Numéro 33 - 16 mai 2020
Des sujets de préoccupation pour le corps
politique
Pourquoi la pandémie devrait-elle
paralyser l'économie?
• Une
fausse recherche d'équilibre entre rouvrir
l'économie et maintenir
la contagion sous contrôle
- Louis Lang -
• Le
but des mesures annoncées pour sauver l'économie
• La «
réouverture » du Québec et le besoin de donner
aux travailleurs
le mot décisif sur leurs conditions de travail
- Pierre Chénier -
• Le
gouvernement fédéral a été mis en garde contre
la crise
dans le réseau des refuges
Un statut pour les travailleurs migrants et les
réfugiés
• La
résidence permanente pour tous les travailleurs
migrants
comme étape vers la citoyenneté!
• Le
gouvernement Trudeau doit accorder un statut aux
travailleurs
de la santé migrants et demandeurs d'asile
• Les
migrants précaires ne doivent pas être laissés
pour compte
- Dorota Blumczynska,
présidente, Conseil canadien pour les réfugiés -
• Lettre
ouverte au premier ministre Legault
- Association des
travailleuses et travailleurs temporaires
d'agences de placement, Centre de travailleuses
et travailleurs immigrants -
Canada, hors de l'OTAN! L'OTAN doit être
démantelée!
• Non
au recrutement des jeunes par l'OTAN pour la
guerre et l'agression
• L'écrasement
mortel d'un hélicoptère canadien dans
le cadre d'exercices de l'OTAN
• L'opération
Reassurance de l'OTAN
Mettons fin à la catastrophe imposée au peuple
palestinien!
• Appuyons
fermement la résistance du peuple palestinien
à l'occasion de la Nakba
• Informations
sur le plan israélo-américain d'annexion de la
Palestine
et d'anéantissement du droit d'être des
Palestiniens
Mise à jour sur la COVID-19
• L'Organisation
mondiale de la santé émet des lignes
directrices sur la réouverture
• La
pandémie aggrave la situation des réfugiés non
enregistrés
et des personnes déplacées
• Le Venezuela réussit à
contrôler la pandémie
• La
pandémie mondiale la semaine se terminant le 16
mai
52e anniversaire de la réorganisation des
Internationalistes
• Un
événement décisif dans la vie politique du
Canada - le 7 mai 1968
Des sujets de préoccupation pour
le corps politique
La fermeture de nombreux secteurs de l'économie
a provoqué une crise économique terrible. Plus de
deux millions de travailleurs ont été licenciés et
des millions d'autres sont en chômage partiel,
rejoignant ainsi plus d'un million de personnes
déjà au chômage.[1]
Aux États-Unis, à bien des égards, la situation
est encore pire.
La pandémie
mondiale est une crise de santé publique et ne
devrait pas, en soi, entraîner une crise
économique aussi grave. Non seulement les
nombreuses mesures prises par les différents
ordres de gouvernement et par les entreprises pour
contenir le virus engendrent-elles des difficultés
pour les populations en plus des conséquences
tragiques de la COVID-19, mais elles nuisent
également à l'économie de manière sans précédent.
Cela est dû à des raisons internes à
l'organisation de l'économie ainsi qu'au but de
ceux qui la contrôlent, qui est et reste de servir
des intérêts privés très étroits tout en utilisant
les besoins de la population comme un moyen de le
faire. La manière dont les gouvernements et les
grandes entreprises interviennent dans l'économie
en ce moment révèle pourquoi une pandémie peut
provoquer des ravages dévastateurs au-delà des
conséquences directes sur la santé du peuple.
Le plus grand problème reste celui de savoir qui
détermine l'ordre du jour du pays et qui décide
des politiques à adopter. Les citoyens subissent
simplement ce qui est décidé et n'ont pas leur mot
à dire pour établir leurs conditions de vie et de
travail ou sur la manière dont ils peuvent
contribuer au bien-être de tous.
De nombreux exemples existent sur la façon dont
l'élite dirigeante aggrave l'irrationalité
uniquement parce qu'elle a le pouvoir de le faire
et le pouvoir de priver les travailleurs de leur
droit de parole et de prendre des décisions qui
favorisent le peuple et la société.
Le système de santé déjà gravement endommagé,
privé de fonds depuis des décennies, est de plus
en plus ralenti, car les hôpitaux et les cliniques
sont classés zones chaudes infectées et les gens
se font dire de rester à l'écart et de reporter
leur traitement. Au lieu de trouver des moyens de
faire face consciemment à la pandémie sans
aggraver la santé des gens, des milliers de
chirurgies et d'autres traitements ont été
retardés, et les gens cachent leurs maux et ne
demandent pas d'aide aux professionnels de la
santé, par peur d'être infectés.
Ceux qui contrôlent la chaîne alimentaire, en
particulier les cartels mondiaux de
l'agroalimentaire, ont entassé les travailleurs
dans des conditions dangereuses dans le meilleur
des cas, qui se sont révélées être un désastre
complet dans la situation de pandémie.
Pendant la pandémie, l'élite dirigeante insiste
pour réduire les transports en commun au lieu de
les augmenter avec plus d'autobus et de trains
transportant moins de passagers par unité de
service, avec un nettoyage constant et en
mobilisant plus de travailleurs pour informer les
passagers sur la façon d'utiliser les services en
toute sécurité.
Au lieu de
mobiliser les enseignants, les autres travailleurs
de l'éducation et les étudiants pour déterminer
comment ils peuvent assurer leur propre santé et
leur propre sécurité et poursuivre les activités
scolaires et universitaires avec un espace
physique et avec un horaire réorganisés pendant la
pandémie, l'élite dirigeante les a écartés de
toute prise de décision. Les enseignants, les
autres travailleurs de l'éducation et les
étudiants ont été renvoyés chez eux pour se
débrouiller seuls dans la plus grande incertitude,
sans aucun moyen de faire face à la situation
d'une manière cohérente et rationnelle favorable
au peuple.
Entretemps, de nombreuses grandes entreprises
dont les travailleurs ont été envoyés travailler à
domicile ou qui ont été mis à pied chercheront à
rendre ces dispositions permanentes pour « réduire
les coûts ».
La réorganisation de manière sécuritaire devient
pour ceux qui ont le contrôle un problème de perte
de profit privé, ce qu'ils refusent parce que pour
eux la réalisation de profits pour une poignée est
synonyme de prospérité pour le plus grand nombre,
ce qui n'est tout simplement pas vrai. Pour
l'élite dirigeante, il est totalement hors de
question que les travailleurs dirigent eux-mêmes
la réorganisation de la lutte contre la COVID-19.
Cependant, les conditions de la pandémie ont
ouvert une boîte de Pandore qui montre que les
oligarques au pouvoir sont un obstacle à la
résolution des problèmes de l'économie. Il est
clair que les tentatives de « réouverture de
l'économie » reposent sur la croyance
irresponsable que les choses peuvent continuer
comme avant alors que les conditions ne le
permettent plus. Un mouvement et une conscience
qui englobent un but nouveau prosocial et une
direction nouvelle prosociale pour l'économie sous
le contrôle de la classe ouvrière sont en train de
s'installer alors que les collectifs de
travailleurs prennent des mesures pour faire face
à la pandémie d'une manière qui les favorise. Plus
les actions antipeuple de plus en plus
irrationnelles de l'oligarchie impérialiste sont
exposées, plus le peuple fait les revendications
qui doivent être faites et prend des mesures pour
s'assurer qu'elles sont satisfaites.
Note
1. Voir le résumé de
l'enquête sur la population active de Statistique
Canada, avril 2020 dans l'édition
du 20 mai du LML)
- Louis Lang -
Alors que les gouvernements à différents niveaux
entreprennent la « réouverture de
l'économie », on dit aux Canadiens qu'il faut
une expertise pour trouver le bon équilibre entre
la réouverture de l'économie et le contrôle de la
contagion. C'est une fausse équation parce que
l'une n'a rien à voir avec l'autre. La protection
de la population a ses exigencs et le maintien de
l'économie a les siennes. La fausse équation est
présentée pour justifier ce qu'on appelle des «
risques calculés » pour la population pour
essayer de rétablir une activité économique basée
sur le vieux but de servir des intérêts privés.
Les faits montrent que c'est ce but, de servir des
intérêts privés, qui a fait que la contagion est
devenue incontrôlable en premier lieu et il est
prévisible que servir ce but à l'avenir aggravera
la crise. Il est malicieux de confondre les deux
catégories comme si l'une devait nécessairement
céder la place à l'autre.
Une des leçons
importantes de la pandémie est que l'ancienne
façon d'organiser l'économie est incapable de
produire la planification nécessaire pour
l'utilisation des ressources de la société, tant
les ressources humaines que naturelles, d'une
manière qui réponde aux besoins de la population
en temps normal, et totalement incapable de faire
face à des situations d'urgence telles qu'avec la
COVID-19. Le caractère social de la production ne
peut pas pleinement réaliser son potentiel en
termes de satisfaction des besoins de la société
tant que la production est sous contrôle privé et
a pour objectif principal de satisfaire les
intérêts privés étroits des oligopoles qui ont
usurpé l'État, ses institutions, ses agences et
les gouvernements. Il en résulte une anarchie de
la production et des crises récurrentes, qui se
manifestent clairement à chaque étape importante
de la lutte contre la pandémie. Qu'il s'agisse des
équipements de protection individuelle pour les
travailleurs, des ventilateurs, des tests adéquats
et en nombre suffisant, des ressources adéquates
pour le traçage des contacts ou pour effectuer des
travaux jugés essentiels, le système n'a pas
fourni ce qui est requis. Cela est dû à l'anarchie
résultant de conflits entre intérêts privés.
Pendant ce temps, les partis cartellisés agissent
de manière à garder leurs adversaires hors du
pouvoir, en particulier les masses du peuple. Ils
agissent en tant que porte-paroles de l'élite
dirigeante dont la priorité est de cacher l'échec
de leur économie à répondre aux besoins du peuple
et de la société dont il dépend. Cela se fait en
utilisant les pouvoirs de police pour surmonter
les crises auxquelles la société est confrontée en
faveur de ces intérêts étroits. Ils ont saisi ces
pouvoirs arbitraires au nom de l'urgence qui,
selon eux, n'est pas due à leur refus de garantir
que l'économie réponde aux besoins de la
population, mais à la pandémie.
Les libéraux au niveau fédéral et les
gouvernements de diverses allégeances politiques
au provincial et au Québec disent que l'urgence
les oblige à prendre toutes sortes de mesures pour
servir et protéger la population. En fait, ils
imposent des mesures qui ne sont pas conçues pour
garder la contagion sous contrôle ou pour veiller
au bien-être des gens. Il n'y a pas de cohérence
dans ces mesures. C'est pourquoi les premiers
ministres refusent ouvertement de tirer les
conclusions qui s'imposent de l'expérience de la
pandémie à mesure qu'elle se déroule. Loin d'avoir
pour objectif de protéger la population, les
mesures qu'ils prennent sont pragmatiques et sont
conçues de manière à assurer le rétablissement des
plus grands intérêts privés.
La fausse équation d'un équilibre à trouver entre
la réouverture de l'économie et la maîtrise de la
contagion sert à duper les crédules. Les riches
garantissent leurs profits en obtenant leur livre
de chair. La « réduction des coûts » est une
façon pernicieuse de dire que la main-d'oeuvre est
sacrifiable, un « dommage collatéral », «
malheureux mais nécessaire » dans la
recherche du profit privé maximum. La prospérité
d'intérêts privés étroits au service des riches
est faussement assimilée à la prospérité de
l'ensemble de la société. Tout cela sert à
garantir que les travailleurs et le peuple ne
soient pas en mesure de prendre le contrôle des
décisions qui affectent leur vie et la vie de la
société.
Ça ne doit pas passer !
Tellement de
mesures ont été annoncées pendant la pandémie pour
sauver l'économie que la classe dirigeante
elle-même ne voit pas les dangers qu'elles créent.
L'organisation de l'économie est liée au but de
ceux qui contrôlent, qui, au bout du compte, est
d'exproprier le maximum de profit de la valeur que
la classe ouvrière produit. Ce but régit les
actions de l'élite dirigeante dans tout ce qu'elle
fait. Ce but est en contradiction fondamentale
avec l'économie socialisée, qui a besoin d'un but
moderne en accord avec le caractère social des
forces productives et de l'humanité moderne. Seuls
ceux qui placent le bien-être de la personne
humaine au centre des décisions en l'investissant
du pouvoir de gérer les relations entre les
humains et entre les humains et la nature
prendront des mesures qui n'exacerberont pas la
crise inhérente au système capitaliste.
Nous dépendons tous de l'économie socialisée et
de ce que produit la classe ouvrière. Personne ne
peut échapper à sa dépendance de l'économie
socialisée en ce qui concerne le travail et le
produit social. L'économie doit à son tour être
organisée et avoir un but qui reconnaît et est
conséquent avec la dépendance sociale du peuple
envers elle. Le but ne peut être d'enrichir tel ou
tel individu. Un objectif aussi absurde conduit à
des perturbations, à des problèmes qui restent
sans solution, à des crises économiques
récurrentes et à l'incapacité, dans des situations
d'urgence comme la pandémie actuelle, de faire
face à la situation de manière rationnelle et
appropriée par des solutions favorables au peuple
et non à une infime minorité qui cherche à
préserver ses privilèges et son pouvoir.
Le but révolu de l'oligarchie impérialiste a
privé les programmes sociaux de la force dont ils
ont besoin en temps normal, sans parler des
situations d'urgence comme celle d'aujourd'hui.
Pourquoi les hôpitaux devraient-ils cesser des
chirurgies, électives ou non, parce qu'ils ne
peuvent pas faire face à la pression
supplémentaire de soigner ceux qui sont atteints
de la COVID-19 ? Pourquoi les centres de
soins de longue durée pour personnes âgées et les
autres établissements sont-ils devenus des
incubateurs du virus et une condamnation à mort
pour plusieurs ? Pourquoi la sécurité alimentaire
est-elle menacée ? Le manque de planification
et les conditions chaotiques sont le résultat de
l'objectif révolu de ceux qui contrôlent. C'est
une leçon de la pandémie qui est ignorée à nos
risques et périls.
Le fait est que l'oligarchie impérialiste utilise
la pandémie pour consolider et étendre sa richesse
et son pouvoir en s'attaquant à la classe ouvrière
pour la maintenir asservie. Les faillites de
nombreuses petites et moyennes entreprises seront
utilisées pour consolider la richesse entre les
mains d'un nombre réduit de personnes. Les
demandes de paiement des dettes en cours se
poursuivent même si la plupart des revenus se sont
évaporés, de sorte que les positions des
entreprises en faillite dans l'économie seront
davantage contrôlées par un nombre réduit de
personnes.
Les conditions de la pandémie et les mesures
prises révèlent surtout que l'économie a besoin
d'une nouvelle direction sous le contrôle des
producteurs réels. La classe ouvrière a besoin de
s'investir de pouvoir pour prendre les décisions
qui concernent l'économie et pour contrôler sa
direction.
L'économie a besoin d'un but nouveau qui place le
peuple, son bien-être ainsi que celui de la
société au centre de toutes les prises de
décision. Le but doit être de garantir le
bien-être et les droits de tous et de toutes et
d'humaniser l'environnement social et naturel. Un
tel but est conforme au caractère socialisé de
l'économie moderne et à la nécessité et
l'aspiration de faire du Canada une zone de paix,
d'interagir et d'entretenir des relations
commerciales avec l'ensemble de l'humanité fondées
sur l'avantage réciproque et le développement de
tous sans conflits, exploitation, ingérence et
guerre.
Il est temps d'établir un but nouveau prosocial
et une direction nouvelle prosociale pour
l'économie.
Tout en oeuvre pour
s'investir du pouvoir et bâtir le
Nouveau !
- Pierre Chénier -
Le gouvernement du Québec ne cesse de parler de
la « réouverture du Québec ». Depuis quelques
semaines, il a beaucoup parlé de la réouverture
des écoles primaires, des services de garde et des
entreprises qui avaient été fermées parce qu'elles
avaient été considérées comme non essentielles. La
« réouverture » du Québec se fera de façon
différente à Montréal et dans les régions. Selon
le gouvernement Legault, la situation dans les
régions, surtout dans les régions éloignées, est
entièrement sous contrôle, alors que la situation
à Montréal avait d'abord été déclarée presque sous
contrôle. Cependant, les données ont commencé à
affluer faisant état d'une augmentation constante
du nombre de cas et de décès à Montréal, à Laval
et en Montérégie, sur la rive sud de Montréal.
L'Institut national de santé publique du Québec a
publié des projections à la fin du mois d'avril,
indiquant que le nombre de cas, d'hospitalisations
et de décès allait monter en flèche si les mesures
de confinement étaient relâchées trop rapidement
dans la région de Montréal. On a aussi rapporté
une importante éclosion de la COVID-19 dans les
quartiers les plus pauvres de Montréal, surtout à
Montréal-Nord, où vivent de nombreux travailleurs
de la santé au bas de l'échelle, dont plusieurs
sont des demandeurs d'asile travaillant comme
préposés aux bénéficiaires dans les établissements
de soins de longue durée. On a rapporté que
l'éclosion était due largement à la propagation du
virus entre les établissements de soins de longue
durée, où les travailleurs manquent d'équipements
de protection individuelle, et les quartiers où
les familles habitent à l'étroit dans des
logements exigus. Le 4 mai, la directrice de
la santé publique de Montréal, Mylène Drouin, a
déclaré que la situation s'aggrave à Montréal. «
Quand on regarde les chiffres globaux, on n'est
pas vers une baisse de la courbe épidémique ;
on voit des plateaux, voire une augmentation de
cas », a-t-elle dit. En raison de tout cela,
la réouverture des écoles primaires dans la région
de Montréal, qui avait été annoncée pour
le 11 mai, a été reportée en septembre.
