États-Unis
- Nick Lin -
Kim Jong Un est chaleureusement accueilli lorsqu'il arrive
à
la 14e Assemblée populaire suprême, le 12 avril
2019, pour
y
présenter un discours.
Les États-Unis sont invités à
reconsidérer leurs actions
récentes dans leurs relations avec la République
populaire
démocratique de Corée (RPDC), afin que le processus
de
négociation entamé en 2018, qu'ils ont fait
dérailler lors du
récent sommet de Hanoi, puisse être remis sur les
rails et
que
les problèmes de la dénucléarisation, de la
levée des sanctions
et d'autre travail nécessaire à la normalisation
des
relations
RPDC-États-Unis puissent être traités sur une
base
mutuelle et
réciproque d'étape par étape et d'action
pour
action, comme le
requiert la situation.
Lors d'un discours prononcé le 12 avril
à
la deuxième journée
de la Première rencontre de la 14e Assemblée
populaire
suprême,
le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un a dit qu'il est prêt
à
rencontrer le président des États-Unis Donald Trump
pour
une
troisième fois, si les États-Unis proposent un tel
sommet, « à
condition que [les États-Unis] aient la bonne attitude et
cherchent une solution que nous puissions partager ». Il a
ajouté
que la RPDC « attendrait patiemment jusqu'à la fin
de
l'année
pour que les États-Unis prennent une décision
audacieuse
».
Le président Kim a décrit la
position de
négociation
américaine à Hanoi comme visant à
désarmer
la RPDC dans le but
ultime d'un changement de régime. « Nous
n'apprécions pas - et
nous n'avons aucune intention de répéter - le genre
de
sommet qui
s'est tenu à Hanoi », a déclaré Kim.
L'approche américaine à
Hanoi a été « complètement
irréaliste
», et il a souligné que les
États-Unis « ne pourront pas nous faire bouger d'un
pouce,
ni
réaliser aucun de leurs désirs ».
Kim a suggéré de mettre en oeuvre la
déclaration commune du
premier sommet RPDC-États-Unis à Singapour, le 12
juin
2018, pour
réaliser un troisième sommet. Les États-Unis
doivent « abandonner
leurs calculs et leur approche actuels et nous en proposer de
nouveaux », a déclaré Kim. Il a noté
que la
déclaration commune
du 12 juin était « une déclaration historique
par
laquelle la
Corée du nord et les États-Unis, deux pays aux
relations
hostiles, ont annoncé au monde qu'ils allaient
écrire une
nouvelle histoire ». Cette déclaration a
constitué
« un jalon
vers l'établissement de nouvelles relations
nord-coréennes-américaines », a-t-il
ajouté.
« L'établissement de
la confiance », a souligné Kim, « est la
clé
fondamentale pour
résoudre le problème des relations hostiles entre
nos
deux pays
». Il a ajouté que « les deux parties doivent
mettre
de côté les
exigences et les conditions unilatérales et rechercher une
solution constructive qui soit conforme à leurs
intérêts
respectifs ».
Alors que la RPDC est ouverte à un
troisième sommet si les
conditions requises sont réunies, elle est
également
prête à
faire face à une hostilité accrue et aux sanctions
continues de
la part des États-Unis. Le président Kim a dit :
«
Maintenant que
les États-Unis décrivent leurs demandes qui vont
à
l'encontre des
intérêts fondamentaux de notre pays comme des
conditions
nécessaires à la levée des sanctions, le
bras de
fer avec les
États-Unis assumera naturellement un caractère
prolongé et les
sanctions imposées par les forces hostiles seront
également
maintenues. »
Il a noté que, dans la mesure où la
RPDC a
développé sa force
de dissuasion nucléaire pour neutraliser les menaces
nucléaires
prolongées émanant des États-Unis, elle
trouverait
également le
moyen de « vaincre et de contrecarrer » le
régime
injuste de
sanctions américaines. « Nous ne serons plus
obsédés par la levée
des sanctions imposées par les forces hostiles, mais nous
ouvrirons la voie à la prospérité
économique par nos propres
moyens », a dit Kim. La RPDC y parviendra, a-t-il
déclaré, en
s'en tenant au projet d'édification nationale
économique
socialiste et en donnant à l'économie nationale une
assise solide
basée sur la politique d'autonomie du Juche dans tous les
domaines, ainsi que sur la modernisation et le
développement en
cours de la technologie de l'information et de la science.
Trump a répondu dans un tweet le 13 avril :
« Je conviens
[...] qu'un troisième sommet serait une bonne chose.
»
Le 18 avril, la RPDC a émis des doutes sur
le
rôle actuel du
secrétaire d'État américain Mike Pompeo
:
« [E]n cas de reprise possible du dialogue
avec
les
États-Unis, j'aimerais que notre interlocuteur ne soit pas
Pompeo,
mais une autre personne plus prudente et plus mûre dans ses
communications avec nous », a déclaré Kwon
Jong
Gun, directeur
général du ministère des Affaires
étrangères de la RPDC, selon ce
qu'a rapporté le 18 avril l'agence de presse centrale
coréenne
(KCNA). En réponse à un journaliste de KCNA, Kwon a
dit :
«
[L]orsque Pompeo s'en mêle, les pourparlers dérapent
sans
atteindre de résultat, alors même qu'on est proche
du
succès.
J'ai bien peur que si Pompeo reprend les pourparlers, ils seront
à nouveau lamentables et les pourparlers seront dans une
impasse.
