Informations sur le plan israélo-américain d'annexion de la Palestine et d'anéantissement du droit d'être des Palestiniens
Manifestation à Ramallah le 11 février 2020, une
des nombreuses qui ont eu lieu en Palestine et
partout dans le monde pour dénoncer l'« accord du
siècle » de l'administration Trump
Le président des États-Unis Donald Trump a
annoncé son soi-disant « Accord du siècle »
le 29 janvier de cette année, qui vise à
légitimiser l'emprise de l'État sioniste sur les
Palestiniens, privant ceux-ci de leurs moyens de
subsistance et de leurs terres et, plus
particulièrement, leur niant leurs droits en tant
que peuple, y compris le droit de retour. Le
peuple palestinien a rejeté l'« Accord du
siècle » dans son intégrité, tandis que
l'État d'Israël et ses dirigeants politiques font
comme s'il s'agissait d'un fait accompli.
Tout de suite après que les détails de l'«
Accord » ont été divulgués, Canada Talks
Israel Palestine (CTIP) a publié un résumé des
faits saillants de son contenu et a présenté son
évaluation à Affaires mondiales Canada « pour
aider le ministre François-Philippe Champagne à se
décider sur l'essentiel de l'accord ». Le
gouvernement du Canada n'a pas répondu.
Voici dix des principales dispositions que le
CTIP a notées :
L'expansion des
frontières d'Israël : les frontières
d'Israël s'étendront maintenant jusqu'à la rivière
du Jourdain. Ce faisant, Israël annexera un
autre 20 % de la Cisjordanie. Il compte
céder des terres en grande partie inhabitées dans
le Néguev près de la frontière entre Gaza et
l'Égypte. Israël maintiendra sa souveraineté sur
les eaux territoriales, ce qui veut dire qu'il va
contrôler l'accès à Gaza, mais aussi les
ressources sous-marines (principalement du gaz
naturel) de la côte méditerranéenne.
Le contrôle exclusif d'Israël de
Jérusalem : les Palestiniens devront
accepter que tout Jérusalem (« indivisible ») soit
la capitale d'Israël et sous le contrôle d'Israël,
y compris la vieille ville. Les Palestiniens
pourront conserver certaines terres à la
périphérie de Jérusalem Est et dire que c'est leur
« capitale ». (À l'échelle du Canada, ce
serait l'équivalent de dire « nous allons prendre
Ottawa comme capitale et vous pouvez avoir
Barrhaven »).
Colonies : Israël compte annexer la
vallée du Jourdain et proclamer la souveraineté de
plus de 100 colonies israéliennes en
Cisjordanie, y compris 15 colonies isolées
qui formeront des enclaves à l'intérieur d'un
éventuel État palestinien. Les forces militaires
israéliennes auront accès à ces colonies isolées.
Le contrôle militaire par Israël :
Israël contrôlera la sécurité de la rivière du
Jourdain à la mer de la Méditerranée. Les Forces
de défense israéliennes pourront aller où bon leur
semble en Cisjordanie et à Gaza.
La négation du droit de retour pour la
presque totalité des réfugiés : plus de
la moitié de la population palestinienne est
constitutée de réfugiés — entre 5 et 7
millions de personnes. Ils sont les descendants
des non-juifs (musulmans et chrétiens) qui ont été
chassés de ce qui est devenu Israël
en 1947-1948. Mais en vertu de cet accord,
seulement un nombre très restreint de réfugiés
palestiniens et leurs descendants pourront entrer
dans le nouvel « État » palestinien. Aucun
d'entre eux n'aura le droit d'entrer en Israël.
Les autres devront abandonner l'idée de retour,
même si ce droit est garanti par le droit
international.
Un « quasi » État palestinien - «
éventuellement ?
