La baisse tendancielle du taux de profit
Le mode de production actuel, fondé sur la
propriété privée des moyens de production et dont
le but est d'accaparer à titre de gain privé la
valeur ajoutée que produisent les travailleurs,
porte en lui la tendance à la baisse tendancielle
du taux de profit résultant de l'augmentation de
la productivité, c'est-à-dire de l'application de
la science aux méthodes de travail et de
production.
Le rapport entre l'investissement total et le
nombre de travailleurs nécessaires pendant la
production détermine dans une grande mesure le
taux de profit. Le taux de profit dans le mode de
production actuel est constamment abaissé par
l'augmentation toujours croissante de la valeur
investie nécessaire pour activer les travailleurs.
Alors que le nombre de travailleurs dans la
production diminue avec le développement des
forces productives, comme avec l'utilisation de
robots et de l'intelligence artificielle, le taux
de profit de l'investissement total diminue. Cette
croissance de la productivité est une arme à
double tranchant pour les oligarques. Cela leur
permet de rivaliser et éventuellement d'éliminer
leurs concurrents, mais cela entraîne aussi une
baisse du taux de profit.
Le taux de profit est exprimé sous forme de
rapport dans le produit social entre la nouvelle
valeur et la vieille valeur, ou plus précisément
entre la valeur ajoutée que produisent les
travailleurs mobilisés dans la production et la
somme de leur valeur reproduite (salaires,
avantages sociaux et programmes sociaux), et la
valeur transférée provenant de la valeur fixe
(bâtiments et machines, etc.), et la valeur
circulante (énergie et matériaux consommés, etc.).
Le profit provient de la nouvelle valeur produite
par les travailleurs et plus spécifiquement de la
valeur ajoutée. Le profit ne provient pas de la
valeur fixe et de la valeur circulante transférées
dans la production à partir de la valeur déjà
produite.
Des investissements phénoménaux sont nécessaires
pour mettre en mouvement les travailleurs qui
produisent la nouvelle valeur que les oligarques
convoitent. Les riches cherchent depuis longtemps
les moyens de contrer cette baisse tendancielle du
taux de profit. Au lieu d'investir dans l'économie
productive, ils se sont de plus en plus engagés
dans le parasitisme et la décadence de la vente et
de la revente de la valeur déjà produite, avec des
échanges sur les marchés boursiers et les marchés
des matières premières, et dans des stratagèmes de
type Ponzi pour escroquer les petits investisseurs
de la richesse qu'ils détiennent.
L'autre moyen important à leur disposition est
que les gouvernements paient les riches, qu'ils
versent des fonds publics aux riches par des
investissements publics dans leurs entreprises ou
par des contrats de produits sociaux à des prix
gonflés. Aujourd'hui, aucun investissement majeur
dans l'économie de quelque type que ce soit ne se
produit sans la participation des gouvernements
par le biais de subventions, d'exemptions
fiscales, de l'utilisation d'infrastructures
publiques par les grandes entreprises à des taux
préférentiels et mille et un stratagèmes pour
payer les riches, tels que des partenariats
public-privé, des rachats similaires à l'achat par
le gouvernement Trudeau du pipeline Trans Mountain
du monopole Kinder Morgan.
La concentration de la richesse et du pouvoir
entre moins de mains et le contrôle qu'exercent
les détenteurs de cette richesse et de ce pouvoir
sur les gouvernements, de pair avec la baisse
tendancielle du taux de profit, ont fait en sorte
que payer les riches est devenu le mode de
production. Tous les investissements majeurs
comprennent des paiements aux riches à partir de
la richesse collective détenue par l'État. Aucun
investissement de quelque ampleur que ce soit ne
se fait sans les garanties gouvernementales de
paiements de l'État aux riches. Aucune décision
politique ou économique n'est prise sans prendre
en considération la volonté des riches oligarques
qui sont aux commandes.
Objectivement, cette réalité nous dit que les
riches oligarques sont devenus superflus et n'ont
plus leur place dans l'économie. L'économie est
socialisée. Les producteurs réels, la classe
ouvrière, doivent devenir les propriétaires et les
directeurs de l'économie déjà socialisée et
interdépendante afin que le pouvoir de ses forces
productives puisse être organisé, libéré et mis à
profit dans l'édification nationale et servir le
peuple et la société sans interruption, ni crise
ni guerre.
Le mode de production actuel basé sur la
propriété privée a fait son temps et doit céder la
place au Nouveau où les producteurs réels, la
classe ouvrière et ses alliés qui produisent la
richesse, contrôlent les prises de décision et
fixent leur propre objectif pour l'économie et la
société en accord avec le caractère déjà socialisé
de l'économie et à ses besoins et à ceux du
peuple.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 57 - 12 septembre 2020
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La baisse tendancielle du taux de profit
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