Numéro 3 - 2 février
2019
Le
gouvernement
prépare les élections fédérales de
2019
La
mobilisation
des pouvoirs de police ne peut qu'approfondir la crise de
légitimité
- Anna Di
Carlo -
• L'intégration
des
partis
politiques
à
l'appareil
de
sécurité
d'État
• Le Canada assure le leadership du
Mécanisme de réponse rapide
À titre
d'information
• Ce que les ministres avaient
à dire
pour contrer l'ingérence étrangère et les
fausses
nouvelles (Extraits)
La
défense
héroïque des droits ancestraux des
Wet'suwet'en
• L'Agence
d'évaluation environnementale conclut à
la non-conformité de Coastal GasLink
• Coastal GasLink et la GRC violent
la souveraineté des Gidimt'en et leur
propre
entente
• Les Unist'ot'en
demandent une ordonnance pour faire cesser les travaux
du
gazoduc
À titre
d'information
• Comment le gouvernement canadien a
imposé le système du conseil de bande aux nations
autochtones
• La Loi sur
les Indiens de 1924
Le gouvernement
de
l'Ontario fait appel de la décision sur les traités
Robinson
• Les négociations, pas les
tribunaux!
Justice différée est justice
refusée! -
David Starbuck
Réunion
du
Groupe de Lima à Ottawa le 4 février
• Non
au «changement de régime» d'instigation
étrangère au Venezuela par voie
militaire ou «diplomatique»! Ne touchez pas au
Venezuela! - Margaret
Villamizar
• L'opposition au rôle du
Canada dans le changement de régime se poursuit
Déclarations et
résolutions
• Communauté
caribéenne
• Message de solidarité de
l'Union
africaine
• Réseau canadien pour Cuba
• Conseil du travail du
district de Vancouver
• Congrès du travail du
Canada
• Syndicat
canadien de la fonction publique
• Conseil mondial de la paix
Grande-Bretagne
• L'exacerbation de la crise du
Brexit et le
déni du gouvernement
Cuba
• Concernant le retrait de
personnel de l'ambassade du Canada à
Cuba -
Déclaration de l'ambassadrice de Cuba au Canada, Josefina
Vidal
• Réponse
rapide et organisée aux dommages causés par la
tornade à La Havane - Yaima Puig Meneses
• Pour envoyer un soutien
matériel ou
une aide financière à Cuba
Supplément
• Des développements
importants en Amérique latine et dans les
Caraïbes
Le gouvernement prépare les
élections fédérales de 2019
- Anna Di Carlo -
Avec l'ouverture du Parlement le 28 janvier,
la
campagne pour les
élections fédérales de 2019 a pris une
place
centrale. Le gouvernement
Trudeau et les partis qui forment un système de partis
cartelisés au Parlement,
ainsi que les médias à leur service, ont
usurpé le
rôle des électeurs
dans l'identification des « enjeux
électoraux ».
Chaque parti et chef de parti prétend vouloir discuter des
« vrais
problèmes » qui préoccupent les
Canadiens. Ils
créent une diversion
pour empêcher les électeurs de démêler
la
situation eux-mêmes et les
laisser en proie aux luttes de factions, les différentes
factions de la
classe dirigeante qu'on appelle partis politiques se disputant le
pouvoir.
Parallèlement, au nom de la défense
de la
démocratie, le
gouvernement s'est employé à confier le processus
électoral aux forces
de police et aux services de renseignement. Il prétend
plus
spécifiquement que les pouvoirs de police sont
nécessaires pour
empêcher l'ingérence étrangère dans
une
élection et combattre les «
fausses
nouvelles ». Le fait que ce programme soit
entièrement motivé par
l'étranger, en particulier par les responsables de la
machine de
guerre
américaine et de l'aile politique de l'OTAN, le Conseil de
l'Atlantique, n'empêche pas le gouvernement de
prétendre
vouloir
protéger la démocratie canadienne contre toute
ingérence étrangère.
Loin de
nous défendre contre les « fausses
nouvelles »,
on ne fait que répéter
les justifications que ceux qui les propagent donnent et tout
cela n'a
rien à voir avec la
nécessité objective de
rénover la démocratie de manière à
investir
le peuple du pouvoir de
décider.
La dernière annonce à cet
égard a
été faite le mercredi 30 janvier
lorsque le gouvernement libéral a dévoilé
ses
opérations pour «
combattre l'influence étrangère et les fausses
nouvelles » pour les
élections fédérales de 2019. L'annonce
a
été faite lors d'un « exposé
technique » à Ottawa, avec la ministre des
Institutions démocratiques Karina Gould, le ministre de la
Défense
nationale Harjit Sajjan et le ministre de la
Sécurité
publique et de la
Protection civile Ralph Goodale. Dans une scène classique
de
« la dame
qui proteste trop de son innocence », la ministre
Gould a
tenu
à préciser
de manière emphatique que les mesures mises en place n'ont
rien à voir avec la violation du droit à la
liberté de parole et
d'expression. « Les mesures annoncées ne limitent en
aucune manière la
liberté d'expression des Canadiens », a-t-elle
déclaré. Elle est
revenue sur le sujet plus tard : « Soyons clairs, il
ne
s'agit pas
d'arbitrer les élections. »
L'une des mesures
annoncées est la création d'une police
électorale
appelée « Groupe de travail sur les menaces en
matière de sécurité et
de renseignements visant les élections ». Il
réunit le Service canadien
du renseignement de sécurité (SCRS), la Gendarmerie
royale du Canada
(GRC), le Centre de la sécurité des
télécommunications et
Affaires mondiales Canada. Dans le document d'information du
gouvernement on apprend que le groupe de travail est
chargé
d'«
empêcher que des activités secrètes,
clandestines
ou criminelles
n'influent sur le processus électoral au Canada ou ne
s'ingèrent dans
celui-ci en faisant mieux connaître les menaces
étrangères pesant sur
le processus
électoral du Canada ». Le gouvernement
définit
également les tâches de
divers services de renseignement et de police en ce qui concerne
les
élections :
« - Le CST continuera de protéger
les
systèmes et les réseaux du
gouvernement ainsi que d'offrir des cyberconseils et des
orientations
à
Élections Canada et aux partis politiques.
« - Le SCRS continuera de surveiller
activement
les menaces et de
les signaler au gouvernement, et de fournir des séances
d'information
classifiées aux partis politiques sur les menaces
potentielles.
« - Une équipe d'enquête
spécialisée de la GRC continuera de
détecter et de perturber les tentatives d'ingérence
étrangère, et
enquêtera sur les activités criminelles liées
à l'ingérence dans les
processus électoraux du Canada ou à la tentative de
les
influencer. »
Les libéraux ont également
annoncé
la création d'un « protocole
public en cas d'incident critique lié aux
élections », décrit comme «
un processus impartial, simple et clair par lequel les Canadiens
devraient être avertis d'une menace à
l'intégrité des élections
générales de 2019 ». Le protocole
sera
utilisé « en réponse à des
incidents graves atteignant un seuil d'intervention
élevé, qui se
produisent pendant la période électorale et qui ne
relèvent pas des
domaines de responsabilité d'Élections Canada pour
l'administration
efficace des élections ».
Cela soulève plus de questions que de
réponses. Élections Canada
administre tous les aspects de la Loi électorale, tandis
que le
commissaire aux élections fédérales est
chargé d'enquêter sur le
non-respect de la loi et d'engager des poursuites en cas de
violation
de la loi. Chaque domaine de la loi a des organes de poursuite
particuliers. Quels
sont alors les « incidents graves » qui ne sont
pas
couverts par la loi
électorale ou un autre ensemble de lois déjà
existant ? Des « incidents
graves » qui portent atteinte à quelle
loi ?
On nous dit que ces
«
incidents graves », bien que non définis,
seront traités par un groupe de cinq hauts
fonctionnaires :
le greffier
du Conseil privé, le conseiller national en matière
de
sécurité et de
renseignement, le sous-ministre de la Justice et sous-procureur
général, le sous-ministre de la
Sécurité
publique et le sous-ministre
d'Affaires mondiales Canada. Ces personnes, toutes nommées
par
le
gouvernement, sont décrites comme « un groupe de
hauts
fonctionnaires
canadiens chevronnés [...] qui amènent avec eux une
perspective unique sur la sécurité nationale, les
affaires étrangères, la gouvernance
démocratique
et l'aspect légal. Ils seront responsables de
déterminer
conjointement si le seuil d'intervention relatif à
l'information
des
Canadiens a été atteint, qu'il s'agisse d'un
incident
isolé ou de
l'aboutissement
de plusieurs incidents ».
En d'autres termes, étant donné que
les
postes du groupe doivent
être pourvus par des fonctionnaires, il faut croire que le
groupe
est
non partisan. Il sera toutefois guidé par un protocole
établi par les
libéraux et par les agences qui les dirigeront. Le
protocole
prévoit
des dispositions visant « à informer les candidats,
les
organismes ou
les
fonctionnaires électoraux s'ils ont été la
cible
d'une attaque, à
informer le groupe de hauts fonctionnaires au coeur du protocole,
à
informer le premier ministre et d'autres chefs de parti (ou leurs
remplaçants désignés) qu'une annonce
publique est
prévue ainsi qu'à
aviser le public ». Pour maintenir une apparence
d'impartialité,
l'impartialité
d'un organisme indépendant du gouvernement chargé
d'administrer les
élections,
les libéraux insistent pour dire que « le premier
ministre
ne peut pas
opposer son veto à la décision d'aviser les
Canadiens
d'un incident
majeur ». Encore une fois, les libéraux
protestent
trop de leur innocence.
Insistant sur cette conception d'un organisme
impartial, les
libéraux affirment que le protocole et le groupe qui
l'administrera
auront un « champ d'application limité ».
Le
protocole ne s'appliquera
que pour les incidents susceptibles de se produire pendant la
période
électorale et qui ne relèvent pas des domaines de
responsabilité
d'Élections Canada. Les incidents se produisant avant la
période
électorale « seront gérés dans le
cadre des
activités courantes du
gouvernement du Canada ».
Les libéraux déclarent que ce
groupe
d'experts du protocole, comme il appelle les cinq fonctionnaires,
est
conforme à la Convention de transition, selon
laquelle
le gouvernement doit faire preuve de retenue sur
« les
questions de politiques, de dépenses et de nominations
pendant
la
période électorale, sauf si cela est absolument
nécessaire pour l'intérêt
national ».
Le seuil d'intervention du groupe d'experts
durant les
élections
sera « très élevé »,
« il
se limitera à la résolution de circonstances
exceptionnelles qui pourraient entraver la capacité du
Canada de
tenir
des élections libres et justes ». À ce
titre,
le document d'information
énumère « quelques aspects potentiels
à
prendre en
considération » :
« - l'incidence
potentielle de l'incident sur
l'intérêt national ;
« - la mesure dans laquelle l'incident
ébranle les droits démocratiques des
Canadiens ;
« - le risque que l'incident mine la
crédibilité des élections ;
« - le degré de confiance des
fonctionnaires en matière de
renseignement. »
Ce sont probablement des mystères
d'État
sur lesquels les Canadiens
ne peuvent être informés, car cela mettrait en
danger la
sécurité
nationale.
Selon les informations mises à la
disposition du
public, lorsque le
groupe spécial du protocole estime que ce seuil
d'intervention a
été
atteint, « le greffier demandera au(x) responsable(s) des
organismes de
sécurité nationale compétents de tenir une
conférence de presse en vue
d'aviser les Canadiens de l'incident ».
Le « protocole » définit
le
contenu de ce qui sera déclaré. La
déclaration porterait uniquement sur les points
suivants :
«
communication de l'attaque ; ce que l'on sait de l'attaque
(si
cela est
jugé approprié) ; les mesures que les
Canadiens
devraient prendre pour
se protéger (s'assurer qu'ils sont bien informés,
cybersécurité, etc.), si
nécessaire ».
Enfin, le « protocole » stipule
que
« l'annonce n'abordera pas la
question de l'attribution (c'est-à-dire la source de
l'attaque)
et ne
contiendra pas de renseignements classifiés »
et que
« même si
l'annonce pouvait affirmer que des mesures sont prises pour
résoudre la
situation, elle ne fournirait pas nécessairement de
détails
concernant ces mesures ».
La police et la
bureaucratie
liées au Conseil privé sont chargées
de gérer les menaces perçues pour les
élections
pour donner
l'impression que tout cela est normal et fait de façon
responsable,
dans l'intérêt public. Que la police et les
bureaucraties
se voient
attribuer le pouvoir d'intervenir dans les élections n'a
rien de
normal
ou de responsable,
mais le gouvernement libéral continue néanmoins de
se
présenter comme
le champion d'un public averti. Il affirme que « le
meilleur
moyen de
défense du Canada est une population engagée et
informée ». Mais il ne
crée pas les conditions pour que les gens soient
engagés
ou informés.
Le seul rôle des électeurs est de donner à
d'autres
le
pouvoir d'agir en leur nom. Le but de la gouvernance est de
pouvoir
contrôler les décisions qui affectent votre vie.
Comment y
parvenir
n'est nulle part évoqué comme un problème
qui
appelle des solutions.
Le gouvernement libéral dit vouloir par
ces
mesures permettre à la
population d'être « mieux
informée ».
Dans la conception libérale,
voici ce que cela veut dire : « Si les Canadiens sont
conscients des
tactiques trompeuses utilisées en ligne, ils sont mieux
préparés pour
jeter un regard critique sur ce qu'ils lisent et partagent en
ligne. C'est la meilleure défense contre les efforts
déployés par des
acteurs étrangers pour manipuler les opinions sur les
médias sociaux et
les plateformes en ligne. » Ce qui constitue un acteur
étranger est un
autre sujet de préoccupation auquel le gouvernement ne
s'attaque
pas
sérieusement. Les mesures prises montrent que l'objectif
est de
faire progresser la lutte pour l'hégémonie des
joueurs
dominants et
d'éliminer la concurrence. Cela n'a rien à voir
avec la
protection de
la souveraineté canadienne et de la prise de
décision.
Le gouvernement a annoncé un
investissement
de 7 millions de
dollars dans « des programmes de connaissance
numérique,
médiatique et
civique » qui contribueront à «
réduire
l'incidence des efforts
déployés par les acteurs malveillants »
en
aidant les Canadiens à mieux
comprendre les pratiques trompeuses en ligne. Les
fonds serviront « au perfectionnement des
compétences,
à l'organisation
de séances de sensibilisation et d'ateliers et à la
production de
matériel d'apprentissage pour les Canadiens ».
