Numéro 39 - 6 juin 2020
Mort brutale de George Floyd aux mains de
la police
Oui à la résistance!
Non au recours aux pouvoirs de police et à
l'armée pour criminaliser la politique!
• La
«plus grande démocratie du monde» exposée dans
toute sa laideur
- Nick Lin -
• La
faillite des institutions aux États-Unis
- Christine Dandenault -
• Comme
toujours, le gouvernement Trudeau essaie de
cacher
que les attaques racistes sont organisées par
l'État
- Barbara Biley
• L'incapacité
à unir la bureaucratie militaire – un problème
sérieux pour l'élite dirigeante des États-Unis
- Pauline Easton -
• Dangereux
exercices bellicistes du Commandement du Nord
- Tony Seed -
Déclarations
• Les vétérans pour la
Paix
• Des
organisations pro-indépendance de Porto Rico et
de la diaspora
• Le
Syndicat national des infirmières unies
• Le
Projet de sécurité nationale de l'Union
américaine
des libertés civiles
• Déclaration
commune de l'Association nationale pour la
promotion des gens de couleur et de femmes
professionnelles
• Le
Conseil des relations américano-islamiques de la
région
de la baie de San Francisco et le Caucus
juridique asio-américain
pour l'avancement de la justice
Supplément
Reportage photo
• La
justice et la fin de la brutalité et de
l'impunité policières
sont réclamées dans de grandes actions de masse
partout aux États-Unis et dans le monde
Mort brutale de George Floyd aux
mains de la police
Manifestation de 60 000 personnes à Houston, au
Texas, où George Floyd a grandi,
le 3 juin 2020
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) exprime sa plus profonde
sympathie à la famille de George Floyd et aux
familles de toutes les autres victimes de la
violence et de l'impunité policières aux
États-Unis. Le PCC(M-L) dénonce toutes les
attaques racistes - qu'elles soient spontanées ou
organisées par des États défaillants en crise qui
se sont donné le feu vert pour gouverner par des
pouvoirs de police illimités et par le recours à
l'armée.
Aux États-Unis, affronter la violence de l'État
est un mode de vie, ce qui montre quel genre de
démocratie il y a dans ce pays. C'est la
résistance du peuple, en particulier des
Afro-Américains, des peuples autochtones, des
Portoricains, des Latinos, des peuples autochtones
et d'autres minorités ainsi que des travailleurs
de toutes origines, qui nous parle du courage et
de l'esprit de combat qui caractérisent la classe
ouvrière et le peuple américains. Le PCC(M-L)
croit fermement que cette résistance est du
calibre à frayer une voie vers l'avant pour tenir
l'État raciste responsable. Nous sommes une seule
humanité, menant une seule et même lutte pour la
paix, la liberté et la démocratie. Les Canadiens
ne font qu'un avec leurs s urs et frères
américains.
Dans cette lutte,
le PCC(M-L) appelle les Canadiens à s'opposer à la
criminalisation de la politique. Les pouvoirs de
police ne reconnaissent pas les membres d'un corps
politique. Ils ne reconnaissent pas les droits que
chacun possède en raison de l'appartenance à ce
corps politique, encore moins les droits que
chacun possède en tant qu'être humain. Les
pouvoirs de police ne reconnaissent que des
catégories de « choses » qui sont des «
cibles légitimes » destinées à une forme
quelconque de punition et ils substituent au
gouvernement de lois l'impunité des intérêts
privés étroits en place.
Dans les scénarios que l'on voit se dérouler aux
États-Unis depuis un certain temps, les êtres
humains sont catégorisés tantôt comme des «
voyous », tantôt comme des «
manifestants », des « fauteurs de
trouble », des « étrangers ennemis »,
des « Noirs », des « Latinos », des «
Hispaniques », des « musulmans », des «
terroristes », des « déviants » et des «
illégaux », sinon ils appartiennent à
d'autres catégories de ce genre conçues pour les
déshumaniser et en faire la cible d'attaques de
toutes sortes. C'est la même chose au Canada, en
Grande-Bretagne, en France et dans d'autres pays.
Les présidents et premiers ministres qui proposent
des formations à la sensibilisation parce qu'il y
aurait « un peu de racisme dans chacun de nous »,
comme le laisse entendre le premier ministre du
Canada, participent à une diversion pure et
simple.
Le but est de maintenir les gens enchaînés à un
système qui prétend que le racisme est une
question de « mauvaises politiques » et que la
solution est de plaider pour de « bonnes
politiques », tout en gardant la prise de décision
dans les mains d'intérêts privés étroits.
Le racisme n'est pas une « mauvaise politique ».
Il est systémique, inhérent aux États constitués
pour défendre les droits de propriété dont les
constitutions mêmes mettent les pouvoirs de
décision entre les mains de dirigeants dont la
tâche principale est de perpétuer les rapports
sociaux et les arrangements qui maintiennent la
majorité asservie.
Dans les conditions actuelles, c'est l'effort du
peuple pour s'investir de pouvoir, pour parler en
son propre nom et exercer un contrôle sur les
décisions qui affectent sa vie qui élève le niveau
de la politique et ouvre la voie au progrès.
L'utilisation de pouvoirs de police sans entraves
par ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force ne
fait que révéler l'essence de leur démocratie
impérialiste et dans l'intérêt de qui le pouvoir
décisionnel est exercé. Ce n'est pas un signe de
force, mais un effort désespéré pour garder le
contrôle.
À la veille de l'élection présidentielle
américaine de novembre 2016, le PCC(M-L) a écrit :
« La campagne a révélé à quel point l'État et le
système de gouvernance américains opèrent par la
corruption et la coercition et à quel point le
peuple est privé de pouvoir politique ».
C'est « l'autre aspect très important du pouvoir
d'État entre les mains de l'oligarchie financière,
a indiqué le PCC(M-L). L'élite impérialiste
dominante parvient à priver le peuple du pouvoir
en le privant d'une conception du monde, d'une
façon de voir l'ensemble des problèmes posés pour
qu'on puisse calmement les démêler et leur trouver
des solutions. »
Lorsque Donald Trump a été déclaré président des
États-Unis, le PCC(M-L) a écrit que son élection «
signifie que la nouvelle administration américaine
représentera l'exercice du pouvoir des oligopoles
par les pouvoirs policiers sans entraves. Cette
élection a plongé les peuples des États-Unis et du
monde dans une situation encore plus dangereuse
qu'avant. »
Et maintenant, quatre ans plus tard, ce sont les
luttes de résistance courageuse du peuple
américain, son effort pour s'investir de pouvoir,
qui montrent qu'il y a une voie vers l'avant qui
n'est pas fondée sur la violence et la guerre. Or,
ce n'est pas la conclusion à laquelle les cercles
dominants veulent que les peuples en arrivent. Au
contraire, ils reprennent la même interprétation
de la situation qu'à l'élection de 2016. Le
PCC(M-L) avait écrit à ce sujet :
« Pour le camp Clinton, le verdict est que c'est
l'apocalypse annoncée et que les valeurs et la
vision d'Hillary Clinton sont la seule chose qui
nous sépare de l'apocalypse, comme elle l'a dit
durant la campagne. Le camp Trump, lui, prétend
avoir créé un 'mouvement' anti-establishment
qui veut s'attaquer aux problèmes de l'économie
et 'arrêter de perdre notre temps'. Les deux
camps s'entendent pour dire que maintenant que
l'élection est terminée, le devoir de chacun est
de respecter la Constitution, de veiller à ce que
la transition du pouvoir soit pacifique et de
'rendre sa grandeur à l'Amérique'. »
Malgré son incapacité à « unir l'Amérique »
derrière sa vision et ses valeurs, Hilary Clinton
avait déclaré qu'à l'avenir, ce sont cette vision
et ces valeurs partagées qu'elle continuerait de
promouvoir et elle a appelé ses partisans à faire
de même. Nous étions censés ne pas voir que dans
cette vision, l'agression et la guerre deviennent
des outils de négociation, le déclin économique de
l'Amérique est la faute de la Chine, et la Russie
est le principal ennemi des États-Unis. Cette
vision était captée dans son slogan que les
États-Unis sont la « nation indispensable »,
qui laisse entendre que les autres nations ne le
sont pas. Cette vision avait également été
exprimée par Hillary Clinton en 2008
lorsqu'elle a dit que les États-Unis pouvaient «
rayer l'Iran de la carte » et en 2011
lorsqu'elle a accueilli la nouvelle de
l'assassinat du leader libyen Mouammar Kadhafi en
disant : « Nous sommes venus, nous avons vu,
il est mort. »
Mais maintenant, quatre ans plus tard, l'ancien
président Obama revient à la charge avec le même
message :Nous avons besoin de changement pour que
de bonnes politiques puissent être adoptées,
dit-il. Nous devons faire respecter la
Constitution.
En ce qui concerne Donald Trump, les principaux
arguments de sa campagne en 2016 étaient que le
système américain est brisé ou truqué, que la
position des États-Unis dans le monde a été
affaiblie et que seulement un président avec une
personnalité comme la sienne pouvait remettre
l'Amérique dans le droit chemin. Sa stratégie,
a-t-il dit, sera de « s'engager » pour conclure
des accords. Le soir de la victoire, il a
dit : « J'ai passé ma vie dans le monde des
affaires et j'ai remarqué trop de projets et de
gens au potentiel inexploité partout sur la
planète » et « c'est ce que je m'engage à
faire pour notre pays ». Il s'est assuré de
mentionner que plusieurs généraux l'ont soutenu,
ainsi que la National Rifle Association et le
maire de New York au moment des attentats du 11
septembre 2001, Rudolph Giuliani, et d'autres.
Et où en est-il maintenant ? Beaucoup de ces
généraux et des escrocs de son administration ont
maintenant abandonné le navire et rejoint le camp
de ceux qui préconisent le recours à l'armée
uniquement pour défendre la Constitution. Pendant
ce temps, en bout de désespoir, Trump menace de
mort et de destruction tout ce qu'il ne peut pas
contrôler dans une frénésie incontrôlée, avec un
comportement de plus en plus irrationnel.