On est
frappé, dans les déclarations du gouvernement au
sujet de la « réouverture », par la
déconnexion entre ce que dit le gouvernement et la
réalité sur le terrain. Par exemple, le
gouvernement a annoncé que les proches aidants
sont maintenant admis dans les CHSLD et les
résidences pour gens âgés parce que trop de
résidents sont laissés à eux-mêmes dans leur
chambre à cause de la pénurie d'employés pouvant
interagir avec eux. Le gouvernement avait d'abord
décidé que les proches aidants devraient être
testés pour la COVID-19 avant d'être admis dans
les CHSLD et les résidences. Cela avait soulevé
une grande vague d'angoisse parce que les proches
aidants n'avaient pas été avertis qu'ils devraient
être testés. Puis, soudainement, le 8 mai, on
a annoncé qu'ils n'auraient pas besoin d'être
testés, sans qu'aucune explication ne soit donnée
sur la raison du changement subit de politique.
Une autre déconnexion est le conflit entre
l'affirmation que tout l'équipement de protection
individuelle est maintenant disponible pour tous
les travailleurs de la santé de première ligne et
une réalité qui est tout autre. La situation dans
les CHSLD, les établissements de soins de longue
durée et les soins à domicile est encore très
mauvaise à cet égard.
L'arrogance du gouvernement face aux demandes
justifiées des travailleurs est telle qu'un des
membres de l'équipe de direction du premier
ministre a qualifié de manière méprisante ceux qui
soulèvent des objections à ce que fait cette
équipe de « gérants d'estrade », pour écarter
leurs demandes légitimes.
Une autre caractéristique frappante des
déclarations de l'équipe de direction est le
caractère pragmatique des arguments qu'elle amène.
Par exemple, il avait d'abord été décidé que les
enseignants âgés de 60 à 69 ans n'auraient pas à
se présenter au travail lors de la réouverture des
écoles primaires et des centres de la petite
enfance à cause du danger réel qu'ils soient
infectés par le virus. Le 7 mai, sans
avertissement, le premier ministre Legault, de sa
manière unilatérale habituelle, a dit que cette
décision avait été renversée et que les personnes
ayant entre 60 et 69 ans devraient se
présenter au travail.
Pour justifier sa décision, le premier ministre
Legault a présenté un graphique illustrant le
pourcentage des décès de la COVID-19 selon l'âge.
Le graphique révélait que les personnes âgées
de 60 à 69 ans
représentent 6 % de l'ensemble des décès
dus au virus, alors que les personnes de plus
de 70 ans en représentent plus
de 90 %. Le graphique montrait aussi que
personne de moins de 30 ans n'était mort du
virus. C'est un geste intolérable parce qu'il nie
la complexité de la propagation du virus, tel
qu'indiqué par les autorités de la Santé publique,
qui est précisément une des principales
préoccupations causées par le retour en masse en
classe des élèves et leur interaction avec des
enseignants de tous âges, notamment
d'entre 60 et 69 ans.
Nous avons affaire à une autorité qui agit de
manière pragmatique et de manière déconnectée du
peuple et méprisante à son égard. Une autorité
doit être de principe et étroitement liée aux
travailleurs qui accomplissent le travail et qui
doivent avoir un mot décisif sur comment le
travail est fait, sur les impératifs de santé et
de sécurité, surtout lors d'une crise comme la
pandémie de la COVID-19.
Beaucoup de personnes ont également été choquées
lorsque les médias ont révélé que le ministère du
Conseil exécutif, qui relève directement du
premier ministre du Québec, a engagé la firme
privée mondiale d'experts-conseils McKinsey, basée
aux États-Unis, pour proposer des modèles de
déconfinement et de réouverture du Québec. Cette
firme est connue notamment pour ses liens avec le
secteur militaire des États-Unis de même qu'avec
le Service de l'immigration et de l'application
des règles douanières des États-Unis (ICE), pour
lequel elle a effectué du travail de consultant
qui a mené à des coupures dans les dépenses en
nourriture et en soins médicaux pour les migrants
et à l'accélération des procédures de déportation.
Cela montre que non seulement le gouvernement ne
s'appuie pas sur les préoccupations, les opinions
et les demandes des travailleurs pour ce qu'il
appelle la réouverture du Québec, mais qu'il ne
s'appuie pas non plus sur ses propres
scientifiques, ses propres fonctionnaires ou même
les députés de l'Assemblée nationale pour traiter
du problème.
Au même moment, des sondages commencent à être
publiés dans les médias au sujet de la «
popularité » du gouvernement et de telle ou
telle mesures en ce qui concerne la réouverture du
Québec.
Les Québécois se demandent avec raison si cette
crise sera traitée comme une sorte de campagne
électorale, dirigée par des firmes privées et
agences de marketing, comme c'est le cas en «
temps normal » alors que les gens sont
traités comme des « clients » et non des
décideurs sur les affaires qui les concernent.
Est-ce qu'on va assister maintenant à ce même
genre de corruption ? Cette situation est
dangereuse et requiert la mobilisation et
l'organisation du peuple qui parle en son propre
nom et affirme son droit de décider des affaires
de la société.
Les travailleurs n'assument pas leur
responsabilité de protéger les membres de la
société, dont eux-mêmes, pour ensuite être traités
de cette manière indigne et irrespectueuse. Ce
sont eux qui doivent déterminer leurs conditions
de travail et les mesures requises pour surmonter
cette crise d'une façon qui favorise le peuple.
Caravane à Toronto le 6 mai 2020
Le Syndicat national des employées et employés
généraux du secteur public (SNEGSP) a écrit une
lettre au premier ministre du Canada, aux premiers
ministres des provinces et des territoires et aux
chefs des autres partis fédéraux pour les mettre
en garde contre la crise qui se prépare dans les
refuges partout au Canada dans le contexte de la
pandémie de la COVID-19. Dans un communiqué de
presse du 8 mai, le syndicat écrit que la lettre
exhorte le gouvernement fédéral à agir rapidement
et l'avertit que les nombreux problèmes auxquels
font face les refuges et les personnes vulnérables
qu'ils servent sont une bombe à retardement.
Le président
du SNEGSP, Larry Brown, indique dans sa lettre les
deux principaux enjeux : les itinérants ne
reçoivent aucune prestation ni aucune protection
du virus, et les travailleurs des services
communautaires (TSC) n'ont pas accès à
l'équipement de protection individuelle adéquat
(ÉPI) ou au financement qui leur permettraient
d'exercer leur travail de façon sécuritaire.
« Nous avons entendu des histoires terrifiantes
de nos membres. Le système des refuges était au
maximum de sa capacité bien avant la pandémie.
Plusieurs établissements ont des aires communes
partagées et des lits superposés. Il n'y a pas de
place pour faire de la distanciation sociale ou du
confinement », dit Brown. « En plus, le
niveau de compréhension des résidents varie et
certains ne comprennent pas ou ne peuvent pas
comprendre pourquoi on leur demande de se laver
les mains fréquemment et/ou de porter un masque.
C'est dangereux et mentalement épuisant pour les
résidents et les travailleurs des services
communautaires. »
Le communiqué de presse souligne que les
itinérants font partie de la société canadienne et
doivent être protégés, comme tous les Canadiens.
On y lit :
« Les personnes qui vivent l'itinérance ne vivent
pas à l'écart du reste de la société. Elles se
rendent aux banques alimentaires. Elles vont à
l'épicerie. Elles interagissent avec les gens dans
la rue. Les TSC courent les mêmes risques que ces
personnes. Un seul TSC asymptomatique pourrait
propager la COVID-19 parmi des centaines de
personnes de la communauté.
« Une éclosion, peu importe le secteur de notre
société, demeure une éclosion. Les gens vivant
l'itinérance ne devraient pas être moins
importants que toute autre personne vivant au
Canada. Les TSC qui travaillent avec les
populations vulnérables méritent la même
protection que les autres travailleurs qui ont
affaire au public. »
Dans la dernière section de la lettre, Brown
souligne les besoins à court et à long terme pour
régler les problèmes et éviter une crise
généralisée dans le système des refuges. Il
dit :
« Nos
revendications immédiates, à court terme, sont
simples : nous demandons que le
gouvernement fédéral travaille avec les provinces
et les TSC pour élaborer des plans d'action pour
les itinérants. Les tests, le dépistage des
contacts et la protection sont les grandes
priorités. Les TSC ont besoin d'ÉPI appropriés
pour interagir en toute sécurité avec leurs
clients. Le personnel a aussi besoin de la
formation requise pour les procédures
d'utilisation des ÉPI, et les employeurs doivent
collaborer avec les travailleurs et les syndicats
pour développer l'évaluation des risques. Tous
ceux qui oeuvrent dans le milieu des refuges
doivent être testés afin de bien isoler ceux qui
s'avèrent positifs. Tous les nouveaux clients
doivent être testés avant d'entrer et ils doivent
recevoir le résultat des tests dans un délai
convenable. Il doit y avoir un vaste mouvement
pour aider les itinérants à sortir de la rue, être
testés, et trouver un hébergement. Les employeurs
doivent garder une ligne de communication ouverte
avec le personnel et faire preuve de transparence
pour ce qui est des protocoles, comme ceux liés à
l'entretien des refuges. L'accès à l'aide à la
santé mentale pour les itinérants doit être
maintenu et amélioré. Nous reconnaissons que le
gouvernement fédéral a reconfirmé son
investissement immédiat de 207,5 millions de
dollars en appui aux organisations qui sont au
service des populations vulnérables. Cependant, ce
montant est insuffisant pour répondre aux besoins
des gens qui étaient itinérants avant la pandémie,
et encore moins pendant la pandémie.
« Les revendications à long terme sont plus
difficiles à réaliser. Mais il faut tout de
suite commencer à en discuter en même temps que
nous envisageons ce que sera notre nouvelle
normalité. Il risque d'y avoir une augmentation de
jeunes itinérants en raison de la fermeture de
centres d'aide et des programmes parascolaires à
cause de la COVID-19. On ne voit pas clairement
comment fonctionnera le marché du travail à mesure
que les entreprises vont rouvrir. S'il est vrai
que le gouvernement fédéral a fait un travail
louable en ce qui concerne le financement des
individus et des entreprises, il est indéniable
que certaines entreprises ne rouvriront jamais et
que certains emplois vont disparaître pour de bon.
On estime que le Canada a près de 50 000
« itinérants cachés ». Ces itinérants cachés
vont en toute vraisemblance devenir visibles à
mesure que leurs amis et leurs familles qui leur
procurent présentement un refuge provisoire vont
connaître l'insécurité et la vulnérabilité
financière. Ce qui veut dire que le risque est
très élevé et que les refuges vont faire face à
une hausse subite de nouveaux clients qu'ils ne
pourront pas gérer si la COVID-19 est toujours
très active dans nos refuges. Les refuges sont
depuis toujours sous-financés et n'avaient pas ce
qu'il fallait pour répondre à la demande avant
même que la pandémie ne frappe. Il faut augmenter
le financement pour répondre à la crise immédiate,
mais nous ne devons pas revenir au statu quo
d'avant la pandémie une fois qu'elle sera
terminée.
« Il faut une stratégie à deux volets développée
en partenariat avec les travailleurs, les
syndicats et les autres partenaires : 1.
Le financement adéquat des organisations qui
servent les itinérants. 2.Une aide plus
importante aux familles et aux individus à faible
revenu afin qu'ils ne deviennent pas des
itinérants. »
Brown termine sa lettre en mettant en garde le
gouvernement Trudeau : « Si des mesures plus
robustes ne sont pas prises immédiatement, nous
allons probablement faire face à une crise dans
notre système des refuges comme celle qui a sévi
dans les soins de longue durée. Une société n'est
forte que si ses membres vulnérables sont forts.
Et notre société a laissé les gens vivant
l'itinérance sombrer dans une grande
vulnérabilité. »
(Photos: OCAP, B.S. Waters, R.
Danielson, A. Sampson)
Un statut pour les travailleurs
migrants et les réfugiés
« La pandémie de la COVID-19 révèle comment les
travailleurs migrants étrangers contribuent à
l'économie et à la société du Canada en prenant
des emplois que trop peu de Canadiens veulent.
Leur travail garantit que notre industrie
alimentaire prospère, que les jeunes, les
personnes âgées et les Canadiens à risque
reçoivent les soins appropriés, et que les
familles aient le soutien dont elles ont
grandement besoin », écrit Connie Sorio,
coordonnatrice de KAIROS pour la justice envers
les personnes migrantes, l'une des principales
défenseures des droits des migrants au Canada,
dans un article paru le 7 mai dans le Hill
Times.
Connie Sorio considère l'action menée par le
Portugal comme « un effort pour protéger la santé
et la sécurité de chacun ». « Le Portugal a
pris la mesure sans précédent d'accorder aux
migrants, y compris aux travailleurs migrants, le
statut de résident pendant la pandémie et de
fournir un accès complet aux soins de santé et aux
services sociaux. » Elle est également d'avis
que le Canada doit faire de même, mais « pourrait
aller plus loin et accorder à tous les
travailleurs étrangers le statut de résident
permanent ».
Elle rappelle qu'au Canada, jusque dans les
années 1960, « les travailleurs étrangers qui
comblaient les pénuries en main-d'oeuvre se
voyaient accorder la résidence permanente dès leur
arrivée ». Cependant, en 1973,
informe-t-elle, « le Programme des travailleurs
étrangers temporaires (PTET) a remplacé la
résidence permanente et bien que le besoin de
travailleurs migrants ne se soit jamais atténué,
leur environnement de travail et de vie est
soudainement devenu précaire ».
Elle explique en outre : « Dans le cadre du
PTET, la plupart des travailleurs sont liés à un
seul employeur. Alors que le Permis de travail
ouvert pour les travailleurs vulnérables récemment
mis en place offre aux travailleurs la possibilité
de quitter des situations de violence, il incombe
aux travailleurs de fournir une preuve d'abus.
Parce qu'il n'y a aucune garantie que le permis
sera accordé et craignant l'expulsion et la perte
des revenus vitaux qui font vivre leur famille, de
nombreux travailleurs gardent le silence et, par
conséquent, les abus et les blessures sur le lieu
de travail sont rarement signalés. »
Connie Sorio
nous informe également que « les possibilités de
demander la résidence permanente vont de
difficiles à impossibles selon le métier. Par
exemple, dans le cadre du nouveau programme pilote
pour les aidants naturels, les futurs soignants
peuvent postuler, mais uniquement après un
processus exténuant et coûteux, tandis que les
travailleurs agricoles et ceux dans la
transformation de la viande ne peuvent pas, malgré
qu'ils aient travaillé pendant des années et
parfois des décennies au Canada. Jusqu'à
récemment, aucun travailleur ne pouvait amener sa
famille avec lui, une séparation cruelle qui a
finalement et heureusement pris fin pour les
aidants, mais pas pour les autres. »
Même si le gouvernement fédéral a pris certaines
mesures telles que la réduction des conditions
d'admissibilité à l'accès à l'assurance-emploi
(AE) et l'introduction de nouveaux critères pour
les agriculteurs pour aider à protéger la sécurité
des travailleurs, elle affirme que « beaucoup plus
doit être fait ».
Les nouveaux soutiens du gouvernement fédéral
couvrent « les travailleurs étrangers temporaires
qui ont perdu leur emploi en raison de
licenciements causés par la COVID-19, ou qui ont
dû arrêter de travailler en raison d'une maladie.
Mais les travailleurs rencontrent des obstacles
pour accéder aux prestations parce que les
informations sur le soutien ne sont pas
disponibles dans leur langue ou nécessitent un
ordinateur et l'internet, dont beaucoup n'ont
pas », écrit-elle.
« En outre, l'ensemble
de ces soutiens ne prend pas en charge les
travailleurs qui ont perdu leur statut parce
qu'ils font face à un imbroglio
bureaucratique », ni ne « garantit la
conformité des directives de santé publique dans
les exploitations agricoles, dans les
installations de transformation de la viande et
sur d'autres lieux de travail ».
« Le gouvernement canadien n'a qu'à se tourner
vers le Portugal pour trouver une solution
efficace et rapide pour protéger la sûreté et la
sécurité de ces travailleurs essentiels et de tous
les Canadiens : leur accorder le statut de
résident. » Elle est également d'avis que
pour aller de l'avant, tous les travailleurs
étrangers migrants devraient avoir « accès à la
résidence permanente à leur arrivée dans le cadre
de la construction d'un pays équitable et
inclusif. En 2019, le gouvernement fédéral a pris
des mesures dans ce sens en renforçant le parcours
des aidants naturels vers la résidence permanente
conditionnelle après avoir accompli deux ans de
travail au Canada. Il doit étendre ce programme
aux travailleurs de tous les secteurs. »
En guise de conclusion, la coordonnatrice de
KAIROS écrit : « La COVID-19 a mis en lumière
l'emploi précaire de nombreux travailleurs
essentiels, y compris ceux de l'étranger. L'octroi
du statut de résident aux travailleurs migrants
démontrera une véritable appréciation pour les
services qu'ils fournissent, ce qui crée une voie
vers la citoyenneté et élimine les barrières
systémiques intégrées dans les programmes des
travailleurs étrangers temporaires.
