Coastal GasLink et la GRC violent la souveraineté des Gidimt'en et leur propre entente

Au cours du weekend [26-27 janvier], Coastal GasLink a délibérément, illégalement et violemment détruit l'infrastructure culturelle et des biens personnels sur le territoire des Gidimt'en sans notre consentement. C'était notre infrastructure pour être sur nos terres et exercer notre culture basée sur la terre. L'attaque de Coastal GasLink contre nos pratiques culturelles - avec la complicité active de la GRC - est une atteinte à notre souveraineté et à notre mode de vie.

C'est une zone située à 44 km où Coastal GasLink n'a pas obtenu de permis et n'est même pas incluse dans les plans proposés. Coastal GasLink n'a fourni aucune copie des permis autorisant des travaux sur le territoire des Gidimt'en et notre infrastructure culturelle ne constitue pas non plus un « obstacle » dans les limites de l'injonction provisoire. Par conséquent, Coastal GasLink n'a ni permis, ni autorité, ni droit légal de démanteler notre site ou nos biens culturels. Elle a illégalement détruit l'infrastructure et les biens culturels de Gidimt'en avec le soutien de la GRC, qui a assisté à la scène et a agi comme gardes du corps privés de l'industrie. La GRC a été informée de l'activité illégale de Coastal GasLink en vertu de sa propre loi et les responsables du point d'accès des Wet'suwet'en situé sur le territoire des Gidimt'en intentent des poursuites criminelles pour méfait en raison de la destruction de biens par Coastal GasLink.


La violence imposée par l'État et l'industrie survient à peine deux semaines après la descente militarisée de la GRC sur nos territoires non cédés des Gidimt'en pour mettre à exécution une injonction d'un tribunal colonial. Des femmes et des aînés non armés et pacifiques ont été confrontés à des intrusions et invasions par la GRC munie de lourds fusils d'assaut sur nos territoires non cédés. Quatorze ont été arrêtés. Molly Wickham, porte-parole du clan Gidimt'en, a été arrêtée. Il s'agit d'une forme de violence contre les femmes wet'suwet'en, une violence de plus contre la souveraineté des Wet'suwet'en sur leurs terres.

En vertu de l'Anuc niwh'it'en (la loi des Wet'suwet'en), tous les clans Wet'suwet'en ont dit non à Coastal GasLink et à tout pipeline situé sur les territoires non cédés des Wet'suwet'en. Les 22 000 km carrés du territoire des Wet'suwet'en sont partagés entre les 5 clans et les 13 groupes de maisons. Selon sa loi, chaque clan au sein de la nation des Wet'suwet'en a pleine juridiction pour contrôler l'accès à son territoire. Les chefs héréditaires sont les titulaires et conservent l'autorité et la compétence pour prendre des décisions sur les terres des Wet'suwet'en. Coastal GasLink/TransCanada n'a pas reçu le consentement libre, préalable et éclairé de nos chefs héréditaires, ni conclu aucun accord avec eux, pour effectuer des travaux sur les terres des Wet'suwet'en.

Le monde entier regarde et nous appuie. Le Canada sait que ses propres actions sont illégales. À ce jour, les chefs héréditaires des Wet'suwet'en ont maintenu l'utilisation et l'occupation de leurs terres et de leur système de gouvernance héréditaire, malgré des générations de politiques coloniales et de grandes industries qui visent à nous enlever de ces terres, à assimiler notre peuple, à anéantir notre culture et à interdire notre système de gouvernement. Nous respectons nos lois et nos pratiques culturelles sur nos terres. Nos médecines, nos baies, notre nourriture, les animaux, notre eau, notre culture sont tous présents depuis des temps immémoriaux. Nous ne permettrons jamais que la souveraineté des Gidimt'en soit violée.

(Point d'accès wet'suwet'en sur le territoire Gidumt'en, 28 janvier 2019. Traduit de l'anglais par LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 3 - 2 février 2019

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