À
titre d'information
Ce que les ministres
avaient à dire pour
contrer l'ingérence étrangère et les fausses
nouvelles (Extraits)
Lors de la séance d'information
technique, la
ministre des Institutions démocratiques Karina Gould a
déclaré :
« Soyons clairs : il ne s'agit pas
d'arbitrer les élections. Il
s'agit d'alerter les Canadiens lorsqu'un incident compromet leur
droit
à une élection libre et juste. S'il se passe
quelque
chose pendant la
campagne électorale, les Canadiens pourront être
assurés que les bonnes
personnes ont décidé de le rendre public, que
l'information est juste
et que l'annonce n'est pas de nature partisane parce que cette
question
transcende la partisanerie. »
« En aucun cas, cette annonce ne limite la
liberté de parole ou
d'expression des Canadiens. Ce dont nous parlons aujourd'hui, ce
sont
des activités d'ingérence étrangère
qui
tentent de manipuler la
conversation. Ce que nous avons vu dans le monde, ce sont des
incidents
où ce qui semble être des
acteurs
nationaux
légitimes sont en fait une mascarade - ce
sont
en fait des acteurs étrangers se faisant passer pour des
acteurs
nationaux. Ce n'est pas toujours facile à détecter
et
c'est fait pour
ne pas être facile à détecter. ... Ce sont
des
opérations clandestines
pour tenter de manipuler les Canadiens. Ce que nous essayons de
faire,
c'est si cette
information est disponible pour nous, en tant que gouvernement ou
médias, afin de garantir que les Canadiens disposent
d'outils
leur
permettant de faire des choix
éclairés.. »
« En ce qui concerne l'éducation
civique
et la sensibilisation
civique, il existe une multitude d'organisations très
compétentes qui
seront en mesure de guider les Canadiens et les Canadiennes sur
la
meilleure manière d'évaluer les informations qui
leur
parviennent. En
fin de compte, ce n'est pas à nous de dire aux Canadiens
quelles
sont
les
informations bonnes ou non, crédibles ou non, mais de
leur
fournir les
outils et les ressources leur permettant de faire leur propre
choix et
de dire d'où provient cette information, qui est
derrière
et quel est
leur objectif. En ce qui concerne les fonds que j'ai
annoncés
aujourd'hui, l'objectif est de créer des organisations de
la
société
civile au
Canada qui peuvent contribuer à sensibiliser et
éduquer
la population à
l'évaluation de l'information, des médias
numériques, etc. ils peuvent
choisir en connaissance de cause comment ils évaluent ces
informations
et comment ils les partagent ou non. »
Le ministre de la Sécurité publique
et de
la Protection civile,
Ralph Goodale, a noté que « Pour la première
fois,
nos agences de
sécurité canadiennes vont donc prodiguer des
conseils aux
membres clés
des campagnes politiques nationales »
En lien direct avec la couverture de l'annonce du
gouvernement libéral, Global Television a
interviewé
Marcus
Kolga de
l'Institut
McDonald Laurier, qui a déclaré qu'il ne s'agissait
pas
simplement «
d'acteurs étrangers ». Il a ajouté qu'il
existait également un danger provenant « de
mandataires
canadiens, qui s'ingéreraient, et les
groupes
d'extrême-gauche et d'extrême-droite qui ont appris
les
techniques de
désinformation russes et les ont utilisées par
eux-mêmes ».
L'institut McDonald Laurier a publié un
rapport
sur le sujet. Parmi les extraits cités dans les
médias,
citons :
« Alors que le Canada approche des
élections fédérales de 2019, le
gouvernement doit accorder une plus grande attention à la
désinformation et aux campagnes d'influence qui ciblent
les
médias, les
décideurs, la société civile et d'autres
groupes
canadiens », indique le
rapport.
« La guerre de l'information menée
par le
Kremlin contre le Canada
et ses alliés est totale. Son objectif est de
déchirer
notre société et
de miner notre confiance en notre gouvernement, nos institutions
de
presse et nos autres. »
Avant ces récentes annonces, le ministre
de la
Sécurité publique,
Ralph Goodale, a prononcé le 21 janvier un discours
devant
le Johnson
Shoyama Graduate School of Public Policy, en Saskatchewan,
où s'est adressé à « l'architecture de
sécurité nationale » du Canada. Selon
ses
propres paroles, Goodale s'est adressé «
au
projet de loi C-59, notre nouvelle loi conçue pour
renouveler
l'architecture de la sécurité nationale du Canada
afin de
refléter les
réalités de notre monde difficile et
tumultueux ; le
second est le
problème des voyageurs terroristes à risque
élevé et la façon dont nous
traitons les menaces qu'ils posent ; le troisième est
la
nouvelle
politique du Canada sur la cybersécurité et les
mesures
prises pour
nous protéger des attaques malveillantes ; le
quatrième, enfin, est
l'ingérence étrangère dans les affaires
canadiennes par des acteurs
étatiques, y compris ceux qui exercent une influence
malveillante pour
susciter la confusion, la peur et la haine et pour nuire à
notre
démocratie.
Voici ce que le ministre Goodale avait à
dire
sur le thème de l'ingérence étrangère
dans
les élections :
« Depuis les temps immémoriaux, des
gouvernements du monde entier
se sont efforcés de façonner l'opinion publique et
les
politiques
gouvernementales d'autres pays afin de faire avancer leurs
propres
intérêts. Et tant et aussi longtemps que cela
s'effectue
de manière
pacifique, ouverte et transparente dans les limites de la
légalité,
tout va
bien. C'est ce qu'on appelle la diplomatie ou la
négociation de
traités.
