Des sujets de préoccupation pour
le corps politique
Pourquoi la pandémie devrait-elle paralyser l'économie?
La fermeture de nombreux secteurs de l'économie
a provoqué une crise économique terrible. Plus de
deux millions de travailleurs ont été licenciés et
des millions d'autres sont en chômage partiel,
rejoignant ainsi plus d'un million de personnes
déjà au chômage.[1]
Aux États-Unis, à bien des égards, la situation
est encore pire.
La pandémie
mondiale est une crise de santé publique et ne
devrait pas, en soi, entraîner une crise
économique aussi grave. Non seulement les
nombreuses mesures prises par les différents
ordres de gouvernement et par les entreprises pour
contenir le virus engendrent-elles des difficultés
pour les populations en plus des conséquences
tragiques de la COVID-19, mais elles nuisent
également à l'économie de manière sans précédent.
Cela est dû à des raisons internes à
l'organisation de l'économie ainsi qu'au but de
ceux qui la contrôlent, qui est et reste de servir
des intérêts privés très étroits tout en utilisant
les besoins de la population comme un moyen de le
faire. La manière dont les gouvernements et les
grandes entreprises interviennent dans l'économie
en ce moment révèle pourquoi une pandémie peut
provoquer des ravages dévastateurs au-delà des
conséquences directes sur la santé du peuple.
Le plus grand problème reste celui de savoir qui
détermine l'ordre du jour du pays et qui décide
des politiques à adopter. Les citoyens subissent
simplement ce qui est décidé et n'ont pas leur mot
à dire pour établir leurs conditions de vie et de
travail ou sur la manière dont ils peuvent
contribuer au bien-être de tous.
De nombreux exemples existent sur la façon dont
l'élite dirigeante aggrave l'irrationalité
uniquement parce qu'elle a le pouvoir de le faire
et le pouvoir de priver les travailleurs de leur
droit de parole et de prendre des décisions qui
favorisent le peuple et la société.
Le système de santé déjà gravement endommagé,
privé de fonds depuis des décennies, est de plus
en plus ralenti, car les hôpitaux et les cliniques
sont classés zones chaudes infectées et les gens
se font dire de rester à l'écart et de reporter
leur traitement. Au lieu de trouver des moyens de
faire face consciemment à la pandémie sans
aggraver la santé des gens, des milliers de
chirurgies et d'autres traitements ont été
retardés, et les gens cachent leurs maux et ne
demandent pas d'aide aux professionnels de la
santé, par peur d'être infectés.
Ceux qui contrôlent la chaîne alimentaire, en
particulier les cartels mondiaux de
l'agroalimentaire, ont entassé les travailleurs
dans des conditions dangereuses dans le meilleur
des cas, qui se sont révélées être un désastre
complet dans la situation de pandémie.
Pendant la pandémie, l'élite dirigeante insiste
pour réduire les transports en commun au lieu de
les augmenter avec plus d'autobus et de trains
transportant moins de passagers par unité de
service, avec un nettoyage constant et en
mobilisant plus de travailleurs pour informer les
passagers sur la façon d'utiliser les services en
toute sécurité.
Au lieu de
mobiliser les enseignants, les autres travailleurs
de l'éducation et les étudiants pour déterminer
comment ils peuvent assurer leur propre santé et
leur propre sécurité et poursuivre les activités
scolaires et universitaires avec un espace
physique et avec un horaire réorganisés pendant la
pandémie, l'élite dirigeante les a écartés de
toute prise de décision. Les enseignants, les
autres travailleurs de l'éducation et les
étudiants ont été renvoyés chez eux pour se
débrouiller seuls dans la plus grande incertitude,
sans aucun moyen de faire face à la situation
d'une manière cohérente et rationnelle favorable
au peuple.
Entretemps, de nombreuses grandes entreprises
dont les travailleurs ont été envoyés travailler à
domicile ou qui ont été mis à pied chercheront à
rendre ces dispositions permanentes pour « réduire
les coûts ».
La réorganisation de manière sécuritaire devient
pour ceux qui ont le contrôle un problème de perte
de profit privé, ce qu'ils refusent parce que pour
eux la réalisation de profits pour une poignée est
synonyme de prospérité pour le plus grand nombre,
ce qui n'est tout simplement pas vrai. Pour
l'élite dirigeante, il est totalement hors de
question que les travailleurs dirigent eux-mêmes
la réorganisation de la lutte contre la COVID-19.
Cependant, les conditions de la pandémie ont
ouvert une boîte de Pandore qui montre que les
oligarques au pouvoir sont un obstacle à la
résolution des problèmes de l'économie. Il est
clair que les tentatives de « réouverture de
l'économie » reposent sur la croyance
irresponsable que les choses peuvent continuer
comme avant alors que les conditions ne le
permettent plus. Un mouvement et une conscience
qui englobent un but nouveau prosocial et une
direction nouvelle prosociale pour l'économie sous
le contrôle de la classe ouvrière sont en train de
s'installer alors que les collectifs de
travailleurs prennent des mesures pour faire face
à la pandémie d'une manière qui les favorise. Plus
les actions antipeuple de plus en plus
irrationnelles de l'oligarchie impérialiste sont
exposées, plus le peuple fait les revendications
qui doivent être faites et prend des mesures pour
s'assurer qu'elles sont satisfaites.
Note
1. Voir le résumé de
l'enquête sur la population active de Statistique
Canada, avril 2020 dans l'édition
du 20 mai du LML)
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 33 - 16 mai 2020
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