Anniversaire de l'attentat contre les Tours jumelles et du coup d'État au Chili Justice pour le peuple chilien!
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Exposition des photos des victimes de la dictature de Pinochet au musée de la Mémoire, Santiago, Chili |
Avant le coup d'État au Chili, les États-Unis avaient une longue et sanglante histoire d'organisation et de soutien de violents coups d'État en Amérique latine, par exemple au Guatemala, au Brésil, au Nicaragua, en Grenade et au Panama, pour ne nommer que ceux-là. Avec la doctrine Monroe de 1823, les États-Unis revendiquaient l'Amérique latine pour eux-mêmes. Presque immédiatement, les États-Unis se sont emparés du tiers du Mexique par la force militaire. Depuis les années 1890, lorsqu'ils ont imposé leur suprématie régionale à l'Espagne et à la Grande-Bretagne, les États-Unis sont intervenus militairement en Amérique latine plus d'une cinquantaine de fois. La Confédération anticommuniste latino-américaine a joué un rôle important dans ces interventions, notamment dans l'opération Condor. Cette confédération avait été fondée en 1972 par le chef des escadrons de la mort du Guatemala, Mario Sandoval Alarcon, en tant que branche latino-américaine de la Ligue anticommuniste mondiale cofondée en 1966 à Taïwan par des criminels de guerre nazis et autres fascistes.
Quarante-sept ans après le coup d'État au Chili, les États-Unis continuent d'organiser et de soutenir des coups d'État violents, comme ils l'ont fait au Honduras en 2009. Les États-Unis continuent de former des alliances agressives, de bâtir des bases militaires dans des États-clients comme la Colombie, de traiter les eaux environnantes comme s'il s'agissait de lacs américains et de mener des actions subversives contre les gouvernements démocratiquement élus de pays d'Amérique latine comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua qui exercent le droit de choisir leur propre système politique, libre de toute ingérence des États-Unis. Les deux principales organisations qui canalisent les millions de dollars à des fins subversives en provenance des États-Unis vers les groupes politiques dans les pays d'Amérique latine sont l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le National Endowment for Democracy (NED). Les guerres sales que les États-Unis menaient auparavant secrètement dans le Cône Sud et en Amérique centrale en collusion avec les forces militaires locales sont aujourd'hui menées au grand jour.
Le rôle pernicieux que joue le gouvernement
Trudeau dans l'hémisphère au nom de la défense de
« la prospérité et la sécurité » est de
plus en plus préoccupant. Alors que les pays des
Amériques s'efforcent de défendre leur
souveraineté et de créer des alternatives à un
modèle économique qui les dévaste, le gouvernement
Trudeau fait l'éloge de la Charte démocratique
interaméricaine de l'Organisation des États
américains, notoire pour avoir perpétré des coups
d'État pour le compte des États-Unis ainsi que
pour les guerres sales des
années 1960, 1970 et 1980 et pour avoir
utilisé sa soi-disant Charte démocratique
interaméricaine comme outil pour perpétuer la même
chose au XXIe siècle.
Les déclarations de Trudeau sur la « défense de la démocratie » en Amérique latine visent à dénigrer le Venezuela et les autres pays qui défendent leur droit de suivre leur propre voie de développement. Cela révèle l'ordre du jour du gouvernement Trudeau de continuer à s'ingérer dans les affaires internes des pays d'Amérique latine et les « progrès de la démocratie » qu'il a en tête.
Faut-il ajouter que les peuples des Amériques n'attendent pas les bras croisés le type de démocratie que le gouvernement Trudeau préconise. Leur lutte pour la liberté est écrite par leur sang versé et rien ne le confirme plus que la lutte pour obtenir justice pour les crimes de la dictature de Pinochet, mise en place par les États-Unis, et les guerres sales qui se poursuivent encore au nom du libre-échange, de la démocratie, de la lutte contre la drogue, etc.
Les familles et les amis continuent de rechercher les disparus et d'exiger que justice soit faite pour ce qui leur est arrivé. Il est incroyable que des prisonniers politiques continuent de croupir en prison alors que pratiquement aucun des responsables des violations des droits humains n'a été poursuivi pour ses crimes. Pinochet lui-même, protégé par les impérialistes, a échappé à la justice et est mort sans avoir été puni pour ses crimes.
À cette occasion, nous exprimons une fois de plus nos plus sincères condoléances au peuple chilien héroïque et aux familles et amis de tous ceux et celles qui ont été tués et ont disparu lors de l'infâme coup d'État et sous le régime qui a suivi. Nous saluons la lutte résolue du peuple chilien pour obtenir justice pour les crimes commis par le régime Pinochet et ses commanditaires américains. Le 11 septembre 1973, le coup d'État au Chili, soutenu par les États-Unis, un acte de terrorisme d'État, a révélé la véritable nature de l'impérialisme américain que les peuples du monde n'oublieront jamais.
1. Opération Condor a été
une campagne d'assassinats et de répression
politiques lancée en 1975 à Santiago, au Chili,
par les cercles dominants du Chili, de
l'Argentine, de l'Uruguay et du Brésil pour
éradiquer l'influence et les idées socialistes et
communistes, et pour éliminer les mouvements
d'opposition aux gouvernements de ces pays. Les
États-Unis ont proposé le concept du plan de
l'opération Condor en 1968, le décrivant
comme « une utilisation coordonnée des forces de
sécurité intérieure dans et entre les pays latino-
américains ». L'opération Condor a été
responsable d'au moins 60 000 morts,
de 30 000 « desaparecidos » et
de 400 000 personnes emprisonnées.
(Photos: elderchoalapz, Chilean
Museum of Memory and Human Rights)
Le 11 septembre de cette année est le 19e anniversaire des tragiques attentats terroristes de New York, de Washington et de Pennsylvanie qui ont donné aux impérialistes américains ainsi qu'aux tenants de la politique d'apaisement envers l'impérialisme américain, comme le Canada, le prétexte de leur brutale et interminable « guerre contre le terrorisme » mondiale.
Prétendant rendre justice à ceux qui ont été tués, le gouvernement américain a déclaré que le gouvernement afghan était responsable d'avoir aidé et entraîné les auteurs des attentats du 11 septembre, sans toutefois ne jamais fournir de preuve de cette responsabilité. Moins d'un mois après les attentats, les États-Unis ont envahi l'Afghanistan le 7 octobre 2001 avec le soutien des pays de l'OTAN, dont le Canada. Le gouvernement Chrétien a annoncé l'opération Apollo et s'est engagé à fournir un soutien aérien, maritime et terrestre et à déployer 2 000 soldats. Les travailleurs des États-Unis, du Canada et de nombreux pays ont déclaré immédiatement que cette vengeance n'était pas menée en leur nom.
Dans une étude publiée le 8 septembre 2020 sous le titre « Création de réfugiés : les déplacements causés par les guerres américaines de l'après 11 septembre », le professeur David Vine et ses étudiants de l'Institut Watson pour les affaires internationales et publiques de l'Université Brown de Providence, au Rhode Island, tentent de quantifier les coûts humains catastrophiques en termes de personnes déplacées par les 19 dernières années de la guerre des États-Unis contre le terrorisme.