Seule la lutte de résistance des travailleurs
américains pour défendre leur cause en parlant en
leur propre nom ouvrira la voie au progrès et
contribuera à éliminer les dangers qui pointent à
l'horizon.
Le PCC(M-L) saisit l'occasion pour
exprimer ses profonds sentiments fraternels à tous
ceux qui, aux États-Unis, sont la cible d'attaques
racistes, anti-ouvrières et anti-peuple et qui
mènent des luttes courageuses et posent des actes
de bravoure et de résistance en proclamant haut et
fort que l'armée doit se retirer, que la brutalité
et l'impunité policières doivent cesser et que la
cause de la justice doit être défendue. De même au
Canada, les manifestations militantes et
d'envergure montrent que les Canadiens ne font
qu'un avec le peuple américain et que nous sommes
une seule humanité qui mène une seule et même
lutte.
Oui à la résistance !
Non au recours aux pouvoirs de
police et à l'armée pour criminaliser la
politique !
Plus de 15 000 personnes ont participé à la
manifestation sur la Colline du Parlement et
devant l'ambassade des États-Unis à Ottawa le 5
juin 2020.
- Nick Lin -
Manifestation à Washington le 2 juin 2020 contre
la mort de George Floyd
aux mains de la police
Depuis 12 jours, des centaines de milliers de
personnes ont participé à des manifestations dans
plus 140 villes américaines pour condamner la
violence policière, l'impunité, le racisme et
l'injustice. Les manifestants ont pleuré la mort
de George Floyd, tué de sang-froid par la police
de Minneapolis, au Minnesota, le 25 mai
dernier.
Des manifestations de solidarité regroupant des
dizaines de milliers de personnes ont également eu
lieu ailleurs dans le monde.
Les circonstances
scandaleuses de la mort de George Floyd aux mains
de la police mettent en évidence l'inhumanité, les
injustices quotidiennes et la menace imminente
pour la vie que la privation de pouvoir politique,
l'appauvrissement, les divisions de classe, la
brutalité policière et l'impunité représentent
pour le peuple américain, en particulier les
Afro-Américains, les peuples autochtones, les
Portoricains et les minorités opprimées. George
Floyd, homme de famille, avait 46 ans. Il a perdu
la vie après avoir été arrêté parce qu'il était
soupçonné d'avoir tendu un billet contrefait
de 20 $. Pendant huit minutes et 46
secondes, un agent de police de 19 ans
d'expérience au Service de police de Minneapolis,
Derek Chauvin, s'est agenouillé sur son cou alors
qu'il était allongé au sol. Les rapports indiquent
que la pause du genou sur le cou est une procédure
policière acceptée. Trois autres agents présents
ont participé à son immobilisation. George a
haleté « Je ne peux pas respirer » pendant
plusieurs minutes avant de perdre connaissance.
Aucun des agents du SPM présents n'a tenté de le
réanimer. Le policier Derek Chauvin a gardé son
genou sur le cou de George Floyd alors même que
des intervenants d'urgence tentaient de le
secourir. Tout cela a été filmé par des passants,
que la police a empêchés d'intervenir. Deux
autopsies distinctes ont déterminé que la mort de
George Floyd aux mains de la police est un
homicide.
Les manifestants à Minneapolis et à travers le
pays, ainsi que des organisations de défense des
droits civils, de justice sociale, ouvrières et de
lutte contre la guerre ont immédiatement réclamé
le licenciement des policiers et que des
accusations de meurtre soient portées contre
eux – les suspensions avec solde et autres
mesures de réprimande ne suffiraient pas pour ces
actes répréhensibles de la police. Les quatre
policiers de la Police de Minneapolis ont été
licenciés le 26 mai. Le 29 mai, alors
que les manifestations prenaient de l'ampleur
partout au pays, des accusations de meurtre au
troisième degré et d'homicide involontaire au
deuxième degré ont été déposées contre le policier
Chauvin. Le 3 juin, après quatre autres
journées de manifestations de masse soutenues que
ni les couvre-feux ni la police et ni la garde
nationale n'ont pu étouffer, les accusations
contre Chauvin ont été modifiées pour inclure le
meurtre au deuxième degré, tandis que les trois
autres ex-policiers ont été accusés d'avoir aidé
et encouragé le meurtre au deuxième degré. Les
revendications plus fondamentales, l'imputabilité
de la police et l'éradication de toutes les
violences racistes de la police contre les
Afro-Américains restent à l'ordre du jour.
La mort brutale de
George Floyd aux mains de la police est survenue
peu de temps après deux autres meurtres scandaleux
récents d'Afro-Américains au nom de la loi et de
l'ordre. Le 13 mars, Breonna Taylor, une femme
afro-américaine de 26 ans, a été tuée lors
d'une descente dans sa maison de Louisville, au
Kentucky, par des policiers qui ne se seraient pas
identifiés après avoir fait irruption chez elle au
milieu de la nuit en exécutant un mandat
d'intrusion « sans frapper » basé sur de
fausses informations. Le 23 février, Ahmaud
Marquez Arbery, un homme afro-américain de 25
ans, a été tué alors qu'il faisait du jogging près
de son domicile dans le comté de Glynn, en
Géorgie. Il a apparemment été tué dans un acte de
vigilantisme d'un ancien policier et de son fils
qui cherchaient un coupable pour des vols qui
auraient eu lieu dans la région. Le policier et
son fils ont finalement été inculpés de meurtre
avec préméditation 74 jours plus tard,
le 4 mai, seulement après qu'une vidéo de
l'attaque ait été rendue publique.
Ces injustices de l'État américain défaillant et
ses services de police contre les Afro-Américains
rappellent les événements de six ans auparavant
qui ont popularisé le slogan « Black Lives
Matter » (la vie des Noirs compte). Deux
hommes afro-américains avaient été tués par des
policiers. Le premier était Eric Garner, 43 ans,
en juillet 2014, qui, comme George Floyd, est
décédé en haletant les mots « je ne peux pas
respirer » alors que la police le clouait au
sol. Le deuxième était Michael Brown, 18 ans,
abattu par des policiers à Ferguson, au Missouri,
en août 2014. De nombreuses autres morts
injustes d'Afro-Américains aux mains de la police
ont eu lieu au cours des six années qui ont suivi.
Il y a 28 ans, quatre policiers de Los Angeles –
dont trois blancs – ont été acquittés du passage à
tabac sauvage de Rodney King. Pris en photo par un
passant, une vidéo très révélatrice de l'attaque a
été diffusée dans des foyers des États-Unis et du
monde. Les agents du département de police de Los
Angeles l'ont roué de coups de pied à plusieurs
reprises et l'ont battu à coups de matraque
pendant 15 minutes. Sur la vidée on voir que plus
d'une douzaine de policiers étaient là à regarder
et à commenter l'événement. La fureur de
l'acquittement des policiers a provoqué cinq jours
d'émeutes à Los Angeles et enflammé le mouvement
national contre les disparités raciales et
économiques et le recours à la force par la
police.
L'accroissement de la violence de l'État,
l'anarchie et l'impunité sont une caractéristique
de l'État américain défaillant, qui est impuissant
face à la crise, que ce soit la pandémie de la
COVID-19, le traitement raciste des
Afro-Américains, des peuples autochtones, des
minorités, des migrants ou des réfugiés ou tout
problème auquel sont confrontés les travailleurs
américains tous les jours. Cette anarchie et
impunité sont parallèles à l'anarchie et au
recours à la force qui caractérisent la politique
étrangère des États-Unis. Cela a été amplement
démontré par le président Donald Trump quand,
devant la montée en force du mouvement de
protestation, il a choisi d'attiser les flammes et
de créer la division en autorisant les forces
policières à commettre d'autres crimes au nom de
la loi et de l'ordre.
La Garde nationale se masse dans une rue de
Seattle le 4 juin 2020
Le 1er juin, Trump est sorti de son abri du
bunker de la Maison-Blanche pour tenir une
conférence de presse au Rose Garden. Il a parlé de
la mort de George Floyd aux mains de la police
comme s'il s'agissait d'un cas isolé et a déclaré
que son « administration est pleinement engagée à
ce que justice soit rendue à George et à sa
famille », pendant même que des crimes
similaires étaient commis par la police autour de
la Maison-Blanche et à travers le pays. Face aux
attaques policières non provoquées et aux actes
d'agents provocateurs qui se sont livrés au
vandalisme et à la violence aveugle (le modus
operandi des agences de sécurité de l'État pour
saper le mouvement du peuple et ses
revendications), Trump a affirmé que « notre
nation a été prise d'assaut par des anarchistes
professionnels, des foules violentes, des
pyromanes, des pillards, des criminels, des
émeutiers, des Antifa et d'autres ».
En agitant cet épouvantail de « manifestants
professionnels », Trump a cherché à assimiler
les actes collectifs d'affirmation de masse et de
défense des droits – en particulier le droit
des Afro-Américains de vivre dans la dignité et la
sécurité – au terrorisme, pour ainsi justifier
l'utilisation d'encore plus de violence étatique,
de mesures exceptionnelles et de pouvoirs
arbitraires contre le peuple et les forces
progressistes. « Ce ne sont pas des actes de
protestation pacifique, a-t-il dit, ce sont des
actes de terreur intérieure. » Il a poursuivi
en disant que toutes les ressources fédérales, «
civiles et militaires », seraient mobilisées
pour réprimer les manifestations. Trump a conclu
son discours en affirmant que son administration
est le défenseur de l'état de droit et
l'unificateur du peuple.
Du Rose Garden, il est allé « présenter [ses]
hommages à un endroit très, très
spécial » : il a offert une séance photo
mise en scène où il a brandi une bible à l'envers
devant l'église épiscopale St. John. « Près de la
Maison-Blanche, les policiers ont aspergé de gaz
lacrymogènes des manifestants réunis pacifiquement
pour faciliter une séance de photos du président
», écrit l'Union américaine pour les libertés
civiles (ACLU). La police antiémeute a violemment
délogé les manifestants qui étaient calmement
rassemblés sur la place Lafayette et sur le parvis
de l'église et recevaient l'aide de membres du
clergé.
