Numéro 45 - 11 juillet 2020
Le «portrait économique et budgétaire»
du gouvernement canadien
Exaltation de la corruption et de la fraude
• Passons
à l'entreprise publique et mettons fin à la
mascarade de l'entreprise privée et du marché
libre
- K.C. Adams -
À titre d'information
• Les dettes publiques
envers des intérêts privés mondiaux
• La
boucle est bouclée: les gouvernements empruntent
aux riches pour payer les riches
• Les dépenses publiques
liées à la pandémie
• La
crise économique cause de grandes souffrances
aux travailleurs
et aux petites entreprises du pays
• Les
sources des emprunts du gouvernement fédéral
• L'approbation
des dépenses publiques par le gouvernement
fédéral
Journée d'action pancanadienne pour un statut pour
tous!
• L'injustice,
la discrimination et la surexploitation des
personnes
sans statut doivent cesser!
Septième anniversaire de la tragédie de
Lac-Mégantic
• Le
besoin de bâtir une autorité publique qui défend
l'intérêt
public et non l'intérêt privé
- Pierre Chénier -
• L'action
citoyenne toujours essentielle pour assurer
la sécurité ferroviaire
- Entrevue avec Robert
Bellefleur -
Trentième anniversaire de
l'assaut militaire brutal contre
les Mohawks à Kahnesetà:ke
• Pour
des relations de nation à nation et la fin du
génocide des peuples autochtones
- Fernand Deschamps -
Des manifestations
condamnent l'annexion de territoires palestiniens
partout dans le monde
• Les
peuples du monde unis avec le peuple palestinien
Le «portrait économique et
budgétaire» du gouvernement canadien
Le « portrait économique et budgétaire » du
gouvernement fédéral présenté le 8 juillet
est un bon exemple de désinformation. Dans ce
cas-ci, le but est de faire le silence sur les
questions de fond concernant la provenance des
fonds empruntés pour faire face à la pandémie, de
sorte que les Canadiens ne puissent pas se faire
une opinion. Loin d'informer les Canadiens, le «
portrait économique et budgétaire » exalte la
corruption et la fraude ; il les élève en un
art au nom de grands idéaux.
Justin Trudeau a
préparé le terrain pour cette désinformation lors
d'une conférence de presse juste avant que le
ministre des Finances ne présente le document au
Parlement. Parlant de ce qui est devenu maintenant
un déficit fédéral de 343,2 milliards de
dollars devant être couvert par des emprunts
gouvernementaux auprès des institutions
financières privées de l'oligarchie mondiale,
Trudeau a déclaré : « Nous nous sommes
endettés pour que les Canadiens n'aient pas besoin
de le faire.
» Il est clair que le premier ministre pense que
les Canadiens n'ont pas l'intelligence nécessaire
pour décider et qu'ils ne verront pas ce que cache
son usage obsessif du « nous ».
La dette que le « nous » gouvernemental a
contractée est envers les institutions les plus
riches et les plus puissantes du système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis. Le
« nous » du peuple devra cet argent à des
prêteurs privés et devra le rembourser avec
intérêt. Le taux d'intérêt que ce « nous »
paiera augmentera également puisque l'une des
trois principales agences américaines de notation
de crédit, Fitch, a récemment abaissé la cote de
crédit du Canada de AAA à AA+, ce qui rend les
emprunts plus coûteux.
Le « nous » qui sera responsable de cette
nouvelle dette de 343,2 milliards de dollars,
qui fait passer la dette fédérale de 765
milliards de dollars à 1,2 billion de dollars
en un an, ce sont essentiellement les travailleurs
canadiens. Les travailleurs qui produisent la
valeur par leur travail et qui paient la majeure
partie des impôts seront aux prises avec cette
dette envers les vautours de la finance
internationale. Les bénéficiaires de ce stratagème
pour payer les riches sont les cartels industriels
et financiers privés des impérialistes.
Le peuple n'a pas eu son mot à dire et n'a aucun
contrôle sur ce qui est fait. Il est en effet
pratique et malhonnête d'avoir ce « nous les
Canadiens et ce « nous le
gouvernement » et de dire, comme Trudeau
aime à le faire, que « nous sommes tous dans le
même bateau ».
Le fait est que nous ne sommes pas dans le même
bateau. Nous, les travailleurs, travaillons et
produisons de la valeur et vous, l'oligarchie
impérialiste au pouvoir et vos agents, expropriez
la valeur que nous produisons ; vous possédez
et contrôlez l'économie et vous avez usurpé le
pouvoir de l'État pour payer les riches et pour
défendre et maintenir vos privilèges et votre
richesse privée et la grande fracture entre vous
et nous. Vous régnez en rois et maîtres et nous
sommes exclus des affaires économiques et
politiques.
La montée en flèche des déficits et des dettes du
gouvernement envers les riches mènera à des
attaques encore plus violentes contre les
Canadiens, à une détérioration accrue des
programmes sociaux et des services publics et à
une hausse des impôts sur les particuliers, des
taxes de vente et des autres taxes individuelles.
Les gouvernements fédéral, québécois et
provinciaux, les groupes d'experts néolibéraux et
les médias de masse préparent une nouvelle ronde,
encore plus intense, de l'offensive antisociale en
utilisant la crise actuelle et les « dettes et
déficits massifs » des gouvernements à tous
les niveaux comme excuse. Cela a déjà commencé en
Alberta avec les attaques antisociales et
antisyndicales du gouvernement du Parti
conservateur uni de Jason Kenney ainsi qu'au
Québec, en Ontario et dans d'autres provinces.
Les
gouvernements déclarent qu'ils n'ont pas d'autre
choix que d'emprunter aux riches pour surmonter la
crise économique. C'est de la désinformation de
premier ordre. C'est de la corruption et de la
duperie. En tant que partie du système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis et
servant les privilèges et les intérêts privés de
l'oligarchie financière mondiale, l'élite au
gouvernement ne veut pas que le peuple voie ce
qu'elle ne veut pas qu'il voie : que les dettes du
gouvernement envers les bailleurs de fonds
mondiaux ne sont pas une nécessité coulée dans le
béton, elles font partie d'une politique délibérée
pour payer les riches.
Malgré les efforts du gouvernement Trudeau, des
partis cartellisés de l'opposition et des médias
pour cacher la corruption et la fraude,
leur exaltation est devenue évidente pour
ceux qui travaillent fort à définir une nouvelle
direction pour l'économie. L'alternative commence
par exiger que les gouvernements arrêtent de payer
les riches et augmentent les investissements dans
les programmes sociaux.
Le peuple devra exiger un moratoire sur le
service de la dette existante et que les emprunts
publics auprès d'intérêts privés soient déclarés
illégaux. Les gouvernements devraient emprunter à
eux-mêmes, en tant que dette publique envers
eux-mêmes, à régler sans intérêt à mesure que
l'économie se développe et que les travailleurs
produisent un plus grand produit social. Cette
nouvelle direction empêcherait les oligarques
mondiaux de retirer de la valeur de l'économie et
interdirait aux gouvernements à tous les niveaux
de s'endetter auprès d'intérêts privés.
- K.C. Adams -
Un État organisé pour
payer les riches n'est pas un marché libre,
c'est un marché contrôlé pour quelques
privilégiés.
La dette fédérale totale du Canada envers les
intérêts privés mondiaux après le déficit de 343,2
milliards de dollars de cette année
atteindra 1,2 billion de dollars.
Contrairement à ce que prétend le premier
ministre Justin Trudeau, les Canadiens souffriront
de cette dette envers les riches, car le
remboursement avec intérêts proviendra de la
valeur que les travailleurs produisent par leur
travail, de la réduction des programmes sociaux et
des services publics et de la détérioration du
niveau de vie.
Le système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis est
organisé pour payer les riches. Il fait tout pour
défendre et maintenir le privilège de la propriété
de l'entreprise privée et des oligarques
incroyablement riches qui possèdent et contrôlent
les cartels mondiaux privés de l'industrie et de
la finance.
Les entreprises privées qui bénéficient de ce que
les travailleurs produisent et des stratagèmes de
l'État pour payer les riches sont la base
matérielle de l'inégalité et de l'exploitation des
personnes et de l'économie, et la cause des crises
économiques récurrentes qui font des ravages dans
la vie des gens. Pourtant, des chansons sont
chantées et des discours résonnent pour dire que
l'entreprise privée représente le marché libre et
la plus haute forme d'organisation économique
humaine. Quelle absurdité. Un État organisé pour
payer les riches n'est pas un marché libre, c'est
un marché contrôlé pour quelques privilégiés.
Les travailleurs demandent : qu'y a-t-il de
libre dans le marché quand les entreprises privées
prêtent de l'argent aux gouvernements et le
reçoivent en retour avec intérêts et sous forme de
subventions, de contrats garantis et d'autres
stratagèmes pour payer les riches? Ce n'est pas le
marché libre. C'est une manoeuvre des riches pour
duper le monde avec leurs vieux mythes usés sur la
toute-puissance du libre marché et de l'entreprise
privée.
L'entreprise privée aime la richesse sociale
qu'elle exproprie à ses travailleurs et à d'autres
par le biais de subventions et octrois du
gouvernement. Elle aime prêter ses excédents de
richesse privée aux gouvernements pour ensuite le
recevoir en retour à la fois avec intérêts et par
les subventions qu'elle reçoit et les contrats
gouvernementaux garantis. Elle aime l'État qui
vient la secourir quand la catastrophe la menace à
cause des crises économiques récurrentes de son
système. Ce n'est pas le marché libre, c'est une
oligarchie qui exploite les travailleurs et
utilise le pouvoir de l'État pour défendre ses
intérêts et privilèges privés.
Assez de cette absurdité à propos du marché
libre. Les cartels industriels et financiers ont
complètement pris le contrôle du marché dit libre
durant les premières années du XXe siècle.
Si les cartels privés ne peuvent pas survivre
dans l'économie sans subventions publiques, ce
qu'ils ne peuvent évidemment pas faire, alors les
travailleurs doivent les écarter et passer au
Nouveau. Les travailleurs exigent des entreprises
publiques et des gouvernements sous leur contrôle
et organisés pour servir l'intérêt public et non
certains intérêts privés privilégiés.
À titre
d'information
La dette du gouvernement
fédéral atteindra 1,2 billion de dollars.
