Les Unist'ot'en demandent
une
ordonnance pour faire cesser les travaux du gazoduc
La maison des Unist'ot'en du clan Gilseyhu demande
à Coastal GasLink (CGL) de cesser immédiatement ses
travaux en raison du non-respect des permis de la Régie du
pétrole et du gaz de la Colombie-Britannique (BCOGC) et de
l'Agence d'évaluation environnementale de la
Colombie-Britannique (BCEAO), ainsi que de la violation continue
des lois canadiennes et des Wet'suwet'en.
La GRC et les agents du Service de protection de
la faune ont refusé d'intervenir dans la destruction des
lignes de piégeage par les bulldozers de CGL,
en violation flagrante de l'article 46 de la Loi sur la
faune. Les agents du Service de protection de la faune ont
dit ce weekend [26-27 janvier] aux Unist'ot'en qu'une
enquête
sur
ce crime en cours n'était pas une priorité pour
leur bureau. Les entrepreneurs de CGL ont complètement
détruit au bulldozer la section de piégeage au
camp 9A, et de nombreux pièges n'ont pas
été
retrouvés.
Dans cette
vidéo publiée le 25 janvier 2019, Brenda
Michel, membre des Unist'ot'en parle à l'entrepreneur de
CGL et à la GRC
Conformément aux conditions d'obtention de
permis par l'Agence d'évaluation environnementale (EAO) et
de la BCOGC, CGL doit
obligatoirement avoir
effectué une étude archéologique
spécifique au site avant d'entreprendre des travaux de
défrichage du site de
campement proposé en territoire Unist'ot'en connu sous le
nom de Camp 9A. CGL a reconnu dans sa demande d'injonction
que ces fouilles archéologiques n'étaient pas
terminées. Le bureau des Wet'suwet'en et le regroupement
des maisons Unist'ot'en n'ont pas reçu de preuve de la
réalisation de ces fouilles spécifiques à un
site, comme
l'exigent l'EAO et la BCOGC. En raison de l'utilisation
prolifique de leur territoire par le regroupement des maisons
Unist'ot'en depuis des temps immémoriaux, il est essentiel
que les sites des travaux proposés soient correctement
évalués pour éviter la destruction de
campements, d'artefacts ou de sépultures historiques.
L'Agence provinciale d'évaluation
environnementale, le ministère des Forêts, des
Terres et
de l'Exploitation des Ressources naturelles (FLNRO), la
division archéologique de la Colombie-Britannique et la
Régie du pétrole et du gaz de la
Colombie-Britannique (BCOGC) n'ont pas pris de mesures
appropriées en réponse aux demandes des Unist'ot'en
et du Bureau des Wet'suwet'en visant à obtenir une
ordonnance d'arrêt immédiat des travaux et
d'enquête sur d'éventuelles violations continues des
conditions de leur certificat d'évaluation
environnementale et de leurs permis du BCOGC.
Le certificat d'évaluation
environnementale émis à CGL exige
également que CGL avise tous les détenteurs de
tenure forestière de la zone touchée par la
construction du gazoduc six mois avant d'entreprendre toute
activité de construction susceptible d'avoir une incidence
sur leur tenure. Le chef Knedebeas détient le droit de
piégeage sur le territoire Unist'ot'en et a
été informé par CGL que le défrichage
et la construction du chantier 9A ne commenceraient pas
avant 2020.
Plus tôt ce mois-ci,
sous la menace de violences policières, les chefs
d'Unist'ot'en ont conclu un accord avec la GRC pour se conformer
à l'injonction temporaire de CGL. Cet accord stipule
qu'« il n'y aura aucune ingérence de la GRC parmi
nos membres en ce qui concerne l'accès au territoire
à des fins de piégeage et/ou d'autres pratiques
traditionnelles ». En violation de cet accord, la GRC
a menacé d'arrêter les trappeurs wet'suwet'en pour
avoir tenté d'accéder à leurs lignes de
piégeage et a averti les patients des centres de
guérison qu'ils pourraient être arrêtés
pour avoir participé à une cérémonie.
