52e anniversaire de la réorganisation des Internationalistes

Un événement décisif dans la vie politique du Canada – le 7 mai 1968

Le 7 mai 2020 était le 52e anniversaire de la réorganisation des Internationalistes en une organisation marxiste-léniniste de jeunes et d'étudiants. Les Internationalistes, précurseurs du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont été fondés le 13 mars 1963 à Vancouver. La réorganisation des Internationalistes sous la direction de leur fondateur, le camarade Hardial Bains, qui s'est faite à Montréal du 7 au 25 mai 1968, a été un événement d'importance historique dans la vie politique du Canada. Elle marquait un important jalon vers la création du PCC(M-L) en tant que parti de la classe ouvrière canadienne, un parti révolutionnaire capable de, et qui se consacre à, donner aux luttes de la classe ouvrière et du peuple la conscience et l'organisation dont ils ont besoin pour remporter la victoire.

Hardial Bains,
fondateur et dirigeant du PCC(M-L)

L'oeuvre des Internationalistes sous la direction du camarade Bains a résolu la question cruciale de « qui décide ? » telle qu'appliquée à l'organisation politique de la classe ouvrière et à son rôle dirigeant dans la société et le problème du rôle indispensable de la conscience et de l'organisation dans la mobilisation du peuple dans la recherche de solutions aux problèmes centraux de la société. Dans un article intitulé « Une attention de premier ordre au besoin de conscience et d'organisation du peuple », le camarade Bains explique l'héritage vivant laissé par les Internationalistes :

« En s'attaquant aux problèmes de la conscience et de l'organisation, les Internationalistes ont entre autres adopté le principe de travail collectif et responsabilité individuelle, le principe selon lequel chaque membre a le devoir non seulement d'appliquer les décisions prises collectivement mais aussi de participer aux prises de décisions. La participation aux prises de décisions est ainsi considérée non seulement comme un droit mais aussi comme un devoir. Cela place l'individu au centre de tous les développements et fait de l'organisation le moyen de les réaliser, établissant de ce fait un rapport dialectique entre l'individu et le collectif, entre la forme et le contenu.

« [...] C'était une rupture historique avec l'établissement d'organisations sur la base des vieilles définitions, partant cette fois de définitions actuelles et modernes. Il devenait évident que les Internationalistes ne pouvaient progresser en tant qu'organisation politique que sur la base de l'unité politique et de l'initiative politique, comme cela s'est manifesté concrètement avec leur ligne d'action avec analyse et à la défense des objectifs immédiats et stratégiques. Ces objectifs étaient fixés en fonction des exigences des conditions d'alors, en fonction de l'harmonisation de l'intérêt général de la société avec les intérêts du collectif et de l'individu, attribuant le rôle déterminant aux masses. [...]

« [Les internationalistes] ont établi un cadre de travail qui permettait l'épanouissement les paroles et les actes de chacun dans la réalisation des tâches établies en fonction des conditions données. Cela voulait dire qu'il fallait constamment mobiliser dans les prises de décisions tous celles et ceux qui poursuivaient les mêmes objectifs. Ils ont ainsi établi une façon moderne de faire les choses qui liait l'organisation au contenu, les paroles aux actes, l'individu à la responsabilité de s'assurer que rien ne passe sans être scruté au peigne par lui. Une organisation marxiste-léniniste véritablement révolutionnaire était créée par celles et ceux qui ne voulaient rien d'autre que la victoire de la classe ouvrière dans sa marche historique vers l'émancipation. Il s'est produit un changement qualitatif sur les plans de la conscience et de l'organisation, un changement répondant aux conditions concrètes et digne de membres d'une organisation d'avant-garde de la classe ouvrière.