Le 2 juin, le président Trump et la première dame
ont visité un sanctuaire de Washington érigé en
l'honneur du pape Jean-Paul II, pour une autre
séance de photos. L'opportunisme des deux
incidents au milieu des manifestations de masse a
été dénoncé par les dirigeants de chaque
confession. Mariann Edgar Budde, évêque du diocèse
épiscopal de Washington, dans un éditorial du Washington
Post, a déclaré que Trump « a utilisé des
symboles sacrés pour se dissimuler sous le manteau
de l'autorité spirituelle, tout en épousant des
positions antithétiques à la Bible qu'il tenait
entre ses mains. C'est pourquoi j'ai tracé la
ligne, tout comme mon collègue l'archevêque Wilton
Gregory, lorsque, le lendemain, M. et Mme Trump
ont effectué une visite inopinée au sanctuaire
national Saint-Jean-Paul II. » Mgr Gregory a fait
remarquer à propos de la séance photo du 2 juin: «
Je trouve déconcertant et répréhensible que tout
établissement catholique se permette d'être abusé
et manipulé de manière si flagrante et en
violation de nos principes religieux, qui nous
appellent à défendre les droits de tous les êtres
humains, même ceux avec qui nous pourrions être en
désaccord. »
Rue de Seattle avant et après la perturbation
policière de la manifestation
pacifique le 2 juin 2020
Depuis que George Floyd a été tué, des gens de
tous horizons, jeunes et vieux, descendent dans
les rues des villes américaines pour s'opposer à
la brutalité policière et à l'impunité de la
police et pour exiger que les responsables rendent
des comptes. La justesse de leur cause est
soulignée par le fait que, dans les grandes villes
en particulier, les forces policières ont
accueilli ces manifestations avec un esprit de
vengeance, envoyant un message clair et arrogant
qu'elles peuvent et continueront d'agir en toute
impunité. Les manifestants ont été confrontés à
des menaces arbitraires de la police, de l'armée
ou d'autres forces de sécurité. La réponse de la
police, sauf dans quelques rares exceptions, a été
encore plus brutale. À New York, des véhicules de
police ont foncé dans la foule et un policier a
arraché le masque protecteur d'un manifestant noir
pour l'asperger directement au visage, rapporte
l'ACLU.
Il y a eu de nombreuses arrestations injustifiées
et de nombreux cas d'usage de la force par la
police contre des manifestants, des observateurs
témoins, des secouristes, des journalistes et des
passants. Il s'agit notamment de coups et
d'attaques non provoqués à l'aide de balles de
métal recouvertes de caoutchouc, de gaz
lacrymogènes et d'armes chimiques. Des personnes
atteintes par des projectiles « moins meurtriers »
ou agressées par la police ont été grièvement
blessées et hospitalisées. Des journalistes ont
également été maltraités par la police, notamment
un qui a été atteint à l'oeil par une balle de
caoutchouc et rendu aveugle. On rapporte qu'une
jeune femme est morte d'une crise d'asthme
provoquée par des gaz lacrymogènes. Plus
de 10 000 personnes ont été arrêtées.
Le 31 mai, des couvre-feux ont été déclarés
dans 25 villes de 16 États, touchant
plus de 40 millions de personnes. Les
gouverneurs de 34 États auraient maintenant fait
appel à 43 000 soldats de la Garde nationale, dont
plus de 10 000 ne serait-ce qu'à Minneapolis. Cela
ne doit pas passer !
La réponse brutale du président américain et de
tout l'appareil de sécurité de l'État aux justes
revendications du peuple expose la réalité de « la
plus grande démocratie du monde » dans toute
sa laideur. Elle souligne la nécessité pour les
peuples de trouver les moyens de s'investir de
pouvoir pour se garantir une sécurité fondée sur
la défense des droits de tous et de toutes.
Il est important que tous prennent part aux
actions pour exiger la justice pour la tuerie
gratuite et les persécutions d'Afro-Américains,
soutenir les personnes courageuses aux États-Unis
qui luttent pour leurs droits et réclamer justice
pour tous les actes similaires d'injustice, de
violence et d'impunité policières au Canada et aux
États-Unis.
Depuis le 4 juin 2020, la
Maison-Blanche est entourée d'une haute clôture.
Les commentateurs
ont souligné l'ironie que l'administration Trump,
qui cherchait à construire un mur le long
de la frontière avec le Mexique pour « protéger
les Américains » des « immigrants
illégaux » a plutôt dû construire un mur
autour de la Maison-Blanche pour protéger le
président Trump et le pouvoir illégitime qu'il
exerce des revendications d'imputabilité du peuple
américain qu'il prétend représenter.
Supplément
Reportage photos
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- Christine Dandenault -
Des Black Panthers à l'avant de la marche pour
réclamer justice pour George Floyd à Atlanta,
Géorgie, pour protéger les participants
La situation actuelle aux États-Unis montre à
quel point le gouvernement américain et
l'oligarchie financière ont plongé le pays dans
l'anarchie et le chaos, car c'est tout ce qu'ils
ont à offrir, résolus à sauver le système
impérialiste et leur pouvoir absolu. La réponse du
président au vaste mouvement d'opposition du
peuple américain et de sa jeunesse à la
gouvernance et au pouvoir de police et militaire
illustre la faillite des institutions américaines,
de la vieille Constitution désuète et du système
non démocratique. Sa réponse est l'anarchie et la
violence, l'imposition des pouvoirs de police et
militaires, le mépris total envers le peuple, la
guerre et l'agression, le diktat. La situation est
telle que l'élite dominante, ayant mis en place
les forces les plus sombres et les plus
réactionnaires, a déclaré que ce que les
États-Unis ne peuvent dominer, ils doivent le
détruire. Et cela à l'étranger comme au pays. Si
on ne peut pas contenir la colère du peuple
américain et de sa jeunesse qui aspire à un avenir
radieux, juste, libéré de la discrimination, de
l'impunité, de l'exploitation et de la guerre, il
faut les mater et les soumettre, dit l'élite
dirigeante.
Les images,
reportages, entrevues et vidéos où les jeunes
prennent la parole expriment la recherche de
solutions modernes, de mécanismes nouveaux et
modernes qui leur permettent d'être une force
active pouvant ouvrir la voie au progrès aux
États-Unis et contribuer à la même cause dans le
monde.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) souligne depuis longtemps que
les conditions du néolibéralisme font que les
autorités en place dans différents pays sont en
contradiction avec les conditions. C'est ce qui se
produit de toute évidence aux États-Unis avec les
meurtres, la réponse militaire et la réaction à la
pandémie de la COVID-19. Il en ressort une
situation extrêmement inquiétante pour la classe
ouvrière et le peuple américains et pour les
peuples du monde. Régler leurs comptes avec les
autorités américaines est la tâche pour laquelle
les peuples du monde se joignent à la classe
ouvrière et au peuple des États-Unis.
L'autorité en position de contrôle apparaît comme
le plus grand obstacle aux peuples des États-Unis
et du monde dans leurs efforts pour régler les
comptes avec les produits du système impérialiste
et de son État, et d'en sortir en tant qu'une
seule humanité maître de ses conditions et munie
de l'autorité de se gouverner et de répondre aux
conditions de façon objective.
La situation actuelle est porteuse de danger
énorme pour le peuple américain et les peuples du
monde. En cette période de pandémie qui nécessite
un effort collectif dans le monde pour la vaincre,
la situation qui prévaut aux États-Unis avec la
gouvernance des intérêts privés au poste de
commande est très fragile et dangereuse. Tout est
fait pour bloquer la réponse collective des
peuples et ce blocage, ce mur appelé démocratie
américaine, agit contre l'humanité entière.
An Canada et au Québec, les gouvernements et les
partis cartels font vite et même conjointement des
déclarations et adoptent des motions pour dénoncer
le racisme et la discrimination, mais refusent
d'admettre la nécessité de moderniser les
institutions d'État qui propagent les arrangements
et la politique racistes du gouvernement dans leur
effort pour s'assurer que le peuple ne
s'investisse pas du pouvoir de décider de ses
affaires. Ce blocage du nouveau est systématique
et objectif. Il continue et il étouffe.
Les peuples doivent persister à se transformer en
force organisée, qui joue un rôle conscient, qui
active le facteur humain/conscience sociale pour
se placer au coeur des prises de décision. Le
contraire devient un blocage. Appuyons fermement
la lutte du peuple et de la jeunesse aux
États-Unis !
- Barbara Biley -
Tout est fait pour cacher que c'est l'État
américain qui est antitravailleur, sexiste,
raciste et anti-immigrant et aussi profondément
anticommuniste et que l'impunité et la violence
policières ne sont pas systémiques et non le fait
de quelques « mauvais éléments ». Cela est fait
entre autres en exprimant la consternation devant
le racisme et l'impunité policière tout en cachant
le fait qu'ils sont inhérents aux constitutions
anachroniques qui enchâssent les droits de
propriété au nom « du peuple ». On fait également
de Trump la question, ou du besoin d'élire
quelqu'un qui défendra la Constitution. Aucune
épithète n'est ménagée pour dépeindre les
travailleurs des États-Unis qui ont voté pour
Trump - des fanatiques enragés qui foulent aux
pieds les droits du peuple.
Un bon exemple est
celui du premier ministre Justin Trudeau. Lors de
son exposé quotidien du 1er juin, sur les
mesures mises en oeuvre par le gouvernement
fédéral face à la pandémie de la COVID-19, le
premier ministre Trudeau a déclaré : « Pour
beaucoup trop de Canadiens, ce qui se passe de
l'autre côté de la frontière en ce moment, ce sont
des scènes familières. Le racisme envers les
Noirs, la discrimination systémique, l'injustice —
ça existe aussi chez nous. En fin de semaine, on a
vu des milliers de personnes partout au pays
manifester pacifiquement pour se dresser contre le
racisme.