Ces
activités aideraient
les citoyens :
« - à évaluer d'un oeil
critique
les articles et les éditoriaux ;
«
- à reconnaître comment et quand les acteurs
malveillants
exploitent
les plateformes en ligne ;
« - à acquérir des
compétences sur la façon d'éviter de faire
l'objet
d'une manipulation en ligne. »
Le gouvernement utilisera le site Web Pensez
cybersécurité
du ministère de la Sécurité publique pour
résoudre le problème des «
fausses nouvelles ». Cela signifie qu'il faut par
exemple
éviter les
escroqueries de fraude bancaire seront maintenant notées
au
même titre que les marqueurs
définis
par l'État pour déterminer le type d'informations
desquelles il faut
se méfier.
Enfin, le gouvernement indique que sa principale
agence
d'espionnage étrangère publiera un rapport pour
mettre
à jour son
rapport de 2017 sur les menaces cybernétiques au
processus
démocratique
du Canada. Selon le document d'information, « ce rapport
contribuera à
sensibiliser les Canadiens aux cybermenaces avant
l'élection
générale de 2019 ».
Tout cela est en effet très obscur et
l'objectif
évident est de maintenir
les Canadiens désinformés et de ce fait
privés de
pouvoir. Aujourd'hui,
l'idée que les élections sont « justes et
équitables » est ridicule.
Les pouvoirs de police sont des pouvoirs arbitraires, mais le
gouvernement prétend néanmoins,
effrontément,
qu'il intervient pour
faire
respecter la règle de droit. C'est absurde et cela ne
manquera
pas
d'approfondir la crise de crédibilité et de
légitimité dans laquelle
est plongé le processus politique dit démocratique.
Ce
système est dit
représentatif mais il est de plus en plus évident
qu'il
sert des
intérêts bien précis et ce ne sont pas ceux
du
peuple. Ce système a
besoin d'être
renouvelé pour que le droit des citoyens de choisir et
d'élire leurs
propres représentants soit facilité, pour que les
ressources
nécessaires soient consacrées pour informer le
public sur
qui se
présente aux élections et quelle vision il
défend
pour la société, pour
financer le processus plutôt que les partis, lesquels ne
devraient être
autorisés qu'à dépenser
ce qu'ils reçoivent de leurs membres. Sans cela,
répéter que les
élections au Canada sont libres et équitables et
que les
pouvoirs de
police font partie d'un état de droit civil, c'est
poursuivre
une cause
sans espoir.
Les libéraux affirment que les «
tactiques aux
multiples facettes et en
constante évolution » d'« acteurs
étrangers malveillants » constituent
« une grave menace stratégique » pour le
Canada. Ces acteurs veulent «
ébranler nos sociétés et institutions
démocratiques, nos processus
électoraux, notre souveraineté et notre
sécurité ».
Sans rien expliquer, le document d'information
intitulé Renforcer la préparation
organisationnelle
préparé par le gouvernement libéral pour
justifier
sa décision de
remettre la responsabilité des élections entre les
mains
des pouvoirs
policiers, dit que « Les institutions gouvernementales
continueront de
collaborer » pour se
préparer et répondre aux menaces d'ingérence
étrangère, y compris « les
mesures nécessaires pour comprendre les menaces possibles
qui
pèsent
sur nos institutions démocratiques, leur origine ainsi que
leur
incidence potentielle sur nos processus
électoraux ».
Dans ce contexte,
on nous informe que le Service canadien de renseignement de
sécurité (SCRS) et le Centre de la
sécurité
des télécommunications
(CST) collaborent avec Élections Canada « pour
repérer les menaces, les
nouvelles tactiques et les vulnérabilités des
systèmes ». Le CST offre
aussi des avis et des conseils sur la cybersécurité
à la Chambre des
communes et fournit des services et des outils aux
députés en
déplacement à l'étranger.
Des ministères et des agences
fédéraux ont et continueront de
procéder à des « exercices sur
table »
pour valider les plans, la
formation et les procédures d'échange de
l'information
pour se préparer
aux menaces pouvant peser sur l'élection
générale
de 2019 et y faire
face. On annonce également que des « exercices
pangouvernementaux ont déjà été
organisés, notamment dans les domaines
de la cybersécurité et des campagnes de
désinformation, et d'autres
exercices sont prévus ». En plus de participer
à certains exercices
organisés par le gouvernement du Canada, Élections
Canada
procède
également à ses propres simulations internes.
Le gouvernement libéral affirme qu'il va
continuer « d'accroître la
résilience contre les activités d'ingérence
étrangère au Canada ». Pour
ce faire, il va :
- offrir des conseils techniques, y compris des
mesures
de sécurité
en ligne et des pratiques de sécurité internes, aux
partis politiques
canadiens et aux administrateurs électoraux pour les aider
à mieux
protéger leurs propres systèmes
cybernétiques ;
- sensibiliser les décideurs à la
nature
de l'ingérence étrangère ;
- organiser des séances d'information
classifiées sur les menaces à
l'intention des dirigeants des principaux partis politiques.
« L'ensemble de ces initiatives contribuera
à renforcer les
pratiques de sécurité internes et à
accroître la résilience contre les
activités d'ingérence étrangère au
Canada. »
Manifestation contre le G7 à Québec le 7 juin
2018
Le 30 janvier, lors d'un exposé
technique du
gouvernement libéral
pour annoncer la prise en charge des élections au Canada
par les
pouvoirs de police, il a aussi annoncé que le
Mécanisme
de réponse
rapide (MRR) annoncé au Sommet du G7 à Charlevoix
en
juin 2018 sera
coordonné par le Canada. L'Unité de coordination du
MRR relèvera d'Affaires mondiales Canada, qui se
décrit
comme le
ministère gouvernemental qui « gère les
relations
diplomatiques du
Canada, fournit les services consulaires aux Canadiens, fait la
promotion du commerce international et dirige le
développement
international et l'aide humanitaire du Canada ».
Dans le document du G7 de 2018,
Engagement de
Charlevoix pour la défense de la démocratie contre
les
menaces étrangères, il est dit :
« Nous, dirigeantes et dirigeants du G7,
partageons des valeurs
démocratiques communes autour desquelles s'articule le
développement de
sociétés libres, ouvertes, bien gouvernées,
pluralistes et prospères,
et nous reconnaissons que l'égalité est un
élément fondamental de la
démocratie. Ces valeurs démocratiques sont
essentielles
pour générer
une croissance économique généralisée
qui
profite à tous, crée des
emplois de qualité et garantit des possibilités
pour
l'ensemble des
citoyennes et des citoyens. » Il soulève le
défi que représente «
l'autoritarisme et le mépris des normes
internationales » et affirme
que « des acteurs étrangers cherchent à saper
nos
sociétés et
institutions
démocratiques, nos processus électoraux, notre
souveraineté et notre
sécurité. Ces tactiques malveillantes, aux
multiples
facettes et en
constante évolution, constituent une menace
stratégique
sérieuse que
nous nous engageons à affronter ensemble, en collaboration
avec
d'autres gouvernements qui partagent nos valeurs
démocratiques ». Entre
autres choses, le Sommet de Charlevoix a pris l'engagement
«
d'établir
un mécanisme de réponse rapide du G7 pour renforcer
notre
coordination
afin d'identifier les menaces diverses et changeantes pour nos
démocraties et d'y répondre, notamment en
échangeant des renseignements
et des analyses, et en recensant les possibilités de
réponse
coordonnée ».
Le rôle du Canada sera de « renforcer
la
coopération au sein du G7
pour prévenir, contrecarrer et répondre à
l'ingérence malsaine
d'acteurs étrangers visant à miner les processus
démocratiques ». Lors
d'un point de presse, le ministre de la Défense, Harjit S.
Sajjan, a
expliqué : « Relevant d'Affaires mondiales
Canada,
l'Unité de
coordination du MRR du G7 agira à titre de centre de
liaison
pour le
Canada et tous ses partenaires du G7. L'Unité de
coordination
aura pour
responsabilité de diffuser des renseignements et
d'analyser les
menaces
et, surtout, de cerner les possibilités d'interventions
coordonnées en
cas d'attaque. L'Unité de coordination effectuera des
analyses
et
établira des rapports sur les caractéristiques et
les
tendances des
menaces. L'information diffusée au sein du G7 favorisera
une
meilleure
compréhension du contexte de la menace qui est en
constante
évolution.
Nous serons ainsi mieux placés pour anticiper,
repérer et
contrer les
menaces à l'échelle du G7. »
Dans le document d'information, on affirme
que :
« L'Unité de
coordination du MRR jouera également un rôle
essentiel
pour mettre à
profit les structures à l'échelle du gouvernement
du
Canada en
collaborant étroitement avec le Centre de la
sécurité des
télécommunications, le Service canadien du
renseignement
de sécurité,
le
Secrétariat des institutions démocratiques et les
autres
ministères
concernés. Cette collaboration fera en sorte que les
renseignements,
les analyses et les leçons tirées des partenaires
internationaux sur
des menaces potentielles soient diffusés efficacement et
puissent être
utiles pour le Canada. »
Est-ce cela la motivation à violer le
droit
international pour
provoquer le changement de régime au Venezuela ?
Est-ce
ainsi que le
G7 tente désespérément de se redonner une
nouvelle vie ? Dire que son
système est basé sur des « valeurs
démocratiques communes » et produit
l'égalité, c'est dire précisément ce
qu'il
ne fait
pas. Le G7 affirme partager ces valeurs « autour desquelles
s'articule
le développement de sociétés libres,
ouvertes,
bien gouvernées,
pluralistes et prospères, et nous reconnaissons que
l'égalité est un
élément fondamental de la démocratie. Ces
valeurs
démocratiques sont
essentielles pour générer une croissance
économique généralisée qui
profite à
tous, crée des emplois de qualité et garantit des
possibilités pour
l'ensemble des citoyennes et des citoyens. »
C'est un monde fantastique que seuls les riches
et
leurs serviteurs ont intérêt à
défendre.
C'est un problème que les mesures de police que prennent
les
libéraux ne réussiront pas à faire
disparaître.
À
titre d'information
Lors de la séance d'information
technique, la
ministre des Institutions démocratiques Karina Gould a
déclaré :
« Soyons clairs : il ne s'agit pas
d'arbitrer les élections. Il
s'agit d'alerter les Canadiens lorsqu'un incident compromet leur
droit
à une élection libre et juste. S'il se passe
quelque
chose pendant la
campagne électorale, les Canadiens pourront être
assurés que les bonnes
personnes ont décidé de le rendre public, que
l'information est juste
et que l'annonce n'est pas de nature partisane parce que cette
question
transcende la partisanerie. »
« En aucun cas, cette annonce ne limite la
liberté de parole ou
d'expression des Canadiens. Ce dont nous parlons aujourd'hui, ce
sont
des activités d'ingérence étrangère
qui
tentent de manipuler la
conversation. Ce que nous avons vu dans le monde, ce sont des
incidents
où ce qui semble être des
acteurs
nationaux
légitimes sont en fait une mascarade - ce
sont
en fait des acteurs étrangers se faisant passer pour des
acteurs
nationaux. Ce n'est pas toujours facile à détecter
et
c'est fait pour
ne pas être facile à détecter. ... Ce sont
des
opérations clandestines
pour tenter de manipuler les Canadiens. Ce que nous essayons de
faire,
c'est si cette
information est disponible pour nous, en tant que gouvernement ou
médias, afin de garantir que les Canadiens disposent
d'outils
leur
permettant de faire des choix
éclairés.. »
« En ce qui concerne l'éducation
civique
et la sensibilisation
civique, il existe une multitude d'organisations très
compétentes qui
seront en mesure de guider les Canadiens et les Canadiennes sur
la
meilleure manière d'évaluer les informations qui
leur
parviennent. En
fin de compte, ce n'est pas à nous de dire aux Canadiens
quelles
sont
les
informations bonnes ou non, crédibles ou non, mais de
leur
fournir les
outils et les ressources leur permettant de faire leur propre
choix et
de dire d'où provient cette information, qui est
derrière
et quel est
leur objectif. En ce qui concerne les fonds que j'ai
annoncés
aujourd'hui, l'objectif est de créer des organisations de
la
société
civile au
Canada qui peuvent contribuer à sensibiliser et
éduquer
la population à
l'évaluation de l'information, des médias
numériques, etc. ils peuvent
choisir en connaissance de cause comment ils évaluent ces
informations
et comment ils les partagent ou non. »
Le ministre de la Sécurité publique
et de
la Protection civile,
Ralph Goodale, a noté que « Pour la première
fois,
nos agences de
sécurité canadiennes vont donc prodiguer des
conseils aux
membres clés
des campagnes politiques nationales »
En lien direct avec la couverture de l'annonce du
gouvernement libéral, Global Television a
interviewé
Marcus
Kolga de
l'Institut
McDonald Laurier, qui a déclaré qu'il ne s'agissait
pas
simplement «
d'acteurs étrangers ». Il a ajouté qu'il
existait également un danger provenant « de
mandataires
canadiens, qui s'ingéreraient, et les
groupes
d'extrême-gauche et d'extrême-droite qui ont appris
les
techniques de
désinformation russes et les ont utilisées par
eux-mêmes ».
L'institut McDonald Laurier a publié un
rapport
sur le sujet. Parmi les extraits cités dans les
médias,
citons :
« Alors que le Canada approche des
élections fédérales de 2019, le
gouvernement doit accorder une plus grande attention à la
désinformation et aux campagnes d'influence qui ciblent
les
médias, les
décideurs, la société civile et d'autres
groupes
canadiens », indique le
rapport.
« La guerre de l'information menée
par le
Kremlin contre le Canada
et ses alliés est totale. Son objectif est de
déchirer
notre société et
de miner notre confiance en notre gouvernement, nos institutions
de
presse et nos autres. »
Avant ces récentes annonces, le ministre
de la
Sécurité publique,
Ralph Goodale, a prononcé le 21 janvier un discours
devant
le Johnson
Shoyama Graduate School of Public Policy, en Saskatchewan,
où s'est adressé à « l'architecture de
sécurité nationale » du Canada. Selon
ses
propres paroles, Goodale s'est adressé «
au
projet de loi C-59, notre nouvelle loi conçue pour
renouveler
l'architecture de la sécurité nationale du Canada
afin de
refléter les
réalités de notre monde difficile et
tumultueux ; le
second est le
problème des voyageurs terroristes à risque
élevé et la façon dont nous
traitons les menaces qu'ils posent ; le troisième est
la
nouvelle
politique du Canada sur la cybersécurité et les
mesures
prises pour
nous protéger des attaques malveillantes ; le
quatrième, enfin, est
l'ingérence étrangère dans les affaires
canadiennes par des acteurs
étatiques, y compris ceux qui exercent une influence
malveillante pour
susciter la confusion, la peur et la haine et pour nuire à
notre
démocratie.