« C'est maintenant que ça doit changer. »
Le 6 mai , dans une vidéo en ligne, le
premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a
salué la communauté haïtienne en disant que «
partout au Québec, des médecins, des infirmières,
des préposés et de nombreux autres travailleurs de
la santé d'origine haïtienne sont là, jour et
nuit, luttant courageusement contre la pandémie de
la COVID-19 ... Nous travaillons pour vous
protéger, tout comme vous travaillez pour nous
protéger ».
Le 7 mai, la Concertation haïtienne pour les
migrants (CHPM) et l'organisation Debout pour la
dignité ont fait parvenir deux lettres ouvertes au
gouvernement Trudeau dans lesquelles elles
soulignent que la première chose qui est
nécessaire pour protéger ces travailleurs est de
régulariser le statut de beaucoup d'entre eux. Il
est bien connu que de nombreuses personnes
d'origine haïtienne, avec d'autres, travaillent
comme préposés aux soins dans des conditions très
difficiles. De plus, le fait que beaucoup d'entre
eux soient des réfugiés les rend plus vulnérables
au chantage et aux menaces. « Ces personnes nous
apportent dans des conditions exceptionnelles
leurs compétences, leur dévouement et leur dignité
afin de nous aider à combattre cette pandémie tout
en risquant leur propre santé et celle de leur
famille. Beaucoup d'entre eux ont frôlé la mort et
ont perdu des collègues. Nous peinons à imaginer
que nos anges gardiens puissent être expulsés du
pays sitôt la bataille gagnée » écrit la
CHPM, ajoutant qu'un programme spécial
d'immigration pourrait être mis en place pour
régulariser le statut de ces travailleurs et de
leur famille.
Debout pour la dignité souligne que « Ces
réfugiés constituent une mine d'or pour les
agences de placement rapaces. Ils sont la chair à
canon de notre système de santé dans ce contexte
de pandémie. Pourquoi devraient-ils continuer
à vivre dans l'incertitude liée à leur statut
précaire ? ... Pourquoi leurs enfants
devraient-ils encore être exclus des services de
garde subventionnés ? Pourquoi ne peuvent-ils
pas bénéficier des mêmes protections que les
autres travailleurs quand ils sont victimes d'un
accident de travail ? »
Le 9 mai, l'organisation a mis en ligne une
pétition qui appelle le gouvernement Trudeau à «
mettre fin à leurs tourments (des migrants et
réfugiés qui travaillent dans le domaine de la
santé - LML) en leur octroyant leur
résidence permanente alors qu'ils répondent
présents et avec coeur à cet appel de grande
humanité auprès des patients atteints de COVID-19.
Nous sollicitons le premier ministre pour qu'il
fasse preuve d'humanité à l'endroit de ces
travailleurs humanitaires, en reconnaissant
concrètement leur apport par la régularisation de
leur statut migratoire qui facilitera, de facto,
leur inclusion et leur intégration. »
La pétition peut être signée ici.
- Dorota Blumczynska, présidente,
Conseil canadien pour les réfugiés -
Affiches de la caravane organisée en mai 2020
en appui aux travailleurs migrants par
Justice pour les travailleurs migrants
La présidente du Conseil canadien pour les
réfugiés (CCR), Dorota Blumczynska, a écrit une
lettre au premier ministre Trudeau le 5 mai
pour souligner la situation particulière à
laquelle font face les travailleurs migrants au
Canada durant la pandémie. Avec ou sans statut,
elle fait remarquer que « les personnes migrantes
au Canada se retrouvent souvent dans des
situations d'exploitation, et sont
particulièrement vulnérables aux violations du
droit des travailleurs, à la violence basée sur le
genre, à la violation des droits de l'homme, à la
traite des personnes et à d'autres types
d'abus ». À cause de cela, leur précarité «
est amplifiée pendant la crise de la
pandémie » et elles ont « un besoin urgent
d'aide ».
Dans sa lettre, Dorota Blumczynska demande que
des mesures immédiates soient prises dans les
domaines suivants :
Le revenu
Même si le gouvernement fédéral a étendu la
Prestation canadienne d'urgence (PCU) aux
résidents migrants ayant un numéro d'assurance
sociale valide et qui ont gagné au
moins 5 000 $ au cours des 12
mois précédents, Dorota Blumczyska souligne le
fait qu'« un certain nombre de lacunes subsistent
pour répondre aux besoins urgents des
travailleurs/euses migrants, des personnes en
situation de traite des personnes, des étudiants
internationaux, des demandeurs d'asile et d'autres
personnes migrantes précaires ». Cette
pandémie « oblige certains à travailler dans des
conditions dangereuses pour leur santé et celle de
la santé publique, les pousse à la clandestinité
ou à rester dans des situations abusives
uniquement pour arriver à joindre les deux
bouts », fait-elle remarquer.
La santé
« Il est essentiel que les soins de santé soient
fournis à tous ceux et celles qui vivent au
Canada, quel que soit leur statut d'immigration,
note-t-elle. Nous demandons à tous les échelons du
gouvernement de fournir les services nécessaires
liés à la COVID, y compris l'accès aux tests et
aux traitements nécessaires au même titre que tous
les résidents du Canada. De plus, l'état de santé
d'une personne doit rester confidentiel, notamment
en termes de communication avec les autorités
d'immigration ou les employeurs. »
Le statut d'immigration
Durant cette crise
de pandémie, Dorota Blumczynska rappelle que « le
gouvernement fédéral devrait veiller à ce que les
voies d'accès à la résidence permanente au Canada
soient maintenues, y compris les voies d'accès aux
demandeurs du statut de réfugié, aux personnes
ayant subi la traite, aux travailleurs/euses
migrants et aux personnes migrantes au statut
précaire qui présentent une demande pour des
motifs d'ordre humanitaire. Aucun migrant de
statut précaire ne devrait craindre d'être expulsé
en ce moment ».
La présidente du CCR veut aussi que le
gouvernement privilégie les divers « recours à
court terme existants pour régulariser le
statut » et appelle le gouvernement à mettre
en place immédiatement « un processus de demande
et d'approbation clair et standardisé, ne prenant
pas plus de dix jours » pour ceux « qui
demandent un permis de séjour temporaire pour les
victimes de la traite des personnes, un permis de
travail ouvert pour les travailleurs vulnérables,
ou encore un permis de séjour temporaire pour les
victimes de violence familiale ».
Le soutien communautaire
La présidente de l'organisation veut aussi que le
gouvernement fédéral consulte les nombreuses
organisations communautaires qui « sont en
première ligne pour fournir un soutien aux
personnes migrantes en cette période critique. Ces
organismes devraient être consultés dans le cadre
de l'élaboration de politiques et de réponses
communautaires à la COVID-19 ». « Les
organismes qui soutiennent les personnes migrantes
devraient recevoir un financement adéquat pour
fournir les services essentiels de
sensibilisation, d'éducation populaire et
d'interventions nécessaires en ce moment »,
insiste-t-elle dans sa lettre.
« Les jeunes personnes migrantes sont également
particulièrement touchées par la crise actuelle.
Les organismes dirigés par des jeunes et les
organismes de première ligne qui soutiennent les
jeunes devraient recevoir un financement adéquat
pour fournir des services, un soutien en santé
mentale et des outils appropriés pour gérer la
crise actuelle. »
La présidente de la CCR conclut sa lettre en
rappelant que « les droits humains et les normes
de santé publique doivent être au coeur des
réponses politiques à la pandémie de COVID-19 en
ce moment. »
(Photos: J4MW)
- Association des travailleuses et
travailleurs temporaires d'agences de placement,
Centre de travailleuses et travailleurs immigrants
-
Monsieur le premier ministre,
En ce temps de pandémie de la COVID-19, nous
souhaitons attirer votre attention sur le sort des
personnes sans papiers. Il s'agit de travailleuses
et travailleurs essentiels qui ont été ignoré.es
pour qui nous demandons :
1. l'accès à un revenu pendant toute la durée de
la pandémie;
2. l'accès à une carte d'assurance maladie avec
tous les droits qu'elle donne à l'ensemble des
citoyens;
3. l'émission de certificats de sélection de
Québec qui permettent de demander la résidence
permanente au gouvernement fédéral.
Les personnes sans
statut se retrouvent dans plusieurs secteurs
d'activité à effectuer des tâches indispensables
pour le bon fonctionnement de notre société :
semailles de champs, cueillette de fruits et
légumes, étiquetage et emballage d'aliments,
préparation de repas, soin d'enfants, d'aîné.es et
de personnes malades, ménage de restaurants, de
bureaux et de résidences, etc. Toutefois, elles
effectuent leurs fonctions avec un désavantage
notable : elles sont sans papiers. Cette
situation signifie le plus souvent qu'elles
doivent accepter un taux horaire de 9 $
ou 10 $ en sachant que le salaire
minimum est 13,10 $. Parfois, elles ne
sont pas payées du tout. De plus, lorsqu'il y a un
accident de travail, ces travailleuses et
travailleurs sont exclu.es des indemnités prévues
par la Loi sur les accidents de travail en
plus de ne pouvoir se faire soigner. En ce qui
concerne les femmes sans statut, elles sont
souvent harcelées sexuellement et
psychologiquement sans pouvoir porter plainte à la
Commission des normes, de l'équité et de la santé
et sécurité au travail. De plus, comme d'autres
femmes immigrantes et racisées, elles sont
surreprésentées dans le travail de soin et
l'entretien ménager, très exigeant physiquement et
psychologiquement en plus d'être mal rémunéré
malgré leur grande valeur.
Au sein de l'Association des travailleuses et
travailleurs temporaires des agences de placement
(ATTAP), de l'Association des travailleuses et
travailleurs migrant.es du Québec (ATTMQ) et de la
Coalition contre le travail précaire, les
personnes sans papiers participent aux luttes pour
l'augmentation du salaire minimum
à 15 $. Le leadership des personnes sans
statut a été déterminant pour l'adoption de la
nouvelle règlementation québécoise qui protège
mieux les travailleuses et travailleurs d'agence.
En dépit de leur engagement professionnel et
social dans la société québécoise, elles
n'obtiennent pas un juste retour. Malgré le stress
et la peur causés par le risque de détention et de
déportation pour des motifs strictement
administratifs, ces personnes sont assez fortes et
dignes pour rester, travailler et lutter.
Comme beaucoup de travailleuses et de
travailleurs, elles ont perdu leur emploi, mais
contrairement au reste de la population, elles
n'ont pas accès aux programmes de remplacement de
revenu. Elles ont désormais accès au dépistage
pour la COVID-19, mais contrairement à l'annonce
de la ministre de la Santé, les frais exorbitants
pour les soins ne sont pas gratuits dans tous les
hôpitaux. Ceci met en péril la vie de ces
personnes et défie toute logique de santé
publique. Les personnes sans statut doivent avoir
les mêmes droits que le reste de la
population ! Afin qu'elles puissent s'occuper
de leur santé, de leur bien-être et de leur
famille, une intervention gouvernementale décisive
est plus que jamais nécessaire.[1]
Note
1. Le Devoir,
les 9 et 10 mai 2020
(Photo: J4MW)
Canada, hors de l'OTAN! L'OTAN
doit être démantelée!
Le 29 avril 2020, le secrétaire général
de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord
(OTAN) Jens Stoltenberg a annoncé un nouveau
Programme pour les jeunes talents (YPP) visant à
recruter « les jeunes esprits les plus brillants
de l'Alliance » pour qu'ils se joignent à
l'Alliance pour « faire face aux défis de sécurité
actuels et futurs ». Seuls les jeunes
des 30 pays membres de l'OTAN, dont ceux du
Canada, sont admissibles.
Selon l'information rendue disponible par l'OTAN,
le recrutement sera ouvert aux diplômés qualifiés
ayant une expérience de travail d'un an et qui
ont 21 ans ou plus. Les candidats acceptés
pourront faire trois stages d'un an dans trois
environnements différents de l'OTAN dans douze
domaines d'activité, dont « les affaires
politiques, la cyberdéfense, l'innovation et les
technologies émergentes, la communication
institutionnelle, la finance, le droit et
l'ingénierie ». Six organismes de l'OTAN,
aussi bien civils que militaires, situés en
Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas et aux
États-Unis, accueilleront les participants à
l'YPP. L'objectif du programme est de préparer les
« dirigeants et influenceurs » de demain pour
l'ordre du jour belliciste de l'OTAN.
Le YPP fait partie d'une campagne
menée par l'OTAN visant à présenter celle-ci à la
jeunesse comme une quelconque force inoffensive
qui fait la promotion des droits humains, de la
liberté et de la démocratie. Mais les jeunes
refusent de s'y laisser prendre. Dans un rapport
du Comité parlementaire permanent de la défense
nationale publié en 2018, Le Canada et
l'OTAN : une alliance cimentée par la force
et la fiabilité, les auteurs se plaignent du
peu d'appui et de compréhension de la part des
jeunes pour l'OTAN et pour ce qu'elle fait. Il y
est souligné que 71 % des milléniaux ne
sont pas au courant du rôle important de l'OTAN et
que ce manque de connaissance freine l'appui du
gouvernement envers l'OTAN. Ce que ces fauteurs de
guerre ne comprennent pas et ne réussissent pas à
apprécier, c'est que les jeunes d'aujourd'hui au
Canada et à l'étranger ont assumé leur
responsabilité sociale envers l'environnement
social et naturel et, dans leurs centaines de
millions, s'opposent à la guerre et l'agression
impérialistes.
En opposition à cet esprit de la jeunesse, le
gouvernement canadien et l'OTAN ont développé un
réseau élargi — des organisations comme le Conseil
Atlantique du Canada, la Munk School of Global
Affairs et le Centre canadien pour la
responsabilité de protéger à l'Université de
Toronto et plusieurs autres — visant à désinformer
les jeunes au sujet de ce qu'est vraiment l'OTAN,
un instrument de la guerre et de l'impérialisme.
Les offres d'emploi, les stages, les formations et
les réseaux liés à des universités, des
entreprises et des agences gouvernementales font
partie des « à-côtés » offerts.
LML condamne ce plus récent stratagème de
recrutement de l'OTAN pour tenter de corrompre nos
jeunes et les jeunes du monde sous couvert
d'offrir des formations et de l'emploi. L'OTAN est
une organisation militaire agressive, une des plus
grandes menaces à la vie et au bien-être de
l'humanité et à l'environnement de notre planète.
Pas un seul jeune pour la
guerre et l'agression des États-Unis et de
l'OTAN !
Canada, hors de l'OTAN !
Démantelez l'OTAN !
Organisons pour un gouvernement
antiguerre !
Le 29 avril, un
hélicoptère de la marine royale canadienne
participant à une mission de l'Organisation du
traité de l'Atlantique Nord (OTAN), avec six
Canadiens à bord, s'est écrasé en mer Ionienne au
large de la Grèce. L'hélicoptère s'est envolé de
la frégate canadienne NCSM Fredericton,
dont le port d'attache est Halifax, déployée dans
la région dans le cadre de l'opération
Reassurance.
Des membres des Forces armées canadiennes
participent à l'opération Reassurance en Europe
centrale et en Europe de l'Est. Ils y participent
en tant que membres de l'OTAN, pour consolider la
« défense collective » de cette organisation. Au
cours de cette opération, les forces canadiennes
mènent des exercices de formation et des
manoeuvres et accomplissent certaines tâches
propres à l'OTAN.
Le 20 janvier 2020, le NCSM Fredericton
a pris la mer pour un déploiement de six mois dans
le cadre de l'opération Reassurance. Depuis 2014,
les Forces armées canadiennes déploient des
frégates en alternance et de façon continue pour
servir dans des exercices et des tâches
opérationnelles qui font partie du commandement
maritime de l'OTAN.
Le
déploiement du NCSM Fredericton fait
partie d'un ensemble d'activités qui comprend la
fourniture d'une capacité militaire pour les
exercices de formation, les manoeuvres, les
rassemblements et autres tâches assignées par
l'OTAN, ce qui montre l'engagement du Canada dans
ces activités bellicistes en Europe centrale et en
Europe de l'Est.
Le premier ministre Trudeau, lors de son annonce
de l'écrasement, a dit que l'opération Reassurance
« montre le Canada à son meilleur. Elle vise à
augmenter la sécurité et la stabilité en Europe
centrale et en Europe de l'Est ».
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) déplore la perte de vie des
six Canadiens et fait part de ses sincères
condoléances à leur famille.
Cependant, l'adhésion du Canada à ce pacte
militaire agressif et belliciste ne peut en aucune
façon être attribuée à la défense du Canada.
Contrairement à ce qu'a déclaré le premier
ministre, elle contribue à l'insécurité et
l'instabilité en Europe centrale et en Europe de
l'Est. De plus, le maintien de ces exercices
pendant la pandémie du coronavirus produit de la
contagion sur les navires et dans les rangs des
troupes de plusieurs pays membres de l'OTAN, y
compris le Canada. C'est inadmissible.
À l'occasion du 9 mai, 75e anniversaire du Jour
de la Victoire, nous avons exprimé notre gratitude
la plus profonde envers les peuples d'Europe
centrale et d'Europe de l'Est pour leur sacrifice
incommensurable pendant la Deuxième Guerre
mondiale pour que l'humanité se débarrasse à tout
jamais du nazisme et du fascisme. Cependant,
l'OTAN ne représente pas la cause de la paix, de
la liberté et de la démocratie, mais bien les
préparatifs pour entraîner les peuples d'Europe
centrale et de l'Est, une fois de plus, dans
l'agression et la guerre. Les Canadiens veulent
éliminer la menace d'agression et de guerre afin
que les peuples du monde puissent vivre en paix et
en sécurité et développent les relations entre
pays fondées sur l'avantage réciproque.
