La responsabilité commence chez soi par des actes et non des paroles

Le gouvernement fédéral prétend que la perception d'une taxe sur le carbone et la distribution de ses revenus parmi ceux qui l'ont payée va inciter au développement d'une énergie propre. C'est un non-sens et rien de plus que du tape-à-l'oeil.

La suggestion que le marché et les décisions des consommateurs au sein de ce marché, qui est contrôlé par les oligarques, va miraculeusement humaniser l'environnement social et naturel et donner une direction nouvelle vers un environnement sain est une tentative de saboter la discussion et tout mouvement qui s'attaque au problème du changement climatique. Ceux qui font la promotion de la taxe sur le carbone ont inventé une autre mesure pour vider les poches des travailleurs.

En ce qui concerne le retour des revenus aux gens ou leur allocation à des projets verts, il n'existe aucune garantie que les gouvernements vont utiliser ces revenus additionnels à ces fins. Les Canadiens n'ont aucun contrôle sur le gouvernement parce qu'ils n'ont aucun pouvoir effectif sur celui-ci. Le système de gouvernement par les partis cartellisés donne comme première tâche à ceux qui sont élus et qui forment un gouvernement de partis de désarticuler l'opposition populaire afin de donner champ libre aux riches de faire ce qu'ils veulent du trésor public.

Quant à l'utilisation des fonds publics à des projets, verts ou autres, cela se fait déjà régulièrement en faveur des intérêts privés étroits des grandes entreprises et des grands conglomérats. Les Canadiens entendent continuellement parler de grands projets privés de développement qui comprennent des fonds de l'État en subsides ou en infrastructure gratuite. Les stratagèmes pour payer les riches au service des intérêts privés des grandes entreprises sont devenus chose courante et synonymes de l'« ouverture aux affaires ». Les gens sont même témoins de spectacles d'oligopoles tels Amazon qui demandent aux villes, aux États et aux provinces de leur faire des offres de fonds publics, dans une concurrence dégradante pour les amener à s'y installer.

La lutte pour les projets verts est une intense compétition d'affaires qui mobilise l'arsenal entier des grandes puissances, lequel comprend les boycottages, les embargos, les menaces de changement de régime, le sabotage, la guerre et l'invasion par les forces armées privées et étatiques des grandes puissances et de ceux qui pratiquent l'apaisement envers elles comme le Canada. On a même créé l'expression « guerres vertes » pour suggérer que les guerres interimpérialistes pourraient se mener d'une façon moins nocive pour l'environnement, pour essayer de justifier le massacre de ceux que ces guerres visent à contrôler.

Les oligarques mondiaux n'ont cessé de piller la planète et d'exploiter et de tuer les peuples du monde avec la plus grande brutalité sans même sourciller. La machine de guerre des États-Unis est le plus grand pollueur du monde et pourtant l'establishment canadien ne voit aucun mal à s'intégrer entièrement et à applaudir à toute aventure guerrière barbare et toute intervention des États-Unis dans les affaires souveraines d'autres pays et régions comme le Venezuela, l'Irak, l'Afrique de l'Ouest, etc., qui laissent la dévastation économique et environnementale et la mort dans leur sillage.

Les Canadiens sont censés s'attendre à ce qu'une taxe sur le carbone change la vision et la pratique des oligarques qui contrôlent le monde, les forçant à assumer leur responsabilité environnementale et sociale. Comment ceux qui prétendent être des partis politiques peuvent-ils dire de telles choses et nous regarder en face alors qu'ils viennent juste de verser des milliards de dollars aux oligarques américains pour un pipeline soixantenaire, qui va de l'Alberta à Vancouver, et promettent d'utiliser tous les moyens pour imposer son expansion afin de doubler sa capacité d'extraire et d'expédier le bitume de l'Alberta vers la côte ouest des États-Unis pour alimenter sa machine de guerre ? Ils ont échoué lamentablement en tant que gardiens de l'environnement et promoteurs d'une économie albertaine et canadienne indépendante et subvenant à ses besoins. Leur mentalité d'extraction/expédition, de quelque angle qu'on l'examine, est antisociale et anti-environnement. Leurs prétentions n'ont aucune crédibilité.

La responsabilité commence chez soi par des actes et non des paroles. Les actes des partis politiques qui forment des gouvernements de partis ont démontré que ces partis sont dénués de sens moral et entièrement au service de leurs maîtres oligarchiques et de la machine de guerre des États-Unis.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 15 - 20 avril 2019

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