Le «portrait économique et
budgétaire» du gouvernement canadien
Exaltation de la corruption et de la fraude
Le « portrait économique et budgétaire » du
gouvernement fédéral présenté le 8 juillet
est un bon exemple de désinformation. Dans ce
cas-ci, le but est de faire le silence sur les
questions de fond concernant la provenance des
fonds empruntés pour faire face à la pandémie, de
sorte que les Canadiens ne puissent pas se faire
une opinion. Loin d'informer les Canadiens, le «
portrait économique et budgétaire » exalte la
corruption et la fraude ; il les élève en un
art au nom de grands idéaux.
Justin Trudeau a
préparé le terrain pour cette désinformation lors
d'une conférence de presse juste avant que le
ministre des Finances ne présente le document au
Parlement. Parlant de ce qui est devenu maintenant
un déficit fédéral de 343,2 milliards de
dollars devant être couvert par des emprunts
gouvernementaux auprès des institutions
financières privées de l'oligarchie mondiale,
Trudeau a déclaré : « Nous nous sommes
endettés pour que les Canadiens n'aient pas besoin
de le faire.
» Il est clair que le premier ministre pense que
les Canadiens n'ont pas l'intelligence nécessaire
pour décider et qu'ils ne verront pas ce que cache
son usage obsessif du « nous ».
La dette que le « nous » gouvernemental a
contractée est envers les institutions les plus
riches et les plus puissantes du système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis. Le
« nous » du peuple devra cet argent à des
prêteurs privés et devra le rembourser avec
intérêt. Le taux d'intérêt que ce « nous »
paiera augmentera également puisque l'une des
trois principales agences américaines de notation
de crédit, Fitch, a récemment abaissé la cote de
crédit du Canada de AAA à AA+, ce qui rend les
emprunts plus coûteux.
Le « nous » qui sera responsable de cette
nouvelle dette de 343,2 milliards de dollars,
qui fait passer la dette fédérale de 765
milliards de dollars à 1,2 billion de dollars
en un an, ce sont essentiellement les travailleurs
canadiens. Les travailleurs qui produisent la
valeur par leur travail et qui paient la majeure
partie des impôts seront aux prises avec cette
dette envers les vautours de la finance
internationale. Les bénéficiaires de ce stratagème
pour payer les riches sont les cartels industriels
et financiers privés des impérialistes.
Le peuple n'a pas eu son mot à dire et n'a aucun
contrôle sur ce qui est fait. Il est en effet
pratique et malhonnête d'avoir ce « nous les
Canadiens et ce « nous le
gouvernement » et de dire, comme Trudeau
aime à le faire, que « nous sommes tous dans le
même bateau ».
Le fait est que nous ne sommes pas dans le même
bateau. Nous, les travailleurs, travaillons et
produisons de la valeur et vous, l'oligarchie
impérialiste au pouvoir et vos agents, expropriez
la valeur que nous produisons ; vous possédez
et contrôlez l'économie et vous avez usurpé le
pouvoir de l'État pour payer les riches et pour
défendre et maintenir vos privilèges et votre
richesse privée et la grande fracture entre vous
et nous. Vous régnez en rois et maîtres et nous
sommes exclus des affaires économiques et
politiques.
La montée en flèche des déficits et des dettes du
gouvernement envers les riches mènera à des
attaques encore plus violentes contre les
Canadiens, à une détérioration accrue des
programmes sociaux et des services publics et à
une hausse des impôts sur les particuliers, des
taxes de vente et des autres taxes individuelles.
Les gouvernements fédéral, québécois et
provinciaux, les groupes d'experts néolibéraux et
les médias de masse préparent une nouvelle ronde,
encore plus intense, de l'offensive antisociale en
utilisant la crise actuelle et les « dettes et
déficits massifs » des gouvernements à tous
les niveaux comme excuse. Cela a déjà commencé en
Alberta avec les attaques antisociales et
antisyndicales du gouvernement du Parti
conservateur uni de Jason Kenney ainsi qu'au
Québec, en Ontario et dans d'autres provinces.
Les
gouvernements déclarent qu'ils n'ont pas d'autre
choix que d'emprunter aux riches pour surmonter la
crise économique. C'est de la désinformation de
premier ordre. C'est de la corruption et de la
duperie. En tant que partie du système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis et
servant les privilèges et les intérêts privés de
l'oligarchie financière mondiale, l'élite au
gouvernement ne veut pas que le peuple voie ce
qu'elle ne veut pas qu'il voie : que les dettes du
gouvernement envers les bailleurs de fonds
mondiaux ne sont pas une nécessité coulée dans le
béton, elles font partie d'une politique délibérée
pour payer les riches.
Malgré les efforts du gouvernement Trudeau, des
partis cartellisés de l'opposition et des médias
pour cacher la corruption et la fraude,
leur exaltation est devenue évidente pour
ceux qui travaillent fort à définir une nouvelle
direction pour l'économie. L'alternative commence
par exiger que les gouvernements arrêtent de payer
les riches et augmentent les investissements dans
les programmes sociaux.
Le peuple devra exiger un moratoire sur le
service de la dette existante et que les emprunts
publics auprès d'intérêts privés soient déclarés
illégaux. Les gouvernements devraient emprunter à
eux-mêmes, en tant que dette publique envers
eux-mêmes, à régler sans intérêt à mesure que
l'économie se développe et que les travailleurs
produisent un plus grand produit social. Cette
nouvelle direction empêcherait les oligarques
mondiaux de retirer de la valeur de l'économie et
interdirait aux gouvernements à tous les niveaux
de s'endetter auprès d'intérêts privés.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 45 - 11 juillet 2020
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