Canada, hors de l'OTAN
maintenant !
Faisons du Canada une zone de
paix !
En 2016, l'Organisation du traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) a accepté de renforcer sa
présence militaire dans la partie orientale de
l'Alliance. Dans le cadre de cet effort, l'OTAN a
établi trois missions distinctes en Europe :
une présence avancée renforcée, des forces navales
permanentes et une présence avancée adaptée.
Présence avancée renforcée de l'OTAN
Cette mission comprend quatre groupements
tactiques multinationaux prêts au combat basés en
Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne.
Ces groupements tactiques sont dirigés
respectivement par le Royaume-Uni (R.-U.), le
Canada, l'Allemagne et les États-Unis (É.-U.) —
collectivement connus sous le nom de pays-cadres
pour la présence avancée renforcée. La présence de
ces groupements tactiques montre clairement qu'une
attaque contre un allié sera considérée comme une
attaque contre l'ensemble de l'Alliance et
représente le plus grand renforcement de la
défense collective de l'OTAN depuis une
génération.
Le Canada mène le groupement tactique en Lettonie
en tant que pays-cadre. Ses principales
contributions comprennent : une force
opérationnelle et un quartier général de
groupement tactique, une compagnie d'infanterie
équipée de véhicules blindés légers, une compagnie
de soutien au combat (renseignement et
communications) et une compagnie de soutien
(transport, approvisionnement et médical).
Les forces de la présence avancée renforcée sont
complétées par les ressources logistiques et
l'infrastructure nécessaires pour appuyer le
prépositionnement et faciliter un renforcement
rapide.
Le groupement tactique multinational de la
présence avancée renforcée en Lettonie s'entraîne
et mène des exercices régulièrement. Ces exercices
sont de nature multinationale et s'intègrent
souvent aux forces de défense nationale lettones
et à d'autres forces alliées extérieures au
groupement tactique, ce qui améliore
l'interopérabilité et permet une polyvalence dans
l'emploi dans la région.
Le groupement tactique dirigé par le Canada
compte environ 1 400 militaires et huit
autres pays contributeurs : Espagne (300
soldats), Pologne (200), Italie (160), Slovaquie
(152), République tchèque (60), Slovénie (50),
Albanie (21) et Monténégro (10).
Le Canada s'est engagé à diriger le groupement
tactique en Lettonie jusqu'au 31
mars 2023. Le ministre canadien de la Défense
nationale et son homologue letton organisent
régulièrement des réunions des ministres de la
Défense de pays ayant des troupes déployées en
Lettonie au sein du groupement tactique dirigé par
le Canada. Ces réunions ont lieu en marge des
réunions des ministres de la Défense de l'OTAN.
Les forces navales permanentes de l'OTAN
Cette mission comprend quatre groupes maritimes
permanents multinationaux intégrés : deux
groupes de contre-torpilleurs/frégates et deux
groupes de lutte contre les mines. Ces groupes
sont disponibles en permanence pour accomplir des
tâches allant de la participation à des exercices
pour la conduite de missions de l'OTAN.
Les groupes maritimes permanents fournissent à
l'OTAN une capacité de réaction opérationnelle
immédiate.
Le Canada fournit actuellement une frégate
au 2e Groupe maritime permanent de l'OTAN qui
effectue des patrouilles de routine en
Méditerranée et en mer Noire. Le commandement du
groupe maritime est assuré à tour de rôle par les
pays et le Canada en assume actuellement le
commandant. Le HMCS Fredericton est une unité
du 2e Groupe maritime permanent de l'OTAN.
Présence avancée adaptée de l'OTAN
Cette mission concerne les activités de police
aérienne dans la région sud-est de l'Alliance. Il
s'agit d'une mission défensive qui assure une
présence 24 heures sur 24, 7 jours
sur 7, d'avions de chasse prêts à réagir
rapidement aux violations de l'espace aérien.
Pour mener la mission de police du ciel, les
alliés déploient des avions dans trois
régions : les pays baltes, la
Roumanie/Bulgarie et l'Islande.
Le Canada fournit jusqu'à six avions de chasse
CF18 et 135 membres du personnel de manière
épisodique, par période de quatre mois, pour mener
des activités de police du ciel, de surveillance
et d'instruction.
Mettons fin à la catastrophe
imposée au peuple palestinien!
Le 15 mai est le 72e anniversaire de la
Nakba – Jour de la Catastrophe –, un jour qui
souligne « un voyage continu de souffrance, de
perte et d'injustice » pour le peuple
palestinien. Il souligne le jour où près
de 750 000 Palestiniens ont été expulsés
de leurs maisons pendant la guerre de 1948.
Les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs
maisons et leurs terres en raison des attaques
militaires des sionistes, appuyés par les
gouvernements britannique et américain. Les forces
sionistes israéliennes ont attaqué 774 villes
et villages, et occupé 80 % du
territoire des Palestiniens après avoir tué près
de 15 000 civils musulmans et chrétiens.
Les survivants ont été forcés d'émigrer en
Cisjordanie, dans la bande de Gaza et vers les
pays limitrophes comme la Syrie, la Jordanie et le
Liban.
Le 15 mai, Jour de la Nakba, est une mémoire
vivante de ces crimes qui ont préparé le terrain
pour les conditions d'aujourd'hui où plus de sept
millions de Palestiniens vivent en exil et deux
millions vivent dans la bande de Gaza, la plus
grande prison à ciel ouvert au monde.
Cette année, en raison de la pandémie de la
COVID-19, la mobilisation de masse prend la forme
de séminaires en ligne, de diffusion de films et
d'expressions en ligne d'appui de toute sorte. Les
peuples du monde appuient la résistance
palestinienne, la réalisation d'un État
palestinien et le droit d'être des Palestiniens et
ils commémoreront et reconnaîtront leur lutte avec
leur coeur et leur pensée, réclamant que la
communauté mondiale des nations fasse son devoir
et mette fin à l'injustice une fois pour toutes.
Le 12 mai, quelques jours à peine avant le
Jour de la Nabka, les soldats de l'occupation
israélienne ont brutalement abattu Zaid Qaysia, un
Palestinien de 15 ans de Hébron. Quatre
autres Palestiniens ont été blessés à la suite
d'un raid du camp de réfugiés Al Fawwar par des
soldats israéliens. Des dizaines de Palestiniens
ont été détenus à la suite des raids partout en
Cisjordanie occupée. Un soldat israélien est mort
aux mains de la résistance alors qu'il participait
à un de ces raids barbares récemment.
Le secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo,
qui était en réunion avec le premier ministre
israélien Benjamin Netanyahou le jour où les
troupes israéliennes ont tué Zaid Qaysia, a
déclaré qu'« Israël a le droit de se défendre et
l'Amérique vous appuiera toujours dans vos
efforts ».
Tableau de la Nakba par l'artiste palestinien
Ismail Shammout
Pompeo était en Israël pour discuter de
l'annexion des territoires palestiniens occupés.
Netanyahou a fixé le 1er juillet comme date
de l'annexion officielle de sections de la
Cisjordanie et de l'expansion de plusieurs
colonies israéliennes illégales. Pompeo a
dit : « Il reste du travail à faire et nous
devons faire avancer ce plan », démontrant
que l'annexion et l'extinction du droit d'être des
Palestiniens sont l'ordre du jour impérialiste
américain et pas seulement israélien. L'annexion
est au coeur de l'« accord du siècle » des
États-Unis annoncé plus tôt cette année par le
président Trump.
Les sionistes israéliens poursuivent leur ordre
du jour. Le 6 mai, selon le Jerusalem
Post, le ministre israélien de la Défense,
Naftali Bennett, a approuvé l'expansion de la
colonie d'Efrat au sud de la vieille ville de
Jérusalem, ainsi que le plan pour 7 000
nouvelles unités de colons dans la municipalité
de 11 000 résidents.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio
Guterres a condamné le plan d'Israël d'annexer une
grande partie de la Cisjordanie occupée. Il a dit
que cet acte fermera la porte à toute «
négociation de paix » avec les Palestiniens.
L'Autorité palestinienne a rejeté l'«
accord » avec le plus grand mépris. La Ligue
arabe a dit que l'annexion serait un « crime de
guerre ». Le ministre jordanien des Affaires
étrangères et des expatriés a dénoncé
l'approbation par le régime israélien de la
construction de près de 7 000 nouvelles
unités de colons en Cisjordanie comme étant une
violation flagrante du droit international et des
résolutions des Nations unies. Selon l'ambassadeur
palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, le
Conseil de sécurité des Nations unies compte se
réunir le 20 mai pour discuter de la
situation.
À l'occasion du 72e anniversaire du Jour de
la Nabka, l'humanité salue la résistance héroïque
du peuple palestinien et, une fois de plus,
réclame la fin immédiate de l'injustice.
Non à l'annexion
israélienne !
Non à l'« accord du
siècle » des États-Unis !
Pour une Palestine
libre !
Des actions de la Grande Marche du retour à Gaza,
près de la frontière israélienne,
à l'occasion de la Nakba en 2018
(Photos: Ralph JH, Ismail
Shammout Great Return March)
Manifestation à Ramallah le 11 février 2020, une
des nombreuses qui ont eu lieu en Palestine et
partout dans le monde pour dénoncer l'« accord du
siècle » de l'administration Trump
Le président des États-Unis Donald Trump a
annoncé son soi-disant « Accord du siècle »
le 29 janvier de cette année, qui vise à
légitimiser l'emprise de l'État sioniste sur les
Palestiniens, privant ceux-ci de leurs moyens de
subsistance et de leurs terres et, plus
particulièrement, leur niant leurs droits en tant
que peuple, y compris le droit de retour. Le
peuple palestinien a rejeté l'« Accord du
siècle » dans son intégrité, tandis que
l'État d'Israël et ses dirigeants politiques font
comme s'il s'agissait d'un fait accompli.
Tout de suite après que les détails de l'«
Accord » ont été divulgués, Canada Talks
Israel Palestine (CTIP) a publié un résumé des
faits saillants de son contenu et a présenté son
évaluation à Affaires mondiales Canada « pour
aider le ministre François-Philippe Champagne à se
décider sur l'essentiel de l'accord ». Le
gouvernement du Canada n'a pas répondu.
Voici dix des principales dispositions que le
CTIP a notées :
L'expansion des
frontières d'Israël : les frontières
d'Israël s'étendront maintenant jusqu'à la rivière
du Jourdain. Ce faisant, Israël annexera un
autre 20 % de la Cisjordanie. Il compte
céder des terres en grande partie inhabitées dans
le Néguev près de la frontière entre Gaza et
l'Égypte. Israël maintiendra sa souveraineté sur
les eaux territoriales, ce qui veut dire qu'il va
contrôler l'accès à Gaza, mais aussi les
ressources sous-marines (principalement du gaz
naturel) de la côte méditerranéenne.
Le contrôle exclusif d'Israël de
Jérusalem : les Palestiniens devront
accepter que tout Jérusalem (« indivisible ») soit
la capitale d'Israël et sous le contrôle d'Israël,
y compris la vieille ville. Les Palestiniens
pourront conserver certaines terres à la
périphérie de Jérusalem Est et dire que c'est leur
« capitale ». (À l'échelle du Canada, ce
serait l'équivalent de dire « nous allons prendre
Ottawa comme capitale et vous pouvez avoir
Barrhaven »).
Colonies : Israël compte annexer la
vallée du Jourdain et proclamer la souveraineté de
plus de 100 colonies israéliennes en
Cisjordanie, y compris 15 colonies isolées
qui formeront des enclaves à l'intérieur d'un
éventuel État palestinien. Les forces militaires
israéliennes auront accès à ces colonies isolées.
Le contrôle militaire par Israël :
Israël contrôlera la sécurité de la rivière du
Jourdain à la mer de la Méditerranée. Les Forces
de défense israéliennes pourront aller où bon leur
semble en Cisjordanie et à Gaza.
La négation du droit de retour pour la
presque totalité des réfugiés : plus de
la moitié de la population palestinienne est
constitutée de réfugiés — entre 5 et 7
millions de personnes. Ils sont les descendants
des non-juifs (musulmans et chrétiens) qui ont été
chassés de ce qui est devenu Israël
en 1947-1948. Mais en vertu de cet accord,
seulement un nombre très restreint de réfugiés
palestiniens et leurs descendants pourront entrer
dans le nouvel « État » palestinien. Aucun
d'entre eux n'aura le droit d'entrer en Israël.
Les autres devront abandonner l'idée de retour,
même si ce droit est garanti par le droit
international.
Un « quasi » État palestinien - «
éventuellement ?
Peut-être ? » : L'accord ne
contient pas la reconnaissance immédiate de l'État
palestinien et laisse plutôt entendre un possible
« État » palestinien - éventuellement, et
selon certaines conditions ». Mais cet État
ne sera comme aucun autre État au monde. Il va
être un curieux ramassis de « régions »
éparses coupées les unes des autres par des
chemins pour Israéliens seulement, et parsemées de
colonies israéliennes qui feront partie du
territoire israélien. L'État palestinien n'aurait
aucune contiguïté et les sections de la
Cisjordanie seront interconnectées via 12
tunnels ou ponts. Israël maintiendrait le contrôle
de toutes ses frontières. La Cisjordanie et la
Bande de Gaza seraient liées par un tunnel
de 20 km.
Certains
Israéliens palestiniens pourraient perdre leur
citoyenneté israélienne : l'accord
permettrait qu'Israël retire ses frontières afin
d'exclure plusieurs grandes villes palestiniennes
qui sont maintenant à la frontière israélienne. En
les incluant dans un futur « État », Israël
réduirait le nombre de non-juifs en Israël de
plusieurs centaines de milliers.
Mettre fin à la résistance : Trump
a aussi appelé au désarmement des factions
politiques palestiniennes comme le Hamas et le
Jihad islamique, et à un « refus catégorique du
terrorisme » en tant que prérequis pour un
État palestinien, ce qui voudrait dire, par
exemple, que les Palestiniens renieraient leur
droit de défendre leurs maisons et leurs écoles
des attaques des colons. L'accord exige aussi que
les Palestiniens abandonnent leur demande auprès
de la Cour pénale internationale pour que celle-ci
fasse enquête sur les « crimes contre
l'humanité » d'Israël.
La reconnaissance d'Israël en tant qu'État
juif : Les Palestiniens seraient dans
l'obligation de reconnaître Israël comme un État
juif et d'accepter que la frontière israélienne
longe la vallée du Jourdain. Les citoyens qui ne
sont pas juifs (par exemple les citoyens
palestiniens d'Israël qui sont au nombre
de 1,5 million de personnes) devront accepter
pour toujours leur situation en tant que citoyens
de deuxième ordre ayant moins de droits que les
citoyens israéliens juifs.
Des promesses de nouveaux investissements et
de création d'emploi : l'accord fait
miroiter des investissements de 50 milliards
de dollars sur 10 ans. « Au cours des 10
prochaines années, 1 million de nouveaux
emplois intéressants seront créés pour les
Palestiniens », a promis Trump, ajoutant que
le taux de pauvreté sera réduit de moitié, et que
le PIB palestinien « doublera et triplera ».
Il n'a pas dit, toutefois, qui verserait ces
fonds. Il laisse entendre que l'argent viendrait
d'un autre État arabe, bien qu'aucun d'entre eux
ne se soit manifesté.
Déclaration du ministre des Affaires étrangères
du Canada
concernant l'annonce du plan des États-Unis pour
la paix au
Moyen-Orient le 28 janvier 2020
Manifestation à Montréal le 2 février 2020 en
appui au peuple palestinien et son
rejet de l'« Accord du siècle »
L'honorable François-Philippe Champagne, ministre
des Affaires étrangères du Canada, déclare que «
le Canada demeure résolu à atteindre l'objectif
d'une paix globale, juste et durable au
Moyen-Orient. Cela comprend la création d'un État
palestinien vivant côte à côte, en paix et en
sécurité avec Israël en plus de garantir la
sécurité d'Israël à l'intérieur de ses frontières.
« Le Canada reconnaît la nécessité de redoubler
d'efforts pour trouver une solution négociée au
conflit israélo-palestinien et examinera
attentivement les détails du plan américain de
paix pour le Moyen-Orient.
« Le Canada soutient depuis longtemps que la paix
ne peut être obtenue que par des négociations
directes entre les deux parties. Nous exhortons
les parties à établir les conditions nécessaires à
la tenue de ces négociations.
« Le Canada réaffirme sa volonté de soutenir un
dialogue constructif entre les parties en vue
d'une solution négociée et viable à deux
États. »
Manifestation à Toronto le 1er février 2020 contre
l'« accord du siècle »
Mise à jour sur la COVID-19
Divers pays ont entamé le processus de «
réouverture » avec la levée de différentes
mesures de confinement et de distanciation sociale
afin de redémarrer diverses activités telles que
les écoles, les événements publics et les
entreprises. Le 12 mai, l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) a publié des lignes
directrices pour guider ce processus dans un
document intitulé « Critères de santé publique
pour ajuster les mesures de santé publique et
sociales dans le contexte de la COVID-19 ».
Ce document fait suite à une précédente directive
publiée le 16 avril intitulée «
Considérations relatives à l'ajustement des
mesures de santé publique et sociales dans le
contexte de la COVID-19 », à l'heure où la
plupart des pays connaissaient une forte
augmentation des cas et des décès.