Voici ce que le ministre Goodale avait à
dire
sur le thème de l'ingérence étrangère
dans
les élections :
« Depuis les temps immémoriaux, des
gouvernements du monde entier
se sont efforcés de façonner l'opinion publique et
les
politiques
gouvernementales d'autres pays afin de faire avancer leurs
propres
intérêts. Et tant et aussi longtemps que cela
s'effectue
de manière
pacifique, ouverte et transparente dans les limites de la
légalité,
tout va
bien. C'est ce qu'on appelle la diplomatie ou la
négociation de
traités.
« Les efforts de notre Équipe Canada
pour
donner de l'information,
façonner les opinions et bâtir un appui aux
États-Unis pour l'ALENA
représentent un exemple approprié. Tout se fait au
vu et
au su du
public et tout est factuel. Et sans objection.
« Toutefois, lorsque ce type
d'activité
devient secret et
clandestin, et est dominé par des mensonges et la
désinformation visant
à induire les gens en erreur, à déstabiliser
l'économie ou à manipuler
le processus démocratique, une ligne rouge vif est
franchie.
« Cela pourrait être de l'espionnage
pour
voler des secrets
commerciaux ou du sabotage pour nuire à un
compétiteur
mondial. Cela
pourrait être un assassinat pour réduire un
détracteur au silence. Ou
cela pourrait peut-être être des agents
étrangers
qui fournissent des
fonds illégaux pour appuyer certains candidats lors d'une
campagne
électorale. Cela pourrait être la contrainte des
membres
d'une
diaspora, ou l'utilisation des médias sociaux pour
faussement
porter
atteinte à la réputation d'un ministre du Cabinet.
Cela
pourrait être
le financement de robots ou de trolls pour susciter
l'anxiété,
l'hystérie même, concernant certaines questions
litigieuses.
« Ces types d'activités hostiles des
États sont devenus de plus en
plus de grands sujets de discussions et de préoccupations
pour
les
Canadiens et entre notre pays et ses partenaires du Groupe des
cinq et
du G7.
« Il y a une détermination
croissante
à travailler de concert pour
découvrir les comportements illicites et confronter les
pays qui
ne
respectent pas les règles. Vous en avez vu des exemples
par le
passé à
l'égard de l'Iran, de la Corée du Nord... et de la
Russie, un pays qui
a bafoué à répétition la
primauté du
droit et les normes acceptables.
« Dans le cadre d'une réaction
coordonnée aux attaques à l'agent
neurotoxique perpétrées au Royaume-Uni le printemps
dernier, le Canada
a expulsé quatre membres du personnel diplomatique de la
Russie.
La
ministre des Affaires étrangères, Mme Freeland, a
déclaré qu'il « a été
établi que ces quatre personnes sont des agents du
renseignement ou des personnes qui ont utilisé leur statut
diplomatique
pour compromettre la sécurité du Canada ou
s'immiscer
dans sa
démocratie ».
« Au cours du sommet du G7 de
l'été
dernier dont le Canada était
l'hôte et qui s'est déroulé dans la
région
de Charlevoix, un nouveau
mécanisme d'intervention rapide du G7 pour aider à
contrer les menaces
communes a été annoncé. Ce mécanisme
renforcera le partage
d'information sur les activités étrangères
qui
sapent nos démocraties,
et
ciblera les possibilités de réactions
coordonnées.
« Tout récemment, en
décembre,
plusieurs pays, dont le Canada, ont
dénoncé conjointement les activités
cybernétiques hostiles qui ont
piraté et mis en péril un certain nombre de
fournisseurs
de services de
TI partout dans le monde. Le Centre de la sécurité
des
télécommunications du Canada et ses
équivalents
dans d'autres pays
démocratiques
ont conclu que les activités de piratage étaient
presque
assurément
attribuables au ministère de la Sécurité de
l'État de la Chine. Nous
avons tous parlé d'une même voix — ensemble et
publiquement.
« Protéger nos institutions
démocratiques et contrer l'activité
hostile des États sont des priorités pressantes
pour le
gouvernement du
Canada — et cela comprend la sauvegarde de
l'intégrité
des élections
fédérales de cette année.
« Le projet de loi C-76 aidera à
l'échelle nationale. Il a reçu la
sanction royale en décembre. Entre autres, cette loi sur
la
modernisation des élections interdira à des tiers
canadiens d'utiliser
des fonds étrangers pour leurs activités
partisanes, que
ce soit
pendant les campagnes électorales ou non. Elle exige
également que
toutes les organisations
qui vendent de l'espace publicitaire n'acceptent pas consciemment
des
publicités provenant d'entités
étrangères.
« Le plus important est que les Canadiens
eux-mêmes doivent être
vigilants pour reconnaître les intrusions
étrangères, et demeurer
sceptiques à propos des fausses nouvelles
déguisées en informations
légitimes, surtout dans les médias sociaux.
« De plus, lorsque nos organismes
professionnels
de sécurité et de
renseignement constatent de l'ingérence illicite de
l'étranger dans
notre démocratie, les Canadiens doivent être mis au
courant. Il reste
cependant à trouver la réponse à une des
grandes
questions : qui
sonnera l'alarme ?
« Par exemple, avec toute la partisanerie
qui
fait rage en période
électorale, quelle organisation, agence ou groupe de
confiance
possède
la crédibilité, le respect et l'impartialité
nécessaires pour dire
publiquement que des activités malfaisantes visant
à
pervertir notre
démocratie prennent leur source dans une capitale
étrangère ?
« Cela mérite réflexion, mais
c'est
une question à laquelle il faut
trouver une réponse concrète à l'approche de
la
campagne électorale
plus tard cette année. »
La défense
héroïque des droits ancestraux des Wet'suwet'en
Le Bureau des
Wet'suwet'en demande au gouvernement de Colombie-Britannique
d'émettre à Coastal GasLink une ordonnance de
cessation immédiate.
Le Bureau des Wet'suwet'en a écrit au
ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique, George
Heyman, pour demander une ordonnance de cessation
immédiate des travaux du projet de gazoduc Coastal GasLink
sur le territoire des Wet'suwet'en.
Cela
survient après que le Bureau des Wet'suwet'en ait
reçu un courrier électronique du responsable de la
conformité et de l'application des lois du Bureau
d'évaluation environnementale de la Colombie-Britannique
qui déclare que Coastal GasLink ne respecte pas les
exigences préalables à la construction sur six des
sites inspectés et que des
travaux étaient effectués en violation des
conditions de leur certificat d'évaluation
environnementale. Le courriel indique en outre que l'agent
responsable de la conformité et de l'application de la loi
a émis un avertissement de
non-conformité à Coastal GasLink en vertu de la
Loi
sur l'évaluation environnementale.
« Coastal GasLink a été
jugé en violation de six des conditions obligatoires et
juridiquement contraignantes. Ce rapport du responsable de la
conformité et de l'application des lois du Bureau
d'évaluation environnementale de la Colombie-Britannique
confirme les enquêtes des Wet'suwet'en face au
mépris délibéré et illégal de
Coastal GasLink
envers notre territoire et nos pratiques culturelles. Le
gouvernement provincial est tenu de faire respecter sa propre loi
et d'émettre un ordre de cessation immédiate des
travaux du projet de gazoduc Coastal GasLink sur le territoire
des Wet'suwet'en. Ce projet n'a pas encore le consentement
préalable, libre et éclairé en vertu de
l'État de droit
wet'suwet'en, et viole maintenant les lois de la
Colombie-Britannique », a déclaré le
chef Namoks.
Le Bureau des Wet'suwet'en est un bureau central
de la nation wet'suwet'en et est régi par les chefs
héréditaires des Wet'suwet'en qui résident
sur les 22 000 km carrés des territoires
traditionnels des Wet'suwet'en. Les chefs
héréditaires des Wet'suwet'en sont les titulaires
et
conservent l'autorité et
la compétence pour
prendre des décisions sur les terres non
cédées. En vertu du l'Anuc niwh'it'en,
l'État de droit wet'suwet'en, les cinq clans des
Wet'suwet'en se sont unanimement opposés à toutes
les propositions de gazoduc et nous n'avons pas donné de
consentement préalable, libre et éclairé
à Coastal GasLink/TransCanada pour des travaux sur les
terres
des Wet'suwet'en.
Pour toute demande d'information de la part des
médias, s'adresser à:
Chef Namoks : 250 847-3630
Au cours du weekend [26-27 janvier], Coastal
GasLink a
délibérément, illégalement et
violemment détruit l'infrastructure culturelle et des
biens personnels sur le territoire des Gidimt'en sans notre
consentement. C'était notre infrastructure pour être
sur nos terres et exercer notre culture basée sur la
terre. L'attaque de Coastal GasLink contre nos pratiques
culturelles - avec la complicité active de la GRC - est
une atteinte à notre souveraineté et à notre
mode de vie.
C'est une zone située à 44 km
où Coastal GasLink n'a pas obtenu de permis et n'est
même pas incluse dans les plans proposés. Coastal
GasLink n'a fourni aucune copie des permis autorisant des travaux
sur le territoire des Gidimt'en et notre infrastructure
culturelle ne constitue pas non plus un «
obstacle » dans les limites de
l'injonction provisoire. Par conséquent, Coastal GasLink
n'a ni permis, ni autorité, ni droit légal de
démanteler notre site ou nos biens culturels. Elle a
illégalement
détruit l'infrastructure et les biens culturels de
Gidimt'en avec le soutien de la GRC, qui a assisté
à la scène et a agi comme gardes du corps
privés de l'industrie. La GRC a été
informée de l'activité illégale de Coastal
GasLink en vertu de sa propre loi et les responsables du point
d'accès des Wet'suwet'en situé sur le territoire
des Gidimt'en intentent des poursuites criminelles pour
méfait en raison de la destruction de biens par Coastal
GasLink.
La violence
imposée par l'État et l'industrie survient à
peine deux semaines après la descente militarisée
de la GRC sur nos territoires non cédés des
Gidimt'en pour mettre à exécution une injonction
d'un tribunal colonial. Des femmes et des aînés non
armés et pacifiques ont été
confrontés à des intrusions et invasions par la GRC
munie de
lourds fusils d'assaut sur nos territoires non
cédés. Quatorze ont été
arrêtés. Molly Wickham, porte-parole du clan
Gidimt'en, a été
arrêtée. Il s'agit d'une forme de violence contre
les femmes wet'suwet'en, une violence de plus contre la
souveraineté des Wet'suwet'en sur leurs terres.
En vertu de l'Anuc niwh'it'en (la loi des
Wet'suwet'en), tous les clans Wet'suwet'en ont dit non à
Coastal GasLink et à tout pipeline situé sur les
territoires non cédés des Wet'suwet'en.
Les 22 000 km carrés du territoire des
Wet'suwet'en sont partagés entre les 5 clans et
les 13 groupes de maisons. Selon sa loi, chaque clan au sein
de la nation des Wet'suwet'en a pleine juridiction pour
contrôler l'accès à son territoire. Les chefs
héréditaires sont les titulaires et conservent
l'autorité et la compétence pour prendre des
décisions sur les terres des Wet'suwet'en. Coastal
GasLink/TransCanada n'a pas reçu le consentement libre,
préalable et éclairé de nos
chefs héréditaires, ni conclu aucun accord avec
eux, pour effectuer des travaux sur les terres des
Wet'suwet'en.
Le monde entier regarde et nous
appuie. Le Canada sait que ses propres actions sont
illégales. À ce jour, les chefs
héréditaires des Wet'suwet'en ont maintenu
l'utilisation et l'occupation de leurs terres et de leur
système de gouvernance héréditaire,
malgré des générations de politiques
coloniales et de grandes industries qui visent à nous
enlever de ces terres, à assimiler notre peuple, à
anéantir notre culture et à interdire notre
système de gouvernement. Nous respectons nos lois et nos
pratiques culturelles sur nos terres. Nos médecines, nos
baies, notre nourriture, les animaux, notre eau, notre culture
sont tous présents depuis des temps immémoriaux.
Nous ne permettrons jamais que
la souveraineté des Gidimt'en soit violée.
La maison des Unist'ot'en du clan Gilseyhu demande
à Coastal GasLink (CGL) de cesser immédiatement ses
travaux en raison du non-respect des permis de la Régie du
pétrole et du gaz de la Colombie-Britannique (BCOGC) et de
l'Agence d'évaluation environnementale de la
Colombie-Britannique (BCEAO), ainsi que de la violation continue
des lois canadiennes et des Wet'suwet'en.
La GRC et les agents du Service de protection de
la faune ont refusé d'intervenir dans la destruction des
lignes de piégeage par les bulldozers de CGL,
en violation flagrante de l'article 46 de la Loi sur la
faune. Les agents du Service de protection de la faune ont
dit ce weekend [26-27 janvier] aux Unist'ot'en qu'une
enquête
sur
ce crime en cours n'était pas une priorité pour
leur bureau. Les entrepreneurs de CGL ont complètement
détruit au bulldozer la section de piégeage au
camp 9A, et de nombreux pièges n'ont pas
été
retrouvés.
Dans cette
vidéo publiée le 25 janvier 2019, Brenda
Michel, membre des Unist'ot'en parle à l'entrepreneur de
CGL et à la GRC
Conformément aux conditions d'obtention de
permis par l'Agence d'évaluation environnementale (EAO) et
de la BCOGC, CGL doit
obligatoirement avoir
effectué une étude archéologique
spécifique au site avant d'entreprendre des travaux de
défrichage du site de
campement proposé en territoire Unist'ot'en connu sous le
nom de Camp 9A. CGL a reconnu dans sa demande d'injonction
que ces fouilles archéologiques n'étaient pas
terminées. Le bureau des Wet'suwet'en et le regroupement
des maisons Unist'ot'en n'ont pas reçu de preuve de la
réalisation de ces fouilles spécifiques à un
site, comme
l'exigent l'EAO et la BCOGC. En raison de l'utilisation
prolifique de leur territoire par le regroupement des maisons
Unist'ot'en depuis des temps immémoriaux, il est essentiel
que les sites des travaux proposés soient correctement
évalués pour éviter la destruction de
campements, d'artefacts ou de sépultures historiques.
L'Agence provinciale d'évaluation
environnementale, le ministère des Forêts, des
Terres et
de l'Exploitation des Ressources naturelles (FLNRO), la
division archéologique de la Colombie-Britannique et la
Régie du pétrole et du gaz de la
Colombie-Britannique (BCOGC) n'ont pas pris de mesures
appropriées en réponse aux demandes des Unist'ot'en
et du Bureau des Wet'suwet'en visant à obtenir une
ordonnance d'arrêt immédiat des travaux et
d'enquête sur d'éventuelles violations continues des
conditions de leur certificat d'évaluation
environnementale et de leurs permis du BCOGC.