Les
travailleurs devraient se demander pourquoi de si
grandes quantités d'argent sous contrôle privé
sont si facilement accessibles aux gouvernements
qui veulent emprunter. Comment les riches
oligarques peuvent-ils être en possession d'une
telle richesse en une période de crise où les
gouvernements se déclarent ruinés ? Les
sommes d'argent considérables que les riches ont à
prêter aux gouvernements indiquent à quel point la
classe ouvrière est productive et combien les
riches exproprient et accumulent de ce que les
travailleurs produisent. Les milliards que le
gouvernement empruntera à des sources privées pour
couvrir le déficit de 343 milliards de
dollars proviennent du temps de travail de la
classe ouvrière canadienne, mais se retrouvent
sous le contrôle d'une minorité d'oligarques
mondiaux extrêmement riches.
Pensez-y. Comment se fait-il que ces riches
oligarques aient des fortunes aussi immenses pour
acheter des titres d'État ? D'où cet argent
vient-il et comment se retrouve-t-il entre les
mains de quelques-uns ? Les travailleurs
engagés dans des moyens de production socialisés
produisent la richesse saisie par quelques-uns.
Cela doit changer pour que le monde soit remis
dans la bonne voie. Une nouvelle direction pour
l'économie doit voir le jour où ceux et celles qui
font le travail et produisent la valeur contrôlent
l'économie et le produit social qu'ils produisent.
Le gouvernement consacre une grande partie de
l'argent qu'il emprunte et de l'impôt qu'il
perçoit au soutien à l'entreprise privée, en
particulier les entreprises les plus grandes et
les plus puissantes, parfois jugées « trop grandes
pour tomber » et ayant une « importance
systémique ». Les travailleurs veulent savoir
pourquoi les fonds publics devraient servir à
soutenir l'entreprise privée, maintenir le
contrôle de l'économie par les riches et préserver
leurs styles de vie extravagants.
L'argent revient en masse dans les coffres des
riches
Les capitaines de l'industrie, de la finance et
du commerce s'attendent à ce que les obligations
d'État qu'ils achètent leur soient remboursées
avec intérêts. Ils s'attendent aussi à ce que
l'argent qu'ils prêtent aux gouvernements leur
revienne par des stratagèmes lucratifs pour payer
les riches. Le gouvernement a déjà annoncé des
projets d'infrastructure garantis de milliards de
dollars, les contrats de fournitures militaires
pour la poursuite des préparatifs de guerre sont
une constante et l'approvisionnement des secteurs
de l'éducation et de la santé en ordinateurs et en
produits pharmaceutiques tels qu'un vaccin pour la
COVID-19 signifie des profits garantis pour les
plus grandes entreprises.
Le système économique impérialiste est un
ensemble circulaire unique qui garantit
l'enrichissement des riches et l'appauvrissement
des pauvres à mesure que la richesse et le pouvoir
sont toujours plus concentrés entre les mains de
quelques-uns. Seule la classe ouvrière peut rompre
le cercle vicieux et forger une nouvelle direction
qui favorise le peuple et évite les crises
économiques récurrentes.
L'oligarchie impérialiste voit les prêts aux
gouvernements et ensuite la possibilité de
profiter des projets et des subventions financés
par les emprunts gouvernementaux comme une façon
d'écorcher le boeuf deux fois. Le gouvernement
emprunte à des intérêts privés pour financer ses
déficits. En même temps qu'il emprunte aux riches
oligarques, le gouvernement annonce des
stratagèmes pour payer les riches impliquant des
partenariats public-privé pour la construction
d'infrastructures et d'autres projets. Une grande
partie de l'activité dans le secteur des services
se fait par des contrats du gouvernement avec des
cartels mondiaux, notamment ceux des services de
restauration et de blanchisserie dans les hôpitaux
et les prisons, des contrats d'approvisionnement
militaire et des contrats extrêmement lucratifs
pour les produits pharmaceutiques.
Ce « cercle vertueux » impérialiste a été résumé
dans un récent article du LML :
1. La Banque du Canada commence le processus par
l'achat de titres détenus par l'oligarchie
financière mondiale. Certaines des obligations
d'entreprises contiennent des hypothèques et
d'autres prêts appartenant à des institutions
financières privées et aux plus grandes sociétés.
De nombreux prêts et hypothèques contenus dans ces
obligations subissent actuellement des tensions
dues à la crise économique et pourraient
s'effondrer. La Banque du Canada a déclaré que le
montant qu'elle pourrait acheter pourrait
atteindre 150 milliards de dollars et
comprendrait l'achat d'obligations détenues par
les gouvernements provinciaux et d'autres paliers
de gouvernement. De plus, la Société canadienne
d'hypothèques et de logement (SCHL) a annoncé
l'achat de 50 milliards de dollars
d'hypothèques détenues actuellement par les
grandes banques. La justification pour déverser
tout cet argent public dans les coffres des
oligarques mondiaux est que les prêteurs privés
vont maintenant investir dans l'économie en
difficulté, alors qu'en fait ces mêmes
institutions financières mondiales ne font que
protéger leurs propres investissements en
difficulté et se servent d'une partie de l'argent
pour acheter des titres garantis par l'État.
2. L'oligarchie financière prend l'argent public
de la Banque du Canada et de la SCHL qui vient de
ses titres achetés et, avec cet argent, achète les
obligations d'État, aujourd'hui encore plus
nombreuses, car le déficit du gouvernement fédéral
et des autres gouvernements monte en flèche. Ces
achats deviennent un refuge pour la richesse
sociale des oligarques pendant la crise alors que
les autres opportunités d'investissement se sont
taries ou sont devenues trop risquées. Les titres
garantis par l'État rapportent même des intérêts.
3. Le gouvernement prend l'argent privé qu'il
emprunte à l'oligarchie financière avec la vente
de ses titres et en consacre une partie au
financement de projets d'infrastructure. Cela
devient la mise de fonds de démarrage pour
commencer la construction.
4. Le gouvernement recrute des cartels mondiaux
privés de la construction pour réaliser les
projets d'infrastructure. Ces entreprises n'ont
pas à trouver elles-mêmes le financement ni à se
soucier de vendre le projet terminé. Le
gouvernement leur donne l'argent nécessaire à la
construction au fur et à mesure que les projets
avancent, ce qui comprend des profits
considérables. Tous ces travaux sont garantis par
le gouvernement, y compris les prix exorbitants
dictés par les cartels privés de la construction
pour la réalisation des projets.
5. Une fois construits, les principaux
utilisateurs des moyens de production publics
(routes, ponts, électricité, etc.), qui sont les
grandes entreprises privées de l'économie, n'ont
pas à payer le plein prix du marché pour la valeur
de la partie des infrastructures qu'ils
consomment, car ils bénéficient de « prix
industriels » préférentiels fixés
arbitrairement.
Ce cercle
vertueux des impérialistes explique comment le
plan d'infrastructure du gouvernement fédéral «
Investir dans le Canada » sert à payer les
riches et contribue à la concentration toujours
plus grande des richesses et du pouvoir entre les
mains d'une poignée de privilégiés. En 2019,
le gouvernement fédéral s'est engagé à investir
plus de 187 milliards de dollars sur 12
ans en infrastructure. Le groupe de réflexion
impérialiste appelé Institut C.D. Howe affirme que
la crise actuelle devrait inciter le gouvernement
à dépenser encore plus et plus rapidement, non
seulement pour de nouveaux projets, mais aussi
pour l'entretien et la modernisation des
infrastructures existantes.
Les Canadiens sont intimidés et sommés de ne pas
s'opposer à cette orientation de l'économie, car
elle « crée des emplois et bâtit
l'infrastructure » dont ils ont tant besoin.
Mais une nouvelle direction est exactement ce
qu'il faut pour que l'économie soit sous le
contrôle des travailleurs, pour prévenir des
crises récurrentes et résoudre les autres
problèmes sociaux.
Une nouvelle direction de l'économie interdirait
au gouvernement d'emprunter auprès d'institutions
privées. Une nouvelle direction permettrait de
bâtir, d'entretenir et de gérer les
infrastructures publiques avec des entreprises de
construction publiques permanentes. Elle
garantirait que la valeur des infrastructures est
pleinement réalisée par les entreprises publiques
et privées qui l'utilisent et la consomment et que
cette valeur est réinjectée dans l'économie et non
pas retirée par les riches et envoyée dans des
paradis fiscaux ou ailleurs.
Dans les conditions de la pandémie et de la
crise économique, le portrait budgétaire du
gouvernement fédéral déclare un déficit
de 343,2 milliards de dollars et annonce que
la dette fédérale envers les oligarques financiers
se situera à 1,2 billion de dollars. En ce
qui concerne ce déficit, le gouvernement dit
que 236 milliards de dollars vont directement
aux entreprises et aux particuliers.
Le gouvernement nous informe que jusqu'à présent
environ 150 milliards de dollars ont été
versés à des entreprises privées et que d'autres
versements sont prévus. Le programme visant à
verser 75 pour cent du salaire des
travailleurs des entreprises privées a été élargi.
À la mi-juin, 223 918 entreprises
privées avaient présenté une demande de subvention
salariale.
Les programmes qui accordent des fonds publics à
des entreprises privées sont les suivants :
- le Crédit d'urgence pour les grands
employeurs (CUGE) - aucun montant final
indiqué ;
- le Programme de crédit aux entreprises -
aucun montant final indiqué ;
- l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer
commercial (AUCLC) administrée par la Société
canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) -
aucun montant final indiqué ;
- la Subvention salariale d'urgence du Canada
(SSUC) qui verse aux employeurs 82,3
milliards de dollars ;
- le Compte d'urgence pour les entreprises
canadiennes (CUEC) qui accorde des prêts sans
intérêt aux entreprises pour un total
de 13,7 milliards de dollars ;
- l'achat d'obligations de sociétés et
provinciales par la SCHL - continuel.
Le gouvernement estime à 85,2 milliards de
dollars la somme totale des prestations d'urgence
aux personnes qui ont perdu leur emploi ou qui ont
désespérément besoin d'aide. Une grande partie de
cela consiste à soutenir les dépenses de
consommation de sorte que tout l'argent passe
presque immédiatement des particuliers aux
entreprises.
Quatre-vingts milliards de dollars sont destinés
à 8,6 millions de personnes par la Prestation
canadienne d'urgence (PCU).
Le gouvernement prévoit que 5,2 milliards de
dollars seront versés aux étudiants dans le cadre
de la Prestation canadienne d'urgence pour les
étudiants (PCUE).
Le gouvernement a également versé des paiements
uniques à ceux qu'il qualifie de « Canadiens à
faible revenu » dans le cadre du programme de
remboursement de la TPS et à ceux qui reçoivent la
Sécurité de la vieillesse.