Les critères publiés le 12 mai sont
regroupés en trois domaines devant être évalués
pour répondre à trois questions principales :
1. Épidémiologie - L'épidémie est-elle
maîtrisée ? (Oui ou non)
2. Système de santé - Le système de santé est-il
en mesure de faire face à une résurgence de cas de
COVID-19 pouvant survenir après l'adaptation de
certaines mesures ? (Oui ou non)
3. Surveillance de la santé publique - Le système
de surveillance de la santé publique est-il en
mesure de détecter et de gérer les cas et leurs
contacts et d'identifier une résurgence de
cas ? (Oui ou non)
L'OMS explique : « Les critères ne sont pas
normatifs et il n'est peut-être pas possible de
satisfaire à certains d'entre eux en raison du
manque de données, par exemple. Dans la mesure du
possible, les pays devraient se concentrer sur les
critères les plus pertinents pour prendre une
décision. Les seuils sont présentés à titre
indicatif et devront peut-être être revus à mesure
que de nouvelles informations sur l'épidémiologie
de la COVID-19 seront disponibles. Il est
recommandé d'évaluer systématiquement les critères
au moins une fois par semaine au niveau
administratif infranational lorsque cela est
possible. »
Concernant le premier critère, l'OMS souligne que
la meilleure indication que l'épidémie est sous
contrôle et en déclin est si le ratio du nombre
effectif de cas secondaires par cas infectieux
dans la population (Rt) est inférieur à un pendant
au moins deux semaines. Elle ajoute que dans les
pays à forte population, le nombre de cas
secondaires par cas infectieux doit être estimé au
niveau régional. L'OMS fournit également d'autres
critères supplémentaires pour évaluer si
l'épidémie est maîtrisée si le taux ci-dessus ne
peut pas être correctement évalué.
En ce qui concerne le deuxième critère, l'OMS
déclare que la mesure clé pour évaluer la capacité
du système de santé à gérer une résurgence est de
savoir si le nombre de nouveaux cas nécessitant
une hospitalisation est inférieur à la capacité
maximale estimée en lits d'hôpitaux et de soins
intensifs (c'est-à-dire que le système de santé
peut faire face à de nouvelles hospitalisations
sans être submergé tout en maintenant la
prestation des services de santé essentiels). Elle
fournit une liste de critères d'évaluation
supplémentaires si le chiffre ci-dessus ne peut
être déterminé.
Le troisième critère concerne la capacité d'un
pays à faire des tests en laboratoire en nombre
suffisant et une stratégie claire de dépistage en
place pour identifier de manière fiable les cas,
et à le faire en temps opportun avec des rapports
quotidiens, ainsi que la capacité d'effectuer le
traçage des contacts.[1]
L'OMS déclare que son document du 12 mai ne
présente que des critères de santé publique, «
tandis que d'autres facteurs critiques, tels que
les facteurs économiques, les facteurs liés à la
sécurité, les droits de l'homme, la sécurité
alimentaire et le sentiment du public, devraient
également être pris en compte ».
Il est essentiel que l'OMS fournisse ces
orientations à un moment où la réouverture des
sociétés se profile à l'horizon dans divers pays.
Cependant, cela fait également ressortir la
situation politique des travailleurs au Canada, au
Québec, aux États-Unis et dans d'autres pays du
monde où le système libéral de démocratie
représentative les prive de pouvoir politique. Ce
sont eux qui sont les plus touchés par la
pandémie, mais ils sont privés du pouvoir de
décider quand et comment la société devrait
rouvrir, que les critères de l'OMS soient
satisfaits ou pas. Déjà, des tragédies continuent
de se produire parce que des intérêts privés et
les gouvernements qui les représentent imposent
des politiques qui les servent, tandis que les
travailleurs de la santé et les autres
travailleurs essentiels n'ont pas la garantie d'un
équipement de protection ou de conditions leur
permettant de faire leur travail en toute
sécurité. Les travailleurs doivent s'investir
eux-mêmes de pouvoir afin de garantir que les
futures pandémies ne puissent pas causer des
ravages à l'humanité.
Note
1. Voir le document au
complet (en anglais) : Public
health criteria to adjust public health and
social measures in the context of COVID-19
Au milieu de la pandémie mondiale, la situation
des réfugiés est à la fois désastreuse et mal
connue. Le Haut-Commissariat des Nations unies
pour les réfugiés (HCR) signale qu'au 9
mai, 134 pays accueillant des réfugiés
faisaient état d'une transmission locale de la
COVID-19. En particulier, les réfugiés et les
personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI)
ont pour la plupart fui les conflits résultant de
la guerre et de l'agression impérialistes dans
leurs régions, comme la guerre de 2011 de
l'OTAN contre la Libye et l'intervention étrangère
en Syrie pour fomenter une guerre civile, qui sont
à l'origine de la crise des réfugiés qui a éclaté
en 2015. À divers endroits, l'appel du
secrétaire général des Nations unies à établir des
cessez-le-feu dans tous les conflits militaires
pendant la pandémie n'a toujours pas été entendu,
alors les infrastructures civiles, y compris les
établissements de santé, continuent d'être
endommagées et cela crée de plus en plus de
réfugiés et de déplacés internes.
Dans un article du 29 avril, Counterfire
rapporte qu'« il y a quelques jours à peine, le
Liban a signalé son premier cas positif dans un
des camps palestiniens de Beqaa, où des réfugiés
ont été contraints de vivre dans des conditions
sordides et insalubres pendant des générations.
Pendant ce temps, des décès ont été confirmés dans
certaines parties du nord-est de la Syrie
assiégée, où 3 millions de personnes
déplacées ont été regroupées dans une région
de 500 000 habitants. Ailleurs dans la
région, la Turquie fait pression pour les
rapatriements, tandis que les réfugiés afghans
fuient l'Iran vers l'Afghanistan par milliers, ce
qui exerce une pression supplémentaire sur les
pays d'origine où les systèmes de santé sont déjà
fragiles. Pendant ce temps, les camps de réfugiés
en Afrique de l'Est et en Asie du Sud, qui peuvent
être qualifiés de villes à part entière, se
préparent au pire. »
L'article note qu'en Europe les camps de réfugiés
à Calais, en France, et à Lesbos en Grèce, sont «
bien au-delà des capacités et des ressources et
l'accès aux soins de santé est presque non
existant depuis le début des mesures de
confinement ».
Aux États-Unis, « les centres de détention de la
Immigration and Customs Enforcement (ICE)
deviennent des pièges mortels pour les personnes
incarcérées. Les mesures d'isolement et d'hygiène
sont devenues une mission impossible dans ces
conditions. »
Cependant, de très nombreux réfugiés vivent
également en dehors des camps de réfugiés
officiels. L'article explique que « le dénuement
urbain où les réfugiés non enregistrés sont
contraints à la pauvreté est un problème beaucoup
plus imposant et beaucoup plus dangereux, car
l'accès aux soins de santé est difficile à
atteindre et la plupart des fonds et des
programmes des ONG sont destinés aux personnes
vivant dans les camps. L'appauvrissement urbain
est de plus en plus présent depuis 2015, la
plupart des réfugiés quittant les camps et
finissant par s'établir dans des installations
insalubres dans les grandes villes, vivant sous la
menace plutôt que sous la protection des autorités
publiques. »
Économiquement et politiquement, les réfugiés
sont rendus particulièrement vulnérables du fait
que de nombreux pays qui accueillent un grand
nombre de réfugiés sont appauvris et ne sont pas
équipés pour répondre à leurs besoins, ou ont des
politiques d'exclusion des réfugiés de l'accès aux
ressources de l'État, y compris les programmes
sociaux. Counterfire cite l'exemple du
Liban et de la Jordanie, mais c'est le cas aussi
du Canada et de nombreux autres pays dits
développés. Les réfugiés sont également rendus
vulnérables et deviennent souvent des boucs
émissaires pour les forces politiques sans
scrupules et arriérées qui les accusent d'épuiser
les ressources et ainsi de suite.
L'agression impérialiste sous forme de sanctions
est une autre source de pression sur certains pays
accueillant des réfugiés pendant la pandémie. Counterfire
souligne que « l'Iran est le pays le plus durement
touché au Moyen-Orient et le rapatriement des
réfugiés afghans se poursuit à grande échelle,
accompagné de tous les dangers causés par les
mouvements transfrontaliers forcés, plus ceux
posés par la pandémie. Le HCR a décidé de fournir
une aide aux réfugiés en Iran, mais l'organisation
étant confrontée à d'importants problèmes de
financement, c'est à l'Iran que revient encore une
fois la tâche de résoudre le problème. »
Counterfire note que divers pays modifient
leurs politiques sur les immigrants et les
réfugiés en raison de la pandémie. Il signale que
la Jordanie « a commencé à suivre les directives
du HCR et à considérer les camps de réfugiés comme
un élément indispensable de ses politiques de
santé publique. De plus, le Portugal a décidé
d'accorder à tous les migrants les droits de
citoyenneté et l'Allemagne essaie d'exploiter le
vaste bassin de main-d'oeuvre qu'elle a accumulé
grâce à la crise des réfugiés. Pourtant, après
l'éclosion de la maladie, nous devons tout faire
pour que ces droits ne soient pas annulés, dans
l'espoir de redéfinir le débat sur les réfugiés et
les migrations. »
La situation en Amérique centrale
Le 15 mai, le HCR a donné un point de presse
sur la situation des réfugiés et des déplacés
intérieurs en Amérique centrale. L'agence note que
« la violence a contraint quelque 720 000
personnes dans la région à fuir leur domicile, à
la fin de l'année dernière. Près de la moitié
d'entre elles sont désormais déplacées à
l'intérieur de leur propre pays,
dont 247 000 au Honduras
et 71 500 au Salvador, tandis que
d'autres ont fui au-delà des frontières.
« Aujourd'hui, malgré le confinement imposé en
raison de la pandémie de Covid-19 au Honduras, au
Salvador et au Guatemala, les déplacés internes et
les chefs communautaires rapportent que des
groupes criminels profitent du confinement pour
renforcer leur contrôle sur les communautés, comme
en témoignent l'augmentation des extorsions, du
trafic de drogue, des violences sexuelles et
sexistes et le recours aux disparitions forcées,
au meurtre et aux menaces de mort contre ceux qui
ne se plient pas à leurs injonctions.
« Du fait des restrictions de mouvement, les
personnes qui ont besoin d'aide et de protection
ne peuvent guère y avoir accès et celles qui
auraient besoin de fuir pour échapper à la mort
ont d'autant plus de difficulté à trouver la
sécurité.
« En outre, de nombreux déplacés et personnes
vulnérables ont perdu leurs moyens d'existence du
fait des strictes mesures de confinement.
« Les entreprises étant contraintes de fermer,
les emplois informels disparaissent et les
personnes vivant dans ces communautés vulnérables
perdent leurs seules sources de revenus.
« Nombre d'entre eux n'ont aujourd'hui qu'un
accès limité aux services essentiels, tels que les
soins de santé et l'eau courante. Dans ces
conditions extrêmes, les gens se tournent de plus
en plus vers des stratégies d'adaptation néfastes,
dont la prostitution de survie, qui les mettent
encore davantage en danger, tant sur le plan de la
santé que sur le plan des risques de violence et
d'exploitation par les gangs.
« Les déplacements internes dans le nord de
l'Amérique centrale étant essentiellement
intra-urbains et souvent limités à une personne ou
famille à la fois, il est difficile de détecter
les nouveaux déplacements forcés. »
Dans cette situation, le HCR signale que son
travail dans le nord de l'Amérique centrale « se
concentre sur les activités d'aide humanitaires
les plus essentielles, et ce, dans la mesure
autorisée par les restrictions de
mouvement ».
Déplacement de masse en Libye en raison d'un
conflit militaire
L'Organisation internationale pour les migrations
(OIM) affirme dans un communiqué de presse
du 7 avril que, selon ses recherches, plus
de 200 000 personnes ont été déplacées à
l'intérieur de la Libye en raison de l'escalade du
conflit militaire. L'OIM déclare que Tripoli
représente environ 150 000 des nouveaux
déplacements enregistrés, mais que des personnes
ont également été forcées de quitter leur domicile
dans d'autres zones touchées par le conflit dans
le pays, notamment Murzuq, Sirt et Abu Gurayn.
« Un an après le début du conflit, la situation
humanitaire en Libye n'a jamais été aussi
mauvaise, dit le chef de mission de l'OIM en
Libye, Federico Soda. Les besoins n'ont jamais été
aussi grands et les conditions n'ont jamais été
aussi difficiles. Malgré les appels à un
cessez-le-feu humanitaire, les combats se
poursuivent alors que l'on craint sérieusement une
épidémie de la COVID-19. »
L'OIM informe que « depuis avril 2019, le
conflit a causé des dommages considérables aux
établissements de santé et aux autres
infrastructures dans la capitale, laissant des
dizaines de milliers de familles et de migrants
libyens déplacés à l'intérieur du pays, dont
certains sont détenus, dans des conditions de vie
très difficiles. La plupart de ces personnes
vulnérables vivent dans des logements surpeuplés
avec un accès limité aux services de santé, à
risque constant de bombardements.
« La situation en matière de sécurité accroît les
besoins humanitaires et rend plus difficile pour
les travailleurs humanitaires d'atteindre les
populations vulnérables. Les problèmes de sécurité
sont désormais associés à de graves problèmes de
santé posés par la propagation potentielle du
virus COVID-19, en particulier dans les centres de
détention. La Libye a enregistré son premier cas
confirmé de la COVID-19 le 24 mars. [...]
« Alors qu'au moins 1 500 personnes
sont détenues en Libye, des milliers d'autres sont
en proie aux passeurs et aux trafiquants dans des
conditions encore pires quand l'aide humanitaire
n'est pas disponible.
« L'OIM réaffirme que la vie des civils doit être
protégée et que des passages sûrs doivent être
trouvés pour ceux qui fuient le conflit, et qu'il
faut permettre aux travailleurs humanitaires
d'avoir accès à ces endroits, en particulier au
milieu de la pandémie mondiale qui se propage
rapidement.
« Toutes les populations vulnérables doivent être
incluses dans la réponse sanitaire et les mesures
prises pour freiner la propagation de la COVID-19,
y compris la prévention, le dépistage et le
traitement.
« L'OIM mène régulièrement des campagnes de
désinfection et de fumigation dans les centres de
détention et les points de débarquement et fournit
des articles d'hygiène aux migrants détenus. Ces
efforts sont associés à des séances de
sensibilisation et d'éducation sanitaire
organisées pour les migrants et les personnes
déplacées. Grâce aux cliniques mobiles, les
équipes médicales de l'OIM continuent de fournir
une assistance d'urgence et des soins de santé
primaires, y compris des dépistages de la
COVID-19. »
Le 15 mai, Jorge Rodriguez, vice-président pour
la Communication, le Tourisme et la Culture de la
République bolivarienne du Venezuela, a présenté
une mise à jour détaillée des résultats de la
gestion par son pays de la pandémie de la
COVID-19. Sur le total de 469 cas confirmés dans
le pays, il a déclaré que 229, soit près de 50 %,
s'étaient rétablis, dont 220 sont traités dans des
hôpitaux, des cliniques ou suivis dans des centres
spéciaux de diagnostic complet. Dix personnes sont
décédées - aucun nouveau décès n'est survenu
depuis le 19 avril.
Rodriguez a indiqué que le taux de mortalité du
Venezuela était le plus bas de la région, à 0,35
%, et qu'il avait administré plus de tests par
million d'habitants (un peu plus de 18 000) que
tout autre pays d'Amérique latine et des Caraïbes.
Bien que les données sur les cas et les décès
signalés par bon nombre de pays et de juridictions
soient largement considérées comme sous-estimées
en raison des niveaux abominablement bas de
dépistage, ce n'est pas quelque chose dont le
Venezuela peut facilement être accusé. Sa
politique de tests agressifs a été rendue possible
par la fourniture de trousses de dépistage mises à
sa disposition pour les tests de laboratoire et de
diagnostic rapide par la Chine et la Russie, avec
son approche globale de la santé publique pour
lutter contre le coronavirus, qui a été renforcée
grâce à l'aide de la brigade médicale Henry Reeve
de Cuba et d'autres travailleurs médicaux que Cuba
a envoyés pour aider les médecins et les équipes
de santé vénézuéliens à mettre en oeuvre le modèle
personnalisé et communautaire de diagnostic et de
traitement pour lequel Cuba est réputée.
Rodriguez a présenté des graphiques pour montrer
comment le Venezuela avait en effet aplati la
courbe de la COVID-19 tandis que les pays voisins
continuaient de lutter contre l'augmentation du
nombre et des taux de mortalité beaucoup plus
élevés. Il a attribué le succès du Venezuela au
fait que le gouvernement avait pris très tôt la
décision de mettre en oeuvre la distanciation
sociale, le port de masques et la mise en
quarantaine stricte, qui avaient fait leurs
preuves en Chine. Il a également agi rapidement
pour instituer une enquête nationale et un suivi
de ménage à ménage auprès de toute personne ayant
signalé des symptômes de types liés à la COVID-19.
En date du 15 mai, 210 678 visites à domicile
avaient été effectuées. Il a souligné que la
maîtrise de la transmission de la maladie par le
Venezuela n'était pas une raison d'assouplir ces
mesures, qu'il y avait un risque de résurgence à
court terme si les protocoles étaient levés. Il a
annoncé qu'un million de tests rapides vont
maintenant être administrés à travers le pays pour
vérifier les anticorps dans le cadre de la
planification de l'avenir.