Dans l'introduction de leur étude, les auteurs soulignent :
« Depuis que l'administration de George W. Bush a lancé une 'guerre mondiale contre le terrorisme' à la suite des attaques d'Al-Qaïda contre les États-Unis le 11 septembre 2001, les forces armées des États-Unis n'ont cessé de faire la guerre pendant près de deux décennies. Au cours de cette période, les forces américaines ont mené des guerres ou participé à d'autres opérations de combat dans au moins 24 pays. Les destructions provoquées par la guerre dans ces pays ont été incalculables pour les civils et les combattants, pour le personnel militaire américain et les membres de leur famille et pour des sociétés entières. Les morts et les blessés se comptent par millions. »
Malgré certaines interprétations erronées des conflits américains couverts dans leur rapport, les auteurs indiquent que ce document « calcule le nombre total de personnes déplacées dans les huit guerres de l'après 11 septembre dans lesquelles les forces américaines ont été le plus impliquées. Nous nous sommes concentrés sur les guerres dont le gouvernement américain porte une responsabilité claire dans le déclenchement d'un combat armé (la guerre en Afghanistan et au Pakistan, qui se chevauche, et la guerre en Irak après 2003), dans l'escalade d'un conflit armé (l'intervention américaine et européenne dans le soulèvement libyen contre Mouammar Kadhafi et la guerre civile en cours en Libye et l'implication des États-Unis en Syrie), ou pour avoir participé de manière significative au combat par des frappes de drones, des conseillers sur les champs de bataille, un soutien logistique, des ventes d'armes et d'autres moyens (participation des forces américaines aux guerres au Yémen, en Somalie et aux Philippines) ».
Le rapport documente « plusieurs catégories de personnes déplacées par les guerres de l'après-11 septembre : 1) les réfugiés, 2) les demandeurs d'asile cherchant à obtenir une protection en tant que réfugiés, et 3) les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (IDP) ».
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
« - Les guerres américaines de l'après 11 septembre ont provoqué le déplacement forcé d'au moins 37 millions de personnes en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Yémen, en Somalie, aux Philippines, en Libye et en Syrie. Ce nombre dépasse celui des personnes déplacées par toutes les guerres depuis 1900, à l'exception de la Deuxième Guerre mondiale.
« - Des millions d'autres personnes ont été déplacées par d'autres conflits de l'après 11 septembre impliquant des troupes américaines dans des opérations de combat de moindre envergure, notamment au : Burkina Faso, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, République démocratique du Congo, Mali, Niger, Arabie saoudite et Tunisie.
« - Ce chiffre de 37 millions est une estimation très conservatrice. Le total des personnes déplacées par les guerres des États-Unis de l'après 11 septembre pourrait être plus proche de 48 à 59 millions.
« - 25,3 millions de personnes sont revenues après avoir été déplacées, bien que le retour n'efface pas le traumatisme du déplacement ou ne signifie pas que les personnes déplacées sont retournées dans leurs foyers d'origine ou à une vie sûre.
« - Tout nombre est limité dans ce qu'il peut transmettre sur les dommages des déplacements. Les personnes derrière les chiffres peuvent être difficiles à voir et les chiffres ne peuvent pas communiquer ce qu'une personne peut ressentir en perdant sa maison, ses biens, sa communauté et bien plus encore. Les déplacements ont causé des torts incalculables aux personnes, aux familles, aux villes, aux régions et à des pays entiers, physiquement, socialement, émotionnellement et économiquement. »
Replaçant ces chiffres dans le contexte mondial plus large, les auteurs déclarent que « les guerres des États-Unis de l'après11 septembre ont contribué de manière significative à l'augmentation spectaculaire ces dernières années du nombre de personnes déplacées par la guerre et les conflits violents dans le monde : entre 2010 et 2019, le nombre total de réfugiés et de personnes déplacées dans leur propre pays dans le monde a presque doublé, passant de 41 millions à 79,5 millions[1]. »
Il faut noter que la portée de l'étude n'inclut pas d'autres formes d'agression des États-Unis pendant cette période comme les sanctions contre les pays qui, selon les États-Unis, soutiendraient le terrorisme contre eux et la destruction des infrastructures et les pertes de vies qui en résultent. L'étude n'inclut pas non plus les pays où les États-Unis ont soutenu et provoqué des coups d'État comme en Haïti et au Honduras, où la situation des peuples n'est toujours pas stabilisée et où beaucoup de personnes ont été contraintes de fuir en raison de problèmes économiques ou de l'insécurité.
Au cours des 19 dernières années, le Canada s'est de plus en plus engagé dans la guerre des États-Unis contre le terrorisme en adoptant une politique d'apaisement envers l'impérialisme américain et porte une partie de la responsabilité des dizaines de millions de réfugiés créés par les guerres d'agression américaines au cours de cette période. Le rôle du Canada est particulièrement inadmissible parce qu'il donne un visage humain aux agressions des États-Unis et les justifie par de grands idéaux. Il se présente également comme un sauveur condescendant des victimes des guerres qu'il a contribué à déclencher. Tout cela est inacceptable, c'est un affront à la mémoire de ceux qui ont été tués le 11 septembre et une insulte pour les travailleurs canadiens qui rejettent toute participation du Canada aux guerres d'agression américaines et qui veulent que le Canada soit une zone de paix et un pays qui soutient la résolution pacifique des conflits dans le monde.
1. Pour lire le rapport dans son intégralité (en anglais), cliquez ici.
États-Unis
Les travailleurs des postes des États-Unis se sont toujours organisés pour faire du Service postal des États-Unis (USPS) un service public au service du bien public. Cela comprend l'opposition à la privatisation du service postal, au ralentissement et à l'interruption du courrier et à l'assaut contre les conditions de travail et le droit à la négociation collective. En outre, ils ont combattu la propagande antiouvrière selon laquelle le service postal ne peut pas répondre à la demande de bulletins de vote par correspondance pendant la pandémie, ce qui compromettrait les résultats de l'élection présidentielle de novembre.
L'USPS a fait
l'actualité ces derniers temps, principalement en
ce qui concerne le vote postal. Les travailleurs
des postes ont mis en évidence qu'ils sont
capables de gérer une augmentation causée par
l'acheminement des bulletins de vote par
correspondance, ce qui n'est rien comparé au
volume de la poste à Noël. Un manque d'argent
n'empêchera pas la livraison à temps. Dans la
semaine précédant Noël, par exemple, les
travailleurs trient et livrent souvent 2,5
milliards d'articles de courrier de première
classe, soit environ 500 millions de cartes
et de lettres par jour, sans parler des colis.
Même si chacun des plus de 150 millions
d'électeurs inscrits au pays votait par la poste,
les travailleurs pourraient traiter ce volume de
courrier.
Lors de leurs nombreuses protestations, lettres et
pétitions, les travailleurs et leurs syndicats ont
fait valoir que le plus gros problème est
désormais l'élimination des heures
supplémentaires, l'équipement de sécurité
insuffisant et le refus d'embaucher et de former
plus de travailleurs pour compenser la perte
de 40 000 travailleurs infectés par la
COVID -19 ou en quarantaine. L'élimination des
machines de tri du courrier et des boîtes de
collecte du courrier pose un problème, ce que le
nouveau directeur général des postes, Louis DeJoy,
s'engage maintenant à arrêter – après
que 95 % des machines aient été
retirées. Il a dit que les heures supplémentaires
ne seront autorisées qu'« au besoin », ce qui
signifie qu'elles vont continuer à être limitées
de diverses manières. Il existe également une
nouvelle politique de ne pas traiter tous les
bulletins de vote comme du courrier de première
classe, alors que c'est généralement le cas.
Toutes ces actions ne visent pas tant à avoir un
impact sur le vote par correspondance, mais plutôt
à forcer une accélération considérable de la
cadence de travail de la main-d'oeuvre déjà
décimée par la COVID tout en donnant l'impression
que l'USPS ne peut pas livrer le courrier à temps.