Les familles admissibles à l'Allocation
canadienne pour enfants ont reçu 2 milliards
de dollars de plus en mai.
Le gouvernement prévoit qu'à la fin de l'exercice
budgétaire 2020-2021 en mars prochain, il
aura dépensé environ 469 milliards de dollars
de plus que prévu lors de son dernier énoncé de
dépenses en décembre 2019.
Selon le portrait économique et budgétaire, « la
contraction prévue des revenus budgétaires
fédéraux est sans précédent depuis la Grande
Dépression ; la baisse prévue
en 2020-2021 est plus du double de celle
survenue en 2009-2010 à la suite de la crise
financière mondiale. »
Le gouvernement affirme qu'une partie du déficit
total provient du déficit déjà prévu de l'année
dernière, soit 34,4 milliards de dollars, et
de la perte prévue de recettes fiscales et
d'autres revenus du gouvernement à cause de la
crise économique qu'il établit à 81,3
milliards de dollars.
Selon les projections, l'impôt sur le revenu des
travailleurs est appelé à chuter de 30 %
pour cette année fiscale, ce qui indique une
énorme baisse des salaires versés cette année.
Cinq millions et demi de travailleurs ont perdu
leur emploi seulement entre février et avril. Ces
pertes ont fait grimper le taux de chômage
à 13,7 % en mai, le taux mensuel le plus
élevé jamais enregistré.
Pour cette année, il est prévu que l'économie
canadienne connaîtra une contraction
de 6,8 %. Seulement au deuxième
trimestre, l'économie a chuté de 40,6 %,
ce qui constitue la pire contraction depuis la
crise économique des années 1930 mieux connue
sous le nom de la Grande Dépression. On s'attend à
ce qu'en 2020-2021, l'économie décline deux
fois plus qu'elle ne l'avait fait
en 2009-2010 lors de la précédente crise
économique.
Perte de revenu fédéral
Les revenus du gouvernement fédéral devraient
chuter pour atteindre 268,8 milliards de
dollars en 2020-2021 comparativement
aux 341 milliards de dollars prévus en
2019-2020. La plus grande source de revenu du
gouvernement fédéral est l'impôt des particuliers
qui doit baisser de 25 milliards de dollars
pour atteindre 146,3 milliards de dollars
pour cette année fiscale, comparativement
à 170,9 milliards en 2019-2020 — une
baisse de 14,4 %.
L'impôt sur les sociétés devrait baisser
de 22,3 %, soit près de 11
milliards de dollars, pour atteindre 38,8
milliards de dollars comparativement à 49,2
milliards de dollars l'année dernière.
Le revenu de la TPS devrait baisser
de 20,4 %, soit près de 8 milliards
de dollars, pour atteindre 30,9 milliards de
dollars comparativement à 38,8 milliards de
dollars en 2019-2020.
Le gouvernement, par la voix de groupes de
réflexion comme l'Institut C.D. Howe, fait la
propagande que hausser les taxes à la consommation
est un moyen d'amasser un revenu supplémentaire
permettant de rembourser les créanciers mondiaux.
Ceci voudrait dire une augmentation des taxes de
vente fédérale et provinciales (TPS, TVH et TVQ)
et d'autres frais.
Voici un extrait du Portrait économique et
budgétaire publié le 8 juillet (page 176) :
« Le montant total du principal que le
gouvernement empruntera en 2020-2021 devrait
s'établir à 713 milliards de dollars. La
taille du programme reflète les besoins financiers
supplémentaires considérables découlant des
initiatives du gouvernement pour répondre à la
pandémie de la COVID-19. Tous les emprunts
proviendront des marchés de gros au pays et à
l'étranger.
« Les besoins en matière d'emprunt du
gouvernement sont déterminés par son refinancement
de la dette et de ses besoins financiers prévus
qui sont principalement liés à la COVID-19.
« En 2020-2021, le refinancement de la dette
est projeté à 245 milliards de dollars,
tandis que les besoins financiers devraient
s'établir à environ 469 milliards. De plus,
aucun changement n'est projeté aux soldes de
trésorerie du gouvernement, puisque les nouveaux
emprunts devraient respecter toutes les exigences
de financement.
« Les projections des besoins financiers
comprennent les mesures indiquées dans le Plan
d'action économique du Canada pour répondre à la
COVID-19 (le Plan). Le Plan comporte un
financement de plus de 211 milliards de
dollars en mesures de soutien direct à l'intention
des travailleurs et des entreprises du pays, en
plus de 85 milliards de dollars pour répondre
aux besoins de liquidité des entreprises et des
ménages canadiens sous forme de reports du
paiement d'impôts, de taxes et de droits de douane
dans le but de stabiliser l'économie. De plus
amples renseignements sur le Plan d'intervention
économique se trouvent dans le chapitre 2 du
présent Portrait économique et
budgétaire 2020.
« Les emprunts réels pour l'exercice pourraient
différer des projections en raison de
l'incertitude liée aux projections économiques et
budgétaires, du moment particulier où seront
effectuées les opérations de trésorerie, ainsi que
d'autres facteurs, notamment la variation des
besoins au titre des réserves de change et des
emprunts des sociétés d'État. Afin de s'ajuster
aux changements imprévus des exigences
financières, l'émission de titres de créance peut
être modifiée au cours de l'année, habituellement
en apportant des changements dans l'émission de
bons du Trésor. »
Le gouvernement fédéral a dépassé la somme
de 392 milliards de dollars en dépenses
approuvées pour l'année fiscale en cours, avec
deux périodes d'ouverture de crédit restantes qui
augmenteront davantage le total. Le Parlement a
approuvé des dépenses supplémentaires de 6
milliards de dollars cette année au-delà du
montant qui a été fixé par loi lorsque les membres
ont adopté le projet de loi C-19, la Loi de crédits,
le mois dernier.
La somme de 6 milliards de dollars approuvée
par les députés le 26 juin comprend 586
millions de dollars en nouvelles sommes pour le
projet militaire de navire de soutien
interarmées, 481 millions de dollars pour le
règlement du gouvernement avec les survivants des
externats indiens fédéraux et 468 millions de
dollars pour le programme de services à l'enfance
et aux familles du ministère des Services aux
Autochtones.
D'autres nouveaux montants d'argent ont été de
facto préapprouvés en vertu des lois sur les
mesures d'urgence visant la COVID-19 du
gouvernement en mars et en avril qui accordaient
au gouvernement des pouvoirs extraordinaires de
dépenser de l'argent pour tout « événement de
santé publique d'intérêt national ». Ces
dépenses ont dépassé de beaucoup ce qui avait
d'abord été annoncé dans les principaux estimés du
document budgétaire publié en février.
Les budgets supplémentaires des dépenses de
l'année dernière prévoyaient près de 5
milliards de dollars en nouvelles dépenses,
portant le total dépensé par le gouvernement à ce
moment-là à près de 305 milliards de dollars. Les
chiffres finaux pour 2019-2020 n'ont pas
encore été publiés, mais le gouvernement a
prévu 313 milliards de dollars en dépenses
pour cette année fiscale.
L'année précédente, 2018-2019, les budgets
supplémentaires des dépenses comprenaient 8
milliards de dollars de nouvelles dépenses pour
atteindre éventuellement un total de 346
milliards de dollars.
Les dépenses cette année pourraient doubler par
rapport aux dépenses de l'année précédente.
Des 390 milliards de dollars de dépenses
approuvées jusqu'ici dans la présente année
fiscale, 131 milliards de dollars ont été adoptés
directement par le Parlement, et les 261
milliards de dollars restants ont été autorisés en
vertu de règlements parlementaires.
Le montant de 139 milliards de dollars
approuvé jusqu'ici cette année pour le ministère
de l'Emploi et Développement social est plus élevé
de 65 milliards de dollars comparativement à
l'année dernière, et de 69 milliards de
dollars comparativement à l'année précédente.
La Défense nationale, qui d'habitude représente
un des budgets les plus importants du
gouvernement, a reçu l'approbation de
dépenser 25 milliards de dollars cette année,
le troisième montant le plus important des
ministères.
Seulement en 2019, le gouvernement fédéral a
payé 23 milliards de dollars en frais
d'intérêt pour rembourser la dette fédérale aux
prêteurs d'argent mondiaux.
Journée d'action pancanadienne
pour un statut pour tous!
Montréal, 4 juillet 2020
Le samedi 4 juillet, une journée d'action
pancanadienne a rassemblé les gens à la défense
des droits des demandeurs d'asile, des
travailleurs étrangers temporaires, des personnes
sans-papiers, de celles qui risquent la
déportation, des étudiants internationaux et
d'autres. Des actions ont été organisées au
Québec, en Colombie-Britannique, en
Nouvelle-Écosse et en Ontario, y compris devant le
bureau de circonscription du ministre fédéral de
l'Immigration Marco Mendicino.
Montréal au Québec
Près de 500 personnes de tous âges et de toutes
les couches de la société ont répondu à l'appel de
Solidarité sans frontières et de plusieurs autres
organisations de Montréal exigeant le statut
d'immigration complet pour tous et toutes. Tous
ont convergé à 11 h au parc Émilie-Gamelin pour un
rassemblement et une marche. Migrante Canada, le
Centre des travailleurs immigrants, Le Québec,
c'est aussi nous autres !, le Comité d'action des
personnes sans statut, le Comité des Guinéens unis
pour un statut, Debout pour la dignité, des
groupes de femmes, des organisations de défense
des droits et un contingent du Parti
marxiste-léniniste étaient parmi les participants.
L'esprit de l'action tel qu'exprimé par les
nombreuses pancartes et bannières était sans
équivoque : Un statut pour tous ! Luttons pour les
droits de tous ! Nous ne sommes pas sacrifiables :
Nous sommes des êtres humains faisant partie du
Québec et nous contribuons à son développement !
Les participants ont exigé le statut d'immigrant
complet pour tous et toutes immédiatement et que
personne ne soit abandonné à son sort. Peu importe
qu'on soit demandeur d'asile, travailleur étranger
temporaire, étudiant international ou un
travailleur dont le statut est expiré, tout le
monde doit être traité de façon égale et équitable
et sujet aux mêmes lois et règlements que tout le
monde, ont-ils dit.
Les conditions de vie et de travail de bon nombre
de ces travailleurs essentiels sont intolérables
et sont le résultat de leur statut précaire et de
lois et de règlements de l'immigration injustes
qui sont constamment modifiés pour répondre aux
exigences des employeurs et de l'économie. Plutôt
que d'être traités avec dignité et comme doivent
l'être les êtres humains, les gouvernements et la
petite élite dirigeante qu'ils représentent
considèrent ces travailleurs comme sacrifiables,
comme une marchandise qui peut être utilisée et
dont on dispose à volonté.
