Mise à jour sur la COVID-19
L'Organisation mondiale de la santé émet des lignes directrices sur la réouverture
Divers pays ont entamé le processus de «
réouverture » avec la levée de différentes
mesures de confinement et de distanciation sociale
afin de redémarrer diverses activités telles que
les écoles, les événements publics et les
entreprises. Le 12 mai, l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) a publié des lignes
directrices pour guider ce processus dans un
document intitulé « Critères de santé publique
pour ajuster les mesures de santé publique et
sociales dans le contexte de la COVID-19 ».
Ce document fait suite à une précédente directive
publiée le 16 avril intitulée «
Considérations relatives à l'ajustement des
mesures de santé publique et sociales dans le
contexte de la COVID-19 », à l'heure où la
plupart des pays connaissaient une forte
augmentation des cas et des décès.
Les critères publiés le 12 mai sont
regroupés en trois domaines devant être évalués
pour répondre à trois questions principales :
1. Épidémiologie - L'épidémie est-elle
maîtrisée ? (Oui ou non)
2. Système de santé - Le système de santé est-il
en mesure de faire face à une résurgence de cas de
COVID-19 pouvant survenir après l'adaptation de
certaines mesures ? (Oui ou non)
3. Surveillance de la santé publique - Le système
de surveillance de la santé publique est-il en
mesure de détecter et de gérer les cas et leurs
contacts et d'identifier une résurgence de
cas ? (Oui ou non)
L'OMS explique : « Les critères ne sont pas
normatifs et il n'est peut-être pas possible de
satisfaire à certains d'entre eux en raison du
manque de données, par exemple. Dans la mesure du
possible, les pays devraient se concentrer sur les
critères les plus pertinents pour prendre une
décision. Les seuils sont présentés à titre
indicatif et devront peut-être être revus à mesure
que de nouvelles informations sur l'épidémiologie
de la COVID-19 seront disponibles. Il est
recommandé d'évaluer systématiquement les critères
au moins une fois par semaine au niveau
administratif infranational lorsque cela est
possible. »
Concernant le premier critère, l'OMS souligne que
la meilleure indication que l'épidémie est sous
contrôle et en déclin est si le ratio du nombre
effectif de cas secondaires par cas infectieux
dans la population (Rt) est inférieur à un pendant
au moins deux semaines. Elle ajoute que dans les
pays à forte population, le nombre de cas
secondaires par cas infectieux doit être estimé au
niveau régional. L'OMS fournit également d'autres
critères supplémentaires pour évaluer si
l'épidémie est maîtrisée si le taux ci-dessus ne
peut pas être correctement évalué.
En ce qui concerne le deuxième critère, l'OMS
déclare que la mesure clé pour évaluer la capacité
du système de santé à gérer une résurgence est de
savoir si le nombre de nouveaux cas nécessitant
une hospitalisation est inférieur à la capacité
maximale estimée en lits d'hôpitaux et de soins
intensifs (c'est-à-dire que le système de santé
peut faire face à de nouvelles hospitalisations
sans être submergé tout en maintenant la
prestation des services de santé essentiels). Elle
fournit une liste de critères d'évaluation
supplémentaires si le chiffre ci-dessus ne peut
être déterminé.
Le troisième critère concerne la capacité d'un
pays à faire des tests en laboratoire en nombre
suffisant et une stratégie claire de dépistage en
place pour identifier de manière fiable les cas,
et à le faire en temps opportun avec des rapports
quotidiens, ainsi que la capacité d'effectuer le
traçage des contacts.[1]
L'OMS déclare que son document du 12 mai ne
présente que des critères de santé publique, «
tandis que d'autres facteurs critiques, tels que
les facteurs économiques, les facteurs liés à la
sécurité, les droits de l'homme, la sécurité
alimentaire et le sentiment du public, devraient
également être pris en compte ».
Il est essentiel que l'OMS fournisse ces
orientations à un moment où la réouverture des
sociétés se profile à l'horizon dans divers pays.
Cependant, cela fait également ressortir la
situation politique des travailleurs au Canada, au
Québec, aux États-Unis et dans d'autres pays du
monde où le système libéral de démocratie
représentative les prive de pouvoir politique. Ce
sont eux qui sont les plus touchés par la
pandémie, mais ils sont privés du pouvoir de
décider quand et comment la société devrait
rouvrir, que les critères de l'OMS soient
satisfaits ou pas. Déjà, des tragédies continuent
de se produire parce que des intérêts privés et
les gouvernements qui les représentent imposent
des politiques qui les servent, tandis que les
travailleurs de la santé et les autres
travailleurs essentiels n'ont pas la garantie d'un
équipement de protection ou de conditions leur
permettant de faire leur travail en toute
sécurité. Les travailleurs doivent s'investir
eux-mêmes de pouvoir afin de garantir que les
futures pandémies ne puissent pas causer des
ravages à l'humanité.
Note
1. Voir le document au
complet (en anglais) : Public
health criteria to adjust public health and
social measures in the context of COVID-19
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 33 - 16 mai 2020
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