Récents développements dans les relations RPDC-États-Unis

Les États-Unis doivent créer les conditions nécessaires à des négociations


Kim Jong Un est chaleureusement accueilli lorsqu'il arrive à la 14e Assemblée populaire suprême, le 12 avril 2019, pour y présenter un discours.

Les États-Unis sont invités à reconsidérer leurs actions récentes dans leurs relations avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC), afin que le processus de négociation entamé en 2018, qu'ils ont fait dérailler lors du récent sommet de Hanoi, puisse être remis sur les rails et que les problèmes de la dénucléarisation, de la levée des sanctions et d'autre travail nécessaire à la normalisation des relations RPDC-États-Unis puissent être traités sur une base mutuelle et réciproque d'étape par étape et d'action pour action, comme le requiert la situation.

Lors d'un discours prononcé le 12 avril à la deuxième journée de la Première rencontre de la 14e Assemblée populaire suprême, le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un a dit qu'il est prêt à rencontrer le président des États-Unis Donald Trump pour une troisième fois, si les États-Unis proposent un tel sommet, « à condition que [les États-Unis] aient la bonne attitude et cherchent une solution que nous puissions partager ». Il a ajouté que la RPDC « attendrait patiemment jusqu'à la fin de l'année pour que les États-Unis prennent une décision audacieuse ».

Le président Kim a décrit la position de négociation américaine à Hanoi comme visant à désarmer la RPDC dans le but ultime d'un changement de régime. « Nous n'apprécions pas - et nous n'avons aucune intention de répéter - le genre de sommet qui s'est tenu à Hanoi », a déclaré Kim. L'approche américaine à Hanoi a été « complètement irréaliste », et il a souligné que les États-Unis « ne pourront pas nous faire bouger d'un pouce, ni réaliser aucun de leurs désirs ».

Kim a suggéré de mettre en oeuvre la déclaration commune du premier sommet RPDC-États-Unis à Singapour, le 12 juin 2018, pour réaliser un troisième sommet. Les États-Unis doivent « abandonner leurs calculs et leur approche actuels et nous en proposer de nouveaux », a déclaré Kim. Il a noté que la déclaration commune du 12 juin était « une déclaration historique par laquelle la Corée du nord et les États-Unis, deux pays aux relations hostiles, ont annoncé au monde qu'ils allaient écrire une nouvelle histoire ». Cette déclaration a constitué « un jalon vers l'établissement de nouvelles relations nord-coréennes-américaines », a-t-il ajouté. « L'établissement de la confiance », a souligné Kim, « est la clé fondamentale pour résoudre le problème des relations hostiles entre nos deux pays ». Il a ajouté que « les deux parties doivent mettre de côté les exigences et les conditions unilatérales et rechercher une solution constructive qui soit conforme à leurs intérêts respectifs ».

Alors que la RPDC est ouverte à un troisième sommet si les conditions requises sont réunies, elle est également prête à faire face à une hostilité accrue et aux sanctions continues de la part des États-Unis. Le président Kim a dit : « Maintenant que les États-Unis décrivent leurs demandes qui vont à l'encontre des intérêts fondamentaux de notre pays comme des conditions nécessaires à la levée des sanctions, le bras de fer avec les États-Unis assumera naturellement un caractère prolongé et les sanctions imposées par les forces hostiles seront également maintenues. »

Il a noté que, dans la mesure où la RPDC a développé sa force de dissuasion nucléaire pour neutraliser les menaces nucléaires prolongées émanant des États-Unis, elle trouverait également le moyen de « vaincre et de contrecarrer » le régime injuste de sanctions américaines. « Nous ne serons plus obsédés par la levée des sanctions imposées par les forces hostiles, mais nous ouvrirons la voie à la prospérité économique par nos propres moyens », a dit Kim. La RPDC y parviendra, a-t-il déclaré, en s'en tenant au projet d'édification nationale économique socialiste et en donnant à l'économie nationale une assise solide basée sur la politique d'autonomie du Juche dans tous les domaines, ainsi que sur la modernisation et le développement en cours de la technologie de l'information et de la science.

Trump a répondu dans un tweet le 13 avril : « Je conviens [...] qu'un troisième sommet serait une bonne chose. »

Le 18 avril, la RPDC a émis des doutes sur le rôle actuel du secrétaire d'État américain Mike Pompeo :

« [E]n cas de reprise possible du dialogue avec les États-Unis, j'aimerais que notre interlocuteur ne soit pas Pompeo, mais une autre personne plus prudente et plus mûre dans ses communications avec nous », a déclaré Kwon Jong Gun, directeur général du ministère des Affaires étrangères de la RPDC, selon ce qu'a rapporté le 18 avril l'agence de presse centrale coréenne (KCNA). En réponse à un journaliste de KCNA, Kwon a dit : « [L]orsque Pompeo s'en mêle, les pourparlers dérapent sans atteindre de résultat, alors même qu'on est proche du succès. J'ai bien peur que si Pompeo reprend les pourparlers, ils seront à nouveau lamentables et les pourparlers seront dans une impasse. » Ces remarques font écho à celles du premier vice-ministre des Affaires étrangères de la RPDC, Choe Son Hui, à la mi-mars, qui avait critiqué Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche pour leur rôle à Hanoi, pour avoir « créé un obstacle aux efforts de négociation constructifs entre les deux dirigeants avec leurs sentiments d'antagonisme et de méfiance. »