« En faisant front commun, et en dénonçant ceux
qui essaient comme toujours de perturber ces
manifestations, les Canadiens envoient le message
qu'ils ne toléreront pas l'injustice. Je veux donc
m'adresser aux jeunes Canadiens noirs : je
vous entends. J'entends vos inquiétudes, votre
colère, votre peine. Je vous entends lorsque vous
dites que ça vous rappelle des expériences
douloureuses de racisme et de discrimination. Je
vous écoute. Et notre gouvernement est là pour
vous. Et on agit pour combattre le racisme et la
haine sous toutes ses formes. Le statu quo où les
jeunes font face à la violence à cause de la
couleur de leur peau est inacceptable. Aucun
parent ne devrait avoir à expliquer à nouveau à
leurs enfants qu'eux ou leurs amis pourraient
subir le racisme. Il est temps — plus que temps —
que ça change.
« En tant que dirigeants et alliés, on doit
veiller à ce que tout le monde soit en sécurité et
traité avec respect. Ça inclut bien sûr les
journalistes, qui doivent pouvoir faire leur
travail sur le terrain pour exposer la vérité et
raconter les histoires qu'on doit entendre. Et en
tant que Canadiens, on doit continuer de bâtir un
pays meilleur et plus égal pour tous. »
Aux États-Unis, des travailleurs, des jeunes et
des personnes de tous horizons se sont opposés aux
attaques de l'État contre les Afro-Américains et
les minorités provoquées par la mort de George
Floyd aux mains de la police le 25 mai à
Minneapolis. Au Canada et dans le monde entier,
des actions de solidarité avec la juste cause du
peuple américain ont lieu pour exiger que cessent
le racisme systémique et l'impunité policière.
Cette solidarité repose sur une cause et une
expérience communes des attaques racistes
organisées par l'État qui font partie du modus
operandi de l'élite dirigeante dans tout le
système impérialiste d'États.
Trudeau ne trompe
personne lorsqu'il dit : « Je vous écoute. Et
notre gouvernement est là pour vous », en ce jour
même du premier anniversaire de la publication du
rapport de l'Enquête nationale sur les femmes et
les filles autochtones disparues et assassinées,
dans les jours qui ont suivi la mort d'une jeune
femme autochtone noire à Toronto lors d'une
interaction avec la police et trois jours avant la
mort d'une femme autochtone au Nouveau-Brunswick
aux mains de la police. Des séquences vidéo de la
violence policière contre un homme au Nunavut sont
également présentées comme une aberration, plutôt
que la norme. Le chef de la police de la
Saskatchewan, qui, un genou à terre, a dit que la
police doit faire mieux, reçoit une grande
couverture médiatique, mais on omet de dire que
dans cette province, les morts de femmes et
d'hommes autochtones aux mains de la police sont
un fait connu de tous. Le message de Trudeau «
nous sommes tous ensemble là-dedans » pour faire
la morale aux Canadiens et leur dire que « nous »
devons faire mieux sont devenus la phrase à la
mode pour nier la réalité. Comment vont-ils «
mieux faire » l'assaut policier contre les
manifestants du G20 en 2010 ?
Trudeau voudrait que nous croyions que son
gouvernement s'attaque à « ce qui se passe de
l'autre côté de la frontière en ce moment »
en tentant de détourner l'attention par un blâme
pas si subtil du peuple canadien avec son « nous
sommes tous ensemble là-dedans ». Il ne
trouve dans son âme que la force de dénoncer «
ceux qui essaient comme toujours de perturber ces
manifestations » tout en maintenant une
attitude de « non-ingérence » lorsqu'il
s'agit de condamner les actions de la police et
les menaces de Trump d'utiliser l'armée contre le
peuple non armé. Trudeau et la vice-première
ministre Chrystia Freeland répètent sur un ton
moralisateur qu'il ne leur appartient pas de dire
aux autres dirigeants comment se comporter alors
qu'ils n'ont pas hésité à reconnaître l'imposteur
Guaido au Venezuela, commettant de facto une
ingérence pure et simple, non seulement par la
parole, mais par des actes, dans les affaires
intérieures de ce pays et d'autres au nom des «
valeurs canadiennes » et de « l'état de
droit ».
Ce qui est exprimé dans les actions de solidarité
au Canada, c'est à la fois le soutien à la juste
lutte de la classe ouvrière et du peuple
américains, et la détermination du peuple canadien
à mettre fin au racisme et aux attaques racistes
organisées par l'État au Canada.
- Pauline Easton -
Une des tâches de la présidence des États-Unis
est de préserver l'union, ce qui requiert d'unir
la bureaucratie militaire. Cette bureaucratie, qui
a atteint d'énormes proportions, fait partie de la
machine d'État qui se perpétue d'un président à
l'autre. C'est l'État et son monopole sur l'usage
de la force qui assurent la continuité du pouvoir
des oligarques financiers et des intérêts privés
étroits qui se sont emparés du contrôle de l'État
américain. Alors que les gouvernements changent
d'une élection à l'autre, dans les conditions
actuelles où les institutions existantes de la
gouvernance, que ce soit le Congrès, les partis
politiques ou les élections, sont
dysfonctionnelles et ne servent plus à résoudre
les conflits, l'incapacité à unir la bureaucratie
militaire pose une menace croissante à l'union
elle-même.[1] Les appels
émis par les généraux et des sections du secteur
militaire sont un exemple de ce qui se produit
lorsque l'appareil militaire devient lui-même
politisé et ne se considère plus représenté par le
président, qui est aussi le commandant en chef.
Plusieurs des déclarations des personnalités
militaires et d'autres déclarations sont des
appels à suivre la Constitution lorsque et si des
militaires doivent être déployés contre le peuple
américain. Ils tendent à cacher que leur
déploiement en violation de la Constitution montre
que celle-ci n'est plus l'autorité aux États-Unis.
Lorsque des
généraux et de hauts représentants militaires, la
plupart retraités, prennent la parole contre le
président, dans ce cas-ci Donald Trump, cela est
contraire aux normes militaires selon lesquelles
les représentants militaires doivent demeurer
neutres afin de garantir leur engagement envers
quiconque devient commandant en chef. Ils jurent
allégeance à la Constitution, pas au président.
Depuis que l'offensive antisociale néolibérale a
été déclenchée dans les années 1990, des intérêts
privés étroits ont commencé à rivaliser pour
s'emparer directement du pouvoir d'État. Cela fait
quelque temps maintenant que les membres de
l'état-major interarmées des États-Unis - les plus
hauts commandants de la Marine, du Marine Corps,
de l'Armée et de l'Armée de l'air - font des
déclarations publiques dénonçant les gestes du
président. Par exemple, avant les événements
actuels, en réponse à des déclarations de Trump
sur les manifestations et la violence des nazis et
du KKK à Charlottesville, en Caroline du Nord, au
mois d'août 2017, les chefs militaires ont fait
des déclarations considérées comme des reproches
ouverts adressés à Trump. Les reportages
médiatiques ont mis l'accent sur le fait que les
déclarations « ont démontré un malaise profond au
Pentagone » et une « rupture dramatique avec la
tradition » selon laquelle les militaires ne font
pas de déclarations publiques qui contredisent le
président.[2]
Bien sûr, l'impression est créée que les
militaires soutiennent la Constitution des
États-Unis qui, doit-on croire, n'est pas raciste
jusqu'à la moelle. En plus, les forces armées sont
notoires pour leur racisme brutal, dans leurs
rangs et envers les peuples du monde. Les soldats
sont formés de manière à considérer les peuples
qui sont assujettis à l'agression des États-Unis
comme moins qu'humains, avec l'emploi d'épithètes
racistes. Inciter à l'intolérance et à la haine
afin de convaincre les soldats de massacrer l'«
ennemi » est considéré comme une partie nécessaire
de l'entraînement militaire. Cela montre que
l'objectif des commentaires des personnalités
militaires n'est pas de prendre position contre le
racisme qui a imprégné l'État américain et ses
forces armées « depuis 1775 », et qui a été et qui
demeure une partie intégrante de son génocide
contre les peuples autochtones, les Africains
asservis et aujourd'hui les Afro-Américains et les
peuples ciblés par leurs attaques, provenant de
tous les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine
et des Caraïbes. En plus, cela cache le fait
qu'aujourd'hui de nombreuses unités de police, de
l'armée et des services spéciaux sont déployées à
l'échelle des États-Unis pour attaquer les
immigrants, les migrants et les Afro-Américains
sous la conduite directe du Commandement du Nord
pour « préserver la sécurité des États-Unis ».
Il est certain que les déclarations et les
politiques mises de l'avant par Trump attaquent le
pouvoir civil et démontrent le désespoir des
intérêts étroits privés impérialistes qui
préfèrent détruire ce qu'ils ne peuvent pas
contrôler. Cependant, les déclarations qui
prétendent défendre le pouvoir civil tel
qu'enchâssé dans la Constitution sont elles-mêmes
des actes de désespoir parce qu'il est clair que
ce pouvoir civil n'existe plus. Il avait été créé
pour protéger des intérêts de propriété privée et
a maintenant été usurpé par les cartels et les
coalitions qui décident de tout aujourd'hui.
Toutes sortes de commentaires sur le racisme sont
faits aujourd'hui par des dirigeants dont la tâche
principale est de détourner l'attention du fait
que la classe dirigeante des États-Unis est imbue
du racisme, organise des attaques racistes et
finance et arme les nazis et le KKK et des groupes
militaires afin de préserver son pouvoir et son
union. Tout comme ce fut le cas de la violence à
Charlottesville il y a deux ans, le traitement des
noirs et des minorités aux États-Unis est une
provocation organisée par l'État qui sert à
dresser les Américains les uns contre les autres
pendant que l'État s'en tire indemne.
Grâce à la lutte de résistance du peuple, la
manoeuvre ne réussira pas.
En même temps, les déclarations des plus hauts
représentants militaires et politiques révèlent la
désunion profonde et les conflits qui font rage au
sein des cercles dirigeants. Cela aussi est une
indication du grave danger de guerre civile et
potentiellement d'une guerre impérialiste plus
vaste.