Ceci est alors utilisé pour justifier la
privatisation et une plus grande ingérence du
gouvernement, par le biais du département du
Trésor, dans les politiques de l'USPS et des
conventions collectives des travailleurs.
Les travailleurs des postes, soit environ 630 000 personnes qui livrent du courrier à plus de 160 millions de foyers chaque jour, fournissent un service public crucial, en particulier en ces temps de pandémie. Les ordonnances médicales, les chèques de sécurité sociale et de chômage, la nourriture et les fournitures médicales sont livrés à domicile dans les villes et les zones rurales et dans toutes les régions intermédiaires.
Les quatre syndicats des postes unissent leurs efforts pour exiger que l'USPS soit géré comme un service public et non vendu à des intérêts privés, et pour obtenir de l'équipement sécuritaire, une prime liée aux risques et de meilleures conditions de travail pour les travailleurs des postes.
On estime que 40 000 travailleurs sont aux prises avec des infections à la COVID ou en quarantaine et que plus de 60 en sont décédés.
Les travailleurs des postes font face à une crise de financement créée de toutes pièces par le gouvernement pour justifier la privatisation du service postal. Une loi adoptée en 2006 oblige le Service postal des États-Unis (USPS) à financer à l'avance 75 ans de primes de soins de santé pour les employés des postes à la retraite. Comme le souligne la National Association of Letter Carriers : « Ce mandat de mettre sur pied ce fonds de prévoyance, auquel aucune autre entreprise du pays n'est contrainte, coûte en moyenne 5,4 milliards de dollars par an depuis 2007, soit près de 90 % des pertes de l'agence gouvernementale. Entre 2013 et 2018, cela représentait 100 % des pertes. Sur une base opérationnelle, le service postal a été rentable pendant la majeure partie de la dernière décennie. »
Cette exigence fait partie de l'offensive antisociale visant à saper le fonctionnement de l'USPS afin de justifier sa privatisation et les attaques contre ses travailleurs.
Les efforts antérieurs de privatisation incluent un groupe de travail présidentiel présidé par Steven Mnuchin, du département du Trésor, qui a proposé en décembre 2018 des réductions de services sans précédent au service postal, des réductions des salaires et des avantages sociaux des travailleurs des postes et des augmentations des tarifs des colis. Cela fait suite à un rapport du Bureau de la gestion et du budget de juin 2018 qui appelait à la privatisation des services postaux, ce que Mnuchin, un ancien gestionnaire de fonds spéculatifs, continue de promouvoir. Le département du Trésor est impliqué dans la mesure où l'USPS s'appuie généralement sur une ligne de crédit annuelle de 15 milliards de dollars du Trésor, autorisée par le Congrès il y a 30 ans.
Les attaques actuelles du gouvernement incluent un refus de fournir un financement d'urgence. Le courrier de première classe et des dépliants publicitaires, les deux principales sources de financement du service, ont considérablement ralenti en raison de la pandémie, tandis que la fourniture des équipements de sécurité nécessaires – encore insuffisants – a augmenté. Sans la pandémie et sans l'exigence de financer d'avance les primes de soins de santé pour les 75 prochaines années, l'USPS est autosuffisant.
L'USPS est également largement indépendant de l'ingérence directe du gouvernement. La nomination de Louis DeJoy comme directeur général des Postes et l'ingérence de Mnuchin font partie de l'effort pour changer cela et attaquer plus facilement les travailleurs et l'USPS en tant que service public.
Le syndicat national des travailleurs des postes (APWU) a déclaré en mai : « Il y a cinquante ans, les travailleurs des postes ont mené une grève héroïque dans tout le pays pour obtenir de meilleurs salaires, des avantages sociaux et le droit à la négociation collective. Cette grève a également recréé le Service postal des États-Unis en tant qu'agence indépendante, conçue pour être libre du favoritisme et du copinage politiques qui avaient affecté l'ancienne administration des Postes. L'APWU est profondément préoccupé par le processus de nomination visant à faire de M. Louis DeJoy, un donateur important de plusieurs millions de dollars au président Trump, le prochain directeur général des Postes et par le fait que l'administration est revenue à l'époque de l'ingérence et du favoritisme politiques. Il peut choisir d'être un directeur général des Postes qui met en oeuvre les plans destructeurs de cette Maison-Blanche en augmentant les tarifs postaux, en réduisant les services, en sapant des emplois syndiqués stables et adéquats pour une famille et en vendant le service postal public aux entreprises pour leur profit privé. Et si tel est son choix, M. DeJoy se heurtera à une vive résistance de la part des travailleurs des postes et du peuple de ce pays. »
Les développements ont montré que leurs préoccupations sont légitimes et que la grande résistance à la privatisation et à la destruction du service public persiste.
Mnuchin a également utilisé le financement d'urgence requis par l'USPS à ce moment pour davantage s'ingérer dans le service. Un prêt de 10 milliards de dollars du Trésor a été inclus dans la Loi CARES, adoptée en mars. La Loi incluait également des centaines de milliards de dollars, essentiellement sans conditions, pour les monopoles géants. L'USPS devait obtenir 10 milliards de dollars, même si son conseil d'administration a demandé au Congrès 75 milliards de dollars de financement – 25 milliards de dollars de crédits d'urgence, 25 milliards de dollars supplémentaires pour des projets « prêts à démarrer » pour moderniser la flotte de véhicules vieillissants et les installations de l'agence et une autre marge de crédit de 25 milliards de dollars.
Mnuchin a jusqu'à présent refusé même les 10
milliards de dollars. « Nous allons établir
certains critères pour un programme de réforme du
service postal comme condition du prêt »,
a-t-il déclaré.
Les syndicats soulignent qu'actuellement, le conseil d'administration de l'USPS a le pouvoir exclusif de nommer ou de révoquer le directeur général des Postes ou « d'orienter et contrôler les dépenses et de revoir les pratiques et politiques du service postal ». Mnuchin tente d'obtenir un plus grand contrôle afin que de nombreuses décisions de gestion de l'USPS, y compris les conditions des principaux contrats et politiques liés à la privatisation et à la tarification des colis et du courrier de première classe, soient prises par le département du Trésor américain et non par le conseil d'administration de l'USPS.
La nomination du multimillionnaire DeJoy au poste de directeur général des Postes fait elle-même partie de cette direction, comme l'indiquent ses attaques contre les travailleurs et l'USPS en tant que service public. DeJoy est le premier directeur général des Postes en plus de 20 ans à diriger l'agence gouvernementale sans expérience préalable de travail dans ce milieu. Le conseil d'administration de l'USPS lui-même se compose maintenant de quatre membres qui y siègent depuis moins de deux ans. Des cadres plus expérimentés ont démissionné pour protester contre l'ingérence de Mnuchin ou ont été limogés par DeJoy.
Le public appuie solidement les travailleurs des postes et continue de se joindre à eux pour exiger que l'USPS reste un service public pour le bien public. Dans les actions, les pétitions et les sondages, une majorité a appelé à un financement complet dès maintenant et à garantir la santé, la sécurité et l'emploi des travailleurs des postes qui fournissent un service public vital.
Alors que les travailleurs héroïques du Service postal des États-Unis (USPS) bravent l'infection pour servir le pays dans le contexte d'une crise nationale sans précédent, il est urgent que les représentants du gouvernement fédéral à tous les niveaux saisissent bien la valeur du service postal, la cause de la situation financière actuelle et les solutions qui s'imposent, ainsi que les dangers qui menacent l'économie américaine et l'équilibre des régions rurales advenant l'insolvabilité de l'USPS.