Peut-être ? » : L'accord ne
contient pas la reconnaissance immédiate de l'État
palestinien et laisse plutôt entendre un possible
« État » palestinien - éventuellement, et
selon certaines conditions ». Mais cet État
ne sera comme aucun autre État au monde. Il va
être un curieux ramassis de « régions »
éparses coupées les unes des autres par des
chemins pour Israéliens seulement, et parsemées de
colonies israéliennes qui feront partie du
territoire israélien. L'État palestinien n'aurait
aucune contiguïté et les sections de la
Cisjordanie seront interconnectées via 12
tunnels ou ponts. Israël maintiendrait le contrôle
de toutes ses frontières. La Cisjordanie et la
Bande de Gaza seraient liées par un tunnel
de 20 km.
Certains
Israéliens palestiniens pourraient perdre leur
citoyenneté israélienne : l'accord
permettrait qu'Israël retire ses frontières afin
d'exclure plusieurs grandes villes palestiniennes
qui sont maintenant à la frontière israélienne. En
les incluant dans un futur « État », Israël
réduirait le nombre de non-juifs en Israël de
plusieurs centaines de milliers.
Mettre fin à la résistance : Trump
a aussi appelé au désarmement des factions
politiques palestiniennes comme le Hamas et le
Jihad islamique, et à un « refus catégorique du
terrorisme » en tant que prérequis pour un
État palestinien, ce qui voudrait dire, par
exemple, que les Palestiniens renieraient leur
droit de défendre leurs maisons et leurs écoles
des attaques des colons. L'accord exige aussi que
les Palestiniens abandonnent leur demande auprès
de la Cour pénale internationale pour que celle-ci
fasse enquête sur les « crimes contre
l'humanité » d'Israël.
La reconnaissance d'Israël en tant qu'État
juif : Les Palestiniens seraient dans
l'obligation de reconnaître Israël comme un État
juif et d'accepter que la frontière israélienne
longe la vallée du Jourdain. Les citoyens qui ne
sont pas juifs (par exemple les citoyens
palestiniens d'Israël qui sont au nombre
de 1,5 million de personnes) devront accepter
pour toujours leur situation en tant que citoyens
de deuxième ordre ayant moins de droits que les
citoyens israéliens juifs.
Des promesses de nouveaux investissements et
de création d'emploi : l'accord fait
miroiter des investissements de 50 milliards
de dollars sur 10 ans. « Au cours des 10
prochaines années, 1 million de nouveaux
emplois intéressants seront créés pour les
Palestiniens », a promis Trump, ajoutant que
le taux de pauvreté sera réduit de moitié, et que
le PIB palestinien « doublera et triplera ».
Il n'a pas dit, toutefois, qui verserait ces
fonds. Il laisse entendre que l'argent viendrait
d'un autre État arabe, bien qu'aucun d'entre eux
ne se soit manifesté.
Déclaration du ministre des Affaires étrangères
du Canada
concernant l'annonce du plan des États-Unis pour
la paix au
Moyen-Orient le 28 janvier 2020
Manifestation à Montréal le 2 février 2020 en
appui au peuple palestinien et son
rejet de l'« Accord du siècle »
L'honorable François-Philippe Champagne, ministre
des Affaires étrangères du Canada, déclare que «
le Canada demeure résolu à atteindre l'objectif
d'une paix globale, juste et durable au
Moyen-Orient. Cela comprend la création d'un État
palestinien vivant côte à côte, en paix et en
sécurité avec Israël en plus de garantir la
sécurité d'Israël à l'intérieur de ses frontières.
« Le Canada reconnaît la nécessité de redoubler
d'efforts pour trouver une solution négociée au
conflit israélo-palestinien et examinera
attentivement les détails du plan américain de
paix pour le Moyen-Orient.
« Le Canada soutient depuis longtemps que la paix
ne peut être obtenue que par des négociations
directes entre les deux parties. Nous exhortons
les parties à établir les conditions nécessaires à
la tenue de ces négociations.
« Le Canada réaffirme sa volonté de soutenir un
dialogue constructif entre les parties en vue
d'une solution négociée et viable à deux
États. »
Manifestation à Toronto le 1er février 2020 contre
l'« accord du siècle »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 33 - 16 mai 2020
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