Une fausse recherche d'équilibre entre la rouvrir l'économie et maintenir la contagion sous contrôle
- Louis Lang -
Alors que les gouvernements à différents niveaux
entreprennent la « réouverture de
l'économie », on dit aux Canadiens qu'il faut
une expertise pour trouver le bon équilibre entre
la réouverture de l'économie et le contrôle de la
contagion. C'est une fausse équation parce que
l'une n'a rien à voir avec l'autre. La protection
de la population a ses exigencs et le maintien de
l'économie a les siennes. La fausse équation est
présentée pour justifier ce qu'on appelle des «
risques calculés » pour la population pour
essayer de rétablir une activité économique basée
sur le vieux but de servir des intérêts privés.
Les faits montrent que c'est ce but, de servir des
intérêts privés, qui a fait que la contagion est
devenue incontrôlable en premier lieu et il est
prévisible que servir ce but à l'avenir aggravera
la crise. Il est malicieux de confondre les deux
catégories comme si l'une devait nécessairement
céder la place à l'autre.
Une des leçons
importantes de la pandémie est que l'ancienne
façon d'organiser l'économie est incapable de
produire la planification nécessaire pour
l'utilisation des ressources de la société, tant
les ressources humaines que naturelles, d'une
manière qui réponde aux besoins de la population
en temps normal, et totalement incapable de faire
face à des situations d'urgence telles qu'avec la
COVID-19. Le caractère social de la production ne
peut pas pleinement réaliser son potentiel en
termes de satisfaction des besoins de la société
tant que la production est sous contrôle privé et
a pour objectif principal de satisfaire les
intérêts privés étroits des oligopoles qui ont
usurpé l'État, ses institutions, ses agences et
les gouvernements. Il en résulte une anarchie de
la production et des crises récurrentes, qui se
manifestent clairement à chaque étape importante
de la lutte contre la pandémie. Qu'il s'agisse des
équipements de protection individuelle pour les
travailleurs, des ventilateurs, des tests adéquats
et en nombre suffisant, des ressources adéquates
pour le traçage des contacts ou pour effectuer des
travaux jugés essentiels, le système n'a pas
fourni ce qui est requis. Cela est dû à l'anarchie
résultant de conflits entre intérêts privés.
Pendant ce temps, les partis cartellisés agissent
de manière à garder leurs adversaires hors du
pouvoir, en particulier les masses du peuple. Ils
agissent en tant que porte-paroles de l'élite
dirigeante dont la priorité est de cacher l'échec
de leur économie à répondre aux besoins du peuple
et de la société dont il dépend. Cela se fait en
utilisant les pouvoirs de police pour surmonter
les crises auxquelles la société est confrontée en
faveur de ces intérêts étroits. Ils ont saisi ces
pouvoirs arbitraires au nom de l'urgence qui,
selon eux, n'est pas due à leur refus de garantir
que l'économie réponde aux besoins de la
population, mais à la pandémie.
Les libéraux au niveau fédéral et les
gouvernements de diverses allégeances politiques
au provincial et au Québec disent que l'urgence
les oblige à prendre toutes sortes de mesures pour
servir et protéger la population. En fait, ils
imposent des mesures qui ne sont pas conçues pour
garder la contagion sous contrôle ou pour veiller
au bien-être des gens. Il n'y a pas de cohérence
dans ces mesures. C'est pourquoi les premiers
ministres refusent ouvertement de tirer les
conclusions qui s'imposent de l'expérience de la
pandémie à mesure qu'elle se déroule. Loin d'avoir
pour objectif de protéger la population, les
mesures qu'ils prennent sont pragmatiques et sont
conçues de manière à assurer le rétablissement des
plus grands intérêts privés.
La fausse équation d'un équilibre à trouver entre
la réouverture de l'économie et la maîtrise de la
contagion sert à duper les crédules. Les riches
garantissent leurs profits en obtenant leur livre
de chair. La « réduction des coûts » est une
façon pernicieuse de dire que la main-d'oeuvre est
sacrifiable, un « dommage collatéral », «
malheureux mais nécessaire » dans la
recherche du profit privé maximum. La prospérité
d'intérêts privés étroits au service des riches
est faussement assimilée à la prospérité de
l'ensemble de la société. Tout cela sert à
garantir que les travailleurs et le peuple ne
soient pas en mesure de prendre le contrôle des
décisions qui affectent leur vie et la vie de la
société.
Ça ne doit pas passer !
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 33 - 16 mai 2020
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Une fausse recherche d'équilibre entre la rouvrir l'économie et maintenir la contagion sous contrôle - Louis Lang
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