Lors d'une conférence de presse tenue le 24 avril, le président Trump a été interrogé au sujet d'un article du Washington Post selon lequel le département du Trésor voulait prendre le contrôle de la négociation collective, fixer la politique de tarification et décider des nominations des cadres de direction, et qu'en contrepartie le service postal aurait accès à une ligne de crédit de 10 milliards de dollars en vertu de la Loi CARES. Lors du point de presse quotidien du 7 avril sur la pandémie, le président Trump a été interrogé au sujet de l'opposition de son administration à l'aide financière pour le service postal en vertu de la Loi CARES adoptée depuis peu, tel que rapporté par le représentant Gerry Connolly (démocrate-Virginie) à un réseau de télévision de Washington. Le membre du Congrès, Connolly, a sonné l'alarme. Le service postal pourrait manquer d'argent si nous n'agissons pas. La réponse du président mérite qu'on apporte certaines mises au point concernant l'état du service postal :
1) Personne ne blâme le président pour la crise actuelle qui menace le service postal. Cependant, la pandémie de la COVID-19 menace sa survie.
La fermeture de l'économie américaine pour combattre le virus de la COVID-19 a engendré une chute colossale des revenus postaux – tout comme nous l'avons vu dans les industries aériennes et de l'hôtellerie, lesquelles ont bénéficié d'une aide massive. L'USPS a besoin de cette même aide parce qu'il doit continuer de faire ses livraisons. Quotidiennement, il livre des dizaines de millions de médicaments sur ordonnance, de factures, de paiements, de journaux, de livraisons de cybercommerce, et bientôt, il sera appelé à livrer les chèques du programme de stimulation de l'économie, les tests à domicile pour dépister le virus et d'autres produits et informations liés à la pandémie.
2) Le président a souligné que le service postal perd de l'argent depuis de nombreuses années. C'est vrai, mais non pas en raison de la tarification des services de livraison de colis. La vraie raison est que le Congrès a imposé un mandat intenable au service postal en 2006, lui imposant un prépaiement pour plusieurs décennies à venir de primes d'assurance-maladie pour les employés des postes à la retraite. Ce mandat de constituer un fonds de prévoyance, qu'aucune autre entreprise au pays n'est obligée de respecter, coûte en moyenne 5,4 milliards de dollars annuellement depuis 2007, et représente près de 90 % des pertes de l'agence. Entre 2013 et 2018, cela a représenté 100 % des pertes. Sur une base opérationnelle, le service postal a été profitable pour une grande partie de la dernière décennie.
Le sénateur Ron Johnson, qui préside le comité sénatorial de la Sécurité intérieure et des Affaires gouvernementales, a dit de ce mandat de prépaiement qu'il est une erreur. En février, le Congrès a adopté le USPS Fairness Act (H.R. 2382) [Loi sur l'équité de l'USPS] par un vote majoritaire de 309-106, y compris 87 républicains qui ont voté en faveur de la Loi. Le président Trump devrait exhorter le Sénat à adopter le pendant du Fairness Act (S. 2965), un projet de loi bipartisan, déposé par le sénateur Steve Daines [ce qui n'a pas encore été fait] et le promulguer.
3) Le président s'est fait dire par des expéditeurs privés et d'autres que le service postal a sous-évalué le tarif de ses services de livraison de colis obtenus par cybercommerce d'Amazon et d'autres compagnies de l'Internet. C'est faux. En vertu de la loi, chacun des produits compétitifs du service postal doit rapporter des « profits » pour couvrir le coût du service universel. En 2019, le surplus de l'USPS provenant des services de livraison de colis était de 8,3 milliards de dollars, montant qui a été approuvé par sa vérificatrice, la Commission régulatrice des services postaux.
Le président reçoit des informations qui sont fausses, souvent de la part de compagnies d'expédition privées qui veulent en découdre sur le plan commercial avec le service postal, qui, lui, est tourné vers le service public et non vers les profits commerciaux.
Les services d'expédition du service postal sont abordables parce que celui-ci possède le meilleur et le plus efficace réseau de livraison rapide au pays, reliant 160 millions de ménages et d'entreprises chaque jour de la semaine. Le président a raison de dire que le service postal a établi des routes dans chaque racoin de l'Amérique, et parce qu'il livre du courrier, des circulaires, des journaux et des ordonnances à chaque porte à chaque jour, il peut livrer des colis à des coûts bien moindres. Ainsi, chaque Américain en bénéficie, mais aussi les compagnies privées (UPS, FedEx et Amazon), qui comptent sur le pour que les colis se rendent à destination.
4) Le président a dit que le service postal devrait augmenter sa tarification de livraison de colis, suggérant même de quadrupler les taux. Bien que revoir les revenus à la hausse pourrait être bien intentionné, une telle politique engendrerait vraisemblablement une perte de volume concurrentiel et une hausse des prix pour l'Américain moyen. Un tel scénario serait néfaste pour tous les consommateurs américains et les millions de petites entreprises qui comptent sur le bureau de poste, en particulier ceux et celles qui vivent et font affaire dans les États ruraux et les quartiers urbains plus défavorisés qui ne sont pas bien servis par les compagnies privées d'expédition comme Amazon.
Non sans ironie, le fait de provoquer l'échec du service postal détournerait les affaires vers Amazon et d'autres compagnies privées à des prix plus élevés, alors qu'aucune d'entre elles ne peut rivaliser avec le réseau universel de livraison du service postal, du point de départ au point d'arrivée. Contrairement aux compagnies privées, le service postal livre à chaque maison et à chaque entreprise à des prix abordables.
Il est important de noter que la projection des pertes actuelle en termes de volume et de revenu du service postal n'a rien à voir avec les colis, mais plutôt avec le ralentissement des livraisons de lettres en raison du ralentissement marqué de l'économie. Aussi, le peuple américain, qui lui-même fait face à l'insécurité financière, a besoin d'une livraison de colis abordable, surtout en ce moment. Dans un contexte de pandémie, ce n'est vraiment pas le temps d'augmenter de façon importante le tarif des envois de colis.
La pandémie menace le service postal alors que son rayonnement abordable et universel est plus nécessaire que jamais. La semaine dernière, l'USPS a livré les directives du président Trump pour la distanciation sociale à tous les ménages américains. Tandis que le volume du courrier a chuté ces dernières semaines, la livraison de colis a augmenté en flèche alors que des millions d'Américains, restant bien à l'abri pour arrêter la propagation du virus mortel de la COVID-19, commandent en ligne. Le service postal doit aussi être là pour nous lorsque des tests de dépistage autoadministrés et des médicaments thérapeutiques seront développés pour combattre le virus.
Le service postal, qui au coeur de l'industrie du traitement de courrier de 1,6 billion de dollars et fait travailler 7 millions d'Américains, sera aussi indispensable pour la reprise économique. Il livrera des chèques visant à stimuler l'économie aux dizaines de millions de personnes qui n'ont pas de compte bancaire ou qui n'ont pas divulgué leur information bancaire au Service de revenu interne (IRS). Dès que la crise aura pris fin, le pays et les entreprises auront besoin du service postal pour rétablir l'économie. En effet, en temps normal, l'USPS livre 4 millions d'ordonnances aux ménages américains. Le tiers des factures des ménages sont encore payées par courrier, et des millions de petites entreprises et de marchands à domicile comptent sur le service postal pour la livraison de colis, de factures et de paiements.