Les travailleurs essentiels exigent que leur
contribution à la société québécoise soit
reconnue, pas seulement d'un point de vue
économique, mais aussi culturel et social.
En raison de
l'appui massif du public dont jouissent ces
travailleurs, les gouvernements québécois et
canadien veulent donner l'impression qu'ils
reconnaissent leur contribution pendant la
pandémie, mais à ce jour, ils n'ont rien fait de
concret pour leur venir en aide. Plusieurs
continuent d'être menacés de déportation, comme
l'a souligné un représentant du Comité des
Guinéens unis pour un statut. Et si des membres de
sa communauté sont déportés, ils risquent la
violence à leur retour dans leur pays.
Un membre du mouvement Le Québec c'est aussi nous
autres ! a informé la foule des difficultés vécues
par les étudiants internationaux et les
travailleurs étrangers temporaires dont l'avenir
ici au Québec est mis en danger par les récents
changements arbitraires faits au Programme
d'expérience québécoise (PEQ) par le gouvernement
Legault. Des étudiants internationaux ont aussi
été abandonnés pendant la pandémie sans soutien du
gouvernement libéral fédéral pendant la pandémie,
n'ayant d'autre option que de travailler à temps
plein dans un « service essentiel », souvent au
risque de leur propre vie en raison du manque
d'équipement de protection individuelle et de
distanciation physique. Un grand nombre de ces
travailleurs essentiels ne peuvent même pas
accéder aux soins de santé.
Les travailleurs étrangers temporaires ont
souligné que bien avant la COVID-19, ils étaient
essentiels et ont vaillamment continué de soigner
les autres et veillé à ce que la nourriture se
rende à la table de tout le monde. Plusieurs sont
venus ici parce qu'on leur a fait miroiter un
avenir meilleur pour eux et leurs familles, mais
ils se sont rendu compte d'un revirement de
situation et qu'ils ne peuvent plus s'établir
définitivement ici.
Solidarité sans frontières a fait valoir : « Les
personnes sans statut sont forcées de travailler
très fort pour le succès et le développement de
l'économie canadienne, aux premières lignes dans
des conditions de travail dangereuses et
lamentables, sans soins de santé, avantages
sociaux et aide d'urgence. Alors même que tout le
monde est resté à la maison pour se protéger
contre la COVID-19, plusieurs d'entre nous étions
forcés de confronter ce danger, permettant ainsi à
la société canadienne de continuer de fonctionner.
Malheureusement, personne n'a pensé à indemniser
les gens sans statut pour leurs immenses efforts,
ni à les reconnaître en tant qu'êtres humains qui
devraient avoir droit aux mêmes choses que tout le
monde. Les gens sans statut ont droit à l'entière
reconnaissance, à l'estime et au respect.
« Nous sommes réunis pour dire : l'injustice, la
discrimination et l'exploitation des personnes
sans statut doit cesser ! Nous unissons nos forces
et nos voix pour exiger un programme global de
régularisation et un statut pour tous et toutes !
»
Toronto en Ontario
Steveston en Colombie-Britannique
Des gens de divers endroits du district régional
du Grand Vancouver se sont rendus à Steveston le 4
juillet pour un rassemblement devant le bureau du
député de Steveston-Richmond Est, Kenny Chui.
L'action a été organisée en réponse à l'appel du
Réseau pour les droits des migrants pour des
actions partout au pays. Le bureau de Chui a été
ciblé parce que la région de Steveston-Richmond
comprend plusieurs grandes fermes qui embauchent
des travailleurs agricoles saisonniers et parce
que Chui lui-même est membre du comité
parlementaire permanent sur la Citoyenneté et
l'Immigration. Les manifestants ont attiré
l'attention sur les conditions des aides familiaux
résidants, des travailleurs agricoles et des
autres travailleurs migrants comme les
travailleurs agricoles saisonniers.
Certains ont occupé la rue devant le bureau du
député, tandis que d'autres ont participé avec
leurs autos ornées de pancartes avec des slogans
comme « Justice pour les travailleurs migrants ! »
et « Notre sécurité est dans la lutte pour les
droits de tous ! »
Les manifestants ont revendiqué le statut
d'immigration complet pour tous les travailleurs
agricoles saisonniers et les autres travailleurs
migrants y compris les étudiants internationaux,
les réfugiés, les demandeurs d'asile et les
travailleurs sans-papiers, ainsi qu'un accès aux
services de santé et aux services sociaux, dont
l'assurance-emploi et les normes du travail. Les
orateurs ont invité tout le monde à signer la
pétition du Réseau pour les droits des migrants et
à téléphoner au premier ministre Trudeau pour
exiger que le gouvernement accorde les droits
d'immigration complet à tous les travailleurs
migrants.
(Photos: LML, C. Martin, D.
Hammond, B.S. Walters, H. Shokr, Spring Mag)
Septième anniversaire de la
tragédie de Lac-Mégantic
- Pierre Chénier -
Le 6 juillet 2020 était le septième anniversaire
de la tragédie de Lac-Mégantic, une des pires
catastrophes ferroviaires de l'histoire du Canada.
En fin de soirée le 5 juillet 2013, un convoi de
trains de marchandises constitué de cinq
locomotives et de 72 wagons-citernes non conçus
pour transporter le type de pétrole brut qu'ils
contenaient, a été laissé sans surveillance durant
la nuit à Nantes, en Estrie. Vers une heure du
matin, le train s'est mis de lui-même à descendre
la pente menant à Lac-Mégantic. Il a fallu
peu de temps pour que 63 wagons déraillent en
plein centre-ville, déversant leur contenu et
entraînant une série d'incendies et d'explosions
d'envergure catastrophique. Quarante-sept
personnes ont été tuées, de nombreuses autres
blessées et le centre-ville a été rasé. Les sols
ainsi que la rivière Chaudière et le lac Mégantic
lui-même ont été lourdement contaminés par les
déversements de pétrole brut.
Les résidents de Lac-Mégantic ont perdu plusieurs
des leurs, subi des dommages matériels et
environnementaux énormes à cause de l'extraction
frénétique du pétrole de schiste dans les champs
de Bakken dans le Dakota du Nord, qui sert la
machine de guerre des États-Unis et les
machinations des États-Unis contre les projets
souverains d'édification nationale des peuples
tels celui du Venezuela. Du jour au lendemain, des
voies ferrées délabrées ont été déclarées en
parfait état pour le transport de ce pétrole, des
wagons-citernes inadéquats sont devenus adéquats
et des années de déréglementation par l'État de
l'industrie ferroviaire ont servi la cupidité des
monopoles ferroviaires et pétroliers et préparé
les conditions pour cette catastrophe.
À l'occasion du septième anniversaire de la
tragédie, la ville de Lac-Mégantic a inauguré un Espace mémoire
dédié aux 47 victimes.
À l'occasion du septième anniversaire de la
tragédie, la population de Lac-Mégantic a organisé
des cérémonies commémoratives et réitéré ses
revendications en ce qui concerne la sécurité
ferroviaire. Les gens de Lac-Mégantic ont lutté
sans relâche depuis la tragédie du 6 juillet 2013
pour rebâtir leur vie, une chose qui est
impossible si la sécurité ferroviaire n'est pas
améliorée et s'ils n'ont pas leur mot à dire et
n'exercent pas un contrôle en tant que communauté
sur les mesures qui sont prises. Une revendication
centrale est la construction de la voie de
contournement, que les gouvernements fédéral et
québécois s'engagent à construire d'ici 2023, pour
que des produits dangereux ne passent plus par le
centre-ville de Lac-Mégantic. Les communautés
ferroviaires affectées par des déraillements de
train qui continuent de se produire de façon
régulière au Québec, au Canada et aux États-Unis
sont inspirées par la détermination qu'a
manifestée la communauté de Lac-Mégantic, avec
l'appui des gens de partout au Québec.
La lutte des résidents de Lac-Mégantic et de
tant de communautés ferroviaires est difficile et
pleine d'embûches, car ils affrontent la
déréglementation de l'industrie ferroviaire
organisée par l'État au service des monopoles
ferroviaires et de l'industrie gazière et
pétrolière. Ils sont également confrontés au plus
grand défi de tous, à savoir que les gouvernements
ne constituent plus une autorité publique et
qu'ils sont des serviteurs des intérêts
privés étroits qui ont usurpé l'appareil d'État.
Les conditions qui ont mené à la catastrophe de
Mégantic ont été préparées par plus de trente ans
d'activités de saccage par l'État et les monopoles
ferroviaires.
En voici quelques exemples. Dans les années
1990, les entreprises ferroviaires comme le
Canadien Pacific (CP) et le Canadien National (CN)
ont été autorisées par le gouvernement libéral de
l'époque à se débarrasser de leurs lignes
régionales s'ils les déclaraient non rentables.
Certaines ont été vendues à des entreprises
prédatrices basées aux États-Unis, spécialisées
dans l'achat et la revente de sociétés
ferroviaires qui réduisent le nombre d'employés,
n'entretiennent pas les voies ferrées et abaissent
les normes de sécurité. Le CP s'est départi de
plusieurs lignes régionales, et c'est ainsi que la
ligne régionale qui comprend Mégantic s'est
retrouvée aux mains de Montreal, Maine and
Atlantic Railway (MMA) en 2003, qui en était le
propriétaire lorsque la catastrophe de Mégantic
s'est produite.
En 2001, le gouvernement libéral a introduit le
Système de gestion de la sécurité (SGS), un
système d'autoréglementation que les entreprises
ferroviaires élaborent elles-mêmes et que
Transport Canada se contente de vérifier par audit
et dont le contenu est tenu secret des
travailleurs et des communautés au nom de la
protection de la compétitivité des entreprises
ferroviaires.
En 2012, le gouvernement Harper a autorisé la
MMA à conduire ses trains avec une seule personne
à bord. Dans ce cas également, les soi-disant
conditions en vertu desquelles l'autorisation a
été donnée n'ont jamais été rendues publiques, au
nom de la protection de la MMA en tant
qu'entreprise privée.
Des concepts antisociaux comme la « gestion du
risque », « la sécurité en tant que coût à être
équilibré avec les autres coûts que les
entreprises doivent défrayer », la « compétitivité
» sont devenus dominants, et ils le sont encore,
au détriment des droits, de la sécurité et de la
voix des communautés.