La GRC a escorté CGL dans des zones de travaux en cours,
tout en refusant
d'autoriser ou de faciliter l'accès des Unist'ot'en pour
qu'ils
puissent participer à la cérémonie et
de veiller à la sécurité des participants
qui se trouvent en dehors de la zone des travaux en cours. Les
travailleurs de CGL ont invoqué le non-respect de
l'injonction et ont demandé aux usagers du centre de
guérison de retirer les petites branches et les
débris mineurs du chemin alors qu'ils ramassaient du bois
de chauffage, sans que cela entrave les travaux de CGL. Les
patients ont constaté qu'ils ne se sentaient pas en
sécurité du fait de la présence continue de
la GRC à
l'extérieur du centre de guérison et de la conduite
injustifiée et agressive des équipes de travail de
CGL.
Citations de Freda Huson, porte-parole du
regroupement
des maisons unist'ot'en
« Nous avons respecté les termes de
l'injonction, bien qu'on ne nous ait pas donné
suffisamment de temps pour nous permettre de nous défendre
convenablement lors de l'audience. Nous avons respecté
tous les termes des accords que nous avons conclus avec la GRC
depuis le prononcé de l'ordonnance.
« Nous assistons à la violation par
la police de tous les accords passés avec nos chefs alors
que celle-ci les surveille activement pour protéger CGL et
ses sous-traitants qui violent la Loi sur la faune et les
conditions de leurs permis, et observe les agences
qui sont chargées de faire respecter ces conditions mais
qui ne
le font pas.
Nous avons ouvert notre barrière en partant du principe
que tout le monde serait traité sur un pied
d'égalité devant la loi. Nous constatons que la
GRC, l'EAO, la BCOGC et le gouvernement de coalition NPD-Vert
n'ont aucune intention de faire respecter quelque aspect de la
loi canadienne qui pourrait causer un inconvénient
à cette entreprise riche et puissante.
« Coastal Gaslink enfreint toutes ses lois
canadiennes alors que nous respectons les lois de Wet'suwet'en et
nos responsabilités envers la terre. »
Pièces justificatives
Ci-joint les pièces justificatives dont
les conditions rattachées aux permis et des photos du site
du Chantier 9A ainsi que les lignes de piégeage
détruites. Les lignes de piégeage sont des
repères culturellement importants d'utilisation continue
et constituent une source de fourrure et de subsistance.
L'emplacement de cette photo montre la
destruction du terrain de piégeage par Coastal GasLink sur
le territoire des Unist'ot'en. Le regroupement des maisons
unist'ot'en
du clan Gilseyhu est le titulaire d'une vaste
région du nord-ouest de la Colombie-Britannique.
L'entreprise Coastal GasLink tente de construire un pipeline
transportant du gaz extrait par fracturation hydraulique sans
le consentement des chefs héréditaires.
Destruction des lignes de piégeage par CGL sur le
territoire des Unist'ot'en,
le 27 janvier 2019.
(M. Toledano)
1. Avis
de
TransCanada
en
ce
qui
a
trait
aux
chantiers
à
usages
multiples
et
connexes,
nos. 9 A et B
2. Lettre
des
Unist'ot'en
à
la
Régie
du
pétrole
et
du
gaz
de
la
Colombie-Britannique
(BCOGC), qui fait
référence aux violations en cours des permis
émis par le BCOGC et l'EAO pour le campement 9A et la
section 7 du pipeline proposé par CGL, le 25
janvier 2019.
3. Condition
de
l'Agence
de
l'évaluation
environnementale
en
ce
qui
a
trait
au
piégeage
Personne-ressource
pour les médias : Freda Huson. Courriel :
tsewedielh@gmail.com
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 3 - 2 février
2019
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