Le vice-président vénézuélien a souligné que le
faible taux de mortalité et le taux de
rétablissement élevé du Venezuela sont également
dus aux traitements fournis à tous les patients du
pays, en utilisant un certain nombre de
médicaments qui se sont révélés d'une grande aide
à Cuba, en Chine et ailleurs, y compris
l'interféron Alpha-B de Cuba et d'autres.
En décomposant les données qu'il a présentées,
Rodriguez a noté que l'État ayant le plus grand
nombre de cas, Nueva Esparta sur l'île de
Margarita, avait cette particularité que les
propriétaires d'une école de baseball privée pour
les jeunes avaient ignoré la quarantaine et se
sont rendus en République dominicaine à des fins
de recrutement, rapportant le virus à leurs
étudiants et à d'autres à leur retour.
Il a également souligné qu'au cours du mois de
mai, entre 70% et 80 % des nouveaux cas étaient
venus de l'extérieur du pays, à mesure que les
migrants rentraient chez eux par dizaines de
milliers en provenance d'autres pays d'Amérique du
Sud, principalement de la Colombie, de l'Équateur,
du Brésil, du Pérou et du Chili, où la pandémie
n'a pas été maîtrisée. Rien qu'en mars, 34 000
migrants seraient rentrés au Venezuela, dont
plusieurs parce qu'ils se sont retrouvés sans
emploi, sans domicile, sans aucune source de
revenu ou de statut dans les pays où ils avaient
migré à la recherche d'un emploi. Le gouvernement
vénézuélien a une politique de rapatriement et
accueille tous les citoyens vénézuéliens qui
souhaitent rentrer des pays vers lesquels ils ont
migré, dans de nombreux cas, les transportant à
ses frais. À leur arrivée à la frontière, tous
sont examinés, testés et mis en quarantaine
pendant 14 jours dans des centres spéciaux, et
ceux qui en ont besoin sont admis dans un centre
de traitement jusqu'à leur guérison afin de
prévenir la transmission de la maladie à
l'intérieur du pays.
Cet accomplissement n'est pas rapporté dans les
médias impérialistes qui ne cessent de raconter
des histoires d'horreur sur des « réfugiés »
vénézuéliens fuyant vers des pays dont les
gouvernements font partie du Groupe de Lima qui
est impliqué dans un complot avec les États-Unis
pour renverser le gouvernement du président
Nicolas Maduro. Ces mêmes médias ainsi que des
comploteurs de coup d'État internationaux
hypocrites et malhonnêtes, dont le premier
ministre et le ministre des Affaires étrangères du
Canada, refusent de reconnaître ces réalisations
indéniables du peuple vénézuélien et de son
gouvernement. Ils font plutôt l'accolade à un
imposteur criminel prêt à voir le sang de ses
compatriotes versé aux mains de mercenaires et qui
conspire avec les pires des pires d'Amérique
latine sur la manière dont ils vont résoudre la «
crise humanitaire » du Venezuela qui, selon eux,
menace toute la région.
Félicitations au gouvernement et au peuple
vénézuéliens pour les résultats qu'ils ont obtenus
dans la gestion et la maîtrise de la pandémie en
privilégiant la santé et le bien-être de la
population sur la base avant tout de la science et
de la solidarité ! Ils sont d'autant plus dignes
de reconnaissance que le siège brutal qu'ils
subissent, y compris la menace constante et
croissante d'une invasion étrangère - quelque
chose que les complices et ceux qui pratiquent une
politique d'apaisement envers les impérialistes
américains dans le nord et le sud de l'hémisphère,
à leur grande honte, ne peuvent se résoudre à
condamner.
Nombre de cas dans le monde
Au 16 mai, les statistiques mondiales sur la
pandémie de la COVID-19 telles que rapportées par
Worldometer étaient les suivantes :
- Nombre total de cas signalés : 4 647 961. C'est
642 306 de plus que le total déclaré le 9 mai de 4
005 655. L'augmentation du nombre de cas par
rapport à la semaine précédente était de 579 273.
- Total des cas actifs : 2 567 983. C'est 214 088
de plus que le nombre annoncé le 9 mai de 2 353
895. L'augmentation du nombre total de cas actifs
par rapport à la semaine précédente était de 261
951.
- Total des dossiers fermés : 2 079 978. C'est 428
218 de plus que le nombre annoncé le 9 mai de 1
651 760. Cela se compare à une augmentation de 317
322 par rapport à la semaine précédente.
- Total des décès : 308 985. Cela représente 33
316 décès de plus que le 9 mai, alors que le bilan
était de 275 669. Cela se compare à une
augmentation de 35.181 la semaine précédente.
- Total des cas rétablis : 1 770 993. Cela
représente une hausse de 394 902 par rapport au
chiffre de 1 376 091 du 9 mai et se compare à une
augmentation de 282 141 rétablissements par
rapport à la semaine précédente.
Il y a eu 99 405 nouveaux cas du 15 au 16 mai.
Cela se compare à l'augmentation d'une journée du
7 au 8 mai de 96 262 nouveaux cas.
La maladie était présente dans 213 pays et
territoires, par rapport à 212 la semaine
précédente. Parmi ceux-ci, 52 pays avaient moins
de 100 cas, par rapport au 9 mai où il y avait 56
pays avec moins de 100 cas. Il y a 15 pays ou
territoires sans cas actifs cette semaine, contre
quatre la semaine précédente. Il s'agit de Maurice
(332 cas ; 322 rétablis ; 10 décès) ; Îles Féroé
(187 cas, tous rétablis) ; Érythrée (39 cas, tous
rétablis) ; Timor-Leste (24 cas, tous rétablis) ;
Belize (18 cas ; 16 rétablis ; 2 décès) ;
Nouvelle-Calédonie (18 cas, tous rétablis) ;
Sainte-Lucie (18 cas, tous rétablis) ; les
Malouines (13 cas, tous rétablis) ; Groenland (11
cas ; tous rétablis) ; Suriname (10 cas ; 9
rétablis ; 1 décès) ; Papouasie-Nouvelle-Guinée (8
cas ; tous rétablis) ; les Antilles néerlandaises
(6 cas ; tous rétablis) ; Saint-Barth (6 cas, tous
rétablis) ; Sahara occidental (6 cas, tous
rétablis) ; Anguilla (3 cas, tous rétablis) ;
Saint-Pierre-et-Miquelon (1 cas, rétabli).
Les cinq pays avec le plus grand nombre de cas au
16 mai sont indiqués ci-dessous, accompagnés du
nombre de cas et de décès par million d'habitants
:
États-Unis : 1 484 287 (1 068 029 actifs ;
327 751 rétablis ; 88 507 décès) et 4 488 cas par
million ; 268 décès par million
- 9 mai 1 318 686 (1 018 180 actifs ; 222 008
rétablis ; 78 498 décès) et 3 984 cas par million
; 237 décès par million
Espagne : 274 367 (57 941 actifs ; 188 967
rétablis ; 27 459 décès) et 5 868 cas par million
; 587 décès par million
- 9 mai : 260 117 (65 410 actifs ; 168 408
rétablis ; 26 299 décès) et 5 563 cas par million
; 562 décès par million
Russie : 272 043 (206 340 actifs ; 63 166
rétablis ; 2 537 décès) et 1 801 cas par million ;
17 décès par million
- 9 mai : 187 859 (159 528 actifs ; 26 608
rétablis ; 1 723 décès) et 1 287 cas par million ;
12 décès par million
Royaume-Uni : 236 711 (données non
disponibles sur le nombre de cas actifs ; données
non disponibles pour les rétablis ; 33 998 décès)
et 3 489 cas par million ; 501 décès par million
- 9 mai : 211 364 (179 779 actifs ; données non
disponibles pour les guérisons ; 31 241 décès) et
3 114 cas par million ; 460 décès par million
Italie : 223 885 (72 070 actifs ; 120 205
rétablis ; 31 610 décès) et 3 702 cas par million
; 523 décès par million
- 9 mai : 217 185 (87 961 actifs ; 99 023 rétablis
; 30 201 décès) et 3 592 cas par million ; 500
décès par million
Les États-Unis à eux seuls comptent environ 31,93
% de tous les cas dans le monde, contre 33 % le 9
mai. Les cas en Europe représentent 37,46 % de
tous les cas dans le monde, contre 39,48 % le 9
mai.
Les cas dans les cinq premiers pays par région
En Europe, le 16 mai, les deux autres pays
européens avec le plus grand nombre de cas
déclarés après l'Espagne et l'Italie sont la
France et l'Allemagne :
France : 179 506 (91 529 actifs ; 60 448
rétablis ; 27 529 décès) et 2 751 cas par million
; 422 décès par million
- 9 mai : 176 079 (94 067 actifs ; 55 782 rétablis
; 26 230 décès) et 2 698 cas par million ; 402
décès par million
Allemagne : 175 699 (15 998 actifs ; 151
700 rétablis ; 8 001 décès) et 2 098 cas par
million ; 96 décès par million
- 9 mai : 170 678 (21 468 actifs ; 141 700
rétablis ; 7 510 décès) et 2 037 cas par million ;
90 décès par million
Un développement majeur cette semaine en Europe
est la levée des restrictions de voyages ou des
plans de voyager dans un avenir rapproché, y
compris dans les pays les plus touchés par la
pandémie.
Le premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson a
annoncé le 10 mai que le Royaume-Uni commencerait
à lever progressivement les mesures de confinement
pendant la semaine. Il a dit que bien que les gens
devraient continuer de faire du télétravail dans
la mesure du possible, les travailleurs de la
construction et de l'industrie manufacturière
devraient être encouragés à se remettre au
travail. Cependant, les gens devraient éviter
d'utiliser le transport en commun, qui continuera
de rouler à 10 % de sa capacité, a dit Johnson,
ajoutant : « Il ne s'agit pas cette semaine de
simplement mettre fin au confinement. Nous y
allons des premiers pas prudents vers la
modification de nos mesures. » Selon le plan, les
magasins et les écoles primaires rouvriront le 1er
juin et les entreprises d'hôtellerie et d'autres
endroits publics devraient rouvrir - « si les
chiffres le permettent » - le 1er juillet, a dit
Johnson. Il a souligné que le plan était «
conditionnel » et dépendrait d'une stabilisation à
la baisse du taux d'infection ainsi que d'autres
critères y compris une baisse soutenue et fiable
du taux de mortalité, les tests de dépistage et la
capacité des soins intensifs.
Au Royaume-Uni du moins, ces plans sont en cours
malgré un manque de confiance dans les efforts du
gouvernement pour tenter de contenir la pandémie
et le danger réel d'une recrudescence des
infections qui pourrait en résulter.
En Italie, en vertu d'un nouveau décret approuvé
le 16 mai, les voyages interrégionaux et à
l'étranger seront autorisés à nouveau dès le 3
juin, à l'exception de la Cité du Vatican et de
San Marino, mesure visant à redémarrer l'industrie
du tourisme. Le moment choisi vise à éviter le
nombre élevé de voyages à l'occasion du congé du
Jour de la République le 2 juin.
En Allemagne, les citoyens de l'Union européenne
dont les pays font partie de l'entente de Schengen
sur les zones de voyages et du Royaume-Uni seront
bientôt libres d'entrer au pays si la pandémie
demeure contrôlée, selon le Deutsche Welle
du 15 mai. De leur côté, les citoyens allemands
pourront rendre visite plus facilement aux pays
avoisinants alors que l'Allemagne se prépare à
rouvrir ses frontières dans les jours et les
semaines qui suivent, « confiante » qu'elle a «
réussi à contenir la pandémie », a dit le
ministère de l'Intérieur le 15 mai. Précédemment,
tout mouvement était limité aux voyages dits
essentiels et à leur arrivée ou à leur départ de
l'Allemagne les voyageurs devaient se placer en
quarantaine pendant 14 jours, ce qui ne sera
recommandé qu'aux personnes arrivant de pays ayant
un taux élevé d'infections.
En France, le gouvernement a produit une carte
multicolore du pays, où celui-ci est divisé en
zones vertes et en zones rouges. La carte comprend
le taux d'infections au cours des sept derniers
jours, la disponibilité des lits de soins de soins
intensifs et la capacité de faire des tests. Le 11
mai, les mesures de confinement ont été allégées
davantage dans les zones vertes que dans les
rouges pour l'instant, selon la BBC. D'abord, les
écoles primaires et la plupart des entreprises
seront autorisées à rouvrir dans les deux zones.
Les cafés, restaurants, écoles secondaires, parcs
publics et jardins pourront rouvrir en juin dans
les zones vertes, selon les taux d'infections. À
Paris et dans les quatre régions voisines —
l'Île-de-France, Hauts-de-France, Grand Est
Bourgogne-Franche-Comte — qui font partie de la
zone rouge, les parcs publics et les jardins
resteront fermés. Le port du masque est
obligatoire dans le transport en commun, qui sera
désinfecté quotidiennement, et les magasins seront
en droit de demander aux clients de les porter.
Les protocoles de distanciation physiques seront
aussi de rigueur. Partout, les gens (à l'exception
de l'île française de l'océan Indien, Mayotte)
pourront retourner au travail et quitter la maison
sans télécharger un permis. Des caméras de
vidéosurveillance contrôleront le nombre de
personnes qui portent des masques et veilleront à
ce qu'ils respectent une distanciation d'au moins
un mètre.
En Espagne, la moitié du pays est passé « à
l'étape un d'un plan en quatre étapes d'allègement
des restrictions liées au confinement d'ici
juillet », selon le Guardian. « Les
hôteliers peuvent rouvrir leurs propriétés — à
l'exception des aires communes — et les bars et
restaurants peuvent ouvrir avec un nombre limité
de places à l'extérieur. Madrid, Malaga, Granada,
Barcelone et des sections de Valencia sont parmi
les provinces et municipalités qui n'ont pas
encore le feu vert pour aller de l'avant.
« En Espagne, le tourisme est le troisième plus
important contributeur à l'économie, soit 12,3 %
du PIB du pays, et il y a de la pression pour que
les hôtels rouvrent, malgré le fait que jusqu'en
juillet personne ne sera autorisé à voyager entre
les provinces. Et d'ici à ce que les frontières
rouvrent, que les lignes aériennes reprennent
leurs activités et que la quarantaine de 14 jours
soit levée, il n'y aura pas de touristes
étrangers.
« Entretemps, afin d'assurer la sécurité
hygiénique et de restaurer la confiance, des
directives de santé et de sécurité ont été fixées
par le gouvernement pour chaque secteur de
l'industrie du tourisme, ce qui veut dire que les
hôtels devront faire nettoyer et désinfecter les
lieux plusieurs fois par jour par un personnel
portant l'ÉPI, et apporter des changements aux
services offerts aux clients, tels que
l'interdiction des buffets. »
Turquie : 146 457 (36 269 actifs ; 106 133
rétablis ; 4 055 décès) et 1 739 cas par million ;
48 décès par million
- 9 mai : 135 569 (45 484 actifs ; 86 396 rétablis
; 3 689 décès) et 1 607 cas par million ; 44 décès
par million
Kazakhstan : 5 850 (3 109 actifs ; 2 707
rétablis ; 34 décès) et 312 cas par million ; 2
décès par million
- 9 mai : 4 834 (3 172 actifs ; 1 631 rétablis ;
31 décès) et 257 cas par million ; 2 décès par
million
Arménie : 4 283 (2 437 actifs ; 1 791
rétablis ; 55 décès) et 1 446 cas par million ; 9
décès par million
- 9 mai : 3 029 (1 768 actifs ; 1 218 rétablis ;
43 décès) et 1 022 cas par million ; 15 décès par
million
Azerbaïdjan : 2 980 (1 058 actifs ; 1 886
rétablis ; 36 décès) et 294 cas par million ; 4
décès par million
- 9 mai : 2 422 (771 actifs ; 1 620 rétablis ; 31
décès)
Depuis le 3 mai, la Russie a eu environ 10 000
nouveaux cas ou plus par jour. Le taux quotidien
de décès continue d'augmenter, avec un record
absolu atteint le 15 mai avec 113 cas. Néanmoins,
le 11 mai, le président russe Vladimir Poutine a
annoncé que les mesures prises jusqu'à présent
avaient créé une situation où un assouplissement
progressif des mesures de lutte contre les
coronavirus pourrait commencer le 12 mai, a
rapporté Reuters. Le président Poutine « a
souligné que la levée des restrictions serait
progressive et que les régions individuelles du
plus grand pays du monde devraient adapter leur
approche aux différentes conditions locales.
Moscou, par exemple, a déclaré qu'il maintiendrait
ses propres mesures de confinement jusqu'au 31
mai.
« Les événements publics de masse seraient
toujours interdits, a déclaré Poutine, et les
Russes âgés de 65 ans ou plus sont invités à
rester chez eux, même si certains secteurs de
l'économie meurtrie tels que la construction et
l'agriculture sont autorisés à reprendre les
travaux. »
Les décès en Russie dus à la COVID-19 sont
relativement faibles, ce que les responsables
russes attribuent au niveau élevé de tests, soit 6
413 948 au 16 mai, le nombre le plus élevé au
monde et plus du double du nombre réalisé par
l'Allemagne, 3 147 771, qui a le second nombre le
plus élevé.
