Un chef héréditaire déclare que la « réconciliation ne se trouve pas au bout d'un fusil »


Le chef Na'moks parle à Smithers, le 16 janvier 2019.

Récemment, le chef Na'moks des Tsayu (du clan des castors) du peuple Wet'suwet'en a fait remarquer que, dans le contexte de la lutte en cours pour l'autodétermination des Wet'suwet'en, le Canada a manqué à ses obligations, qu'il a énoncées en mai 2016 aux Nations unies, relatives à la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. À propos de l'engagement solennel pris par le premier ministre, au début du mandat du gouvernement libéral, de nouer de nouvelles relations avec les peuples autochtones, il a dit ceci : « Je ne cessais de penser au premier ministre et à sa déclaration qu'il n'y avait pas de relation plus importante que celle avec les peuples autochtones. Et puis, voici tous ces fusils qui nous entourent. La réconciliation ne se trouve pas au bout d'un fusil. »

Le chef Na'moks indique où le gazoduc traversera le territoire des Wet'suwet'en.

Soulignant que le gouvernement fédéral n'a rien fait pour empêcher la GRC d'attaquer les défenseurs de la terre le 7 janvier, le chef Na'moks a conclu que le refus du gouvernement fédéral d'agir était un exemple de non-respect de l'état de droit et plutôt de respect « de l'état de droit des entreprises ».

Affirmant la souveraineté autochtone, le chef Na'moks a souligné que le système de conseil de bande créé par l'État canadien était utilisé pour justifier les actions de Coastal GasLink (CGL). « Aux niveaux fédéral et provincial, ils ne traiteront qu'avec leur propre invention, les bandes, parce que c'est [le gouvernement] qui les a créées. Ils ne savent pas comment traiter avec nous, et pourtant nous sommes ici depuis des milliers d'années. Notre autorité et notre compétence sur la terre seront toujours là. »

Le chef Na'moks a souligné que la résistance du peuple Wet'suwet'en est une lutte pour les intérêts de la terre et de tous les peuples. La lutte pour les droits des peuples autochtones inclut le droit de refuser un développement imposé de l'extérieur qui profite à des intérêts privés. « Vous devez équilibrer les coûts et les avantages ... Vous ne pouvez pas simplement venir ici avec la mentalité de la ruée vers l'or puis vous enfuir. Vous organisez votre propre échec. »

Un autre point important qu'a fait le chef Na'moks est que ce sont les peuples autochtones qui vont lutter et défendre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Il a dit que si les gouvernements devaient interpréter la Déclaration, ils le feraient sur une base intéressée.

Le chef Na'moks est aux côtés du clan Likhts'amisyu, qui construit davantage de barricades pour empêcher de nouvelles incursions de CGL sur le territoire des Wet'suwet'en. Le chef se rendra à l'ONU à la fin avril pour participer à l'Instance permanente des Nations unies sur les peuples autochtones. Il prévoit faire rapport à ce rassemblement international sur les violations des droits des peuples autochtones par l'État canadien, y compris l'attaque par la GRC et l'arrestation des défenseurs de la terre Wet'suwet'en et le refus persistant du gouvernement d'obtenir le consentement libre, préalable et éclairé pour le projet de gazoduc sur le territoire des Wet'suwet'en.

(Source : National Observer, CBC)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 15 - 20 avril 2019

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