Le service postal n'est pas une institution partisane. Il est actif aux quatre coins de ce pays et il engage des centaines de milliers de travailleurs – des démocrates, des républicains et des indépendants – qui se mettent au service du peuple américain dans son ensemble et de ses entreprises. Il est le plus grand employeur dans plusieurs États et profondément enraciné dans virtuellement chaque communauté américaine.
Le service postal est de loin l'agence fédérale la plus fiable et la plus aimée. Il a un taux d'approbation de 90 %, selon un récent sondage Pew Trust. Le Congrès et le président doivent agir pour préserver ce trésor national.
Bien que le service postal n'ait jamais eu besoin de subventions des contribuables depuis le début des années 1980, il en a besoin aujourd'hui. Le Congrès doit injecter immédiatement de l'argent et s'engager à couvrir les pertes du service postal au cours des prochaines années fiscales, s'appropriant le manque à gagner entre les revenus et les coûts jusqu'à ce que la crise s'essouffle. Pour la plus grande partie de son histoire (à partir de 1775, lorsque Benjamin Franklin a été le directeur général des Postes, jusque dans les années 1970), le service postal était financé par les contribuables et la tarification du courrier. Un retour provisoire à cette structure de double financement est crucial en ce moment. Ce serait tragique que cette pandémie réussisse à tuer une institution américaine si essentielle et d'une telle importance.
Ce serait une insulte pour les 600 employés des postes qui ont déjà contracté le virus en accomplissant leur devoir essentiel – et pour les 6 000 qui sont présentement en quarantaine ainsi que pour ceux qui ont perdu la vie au virus de la COVID-19. Nous exhortons le président Trump et le Congrès à travailler ensemble à des politiques du gros bon sens afin de veiller à ce que les activités du Service postal des États-Unis se poursuivent au cours de cette crise.
(25 avril 2020)
Les 21 et 22 août, plus de 800 manifestations dénombrant des dizaines de milliers de personnes ont eu lieu. Les travailleurs de tous les États y ont participé. D'Hawaï à l'Oregon, du Montana, du Michigan et du Maine, de la Californie au New Hampshire, du Kansas, en passant par la Pennsylvanie, la Virginie de l'Ouest et la Floride, la revendication que le service postal ne soit pas vendu, qu'il reste un service public et que les droits des travailleurs et du public soient respectés était évidente.
Plus de 100 organisations se sont jointes aux travailleurs des postes pour organiser les manifestations, dont celles des enseignants, des anciens combattants, des travailleurs de la santé, des organisateurs ruraux et plus encore. Les travailleurs ont continué d'informer et de mobiliser divers syndicats et le public en général pour qu'ils se rallient à eux, ce qui leur a valu un large appui. Le 25 août, 300 autres actions ont eu lieu, organisées par des syndicats avec des activistes des droits civils et humains. Tous ont clairement indiqué que le United States Postal Service (USPS) est un service public qui devrait être entièrement financé et ses travailleurs pleinement protégés.
Exprimant le soutien de nombreux syndicats, le syndicat des agents de bord a déclaré que le service postal est « un élément vital de la réponse à la situation en santé publique », ajoutant que des millions de personnes reçoivent leurs « médicaments, des fournitures, de la nourriture et d'autres biens essentiels » par la poste.
Les actions d'août ont eu lieu après que le nouveau directeur général des Postes, Louis DeJoy, un collecteur de fonds républicain connu pour ses positions antiouvrières et antisyndicales, ait imposé des changements destinés à saboter la livraison postale et à brosser un portrait l'USPS comme peu fiable et ayant donc besoin d'être privatisé. Cela comprend le retrait d'environ 600 machines de traitement du courrier, en particulier dans les installations proches des aéroports, et de centaines de boîtes aux lettres bleues aux coins des rues partout au pays. DeJoy a annoncé le 10 juillet que l'USPS ne s'engagerait plus à livrer le courrier si des heures supplémentaires sont requises pour le faire. Cela signifie laisser le courrier non trié et non livré pendant des jours – ce à quoi les travailleurs ont répondu que ce « n'est tout simplement pas dans leur ADN » d'agir ainsi.
Lorsque ces attaques ont eu lieu, les travailleurs ont déclaré avoir reçu des centaines d'appels, en particulier de la part de personnes âgées ayant besoin de leurs médicaments. Dans de nombreux endroits, les travailleurs se sont organisés pour refuser de laisser le courrier non trié. Les heures supplémentaires ont été principalement éliminées pour le travail initial effectué par les facteurs, appelé tri au casier, où le courrier et les colis non triés par des machines doivent être triés par les travailleurs avant leur départ pour leurs itinéraires de livraison. De nombreux travailleurs ont simplement refusé d'accepter le délai de 30 minutes imposé et n'ont pas commencé leur itinéraire avant que le courrier ne soit trié. À Milwaukee, par exemple, des « vendredis de riposte » ont été institués, où les travailleurs se rassemblent avant de commencer le travail pour discuter de leurs préoccupations et de la meilleure façon de s'opposer aux attaques.
La force de la résistance des travailleurs ainsi que le tollé public à propos des retards ont forcé DeJoy à reculer temporairement. Il a déclaré que les heures de vente au détail ne changeront pas, que l'équipement de tri du courrier et les boîtes de collecte bleues resteront là où ils sont, qu'aucune installation de traitement du courrier ne sera fermée et que les heures supplémentaires continueront d'être approuvées au besoin. Cependant, aucune des boîtes aux lettres et machines de tri déjà retirées ne sera remise en place. De plus, dans de nombreuses villes, les gens signalent que même si les boîtes aux lettres ne sont pas retirées, elles sont verrouillées et ne peuvent donc pas être utilisées.
Le 23 juin, dans deux douzaines de villes, des travailleurs des postes, appuyés par le public, ont uni leurs efforts pour défendre l'USPS en tant que service public. Cela comprenait la demande de financement du Congrès et aucune nouvelle attaque contre les travailleurs. À Washington, les participants à une caravane de 75 voitures ont remis une pétition au Sénat avec 2 millions de signatures, exigeant qu'ils votent un financement d'urgence pour le service postal dans l'imminent HEROES Act [toujours pas adopté]. Environ 200 000 personnes ont également regardé une vidéo diffusée en direct avec les représentants syndicaux.
À New York, des manifestations ont eu lieu devant 16 bureaux de poste de Manhattan et du Bronx. Les participants ont distribué des tracts pour alerter les passants au fait que le service postal risque d'être fermé, leur demandant de se joindre à eux et d'appeler ou d'écrire à leurs sénateurs.
À Philadelphie, les gens se sont rassemblés devant différents bureaux de poste ou ont circulé autour en voitures en klaxonnant. Des travailleurs d'autres syndicats et groupes communautaires y ont participé, ainsi qu'un ancien détenu qui a souligné l'importance du courrier pour les détenus – décrivant « les larmes qui tombent sur les lettres ».
La caravane de voitures à Raleigh, en Caroline du Nord, s'est arrêtée devant plusieurs bureaux de poste locaux en route vers le bureau de poste du Capitole. La section locale des Raging Grannies a chanté un hommage aux travailleurs des postes, sur l'air de Solidarity Forever.
À Detroit, un représentant syndical a parlé de l'importance du service postal pour le vote par correspondance en novembre. À Kalamazoo, les gens ont agité des pancartes et invité les passants à écrire et envoyer des cartes postales aux sénateurs du Michigan. Des dizaines l'ont fait. Ann Arbor et Ypsilanti ont également été témoins d'actions.
