Réunion du Groupe de Lima à Ottawa le 4 février

Non au «changement de régime» d'instigation étrangère au Venezuela par voie militaire ou «diplomatique»! Ne touchez pas au Venezuela!

Le lundi 4 février, le Canada accueillera la 10e réunion ministérielle d'un groupe de pays qui sont, dit-on, « plus d'une douzaine », et qu'on appelle le Groupe de Lima, lequel fonctionne depuis août 2017 comme une clique privée de mèche avec l'impérialisme américain pour tenter d'imposer un changement de régime au Venezuela.

Dans le communiqué de presse publié sur son site web sur la tenue de la réunion à Ottawa, Affaires Mondiales Canada déclare que la réunion rassemblera les ministres des Affaires étrangères du Groupe de Lima ainsi que des participants « de l'ensemble de la communauté internationale ». Ceux-ci, selon le communiqué, discuteront de l'appui à Juan Guaido, la marionnette désignée par les États-Unis qui s'est proclamée « président par intérim » du Venezuela et exploreront « les moyens par lesquels la communauté internationale peut soutenir davantage le peuple du Venezuela ».

En laissant entendre que son ingérence ouverte dans les affaires du Venezuela est en quelque sorte un projet de la « communauté internationale », le gouvernement Trudeau manque de franchise. Nombreux sont les pays qui s'opposent à cette ingérence, et plus nombreux encore sont les peuples, y compris ceux des États-Unis et du Canada, du Chili, de la Colombie, du Brésil et d'autres pays, et dont les gouvernements appuient le projet des États-Unis de changement de régime qui s'opposent aux sales manoeuvres de leur gouvernement contre le peuple vénézuélien.

Ce que les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l'Australie et d'autres laissent transparaître en prétendant représenter « la communauté internationale » est qu'ils adhèrent à la conception du monde raciste post-Deuxième Guerre mondiale des impérialistes anglo-américains selon laquelle il revient aux peuples anglophones de décider du destin du monde. Selon eux, c'est eux qui décident qui fait partie de la « communauté internationale » .

En vertu de cette conception du monde raciste, le fait que les États-Unis n'aient pas réussi à faire adopter une résolution pour faire reconnaître leur marionnette Guaido à l'Organisation des États américains ou au Conseil de sécurité de l'ONU, parce que la majorité a refusé d'appuyer la violation de la souveraineté et du droit à l'autodétermination du Venezuela, est rejeté comme étant sans importance. Ils jugent sans importance le fait que la Russie, la Chine, la Turquie, l'Afrique du Sud, l'Inde, la Syrie et d'autres pays membres de l'ONU aient refusé de cautionner le remplacement par les États-Unis du président du Venezuela par leur marionnette. Ces pays ont d'ailleurs exprimé leur appui inconditionnel à Nicola Maduro en tant que président légitimement élu. Ils considèrent également sans importance l'expression de solidarité avec le peuple vénézuélien et le président Maduro d'un membre de haut niveau de l'Union africaine composée de 55 pays et le fait que plusieurs pays de différentes régions de l'Asie ne se soient pas encore prononcés.

Intervention militaire versus « diplomatie »

Le scénario qui se dessine en arrière-plan est semblable à celui utilisé par l'OTAN contre la Libye et, précédemment, contre la Yougoslavie, alors qu'approche le 20e anniversaire du bombardement « humanitaire » de l'OTAN contre ce pays en mars 1999, qui a créé un précédent : créer une crise et l'utiliser comme prétexte à une invasion. En ce qui concerne le Venezuela, les États-Unis et ceux avec qui ils travaillent ont beaucoup parlé de la nécessité d'« ouvrir un corridor humanitaire » pour soi-disant expédier de la nourriture, des médicaments et d'autres produits de première nécessité que leur guerre économique a délibérément ciblés dans le pays. Cette aide serait livrée au « président » fantoche au mépris de l'autorité du gouvernement bolivarien et aurait besoin du recours à la force pour « ouvrir » cette portion de territoire qui échapperait à l'autorité souveraine du pays.

Tout cela sert aussi un autre objectif, celui d'entretenir la spéculation au sujet des possibilités d'une intervention militaire des États-Unis et de comment et quand elle pourrait avoir lieu. Il est vrai que les préparatifs pour une invasion sont une réalité et que les États-Unis sèment leurs menaces à tout vent au sujet d'une option militaire qui est « sur la table ». (Trump vient juste de répéter à la télévision qu'elle est toujours « une option ».) Cette question a aussi été le sujet principal d'une interview de CBC avec le ministre de la Défense Harjit Sajjan le 1er février à l'émission Power and Politics. Lorsqu'on lui a demandé si le Canada était prêt à participer à une intervention militaire au Venezuela si les choses en arrivaient là, il a refusé de répondre directement. Il a plutôt fait référence au souhait du Canada d'un coup d'État « pacifique », utilisant le terme favori des États-Unis de « transition ». Après que l'intervieweur lui ait demandé trois fois une réponse directe, il a dit : « Je crois qu'il est beaucoup trop tôt pour parler d'actions militaires. Nous devons laisser la place à la diplomatie et aux experts afin de pouvoir aller de l'avant. »

Toute cette spéculation sur l'existence ou non de plans d'intervention militaire étrangère sert de diversion pour faire oublier la question centrale que, peu importe les moyens, qu'il s'agisse d'actes militaires ou de coercion et de menaces d'un autre genre, que le Canada appelle de façon éhontée « diplomatie », le changement de régime instigué de l'étranger et la violation de la souveraineté et de l'autodétermination d'un peuple sont des crimes qui méritent d'être universellement condamnés et rejetés sans équivoque. Point final.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 3 - 2 février 2019

Lien de l'article:
Réunion du Groupe de Lima à Ottawa le 4 février: Non au «changement de régime» d'instigation étrangère au Venezuela par voie militaire ou «diplomatique»! Ne touchez pas au Venezuela! - Margaret Villamizar


    

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