De même, le 20 avril, le ministre adjoint Choe a critiqué les propos de Bolton dans une récente entrevue avec Bloomberg News, dans laquelle il a dit que les États-Unis auraient besoin de plus de preuves que le dirigeant de la RPDC, Kim Jong Un, est prêt à abandonner les armes nucléaires avant que Trump ne le rencontre pour un troisième sommet. Choe a décrit les commentaires de Bolton comme « dépourvus de charme » et « myope », et a déclaré que les États-Unis n'avaient rien à gagner de tels propos.

La RPDC a fait l'essai d'un « nouvel engin guidé tactique »

Le journal de la RPDC Rodong Sinmun a rapporté le 20 avril que le président Kim a supervisé et guidé, le 17 avril, la mise à feu d'un nouvel engin guidé tactique sous la conduite de l'Académie des sciences de la défense. L'essai est conforme à l'accent que place la RPDC sur l'autosuffisance et l'autodéfense, afin de se donner les moyens de se protéger comme elle le juge nécessaire. Le journal sud-coréen Hankyoreh note que « c'était la première fois en cinq mois que Kim supervisait l'essai d'armes à la fine pointe de la technologie, depuis que Rodong Sinmun a rapporté dans un article de presse du 16 novembre 2018 que Kim avait 'supervisé et guidé le tir d'essai d'une nouvelle arme guidée tactique' sur le terrain d'essai de l'Académie des sciences de la défense nationale. Mais ce test n'avait aucun lien avec les armes nucléaires et les missiles balistiques à longue portée qui ont une incidence directe sur les affaires dans la péninsule coréenne, y compris les négociations RPDC-États-Unis ».

Autrement dit, la RPDC a clairement indiqué qu'elle continue d'accorder une attention particulière à sa légitime défense, tout en maintenant son engagement de suspendre les essais de missiles nucléaires et balistiques afin de créer les conditions de confiance nécessaires aux négociations avec les États-Unis

Le Sommet Corée du sud-États-Unis à Washington, DC


Le 15 avril 2019, le président sud-coréen Moon Jae-in, lors d'une réunion à la Maison bleue avec ses secrétaires et collaborateurs principaux, a déclaré qu'il envisageait d'organiser un sommet intercoréen dès que possible.

Le président de la Corée du sud Moon Jae-in et le président Trump ont tenu un sommet à Washington, DC, le 11 avril. Moon a dit que sa « tâche importante » est de « maintenir le momentum du dialogue » en vue de la dénucléarisation de la RPDC, tout en exprimant « l'opinion positive à la communauté internationale que le troisième Sommet États-Unis-Corée du nord va avoir lieu dans un avenir rapproché ».

Moon a dit à Trump qu'un troisième sommet RPDC-États/Unis devrait se tenir prochainement et a décrit le deuxième sommet à Hanoi comme une « partie d'un processus plus grand qui va mener à un accord de plus grande portée ».

Il a souligné la solidité des relations entre la Corée du sud et les États-Unis, réitérant que la « République de Corée est absolument du même point de vue en ce qui concerne la dénucléarisation complète de la Corée du nord. Et je peux vous assurer que nous demeurerons en aussi étroite coopération avec les États-Unis » et il a ajouté qu'« il n'y aura pas de répit avant que nous n'ayons réalisé notre objectif ultime ».

En guise de réponse, Trump a dit que « beaucoup de progrès a été accompli » avec la RPDC et que sa relation avec Kim Jong Un était « très, très bonne ».

« Nous allons poursuivre le dialogue et j'attends cela avec impatience », a-t-il dit, ajoutant que « je souhaite que cela se termine par une solution merveilleuse pour tout le monde ». Il a réitéré que sa relation personnelle avec le président Kim est très étroite. « Je peux dire en toute franchise que je transmets mes salutations les plus chaleureuses à Kim Jong Un et au peuple de Corée du nord », a-t-il ajouté. « Nous verrons ce qui va se passer. Je souhaite que cela se termine par une solution merveilleuse pour tout le monde, et une solution merveilleuse pour le monde entier. » Au sujet de l'alliance entre la Corée du sud et les États-Unis, Trump a dit que les relations entre les deux parties n'ont jamais été aussi proches que maintenant.

Avant le sommet, Moon a successivement rencontré à sa maison d'accueil le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, le conseiller à la Sécurité nationale John Bolton et le vice-président Mike Pence, qu'il a cherché à persuader du besoin que les États-Unis reprennent rapidement les pourparlers de dénucléarisation. Tous les trois ont exprimé que les États-Unis demeurent ouverts aux négociations.

(Sources : Rodong Sinmun, Hankyoreh, Xinhua)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 15 - 20 avril 2019

Lien de l'article:
Récents développements dans les relations RPDC-États-Unis: Les États-Unis doivent créer les conditions nécessaires à des négociations - Nick Lin


    

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