Une caravane de 40 voitures a traversé le coeur du centre-ville de Des Moines, en Iowa. À Portland, en Oregon, des manifestants revêtus de masques « Sauvons notre service postal » ont dansé sur l'air de Please Mr. Postman. Parmi les orateurs figuraient des travailleurs de longue date et des retraités. À Seattle s'est tenue une caravane de voitures et de vélos partant d'un bureau de poste jusqu'au bâtiment fédéral. Une pancarte fait maison disait : « SAUVONS la seule façon de rejoindre tout le monde ! »
Des actions ont également eu lieu à San Francisco, Sacramento et Roseville, en Californie ; Denver, au Colorado ; Oklahoma City, en Oklahoma ; Houston et San Antonio, au Texas ; Mankato et Saint-Paul, au Minnesota ; Merrillville, en Indiana ; Saint-Charles, au Missouri ; Cleveland et Toledo, en Ohio ; Portland, au Maine ; Cornwall, au Connecticut ; Clarksburg, en Virginie de l'Ouest, et Miami, en Floride.
Fabriqué à Cuba
Qu'une telle nouvelle passe pratiquement inaperçue est inimaginable, hormis le fait que les médias impérialistes refusent de publier quelque nouvelle que ce soit au sujet de Cuba, surtout si c'est une bonne nouvelle. Tout récemment, le vaccin « Soberana 01 » [« Souverain » en français – note de la rédaction du LML] a atteint l'étape des essais cliniques et est devenu le premier vaccin en Amérique latine – et dans tout le monde soi-disant sous-développé – à avancer aux essais de phase 2.
À ce jour, 167 vaccins potentiels contre la COVID-19 sont en voie d'autorisation. Le vaccin cubain fait partie des 29 autres approuvés par l'Organisation mondiale de la santé pour les études cliniques, dont six sont à la phase 3, qui est celle des essais humains à grande échelle. En Amérique latine, il y a une autre douzaine de vaccins nationaux en développement, mais, à l'exception du vaccin cubain, tous sont à la phase préclinique.
Le vaccin expérimental que l'île produit est en constante progression. Depuis le début des essais cliniques le 24 août, « il a provoqué zéro effet indésirable à la suite de l'injection de 20 volontaires », a gazouillé Dagmar Garcia Rivera, la directrice de la Recherche de l'Institut Finlay, le centre scientifique étatique cubain qui dirige le projet. L'échantillonnage sera fait sur 676 personnes âgées de 19 à 80 ans et les résultats sont attendus pour le 1er février. Dans l'éventualité d'un dénouement heureux, Cuba aura son propre vaccin et il sera disponible à la population dans le premier trimestre de 2021.
La progression est constante et rapide. « Ce qui a lieu normalement après plusieurs années a été réalisé en moins de trois mois, dit le directeur de Finlay, Vicente Verez Bencomo. Durant la phase du développement pharmaceutique et des études précliniques sur les animaux, il a présenté un faible taux de risques, peu d'incertitudes et des résultats encourageants ». Sur la base de ces premiers résultats, le 28 juillet le vaccin a été testé sur trois des chercheurs qui ont également présenté une réponse immunitaire élevée.
Le fait que Cuba se retrouve encore une fois au premier plan dans le domaine de la science et de la santé est le produit d'une longue expérience accumulée en médecine préventive, en immunisation de masse et dans le développement d'une industrie biotechnologique de prestige international que nul ne peut contester. Depuis le triomphe de la révolution en 1959, la formation professionnelle a été encouragée par les universités et un axe scientifique a été créé dont l'objectif est d'unir la recherche et la production.
Le développement de vaccins est l'une des plus importantes réalisations : Cuba produit huit des onze vaccins qui servent à son programme d'immunisation national, qui couvre 98 % de la population et, bien sûr, est gratuit et universel. La première campagne de vaccination a été menée en 1962, faisant de Cuba le premier pays à éradiquer la polio. Un autre événement marquant est la production, en 1990, de son propre vaccin contre l'hépatite B qui a mené pratiquement à la disparition de cette maladie. Un fait remarquable est que la plateforme de recherche médicale cubaine, composée de 32 compagnies étatiques ayant plus de 10 000 travailleurs qui se consacrent à la production de médecines et de vaccins, est presque entièrement composée de femmes.
Produire un vaccin à 100 % national dans un pays ayant de grandes contraintes économiques – dues en grande partie au blocus des États-Unis – est d'une importance vitale. Le président Miguel Diaz-Canel a souligné le concept qui distingue « Soberana 01 » et le pourquoi de son nom :
« Le nom du vaccin reflète le sentiment de patriotisme et l'engagement révolutionnaire et humaniste qui ont imprégné le travail accompli. De tels exploits sont une réaffirmation de notre fierté d'être Cubains. »
La politique de produire et d'utiliser des vaccins n'est qu'une facette d'un système de santé global qui sert d'exemple au monde entier. En 1959, Cuba avait seulement 6 000 médecins et aujourd'hui elle en a plus de 100 000, le nombre le plus élevé par habitant en Amérique latine et un des plus élevés à l'échelle mondiale. Elle est aussi le seul pays dans la région qui a éradiqué la malnutrition infantile grave : aucun des 146 millions d'enfants souffrant de malnutrition dans le monde aujourd'hui n'est cubain.
L'accent sur la médecine préventive a aussi été un facteur clé pour contrôler le virus. Après près de six mois de la pandémie, Cuba a enregistré un peu plus de 4 000 infections et 100 décès – un des taux de mortalité le plus bas au monde, avec 8 décès par million d'habitants (le taux le plus élevé étant au Pérou, avec 871 décès par million d'habitants).
L'éducation à la santé de l'île a comme bastion universel l'École latino-américaine de médecine (ELAM), qui a formé 7 248 médecins diplômés provenant de 45 pays en 20 ans, dont près de 200 des États-Unis.
Cette solidarité internationaliste est sans doute la principale caractéristique du modèle cubain. Les brigades médicales, qui ont été déployées partout dans le monde pendant six décennies, se sont vouées corps et âme à combattre les désastres et les épidémies (du séisme au Chili en 1960 à l'Ébola en Afrique). Avant la pandémie, il y avait près de 30 000 travailleurs de la santé prodiguant des soins dans 61 pays. Quarante-six brigades se sont jointes à eux cette année pour collaborer à la lutte contre la COVID-19. Ce qui fait que la proposition – qui gagne du terrain – de décerner le prix Nobel de la paix à « l'armée des sarraus blancs » – comme les appelait Fidel Castro – ne semble pas du tout farfelue.
(Cubadebate, 3 septembre 2020. Traduit de l'espagnol par LML)
Venezuela
Les élections parlementaires au Venezuela pour une nouvelle Assemblée nationale auront lieu le 6 décembre. Les électeurs éliront 277 députés pour la période de 2021 à 2026 – 110 membres de plus qu'à l'Assemblée nationale actuelle. L'enregistrement des partis et candidats qui participeront à l'élection s'est terminé le 4 septembre, avec la participation de 107 organisations politiques, dont certaines sous forme d'alliances. Un peu plus de la moitié des sièges seront réservés à la représentation proportionnelle et le reste au scrutin majoritaire à un tour. Au total, 14 400 candidatures ont été inscrites.
Au Parti socialiste
uni du Venezuela qui gouverne actuellement se
joindront un certain nombre de petits partis pour
former le Grand pôle patriotique. Cinq partis
d'opposition présenteront des candidats pour
l'Alliance démocratique, ayant rejeté l'appel du
faux « président » Juan Guaido, financé par
les États-Unis, et d'autres factions de
l'opposition à boycotter encore une autre élection
et de continuer de préconiser un « raccourci
violent » pour accéder au pouvoir, comme l'a
exprimé un dirigeant de l'opposition rivale. Cela
révèle la déroute de l'opposition.