Aujourd'hui, selon l'argument fallacieux qu'il
s'agit de décisions commerciales privées, le
gouvernement canadien ferme les yeux et laisse le
CP, par exemple, exercer le maximum de pression
sur les employés de bureau pour qu'ils conduisent
des trains et chargent des trains en remplacement
de mécaniciens de locomotive formés
professionnellement. Des accidents évités de
justesse, qui auraient pu avoir une fin tragique,
ont été signalés, mais tout cela fait partie de la
« gestion des risques » en vertu de laquelle le
message est que tout va bien, jusqu'à ce que des
tragédies se produisent et que les gouvernements
et les entreprises se disent attristés et
préoccupés, mais rien ne change. Les compagnies
ferroviaires utilisent désormais des personnes
inexpérimentées équipées de ceintures munies de
télécommandes pour marcher le long des trains afin
d'assembler et de démonter les trains le long des
voies de triage, au lieu d'utiliser des ingénieurs
de locomotive expérimentés pour diriger
l'opération à partir de la locomotive elle-même.
Cela a conduit à une augmentation du nombre de
trains à la dérive.
Le fait
demeure que sept ans après la tragédie de
Lac-Mégantic, les dangers à la vie humaine, aux
maisons et aux installations et à l'environnement
sont plus grands aujourd'hui que jamais à cause de
la négligence criminelle des monopoles
ferroviaires appuyés par les gouvernements.
Ceux-ci reconnaissent comme leur responsabilité
première et leur tâche la plus urgente d'accroître
leur capacité concurrentielle face aux autres
transporteurs nationalement et internationalement,
et cela à n'importe quel prix, et le gouvernement
refuse de les rendre redevables de leurs actions.
De plus en plus, ils disent aussi que c'est le
facteur humain qui est la cause des accidents et
des tragédies et que, si l'on ne mécanise pas le
processus à 100 %, en éliminant les travailleurs,
la sécurité ferroviaire continuera de se
détériorer et d'être sujette à l'« erreur humaine
».
Les travailleurs et les communautés rejettent
cette vision antisociale et ces pratiques
antisociales. C'est grâce à leur activation du
facteur humain/conscience sociale que la demande
de vraies solutions prosociales à de vrais
problèmes existe et est fermement plantée comme
base pour ouvrir la voie au progrès. Alors qu'ils
mettent de l'avant leurs demandes immédiates pour
des mesures qui font respecter la sécurité en
termes de conditions de travail, de personnel
requis, d'entretien des voies, de stationnement
sécuritaire des trains et de la voie de
contournement, ils continuent de souffrir du
traumatisme quotidien de la répétition d'accidents
en raison de l'approche antihumaine du
gouvernement. Ce n'est pas seulement un choc
post-traumatique, c'est le traumatisme quotidien
de savoir qu'une catastrophe peut se produire à
tout moment. Toute autorité digne de ce nom doit
disposer de mécanismes permettant aux personnes
concernées par les décisions prises d'avoir un mot
décisif à dire - sur la décision, la mise en
oeuvre et le suivi. Les gouvernements et les
intérêts privés étroits qu'ils servent doivent
être tenus pour responsables de leur réponse
antihumaine, antisociale et irresponsable aux
demandes de la communauté de Lac-Mégantic.
Lac-Mégantic a produit un éveil tragique et
profond au fait que c'est la vision et la pratique
néolibérales voulant que toutes les ressources de
la société soient mises à la disposition des
monopoles mondiaux menant directement à
l'autoréglementation des entreprises ferroviaires
et à la négligence criminelle qui causent anarchie
et chaos. Il en est de même des efforts concertés
des propriétaires privés et du gouvernement pour
blâmer les travailleurs. Les résidents de
Lac-Mégantic ont affronté la tragédie avec un
immense courage et avec le soutien de gens de
partout au Québec, au Canada, aux États-Unis et
dans le monde. Tous ensemble, les travailleurs et
le peuple se battent pour mettre un terme à ces
tragédies en se prenant en main afin de pouvoir
contrôler leur vie.
À l'occasion du septième anniversaire de la
tragédie, nous saluons chaleureusement la
communauté de Lac-Mégantic qui continue de rebâtir
sa vie et d'apporter une contribution importante à
la lutte pour la sécurité de tous et de toutes.
(Photos: LML, La Tribune)
- Entrevue avec Robert Bellefleur,
porte-parole de la Coalition des citoyens et
organismes engagés pour la sécurité ferroviaire à
Lac-Mégantic -
LML : Tout d'abord, nos
salutations à toute la population de Lac-Mégantic
qui lutte avec courage pour rebâtir sa vie, ce qui
est impossible sans une amélioration de la
sécurité ferroviaire. Qu'est-ce qui a été organisé
dans la ville à l'occasion du septième
anniversaire de la tragédie ?
Robert Bellefeuille : Il y
a eu trois conférences de presse. Nous avons bien
sûr fait la nôtre. L'Alliance ferroviaire de
l'Estrie et Montérégie qui comprend les maires de
Mégantic, Sherbrooke, Bromont, Cowansville et
Farnham en a aussi fait une, de même que la ville
de Mégantic qui a inauguré l'Espace mémoire qui
est une structure dédiée aux 47 victimes.
Elle est située là où a eu lieu la tragédie, sur
les assises mêmes du Musicafé. À midi, après
l'inauguration de l'Espace mémoire, on a fait
sonner 47 cloches à la mémoire des 47
victimes de la tragédie.
LML : Quels sont les défis
auxquels vous faites face afin de garantir la
sécurité ferroviaire ?
RB : On a refait une visite
de la voie ferrée et on a trouvé de nouveaux
problèmes au niveau des rails. On a annoncé une
deuxième mise en demeure à Transport Canada pour
qu'ils viennent réinspecter les rails à l'entrée
et à la sortie de Lac-Mégantic. Le 7
mai 2019, Transport Canada avait transmis un
rapport à Central Maine and Québec Railway Canada
(CMQR) où il notait 253 rails défectueux
entre Farnham et Lac-Mégantic. La compagnie devait
réparer cela. Au mois d'août, on s'est aperçu
qu'un endroit précisé dans le rapport où les rails
étaient défectueux n'avait toujours pas été
réparé. Nous avons d'ailleurs produit une vidéo
qui montre l'état des rails à ce jour[1].
On a signifié cela à Transport Canada et aux
journalistes et deux semaines après, un train a
déraillé partiellement à ce même endroit. Les
roues ont quitté la voie ferrée. Après cela on a
fait une mise en demeure au ministre fédéral des
Transports Marc Garneau et il a publié un arrêté
ministériel pour obliger la compagnie à réparer.
C'était l'an dernier. Cette année, on fait la même
affaire. On envoie une mise en demeure à Garneau,
une deuxième, pour lui dire que vous n'avez pas
tout réparé. Il en reste. Il en reste beaucoup. On
lui a transmis la mise en demeure hier. Il a
maintenant 10 jours pour faire une nouvelle
inspection plus poussée que l'inspection standard
qui se fait par ultrason. Les ultrasons sont une
méthode qui n'est pas complètement efficace quand
les rails sont trop usés car le métal ne conduit
plus les ondes correctement.
Selon un rapport
d'experts sur les 7 déraillements majeurs de
train au Canada transportant du pétrole qui ont eu
lieu après celui de Mégantic qui a été présenté
dans un reportage de la CBC du 15 juin, il
ressort que c'est l'état des rails qui est
responsable des déraillements. Cela est dû au fait
que le règlement sur la sécurité ferroviaire sur
lequel sont inscrites les normes d'entretien
datent de 2012, c'est-à-dire avant le
transport massif du pétrole sur des rails. Le
règlement est écrit en fonction de l'ancienne
pratique des trains de frets réguliers et il n'est
pas ajusté à la nouvelle réalité du transport
massif de pétrole. Donc les rails s'usent plus
vite avec des bris caractéristiques au surpoids
des trains. Donc le Bureau de la sécurité des
transports du Canada a fait ce constat-là et a
recommandé de revoir le règlement sur la sécurité
ferroviaire comme il ne correspond plus à la
réalité. C'est ce règlement qui régit les
compagnies et définit les normes d'entretien. Les
journalistes ont prouvé que ces 7
déraillements majeurs depuis Mégantic sont dus au
fait que les protocoles d'entretien ne sont pas à
jour et que les trains sont plus lourds, plus
longs. Le CMQR s'est vanté que le poids de ses
convois passant par Mégantic avait augmenté
de 56 %.
LML : Lors de ta conférence
de presse, tu as dit que les matières dangereuses
qui circulent à l'heure actuelle sont encore plus
dangereuses que celles qui ont explosé lors de la
tragédie. Peux-tu nous en dire plus ?
RB : Lors des séances
du BAPE [Bureau des audiences publiques pour la
protection de l'environnement] à Mégantic l'an
dernier, les experts qui devaient faire une étude
de risque nous ont appris que les deux matières
les plus dangereuses qui circulent sur les rails
sont le gaz propane et l'acide sulfurique. Il n'y
a pas pire que cela. Si jamais il y a un
déraillement suivi d'une explosion de ces
matières, l'acide sulfurique va se pulvériser dans
l'atmosphère en vapeur et les vents vont pousser
cela jusqu'à 20 ou 30 km. Cela n'a rien
à voir avec le pétrole de schiste qui brûle sur
place. C'est dix fois pire comme impact.
Nous, on voit passer des convois de 30
citernes, où 10 à 12 wagons contiennent
du gaz propane et de 7 à 8 contiennent
de l'acide sulfurique, transportés par des wagons
DOT-111. Depuis l'explosion à Lac-Mégantic, ces
wagons ne peuvent plus transporter de pétrole,
mais ils sont maintenant utilisés pour transporter
un produit dix fois plus dangereux ! On voit
ce type de convoi 3 à 4 fois par semaine
et cela circule sur les rails et les ponceaux
défectueux.
Il faut aussi
ajouter que les trains sont toujours stationnés au
haut de la côte. Comme il n'y a plus de gare de
triage au centre-ville de Mégantic, la compagnie
effectue le triage à Nantes, au même endroit où le
train de la mort était stationné le 6
juillet 2013. Elle stationne des wagons qui
proviennent du parc industriel sur la voie de
desserte et lorsque le convoi arrive des
États-Unis avec la matière dangereuse, il arrête
en parallèle sur la voie ferrée principale, à côté
des wagons à charger. Ils n'appliquent que les
freins à air dans la pente, aucun frein à main. Et
là, ils détachent les 4 locomotives qui vont
chercher les wagons sur l'autre voie, laissant
tout seul, sur de simples freins à air dans la
pente, l'ensemble du convoi, pour une durée de 45
minutes à 1 heure. C'est le temps que cela a
pris, au départ des pompiers à Nantes, pour que le
train dévale la pente. Ces manoeuvres sont
faites 2 à 3 fois par semaine à
Mégantic. On est dans le même scénario ; rien
n'a vraiment changé, sauf que ce sont des
matières 10 fois plus dangereuses. Cela fait
deux fois que je fais le signalement à la Ville de
Mégantic et à Transport Canada. On le voit aussi
dans la vidéo.