Le certificat d'évaluation
environnementale émis à CGL exige
également que CGL avise tous les détenteurs de
tenure forestière de la zone touchée par la
construction du gazoduc six mois avant d'entreprendre toute
activité de construction susceptible d'avoir une incidence
sur leur tenure. Le chef Knedebeas détient le droit de
piégeage sur le territoire Unist'ot'en et a
été informé par CGL que le défrichage
et la construction du chantier 9A ne commenceraient pas
avant 2020.
Plus tôt ce mois-ci,
sous la menace de violences policières, les chefs
d'Unist'ot'en ont conclu un accord avec la GRC pour se conformer
à l'injonction temporaire de CGL. Cet accord stipule
qu'« il n'y aura aucune ingérence de la GRC parmi
nos membres en ce qui concerne l'accès au territoire
à des fins de piégeage et/ou d'autres pratiques
traditionnelles ». En violation de cet accord, la GRC
a menacé d'arrêter les trappeurs wet'suwet'en pour
avoir tenté d'accéder à leurs lignes de
piégeage et a averti les patients des centres de
guérison qu'ils pourraient être arrêtés
pour avoir participé à une cérémonie.
La GRC a escorté CGL dans des zones de travaux en cours,
tout en refusant
d'autoriser ou de faciliter l'accès des Unist'ot'en pour
qu'ils
puissent participer à la cérémonie et
de veiller à la sécurité des participants
qui se trouvent en dehors de la zone des travaux en cours. Les
travailleurs de CGL ont invoqué le non-respect de
l'injonction et ont demandé aux usagers du centre de
guérison de retirer les petites branches et les
débris mineurs du chemin alors qu'ils ramassaient du bois
de chauffage, sans que cela entrave les travaux de CGL. Les
patients ont constaté qu'ils ne se sentaient pas en
sécurité du fait de la présence continue de
la GRC à
l'extérieur du centre de guérison et de la conduite
injustifiée et agressive des équipes de travail de
CGL.
Citations de Freda Huson, porte-parole du
regroupement
des maisons unist'ot'en
« Nous avons respecté les termes de
l'injonction, bien qu'on ne nous ait pas donné
suffisamment de temps pour nous permettre de nous défendre
convenablement lors de l'audience. Nous avons respecté
tous les termes des accords que nous avons conclus avec la GRC
depuis le prononcé de l'ordonnance.
« Nous assistons à la violation par
la police de tous les accords passés avec nos chefs alors
que celle-ci les surveille activement pour protéger CGL et
ses sous-traitants qui violent la Loi sur la faune et les
conditions de leurs permis, et observe les agences
qui sont chargées de faire respecter ces conditions mais
qui ne
le font pas.
Nous avons ouvert notre barrière en partant du principe
que tout le monde serait traité sur un pied
d'égalité devant la loi. Nous constatons que la
GRC, l'EAO, la BCOGC et le gouvernement de coalition NPD-Vert
n'ont aucune intention de faire respecter quelque aspect de la
loi canadienne qui pourrait causer un inconvénient
à cette entreprise riche et puissante.
« Coastal Gaslink enfreint toutes ses lois
canadiennes alors que nous respectons les lois de Wet'suwet'en et
nos responsabilités envers la terre. »
Pièces justificatives
Ci-joint les pièces justificatives dont
les conditions rattachées aux permis et des photos du site
du Chantier 9A ainsi que les lignes de piégeage
détruites. Les lignes de piégeage sont des
repères culturellement importants d'utilisation continue
et constituent une source de fourrure et de subsistance.
L'emplacement de cette photo montre la
destruction du terrain de piégeage par Coastal GasLink sur
le territoire des Unist'ot'en. Le regroupement des maisons
unist'ot'en
du clan Gilseyhu est le titulaire d'une vaste
région du nord-ouest de la Colombie-Britannique.
L'entreprise Coastal GasLink tente de construire un pipeline
transportant du gaz extrait par fracturation hydraulique sans
le consentement des chefs héréditaires.
Destruction des lignes de piégeage par CGL sur le
territoire des Unist'ot'en,
le 27 janvier 2019.
(M. Toledano)
1. Avis
de
TransCanada
en
ce
qui
a
trait
aux
chantiers
à
usages
multiples
et
connexes,
nos. 9 A et B
2. Lettre
des
Unist'ot'en
à
la
Régie
du
pétrole
et
du
gaz
de
la
Colombie-Britannique
(BCOGC), qui fait
référence aux violations en cours des permis
émis par le BCOGC et l'EAO pour le campement 9A et la
section 7 du pipeline proposé par CGL, le 25
janvier 2019.
3. Condition
de
l'Agence
de
l'évaluation
environnementale
en
ce
qui
a
trait
au
piégeage
Personne-ressource
pour les médias : Freda Huson. Courriel :
tsewedielh@gmail.com
À
titre d'information
Voici un extrait du livre Stolen
Continents de Ronald Wright, qui donne un aperçu
historique de l'impact brutal de la colonisation
européenne sur les peuples anciens des
Amériques.
***
Territoire de la Confédération iroquoise
Lorsqu'il est devenu évident à la
fin du XIXe siècle que les États-Unis
n'envahiraient pas la colonie britannique (le Canada), les
États tampons indiens n'étaient plus
nécessaires. Le Canada, sachant que les nations
autochtones détenaient des titres ancestraux dans de
grandes régions de l'Amérique du Nord, voulait se
débarrasser de ses rivaux
autochtones. La meilleure façon, en dehors de
l'extermination, était de les assimiler. Sans Indiens, il
ne pouvait y avoir de revendications autochtones ; ainsi, le
jeune parlement canadien a adopté une Loi sur les
Indiens visant à promouvoir l'assimilation.
Le Canada pouvait toutefois
accélérer le processus en favorisant le contact
avec la «
civilisation » qui comprenait souvent le confinement
des
enfants indiens dans des pensionnats de missionnaires et la
réduction des réserves que le Canada
considérait comme de simples camps de détention
pour une race
condamnée.
Aux termes de la politique d'«
émancipation »,
les Indiens devaient renoncer pour toujours à leur
appartenance à leur propre nation en échange du
privilège de voter aux élections canadiennes. Les
hommes recevaient une somme forfaitaire et un lopin de terre - en
fait un pot de vin - qui était pris sur la réserve.
Peu ont mordu à l'hameçon.
De 1876 à 1918, seulement 102 l'ont fait,
dont la plupart étaient des femmes qui avaient
épousé des
blancs. Un tel mariage donnait automatiquement le droit de vote,
même si à cette époque les Canadiennes
n'avaient pas le droit de vote.
La Loi sur les Indiens visait
également à remplacer les gouvernements autochtones
par un système uniforme de conseillers de bande
élus qui seraient des marionnettes dociles du
ministère des Affaires indiennes. Les chefs «
héréditaires » (un terme inexact pour
les sachems iroquois) seraient destitués, et la
matrilinéarité - la
reconnaissance de l'ascendance, et donc de la nationalité,
à travers la lignée maternelle - abolie. En bref,
la loi visait à détruire de l'intérieur les
nations autochtones en détruisant leurs structures
politiques et familiales.
Le Canada a commencé par renverser les
gouvernements traditionnels des plus petits territoires iroquois
de l'Ontario et du Québec. Au milieu des
années 1880, les Affaires indiennes ont fait pression
sur les Mohawks de la baie de Quinte, prétendument
à
titre expérimental, pour remplacer leurs chefs
héréditaires par des conseillers élus.
Les Indiens ont accepté le nouveau système pendant
quelques années, puis l'ont rejeté. Le
caractère de confrontation de la politique
européenne était contraire à leurs
traditions de consensus, tout comme l'exclusion de la voix des
femmes.
Mais il s'est avéré que la «
période d'essai » était une
imposture : le Canada ne leur a pas permis de
rétablir leur propre système. Les Mohawks
indignés ont envoyé des appels au gouverneur
général, le représentant de la reine
Victoria au Canada :
« Nous... ne
voulons pas que le Conseil du feu s'éteigne, parce que
c'était la coutume et la façon de vivre de nos
ancêtres...
« Nous vous
rappelons
la Chaîne d'alliance de paix et d'amitié entre le
peuple anglais et les Six Nations. Lorsque nos ancêtres ont
établi la chaîne d'alliance avec les Anglais pour la
première fois, les deux parties se sont engagées
à la garder solidement entre leurs mains ...
«
Frère ! Au moment de la formation des traités
[...] les Six Nations étaient reconnues et
considérées comme un peuple et avaient une
constitution systématique [...] Les deux parties l'ont
compris. ... que chaque partie doit garder ses propres
constitutions, mais dans le cas présent, il semble que les
chaînes d'argent sont maintenant ternies
sur ces points.
« Le
gouvernement
canadien, qui ne nous reconnaît pas, considère les
Six Nations comme des mineurs et les traite comme tels.
«
Frère ! Nous citons les paroles de lord Dufferin,
l'un de vos prédécesseurs, qui a dit que les
peuples du Canada et les Britanniques ne cesseront pas de
reconnaître ces obligations... Jamais la parole de la
Grande-Bretagne, une fois engagée, ne sera
brisée...
«
Quel est votre pouvoir et votre autorité pour gouverner
notre peuple ? »
Quel pouvoir en effet ? Mais les
pétitions n'ont rien donné. Le Canada n'a reconnu
que le conseil fantoche et a versé toutes les rentes,
annuités et autres fonds appartenant aux Indiens à
cet organisme.
Le long du Saint-Laurent, où les Iroquois
ont rencontré Cartier et Champlain pour la première
fois, se trouvent les grandes communautés mohawks de
Kahnawake, en face de Montréal, et d'Akwesasne, entre
Montréal et Kingston. Bien qu'ils se soient
rapprochés des Français pendant un siècle,
ils ont aidé les Britanniques à conquérir la
Nouvelle-France en 1759-1760 et ont accueilli un grand
nombre de Mohawks du Sud pendant la Révolution.
En 1890, les habitants de Kahnawake
protestèrent en soulignant le manque de compétence
du gouvernement canadien et son hypocrisie face aux chefs «
héréditaires » :
« Toutes les
nations du monde conservent leurs coutumes, rites et
cérémonies et, conformément à la
Constitution britannique, [il existe] des rois, des reines ainsi
que des seigneurs et des pairs héréditaires.
Frère ! Nous ne pouvons pas le faire ... pourquoi ne
pouvons-nous pas adhérer ... à nos coutumes, droits
et cérémonies. »
L'intervention la plus brutale du Canada a eu
lieu à Akwesasne. L'emplacement même de ce
territoire devrait rappeler aux États-Unis et au Canada
que la nation mohawk est beaucoup plus ancienne qu'eux, car la
frontière qui les sépare passe par ce territoire.
Là, en 1898, les mères
de clan ont
écrit une longue lettre au gouverneur
général, expliquant comment leur
système fonctionnait et précisant qu'elles ne
voulaient pas de changement.
Deux fois les femmes ont empêché la
tenue d'élections. Un fonctionnaire du gouvernement
canadien, envoyé pour enquêter, a fait ce
commentaire très révélateur : les
Indiens, a-t-il
déclaré dans son rapport, « pourraient tout
aussi bien attendre que le ciel leur tombe sur la tête que
de s'attendre à la reconnaissance de leur revendication
d'avoir un État pratiquement
indépendant ». Le premier ministre Brian
Mulroney allait prononcer presque les mêmes paroles
quatre-vingt-douze ans plus tard. La
véritable question, alors comme maintenant, était
la souveraineté. Ensuite, comme maintenant, la violence a
éclaté.
En mars 1899, la Police montée est
arrivée pour imposer la tenue d'élections. Le
détachement fut aussitôt encerclé
par 200 Mohawks. Aucun policier n'a été
blessé, mais ils ont été chassés.
Deux mois plus tard, ils sont revenus. Michael Mitchell, le chef
élu d'Akwesasne, a raconté la façon dont le
conseil qu'il dirige et qu'il veut
réformer a été installé :
«
À 4
heures du matin, le 1er mai 1899, le colonel
Sherwood... est arrivé à Akwesasne, à la
tête d'un contingent de policiers en traversant le fleuve
Saint-Laurent. Ils ont occupé la salle du Conseil, et ont
envoyé un message aux chefs pour qu'ils viennent assister
à une réunion spéciale concernant l'achat de
pierres [pour
construire un pont]... Quand les chefs sont entrés dans le
bureau du Conseil, ils ont été jetés au sol
et menottés. Une des femmes a averti le grand chef, Jake
Fire, et alors qu'il franchissait la porte pour demander la
libération de ses compagnons, il a été
abattu de deux balles, la deuxième a été
fatale. La police a emmené ses prisonniers au
remorqueur et a quitté le village. Jake Fire a
été abattu de sang-froid alors qu'il luttait pour
un gouvernement indien mohawk...
« Les sept
chefs
...
ont été emprisonnés. Cinq d'entre eux ont
été gardés en prison pendant plus d'un an
....
«
Immédiatement après cette affaire,
les
représentants du gouvernement ont emmené quinze
Indiens à Cornwall et leur ont donné de l'alcool.
Les agents des Indiens leur ont dit de se désigner les uns
les autres. C'est ainsi que le gouvernement élu sous le
régime de la Loi sur les Indiens a
été mis en place à Akwesasne. C'est ainsi
que
le Canada a présenté à son peuple les
principes de sa démocratie. »
En avril 1924, le Parlement canadien a
adopté la Loi de 1924 sur les Sauvages -
Loi
ayant pour objet de régler certaines
questions
entre les gouvernements du Canada et de l'Ontario concernant les
terres des réserves des sauvages.[1]
L'architecte de la Loi
était le
notoire Duncan Campbell Scott - le même qui a élargi
le système des pensionnats en tant que surintendant
adjoint des Affaires indiennes et qui a refusé d'aider les
peuples autochtones lorsqu'une épidémie de
tuberculose s'est déclarée dans un certain nombre
de réserves. Il était résolu à
assimiler complètement les peuples autochtones au Canada
en
tant que moyen de résoudre le « problème
indien ».
La Loi de 1924 sur les Sauvages
concerne la manière dont le Canada revendique les
ressources sur les terres des réserves. Cela repose sur un
protocole d'entente entre le surintendant général
des Affaires indiennes pour le Canada, Charles Stewart, et deux
ministres ontariens, James Lyons, ministre des Terres et
Forêts et Charles
McCrea, ministre des Mines pour l'Ontario. Ce protocole a
été signé en mars 1924. Duncan Campbell
Scott a signé le protocole au nom du Canada. En vertu des
dispositions de cette loi, l'État canadien a
préparé le terrain pour pouvoir revendiquer les
terres, les minéraux et les ressources des réserves
indiennes.
