Les conséquences catastrophiques des guerres d'agression des impérialistes américains
- Nick Lin -
Le 11 septembre de cette année est
le 19e anniversaire des tragiques attentats
terroristes de New York, de Washington et de
Pennsylvanie qui ont donné aux impérialistes
américains ainsi qu'aux tenants de la politique
d'apaisement envers l'impérialisme américain,
comme le Canada, le prétexte de leur brutale et
interminable « guerre contre le terrorisme »
mondiale.
Prétendant rendre justice à ceux qui ont été
tués, le gouvernement américain a déclaré que le
gouvernement afghan était responsable d'avoir aidé
et entraîné les auteurs des attentats du 11
septembre, sans toutefois ne jamais fournir de
preuve de cette responsabilité. Moins d'un mois
après les attentats, les États-Unis ont envahi
l'Afghanistan le 7 octobre 2001 avec le
soutien des pays de l'OTAN, dont le Canada. Le
gouvernement Chrétien a annoncé l'opération Apollo
et s'est engagé à fournir un soutien aérien,
maritime et terrestre et à
déployer 2 000 soldats. Les travailleurs
des États-Unis, du Canada et de nombreux pays ont
déclaré immédiatement que cette vengeance n'était
pas menée en leur nom.
Dans une étude publiée le 8
septembre 2020 sous le titre « Création de
réfugiés : les déplacements causés par les
guerres américaines de l'après 11
septembre », le professeur David Vine et ses
étudiants de l'Institut Watson pour les affaires
internationales et publiques de l'Université Brown
de Providence, au Rhode Island, tentent de
quantifier les coûts humains catastrophiques en
termes de personnes déplacées par les 19
dernières années de la guerre des États-Unis
contre le terrorisme.
Manifestation à Toronto, le 30 mars 2003
contre la guerre des États-Unis en Irak, dans le
cadre de l'opposition massive partout au Canada
aux guerres d'agression des États-Unis
Dans l'introduction de leur étude, les auteurs
soulignent :
« Depuis que l'administration de George W. Bush a
lancé une 'guerre mondiale contre le terrorisme' à
la suite des attaques d'Al-Qaïda contre les
États-Unis le 11 septembre 2001, les
forces armées des États-Unis n'ont cessé de faire
la guerre pendant près de deux décennies. Au cours
de cette période, les forces américaines ont mené
des guerres ou participé à d'autres opérations de
combat dans au moins 24 pays. Les
destructions provoquées par la guerre dans ces
pays ont été incalculables pour les civils et les
combattants, pour le personnel militaire américain
et les membres de leur famille et pour des
sociétés entières. Les morts et les blessés se
comptent par millions. »
Malgré certaines interprétations erronées des
conflits américains couverts dans leur rapport,
les auteurs indiquent que ce document « calcule le
nombre total de personnes déplacées dans les huit
guerres de l'après 11 septembre dans
lesquelles les forces américaines ont été le plus
impliquées. Nous nous sommes concentrés sur les
guerres dont le gouvernement américain porte une
responsabilité claire dans le déclenchement d'un
combat armé (la guerre en Afghanistan et au
Pakistan, qui se chevauche, et la guerre en Irak
après 2003), dans l'escalade d'un conflit
armé (l'intervention américaine et européenne dans
le soulèvement libyen contre Mouammar Kadhafi et
la guerre civile en cours en Libye et
l'implication des États-Unis en Syrie), ou pour
avoir participé de manière significative au combat
par des frappes de drones, des conseillers sur les
champs de bataille, un soutien logistique, des
ventes d'armes et d'autres moyens (participation
des forces américaines aux guerres au Yémen, en
Somalie et aux Philippines) ».
Le rapport documente « plusieurs catégories de
personnes déplacées par les guerres de l'après-11
septembre : 1) les réfugiés, 2) les
demandeurs d'asile cherchant à obtenir une
protection en tant que réfugiés, et 3) les
personnes déplacées à l'intérieur de leur propre
pays (IDP) ».