Tout cela est toléré par Transport Canada. Hier,
le 5 juillet, Garneau est sorti de son
mutisme et a publié un communiqué de presse pour
se défendre où il dit qu'il y a eu 225
inspections de la voie ferrée entre Farnham et
Lac-Mégantic depuis 2015, cela
signifie 45 par année. J'ai dit en
entrevue : ou bien les inspecteurs sont
aveugles ou bien ils sont incompétents et
inconséquents, ce dont je doute, ou bien les
règles ne sont pas assez strictes et sont trop
complaisantes envers les compagnies.
LML : Peux-tu nous expliquer
où en est le dossier de la voie de
contournement ?
RB : Cela piétine. Ce
que j'ai appris c'est qu'à la suite du rapport du
BAPE en mai 2019, il y a eu beaucoup de questions
soulevées concernant l'environnement en regard du
tracé de la voie de contournement qui traverse des
terres humides qui sont protégées au Québec. Le
ministère de l'Environnement du Québec a émis des
réserves sur certains points et a demandé des
éclaircissements. Et c'est là que ça bloque.
Transport Canada a sorti un jugement prononcé l'an
dernier dans le projet d'agrandissement du port de
Québec dans la baie de Beauport où les poissons
vont frayer. La cour a statué que le Québec n'a
pas à s'ingérer dans une juridiction fédérale. Et
là, Transport Canada se sert de ce jugement pour
dire qu'il n'a pas à tenir compte des
préoccupations environnementales du BAPE et du
ministère de l'Environnement du Québec.
Selon nous, les préoccupations soulevées quant à
l'environnement doivent être traitées
sérieusement. Il faut penser que la voie de
contournement va traverser des rivières, des
ruisseaux, des marécages et des terres agricoles.
On va creuser des fossés, y installer des dormants
en bois imbibés de créosote qui va couler dans ces
fossés et cela va se rendre à la rivière
Chaudière.
L'opinion de la coalition est que cette voie
ferrée pourrait être faite avec des travers de
béton. Le béton a un impact environnemental quand
tu le fabriques, mais une fois posé dans un
environnement, il est inerte. Regarde le REM à
Montréal sur la rive sud, on a utilisé des
dormants en béton. En Ontario, les nouveaux
chemins de fer sont aussi construits sur ces types
de dormants. Et là on utilise encore les moyens du
siècle dernier. Il faut savoir que les dormants de
bois ont une moyenne de vie de 20 à 30
ans, alors que le béton peut durer au-delà
de 50 ans. De plus, lorsque la durée de vie
des dormants de bois est terminée, il y a encore
des produits toxiques dedans, des HAP -
hydrocarbures aromatiques polycycliques - qui sont
cancérigènes. Pour en disposer, tu dois aller les
porter dans un incinérateur à haut rendement, donc
cela coûte une fortune pour s'en débarrasser.
Toute la pression qu'on fait, c'est pour dire que
les vieilles voies ferrées sont dangereuses. On ne
va pas attendre trois ans. Il faut que cela les
force à accélérer le processus entourant la
création de la voie de contournement. On nous dit
qu'elle est prévue pour 2023.
LML : Veux-tu dire quelque
chose en conclusion ?
RB : En l'absence de
surveillance de Transport Canada, ce sont toujours
les citoyens qui demeurent vigilants. C'est
l'implication et l'action citoyennes qui demeurent
pour assurer la sécurité en l'absence
d'implication de Transport Canada. Les autorités
font fi de la sécurité, alors ce sont les citoyens
qui doivent y voir.
On continue le combat. Ils ont dit que les
Méganticois étaient résilients. On va leur faire
voir c'est quoi la résilience !
Note
1. Voir les vidéos Lac-Mégantic,
une voie ferrée en fin de vie et Lac-Mégantic:
la reconstruction.
(Photos: LML,
Maine-Lewiston-Auburne ProtestTrain Safety)
Trentième anniversaire de l'assaut
militaire brutal
contre les Mohawks à Kahnesetà:ke
- Fernand Deschamps -
« Le sort réservé aux peuples
autochtones de ce pays est un sujet de grande
préoccupation pour tous. Cela comprend le
gouvernement Trudeau. Malheureusement, la
préoccupation de ce dernier n'est pas de
redresser les torts historiques comme l'exige
notre époque, mais de réaliser ce que les
gouvernements précédents n'ont pu réaliser, soit
éliminer une fois pour toutes les droits
autochtones pour pouvoir piller leurs terres et
leurs ressources. Le premier ministre Justin
Trudeau se préoccupe davantage de redorer
l'image ternie du Canada à l'échelle mondiale en
ce qui a trait aux droits humains, le Canada
ayant acquis une réputation de violateur des
droits humains à cause de sa négligence
criminelle historique face aux conditions de vie
des peuples autochtones et des crimes commis
contre eux. » - Pauline Easton[1]
Oka 1990
Il y a trente ans, à l'aube du 11
juillet 1990, une centaine d'agents
lourdement armés de la Sûreté du Québec (SQ) ont
mené un assaut contre des membres des
Kanien'kehá:ka de Kanehsatà:ke (nation mohawk,
membre de la Confédération Haudenosaunee) qui
avaient érigé une barricade sur un chemin de terre
menant à un lieu sacré de sépulture autochtone
pour s'opposer à l'agrandissement d'un club de
golf sur le territoire mohawk situé près de la
ville d'Oka, au Québec. Pour que le projet se
réalise, la forêt connue sous le nom de la Pinède,
ainsi que le cimetière de Pine Hill, le cimetière
de la communauté de Kanehsatà:ke, devaient être
rasés au bulldozer. Pour empêcher cette
destruction, les résidents de Kanehsatà:ke ont
érigé dès mars 1990 une barricade sur un
petit chemin de terre secondaire traversant la
Pinède.
L'assaut de la SQ
du 11 juillet est survenu après un ultimatum,
sous forme d'une ordonnance du tribunal, que le
maire et le conseil municipal d'Oka avaient
sollicitée et qui appuyait l'expansion du terrain
de golf privé sur les terres autochtones
volées : les Kanien'kehá;ka de Kanehsatà:ke
devaient enlever leur barricade avant le 9
juillet ou bien faire face au plein poids de la
loi.
Lors de l'attaque du 11 juillet 1990
par les forces de police en tenue de combat
militaire, la SQ a utilisé des grenades
lacrymogènes et des grenades assourdissantes
contre les personnes présentes à la barricade.
Après que la SQ a commencé à tirer, une fusillade
a éclaté entre eux et les guerriers mohawks, et le
caporal Marcel Lemay de la SQ a été tué par balle
dans la mêlée qui s'ensuivit.
La SQ a abandonné ses véhicules et s'est retirée
au bas de la colline à Oka. Les guerriers mohawks
ont utilisé les véhicules abandonnés pour
construire et fortifier une nouvelle barricade sur
la route 344, tandis que la SQ érigeait sa
propre barricade pour empêcher les renforts
mohawks de venir à Kanehsatà:ke. En signe de
solidarité, le pont Mercier, l'un des cinq
ponts/tunnels reliant Montréal à la rive sud du
fleuve Saint-Laurent, a été fermé à Kahnawà:ke par
la communauté mohawk. Les événements sont rappelés
dans le documentaire de l'Office national du film
de 1993 intitulé «
Kanehsatake : 270 ans de
résistance », réalisé par Alanis Obomsawin
qui était à Kanehsatà:ke lors de la confrontation
en 1990[2].
L'affrontement à Kanehsatà:ke et Kahnawà:ke
comprenait des milliers de soldats avec des chars
d'assaut et des hélicoptères de l'armée canadienne
commandés par le gouvernement Mulroney à la
demande du gouvernement Bourassa. Il a finalement
duré jusqu'au 26 septembre, date à laquelle
les membres du centre de traitement Onn'to:kon de
Kanehsatà:ke ont décidé de quitter l'encerclement
après 78 jours de résistance.
Oka 1990
L'enjeu des revendications territoriales non
résolues
Marche pour marquer le 25e anniversaire du
soulèvement d'Oka, le 11 juillet 2015
Bien que le siège ait pris fin, les problèmes des
titres liés aux revendications territoriales qui
étaient au coeur du différend persistent à ce
jour. La question des titres ancestraux à
Kanehsatà:ke remonte à 300 ans, lorsque les
Sulpiciens ont commencé le lent processus de
déposséder la nation mohawk de Kanehsatà:ke de
leurs terres[3].
« Rien n'a changé », a déclaré
Kanehsata'kehro:non Ellen Gabriel au début de la
semaine, se remémorant le 30e anniversaire du
début du siège de Kanehsatà:ke , ou que certains
appellent la « crise d'Oka ». Elle faisait
partie des personnes qui ont résisté pendant le
siège de 1990 et ont participé pendant cette
période aux négociations avec les gouvernements du
Québec et fédéral pour régler les revendications
territoriales.
« Comment la réconciliation a-t-elle pu échouer,
si elle n'a jamais débuté ? », a demandé
Ellen Gabriel. Dans une déclaration précédente,
elle avait déclaré que « la réconciliation
comprend les réparations et la restitution ».
Ce à quoi elle faisait référence, c'est
qu'après 30 ans, le gouvernement fédéral n'a
pas été en mesure de trouver de solutions au
différend des revendications territoriales à
Kanehsatà:ke. Gabriel a déclaré qu'une relation de
nation à nation signifie une rencontre avec la
Confédération Haudenosaunee.
La demande d'un moratoire sur la vente de terres
Conférence de presse sur l'expansion illégale d'un
gazoduc sur les terres traditionnelles des
Kanien'kehá:ka, le 28 septembre 2017
Lors d'une conférence de presse tenue il y a près
d'un an, le 21 août 2019, Ellen Gabriel,
au nom du peuple de la maison longue à
Kanehsatà:ke, a déclaré qu'elle voulait que le
gouvernement fédéral arrête le développement et la
vente de terrains sur les 689 kilomètres
carrés des terres ancestrales situées à 40 km
au nord-ouest de Montréal.