La Loi de 1924 sur les Sauvages note
comme premier point : « Toutes réserves des
sauvages mises de côté jusqu'à présent
ou à l'avenir dans la province d'Ontario, sont
administrées par le Dominion du Canada au
bénéfice de la ou des bandes de sauvages à
laquelle ou auxquelles chacune peut avoir été ou
être
attribuée ; des parties de ces réserves
peuvent, lors de leur abandon pour cette fin par la ou lesdites
bandes être vendues, données à bail ou
autrement aliénées par lettres patentes sous le
grand sceau du Canada ...
De plus, « ...le gouvernement du Dominion
du Canada aurait plein pouvoir et autorité de vendre,
donner à bail toutes terres faisant partie d'une
réserve abandonnée dans la suite par les sauvages,
et d'en
conférer un titre de pleine ou moindre
propriété ... »
La Loi dit aussi : « Toute vente,
location ou autre aliénation faite ....peut inclure les
minéraux (y compris les métaux précieux)
contenus dans ou sous les terrains vendus, donnés à
bail ou autrement
aliénés, ou peut être limitée à
ces minéraux ... »
Cette loi donnait également des directives
à toute entité qui souhaite pénétrer
sur les terres des réserves afin de prospecter des
minéraux : « Toute personne autorisée
sous l'empire des lois de la province d'Ontario à
pénétrer sur les terres pour y prospecter les
minéraux, est autorisée à prospecter les
minéraux dans toute réserve de
sauvages après avoir obtenu la permission de le faire de
l'agent des sauvages de cette réserve ... »
En vertu du système de gouvernance des
conseils de bande imposé par la force dans les
réserves en vertu de la Loi sur les Indiens, le
chef et le conseil relevaient de l'agent des Indiens, qui
était le représentant de l'État canadien
dans une réserve et à qui ils étaient
redevables plutôt qu'aux membres de leur communauté.
Il va sans dire
que le système des conseils de bande a suscité une
résistance généralisée, un
système qui a tenté de remplacer les formes
séculaires de gouvernance traditionnelle mises en place
par les peuples autochtones mêmes.
La Loi prévoyait également que les
redevances provenant de telles activités minières
seraient partagées à parts égales entre le
Canada et l'Ontario. Cette loi ne mentionne pas que les peuples
autochtones pourraient obtenir une part quelconque des revenus
générés par le vol des ressources sur leurs
territoires.
Le gouvernement canadien a exercé des
pressions sur les réserves de diverses manières.
Sous le régime arbitraire de l'agent local des Indiens, de
nombreux peuples autochtones ont perdu leurs moyens de
subsistance parce qu'ils ne pouvaient quitter la réserve
sans la permission de l'agent des Indiens. Peu à peu, les
conseils de bande ont
été
contraints d'ouvrir leurs réserves au développement
venant de l'extérieur ou ont perdu une partie de leurs
réserves en raison de ventes forcées.
Récemment, la communauté crie
d'Attawapiskat a fait l'objet de pressions pour inciter le
conseil de bande et les membres à autoriser De Beers, un
monopole minier sud-africain, à exploiter une mine de
diamants dans cette communauté. Depuis l'ouverture de la
mine, la communauté a reçu une somme
dérisoire en redevances et les promesses d'emplois
offertes à la population locale ne se sont pas
matérialisées. La même pression est
exercée sur les communautés entourant le Cercle de
feu dans certaines nations ojibways et cries vivant sur le
territoire de la nation nishnawbe aski dans le Nord de
l'Ontario.
La Loi de 1924 sur les Sauvages a eu
l'effet contraire de ce que les dirigeants autochtones avaient
compris
lorsqu'ils ont signé des traités, tels que
les traités à numéros, avec l'État
canadien. Les peuples autochtones n'ont jamais
considéré leurs terres comme des biens pouvant
être achetés et vendus ou susceptibles d'être
confisqués.
Les dirigeants autochtones qui ont été contraints
de signer des traités avec le Canada n'ont jamais
renoncé à leurs réclamations ancestrales.
Aujourd'hui, la résistance organisée des peuples
autochtones souverains aux tentatives de l'État canadien
de leur imposer sa volonté et de voler leurs ressources ou
de faire passer des pipelines sur leur territoire
est largement appuyée par les Canadiens qui veulent mettre
fin aux crimes qui ont été commis et continuent
d'être commis contre les peuples autochtones alors que
l'État canadien continue de servir les plus grands
monopoles de ressources dans le pillage de leurs terres et de
leurs ressources, en violation des droits ancestraux des peuples
autochtones.
Note
1. Dans les citations prises du texte
officiel
de
la
loi
de 1924, le terme «
sauvage » est utilisé pour désigner les
autochtones. Ce n'est qu'à partir de 1927 que la
traduction française de la législation canadienne a
substitué au terme « sauvage » le terme
«
indien ».
Le gouvernement de l'Ontario fait
appel
de la décision sur les traités Robinson
- David Starbuck -
Le 21 janvier 2019, le gouvernement de
l'Ontario a fait appel de la
décision de la juge Patricia Hennessey de la Cour
supérieure de
l'Ontario dans l'affaire de l'augmentation des annuités
des
traités
Robinson-Huron. La juge Hennessey avait statué que le
versement
de 4 $
par an par personne aux 30 000
membres des 21 communautés anishinaabe qui n'avait
pas
été augmenté
depuis 1874, devait être augmenté. « Je
conclus
que la Couronne a
l'obligation d'augmenter les rentes annuelles lorsque les
circonstances
économiques le justifient. Les circonstances
économiques
entraîneront
une augmentation des rentes si les revenus nets tirés
des ressources de la Couronne permettent à la Couronne
d'augmenter les
rentes sans encourir de perte. Le principe de l'honneur de la
Couronne
et la doctrine de l'obligation de fiduciaire ont imposé
à
la Couronne
l'obligation de mettre en oeuvre avec diligence la promesse des
traités
d'atteindre leur but (c.-à-d. refléter la valeur
des
territoires dans
les rentes) et d'autres devoirs justiciables
connexes », a
déclaré la
juge Hennessey dans sa décision. La juge Hennessey n'a pas
statué sur
le montant de l'augmentation des annuités découlant
du
traité, laissant
aux parties le soin de négocier, mais elle est
demeurée
saisie de la
question et tiendra des audiences et rendra une décision
si les
deux
parties ne parviennent pas à s'entendre.
La décision du gouvernement de l'Ontario
d'en
appeler de la
décision de la juge Hennessey est inadmissible et
constitue un
déni de
justice. Justice différée est justice
refusée.
Dans ce cas, la justice
a été retardée depuis 145 ans. En
même
temps, le gouvernement de
l'Ontario dit qu'il est prêt à négocier.
Cette
« volonté de
négocier » sent la menace pour le peuple
anishinaabe : négocier un
règlement qui est acceptable pour le gouvernement de
l'Ontario
ou faire
face à des litiges prolongés pour éviter de
régler le problème.
Le chef de la Première Nation de
Batchewana,
Dean Sayers, a
déclaré : « Les dirigeants de
Robinson-Huron
croient que la décision de
madame la juge Hennessey est une décision très
solide et
juste qui
définit une voie claire vers le renouveau et la
réconciliation. » « Le
gouvernement provincial a l'obligation fiduciaire de respecter
nos traités et la décision de l'Ontario de faire
appel de
la décision
est inacceptable », a déclaré Gary
Roach,
conseiller de la Première
Nation de Batchewana. « En tant que Premières
nations
souveraines, nous
resterons unis pour veiller à ce que les promesses du
traité initial
soient tenues », a-t-il ajouté. L'ancien chef
et
actuel conseiller,
Harvey Bell, a déclaré : « Le premier
ministre
de l'Ontario, M. Ford,
doit cesser de politiser le bien-être de notre peuple. Les
citoyens des
Premières Nations de cette province s'attendent à
ce que les
obligations
historiques soient honorées, et nous méritons tous
que
cette atrocité
historique prenne fin. »
Les Anishinaabe ont remporté une victoire
dans
l'affaire des
annuités des traités Robinson grâce à
leurs
propres efforts et parce
qu'ils ont présenté une preuve que la juge
Hennessey
n'avait d'autre
choix que de reconnaître. Cette victoire n'a pas
été remportée parce
que l'État canadien était soudainement devenu
raisonnable
et qu'il
était
maintenant disposé à reconnaître les droits
issus
de traités du peuple
Anishinaabe et à réparer cette injustice
après un
siècle et demi.
Le gouvernement fédéral
libéral de
Justin Trudeau a annoncé qu'il
ne ferait pas appel du jugement de la juge Hennessey et
préférait « la
négociation plutôt qu'un litige ». Cette
déclaration de libéraux vise à
tromper les crédules. Le gouvernement
fédéral a
recours à la force de
la police militarisée pour imposer la construction d'un
pipeline sur des terres autochtones non cédées en
Colombie-Britannique,
mais il prône la « négociation » en
Ontario. Quelle hypocrisie ! Il
savaient que le gouvernement de l'Ontario ferait certainement
appel et
que le gouvernement libéral fédéral pourrait
se
tenir à l'écart sans
problème.
Les Anishinaabe ont toujours cherché
à
obtenir un règlement négocié
de la question des annuités des traités Robinson.
Ils ont
cherché à
négocier une solution avant d'engager des poursuites.
À
l'époque,
c'était le gouvernement conservateur de Harper et le
gouvernement
libéral de Wynne qui étaient au pouvoir au
fédéral et en Ontario. Un
changement de parti au pouvoir n'a pas rien changé. Le
gouvernement
libéral de Justin Trudeau au fédéral et le
gouvernement
progressiste-conservateur de Doug Ford n'ont pas changé la
position de
leurs prédécesseurs, ils ont continué les
poursuites.
Le Fonds d'indemnisation du traité
Robinson-Huron a indiqué que des
représentants des communautés autochtones et des
représentants du
gouvernement se réuniront bientôt pour discuter de
la voie
à suivre.«
Ce sera l'occasion de voir si l'Ontario préfère les
poursuites aux
négociations comme méthode
privilégiée pour
parvenir à une
réconciliation durable et si le Canada peut faire
progresser la
reconnaissance des droits, le respect et le partenariat avec les
Premières Nations Robinson-Huron dans le cadre des
traités existants »,
a déclaré le président du Fonds. «
Nous
espérons un règlement juste de
cette affaire historique. »
Tandis que l'État canadien et les
monopoles
qu'il sert continuent
de faire obstacle à une solution de principe, honorable et
opportune à
l'augmentation du montant des rentes découlant des
traités Robinson,
les peuples autochtones ont un allié indéfectible
au sein
de la classe
ouvrière canadienne, au sein de laquelle militent
également de
nombreux autochtones.
C'est la classe ouvrière qui, pour se
libérer des chaînes du
capitalisme monopoliste, doit émanciper toute
l'humanité,
y compris les
peuples autochtones. Il appartient à la classe
ouvrière,
qui partage
les intérêts des peuples autochtones dans l'esprit
des
traités, de
partager la terre et de bâtir une société
moderne
dans laquelle les
travailleurs et les
peuples autochtones vivent ensemble dans la paix, l'harmonie et
la
prospérité.
Les
négociations, pas les tribunaux !
Justice différée est justice
refusée !
Réunion du Groupe de Lima
à
Ottawa le 4 février
- Margaret Villamizar -
Le lundi 4 février, le Canada
accueillera
la 10e réunion
ministérielle d'un groupe de pays qui sont, dit-on,
« plus
d'une
douzaine », et qu'on appelle le Groupe de Lima, lequel
fonctionne
depuis août 2017 comme une clique privée de
mèche avec l'impérialisme
américain pour tenter d'imposer un changement de
régime au Venezuela.
Dans le communiqué de presse publié
sur
son site web sur la tenue
de la réunion à Ottawa, Affaires Mondiales Canada
déclare que la
réunion rassemblera les ministres des Affaires
étrangères du Groupe de
Lima ainsi que des participants « de l'ensemble de la
communauté
internationale ». Ceux-ci, selon le communiqué,
discuteront de
l'appui à Juan Guaido, la marionnette
désignée par
les États-Unis qui
s'est proclamée « président par
intérim » du Venezuela et exploreront
« les moyens par lesquels la communauté
internationale
peut soutenir
davantage le peuple du Venezuela ».
En laissant entendre que son ingérence
ouverte
dans les affaires du
Venezuela est en quelque sorte un projet de la «
communauté
internationale », le gouvernement Trudeau manque de
franchise. Nombreux
sont les pays qui s'opposent à cette ingérence, et
plus
nombreux encore
sont les peuples, y compris ceux des États-Unis et du
Canada, du Chili, de la Colombie, du Brésil et d'autres
pays, et
dont
les gouvernements appuient le projet des États-Unis de
changement de
régime qui s'opposent aux sales manoeuvres de leur
gouvernement
contre le peuple vénézuélien.
Ce que les États-Unis, le Canada, la
Grande-Bretagne, l'Australie
et d'autres laissent transparaître en prétendant
représenter « la
communauté internationale » est qu'ils
adhèrent à la conception du
monde raciste post-Deuxième Guerre mondiale des
impérialistes
anglo-américains selon laquelle il revient aux peuples
anglophones de
décider
du destin du monde. Selon eux, c'est eux qui décident qui
fait
partie
de la « communauté internationale » .
En vertu de cette conception du monde raciste, le
fait
que les
États-Unis n'aient pas réussi à faire
adopter une
résolution pour faire
reconnaître leur marionnette Guaido à l'Organisation
des
États
américains ou au Conseil de sécurité de
l'ONU,
parce que la majorité a
refusé d'appuyer la violation de la souveraineté et
du
droit à
l'autodétermination du Venezuela, est rejeté comme
étant sans
importance. Ils jugent sans importance le fait que la Russie, la
Chine,
la Turquie, l'Afrique du Sud, l'Inde, la Syrie et d'autres pays
membres
de l'ONU aient refusé de cautionner le remplacement par
les
États-Unis
du président du Venezuela par leur marionnette. Ces pays
ont
d'ailleurs
exprimé leur appui inconditionnel à Nicola Maduro
en tant
que président
légitimement élu. Ils considèrent
également
sans importance
l'expression de solidarité avec le peuple
vénézuélien et le président
Maduro d'un membre de haut niveau de l'Union africaine
composée
de 55
pays et le fait que plusieurs pays de différentes
régions
de l'Asie
ne se soient pas encore prononcés.