« Les efforts de notre Équipe Canada
pour
donner de l'information,
façonner les opinions et bâtir un appui aux
États-Unis pour l'ALENA
représentent un exemple approprié. Tout se fait au
vu et
au su du
public et tout est factuel. Et sans objection.
« Toutefois, lorsque ce type
d'activité
devient secret et
clandestin, et est dominé par des mensonges et la
désinformation visant
à induire les gens en erreur, à déstabiliser
l'économie ou à manipuler
le processus démocratique, une ligne rouge vif est
franchie.
« Cela pourrait être de l'espionnage
pour
voler des secrets
commerciaux ou du sabotage pour nuire à un
compétiteur
mondial. Cela
pourrait être un assassinat pour réduire un
détracteur au silence. Ou
cela pourrait peut-être être des agents
étrangers
qui fournissent des
fonds illégaux pour appuyer certains candidats lors d'une
campagne
électorale. Cela pourrait être la contrainte des
membres
d'une
diaspora, ou l'utilisation des médias sociaux pour
faussement
porter
atteinte à la réputation d'un ministre du Cabinet.
Cela
pourrait être
le financement de robots ou de trolls pour susciter
l'anxiété,
l'hystérie même, concernant certaines questions
litigieuses.
« Ces types d'activités hostiles des
États sont devenus de plus en
plus de grands sujets de discussions et de préoccupations
pour
les
Canadiens et entre notre pays et ses partenaires du Groupe des
cinq et
du G7.
« Il y a une détermination
croissante
à travailler de concert pour
découvrir les comportements illicites et confronter les
pays qui
ne
respectent pas les règles. Vous en avez vu des exemples
par le
passé à
l'égard de l'Iran, de la Corée du Nord... et de la
Russie, un pays qui
a bafoué à répétition la
primauté du
droit et les normes acceptables.
« Dans le cadre d'une réaction
coordonnée aux attaques à l'agent
neurotoxique perpétrées au Royaume-Uni le printemps
dernier, le Canada
a expulsé quatre membres du personnel diplomatique de la
Russie.
La
ministre des Affaires étrangères, Mme Freeland, a
déclaré qu'il « a été
établi que ces quatre personnes sont des agents du
renseignement ou des personnes qui ont utilisé leur statut
diplomatique
pour compromettre la sécurité du Canada ou
s'immiscer
dans sa
démocratie ».
« Au cours du sommet du G7 de
l'été
dernier dont le Canada était
l'hôte et qui s'est déroulé dans la
région
de Charlevoix, un nouveau
mécanisme d'intervention rapide du G7 pour aider à
contrer les menaces
communes a été annoncé. Ce mécanisme
renforcera le partage
d'information sur les activités étrangères
qui
sapent nos démocraties,
et
ciblera les possibilités de réactions
coordonnées.
« Tout récemment, en
décembre,
plusieurs pays, dont le Canada, ont
dénoncé conjointement les activités
cybernétiques hostiles qui ont
piraté et mis en péril un certain nombre de
fournisseurs
de services de
TI partout dans le monde. Le Centre de la sécurité
des
télécommunications du Canada et ses
équivalents
dans d'autres pays
démocratiques
ont conclu que les activités de piratage étaient
presque
assurément
attribuables au ministère de la Sécurité de
l'État de la Chine. Nous
avons tous parlé d'une même voix — ensemble et
publiquement.
« Protéger nos institutions
démocratiques et contrer l'activité
hostile des États sont des priorités pressantes
pour le
gouvernement du
Canada — et cela comprend la sauvegarde de
l'intégrité
des élections
fédérales de cette année.
« Le projet de loi C-76 aidera à
l'échelle nationale. Il a reçu la
sanction royale en décembre. Entre autres, cette loi sur
la
modernisation des élections interdira à des tiers
canadiens d'utiliser
des fonds étrangers pour leurs activités
partisanes, que
ce soit
pendant les campagnes électorales ou non. Elle exige
également que
toutes les organisations
qui vendent de l'espace publicitaire n'acceptent pas consciemment
des
publicités provenant d'entités
étrangères.
« Le plus important est que les Canadiens
eux-mêmes doivent être
vigilants pour reconnaître les intrusions
étrangères, et demeurer
sceptiques à propos des fausses nouvelles
déguisées en informations
légitimes, surtout dans les médias sociaux.
« De plus, lorsque nos organismes
professionnels
de sécurité et de
renseignement constatent de l'ingérence illicite de
l'étranger dans
notre démocratie, les Canadiens doivent être mis au
courant. Il reste
cependant à trouver la réponse à une des
grandes
questions : qui
sonnera l'alarme ?
« Par exemple, avec toute la partisanerie
qui
fait rage en période
électorale, quelle organisation, agence ou groupe de
confiance
possède
la crédibilité, le respect et l'impartialité
nécessaires pour dire
publiquement que des activités malfaisantes visant
à
pervertir notre
démocratie prennent leur source dans une capitale
étrangère ?
« Cela mérite réflexion, mais
c'est
une question à laquelle il faut
trouver une réponse concrète à l'approche de
la
campagne électorale
plus tard cette année. »
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 3 - 2 février
2019
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