« Nous mettons en garde tous ceux qui décident
d'acheter des terres sur le territoire de
Kanehsatà:ke, Kanien'kehá:ka, ou Oka et ses
municipalités avoisinantes, de quelconque acheteur
que ce soit, car toute cette zone reste un
territoire contesté », a déclaré Gabriel.
Elle a ajouté que le gouvernement fédéral a
longtemps négligé les réclamations territoriales
de sa communauté, ce qui a entraîné la crise d'Oka
en 1990.
« Le premier ministre permet que la fraude au
sujet des titres de propriété se poursuive »,
a déclaré Gabriel.
« La réconciliation signifie un véritable
engagement à changer, à s'engager honnêtement et à
reconceptualiser les relations pour créer un
avenir de paix, de justice et d'espoir
renouvelé. »
Dans une entrevue précédente avec CBC au cours du
même mois, Serge Simon, grand chef du Conseil
mohawk de Kanehsatà:ke, a déclaré : « Le
gouvernement fédéral a une responsabilité
fiduciaire envers tous les membres des Premières
Nations, et ce que vous voyez, c'est son manque de
responsabilité fiduciaire. »
Le différend non résolu sur les revendications
territoriales qui était au coeur de la « crise
d'Oka » il y a 30 ans de cela, a incité
un Ojibway de Shoal Lake, en Ontario, à entamer
le 11 octobre 2019 une grève de la faim
de deux semaines avec comme l'une des principales
revendications que le premier ministre du Canada
Justin Trudeau impose un moratoire à court terme
sur tout aménagement des terres ancestrales des
Kanien'kehá:ka à Kanehsatà:ke.
« Le différend de longue date sur les historiques
revendications territoriales, qui a été au coeur
du siège de Kanehsatà:ke ou de la crise d'Oka, n'a
jamais été résolu », a déclaré la Maison
longue de Kanehsatà:ke dans un communiqué le même
jour. Ellen Gabriel, membre de la Maison longue, a
souligné qu'un moratoire sur tout aménagement dans
la zone en litige devrait être mis en place
jusqu'à ce que les revendications territoriales
soient réglées. Elle a déclaré que plus de terres
ont été développées dans la région ces dernières
années que ce à quoi ils s'étaient opposés
en 1990.
« Réglons le différend des revendications
territoriales qui avait été promis lors des
négociations en 1990, afin que les gens
puissent mener leur vie sans plus avoir à
s'inquiéter », a-t-elle déclaré.
« C'est la première étape. Le but ultime est de
vivre en paix. »
La politique des revendications territoriales
globales comme arme pour diviser les peuples
autochtones
La revendication de la communauté mohawk sur la
terre connue sous le nom de Seigneurie du lac des
Deux-Montagnes a été déposée pour la première fois
auprès du gouvernement fédéral en 1975. Après
avoir été rejetée et déposée à plusieurs reprises,
une partie de la revendication, appelée les «
petites communes », a été officiellement
acceptée en vertu de la Politique sur les
revendications particulières du Canada pour des
négociations officielles en 2008.
Cependant, la politique autorise uniquement les
conseils de bande à déposer une réclamation, et
non les formes de gouvernance traditionnelles
séculaires établies par les peuples autochtones
eux-mêmes.
Joe Deom, un
représentant de la branche de la nation mohawk à
Kahnawà:ke, a déclaré que les femmes détiennent le
titre de la terre en vertu de leur constitution -
le Kaianere'kó:wa ou Grande loi de la paix - qui
précède l'arrivée des Européens en Amérique du
Nord.
« Toutes ces terres qui nous entourent ici
relèvent vraiment de la compétence des femmes de
la maison longue et non des conseils de bande, ni
du gouvernement fédéral ni de la province »,
a-t-il dit.
De plus, le manque d'information disponible sur
les négociations en cours relatives aux
revendications particulières était l'une des
nombreuses questions sur lesquelles les résidents
de Kanehsatà:ke ressentaient un manque de
confiance envers leur conseil de bande.
Gordie Oke, un ancien chef du conseil, a déclaré
que c'était en raison d'une clause de
confidentialité que le conseil de bande devait
signer afin de pouvoir débuter le processus de
négociation de la revendication.
« Cela m'a dérangé parce que nous devons toujours
consulter nos gens sur tout type de problèmes
soulevés par les autorités fédérales », a
déclaré Oke.
Marc Miller, alors secrétaire parlementaire de la
ministre des Relations Couronne-Autochtones et
maintenant ministre des Services aux Autochtones,
en réponse au fait que les Premières Nations ne
sont pas consultées dans le cadre de ce processus,
a déclaré : « [Les négociations] sont
confidentielles. L'une des principales raisons est
qu'elle offre aux parties un forum pour avoir des
discussions en face à face et ne pas avoir un
processus où vous négociez dans le domaine public
par le biais des médias. » Pour quelqu'un qui
aime se vanter de sa connaissance de la langue
mohawk, il devrait chercher comment le mot «
transparence » se traduit dans la tradition
mohawk.
Peter Di Gangi, membre du conseil
d'administration du Yellowhead Institute, un
centre de recherche dirigé par les Premières
Nations, a déclaré que les accords de
confidentialité posaient problème : « Les
réclamations sont contre le gouvernement fédéral.
En même temps, il contrôle le processus de
négociation et contrôle le financement. Il
contrôle à peu près tous les aspects du
processus », a déclaré Di Gangi.
« Cela a une incidence sur la capacité des
Premières Nations de sentir qu'elles ont la
possibilité de voir leurs revendications traitées
de manière équitable et ouverte. »
Dans des endroits comme le Québec, le titre
autochtone ancestral sous-jacent à la terre
complique également les situations où le
gouvernement fédéral demande un «
abandonnement » de la revendication lorsqu'un
règlement est conclu.
« Pour certaines communautés, cela est considéré
comme une forme d'extinction », a expliqué Di
Gangi.
« Si vous avez un titre ancestral sous-jacent et
que vous êtes assis à la table avec le
gouvernement pour régler une revendication
particulière, pourquoi voudriez-vous abandonner
votre titre sous-jacent juste pour régler une
revendication liée à une réserve ? »
Il y a un an, le gouvernement fédéral a tenté
d'introduire ce qu'il a appelé « de nouvelles
politiques sur les revendications territoriales
globales et les droits inhérents ».
Comme l'a souligné le LML à cette
époque, « La Journée nationale d'action [...]
s'oppose également à ce que l'on a appelé le
'Livre blanc 2.0 de Trudeau'. Cela inclut le
projet de loi C-86, un projet de loi omnibus
portant exécution du budget qui contient des
modifications à des lois, notamment la Loi sur
la gestion des terres des Premières Nations et
la Loi sur la gestion financière des Premières
Nations. Avec ces changements, le
gouvernement présente des plans pour remplacer les
politiques relatives aux traités modernes (qu'il
appelle revendications globales) et à l'autonomie
gouvernementale (qu'il appelle politique des
droits inhérents). En raison de l'opposition
exprimée par les chefs des Premières Nations, la
ministre des Relations entre la Couronne et les
peuples autochtones, Carolyn Bennett, a renoncé à
introduire ces changements - qui devaient être
discutés en juin - parce qu'ils constituent une
violation flagrante des droits ancestraux de tous
les peuples autochtones.
« APTN News rapporte :
« 'Le Canada ne présentera pas encore de
nouvelles politiques sur les revendications
territoriales globales et les droits inhérents, a
déclaré Carolyn Bennett, Relations entre la
Couronne et les peuples autochtones, à l'Assemblée
des Premières Nations (APN)' le 2 mai. [...]
« Okimaw Henry Lewis, chef de la nation crie
d'Onion Lake à la frontière entre la Saskatchewan
et l'Alberta, a déclaré à propos de la journée
nationale de protestation et des manifestations
régionales : 'Nous travaillons avec un réseau
de chefs de nations à travers le pays pour alerter
notre peuple à ce qui se passe et pour dire au
gouvernement qu'ils ne peuvent pas continuer de
procéder unilatéralement à l'élaboration de
politiques et d'agendas législatifs qui attaquent
directement nos droits inhérents et issus de
traités, ainsi que notre compétence souveraine.'
« Lewis a mis les choses au clair : 'Le
Canada n'a jamais cessé d'essayer de mettre en
oeuvre la politique du Livre blanc de 1969
qui vise à régulariser nos traités internationaux,
à nous transformer en municipalités et à nous
expulser de nos terres', ajoutant : 'En tant
que chefs et peuples, nous devons faire front
commun pour combattre cet ordre du jour au profit
de nos enfants et des générations futures.'[4] ».
Pour souligner le 30e anniversaire, la
maison longue de Kanehsatà:ke a tenu des
barricades mobiles le samedi 11 juillet
à 10 h.
Notes
1.« La
reconnaissance des droits ancestraux des peuples
autochtones doit avoir préséance »,
Pauline Easton », LML, le 3
octobre 2017
2. Extraits
du documentaire intitulé « Kanehsatake, 270
ans de résistance », de Alanis
Obomsawin, Office national du film du
Canada, 1993
3.« À l'orée des
bois - une anthologie de l'histoire du peuple de
Kanehsatà :ke : La réalité sur les
origines de Kanehsatà :ke et le mythe
de 1721 », par Brenda Gabriel et
Arlette Kawanatatie Van den Hende, Centre culturel
et de langue Tsi Ronterihwanónhnha ne
Kanien'kéha, 2010, pages 20-23
4. « Pour
des relations de nation à nation et la fin du
génocide des peuples autochtones - Journée
nationale d'action le 27 mai », LML,
numéro 20, le 25 mai 2019
Des manifestations condamnent
l'annexion de territoires
palestiniens partout dans le monde
L'appel de la résistance palestinienne à des
journées de rage contre l'annexion de territoires
palestiniens a été repris partout dans le monde
dans les jours et les semaines qui ont précédé et
suivi le « lancement » le 1er
juillet 2020 du plan d'annexion annoncé par
Israël.
Manifestation pour la terre dans le village
d'Asirah Alshamaliah le 3 juillet 2020. Des colons
israéliens, escortés et protégés par des soldats,
ont érigé un avant-poste de colonisation illégal
quelques jours auparavant.