Intervention militaire versus «
diplomatie »
Le scénario qui se dessine en
arrière-plan est semblable à celui
utilisé par l'OTAN contre la Libye et,
précédemment, contre la
Yougoslavie, alors qu'approche le 20e anniversaire du
bombardement
«
humanitaire » de l'OTAN contre ce pays en
mars 1999,
qui a créé un
précédent : créer une crise et
l'utiliser
comme
prétexte à une invasion. En ce qui concerne le
Venezuela,
les
États-Unis et ceux avec qui ils travaillent ont beaucoup
parlé de la
nécessité d'« ouvrir un corridor
humanitaire » pour soi-disant expédier
de la nourriture, des médicaments et d'autres produits de
première
nécessité que leur guerre économique a
délibérément ciblés dans le
pays.
Cette aide serait livrée au «
président » fantoche au mépris de
l'autorité du gouvernement bolivarien et aurait besoin du
recours à la
force pour « ouvrir » cette portion de
territoire qui
échapperait à
l'autorité souveraine du pays.
Tout
cela
sert
aussi
un
autre
objectif, celui d'entretenir la
spéculation au sujet des possibilités d'une
intervention
militaire des États-Unis et de comment et quand elle
pourrait
avoir lieu. Il est vrai que les préparatifs pour une
invasion
sont une réalité et que les États-Unis
sèment leurs menaces à tout vent au sujet d'une
option
militaire qui est « sur la table ». (Trump vient
juste de
répéter à la télévision
qu'elle est
toujours « une option ».) Cette question a aussi
été le sujet principal d'une interview de CBC avec
le
ministre de la Défense Harjit Sajjan le 1er février
à l'émission Power and Politics. Lorsqu'on lui a
demandé si le Canada était prêt à
participer
à une intervention militaire au Venezuela si les choses en
arrivaient là, il a refusé de répondre
directement. Il a plutôt fait référence au
souhait
du Canada d'un coup d'État « pacifique »,
utilisant
le terme favori des États-Unis de « transition
».
Après que l'intervieweur lui ait demandé trois fois
une
réponse directe, il a dit : « Je crois qu'il est
beaucoup
trop tôt pour parler d'actions militaires. Nous devons
laisser la
place à la diplomatie et aux experts afin de pouvoir aller
de
l'avant. »
Toute
cette
spéculation
sur
l'existence
ou
non de plans d'intervention
militaire étrangère sert de diversion pour faire
oublier
la question centrale que, peu importe les moyens, qu'il s'agisse
d'actes militaires ou de coercion et de menaces d'un autre genre,
que
le Canada appelle de façon éhontée «
diplomatie », le changement de régime
instigué de
l'étranger et la violation de la souveraineté et de
l'autodétermination d'un peuple sont des crimes qui
méritent d'être universellement condamnés et
rejetés sans équivoque. Point final.
Ne touchez pas au
Venezuela!
Partout au pays, les actions se poursuivent pour
dénoncer la tentative dirigée par les
États-Unis d'imposer un changement de régime au
Venezuela et le rôle inacceptable du Canada dans cette
activité.
À Toronto
Les Torontois ont organisé un rassemblement
et une marche énergiques le 30 janvier en appui au
peuple vénézuélien qui défend sa
Révolution bolivarienne sous la direction du
président Nicolas Maduro. Le rassemblement a eu lieu
devant le bureau de circonscription de la ministre des Affaires
étrangères Chrystia Freeland et les manifestants
ont dénoncé le rôle de celle-ci au sein du
désormais notoire Groupe de Lima qui organise et finance
les réactionnaires et terroristes qui constituent la
soi-disant opposition au Venezuela.
Après les discours, les manifestants ont
marché sur la rue Bloor en scandant des slogans. Plusieurs
automobilistes et piétons ont levé le poing ou le
pouce pour saluer l'initiative des manifestants. À la fin
de la marche, les participants se sont engagés à
parler aux gens de leur quartier et à leurs voisins pour
les informer du déroulement des
événements au Venezuela, pour les appeler à
appuyer le peuple vénézuélien et
répondre aux actes illégaux d'agression
perpétrés par le Canada contre le Venezuela en
disant au gouvernement canadien : Pas en notre nom !
À Montréal
Plus de 150 personnes, activistes, femmes,
jeunes, groupes de solidarité et autres se sont
rassemblés le 27 janvier au Square Phillips pour
exprimer leur vive opposition à la tentative de coup
d'État du gouvernement américain contre le
Venezuela.
Jooneed Khan, un journaliste de La Presse
à la retraite, a évoqué l'expérience
récente des changements de régime en
Afghanistan, en Libye, en Irak et en Haïti, et a
salué le peuple vénézuélien et sa
détermination. Christine Dandenault du Parti
marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) a
dénoncé l'hypocrisie du gouvernement
Trudeau et sa reconnaissance du vil individu qui s'est
autoproclamé président. Claude Morin, un professeur
d'histoire à l'Université de Montréal, a
parlé de la légitimité des élections
présidentielles au Venezuela, du financement mafieux de
l'« opposition » et des desseins des
États-Unis sur les ressources pétrolières du
Venezuela. Marie Boti, de Femmes anti-impérialistes, a
parlé du rôle des
Vénézuéliennes dans la défense de
leur patrie et des changements prosociaux mis en oeuvre par les
gouvernements bolivariens. Yves Engler, un activiste de
Montréal et auteur de livres traitant de la politique
étrangère du Canada, a aussi pris la parole.
Tout le monde a marché d'un pas ferme vers
le Consulat américain et ensuite à l'entrée
du Complexe Guy Favreau, un édifice du gouvernement
fédéral. Tous ont affirmé leur
détermination à continuer d'être actifs sur
cette importante question.
Déclarations
et
résolutions
Le président de la Communauté
caribéenne (CARICOM), le premier ministre de
Saint-Kitts-et-Nevis, Timothy Harris, le premier ministre de
Trinité-et-Tobago, Keith Rowley, ainsi que la
première ministre de la Barbade, Mia Mottley, ont
rencontré le secrétaire général des
Nations unies, Antonio Guterres, le 28 janvier à New
York,
pour présenter leur position et discuter de la situation
sociopolitique au Venezuela.
Une déclaration publiée
après les pourparlers fait clairement ressortir leur
crainte des
conséquences d'une intervention militaire
extérieure dans la crise
vénézuélienne.
« La délégation de la CARICOM
a souligné son attachement aux principes de
l'article 2 (4) de la Charte des Nations unies, qui appelle
les États à s'abstenir de la menace ou de l'emploi
de la force. La CARICOM a toujours insisté sur
l'importance cruciale qu'elle accorde aux principes fondamentaux
de non-ingérence et de
non-intervention. La CARICOM a réaffirmé qu'il
était urgent de mener un dialogue constructif en vue de
parvenir à une solution interne pacifique pour le peuple
vénézuélien. La Communauté
caribéenne est fermement convaincue qu'il n'est jamais
trop tard pour engager un dialogue alors que les
conséquences d'un non-dialogue seront
désastreuses », a déclaré
l'organisation dans un communiqué conjoint.
La déclaration souligne également
« l'importance que les Caraïbes demeurent une zone de
paix », une idée formulée pour la
première fois par Maurice Bishop, arrivé au pouvoir
en Grenade à la suite d'une révolution qui a
renversé le gouvernement d'Eric Gairy en 1979 et qui
a ensuite été tué lors d'une invasion
sanglante du pays par les États-Unis.
« Nous nous associons à nos nations
soeurs des Caraïbes pour réaffirmer notre
détermination à préserver les Caraïbes
en tant que zone de paix, libre de toute intimidation militaire.
Nous demandons le droit de construire nos propres processus
à notre manière, sans ingérence
extérieure, sans intimidation et sans le recours à
la force ou la menace du
recours à la force », lit-on dans le
communiqué.
La position de longue date de «
non-intervention et de non-ingérence » des
Caraïbes a souvent été
réitérée par nombre de ses dirigeants au
cours des dernières décennies. Si ses gouvernements
ont l'intention de s'en tenir à ces principes, en
évitant les demandes de la superpuissance mondiale en
déclin de soutenir sa position, cela peut
jouer un rôle important pour tracer une voie à
suivre pour le continent. La déstabilisation persistante
du Venezuela créerait le chaos et créerait des
problèmes économiques, militaires et sociaux que de
nombreux territoires sont mal équipés pour
gérer, soulignent les dirigeants du CARICOM.
Par ailleurs, plusieurs dirigeants des
Caraïbes ont dénoncé les déclarations
de l'administration Trump en appui à la personne qui s'est
proclamée « président par intérim
» du
Venezuela. Le premier ministre de
Saint-Vincent Ralph E. Gonsalves, les qualifiant de « coup
d'État » dans un article du Miami
Herald. Le
Premier ministre
d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, les a qualifiées de
« propos flagrants
de changement de régime ».
« La majorité des pays de la CARICOM
n'acceptent pas Juan Guaidó comme président par
intérim », a déclaré M. Browne.
« En fait, nous pensons qu'il s'agit d'un
précédent extrêmement dangereux [...] qui n'a
absolument aucune base juridique, aucun fondement constitutionnel
ou de droit international, et constitue en réalité
un affront
à la démocratie dans
l'hémisphère. »
Gaston Browne a également averti que les
Caraïbes devraient faire attention à ne pas
être entraînées dans la guerre
idéologique qui se déroule au Venezuela dans le but
de simplement démettre Maduro de ses fonctions.
« Ces gens mènent une guerre
idéologique. Ils croient que le socialisme au Venezuela
plongerait le peuple dans la pauvreté et ainsi de suite.
Ils veulent se débarrasser de ces régimes
socialistes. D'accord, ils peuvent mener leurs guerres
idéologiques, mais nous devons faire face au
côté pratique et aux effets [sur la région]
»,
a dit Browne.
Le Premier ministre de Trinité-et-Tobago,
Keith Rowley, a parlé en mots durs des autorités
américaines qui ont tenté de contraindre les
membres de la CARICOM à changer de position sur le
conflit. Rowley a envoyé un message clair à
l'ambassadeur américain à Trinité-et-Tobago,
Joseph Mondello, qui s'est dit « profondément
inquiet » de la reconnaissance continue de
Trinité-et-Tobago de l'administration Maduro.
« Nous, à Trinité-et-Tobago,
sous tous nos gouvernements, avons préservé la
position souveraine du peuple de
Trinité-et-Tobago », a-t-il ajouté.
« Jusqu'à ce qu'il y ait un changement de
gouvernement au Venezuela, comme l'a dit M. Patrick Manning,
lorsque vous décrochez le téléphone, c'est
celui qui répond au téléphone qui est en
charge au Venezuela. Ce qu'ils nous demandent, c'est de prendre
parti largement en raison de forces extérieures. Si vous
envisagez de changer de régime dans le monde actuel de
l'après-Seconde Guerre mondiale et que vous voulez le
faire correctement, vous devez passer par l'ONU et obtenir sa
sanction. Trinité-et-Tobago rejettera toute pression pour
lui
faire adopter une position susceptible de nuire à nos
relations
avec nos voisins. »
(Sources:
TeleSUR)
Le 1er
février, le ministère du pouvoir populaire pour les
affaires
étrangères du Venezuela a annoncé sur son
site Internet que le
vice-président de l'Union africaine, Thomas Kwesi Quartey,
avait envoyé
un message de solidarité au peuple
vénézuélien et en appui au
président constitutionnel de la République
bolivarienne de
Venezuela, Nicolás Maduro Moros. Le ministère a
indiqué que le message
de l'Union africaine, un bloc politique de 55 États,
avait été envoyé
par l'intermédiaire de l'ambassadeur du Venezuela en
Éthiopie, Modesto
Ruíz.
Le ministère a également
annoncé que des manifestations de soutien
au gouvernement vénézuélien au Mali, en
Tunisie et en Namibie avaient
eu lieu le 30 janvier, au cours desquelles des manifestants
ont dénoncé
« les tentatives répétées de coup
d'État brutal que l'impérialisme
américain ourdit contre le Venezuela ».
Le Réseau canadien pour Cuba (RCC)
dénonce la campagne de déstabilisation menée
par Washington contre le gouvernement souverain et
légitime du Venezuela. Les efforts qui visent à
renverser le gouvernement du président Nicolas Maduro
constituent une violation flagrante, éhontée et
injustifiable du droit à
l'autodétermination du peuple
du Venezuela.
Ottawa n'a pas été un parti
désintéressé, un spectateur innocent. Le
rôle honteux du Canada a également été
révélé. La ministre des Affaires
étrangères, Chrystia Freeland, a mis le poids de
l'État canadien derrière le stratagème de
Trump de réimposer la domination impériale
américaine. L'alignement honteux et ouvert de
l'État canadien sur la politique criminelle des
États-Unis est profondément troublant et alarmant.
En jouant un rôle de premier plan dans l'orchestration de
la subversion, Ottawa est devenu un appendice impénitent
du département d'État américain,
engagé dans une collusion et une collaboration ouvertes
pour la violation des principes fondamentaux du droit
international.
L'un des principes directeurs du RCC et du
mouvement de solidarité Canada-Cuba est l'affirmation du
droit
inaliénable de tous les peuples et de tous les pays de
décider de leur avenir et de leur système
politique, économique et social sans ingérence
extérieure. Ce droit est inscrit dans la Charte des
Nations unies, le Pacte international
relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels, le
Pacte
international relatif aux droits civils et
politiques et la Déclaration relative
aux principes du droit international touchant les relations
amicales et la coopération entre les États
conformément à la Charte des Nations unies.
Les efforts frénétiques de
Washington pour organiser un coup d'État n'ont rien
à voir avec une véritable solidarité avec le
peuple
vénézuélien ou avec la démocratie,
mais avec un déni du droit du Venezuela à
l'autodétermination. L'objectif du régime Trump est
de renverser le cours de l'histoire en réaffirmant le
contrôle et la tutelle américains
sur cette fière nation sud-américaine.
Les relations du Canada avec tous les pays, en
particulier ceux des Amériques, devraient être
fondées sur le respect mutuel et l'égalité,
et non sur des idées et des pratiques coloniales
dépassées. C'est un droit qui appartient uniquement
au
peuple et au pays du Venezuela - comme pour tout autre peuple et
pays - de déterminer sans intervention
étrangère ni menace d'intervention
étrangère le système politique et
économique dans lequel ils souhaitent vivre.
Le Réseau canadien pour Cuba appelle les
Canadiens
à rejeter la politique de subversion et d'agression
économique poursuivie par Ottawa. Veuillez écrire
à votre député pour exhorter le Canada
à rejeter toute ingérence au Venezuela et à
mettre fin à l'ingérence économique et
politique. Nous appelons au respect du gouvernement Maduro
élu
démocratiquement en mai 2018. Le peuple canadien doit
se tenir aux côtés des pays qui défendent
résolument leur souveraineté et leur
indépendance plutôt que de se soumettre au diktat
impérial et de revenir à la domination
impériale.
