Le gouvernement de l'Ontario fait
appel
de la décision sur les traités Robinson
Les négociations,
pas les tribunaux!
Justice différée est justice
refusée!
- David Starbuck -
Le 21 janvier 2019, le gouvernement de
l'Ontario a fait appel de la
décision de la juge Patricia Hennessey de la Cour
supérieure de
l'Ontario dans l'affaire de l'augmentation des annuités
des
traités
Robinson-Huron. La juge Hennessey avait statué que le
versement
de 4 $
par an par personne aux 30 000
membres des 21 communautés anishinaabe qui n'avait
pas
été augmenté
depuis 1874, devait être augmenté. « Je
conclus
que la Couronne a
l'obligation d'augmenter les rentes annuelles lorsque les
circonstances
économiques le justifient. Les circonstances
économiques
entraîneront
une augmentation des rentes si les revenus nets tirés
des ressources de la Couronne permettent à la Couronne
d'augmenter les
rentes sans encourir de perte. Le principe de l'honneur de la
Couronne
et la doctrine de l'obligation de fiduciaire ont imposé
à
la Couronne
l'obligation de mettre en oeuvre avec diligence la promesse des
traités
d'atteindre leur but (c.-à-d. refléter la valeur
des
territoires dans
les rentes) et d'autres devoirs justiciables
connexes », a
déclaré la
juge Hennessey dans sa décision. La juge Hennessey n'a pas
statué sur
le montant de l'augmentation des annuités découlant
du
traité, laissant
aux parties le soin de négocier, mais elle est
demeurée
saisie de la
question et tiendra des audiences et rendra une décision
si les
deux
parties ne parviennent pas à s'entendre.
La décision du gouvernement de l'Ontario
d'en
appeler de la
décision de la juge Hennessey est inadmissible et
constitue un
déni de
justice. Justice différée est justice
refusée.
Dans ce cas, la justice
a été retardée depuis 145 ans. En
même
temps, le gouvernement de
l'Ontario dit qu'il est prêt à négocier.
Cette
« volonté de
négocier » sent la menace pour le peuple
anishinaabe : négocier un
règlement qui est acceptable pour le gouvernement de
l'Ontario
ou faire
face à des litiges prolongés pour éviter de
régler le problème.
Le chef de la Première Nation de
Batchewana,
Dean Sayers, a
déclaré : « Les dirigeants de
Robinson-Huron
croient que la décision de
madame la juge Hennessey est une décision très
solide et
juste qui
définit une voie claire vers le renouveau et la
réconciliation. » « Le
gouvernement provincial a l'obligation fiduciaire de respecter
nos traités et la décision de l'Ontario de faire
appel de
la décision
est inacceptable », a déclaré Gary
Roach,
conseiller de la Première
Nation de Batchewana. « En tant que Premières
nations
souveraines, nous
resterons unis pour veiller à ce que les promesses du
traité initial
soient tenues », a-t-il ajouté. L'ancien chef
et
actuel conseiller,
Harvey Bell, a déclaré : « Le premier
ministre
de l'Ontario, M. Ford,
doit cesser de politiser le bien-être de notre peuple. Les
citoyens des
Premières Nations de cette province s'attendent à
ce que les
obligations
historiques soient honorées, et nous méritons tous
que
cette atrocité
historique prenne fin. »
Les Anishinaabe ont remporté une victoire
dans
l'affaire des
annuités des traités Robinson grâce à
leurs
propres efforts et parce
qu'ils ont présenté une preuve que la juge
Hennessey
n'avait d'autre
choix que de reconnaître. Cette victoire n'a pas
été remportée parce
que l'État canadien était soudainement devenu
raisonnable
et qu'il
était
maintenant disposé à reconnaître les droits
issus
de traités du peuple
Anishinaabe et à réparer cette injustice
après un
siècle et demi.
Le gouvernement fédéral
libéral de
Justin Trudeau a annoncé qu'il
ne ferait pas appel du jugement de la juge Hennessey et
préférait « la
négociation plutôt qu'un litige ». Cette
déclaration de libéraux vise à
tromper les crédules. Le gouvernement
fédéral a
recours à la force de
la police militarisée pour imposer la construction d'un
pipeline sur des terres autochtones non cédées en
Colombie-Britannique,
mais il prône la « négociation » en
Ontario. Quelle hypocrisie ! Il
savaient que le gouvernement de l'Ontario ferait certainement
appel et
que le gouvernement libéral fédéral pourrait
se
tenir à l'écart sans
problème.
Les Anishinaabe ont toujours cherché
à
obtenir un règlement négocié
de la question des annuités des traités Robinson.
Ils ont
cherché à
négocier une solution avant d'engager des poursuites.
À
l'époque,
c'était le gouvernement conservateur de Harper et le
gouvernement
libéral de Wynne qui étaient au pouvoir au
fédéral et en Ontario. Un
changement de parti au pouvoir n'a pas rien changé. Le
gouvernement
libéral de Justin Trudeau au fédéral et le
gouvernement
progressiste-conservateur de Doug Ford n'ont pas changé la
position de
leurs prédécesseurs, ils ont continué les
poursuites.
Le Fonds d'indemnisation du traité
Robinson-Huron a indiqué que des
représentants des communautés autochtones et des
représentants du
gouvernement se réuniront bientôt pour discuter de
la voie
à suivre.«
Ce sera l'occasion de voir si l'Ontario préfère les
poursuites aux
négociations comme méthode
privilégiée pour
parvenir à une
réconciliation durable et si le Canada peut faire
progresser la
reconnaissance des droits, le respect et le partenariat avec les
Premières Nations Robinson-Huron dans le cadre des
traités existants »,
a déclaré le président du Fonds. «
Nous
espérons un règlement juste de
cette affaire historique. »
Tandis que l'État canadien et les
monopoles
qu'il sert continuent
de faire obstacle à une solution de principe, honorable et
opportune à
l'augmentation du montant des rentes découlant des
traités Robinson,
les peuples autochtones ont un allié indéfectible
au sein
de la classe
ouvrière canadienne, au sein de laquelle militent
également de
nombreux autochtones.
C'est la classe ouvrière qui, pour se
libérer des chaînes du
capitalisme monopoliste, doit émanciper toute
l'humanité,
y compris les
peuples autochtones. Il appartient à la classe
ouvrière,
qui partage
les intérêts des peuples autochtones dans l'esprit
des
traités, de
partager la terre et de bâtir une société
moderne
dans laquelle les
travailleurs et les
peuples autochtones vivent ensemble dans la paix, l'harmonie et
la
prospérité.
Les
négociations, pas les tribunaux !
Justice différée est justice
refusée !
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 3 - 2 février
2019
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Le gouvernement de l'Ontario fait
appel
de la décision sur les traités Robinson: Les négociations,
pas les tribunaux!
Justice différée est justice
refusée! - David Starbuck
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