Bolivie
Élection générale le 18 octobre
Manifestation de masse à La Paz, le 14
juillet 2020, contre le gouvernement Anez
La campagne est enfin lancée pour les élections
générales boliviennes attendues depuis longtemps,
d'abord prévues le 3 mai, puis reportées à
trois reprises par le gouvernement putschiste de
la « présidente par intérim » Jeanine Anez
sous prétexte que les conditions sanitaires ne lui
ont pas permis d'aller de l'avant pendant la
pandémie. Finalement, face aux manifestations de
rue massives du peuple organisé, furieux que son
droit d'élire un président et un gouvernement de
son choix continue d'être bloqué, Anez a accepté
la demande de l'Assemblée législative
plurinationale que le 18 octobre soit garanti
comme date des élections sans autre remise. Les
deux chambres de l'Assemblée sont contrôlées par
le Mouvement pour le socialisme (MAS) dont le
chef, Evo Morales, a été empêché d'assumer la
présidence, après avoir été réélu démocratiquement
en octobre dernier, par le coup d'État militaire
orchestré par les États-Unis qui a installé Anez à
sa place.
Le 6 septembre, sous la bannière « Vamos a
salir adelante » (Nous surmonterons), le MAS
a lancé sa campagne avec une grande caravane de
véhicules dans la ville de Santa Cruz dirigée par
son candidat à la présidence Luis Arce, ancien
ministre de l'Économie sous Evo Morales. « Nous
commençons la campagne pour restaurer la
démocratie et donner au peuple bolivien une
stabilité économique, politique et sociale »,
a déclaré Arce. « Cette caravane est sans fin. Le
peuple bolivien en a assez des partis de droite et
veut à nouveau avoir un pays pacifique pour tous
les Boliviens, inclusif, avec une stabilité
économique, que nous seuls garantissons. » Le
candidat à la vice-présidence et ancien ministre
des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a
lancé la campagne dans la ville ouvrière combative
d'El Alto par une cérémonie ancestrale Aymara. Il
a déclaré que la réélection du MAS permettrait une
nouvelle étape dans la transformation de la
Bolivie, dans laquelle les erreurs commises lors
de la première étape seront corrigées et de
nouveaux dirigeants promus.
Les forces du coup d'État liées aux États-Unis,
elles-mêmes loin d'être unies, ont plusieurs
candidats en lice pour la présidence et se
démènent pour trouver le moyen de prolonger leur
régime dictatorial illégitime. Elles ont
persécuté, emprisonné et porté de fausses
accusations contre autant de dirigeants et
d'activistes du MAS que possible qui restent dans
le pays, et ont ouvert des procédures judiciaires
pour des crimes inventés contre d'autres, dont
Luis Arce. Elles n'ont pas perdu de temps après
avoir usurpé le pouvoir en accusant faussement Evo
Morales de « terrorisme » pour l'empêcher de
revenir en Bolivie depuis l'Argentine où il a vécu
depuis en tant que réfugié. Le 7 septembre,
un jour après l'ouverture de la campagne
électorale en Bolivie, il a été exclu de la
candidature au Sénat pour le département de
Cochabamba par une cour constitutionnelle de La
Paz. Evo a répondu par un tweet qui disait :
« L'histoire montre qu'ils seront capables de
disqualifier Evo, mais ils ne pourront pas
déclarer le peuple hors-la-loi. »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 57 - 12 septembre 2020
Lien de l'article:
Bolivie: Élection générale le 18 octobre
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