Selon Samidoun, le Réseau de solidarité avec les
prisonniers palestiniens, le 1er juillet des
manifestations ont eu lieu en Palestine occupée ;
des manifestations ont eu lieu aux États-Unis à
San Francisco, Chicago, Salt Lake City,
Albuquerque, au Nouveau-Mexique, à Portland, en
Oregon, à Boston, Seattle, Philadelphie, Toledo et
Columbus, en Ohio, à San Diego, à Rancho Cucamonga
et à Claremont, en Californie ; au Canada, à
Halifax et St. Catherines ; au Costa Rica à
San Jose ; en Angleterre, à Oldham et
Bedford ; en France, à Toulouse et à
Saint-Denis ; aux Pays-Bas, à Amsterdam et La
Haye ; en Allemagne, à Francfort et
Berlin ; en Espagne, à Madrid, Grenade,
Valence, Valladolid, Séville et Bilbao ; en
Grèce, à Athènes ; en Turquie, à
Istanbul ; en Afrique du Sud, à
Johannesburg ; et en Corée, à Séoul.
Les manifestations se sont poursuivies après
le 1er juillet à Berlin, en Allemagne ;
à Amman, en Jordanie ; à Copenhague, au
Danemark ; à Toronto et Mississauga, au
Canada ; à Dublin, en Irlande ; à Derry,
en Irlande du Nord ; à Lyon, en France ;
à Londres, en Angleterre ; à Auckland, en
Nouvelle-Zélande ; à Détroit et Cleveland,
aux États-Unis ; à Lisbonne, au Portugal,
ainsi que dans plusieurs autres villes.
C'est à Brooklyn, à New York, qu'a eu lieu l'une
des plus importantes manifestations des journées
de rage à l'extérieur de Gaza. Des milliers de
personnes sont descendues dans la rue en scandant
des slogans et en marchant pendant plusieurs
heures. Organisée par la Coalition New York pour
la Palestine, dont fait partie Samidoun, cette
manifestation a spécifiquement fait le lien entre
la lutte des Palestiniens pour leurs droits et la
lutte des Afro-Américains contre la violence
policière raciste organisée par l'État. Une
intervention préenregistrée du prisonnier
politique américain Mumia Abu-Jamal a servi de
coup d'envoi à la marche.
Journée de rage à Brooklyn, New York, le 1er
juillet 2020
À Los Angeles, des centaines d'autos ornées de
pancartes, de bannières et de drapeaux
palestiniens ont roulé du Federal Building au
consulat d'Israël devant lequel une foule bruyante
s'est rassemblée.
À Baltimore, les manifestants ont condamné le
soutien des États-Unis à l'État sioniste d'Israël
et exigé la fin de l'occupation israélienne de la
Palestine. Ils ont aussi exigé que les forces de
défense israélienne cessent de former la police de
Baltimore.
Selon Samidoun,
près de 300 personnes se sont rassemblées à
Toulouse, en France, le 1er juillet. Pendant
près de deux heures, les manifestants ont chanté
et scandé des slogans : « La Palestine
vivra ! La Palestine vaincra ! » et
« Boycottez Israël ! »
Le 1er juillet, une manifestation a aussi eu
lieu à Amsterdam. Une centaine de personnes ont
manifesté devant le consulat des États-Unis contre
la colonisation ininterrompue de la Palestine. La
manifestation a été organisée par Samidoun
Pays-Bas et appuyée par diverses organisations,
dont BDS Pays-Bas et PGNL, la communauté
palestinienne des Pays-Bas.
Le 3 juillet, à Berlin, les jeunes ont
dirigé une manifestation devant le Bundestag, le
parlement allemand. Ils ont rempli l'espace devant
le Bundestag de drapeaux palestiniens et d'appels
à la justice et à la libération, montrant
qu'aucune répression, quelle qu'elle soit par
l'État allemand, n'empêchera la voix de la
Palestine d'être entendue.
Aussi, selon Samidoun, des dizaines de milliers
de personnes de diverses villes partout dans le
monde sont descendues dans la rue, répondant à
l'appel des journées de rage contre l'annexion
israélienne, de la Palestine aux États-Unis, des
Philippines à la Turquie. De toute évidence, la
colonisation continue de la Palestine se heurtera
à une résistance accrue.
Canada
Toronto, 4 juillet 2020
Partout au Canada, des actions continuent d'être
organisées dans le cadre des jours de rage et de
la condamnation internationale des plans des
États-Unis et des sionistes israéliens d'annexer
de grandes sections de territoires palestiniens
occupés. Plus de 300 000 Palestiniens
sont menacés d'être déplacés à nouveau en raison
de l'annexion proposée. La semaine dernière, LML
a rapporté qu'une action avait eu lieu à Halifax
le 1er juillet. Des actions ont aussi eu lieu
à Montréal, à Toronto, à St. Catharines, et dans
d'autres villes. Les manifestations se poursuivent
et d'autres actions se sont tenues à Toronto, à
Mississauga et à Hamilton, alors qu'une autre est
annoncée pour le 12 juillet à Vancouver et
une autre à Windsor le 18 juillet.
Toronto
L'action du 4 juillet à Toronto a été
parrainée par le Mouvement de la jeunesse
palestinienne (MJP), l'Association
arabo-palestinienne de l'Ontario, Al-Awda, la
Coalition pour le droit de retour de la Palestine
et Campus pour la Palestine — C4P. L'esprit de
résistance était très inspirant.
Un participant
enthousiaste, dans une note au LML, a dit
qu'il a eu l'impression que plus
de 1 000 personnes se sont jointes à la
marche pendant la manifestation qui a duré trois
heures. Il y a eu une présence constante
de 200 à 250 personnes en dépit de la
chaleur, alors que plusieurs passants s'arrêtaient
et prenaient part à la manifestation pendant
quelque temps puis poursuivaient leur chemin.
Il semble que plus de 100 organisations
différentes ont participé à cet acte de solidarité
et de résistance. « Elles provenaient de toutes
les communautés victimes de toutes formes de
colonialisme, de racisme, de sexisme et de
discrimination. Parmi les orateurs il y avait des
Noirs, des Autochtones, des Juifs antisionistes —
presque toutes les communautés marginalisées et
faisant face à toutes les formes de discrimination
possibles. »
Mississauga
Une vigoureuse « Manifestation pour la
Palestine » a eu lieu à Mississauga le 4
juillet à Celebration Square, organisée par Sauga
pour la Palestine. Les organisateurs, la plupart
étudiants, voulaient faire entendre leur voix en
appui à la Palestine et prendre position contre
Israël et ses pratiques illégales. « Mississauga —
nous devons nous unir contre
l'injustice ! », ont-ils écrit. « Israël
compte détruire/annexer des maisons palestiniennes
en Cisjordanie et des grandes sections de
territoire dans la vallée du Jourdain, rongeant
ainsi les seules régions sous contrôle palestinien
et poussant encore plus de Palestiniens à devenir
des réfugiés. Il s'agit de l'étape la plus
importante de la Nakba ininterrompue et le plan le
plus agressif visant à voler les terres
palestiniennes et à agrandir les colonies
israéliennes illégales. En tant que Canadiens,
nous devons condamner cette annexion illégale et
condamner l'appui de Trudeau à Israël, et montrer
notre appui à la Palestine et réclamer justice
pour son peuple. Palestinien ou pas, c'est une
question de droits humains, et nous devons tous
nous unir pour nous y opposer. »
Hamilton
Le Jour de rage de Hamilton a eu lieu le 5
juillet à l'Hôtel de Ville de Hamilton. Les
organisateurs ont dit qu'ils ont appelé à se
rassembler dans le but d'exercer une pression sur
le gouvernement canadien pour qu'il condamne
l'annexion imminente par Israël de sections de la
Cisjordanie. Nous essayons aussi de faire pression
sur le gouvernement canadien pour qu'il prenne des
actions concrètes, ont-ils dit, telles que
l'imposition de sanctions contre Israël et la
suspension de l'Accord de libre-échange
Canada-Israël — si Israël va de l'avant avec
l'annexion.
Ils ont appelé à mettre fin aux politiques
d'apartheid d'Israël, dont l'établissement d'une
colonie exclusivement juive créée sur terres
palestiniennes, à l'encontre du droit
international. Ils ont appelé au démantèlement du
mur d'apartheid en Cisjordanie. Ils ont aussi
exprimé leur appui total aux peuples autochtones
de l'Île de la Tortue contre la violence raciste
policière organisée par l'État et leur volonté de
mettre fin aux « échanges létaux et aux
partenariats de formation » entre les forces
de défense israélienne et les services de police
de l'Amérique du Nord.
L'action a été appuyée par l'Institut théologique
de libération juif, Solidarité pour les droits
humains des Palestiniens Queen's, la Maison de la
Palestine — Toronto, Voix juives indépendantes de
Hamilton et Étudiants contre l'apartheid israélien
à l'université York — SAIA York.
Vancouver
Vancouver accueillera un Jour de rage contre
l'annexion le 12 juillet, de 15 h à 17 h
à la Galerie d'Art de Vancouver, au 750, rue
Hornby. Tous et toutes sont appelés à y
participer. L'action de Vancouver est organisée
par l'Association étudiante arabe et Solidarité
avec les droits humains palestiniens en
collaboration avec Alliés de Vancouver et Voix
juives indépendantes. Le Réseau de solidarité avec
les prisonniers palestiniens Samidoun appuie aussi
l'événement.
« Venez participer », écrivent les
organisateurs, « à une manifestation contre
l'annexion illégitime de sections de la
Cisjordanie et de la Vallée du Jourdain qui
causera une nouvelle instabilité et de plus
grandes difficultés pour les Palestiniens, et
minera la possibilité d'établir un État
palestinien indépendant. »
Windsor
Le Groupe de solidarité palestinienne de
l'Université de Windsor organise une journée de
rage pour arrêter l'annexion de la Palestine le 18
juillet à 15 h 30 au coin de Ouellette et
Riverside Drive au centre-ville de Windsor. « Nous
ne garderons pas le silence pendant qu'Israël
annexe des terres palestiniennes! Rejoignez le
Groupe de solidarité palestinien dans une marche
pour la justice. Faites entendre votre voix et
exigez que notre gouvernement agisse. Arrêtez
l'apartheid, arrêtez ces crimes contre l'humanité
», écrivent les organisateurs.
Des actions à l'échelle internationale
Washington, district de Columbia
Tallahassee, Floride
Las Vegas, Nevada
Free Derry, Irlande
Dublin, Irlande
Kildare, Irlande
Ennis, Irlande
Londres, Angleterre
Londres Est, Angleterre; Sheffield,
Angleterre
Manchester, Angleterre
Liverpool, Angleterre
Bristol, Angleterre
Galles du Sud
Gothenburg, Suède
Copenhague, Danemark
Vienne, Autriche
Lisbonne, Portugal
Montpellier, France
Gijon, Espagne
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