« Les Internationalistes ont créé une autre forme concourant à l'objectif d'apporter conscience et organisation à la classe ouvrière, la forme de la démocratie de masse, que nous appelons aujourd'hui mobilisation politique maximum. C'est la méthode consistant à rechercher les opinions des masses dans le cours du travail comme responsabilité obligatoire envers l'activisme des masses. C'était la seule base solide pour réaliser toute tâche fixée pour la période. Le formalisme bourgeois, la méthode consistant à dépenser des millions de dollars en utilisant les moyens techniques les plus modernes pour semer la confusion, les rumeurs, les attaques personnelles, etc., était remplacé par un travail pour entraîner le peuple dans la discussion. Il fallait constamment, sans relâche et sans exception, poursuivre la discussion parmi le peuple sur ce qu'il fallait faire, quand et comment.

« Pour les Internationalistes, le travail et la mobilisation étaient deux catégories d'un seul tout interdépendantes l'une de l'autre et de tout le reste. C'était le même rapport que celui entre l'action et l'analyse. Le point de départ des Internationalistes était toujours le travail tel qu'exigé par les conditions concrètes données.

« En plus de la méthode de la démocratie de masse, les Internationalistes menaient un travail de mobilisation à plusieurs niveaux pour s'assurer que tous les problèmes à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation soient résolus sur la base de positions avancées, par la critique et l'autocritique et en accordant toujours la première place à l'unité. La lutte n'était jamais séparée de la tâche constante de renforcer l'unité ni de la réalisation des objectifs immédiats fixés en fonction des conditions données ou de l'objectif stratégique. La lutte occupait la première place. Cela voulait dire mettre toute la conscience et l'organisation au service de la lutte de classe comme seul véritable moteur du développement dans la société. Comment mener la lutte de classe, contre qui et quand était pour les Internationalistes les questions les plus importantes. Ils s'y attaquaient avec tout le sérieux et toute l'ardeur exigés. C'est pour cette raison que tout le monde était appelé à participer aux prises de décisions non seulement en tant que droit leur appartenant mais aussi en tant que devoir envers l'organisation. [...]

« Enfin, les Internationalistes ont créé des forums internes et externes, privés et publics, pour la mobilisation du peuple. Pour asseoir l'organisation sur les principes du centralisme démocratique, ils devaient en tout temps offrir une ligne dirigeante aux masses pour s'assurer que leur niveau de conscience et d'organisation ne soit pas ravalé à celui de la bourgeoisie. [...]

« Après moins de deux ans d'activité politique vigoureuse sur tous les fronts, de mai 1968 à mars 1970, les Internationalistes en vinrent à la conclusion que toutes les conditions matérielles et techniques étaient prêtes pour la fondation du Parti communiste. Le travail théorique et politique et l'organisation correspondante avaient préparé les conditions nécessaires à la fondation du PCC(M-L), laquelle fut proclamée lors d'une réunion publique à Montréal le 31 mars 1970.

« Cette méthode consistant à engager tout le monde dans les prises de décisions, qu'on a plus tard appelée méthode de mobilisation politique maximum, signifiait que tout le travail devait toujours être basé sur l'initiative des masses suivant les conditions données. Pour que la classe ouvrière puisse diriger tout le peuple dans la réalisation de sa mission historique de créer une société nouvelle, il faut reconnaître le droit mais aussi le devoir du peuple de prendre les décisions. »

C'est ce qui est révélé plus que jamais par les conditions de la pandémie du coronavirus. L'offensive antisociale néolibérale a créé le chaos pour le peuple mais la classe ouvrière est une classe avec son propre but et son propre programme politique, sa conscience et son organisation. Dans ces conditions, on ne saurait jamais trop souligner l'importance des principes pour bâtir et consolider l'organisation élaborés par le camarade Bains et incarnés dans le travail du PCC(M-L). Sans eux, il n'est pas possible de formuler et de réaliser les objectifs prosociaux de la classe ouvrière et du peuple. Les Internationalistes ont pu relever les défis de leur temps en formulant ces principes puis en s'appuyant sur eux et aujourd'hui les militants du Parti et la classe ouvrière doivent également répondre aux besoins de notre époque.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 33 - 16 mai 2020

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