La guerre d'agression est une des façons que les
présidents précédents ont utilisées pour unir la
bureaucratie. Cependant, les contradictions dans
les rangs des oligarques pour le contrôle du
pouvoir décisionnel sont si aiguës que même cela
ne fonctionne plus et les attaques contre le
peuple américain se sont intensifiées. Cela non
plus ne réussira pas à résoudre les problèmes
actuels auxquels les dirigeants font face, et
c'est pourquoi les dirigeants s'efforcent par
tous les moyens de préserver l'union et sa forme
constitutionnelle alors qu'ils imposent un
gouvernement de pouvoirs de police, concentré
dans la présidence. On s'assure que la façade de
la démocratie et du pouvoir civil demeure, mais
les institutions de la gouvernance qui la
maintiennent sont éliminées, ce qui rend le
maintien de ce pouvoir de plus en plus difficile
et imprévisible.
Cela pose
pour le peuple la nécessité de s'organiser sur une
base qui correspond aux besoins de notre temps et
de ce que celui-ci révèle, soit le besoin que le
peuple s'investisse du pouvoir décisionnel.
Aujourd'hui, c'est la résistance du peuple qui
fournit une nouvelle direction aux affaires
politiques. L'enjeu n'est pas de prendre parti
pour un côté ou l'autre des dirigeants ou de
défendre une constitution dépassée qui enchâsse
les droits de propriété et non les droits humains.
Le travail d'organisation aujourd'hui tend à créer
une démocratie qui est l'oeuvre du peuple, dans
laquelle le peuple contrôle le pouvoir
décisionnel.
La Constitution des États-Unis n'est pas le
défenseur des droits des peuples. Elle est au
service des ennemis des peuples tant au pays qu'à
l'étranger. Tirer la conclusion que les attaques
contre les Noirs et la réponse militaire aux
manifestations et aux appels à la justice montrent
la nécessité de défendre la Constitution est une
manoeuvre pour priver le peuple de son propre
pouvoir politique. L'objectif est de diviser
davantage le peuple, ce qui va jouer encore plus
au profit de la classe dirigeante américaine. Il
est inutile de débattre de l'irrationalité et de
l'incohérence de Trump, car ces débats ne donnent
pas naissance à une personnalité démocratique
moderne. Au contraire, ils servent à perpétuer
l'illusion qu'on pourrait élire quelqu'un de mieux
sans changer les arrangements actuels et adopter
les « bonnes » politiques. Ils servent à perpétuer
la marginalisation du peuple.[3]
La situation est grave pour la classe ouvrière
américaine et les masses populaires de toutes
nationalités. Il faut une évaluation objective et
une analyse sérieuse afin de pouvoir identifier
les amis et ennemis du peuple, faire la
distinction entre ceux dont le but est de briser
les chaînes et ceux dont le but est de resserrer
les chaînes. Tous ceux qui veulent que justice
soit faite se lèvent en une seule force. Ils
condamnent les atrocités de l'État ainsi que la
criminalisation de la politique. C'est ainsi
qu'ils peuvent contrecarrer les efforts pour
détourner et diviser la lutte du peuple pour une
paix, une liberté et une démocratie véritables.
Dans une démocratie créée par le peuple, et non
par de supposés représentants du peuple, tous
bénéficieront de l'égalité et de droits tels
qu'ils sont définis par le peuple sur une base
moderne. Des institutions modernes de gouvernement
et une constitution moderne peuvent être
développées au cours de la lutte pour investir le
peuple du pouvoir politique.
Les manifestations massives qui ont lieu en ce
moment témoignent du fait que c'est le mouvement
de résistance qui trouvera la voie à suivre. Ce
mouvement rassemble des personnes de tous horizons
dans une cause commune pour la paix, la justice et
la démocratie. C'est la preuve que nous sommes une
seule humanité engagée dans une seule et même
lutte et que nous vaincrons.
Notes
1. Pour les États-Unis, la question d'unir la
bureaucratie militaire est particulièrement
importante, car il n'y a pas une seule force
militaire unifiée. Il y a plutôt des branches
rivales qui à la fois entrent en collusion et
rivalisent pour les ressources et le pouvoir. Il y
a aussi les nombreuses agences armées dans le
pays, comme celles à la frontière, le FBI, la Drug
Enforcement Administration (DEA) et bien d'autres,
ainsi que les forces de police hautement
militarisées créées depuis les attentats du 11
septembre 2001 qui sont toutes en fin de compte
sous le commandement du Northern Command. Tout
cela doit être contrôlé et uni derrière la
présidence, ce que Trump ne réussit pas à faire
jusqu'à présent.
2. « L'armée ne tolère pas le racisme,
l'extrémisme ou la haine dans nos rangs », a
gazouillé le 16 août 2017 le général Mark Milley,
chef d'état-major de l'armée. « C'est contre nos
valeurs et tout ce que nous défendons depuis 1775.
»
Le commandant général des Marines, Robert B.
Neller, a gazouillé le 15 août 2027 qu'il n'y
a « pas de place pour la haine raciale ou
l'extrémisme au sein du Corps des Marines. »
L'amiral John Richardson, le chef des opérations
navales, a publié le 13 août 2017 une déclaration
sur Twitter et Facebook qualifiant les événements
de Charlottesville de « honteux » et «
inacceptables ». Il a déclaré : « La Marine
s'opposera toujours à l'intolérance et à la haine.
» Le général David L. Goldfein, chef d'état-major
de l'Air Force, a gazouillé le 16 août 2017
qu'il se tenait aux côtés « de mes collègues chefs
de service, en disant que nous sommes toujours
plus forts ensemble ».
3. Voir ces déclarations qui ont été faites :
Ce qu'ils ont dit
•
Le
président des États-Unis Donald Trump
•
Le
général à la retraite James Mattis, ancien
secrétaire à la Défense
•
Amiral
à la retraite Mike Mullen, 17e président de
l'Instance collégiale des chefs d'état-major
•
Barack
Obama,
44e président des États-Unis
- Tony Seed -
Le 28
mai, le Commandement du Nord du Pentagone
(NORTHCOM) a lancé un exercice de guerre de quatre
jours sur la côte nord-est des États-Unis et du
Canada. Il est sans précédent dans la mesure où il
implique également les commandements spatial, de
transport et stratégique des États-Unis.
Le US Navy Times rapporte que « le
porte-avions USS Harry S. Truman et son
escadre aérienne se joindront aux avions de chasse
canadiens [CF-18 - note du LML]
et aux F-15 des forces aériennes des États-Unis
pour effectuer des interceptions contre des avions
hostiles pendant l'exercice qui a commencé jeudi
et se terminera dimanche.
[...]
« Un bombardier B-1B des forces aériennes des
États-Unis sera également utilisé comme ennemi
dans le but d'infiltrer l'espace aérien des
États-Unis.
« En cours de route, les hauts gradés militaires
espèrent que l'exercice pourra renforcer la
capacité des militaires à communiquer et à
partager des informations en temps réel selon un
tel scénario, rapporte NORTHCOM.
« Le Commandement de transport des États-Unis
fournit des navires et avions-citernes de
ravitaillement le long de la côte pour soutenir
les forces de défense pendant l'exercice, et le
Commandement spatial fournit des communications
par satellite et GPS.
« 'Diriger des opérations de commandement de
multiples forces de combat complexes réparties
dans plusieurs domaines démontre que nous sommes
prêts à défendre notre patrie, malgré la
COVID-19', a déclaré dans un communiqué le général
Terrence O'Shaughnessy des forces aériennes et
chef du NORTHCOM (et de NORAD). »
Le 29 mai, le Commandement du Nord des
États-Unis a gazouillé « Le général O'Shaughnessy,
@NORAD Command & NORTHCOM CDR, a rendu visite
au USS Harry S. Truman pour notre exercice
unique de défense du territoire (#Homeland
Defense) dans l'Atlantique ! Malgré #
COVID19, nous sommes prêts à défendre la
patrie ! »
Le Groupe aéronaval d'attaque Truman est composé
du porte-avions amiral de classe Nimitz USS Harry
S. Truman (CVN-75) et de neuf escadrons de
Carrier Air Wing (CVW) 1, du croiseur
lance-missiles de classe Ticonderoga USS Normandy
(CG-60) et du destroyer lance-missiles de
classe Arleigh Burke USS Forrest Sherman (DDG-98).
Alors que l'exercice est faussement présenté
comme « défensif », l'exercice précédent de
ce groupe d'attaque était clairement une
répétition d'une agression par voies terrestre,
aérienne et marine. Le U.S.Naval Institute a
indiqué que du 12 au 18 mai, le groupe
d'attaque « a mené une semaine d'exercices
d'intégration aéronavale avec le 2e groupe
aéronaval » basée en Caroline du Nord. « La
semaine d'intégration de jour comme de nuit a
commencé par des exercices de soutien aérien
rapproché, au cours desquels les forces terrestres
se sont coordonnées avec des avions de chasse de
la Marine pour frapper des cibles. »
NORTCOM ne donne aucun autre détail sur le lieu
du récent exercice ni sur le nombre d'avions de
guerre de l'Aviation royale canadienne (ARC)
qu'elle a ordonné de « défendre la patrie ».
La page Twitter officielle de l'ARC est muette
sur sa participation, une caractéristique de la
politique du secret d'un gouvernement qui décrète
que le nombre de membres des forces armées
infectés par la COVID-19 est une question de
sécurité nationale. Les deux derniers gazouillis
présentent le parachutage de vivres à 13
personnes isolées sur une île au sud-ouest de
Puvirnituq, au Québec, et le retour d'une mission
de 30 hommes qui ont fourni un soutien
logistique radar en Islande.
Cet exercice
est dangereux si l'on tient compte des plans de
déclarer la loi martiale aux États-Unis, comme en
témoignent la grande agitation sociale contre la
mort d'Afro-américains aux mains de la police, le
déploiement de policiers militarisés et de troupes
de la Garde nationale fédérale et d'État au nombre
totalisant plus de 64 000 hommes, dans
une « guerre contre le coronavirus », de beaucoup
accrues depuis le 1er juin dans la « guerre contre
l'extrémisme violent», et les affrontements entre
la Maison-Blanche et les gouverneurs des États sur
le contrôle de la violence causée par la machine
d'État et l'opposition du pouvoir militaire face à
l'ingérence du pouvoir exécutif.