Les principales conclusions du rapport sont les
suivantes :
« - Les guerres américaines de l'après 11
septembre ont provoqué le déplacement forcé d'au
moins 37 millions de personnes en
Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Yémen, en
Somalie, aux Philippines, en Libye et en Syrie. Ce
nombre dépasse celui des personnes déplacées
par toutes les guerres depuis 1900, à
l'exception de la Deuxième Guerre mondiale.
« - Des millions d'autres personnes ont été
déplacées par d'autres conflits de
l'après 11 septembre impliquant des
troupes américaines dans des opérations de combat
de moindre envergure, notamment au : Burkina
Faso, Cameroun, République centrafricaine, Tchad,
République démocratique du Congo, Mali, Niger,
Arabie saoudite et Tunisie.
« - Ce chiffre de 37 millions est une
estimation très conservatrice. Le total des
personnes déplacées par les guerres des
États-Unis de l'après 11 septembre pourrait
être plus proche de 48 à 59 millions.
« - 25,3 millions de personnes sont revenues
après avoir été déplacées, bien que le
retour n'efface pas le traumatisme du déplacement
ou ne signifie pas que les personnes déplacées
sont retournées dans leurs foyers d'origine ou à
une vie sûre.
« - Tout nombre est limité dans ce qu'il peut
transmettre sur les dommages des déplacements.
Les personnes derrière les chiffres peuvent être
difficiles à voir et les chiffres ne peuvent pas
communiquer ce qu'une personne peut ressentir en
perdant sa maison, ses biens, sa communauté et
bien plus encore. Les déplacements ont causé
des torts incalculables aux personnes, aux
familles, aux villes, aux régions et à des pays
entiers, physiquement, socialement,
émotionnellement et économiquement. »
Replaçant ces chiffres dans le contexte mondial
plus large, les auteurs déclarent que « les
guerres des États-Unis de l'après11 septembre ont
contribué de manière significative à
l'augmentation spectaculaire ces dernières années
du nombre de personnes déplacées par la guerre et
les conflits violents dans le monde :
entre 2010 et 2019, le nombre total de
réfugiés et de personnes déplacées dans leur
propre pays dans le monde a presque doublé,
passant de 41 millions à 79,5 millions[1]. »
Il faut noter que
la portée de l'étude n'inclut pas d'autres formes
d'agression des États-Unis pendant cette période
comme les sanctions contre les pays qui, selon les
États-Unis, soutiendraient le terrorisme contre
eux et la destruction des infrastructures et les
pertes de vies qui en résultent. L'étude n'inclut
pas non plus les pays où les États-Unis ont
soutenu et provoqué des coups d'État comme en
Haïti et au Honduras, où la situation des peuples
n'est toujours pas stabilisée et où beaucoup de
personnes ont été contraintes de fuir en raison de
problèmes économiques ou de l'insécurité.
Au cours des 19 dernières années, le Canada
s'est de plus en plus engagé dans la guerre des
États-Unis contre le terrorisme en adoptant une
politique d'apaisement envers l'impérialisme
américain et porte une partie de la responsabilité
des dizaines de millions de réfugiés créés par les
guerres d'agression américaines au cours de cette
période. Le rôle du Canada est particulièrement
inadmissible parce qu'il donne un visage humain
aux agressions des États-Unis et les justifie par
de grands idéaux. Il se présente également comme
un sauveur condescendant des victimes des guerres
qu'il a contribué à déclencher. Tout cela est
inacceptable, c'est un affront à la mémoire de
ceux qui ont été tués le 11 septembre et une
insulte pour les travailleurs canadiens qui
rejettent toute participation du Canada aux
guerres d'agression américaines et qui veulent que
le Canada soit une zone de paix et un pays qui
soutient la résolution pacifique des conflits dans
le monde.
Note
1. Pour lire le rapport
dans son intégralité (en anglais), cliquez ici.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 57 - 12 septembre 2020
Lien de l'article:
Les conséquences catastrophiques des guerres d'agression des impérialistes américains - Nick Lin
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