En Asie occidentale le 16 mai :
Iran : 118 392 (18 308 actifs ; 93 147
rétablis ; 6 937 décès) et 1 412 cas par million ;
83 décès par million
- 9 mai : 104 691 (14 313 actifs ; 83 837 rétablis
; 6 541 décès) et 1 246 cas par million ; 78 décès
par million
Arabie saoudite : 52 016 (28 048 actifs ;
23 666 rétablis ; 302 décès) et 1 497 cas par
million ; 9 décès par million
- 9 mai : 35 432 (26 083 actifs ; 9 120 rétablis ;
229 décès) et 1 018 cas par million ; 7 décès par
million
Qatar : 30 972 (27 169 actifs ; 3 788
rétablis ; 15 décès) et 10 774 cas par million ; 5
décès par million
- 9 mai : 20 201 (17 819 actifs ; 2 370 rétablis ;
12 décès) et 7 012 cas par million ; 4 décès par
million
Émirats arabes unis : 21 831 (14 293 actifs
; 7 328 rétablis ; 210 décès) et 2 211 cas par
million ; 21 décès par million
- 9 mai : 16 793 (12 782 actifs ; 3 837 rétablis ;
174 décès) et 1 698 cas par million ; 18 décès par
million
Israël : 16 606 (3 519 actifs ; 12 820
rétablis ; 267 décès) et 1 922 cas par million ;
31 décès par million
- 9 mai : 16 436 (4 962 actifs ; 11 229 rétablis ;
245 décès) et 1 899 cas par million ; 28 décès par
million
En Iran, après une période de réduction constante
du taux de nouveaux cas quotidiens de moins de 3
000 à moins de 1 000 entre le 30 mars et le 2 mai,
le nombre de nouveaux cas a commencé à augmenter,
allant jusqu'à 2 000 nouveaux cas par jour. Les
restrictions du confinement — la fermeture des
établissements d'enseignement et l'interdiction de
rassemblements culturels, religieux et sportifs —
ont été allégées progressivement depuis le 11
avril, avec en premier lieu la réouverture des
entreprises à « faible risque ». Au cours de la
semaine dernière, l'Iran a rouvert toutes ses
mosquées partout au pays, et les écoles dans les
régions à « faible risque » se préparent à rouvrir
le 16 mai, selon l'agence Anadolu.
En Irak, la destruction engendrée par
l'intervention impérialiste dirigée par les
États-Unis a fait en sorte que « 70 % de
l'infrastructure en santé a été détruite. Les
hôpitaux sont pris d'assaut par les victimes de la
pandémie pendant qu'un État miné par deux
décennies de conflits est à nouveau à un point de
rupture », selon un article publié le 11 mai sur
le site web Jacobin. Selon l'article, « la
crise de santé actuelle arrive alors que l'Irak
est en proie à l'un des moments les plus
difficiles depuis le début de l'occupation ». Il
souligne : « Au même moment, l'administration
Trump a adopté une stratégie plus agressive envers
l'Irak, en même temps que les relations entre les
États-Unis et l'Iran se détérioraient davantage et
que les attaques américaines et israéliennes se
sont intensifiées contre les Forces de
mobilisation populaire alignées avec Téhéran. Le
point de non-retour a été atteint le 3 janvier de
cette année lorsqu'une frappe a tué Qassim
Soleimani, le commandant des Forces d'al-Quds, et
Abu Mahdi al-Mohandis, le commandant adjoint des
Forces de mobilisation populaire, considéré par un
grand nombre d'Irakiens comme le ‘héros de la
victoire contre Daesh [IS]. [...]
« Le meurtre d'al-Mohandis en particulier a été
considéré par les Irakiens de tous les horizons
politiques comme une grave attaque contre la
souveraineté du pays. Le 5 janvier, le Parlement
irakien a adopté une résolution appelant à la fin
de la présence de troupes étrangères dans le pays,
alors que des millions de personnes sont
descendues dans la rue pour dénoncer l'assassinat
de Soleimani et d'al-Mohandis. Muqtada al-Sadr a
ordonné à ses partisans de quitter les
manifestations antigouvernementales et de
rejoindre les cortèges funèbres et, pour sa part,
a exigé le retrait des troupes américaines d'Irak.
Menacé, le président Trump a déclaré :
« ‘S'ils nous demandent de partir, si nous ne le
faisons pas sur une base très amicale, nous leur
imposerons des sanctions comme ils n'en ont jamais
vues auparavant. En comparaison, les sanctions
iraniennes auront l'air de rien.'
« À la mi-janvier, Washington est allé jusqu'à
menacer de restreindre l'accès de l'Irak à ses
propres réserves bancaires, détenues à New York -
le symbole ultime de la subordination de Bagdad.
« C'est dans ce contexte que l'épidémie du
coronavirus a été déclarée à la fin de février. Le
ministre de la Santé a exigé immédiatement 5
milliards de dollars et 150 milliards de dollars
supplémentaires pour acheter des tests de
dépistage et d'autres équipements médicaux. Mais
le gouvernement n'a pas été en mesure de répondre
pleinement puisqu'un nouveau budget n'a pas encore
été voté par le Parlement.
« Les mesures de confinement ont aggravé la crise
économique et la dépendance de l'Irak à l'égard du
pétrole - 85 % du budget de l'État provient des
recettes pétrochimiques - ce qui signifie que
‘l'Irak a perdu la moitié de ses revenus
financiers' au cours de la dernière période, comme
l'a indiqué un responsable gouvernemental. On
compte 1 928 personnes en Irak qui ont été
infectées (contre 717 au Liban et 501 en Palestine
; nous n'avons pas de statistiques fiables pour la
Syrie et le Yémen). Si ce nombre semble faible par
rapport à l'hécatombe de l'Occident, la
catastrophe peut être non moins grave, compte tenu
de l'état des services de santé. [...]
« Le secteur de la santé ne reçoit que 2,5 % du
budget national. Les guerres successives ont ruiné
ce qui était, dans les années 1990, l'un des
systèmes de soins de santé les plus développés de
la région. Selon un rapport de l'UNICEF, 97 % des
zones urbaines et 71 % de la population rurale ont
eu accès aux soins médicaux en 1990, grâce à une
profession médicale bien établie et au fait que
les soins eux-mêmes étaient gratuits. Mais selon
l'ONU, environ 20 000 médecins irakiens ont quitté
le pays depuis 2003.
« En tant que deuxième plus grand exportateur de
pétrole au monde, l'État n'est pas en mesure
aujourd'hui de procéder à des tests de dépistage
généraux. À Mossoul, deuxième ville du pays, neuf
des treize hôpitaux dont dépendait la ville ont
été détruits pendant la guerre contre Daesh. La
majeure partie de la ville n'a pas accès à l'eau
ni aux services de base. Selon Médecins Sans
Frontières, il n'y a même pas 1 000 lits pour 1,8
million d'habitants, 70 % de l'ensemble des
installations médicales étant détruites. À Sadr
City, il n'y a que quatre hôpitaux pour 3,5
millions d'habitants et un manque chronique de
personnel médical.
« La crise économique du pays a amené plusieurs
milliers de manifestants dans les rues jusqu'à la
fin de 2019 ; la crise sanitaire ne fera
qu'exacerber les conditions de vie précaires de la
population.
« Selon l'ONU, 4 millions d'Irakiens survivent
grâce à l'aide internationale qui, puisque la
crise est mondiale, pourrait elle-même
s'effondrer. Il y a toujours 1,4 million de
personnes déplacées dans le pays, dont 200 000
vivent dans des camps.
« Et, alors que l'État envisage de réduire les
salaires des fonctionnaires de l'État (soit 30 %
de la population active), un grand nombre de
personnes en raison du confinement ont déjà perdu
leurs moyens de subsistance, les deux tiers de la
population active travaillant dans le secteur
informel. »
En Asie du Sud-Est le 16 mai :
Singapour : 27 356 (20 087 actifs ; 7 248
rétablis ; 21 décès) et 4 681 cas par million ; 4
décès par million
- 9 mai : 21 707 (19 647 actifs ; 2 040 rétablis ;
20 décès) et 3 710 cas par million ; 3 décès par
million
Indonésie : 17 025 (12 025 actifs ; 3 911
rétablis ; 1 089 décès) et 62 cas par million ; 4
décès par million
- 9 mai : 13 112 (9 675 actifs ; 2 494 rétablis ;
943 décès) et 48 cas par million ; 3 décès par
million
Philippines : 12 305 (8 927 actifs ; 2 561
rétablis ; 817 décès) et 112 cas par million ; 7
décès par million
- 9 mai : 10 463 (8 033 actifs ; 1 734 rétablis ;
696 décès) et 95 cas par million ; 6 décès par
million
Malaisie : 6 872 (1 247 actifs ; 5 512
rétablis ; 113 décès) et 213 cas par million ; 3
décès par million
- 9 mai : 6 535 (1 564 actifs ; 4 864 rétablis ;
107 décès) et 202 cas par million ; 3 décès par
million
Thaïlande : 3 025 (114 actifs ; 2 855
rétablis ; 56 décès) et 43 cas par million ; 0,8
décès par million
- 9 mai : 3 000 (161 actifs ; 2 784 rétablis ; 55
décès) et 43 cas par million ; 0,8 décès par
million
En Asie de l'Est le 16 mai :
Chine : 82 941 (89 actifs ; 78 219 rétablis
; 4 633 décès) et 58 cas par million ; 3 décès par
million
- 9 mai : 82 886 (260 actifs ; 77 993 rétablis ; 4
633 décès) et 58 cas par million ; 3 décès par
million
Japon : 16 203 (5 152 actifs ; 10 338
rétablis ; 713 décès) et 128 cas par million ; 6
décès par million
- 9 mai : 15 575 (9 839 actifs ; 5 146 rétablis ;
590 décès) et 123 cas par million ; 5 décès par
million
Corée du Sud : 11 037 (924 actifs ; 9 851
rétablis ; 262 décès) et 215 cas par million ; 5
décès par million
- 9 mai : 10 822 (1 082 actifs ; 9 484 rétablis ;
256 décès) et 211 cas par million ; 5 décès par
million
Taïwan : 440 (44 actifs ; 389 rétablis ; 7
décès) 18 cas par million ; 0,3 décès par million
- 9 mai : 440 (79 actifs ; 355 rétablis ; 6 décès)
et 18 cas par million ; 0,3 décès par million
La Chine et la Corée ont maîtrisé la pandémie,
mais l'assouplissement récent des restrictions
pandémiques dans ces pays a entraîné de petites
résurgences d'infections à la COVID-19 dans les
deux pays au cours de la semaine dernière.
Cependant, la situation globale signifie que les
deux pays peuvent mettre tout leur poids dans les
efforts pour éradiquer ces épidémies. Par exemple,
à Wuhan, en Chine, les autorités ont annoncé la
semaine dernière qu'un programme visant à tester
les 11 millions d'habitants de la ville serait
entrepris pour empêcher toute nouvelle résurgence.
En Amérique du Nord le 16 mai :
États-Unis : 1 484 287 (1 068 029 actifs ;
327 751 rétablis ; 88 507 décès) et 4 488 cas par
million ; 268 décès par million
- 9 mai 1 318 686 (1 018 180 actifs ; 222 008
rétablis ; 78 498 décès) et 3 984 cas par million
; 237 décès par million
Canada : 74 613 (32 156 actifs ; 36 895
rétablis ; 5 562 décès) et 1 979 cas par million ;
148 décès par million
- 9 mai : 66 326 (31 811 actifs ; 29 948 rétablis
; 4 567 décès) et 1 757 cas par million ; 121
décès par million
Mexique : 45 032 (9 814 actifs ; 30 451
rétablis ; 4 767 décès) et 350 cas par million ;
37 décès par million
- 9 mai : 29 616 (8 874 actifs ; 17 781 rétablis ;
2 961 décès) et 230 cas par million ; 23 décès par
million
L'ensemble de la crise politique aux États-Unis,
combinée à une pandémie, continue d'illustrer la
nécessité de renouveau politique en profondeur, où
les travailleurs peuvent exercer un contrôle sur
les questions qui les concernent, notamment en
établissant une nouvelle direction pour l'économie
centrée sur l'humain. Bien que l'ensemble de la
situation aux États-Unis ne soit pas sous
contrôle, divers États ont commencé à lever les
restrictions de confinement, ce qui a entraîné de
nouvelles éclosions de la COVID-19.
La semaine dernière, il est ressorti qu'en
janvier, un fabricant américain de masques au
Texas, qui avait la capacité de fabriquer 1,7
million de masques N95 par semaine, a finalement
refusé son offre de redémarrer les lignes de
production rejetée par le gouvernement. Peu de
temps après, les pénuries de masques se sont
multipliées et le gouvernement fédéral a acheté
des masques à l'étranger à des prix très élevés et
des contrats d'achat ont été attribués à des
fournisseurs non qualifiés. Aux États-Unis, la
production nationale de masques n'a toujours pas
redémarré et des masques sont importés, y compris
de Chine, un pays que l'administration Trump
cherche toujours à démoniser. Pendant ce temps,
bien que le transport aérien soit pratiquement
arrêté, l'Autorité de la sécurité dans les
transports a accumulé plus de 1,3 million de
masques N95, au lieu de les donner aux hôpitaux,
comme l'a indiqué le département de la Sécurité
intérieure des États-Unis.
Alors que les cercles dirigeants aux États-Unis
ont mis en place des plans de sauvetage des riches
pour les sociétés privées, le US Postal Service
(USPS), une institution publique particulièrement
cruciale pendant la pandémie, s'est vu refuser le
financement dont il a besoin pendant cette période
de crise. Le syndicat des travailleurs des postes
aux États-Unis, l'American Postal Workers Union
(AWPU) a lancé une campagne appelant le
gouvernement à soutenir l'USPS, déclarant :
« Les travailleurs des postes s'assurent de la
circulation des colis dans notre pays et que
l'économie américaine travaille pour nous en cette
période de crise - acheminant les ordonnances aux
personnes qui s'isolent, rendant le commerce
électronique possible et gardant les familles
branchées. C'est le système de distribution
d'urgence lorsque notre pays est en crise.
« Mais en cette période sans précédent, ce travail
est menacé. Le confinement imposé par le
coronavirus est en train de faire chuter les
revenus postaux tout en augmentant les coûts. Le
service postal pourrait manquer d'argent d'ici la
fin de l'été et l'administration Trump essaie de
tirer parti de la crise pour sacrifier notre
service postal public à l'autel du profit privé.
« La perte de l'USPS briserait notre réponse à la
pandémie du coronavirus, frapperait des
entreprises déjà affaiblies et ravagerait les
communautés. Notre service postal public a besoin
de tous les dirigeants américains - démocrates et
républicains - pour fournir un soutien financier
urgent et continu de la part du gouvernement
fédéral durant cette crise économique et
sanitaire. »
Malgré l'énorme valeur créée par l'USPS, un
article du 14 avril dans le New York Magazine
explique que « l'USPS n'est pas financé par des
crédits du Congrès. Au contraire, depuis les
années 1970, le Congrès a demandé au service
postal de simultanément :
« - financer ses propres opérations, comme s'il
s'agissait d'une entreprise.
« - fournir un service de courrier dans toutes les
régions du pays - et facturer aux Américains les
mêmes tarifs postaux (abordables), peu importe où
ils vivent, même si ces Américains résident dans
l'arrière-pays rural que les transporteurs privés
ignorent car ils ne peuvent pas être desservis de
manière rentable.
« Ce double mandat a toujours été un défi. Mais
comme la croissance de l'internet a réduit la
demande de courrier postal, il est devenu presque
impossible pour l'USPS de répondre à ces deux
exigences sans supprimer les emplois et la
rémunération des employés. Et, en 2006, un Congrès
républicain a délibérément rendu la situation
difficile pour l'USPS en l'obligeant (inutilement)
à payer pour des décennies d'avance tous les
pensions et les coûts de santé de ses employés.
Tout cela a rendu le service postal techniquement
insolvable avant que la COVID-19 ne se fasse
sentir sa présence aux États-Unis. Maintenant que
la crise a réduit considérablement l'ensemble du
volume de courrier aux États-Unis, les revenus de
l'USPS sont en chute libre. Selon la maître de
poste en chef, Megan Brennan, USPS subira 22
milliards de dollars de nouvelles pertes au cours
des 18 prochains mois. »
En Amérique centrale et dans les Caraïbes le 16
mai :
République dominicaine : 11 739 (7 758
actifs ; 3 557 rétablis ; 424 décès) et 1 084 cas
par million ; 39 décès par million
- 9 mai : 9 376 (6 710 actifs ; 2 286 rétablis ;
380 décès) et 864 cas par million ; 35 et décès
par million
Panama : 9 268 (2 922 actifs ; 6 080
rétablis ; 266 actifs) et 2 152 cas par million ;
62 décès par million
- 9 mai : 7 868 (6 757 actifs ; 886 rétablis ; 225
décès) et 1 824 cas par million ; 52 décès par
million
Honduras : 2 460 (2 062 actifs ; 264
rétablis ; 134 décès) et 249 cas par million ; 14
décès par million
- 9 mai : 1 685 (1 426 actifs ; 154 rétablis ; 105
décès) et 170 cas par million ; 11 décès par
million
Cuba : 1 840 (336 actifs ; 1 425 rétablis ;
79 décès) et 162 cas par million ; 7 décès par
million
- 9 mai : 1 741 (589 actifs ; 1 078 rétablis ; 74
décès) et 154 cas par million ; 7 décès par
million
Guatemala : 1 643 (1 478 actifs ; 135
rétablis ; 30 décès) et 92 cas par million ; 2
décès par million
- 9 mai : 832 (719 actifs ; 90 rétablis ; 23
décès) et 46 cas par million ; 1 décès par million
En Amérique du Sud le 16 mai :
Brésil : 220 291 (120 359 actifs ; 84 970
rétablis ; 14 962 décès) et 1 037 cas par million
; 70 décès par million
- 9 mai : 145 328 (80 081 actifs ; 55 350 rétablis
; 9 897 décès) et 684 cas par million ; 47 décès
par million
Pérou : 84 495 (54 956 actifs ; 27 147
rétablis ; 2 392 décès) et 2 567 cas par million ;
73 décès par million
- 9 mai : 61 847 (41 121 actifs ; 19 012 rétablis
; 1 714 décès) et 1 876 cas par million ; 52 décès
par million
Chili : 39 542 (22 534 actifs ; 16 614
rétablis ; 394 décès) et 2 071 cas par million ;
21 décès par million
- 9 mai : 25 972 (13 518 actifs ; 12 160 rétablis
; 294 décès) et 1 359 cas par million ; 15 décès
par million
Équateur : 31 467 (25 440 actifs ; 3 433
rétablis ; 2 594 décès) et 1 787 cas par million ;
147
- 9 mai : 30 298 (25 211 actifs ; 3 433 rétablis ;
1 654 décès) et 1 717 cas par million ; 94 décès
par million
Colombie : 14 216 (10 210 actifs ; 3 460
rétablis ; 546 décès) et 280 cas par million ; 11
décès par million
- 9 mai : 9 456 (6 749 actifs ; 2 300 rétablis ;
407 décès) et 186 cas par million ; 8 décès par
million
Le taux actuel de nouveaux cas quotidiens au
Brésil a atteint plus de 15 000 le 16 mai. Si cela
continue sans relâche, le pays aura probablement
le troisième plus grand nombre de cas dans le
monde d'ici la semaine prochaine. Reuters a
rapporté le 15 mai que « le ministre brésilien de
la Santé, Nelson Teich, avait remis sa démission
vendredi [15 mai] après moins d'un mois à ce
poste, ajoutant à la tourmente autour de la
gestion par le gouvernement du nouveau coronavirus
alors que le pays devenait un point chaud mondial
de la pandémie.