William Arkin, l'un des analystes les plus en vue
sur la sécurité aux États-Unis, a déclaré le 13
mars à Newsweek que le 1er février,
« le secrétaire américain à la Défense, Mark T.
Esper, a signé des ordres d'exécution ordonnant au
NORTHCOM de mettre en place des plans à l'échelle
nationale en cas de pandémie ». Il a rapporté
que « secrètement, il a signé des ordres
d'avertissement (le WARNORD comme on l'appelle)
alertant le NORTHCOM et une multitude d'unités de
la côte est de 'se préparer à se déployer' en
appui à de potentielles missions
extraordinaires ». Ces missions sont
codifiées dans une série de sept plans secrets
impliquant « la continuité du gouvernement et la
protection de la présidence ».
Quand « l'autorité en cas d'urgence » de
l'armée sera-t-elle requise ? «
Traditionnellement, on y pense après qu'un engin
nucléaire ait explosé sur une ville américaine.
Mais maintenant, les planificateurs envisagent une
réponse militaire à la violence urbaine alors que
les gens cherchent à se protéger et se disputent
pour la nourriture. Et, selon un officier
haut-gradé, dans l'éventualité de l'évacuation
complète de Washington », rapporte Arkin.
Tous ces plans relèvent de la responsabilité du
Commandement du Nord du Pentagone.
En outre, l'exercice provocateur coïncide avec
l'annonce par l'administration Trump du retrait
des États-Unis du traité Open Skies (Ciel ouvert)
dans le cadre de démanteler les arrangements
d'après-guerre, qui ne servent plus ses intérêts.
Le traité est un mécanisme international de
contrôle des armements signé et ratifié
par 34 pays, notamment par la Russie et les
États-Unis, mais aussi par presque tous les
membres européens de l'OTAN. Comme à l'accoutumée,
Washington fait porter le blâme de sa décision à
la Russie et répand la désinformation sur «
l'espionnage russe » aux États-Unis, d'où cet
exercice. Ottawa emboîte le pas, pour détourner
l'attention du fait que les États-Unis, par
l'intermédiaire du Commandement du Nord/NORAD,
font peser sur le monde le danger d'une guerre
nucléaire dans laquelle les forces canadiennes
seront déployées pour défendre la « patrie ».
Arlkin écrit que les justifications doivent «
présenter une pression catastrophique suffisamment
grande pour justifier le mouvement vers des
actions extraconstitutionnelles et vers des plans
pour des circonstances extraordinaires », qui
pourrait être de prétendues incursions russes ou
de missiles chinois. L'année dernière, Trump a
invoqué le danger d'« invasions » à la frontière
avec le Mexique huit fois dans un seul discours
pour justifier le déploiement de près de 10 000
soldats, créant le spectre d'une invasion du
Mexique.
Le traité autorise les pays à effectuer des vols
de reconnaissance au-dessus du territoire
respectif des autres, le nombre de vols dépend de
la taille respective de chaque pays. Les
États-Unis et la Russie, par exemple, sont chacun
autorisés à effectuer 42 vols par an et
l'Allemagne douze. Plus de 1500 vols
d'observation ont été effectués depuis 2002,
dont environ 500 sur les territoires russe et
biélorusse par les États-Unis (200) et par
d'autres pays de l'OTAN (300), selon l'Institut
allemand des affaires internationales et de
sécurité (SWP) à Berlin. La Russie n'a effectué
que 70 vols au-dessus du territoire
américain, beaucoup plus au-dessus des pays
européens membres de l'OTAN, qui sont d'une
importance capitale pour les préparatifs d'une
éventuelle agression par les États-Unis et l'OTAN.
Déclarations
Vétérans pour la Paix appelle au retrait immédiat
de la Garde nationale du Minnesota. Nous sommes
outrés de voir des armes, des véhicules et de
l'équipement militaires déployés une fois de plus
dans les villes américaines pour contrôler des
membres de la communauté qui ne font que réagir à
une longue histoire de violence sanctionnée par
l'État. Lorsqu'une communauté sur un pied de
guerre est assujettie à une intimidation
militarisée, par le fait même son environnement
devient une zone de guerre. Nous en appelons à
tous ceux qui servent dans la Garde nationale à
refuser de servir des intérêts violents et
racistes.
Vétérans pour la Paix dénonce les violences
policières continues contre des personnes noires
et de couleur, menant cette fois-ci au meurtre de
George Floyd à Minneapolis, au Minnesota. Nous
nous opposons aussi à la riposte militarisée de
l'État du Minnesota et des forces policières de
Minneapolis au droit de manifester.
Comme si elles
n'apprenaient rien des exemples sans fin de
tentatives ratées d'imposer le silence aux
manifestations par la violence militarisée – de
Ferguson à Baltimore à La Nouvelles-Orléans à
Standing Rock – les personnalités politiques
continuent d'appeler à encore plus de forces
militaires pour mater la puissante résistance
exprimée par les gens de Minneapolis qui réclament
que justice soit faite. Nous continuons d'assister
à l'escalade des menaces de violence proférées par
les gens au pouvoir – des Tweets menaçants de
Trump appelant à tirer sur les manifestants à la
décision du gouverneur d'envoyer la Garde
nationale.
En tant que Vétérans pour la Paix, nous savons
que la militarisation accrue dans nos communautés
n'engendrera jamais la paix. Nous savons que la
paix n'est jamais réalisée que par un puissant
engagement envers la justice. En tant que vétérans
ayant combattu dans diverses guerres, nous savons
qu'il y a un lien entre la violence raciste à la
hausse aux États-Unis et les meurtres
systématiques de centaines de milliers de gens
ailleurs, dans d'autres pays. Le racisme
grandissant contre les gens noirs, bruns ou
musulmans aux États-Unis est un reflet du racisme
qui justifie le meurtre de personnes non blanches
à l'étranger. L'armée américaine utilise
délibérément le racisme pour motiver les jeunes,
hommes et femmes, à tuer.
En tant que vétérans, nous savons ce que c'est
d'être appelés à faire notre « devoir »,
alors que notre conscience s'y oppose. Nous
exhortons tous les membres de la Garde nationale
de déposer les armes et de refuser de se battre
contre leurs voisins et les membres de leur propre
communauté. Nous vous exhortons à avoir toute
l'information nécessaire lorsque vous faites des
choix sérieux aux conséquences possiblement
sérieuses. Nous exhortons toutes les troupes
risquant d'être déployées à Minneapolis ou qui y
sont déjà à contacter le National Lawyers Guild
Military Law Task Force au (619) 463-2369
et/ou help@militarylawhelp.com pour qu'on vous
conseille un avocat en droit civil pour discuter
de vos options.
Le recours constant de notre nation à la
militarisation et à la force lorsque ce n'est pas
requis – au pays et à l'étranger – est précisément
la raison pour laquelle nous nous retrouvons dans
cette situation. Il est insensé de penser
qu'encore plus de violence et de traumatismes
imposés à la communauté de Minneapolis apaiseront
le mécontentement. Le gouverneur est passé du
recours à une force policière militarisée au
recours à l'armée. Il compte sur l'intimidation et
la peur pour mettre un terme à ce qui se passe. La
seule chose qui apaisera cette tempête, c'est la
justice.
Un contingent de Portoricains à la manifestation
du 31 mai 2020 à New York pour protester contre la
mort de George Floyd
Les organisations pour le mouvement de libération
nationale du Porto Rico, signataires de ce
communiqué, expriment leur appui résolu aux
communautés noires américaines qui au cours des
derniers jours manifestent sans répit dans les
rues des villes américaines pour exiger que
justice soit rendue pour George Floyd. Nous
joignons aussi notre voix pour réclamer que les
policiers qui l'ont tué soient arrêtés et traduits
en justice.
Le meurtre en plein jour de Georges Floyd, un
jeune travailleur américain noir, et devant les
caméras, est le plus récent affront, une nouvelle
attaque directe contre les communautés
afro-américaines et toutes les communautés
opprimées de ce pays. La police et les forces de
l'extrême-droite sont encouragées par les
politiques sectaires du président raciste des
États-Unis et les forces de l'élite du monde des
affaires et de la finance au pouvoir, qui veulent
réécrire l'histoire en niant les droits acquis,
même au risque de plonger le peuple américain dans
une nouvelle guerre civile.
Les Portoricains,
les Latinos, les autochtones américains et toutes
les communautés opprimées, en tant que composantes
importantes de la classe ouvrière au coeur de
l'économie du pays, souffrent quotidiennement des
injustices d'un système basé sur l'exploitation du
travail et la discrimination raciale, ethnique et
de genre qui, par la voie de l'oppression, visent
à maintenir l'ordre et les privilèges établis de
la classe sociale parasitaire au pouvoir.
Nos communautés portoricaines (de New York, de
Chicago, de Newark, du Connecticut et de Floride)
en exil aux États-Unis ainsi que plus
particulièrement le mouvement d'indépendance
portoricain connaissent très bien la brutalité de
l'État qui persécute et assassine ceux qui luttent
et résistent à l'oppression, à la discrimination
et à l'exploitation. C'est pourquoi nous exprimons
notre solidarité avec les communautés
afro-américaines partout aux États-Unis qui sont
sur les premières lignes de défense contre l'État
fasciste, raciste et sexiste. C'est ce qui fait
que leurs luttes sont ultimement les nôtres. Nous
affirmons qu'un peuple opprimé a toujours le droit
à la légitime défense en refusant de continuer
d'être la cible quotidienne de meurtres et de
répression.
Historiquement, tout en dénonçant, nous avons pu
constater à chaque instant des confrontations
sociales le rôle de la police et des forces
répressives de l'État dans la protection de la
propriété et des intérêts de la classe politique
au pouvoir, dont les intérêts sont contraires aux
intérêts de la majorité des gens. D'autres
instances répressives comme le FBI, le NSA et la
CIA et autres forces paramilitaires sont formées
en tant que machines à tuer pour arriver à leurs
fins, menant la guerre contre toutes les
communautés ouvrières.