» Ces remarques font écho à celles du premier
vice-ministre des
Affaires étrangères de la RPDC, Choe Son Hui,
à la
mi-mars, qui
avait critiqué Pompeo et le conseiller à la
sécurité nationale de
la Maison-Blanche pour leur rôle à Hanoi, pour avoir
« créé un
obstacle aux efforts de négociation constructifs entre les
deux
dirigeants avec leurs sentiments d'antagonisme et de
méfiance.
»
De même, le 20 avril, le ministre adjoint
Choe a
critiqué les propos
de Bolton dans une récente entrevue avec Bloomberg News,
dans
laquelle il a dit que les États-Unis auraient besoin de
plus de
preuves que le dirigeant de la RPDC, Kim Jong Un, est prêt
à
abandonner les armes nucléaires avant que Trump ne le
rencontre
pour un troisième sommet. Choe a décrit les
commentaires
de
Bolton comme « dépourvus de charme » et
« myope
», et a déclaré que les États-Unis
n'avaient
rien à gagner de
tels propos.
La RPDC a fait l'essai d'un « nouvel engin
guidé tactique
»
Le journal de la RPDC Rodong Sinmun a
rapporté le 20
avril que le président Kim a supervisé et
guidé,
le 17 avril, la
mise à feu d'un nouvel engin guidé tactique sous la
conduite de
l'Académie des sciences de la défense. L'essai est
conforme à
l'accent que place la RPDC sur l'autosuffisance et
l'autodéfense,
afin de se donner les moyens de se protéger comme elle le
juge
nécessaire. Le journal sud-coréen Hankyoreh
note
que «
c'était la première fois en cinq mois que Kim
supervisait
l'essai
d'armes à la fine pointe de la technologie, depuis que Rodong
Sinmun
a rapporté dans un article de presse du 16
novembre
2018 que Kim avait 'supervisé et guidé le tir
d'essai
d'une
nouvelle arme guidée tactique' sur le terrain d'essai de
l'Académie des sciences de la défense nationale.
Mais ce
test
n'avait aucun lien avec les armes nucléaires et les
missiles
balistiques à longue portée qui ont une incidence
directe
sur les
affaires dans la péninsule coréenne, y compris les
négociations
RPDC-États-Unis ».
Autrement dit, la RPDC a clairement indiqué
qu'elle continue
d'accorder une attention particulière à sa
légitime défense, tout
en maintenant son engagement de suspendre les essais de missiles
nucléaires et balistiques afin de créer les
conditions de
confiance nécessaires aux négociations avec les
États-Unis
Le Sommet Corée du sud-États-Unis
à Washington, DC
Le 15 avril 2019, le président sud-coréen Moon
Jae-in,
lors
d'une réunion à la Maison bleue avec ses
secrétaires et
collaborateurs principaux, a déclaré qu'il
envisageait
d'organiser un sommet intercoréen dès que possible.
Le président de la Corée du sud Moon
Jae-in et le président
Trump ont tenu un sommet à Washington, DC, le 11 avril.
Moon a
dit que sa « tâche importante » est de «
maintenir le momentum du
dialogue » en vue de la dénucléarisation de
la
RPDC, tout en
exprimant « l'opinion positive à la
communauté
internationale que
le troisième Sommet États-Unis-Corée du nord
va
avoir lieu dans
un avenir rapproché ».
Moon a dit à Trump qu'un troisième
sommet
RPDC-États/Unis
devrait se tenir prochainement et a décrit le
deuxième
sommet à
Hanoi comme une « partie d'un processus plus grand qui va
mener
à
un accord de plus grande portée ».
Il a souligné la solidité des
relations
entre la Corée du sud
et les États-Unis, réitérant que la «
République de Corée est
absolument du même point de vue en ce qui concerne la
dénucléarisation complète de la Corée
du
nord. Et je peux vous
assurer que nous demeurerons en aussi étroite
coopération
avec
les États-Unis » et il a ajouté qu'« il
n'y
aura pas de répit
avant que nous n'ayons réalisé notre objectif
ultime
».
En guise de réponse, Trump a dit que
«
beaucoup de progrès a
été accompli » avec la RPDC et que sa
relation avec
Kim Jong Un
était « très, très bonne ».
« Nous allons poursuivre le dialogue et
j'attends
cela avec
impatience », a-t-il dit, ajoutant que « je souhaite
que
cela se
termine par une solution merveilleuse pour tout le monde ».
Il a
réitéré que sa relation personnelle avec le
président Kim est très
étroite. « Je peux dire en toute franchise que je
transmets mes
salutations les plus chaleureuses à Kim Jong Un et au
peuple de
Corée du nord », a-t-il ajouté. « Nous
verrons ce qui va se
passer. Je souhaite que cela se termine par une solution
merveilleuse pour tout le monde, et une solution merveilleuse
pour le monde entier. » Au sujet de l'alliance entre la
Corée du sud et les États-Unis, Trump a dit que les
relations entre les
deux parties n'ont jamais été aussi proches que
maintenant.
Avant le sommet, Moon a successivement
rencontré
à sa maison
d'accueil le secrétaire d'État américain
Mike
Pompeo, le
conseiller à la Sécurité nationale John
Bolton et
le
vice-président Mike Pence, qu'il a cherché à
persuader du besoin
que les États-Unis reprennent rapidement les pourparlers
de
dénucléarisation. Tous les trois ont exprimé
que
les États-Unis
demeurent ouverts aux négociations.
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