« Teich, qui n'était pas d'accord avec le
président de droite Jair Bolsonaro, a présenté sa
démission et tiendra une conférence de presse plus
tard [le 15 mai], a indiqué son bureau. Bolsonaro
a fait pression ces derniers jours pour une
utilisation plus large de l'hydroxychlorlorine
comme traitement de la COVID-19, auquel Teich a
résisté.
« Ils sont également en désaccord sur le rythme de
la réouverture de l'économie. La semaine dernière,
le ministre a déclaré qu'il n'avait pas été
consulté avant que Bolsonaro n'ait publié un
décret autorisant les centres de conditionnement
physique, les salons de beauté et les coiffeurs à
ouvrir leurs portes.
« Teich est le deuxième ministre de la Santé à
démissionner au milieu de la pandémie du
coronavirus au Brésil. À la mi-avril, il a
remplacé Nelson Mandetta, qui a également résisté
à une utilisation plus large de
l'hydroxychloroquine et a désapprouvé l'argument
de Bolsonaro pour supprimer les quarantaines et
autres restrictions sur le coronavirus. »
« On ne sait pas exactement qui sera le prochain à
occuper ce poste. »
En Afrique le 16 mai :
Afrique du Sud : 13 524 (7 194 actifs ; 6
083 rétablis ; 247 décès) et 228 cas par million ;
4 décès par million
- 9 mai : 8 895 (5 564 actifs ; 3 153 rétablis ;
178 décès) et 150 cas par million ; 3 décès par
million
Égypte : 11 228 (7 837 actifs ; 2 799
rétablis ; 592 décès) et 110 cas par million ; 6
décès par million
- 9 mai : 8 476 (6 028 actifs ; 1 945 rétablis ;
503 décès) et 83 cas par million ; 5 décès par
million
Maroc : 6 681 (3 014 actifs ; 3 475
rétablis ; 192 décès) et 181 cas par million ; 5
décès par million
- 9 mai : 5 711 (3 201 actifs ; 2 324 rétablis ;
186 décès) et 155 cas par million ; 5 décès par
million
Algérie : 6 629 (2 822 actifs ; 3 271
rétablis ; 536 décès) et 152 cas par million ; 12
décès par million
- 9 mai : 5 369 (2 414 actifs ; 2 467 rétablis ;
488 décès) et 122 cas par million ; 11 décès par
million
Ghana : 5 638 (4 150 actifs ; 1 460
rétablis ; 28 décès) et 182 cas par million ; 0,9
décès par million
- 9 mai : 4 012 (3 671 actifs ; 323 rétablis ; 18
décès) et 129 cas par million ; 0,6 décès par
million
Dans l'ensemble, le nombre total de cas sur le
continent africain le 16 mai est de 80 171, contre
58 528 le 9 mai.
La misérable inhumanité des impérialistes
américains continue d'être pleinement visible en
Somalie, où « au cours des quatre premiers mois de
cette année, le commandement africain de l'armée
américaine a effectué plus de frappes aériennes en
Somalie que pendant les huit années de mandat de
Barack Obama », a rapporté Nick Turse dans The
Intercept, le 22 avril. L'auteur continue :
« L'escalade massive de la guerre non déclarée des
États-Unis en Somalie survient alors que le
secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a
demandé à plusieurs reprises un cessez-le-feu
mondial au milieu de la pandémie de la COVID-19.
'Il ne devrait y avoir qu'un seul combat dans
notre monde aujourd'hui, notre bataille commune
contre la COVID- 19', a-t-il réitéré le 3 avril.
‘Nous devons mobiliser chaque once d'énergie pour
la vaincre.' »
« Le même jour, AFRICOM [le commandement africain
de l'armée américaine] a mené une 'frappe aérienne
ciblant des terroristes d'al-Shabaab dans les
environs de Bush Madina, en Somalie », selon un
communiqué de presse. Les États-Unis ont affirmé
que cinq membres d'al-Shabab avaient été tués
durant la frappe aérienne.
« Depuis le début de l'année, AFRICOM a annoncé 39
frappes aériennes en Somalie. Le commandement a
annoncé un total de 36 de ces attaques de 2009 à
2017, sous Obama, avec un pic en 2016 avec 19
frappes aériennes déclarées. L'année dernière,
sous le président Donald Trump, les États-Unis ont
mené 63 attaques aériennes en Somalie, le plus
grand nombre jamais enregistré en une seule année.
[...]
« ‘La fréquence élevée des opérations aériennes et
terrestres américaines en Somalie semble être axée
sur le soutien aux efforts des forces
gouvernementales somaliennes et de ses alliés [de
la Mission de l'Union africaine en Somalie] pour
déloger le groupe terroriste de ses bastions », a
déclaré Chris Woods, le directeur. d'Airwars, un
groupe de surveillance des frappes aériennes basé
au Royaume-Uni. « Il existe également un nombre
important de frappes visant des dirigeants au sein
du groupe terroriste. »
« Le pic des frappes aériennes américaines
survient alors que le nombre de cas de la COVID-19
en Somalie augmente de la même manière. Le 8
avril, 21 cas confirmés du nouveau coronavirus ont
été signalés en Somalie. [Au 16 mai, il y avait 1
284 cas au total (1 096 actifs ; 135 rétablis ; 53
décès) - note du LML] La plupart des personnes
infectées n'ont pas d'antécédents de voyage à
l'étranger, ce qui indique une transmission locale
de la maladie et des perspectives inquiétantes
pour l'avenir - en particulier parmi les
nombreuses personnes déplacées à l'intérieur du
pays, ou PDI, qui ont perdu leurs maisons à cause
du conflit en cours entre al-Shabab et le
gouvernement fédéral de la Somalie, qui est appuyé
par les États-Unis.
« 'Il y a un risque accru que des cas ne soient
pas détectés ou non diagnostiqués si la
transmission communautaire commence et se
généralise', lit-on dans un rapport du 20 avril du
Bureau de la coordination des affaires
humanitaires des Nations unies. 'L'impact sur les
2,6 millions [de personnes déplacées] qui vivent
dans plus de 2 000 agglomérations surpeuplées avec
un accès limité aux services de santé et d'eau,
d'assainissement et d'hygiène serait
catastrophique.'
« Alors que des rapports circulent sur d'éventuels
désengagements militaires américains et même des
fermetures de bases en Afrique, le nombre
d'avant-postes américains en Somalie est important
et prêt à augmenter. Il y a cinq bases américaines
en Somalie - la deuxième en importance sur le
continent après le Niger. - selon les anciens
documents secrets de planification 2019 d'AFRICOM
révélés par The Intercept plus tôt cette
année. »
En Océanie le 16 mai :
Australie : 7 036 (576 actifs ; 6 362
rétablis ; 98 décès) et 276 cas par million ; 4
décès par million
- 9 mai : 6 914 (738 actifs ; 6 079 rétablis ; 97
décès) et 271 cas par million ; 4 décès par
million
Nouvelle-Zélande : 1 498 (49 actifs ; 1 428
rétablis ; 21 décès) et 311 cas par million ; 4
décès par million
- 9 mai : 1 490 (122 actifs ; 1 347 rétablis ; 21
décès) et 309 cas par million ; 4 décès par
million
Guam : 149 (5 décès)
- 9 mai : 142 (5 décès)
Polynésie française : 60 (1 actif ; 59
rétablis) et 214 cas par million
- 9 mai : 60 (4 actifs ; 56 rétablis) et 214 cas
par million
Nouvelle-Calédonie : 18 (tous rétablis)
- 9 mai : 18 (1 actif ; 17 rétablis)
(Sources : les agences de
presse, BBC, Euractive, Deutsche Welle,
Guardian, The Intercept, Jacobin)
52e anniversaire de la
réorganisation des Internationalistes
Le 7 mai 2020 était le 52e
anniversaire de la réorganisation des
Internationalistes en une organisation
marxiste-léniniste de jeunes et d'étudiants. Les
Internationalistes, précurseurs du Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont été
fondés le 13 mars 1963 à Vancouver. La
réorganisation des Internationalistes sous la
direction de leur fondateur, le camarade Hardial
Bains, qui s'est faite à Montréal du 7
au 25 mai 1968, a été un événement
d'importance historique dans la vie politique du
Canada. Elle marquait un important jalon vers la
création du PCC(M-L) en tant que parti de la
classe ouvrière canadienne, un parti
révolutionnaire capable de, et qui se consacre à,
donner aux luttes de la classe ouvrière et du
peuple la conscience et l'organisation dont ils
ont besoin pour remporter la victoire.
Hardial Bains,
fondateur et dirigeant du PCC(M-L)
|
L'oeuvre des Internationalistes sous la direction
du camarade Bains a résolu la question cruciale de
« qui décide ? » telle qu'appliquée à
l'organisation politique de la classe ouvrière et
à son rôle dirigeant dans la société et le
problème du rôle indispensable de la conscience et
de l'organisation dans la mobilisation du peuple
dans la recherche de solutions aux problèmes
centraux de la société. Dans un article intitulé «
Une attention de premier ordre au besoin de
conscience et d'organisation du peuple », le
camarade Bains explique l'héritage vivant laissé
par les Internationalistes :
« En s'attaquant aux problèmes de la conscience
et de l'organisation, les Internationalistes ont
entre autres adopté le principe de travail
collectif et responsabilité individuelle, le
principe selon lequel chaque membre a le devoir
non seulement d'appliquer les décisions prises
collectivement mais aussi de participer aux prises
de décisions. La participation aux prises de
décisions est ainsi considérée non seulement comme
un droit mais aussi comme un devoir. Cela place
l'individu au centre de tous les développements et
fait de l'organisation le moyen de les réaliser,
établissant de ce fait un rapport dialectique
entre l'individu et le collectif, entre la forme
et le contenu.
« [...] C'était une rupture historique avec
l'établissement d'organisations sur la base des
vieilles définitions, partant cette fois de
définitions actuelles et modernes. Il devenait
évident que les Internationalistes ne pouvaient
progresser en tant qu'organisation politique que
sur la base de l'unité politique et de
l'initiative politique, comme cela s'est manifesté
concrètement avec leur ligne d'action avec analyse
et à la défense des objectifs immédiats et
stratégiques. Ces objectifs étaient fixés en
fonction des exigences des conditions d'alors, en
fonction de l'harmonisation de l'intérêt général
de la société avec les intérêts du collectif et de
l'individu, attribuant le rôle déterminant aux
masses. [...]
« [Les
internationalistes] ont établi un cadre de travail
qui permettait l'épanouissement les paroles et les
actes de chacun dans la réalisation des tâches
établies en fonction des conditions données. Cela
voulait dire qu'il fallait constamment mobiliser
dans les prises de décisions tous celles et ceux
qui poursuivaient les mêmes objectifs. Ils ont
ainsi établi une façon moderne de faire les choses
qui liait l'organisation au contenu, les paroles
aux actes, l'individu à la responsabilité de
s'assurer que rien ne passe sans être scruté au
peigne par lui. Une organisation
marxiste-léniniste véritablement révolutionnaire
était créée par celles et ceux qui ne voulaient
rien d'autre que la victoire de la classe ouvrière
dans sa marche historique vers l'émancipation. Il
s'est produit un changement qualitatif sur les
plans de la conscience et de l'organisation, un
changement répondant aux conditions concrètes et
digne de membres d'une organisation d'avant-garde
de la classe ouvrière.
« Les Internationalistes ont créé une autre forme
concourant à l'objectif d'apporter conscience et
organisation à la classe ouvrière, la forme de la
démocratie de masse, que nous appelons aujourd'hui
mobilisation politique maximum. C'est la méthode
consistant à rechercher les opinions des masses
dans le cours du travail comme responsabilité
obligatoire envers l'activisme des masses. C'était
la seule base solide pour réaliser toute tâche
fixée pour la période. Le formalisme bourgeois, la
méthode consistant à dépenser des millions de
dollars en utilisant les moyens techniques les
plus modernes pour semer la confusion, les
rumeurs, les attaques personnelles, etc., était
remplacé par un travail pour entraîner le peuple
dans la discussion. Il fallait constamment, sans
relâche et sans exception, poursuivre la
discussion parmi le peuple sur ce qu'il fallait
faire, quand et comment.
« Pour les Internationalistes, le travail et la
mobilisation étaient deux catégories d'un seul
tout interdépendantes l'une de l'autre et de tout
le reste. C'était le même rapport que celui entre
l'action et l'analyse. Le point de départ des
Internationalistes était toujours le travail tel
qu'exigé par les conditions concrètes données.
« En plus de
la méthode de la démocratie de masse, les
Internationalistes menaient un travail de
mobilisation à plusieurs niveaux pour s'assurer
que tous les problèmes à l'intérieur et à
l'extérieur de l'organisation soient résolus sur
la base de positions avancées, par la critique et
l'autocritique et en accordant toujours la
première place à l'unité. La lutte n'était jamais
séparée de la tâche constante de renforcer l'unité
ni de la réalisation des objectifs immédiats fixés
en fonction des conditions données ou de
l'objectif stratégique. La lutte occupait la
première place. Cela voulait dire mettre toute la
conscience et l'organisation au service de la
lutte de classe comme seul véritable moteur du
développement dans la société. Comment mener la
lutte de classe, contre qui et quand était pour
les Internationalistes les questions les plus
importantes. Ils s'y attaquaient avec tout le
sérieux et toute l'ardeur exigés. C'est pour cette
raison que tout le monde était appelé à participer
aux prises de décisions non seulement en tant que
droit leur appartenant mais aussi en tant que
devoir envers l'organisation. [...]
« Enfin, les Internationalistes ont créé des
forums internes et externes, privés et publics,
pour la mobilisation du peuple. Pour asseoir
l'organisation sur les principes du centralisme
démocratique, ils devaient en tout temps offrir
une ligne dirigeante aux masses pour s'assurer que
leur niveau de conscience et d'organisation ne
soit pas ravalé à celui de la bourgeoisie. [...]
« Après moins de deux ans d'activité politique
vigoureuse sur tous les fronts, de mai 1968 à
mars 1970, les Internationalistes en vinrent
à la conclusion que toutes les conditions
matérielles et techniques étaient prêtes pour la
fondation du Parti communiste. Le travail
théorique et politique et l'organisation
correspondante avaient préparé les conditions
nécessaires à la fondation du PCC(M-L), laquelle
fut proclamée lors d'une réunion publique à
Montréal le 31 mars 1970.
« Cette méthode consistant à engager tout le
monde dans les prises de décisions, qu'on a plus
tard appelée méthode de mobilisation politique
maximum, signifiait que tout le travail devait
toujours être basé sur l'initiative des masses
suivant les conditions données. Pour que la classe
ouvrière puisse diriger tout le peuple dans la
réalisation de sa mission historique de créer une
société nouvelle, il faut reconnaître le droit
mais aussi le devoir du peuple de prendre les
décisions. »
C'est ce qui est révélé plus que jamais par les
conditions de la pandémie du coronavirus.
L'offensive antisociale néolibérale a créé le
chaos pour le peuple mais la classe ouvrière est
une classe avec son propre but et son propre
programme politique, sa conscience et son
organisation. Dans ces conditions, on ne saurait
jamais trop souligner l'importance des principes
pour bâtir et consolider l'organisation élaborés
par le camarade Bains et incarnés dans le travail
du PCC(M-L). Sans eux, il n'est pas possible de
formuler et de réaliser les objectifs prosociaux
de la classe ouvrière et du peuple. Les
Internationalistes ont pu relever les défis de
leur temps en formulant ces principes puis en
s'appuyant sur eux et aujourd'hui les militants du
Parti et la classe ouvrière doivent également
répondre aux besoins de notre époque.
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