Dans notre appel, en exigeant la justice pour
George Floyd et toutes les victimes de la
brutalité et des morts aux mains de la police et
des forces de répression, nous nous rappelons que
nous assistons à une exacerbation de la lutte des
classes sociales qui s'approfondit avec
l'effondrement du modèle capitaliste et la hausse
du chômage, le manque de services médicaux
adéquats, l'extrême pauvreté, la faim et la misère
sans fin qui en résultent.
Il faudra un changement radical du contrat social
pour surmonter la crise. Le temps est à la
solidarité et à l'unité des peuples.
Voir la liste
des organisations signataires.
Manifestation, le 2 juin 2020, des
étudiants en médecine de Minneapolis contre le
rapport préliminaire trompeur du médecin légiste
du comté de Hennepin sur la mort de George Floyd
Après une fin de semaine de manifestations à
l'échelle nationale, les Infirmières nationales
unies (NNU) ont déclaré aujourd'hui [1er juin]
qu'il est plus que temps que le pays confronte le
racisme systémique qui est au coeur d'une grande
partie de la crise actuelle et qu'il se consacre
aux réformes fondamentales.
« Il existe un lien commun entre la dernière
vague de morts aux mains de la police et des
suprémacistes blancs d'Afro-Américains et l'impact
racial disproportionné de la pandémie et de la
crise économique », a déclaré la directrice
exécutive de NNU, Bonnie Castillo, IA.
« Les infirmières comprennent que lorsque vous
ressentez de la douleur et de la souffrance, que
ce soit un patient ou une communauté qui souffre,
la première priorité doit être la guérison et le
rétablissement, mus par la compassion et
l'humanité », a dit Castillo. « Nous voyons
beaucoup trop l'expression d'une réaction
inverse. »
Aux États-Unis, des Afro-Américains et, dans de
nombreuses régions, des Latinos, sont morts de la
COVID-19 en nombres trois à quatre fois plus
élevés que le taux des blancs, et ont perdu des
emplois dans des pourcentages plus importants
depuis mars. « Avec les meurtres de George Floyd,
Breonna Taylor et Ahmaud Arbery, il y a une
indignation et une frustration palpables après des
années d'inaction qui ont provoqué les
manifestations », a déclaré Castillo.
« Au lieu de s'attaquer au problème persistant du
racisme, et de travailler à des changements
transformateurs des pratiques policières et de la
crise sanitaire, économique et politique qui
frappe les Afro-Américains et les autres
communautés de couleur dans des proportions plus
grandes, on est témoin de l'inaction, de l'absence
de prise de responsabilités, et du blâme qui est
carrément rejeté sur les personnes qui souffrent
le plus de ces politiques », a dit Castillo.
Par exemple, le médecin légiste de Minneapolis a
publié un rapport qui affirme qu'il ne pouvait
trouver « aucune évidence physique étayant un
diagnostic d'asphyxie traumatique ou
d'étranglement » ayant causé la mort de
George Floyd, blâmant à la place des conditions
médicales latentes, notamment la coronaropathie et
l'hypertension cardiaque.
« Il n'est pas mort d'une maladie cardiaque lundi
dernier », a déclaré Castillo. « Il est mort
alors qu'un policier a appuyé lourdement le genou
sur son cou, pendant neuf minutes, qu'il était
menotté et allongé sur le ventre, et l'implorait
d'arrêter parce que 'je ne peux pas respirer'. Il
n'est pas décédé en raison de conditions
préexistantes, il est décédé des suites de
l'inconduite policière. »
« La maladie préexistante est un outil de
marketing développé par le secteur de l'assurance
pour refuser la couverture santé ou faire payer
des prix exorbitants aux personnes qui peuvent
être malades pour de nombreuses raisons qui n'ont
rien à voir avec leurs pratiques sanitaires,
allant des conditions génétiques à la pollution de
l'environnement aux disparités raciales dans le
traitement médical. »
« Nous existons tous, avons tous besoin et
méritons tous des soins tout au long de notre vie,
ce qui est l'engagement fondamental des
infirmières, et la maladie préexistante ne doit
jamais être utilisée comme prétexte pour refuser
des soins ou nier les actes de ceux qui infligent
des dommages, des blessures ou d'autres
souffrances. La véritable condition préexistante,
c'est l'héritage du racisme. »
Le rapport du médecin légiste ressemblait à une
récente déclaration du secrétaire à la Santé et
des Services sociaux, Alex Azar, qui citait des
comorbidités parmi la population afro-américaine
telles que l'obésité et le diabète pour justifier
les taux de mortalité très élevés dus à la
COVID-19 parmi les Noirs, a noté Castillo, qui a
qualifié cela de « tentative transparente de
couvrir le désastreux échec de la réponse de
l'administration Trump à la pandémie. »
« En fait, c'est le racisme qui est la maladie
mortelle, qu'il soit sous la forme de morts aux
mains de la police, les décennies de disparités
racistes dans les soins de santé, le logement,
l'emploi, l'éducation, la justice pénale, et tant
d'autres facettes de notre société qui ont
maintenant débordé dans nos rues par un appel au
changement », a conclu Castillo. « C'est un
moment extrêmement périlleux. Nous sommes à la
croisée des chemins dans ce pays. Il est de plus
en plus évident que l'opposition verbale aux
politiques de Washington et de nombreux États ne
suffit pas.
« Nous devons fondamentalement remettre en cause
les racines systémiques de cette crise, notamment
le racisme systémique que l'équipe de Trump non
seulement nie mais fomente.
« Et nous devons reconnaître que c'est le système
économique, politique, juridique et des
entreprises qui renforce cette crise. Nous devons
insister pour que des changements transformateurs
protègent la santé et la sécurité de tous,
protègent notre diversité et protègent notre
démocratie. »
Les Infirmières nationales unies est le
syndicat et l'association professionnelle
d'infirmières autorisées le plus important et
qui croît le plus rapidement aux États-Unis,
avec plus de 150 000 membres à
l'échelle nationale.
L'Union américaine des libertés civiles (ACLU)
a été créée en 1920. Son Projet de sécurité
nationale « préconise des politiques de sécurité
nationale qui respectent la Constitution, l'état
de droit et les droits humains
fondamentaux » dans des cas reliés à la
détention, la torture, la discrimination, la
surveillance, la censure et le secret.
Partout au pays, les gens manifestent contre la
brutalité policière et le racisme systémique. Ils
exigent sans répit la justice pour George Floyd,
Breonna Taylor et les innombrables autres
personnes noires qui ont été tuées par la police.
En guise de réponse, le président Trump, appuyé
par des complices belliqueux au Congrès et dans
son administration, a menacé de déployer des
troupes dans les États, et des agences fédérales
mènent des enquêtes sur les manifestants en lien
avec le terrorisme domestique. Ces menaces et
actions présidentielles sont autoritaristes,
irresponsables, dangereuses et inadmissibles.
La menace de Trump d'invoquer la Loi de 1807 sur
l'insurrection est extraordinaire — au
cours des derniers 50 ans, un président a
rarement utilisé une telle autorité extrême, et
avec raison. Dans ce pays, nous avons une norme
contre le déploiement militaire au pays même,
en raison de la menace qu'une telle action fait
planer sur la liberté et les droits civils
individuels. Cette norme existe sous forme de
législation — en 1878, le Congrès adoptait la
Loi Posse
Comitatus visant à interdire le recours aux
forces militaires fédérales pour « exécuter la
loi » sans l'autorisation de la Constitution
ou du Congrès, ce qui veut dire que les forces
militaires fédérales ne peuvent, à titre
d'exemple, fouiller, saisir, mettre en état
d'arrestation, appréhender, arrêter ou fouiller,
poursuivre, interroger ou enquêter sur des civils.
Mais le Congrès a
adopté des exceptions à la Loi Posse Comitatus,
parmi lesquelles la plus vaste et potentiellement
la plus dangereuse est la Loi de 1807 sur
l'insurrection. Par cette loi, le Congrès
a autorisé les présidents à déployer des troupes
fédérales à service actif et des membres de la
Garde nationale sous contrôle fédéral — pour
réprimer des insurrections, des actes de violence
massifs ou répandus qui rendent «
impraticable » l'application de la loi
fédérale, ou des violences similaires qui font
entrave à la loi fédérale ou encore au cours de la
justice. Historiquement, des présidents ont
invoqué cette autorité de déployer des troupes à
la demande de l'État, mais aussi parfois à
l'encontre des objections d'un État — par exemple,
pour consolider les protections des droits civils
et la déségrégation judiciaire, ce qui est
contraire à ce que Trump ferait.
Autant que Trump aime la rhétorique liée à la «
guerre » et perçoit les manifestations noires
et brunes comme des menaces, la réalité est que
nous ne sommes pas en guerre dans ce pays.
Ni est-il impraticable pour les autorités
civiles de répondre de façon calme et responsable
à l'agitation, surtout lorsque celle-ci est le
résultat de leurs propres abus. Les manifestants
exigent que les autorités policières mettent fin à
des décennies de traitement injuste, inéquitable
et raciste des communautés noires.
Ce que Trump ne semble pas comprendre lorsqu'il
menace de déployer un pouvoir militaire «
illimité » au pays, c'est qu'il y a, en
effet, des limites. Même s'il devait invoquer à
tort et à travers la Loi sur l'insurrection, les
troupes fédérales seraient toujours sujettes à
toutes les mesures de protection et de
restrictions stipulées dans la Constitution.
Malgré tout, l'escalade pourrait engendrer des
dangers évidents d'une surveillance
gouvernementale excessive et du recours à la
force, contrevenant ainsi à la Constitution. La
police civile, les forces de la Garde nationale
dans le District de Columbia, ainsi que dans
certains États, agissent déjà avec abus et
violence graves.
Une réponse encore plus militarisée à la
dissidence civile ferait augmenter les tensions,
la crainte et la douleur que nous voyons et
ressentons partout au pays, surtout dans les
communautés déjà traumatisées par la violence
policière. Nous verrions une croissance
d'activités policières dans les vies des Noirs —
la raison-même des manifestations qui s'agitent
dans tout le pays.