Au nom du Réseau canadien pour
Cuba
Isaac Saney, coprésident et
porte-parole national du RCC
Le Conseil du travail du district
de Vancouver (VDLC) condamne la tentative de coup d'État
perpétrée au Venezuela qui vise à
installer Juan Guaidó, membre de l'opposition non
élu,
à la présidence du pays.
La
légitimation par le gouvernement Trudeau de Guaidó
qui
s'autoproclame de manière absurde président devrait
préoccuper grandement les Canadiens qui respectent la
démocratie et reconnaissent le droit des nations de
choisir leur propre voie.
Nous appelons le gouvernement du Canada à
développer une politique étrangère
indépendante de celle du gouvernement Trump à
Washington, une politique étrangère basée
sur la diplomatie et non sur l'ingérence et qui engage un
dialogue enraciné dans le respect de la
souveraineté et de la volonté démocratique
du peuple vénézuélien. Pour ce faire, il
faut mettre fin immédiatement à la reconnaissance
de la présidence de Guaidó et aux sanctions ciblant
l'économie vénézuélienne.
Ce qui suit est une motion adoptée
à la
réunion ordinaire du VDLC en novembre 2018.
Ne touchez pas au Venezuela
PARCE QUE le gouvernement fédéral
s'est joint au gouvernement Trump aux États-Unis pour
imposer des sanctions au Venezuela à
l'automne 2017 ;
PARCE QUE ces
sanctions sont beaucoup plus importantes que celles
précédemment imposées par les
États-Unis sous l'administration Obama et visent
clairement à saper l'économie
vénézuélienne dans son ensemble ;
PARCE QUE ces sanctions sont une forme de guerre
économique visant à renverser le gouvernement du
Parti socialiste unifié démocratiquement élu
au Venezuela, qui a nationalisé l'industrie
pétrolière du pays et investi dans le logement,
l'éducation et les services sociaux destinés
à son peuple ;
PARCE QUE les sanctions touchent principalement
la classe ouvrière et les pauvres et servent de soutien
politique aux sanctions encore plus sévères
imposées au Venezuela par le gouvernement Trump et
à son soutien constant aux forces de l'opposition au
Venezuela, dont certaines ont eu recours à des actes de
terrorisme contre des
fonctionnaires et des installations publiques ;
PARCE QUE les prétentions que ces
sanctions visent à soutenir les droits de la personne sont
un
échec lamentable puisque ces gouvernements continuent
de soutenir et de vendre des armes à des régimes
violant les droits de la personne tels que celui de l'Arabie
saoudite ; et
PARCE QUE Trump a également parlé
à plusieurs reprises de la possibilité de renverser
le gouvernement vénézuélien par la force
militaire ou par le soutien à un coup
d'État ;
Le Conseil du travail du district de Vancouver en
appelle au gouvernement fédéral de mettre fin
à ses sanctions contre le Venezuela et de promouvoir le
dialogue et la diplomatie au lieu de l'ingérence et les
menaces
économiques ;
Le Conseil du travail du district de
Vancouver va réitérer le droit de toutes les
nations à
l'autodétermination et au respect de la
souveraineté nationale ; et
Le Conseil du travail du district de Vancouver va
s'opposer de manière catégorique au recours
à l'intervention militaire et à l'appui des coups
d'État ou autres moyens antidémocratiques de
parvenir à un « changement de
régime » au Venezuela.
Le Congrès du travail du Canada, qui
représente plus de 3 millions de travailleuses et de
travailleurs canadiens, incite le gouvernement du Canada à
favoriser le dialogue en vue d'un règlement pacifique de
la crise qui sévit au Venezuela.
Le Canada compte parmi les pays, qui comprennent
aussi les États-Unis et le Brésil, ayant
appuyé Juan Guaidó, chef de l'opposition et
président de l'Assemblée nationale du Venezuela qui
s'est
déclaré président intérimaire de ce
pays la semaine dernière. Le Canada a
dénoncé la présidence de Nicolás
Maduro et qualifié de frauduleuses et
d'illégitimes les élections
vénézuéliennes de l'année
dernière.
Le CTC est effaré par
la flambée d'ingérence internationale dans le
processus démocratique d'un pays souverain, y compris
l'éventualité d'une intervention militaire. Le CTC
rejette avec véhémence toute solution
militarisée à la crise : la population
d'Amérique latine n'a pas oublié l'histoire brutale
des régimes militaires de la
région.
« Les Vénézuéliens
doivent régler leurs différends grâce
à un dialogue constructif et à des processus
démocratiques sans recourir à la
violence », déclare Hassan Yussuff,
président du CTC.
L'intervention internationale intensifie les
dissensions politiques et enflamme les tensions
intérieures. Il y aurait eu des actes de violence, des
blessés et des morts pendant les protestations et les
manifestations. Le CTC incite le gouvernement du Canada à
s'abstenir de chercher à renverser le régime et de
s'immiscer dans les affaires souveraines
du Venezuela. Il convient mieux au rôle du Canada sur la
scène mondiale de faire la promotion de la
stabilité par un dialogue constructif avec la
communauté internationale.
Le CTC est
solidaire du peuple
vénézuélien et appuie son droit à
l'autodétermination pacifique.
Le 23 janvier, Juan
Guaidó, chef de l'opposition et président de
l'Assemblée nationale vénézuélienne,
s'est déclaré président par intérim
du pays.
Le gouvernement canadien a été l'un
des premiers au monde à déclarer son soutien
à Juan Guaidó. Ce faisant, il s'est rangé du
côté d'un chef autoproclamé, au lieu du
président Nicolás Maduro, dûment élu
par le peuple vénézuélien. Du même
coup, il s'est aussi rangé du côté de Donald
Trump et de la politique étrangère
américaine.
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) rejette toute tentative du gouvernement canadien de
s'ingérer dans le processus démocratique et la
souveraineté du peuple vénézuélien.
Compte tenu de l'histoire de l'implication américaine dans
la région, les actions de M. Guaidó
présentent tous les signes d'un coup d'État. Nous
mettons
en garde le premier ministre Justin Trudeau contre tout
rôle dans l'instauration d'un changement de régime
dans un pays étranger.
Le peuple du Venezuela a le droit de
déterminer son propre avenir économique et
politique. Le SCFP croit que le Canada a un rôle important
à jouer dans la crise actuelle au Venezuela en fournissant
un soutien humanitaire. Nous croyons également que le
Canada devrait s'engager auprès de la communauté
internationale pour favoriser le
dialogue et la paix entre le gouvernement élu et
l'opposition.
Le SCFP offre sa
solidarité au peuple vénézuélien.
Les forces de la paix et de la démocratie,
constamment mobilisées pour soutenir la lutte du peuple
vénézuélien pour la défense de sa
souveraineté, répudient à nouveau
l'offensive contre le gouvernement légitimement élu
du
président Nicolas Maduro. Le gouvernement de Donald Trump
a déclaré mercredi [23 janvier] qu'il reconnaissait
le leader de l'opposition, Juan Guaidó, qui n'a pas de
mandat populaire, en tant que président en exercice,
secondé par les gouvernements alliés.
Une mesure aussi scandaleuse est une attaque
contre les normes les plus essentielles des relations
internationales, prisées par toutes les forces
véritablement
démocratiques qui se consacrent à la construction
d'un monde de paix et de coopération. Elle devrait
être largement rejetée non seulement par les
entités populaires, mais également par les
institutions attachées à la démocratie et
aux principes énoncés dans la Charte des Nations
unies.
Le Conseil mondial de la paix
défend la souveraineté des nations et le respect
mutuel en tant que piliers des relations constructives entre les
nations. Par conséquent, il répudie, dans les
termes les plus forts, cette annonce scandaleuse du gouvernement
américain, également indiquée par les pays
qui ont
adhéré à la déclaration arrogante
publiée
au nom du Groupe de Lima il y a deux semaines, affirmant qu'il ne
reconnaissait pas la légitimité du gouvernement
Maduro, dont le mandat a été renouvelé par
vote populaire. Comme nous l'avons dit à l'époque,
la plupart des gouvernements de ce groupe souffrent d'un manque
total
de compétence pour se prétendre promoteurs de
la démocratie.
C'est notamment le cas des gouvernements de Colombie et du
Brésil, qui ont également déclaré
reconnaître le président Guaidó.
Les tentatives de coup d'État au Venezuela
sont incessantes et la résistance a été
courageuse, un exemple pour les peuples engagés dans la
défense de la souveraineté de leur nation. La
résolution de la crise dans le pays et la correction des
décisions incombent entièrement au peuple
vénézuélien, dans un dialogue
déjà demandé par le
gouvernement parmi ceux qui recherchent sincèrement une
solution démocratique.
Les gouvernements de Hugo Chavez et, dès
le début, celui du président Maduro, soutenus par
le
peuple vénézuélien et les forces
patriotiques, ont bravement affronté ces tentatives. Cette
résistance met également en lumière la
continuité de la politique d'ingérence de
l'impérialisme américain, qui fait tout pour
maintenir son autorité sur
l'Amérique latine, bafouant le droit international et la
démocratie qu'il prétend défendre.
Par conséquent, nous appelons au
renforcement de
la mobilisation internationale en faveur de la lutte du peuple
vénézuélien pour la défense de sa
souveraineté et de sa démocratie, de la
légitimité garantie uniquement par le vote
populaire pour diriger le pays, dans un dialogue franc et
souverain avec l'opposition démocratique, en faisant face
aux
organisateurs du coup d'État soutenus par
l'impérialisme
américain
et les forces réactionnaires de la région.
Pour la fin de l'offensive impérialiste et
des
tentatives de coup d'État ! Pour la
souveraineté et la paix au Venezuela !
Socorro Gomes,
président, Conseil mondial de la paix
(23
janvier 2019. Traduction LML)
Grande-Bretagne
La première ministre de Grande-Bretagne,
Theresa May, répète à qui veut l'entendre
que puisqu'elle respecte prétendument la décision
du
référendum de juin 2016 de quitter l'Union
européenne (UE), le seul choix qui reste est entre «
son » entente, « pas d'entente » et
pas de Brexit. En conséquence, chaque mesure qu'elle
prend face au Brexit ne fait qu'exacerber la crise, le chaos et
la tourmente. Le plus récent développement est le
« vote significatif » qui devait avoir lieu
le 29 janvier et qui a été reporté. Il
n'était pas, semble-t-il, aussi significatif qu'on le
prétendait. Le résultat est que la motion contient
maintenant les amendements des députés qui la
rendent
contradictoire, mais qui permettent à Mme May de dire
qu'elle
retournerait à Bruxelles pour obtenir d'autres
modifications
à l'Accord de retrait. Les dirigeants de l'UE ont
immédiatement dit que ce n'était pas possible, ce
qui a
mené le chef de l'opposition Jeremy Corbyn à dire
qu'il
parlerait à la première ministre puisque l'option
«
pas d'entente » serait maintenant
éliminée.
May a fixé
plusieurs
« lignes
rouges » qu'elle appelle des «
principes » auxquelles elle tient mordicus pour
résoudre la crise. Entretemps, les principes concrets qui
permettraient de trouver une solution favorable au peuple ne sont
jamais considérés.
Jeremy Corbyn, de son côté, se
positionne face à cette situation en exigeant que May
retire l'option du « pas d'entente ». Il
l'oblige à le faire sans quoi il refuse de la rencontrer.
Quant au Parti national
écossais, à Plaid Cymru et aux autres qui ont
réagi aux ouvertures du 10, rue Downing, y compris
les secrétaires généraux des
principaux syndicats tels que Len McCluskey de Unite et Dave
Prentis d'Unison, ils ont compris que pour May la
négociation n'est qu'une tactique pour les forcer à
appuyer son entente. L'objectif de May est de se servir de leur
influence pour tenter de faire adopter, même de justesse,
son entente, son Plan B (très semblable au Plan A),
à la
Chambre des communes.
Comme Corbyn et d'autres l'ont souligné,
Theresa May refuse de reconnaître l'ampleur de l'impasse
politique engendrée entre autres par l'infime marge de
manoeuvre offerte par les dirigeants et les négociateurs
de l'Union
européenne. Aussi refuse-t-elle de tenir compte du dommage
causé par cette impasse et du chaos politique subi par le
corps politique. Et ce dommage se manifeste principalement dans
les tentatives de polariser le corps politique et de le diviser
entre « ceux qui veulent rester » et les «
Brexiteers ». Dans une analyse de Workers'
Weekly, il est dit : « Corbyn a fait valoir de
façon convaincante lors de son discours à Wakefield
que les conditions concrètes auxquelles font face ceux
qui veulent rester et les Brexiteers sont les
mêmes, et qu'elles ne peuvent être résolues
par l'éclatement de ce qui pourrait être une guerre
civile entre les deux. En effet, Theresa May, bien qu'elle
prétende chercher la 'cohésion sociale', attise la
flamme du désordre. Aussi est-il clair que May
n'hésitera pas à avoir recours aux pouvoirs de
police pour affirmer que l'État doit être
préservé face au rejet du peuple et de son mot
d'ordre 'Pas en notre nom !' ».
Selon Workers' Weekly :
« Pour
May, une élection générale n'offre aucune
perspective de se sortir de l'impasse, et pendant ce temps elle
s'accroche au pouvoir, ayant été
échaudée lorsqu'elle a tenté, suivant les
conseils qu'on lui a prodigués, de se tourner vers la
nation. Jeremy Corbyn et le Parti travailliste qu'il dirige ont
recours aux tactiques qui se trouvent dans la Loi du parlement
à mandat fixe de 2011, adoptée sous David
Cameron, pour maximiser la possibilité d'une
élection générale imminente.
Assurément, l'élite dirigeante ne considère
pas l'élection générale comme lui
étant favorable. Il semblerait plutôt en ce moment
que l'élection générale favoriserait
l'avènement au pouvoir d'un
gouvernement travailliste, ou, dans l'occurrence d'un parlement
non majoritaire, permettrait au Parti travailliste de former des
alliances avec d'autres partis de l'opposition pour former un
gouvernement. La crise politique serait-elle ainsi
résolue ? Bien que Jeremy Corbyn et ses alliés
prétendent que oui, il y a toujours ses propres
intérêts et
ceux des bureaucrates de l'Union européenne dont il devra
tenir compte.
« Corbyn a l'avantage d'avoir les
mouvements sociaux de son côté — mouvements
dont il est lui-même issu -, ce qui constitue non seulement
un appui politique, mais un important bassin d'activistes et
d'électeurs. Cela suffira-t-il pour mettre en oeuvre ses
politiques de 'Pour le plus grand nombre, et non seulement pour
les quelques-uns'
advenant une élection générale où le
Parti travailliste assumerait le rôle de
gouvernement ?