Une autre source de division au sein de l'opposition financée par les États-Unis est reflétée dans les réactions des plus variées et les accusations mutuelles à la suite de la décision du président Nicolas Maduro d'accorder un pardon aux 110 politiciens de l'opposition et à d'autres individus devant répondre à des accusations criminelles, afin de favoriser le dialogue et la réconciliation au pays. Vingt personnes pardonnées étaient membres de l'Assemblée nationale qui, depuis 2016, a violé les lois qu'elle a la responsabilité de défendre. Ces individus peuvent maintenant se présenter à nouveau.
Parallèlement à la publication des résultats du processus d'enregistrement automatisé des candidats, le Conseil électoral national a publié une déclaration rejetant l'ingérence du gouvernement des États-Unis qui a imposé des sanctions illégales contre sa présidente, Indira Maira Alfonzo, et l'un de ses directeurs. La déclaration indiquait clairement que l'organe électoral rejetait toute tentative de tout gouvernement étranger d'imposer, de conditionner ou de contraindre ses hauts fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions.
Les démarches pour la tenue d'élections parlementaires réussies ont lieu alors que règne une vive inquiétude face à la possibilité d'une intervention militaire américaine directe ou une intervention menée par des forces intermédiaires, celles de la Colombie et du Brésil étant les plus souvent mentionnées. Tout est en place pour une telle intervention. En plus des menaces militaires constantes contre le Venezuela par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et les divers généraux de US Southcom, il y a le blocus qui devient de plus en plus brutal et qui vise à totalement étrangler économiquement le Venezuela. Le désarroi de l'opposition est également source d'inquiétude, comme le sont la présence continue de la Marine américaine sur les côtes vénézuéliennes, sous prétexte d'effectuer des patrouilles et mener des exercices « antidrogues », et la présence illégale de troupes américaines en Colombie, une violation de la constitution de ce pays, supposément pour conseiller et former les forces armées colombiennes pour des opérations de lutte antidrogue.
Colombie
Le 7 septembre, après une pause de plusieurs mois et sous la menace encore très réelle de la pandémie – la Colombie étant le pays avec le sixième plus haut nombre de cas de COVID-19 dans le monde –, les membres de syndicats et d'autres mouvements sociaux ont circulé dans les rues de Bogota dans une caravane pour la vie. La caravane a été organisée pour s'opposer aux réformes antiouvrières des régimes de retraite et aux mesures brutales d'austérité du gouvernement Duque qui laissent à eux-mêmes des millions de personnes vulnérables sans ressources face aux conséquences de la pandémie et à la crise économique qui l'accompagne.
Les participants à la caravane ont aussi revendiqué que l'État agisse pour mettre fin aux massacres qui se produisent maintenant sur une base presque quotidienne de dirigeants sociaux et d'anciens membres de la guérilla qui sont impitoyablement abattus par des paramilitaires et parfois par des membres ou présumés membres connus des forces de sécurité du gouvernement, et que celui-ci commence à mettre en oeuvre les Accords de Paix plutôt que de les saboter. En date du 9 septembre, 218 personnes ont été tuées dans 55 massacres depuis le début de l'année. Le macabre bilan depuis la ratification de l'Accord de Paix entre les Forces armées révolutionnaires de la Colombie et l'État colombien en 2016 est que 240 anciens combattants non armés de la guérilla et 1 000 dirigeants sociaux ont été tués dans des assassinats ciblés.
La revendication que le gouvernement cesse les massacres a pris une tout autre allure deux jours après la caravane. Le matin du 9 septembre, Javier Ordonez, un ingénieur de 46 ans qui obtenait son diplôme en droit et chauffait un taxi pour subvenir aux besoins de sa famille, pour des raisons inconnues, a été attaqué au Taser à maintes reprises et retenu au sol par des policiers alors qu'il les suppléait « De grâce, arrêtez ! ». Tout a été pris en vidéo. M. Ordonez a ensuite été amené à un poste de police où il a été torturé à nouveau et battu à mort. Beaucoup ont comparé ce meurtre brutal à celui de George Floyd aux États-Unis. La réaction à cette mort a été semblable aussi. De nombreux jeunes en colère sont descendus dans la rue, exigeant que cesse la brutalité policière et que les assassins de Javier Ordonez soient traduits en justice. Des manifestations ont eu lieu à Bogota ainsi qu'à Medellin, Cali, Manizales, Armenia, Pereira et dans d'autres villes. Plusieurs autobus et postes de police connus comme étant des centres d'attention immédiate ont été incendiés à Bogota.
En moins de deux jours de manifestations, 13 personnes ont été tuées, la vaste majorité des adolescents ou des jeunes dans la vingtaine, abattus par balle par la police à Bogota et dans la municipalité voisine de Soacha. Plus de 200 personnes auraient été blessées, bien que certains disent que le nombre serait plutôt 400, plusieurs personnes ayant subi des blessures par balle. Plus de 100 personnes ont été détenues. Sur les plateformes des médias sociaux, les gens ont vite partagé des images de policiers tirant sur les manifestants, ainsi que de personnes non identifiées tirant aveuglément sur la foule. Par moments, on peut voir des hommes, certains portant un capuchon, tirant aux côtés des policiers et terrorisant le voisinage. Tandis que certains manifestants ont lancé des pierres aux policiers, ceux-ci en ont lancé pour briser les fenêtres des appartements des gens dans des quartiers ciblés.
À la lumière de ces récents événements, et en raison de la grave crise continue qui sévit au pays, il y a des appels à des mobilisations de masse. Tout indique qu'en dépit des conditions difficiles – la COVID-19 est loin d'être contrôlée, il y a une grave crise économique et une longue histoire de recours à la terreur de l'État pour noyer dans le sang les aspirations du peuple à la liberté, à la démocratie et à la paix – le peuple colombien répondra à l'appel. Les parents et les autres membres de la famille des personnes tuées et blessées, des personnalités et organisations politiques ont fait entendre leur voix pour dénoncer la police et exiger que les responsables dans les plus hautes instances soient tenus responsables. Les jeunes en particulier ont montré qu'ils ne sont pas d'humeur à se soumettre et continuent avec courage de manifester, sachant qu'ils le font au risque de leur vie.
Le 11 septembre, un grand groupe de jeunes a
pris en charge et transformé l'espace autour d'un
poste de police incendié dans un des quartiers en
un espace d'art et de culture. Parmi les décombres
du poste de police qui a été pour certains un
centre de torture, les jeunes ont monté des
spectacles et installé une « bibliothèque
publique » remplie de livres. Ils disent
l'avoir fait pour rendre hommage aux personnes qui
ont perdu la vie au cours des deux jours
précédents de terreur policière et pour montrer ce
pour quoi se battent les jeunes, ceux que le
président de la Colombie, son ministre de la
Défense et d'autres qualifient de «
vandales ».
(El Tiempo, teleSUR)
Chili
Au Chili, les jeunes et les travailleurs ont affronté courageusement les forces de police militarisées carabinero jour après jour dans des actions de masse depuis octobre l'an dernier jusqu'à janvier 2020. Bien que plusieurs ont été tués et que des centaines de personnes ont été blessées, ces mobilisations massives et continues ont produit une victoire partielle importante. Face à la possibilité très réelle que son gouvernement impopulaire soit renversé, le président Sebastián Piñera a accepté de tenir un référendum national sur la demande d'une nouvelle constitution que le peuple met de l'avant depuis longtemps. La constitution actuelle a été écrite pendant la dictature de Pinochet et comprend toute une série de réformes néolibérales qui ont été imposées au peuple sans son consentement.