« Et qu'en est-il
de cette Union
européenne ? L'UE
elle-même est rongée par les crises, en particulier
le projet européen qui vise à faire de l'UE une
seule
entité politique. Mettre
l'accent sur les soi-disant 'quatre
libertés'[1], comme
si les 28 États membres
de l'UE partageaient une seule vision, est illusoire. Ce projet
est en situation de crise depuis quelque temps
déjà, en grande partie en raison de l'opposition du
peuple à son ordre du jour néolibéral. Et la
perspective d'une 'Europe sociale' au sein du statu quo
est de plus en plus illusoire. L'impasse dans laquelle se trouve
l'UE est le fruit de
plusieurs facteurs : elle est en partie le résultat
de contradictions internes entre les grandes puissances de la
'Vieille
Europe' elle-même, des efforts
déployés par ces puissances pour dominer les autres
États membres et des mouvements des peuples contre
l'austérité, pour leurs droits et pour avoir voix
au chapitre sur la direction de la société.
Aussi, les oligarques financiers veulent marauder où bon
leur semble et les États-Unis eux-mêmes cherchent
à dominer en Europe et lui dicter son ordre du jour, ce
qui
éveille aussi la résistance.
« Dans ce contexte, que devraient faire la
classe ouvrière et le peuple de la Grande-Bretagne ?
Nous pensons que le peuple ne doit pas tomber dans le
piège de se ranger du côté de l'une ou
l'autre des factions rivales, quitter ou rester, comme s'il
s'agissait d'une question de principe d'appuyer un camp ou
l'autre, tant et autant que la classe
ouvrière elle-même ne fait pas partie des
démarches pour établir l'ordre du jour de ce que
cela signifie — quitter ou rester — et des
conséquences de chacune des options. L'élite
dirigeante ne réussit pas à trouver un champion qui
peut convaincre le peuple d'aller dans un sens ou dans l'autre,
ou qui soutient les intérêts privés qui
dominent la
vie économique et politique, ou qui propose un plan
d'action qui est favorable au peuple.
« Aussi rejetons-nous toute suggestion par
l'élite dirigeante que le peuple serait responsable d'une
facette ou d'une autre de cette crise, que ce soit par des
manifestations de xénophobie, de racisme ou de
chauvinisme, une réaction qui est imposée au
peuple. »
Workers' Weekly
conclut :
« Dans ce
contexte,
la classe ouvrière et le peuple doivent participer
eux-mêmes à l'élaboration de ce qui est
favorable
à leurs intérêts. Nous sommes d'avis que la
perspective à adopter doit être celle qui nous
permet de
constater que la lutte qui existe dans le monde réel est
entre
les forces qui représentent l'Ancien et ce qu'il y a de
plus
réactionnaire, et celles qui représentent le
Nouveau et
un avenir progressiste où les intérêts du
peuple
sont prioritaires. La bataille du Brexit telle qu'elle est
menée, les profondes divisions qu'elle engendre dans le
corps
politique, le manque d'information qui permettrait au peuple de
saisir
les enjeux et la création de toutes sortes de diversions
pour
empêcher le peuple d'avoir sa propre conception du monde
— se
dresse en obstacle pour empêcher le peuple de prendre
position et
de déclarer : Rejetons comme la peste les deux camps de
l'élite dirigeante ! Prenons position à la
défense
de nos propres intérêts !
« À notre avis, c'est ce que le
Brexit
incite la classe ouvrière à faire : lutter
pour le Nouveau. Aux prises avec une crise globale, nous devons
nous organiser pour l'alternative, ce qui veut dire, entre
autres, reconnaître que le parlement est devenu totalement
dysfonctionnel, qu'il fait fi de ses propres normes et qu'il ne
peut aucunement
trouver le moyen de se sortir de l'impasse. »
Cette prise de position doit être à
la
défense de tous et doit donner au peuple la
capacité de s'investir du pouvoir.
Note
1. La libre circulation des biens, des
services, de capital et de personnes (ou de travailleurs) au sein
de l'UE constitue les « quatre libertés »
mentionnées dans le Traité de Rome. Ces mêmes
principes font maintenant partie des règlements du «
marché intérieur » de l' Acte unique
européen. Les quatre libertés sont aussi
enchâssées dans le Traité de Lisbonne, ainsi
que dans une entente spéciale (Protocole
numéro 27).
Cuba
- Déclaration de
l'ambassadrice de Cuba au Canada, Josefina Vidal -
Cuba comprend les obligations qui incombent au
gouvernement du Canada de protéger son personnel
diplomatique en poste partout dans le monde et d'essayer de
trouver des réponses aux symptômes de santé
signalés à Cuba. Elle considère toutefois
que
la décision du Canada rendue publique aujourd'hui est
incompréhensible.
Réduire le personnel du Canada à
son ambassade à Cuba et ajuster les programmes de la
mission sont des actions qui ne permettent pas de trouver des
réponses aux symptômes de santé
signalés par les diplomates canadiens et qui auront un
impact sur les relations.
Cette décision contraste avec le niveau,
le statut et la présence du personnel diplomatique
canadien dans d'autres capitales du monde où il ne jouit
pas autant de sécurité, de tranquillité,
d'une bonne santé et de l'hospitalité qu'à
Cuba.
Ce comportement favorise ceux qui, aux
États-Unis, utilisent ce problème pour attaquer et
dénigrer Cuba. Il est bien connu que certaines personnes
occupant des postes de haut niveau dans le cadre de la politique
étrangère américaine s'efforcent de
créer un climat de tension bilatérale et cherchent
à présenter notre pays comme une menace.
Depuis que l'ambassade du Canada a signalé
le premier cas, Cuba a offert de coopérer et a
collaboré avec de nombreuses entités du
gouvernement canadien ; elle a demandé des
informations et a fourni toutes les preuves disponibles ;
elle a mis à leur disposition les meilleurs experts
cubains dans les domaines les plus divers.
Au cours des échanges qui ont eu lieu, il
est apparu clairement qu'il n'existait aucune preuve pouvant
révéler des lésions
cérébrales, ni expliquer les divers symptômes
signalés, ni indiquant que ces symptômes
étaient dus au séjour des diplomates
concernés à Cuba.
Les symptômes rapportés sont
variés et ont un dénominateur commun : ils
sont difficiles à mesurer ou à vérifier par
des moyens techniques.
Malheureusement, la
décision prise par le gouvernement canadien alimente la
spéculation et contraste avec les échanges tenus
par les deux parties à ce sujet.
Malgré la décision du gouvernement
canadien, Cuba
reste déterminée à maintenir le bon
état des relations bilatérales et à
renforcer les liens avec un pays avec lequel nous entretenons des
liens
étroits d'amitié et de coopération.
(30
janvier 2019)
De la presse du Parti
Voir:
« Des
spécialistes médicaux cubains rejettent la
théorie des « attaques contre la
santé » des diplomates américains
», LML, 22
septembre 2018
«
Cuba répond aux allégations non fondées
des États-Unis « d'attaques » contre la
santé du personnel de leur ambassade à La Havane
», LML, 14
octobre 2017
- Yaima Puig Meneses -
Le dimanche 27
janvier, vers 20 h
30, une puissante tornade s’est abattue sur un district de
l’est de La
Havane, causant de graves dégâts dans quatre
municipalités. Cette
tornade aurait été la plus forte à Cuba
depuis
près de 80 ans. Quatre
vies ont été perdues et 195 personnes ont
été blessées. Le rapport le
plus récent indique que 2 699 maisons ont
été
touchées, dont 342 ont
été complètement
détruites.
Immédiatement
après la tornade, le
gouvernement cubain a mis en branle des efforts de sauvetage, de
nettoyage et de redressement, mobilisant des brigades de
travailleurs
de différents secteurs et des étudiants pour les
aider
dans leur
travail et aider les voisins à s’entraider.
L'article qui suit
fournit
des informations sur les rapports et les discussions tenus le
lendemain
de la tornade.
***
Réunion du Conseil des ministres le 28 janvier 2019
Après 20 heures dans la soirée
du 28 janvier, le président cubain Miguel Diaz-Canel
Bermudez a dirigé une nouvelle réunion du Conseil
des ministres pour évaluer le déroulement des
actions de redressement menées à La Havane à
la suite du passage dévastateur de la tornade qui a
touché plusieurs municipalités de la capitale,
dans la nuit du 27 janvier.
Le président du Conseil d'État et
du Conseil des ministres a souligné : « Il est
vital d'intensifier l'attention portée à la
population dans des moments comme celui-ci. Le travail a
été accompli rapidement depuis le début et
il est nécessaire d'expliquer aux gens tout ce qui est
fait.
« Nous devons désormais commencer
à rassembler toutes les expériences que ce
phénomène climatique nous a laissées afin de
les intégrer dans les plans de prévention et de
réduction des
catastrophes », a-t-il signalé.
Le général de division Ramon Pardo
Guerra, chef de l'État-major national de la Défense
civile, a précisé quant à lui que, selon une
exploration aérienne menée dans la matinée
du 28 janvier, « la tornade a touché terre dans
les environs du Casino Deportivo et s'est affaiblie à
l'est d'Alamar ».
« On estime qu'elle a parcouru une longueur
de 11,5 kilomètres, à une vitesse de 42,6
kilomètres à l'heure en 16 minutes. Elle a
commencé avec un diamètre d'action de 500
mètres, qui s'est ensuite étendu
à 1 000 mètres à la fin de sa
trajectoire », a-t-il expliqué.
À ce jour, a-t-il dit, des
dégâts importants ont été
signalés, tels que l'effondrement total ou partiel de
maisons, les chutes d'arbres et de poteaux électriques et
téléphoniques, des portes et des fenêtres
arrachées, ainsi que des conteneurs et des voitures
renversés par les vents violents. Les travaux
d'assainissement et de ramassage des gravats dans
la ville ont commencé très tôt, a-t-il
souligné.
Le nombre de décès résultant
de l'événement météorologique est
passé à quatre, et un total de 195 personnes
blessées sont prises en charge dans différents
hôpitaux de la capitale, a informé le ministre de la
Santé publique, José Angel Portal Miranda. Les
dégâts matériels sont concentrés dans
les municipalités de Diez de Octubre, Regla,
Guanabacoa et San Miguel, dans 11 établissements de
santé.
La situation la plus complexe est celle de
l'hôpital maternel Hijas de Galicia, où 196
patientes ont été évacuées,
dont 18 ont déjà regagné leur
domicile.
En ce qui concerne le logement, le ministre de la
Construction, René Mesa Villafaña, a
confirmé que les dégâts les plus importants
se situent au niveau des toitures des bâtiments, et que les
fournitures nécessaires sont disponibles pour
remédier à cette situation.
Le
premier secrétaire du Parti à La Havane, Luis
Antonio Torres Iribar, a indiqué qu'à ce jour, le
nombre de logements touchés s'élève
à 1 238, dont 123 ont subi des
effondrements totaux et 625 des effondrements partiels,
que 224 maisons ont complètement perdu leur toiture
et 124, une partie de celle-ci.
À cet égard, le président
Diaz-Canel a donné des instructions pour que les
ressources nécessaires soient immédiatement
distribuées à la population dès que les
pertes auront
été comptabilisées — par les
différentes voies prévues — afin que les
problèmes puissent être résolus dans les
meilleurs délais.
À propos du
rétablissement du service d'électricité, le
ministre de l'Énergie et des Mines, Raul Garcia Barreiro,
a déclaré que ce problème devrait être
résolu jeudi prochain [31 janvier]. Les
dégâts se concentrent principalement dans les
réseaux électriques, tant de transport que de
distribution, et seules les sous-stations de Berroa et de
Guanabacoa étaient toujours endommagées.
Pour sa part, Antonio Rodriguez Rodriguez,
président de l'Institut national des ressources
hydrauliques, a annoncé la réparation de tous les
dommages. En ce qui concerne l'approvisionnement en eau, il a
fait remarquer que plusieurs camions-citernes ont
été acheminés vers les zones et des
réservoirs ont été placés pour
stocker l'eau dans
différents points d'accès facile pour la
population.
Au total, plus de 13 000 services
téléphoniques ont été touchés
jusqu'à présent, a déclaré Jorge Luis
Perdomo Di-Lella, ministre des Communications. Douze brigades
d'électriciens, composées de 80 ouvriers et
des voitures spécialisées, participaient
déjà aux réparations. De même, des
actions sont menées dans le réseau
mobile et les sites wifi, ainsi que dans le parc
extérieur, où sont concentrés les principaux
dégâts.
Dans l'agriculture, les
plus gros dégâts se situent dans la production de
tabac dans les municipalités de San Juan et San Luis,
à Pinar del Rio, a déclaré le ministre de
l'Industrie Gustavo Rodriguez Rollero. Les
éventuels dommages causés dans les zones des
cultures variées où des pluies intenses se sont
abattues sont encore à évaluer.
La ministre de l'Industrie alimentaire Iris
Quiñones Rojas a assuré pour sa part que depuis
l'aube du 28 janvier, la production de pain a
été assurée pour couvrir le panier familial
de base, malgré le fait que 36 boulangeries
étaient affectées par l'interruption du service
d'électricité.
On estime
qu'environ 48 moyens de transport automobile ont
été endommagés, a informé le ministre
de ce secteur, Eduardo Rodriguez Davila. Au moment de la
réunion, la ligne de chemin de fer centrale était
déjà opérationnelle et depuis la
matinée le traversier de Regla, qui constitue un important
moyen
de communication avec cette
municipalité, avait commencé à
fonctionner.
Les principales ressources pour commencer les
travaux de reconstruction sont disponibles, a souligné
Alejandro Gil Fernandez, ministre de l'Économie et de la
Planification.
Les classes ont repris
le 29 janvier dans toutes les écoles, grâce
à la mise en place de diverses alternatives pour ne pas
affecter la scolarité, a signalé pour sa part la
directrice de l'Éducation, Ena Elsa Velazquez
Cobiella.
Dans les prochains jours, les différents
médias du pays continueront de donner à la
population des détails sur l'état d'avancement des
travaux de reconstruction.
Le ministre du Commerce extérieur et de
l'Investissement étranger de Cuba, Rodrigo Malmierca
Díaz, a annoncé que des dons peuvent être
faits de
l'extérieur de Cuba, que ce soit de gouvernemetns,
d'entreprises, d'organismes non gouvernementaux ou d'individus.
Ils
doivent être faits par la voie des ambassades cubaines dans
chaque pays, puisque c'est le gouvernement cubain qui assure
l'entrée des biens exempts de tarifs à Cuba et leur
distribution là où nécessaire. Des fonds
financiers peuvent être faits par la Banque
financière
internationale dans le compte 0300000005093523.
Pour toute
question
concernant les dons, écrire à:
donacionxlahabana@mincex.gob.cu.
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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