Un plébiscite national demandant au peuple s'il veut une nouvelle constitution, oui ou non, aura lieu le 25 novembre. La plupart de ceux qui se sont battus pour la création d'une assemblée constituante composée de citoyens habilités à rédiger leur propre nouvelle constitution se sont lancés dans la campagne pour une victoire du Oui. Ils exhortent aussi les électeurs à répondre à la deuxième question en optant pour le premier choix qui est la création d'une « convention constitutionnelle » composée entièrement de citoyens élus directement pour participer à la rédaction d'une nouvelle constitution, au lieu de la deuxième option du gouvernement d'une « convention constitutionnelle mixte » dont seulement la moitié des membres seraient des citoyens élus au suffrage direct, l'autre moitié étant des membres du Parlement présentement en exercice.
Cependant, ce que plusieurs appellent un « piège » dans le processus, le gouvernement a stipulé que, pour qu'un nouveau projet de constitution soit adopté, il doit être approuvé par une majorité des deux tiers de la législature nationale. C'est un obstacle que les gens s'efforcent de surmonter même si la pandémie, qui a durement frappé le Chili, fait en sorte que faire campagne est plus difficile que d'habitude. Le Chili a le 11e plus grand nombre de cas au monde et un nombre plus élevé de décès pour 100 000 habitants que les États-Unis.
Un rappel poignant du besoin d'en finir avec les vestiges de l'ère cruelle de Pinochet qui demeurent dans la constitution du pays a été exprimé par une procession, tenue le 11 septembre, pour marquer le 47e anniversaire du coup d'État de 1973 appuyé par les États-Unis. Les parents et les amis des disparus ont été rejoints par de nombreuses personnes pour une marche dans les rues de Santiago pour rendre hommage au président défunt Salvador Allende et à tous ceux et celles qui ont été tués pendant et après le coup d'État et réclamer justice pour de nombreuses victimes dont on ignore toujours ce qui leur est advenu.
Bolivie
La campagne est enfin lancée pour les élections générales boliviennes attendues depuis longtemps, d'abord prévues le 3 mai, puis reportées à trois reprises par le gouvernement putschiste de la « présidente par intérim » Jeanine Anez sous prétexte que les conditions sanitaires ne lui ont pas permis d'aller de l'avant pendant la pandémie. Finalement, face aux manifestations de rue massives du peuple organisé, furieux que son droit d'élire un président et un gouvernement de son choix continue d'être bloqué, Anez a accepté la demande de l'Assemblée législative plurinationale que le 18 octobre soit garanti comme date des élections sans autre remise. Les deux chambres de l'Assemblée sont contrôlées par le Mouvement pour le socialisme (MAS) dont le chef, Evo Morales, a été empêché d'assumer la présidence, après avoir été réélu démocratiquement en octobre dernier, par le coup d'État militaire orchestré par les États-Unis qui a installé Anez à sa place.
Le 6 septembre, sous la bannière « Vamos a salir adelante » (Nous surmonterons), le MAS a lancé sa campagne avec une grande caravane de véhicules dans la ville de Santa Cruz dirigée par son candidat à la présidence Luis Arce, ancien ministre de l'Économie sous Evo Morales. « Nous commençons la campagne pour restaurer la démocratie et donner au peuple bolivien une stabilité économique, politique et sociale », a déclaré Arce. « Cette caravane est sans fin. Le peuple bolivien en a assez des partis de droite et veut à nouveau avoir un pays pacifique pour tous les Boliviens, inclusif, avec une stabilité économique, que nous seuls garantissons. » Le candidat à la vice-présidence et ancien ministre des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a lancé la campagne dans la ville ouvrière combative d'El Alto par une cérémonie ancestrale Aymara. Il a déclaré que la réélection du MAS permettrait une nouvelle étape dans la transformation de la Bolivie, dans laquelle les erreurs commises lors de la première étape seront corrigées et de nouveaux dirigeants promus.
Les forces du coup d'État liées aux États-Unis, elles-mêmes loin d'être unies, ont plusieurs candidats en lice pour la présidence et se démènent pour trouver le moyen de prolonger leur régime dictatorial illégitime. Elles ont persécuté, emprisonné et porté de fausses accusations contre autant de dirigeants et d'activistes du MAS que possible qui restent dans le pays, et ont ouvert des procédures judiciaires pour des crimes inventés contre d'autres, dont Luis Arce. Elles n'ont pas perdu de temps après avoir usurpé le pouvoir en accusant faussement Evo Morales de « terrorisme » pour l'empêcher de revenir en Bolivie depuis l'Argentine où il a vécu depuis en tant que réfugié. Le 7 septembre, un jour après l'ouverture de la campagne électorale en Bolivie, il a été exclu de la candidature au Sénat pour le département de Cochabamba par une cour constitutionnelle de La Paz. Evo a répondu par un tweet qui disait : « L'histoire montre qu'ils seront capables de disqualifier Evo, mais ils ne pourront pas déclarer le peuple hors-la-loi. »
Équateur
Le 6 septembre, une Cour de cassation de la Cour nationale de justice (CNJ) de l'Équateur a rendu un arrêt empêchant l'ancien président Rafael Correa d'être le candidat du mouvement Révolution citoyenne à la vice-présidence. Il avait d'abord été condamné in absentia et sans preuve d'avoir accepté des pots-de-vin lorsqu'il était en fonction, et condamné à huit ans d'emprisonnement, ce qui empêchait effectivement son retour en Équateur de Belgique où il réside présentement. D'autres anciens membres de son gouvernement, dont le vice-président Jorge Glas qui a été réélu aux côtés du président actuel, Lenin Moreno, en 2017, ont été mis en prison et condamnés principalement sous des accusations douteuses de « corruption », peu après que Lenin Moreno a abandonné le programme pour lequel ils ont tous deux été élus en faveur de la soumission de l'Équateur au diktat des États-Unis et du FMI. Un jour après que le jugement a été rendu contre Rafael Correa, Paola Pabón, la préfète de la province de Pichincha et elle aussi membre de Révolution citoyenne, a dû se présenter en cour pour un examen des conditions de son assignation à résidence.
Cela montre que la guerre juridique est bien vivante et menée avec virulence en Amérique latine. Elle a été menée d'une manière particulièrement corrompue et spectaculaire contre l'ancien président Lula da Silva pour l'empêcher d'être candidat à la présidence du Brésil en 2018 qu'il allait certainement remporter. Cette guerre continue de cibler de nombreux autres contre lesquels les impérialistes américains se sont arrogé le droit de les renverser ou de les empêcher d'occuper une haute fonction publique dans des pays qu'ils considèrent comme leur « arrière-cour ». Aujourd'hui, plusieurs des nombreux « cas » utilisés pour condamner Lula sans preuve sont en train de se défaire et les juges et procureurs qui ont conspiré ensemble contre lui tombent en disgrâce. La même chose se produira certainement pour d'autres qui sont ciblés par ce genre de guerre alors que les peuples de l'Amérique latine et des Caraïbes intensifient la lutte pour leurs droits démocratiques contre les forces de l'ancien et pour les nouveaux arrangements dont ils ont besoin pour se bâtir un avenir sans pauvreté, racisme, colonialisme ou guerre.
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