D'anciens et actuels dirigeants militaires
préviennent, et avec raison, des dangers de
déployer plus de troupes, rappelant à celles-ci
les principes de base de la Constitution. Tout de
même, que des dirigeants militaires soient loués
comme des influences apaisantes est un triste
signe qui montre à quel point sont effrités nos
politiques, nos normes et notre pays. Il n'y a pas
si longtemps, des dirigeants militaires ont dû
réaffirmer l'interdiction de la torture alors
qu'elle était systématiquement utilisée contre les
hommes bruns et noirs à l'étranger.
En fin de compte, le chemin parcouru n'est pas si
énorme, Amérique. Peut-être les législateurs
vont-ils enfin se réveiller devant les décennies
de violations des droits, de politiques étrangères
bellicistes — et constater comment ces phénomènes
sont liés à la militarisation de la police et au
racisme au pays. Ces politiciens qui aiment bien
exprimer leur admiration pour le docteur Martin
Luther King Jr. feraient bien de se rappeler ses
appels radicaux à l'action contre « le triplet
géant que sont le racisme, le matérialisme extrême
et le militarisme ». Il y a tant de choses
qui nécessitent des réformes fondamentales, et les
gens dans la rue manifestent leur volonté urgente
de changement. Et pourtant, comme à l'époque du Dr
King, les agences fédérales traitent les
manifestations et les manifestants des droits
civils comme des terroristes domestiques — des
ennemis de l'État.
L'attention du public s'est concentrée
principalement sur les accusations de Trump contre
les Antifa pour la violence et l'affirmation qu'il
allait la nommer organisation terroriste
domestique, même s'il n'en a pas l'autorité
juridique. Et le jour même, le bureau extérieur du
FBI à Washington a annoncé qu'« aucun
renseignement n'indique la présence/participation
d'Antifa » dans la violence, et une
évaluation plus récente du département de la
Sécurité nationale a conclu que la violence qui a
eu lieu était un résultat d'opportunisme.
Le fait de ne se concentrer que sur les Antifa,
cependant, fait oublier les torts et les
conséquences plus larges. Cette semaine, le
procureur général Barr a annoncé avec enthousiasme
que le département de la justice allait avoir
recours à ses pouvoirs d'enquête larges et abusifs
sur le terrorisme domestique pour répondre à
l'agitation civile.
Le terrorisme est un concept fondamentalement
politique dont on abuse et dont on fait mauvais
usage. Les communautés de couleur le savent déjà
sur la base de 20 ans d'expérience à être
ciblées par une surveillance et des enquêtes
discriminatoires en vertu du Patriot's Act
aux pouvoirs étendus et d'une vague définition de
ce qu'est le terrorisme domestique. Les
communautés noires sont depuis longtemps dans la
mire des autorités policières fédérales : en
2017, le FBI a inventé l'étiquette « extrémistes
identitaires noirs », ouvrant toute grande la
porte au profilage biaisé des personnes noires et
d'organisations dirigées par des Noirs et dont le
but est d'exiger la justice raciale. L'agence
semble avoir mené de telles enquêtes sur les
activistes et les manifestations autochtones. Les
dirigeants et groupes des droits civils exigent
depuis longtemps une réforme de la sécurité
nationale et des autorités criminelles qui
suppriment ou punissent de façon discriminatoire
les personnes noires et brunes, et soulèvent des
préoccupations importantes au sujet de questions
comme la protection égale, l'état de droit, et le
Premier amendement. Mais le Congrès s'entête à ne
pas agir.
Maintenant, Trump et Barr semblent être prêts à
faire peser le plein poids des pouvoirs d'enquête
et des agences post-11 septembre du gouvernement
fédéral sur les nouvelles générations d'activistes
pour la justice raciale et les droits civils qui
se font entendre pour le droit des personnes
noires de vivre, et pour une Amérique plus
égalitaire et juste.
Ce sont certains des dangers réels auxquels nous
sommes présentement confrontés — et que nous
rejetons.
La National Association for the Advancement of
Coloured People (NAACP) est la plus ancienne et
la plus grande organisation non partisane de
défense des droits civils aux États-Unis, créée
en 1909 pour faire avancer la justice pour les
Afro-Américains. The Links Inc. est une
organisation de bénévoles de plus de 16 000
femmes afro-américaines engagées à assurer la
survie culturelle et économique des
Afro-Américains et d'autres personnes
d'ascendance africaine.
La NAACP [Association nationale pour la promotion
des gens de couleur] et The Links, Incoporated,
publient une déclaration commune pour exprimer
leur ferme appui à l'indignation collective et aux
appels à la réforme de la police mis de l'avant
par les résidents de tout le pays, en
réponse à la mort de George Floyd aux
mains de la police de Minneapolis et à la
mort récente de Ahmaud Arbery, Breonna Taylor et
d'autres personnes aux mains des responsables
actuels et anciens de l'application de la loi. Les
protestations à l'échelle du pays représentent la
colère, la douleur, la peur et l'absence de
confiance envers le régime d'application de la loi
à la suite de décennies de brutalité contre les
Américains d'origine africaine.
Pendant trop longtemps, le régime d'application
de la loi et de justice criminelle a soumis au
profilage racial, arrêté, accusé et condamné les
Américains d'origine africaine de manière plus
dure que les autres personnes aux États-Unis.
Comme le meurtre de George Floyd le démontre de
manière tragique, toute interaction entre un
Américain d'origine africaine et un officier
responsable de l'application de la loi peut
devenir sur-le-champ fatale. Nous ne nous
arrêterons pas tant que tous les policiers
impliqués dans ces incidents ne seront pas
arrêtés, accusés et condamnés. Nous devons nous
assurer que justice sera rendue dans chacun de ces
cas.
La condamnation
universelle dans tout le pays de la violence
policière contre la communauté noire représente un
moment décisif. Il est temps que des changements
systémiques au maintien de l'ordre soient faits
dans le pays. Nous avons besoin de réformes au
niveau fédéral, de chaque État et local qui
imposent une responsabilité policière stricte, qui
limitent l'usage de la force, éliminent le
profilage racial, démilitarisent l'application de
la loi, suivent de près et publient les données et
garantissent un contrôle, une éducation et une
formation appropriés de tous les officiers. Les
agences locales d'application de la loi reçoivent
du financement fédéral et doivent être forcées de
se conformer aux lois fédérales en matière de
droits civils.
Derrick Johnson, le président et PDG de la NAACP
a dit : « Assez, c'est assez. Le pays tout
entier a atteint son point limite en ce qui a
trait aux pratiques de la police. Nous ne devons
pas permettre qu'une seule autre personne noire
meure aux mains du gouvernement. Notre campagne
#WeAreDoneDying (Nous avons fini de mourir) vise à
éliminer les disparités raciales qui s'attaquent à
nos communautés et nous prennent nos vies. Nulle
part y a-t-il une injustice systémique aussi
grande que dans le traitement fait à la communauté
noire par le régime d'application de la loi qui
est chargé de la garder et de la protéger. Nous
devons saisir ce moment pour éliminer le racisme
dans la pratique policière et rendre chaque
officier redevable de ses actions. »
Kimberly Jeffries Leonard, Ph. D., présidente
nationale de The Links Incorporated a dit : «
Notre communauté a atteint son point de rupture.
Nous n'accepterons pas une mort de plus fondée sur
la race, une sentence injuste de plus ou un déni
de plus de nos droits civils et humains. C'est
maintenant le temps de prendre la parole. Nous
devons avertir les gens au pouvoir que de simples
gestes quotidiens tels que le jogging, l'achat de
biens personnels, ou dormir à la maison, ne
puissent se transformer en une sentence de mort
pour les Noirs. The Links, Incorporated, et nos
plus de 16 000 membres s'engagent à
assurer la survie de nos communautés d'ascendance
africaine et à faire les changements nécessaires
pour qu'elle soit assurée. Nous faisons nôtre
l'appel de la NAACP aux Nations unies à classer la
maltraitance des Noirs aux États-Unis par la
police comme une violation des droits humains.
Nous demandons un examen des incidents par les
commissions d'évaluation et les commissions des
droits humains et le port de caméras corporelles
par tous les officiers. Nous ne pouvons plus
reporter à plus tard les actions. Notre voix
collective peut faire une différence. Assez, cela
veut vraiment dire assez.
#LinksCallToJustice. »
Le Council on America-Islamic Relations est
la plus grande organisation de défense des
libertés civiles musulmanes des États-Unis. Le
Caucus juridique asio-américain pour
l'avancement de la justice a été fondé en 1972
en tant que première organisation
asiatique-américaine de défense des droits
civils et juridiques aux États-Unis, avec un
intérêt particulier pour la satisfaction des
besoins des Américains d'origine asiatique et
des îles du Pacifique à faible revenu, immigrés
et mal desservis.
Le bureau du
Conseil des relations américano-islamiques de la
région de la baie de San Francisco (CAIR-SFBA) et
le Caucus juridique asio-américain pour
l'avancement de la justice (ALC) dénoncent
aujourd'hui l'utilisation des lois antiterroristes
pour cibler les manifestants et empêcher la prise
de parole.
Le département américain de la Justice (DOJ) a
annoncé, le dimanche 31 mai dernier, que le
gouvernement fédéral se coordonne avec les
autorités d'État et locales d'application de la
loi, par le biais des équipes spéciales de lutte
contre le terrorisme (JTTF) du FBI, pour enquêter
sur les « Antifa et d'autres groupes
similaires » et porter des accusations contre
des individus en vertu des lois antiterroristes
nationales. En nommant Antifa, qui n'a ni
structure centralisée ni appartenance
identifiable, les forces de l'ordre fédérales et
locales ont indiqué leur intention de cibler
largement les individus qui manifestent,
protestent et réclament justice.
En réponse, les deux organisations publient la
déclaration commune suivante :
« Nous dénonçons cette tentative du gouvernement
fédéral de faire taire la liberté d'expression et
la voix des organisateurs, des activistes et des
dirigeants qui confrontent les meurtres, la
discrimination et l'injustice sanctionnés par
l'État et perpétrés contre les communautés noires
partout au pays.
Le FBI a une longue histoire de cibler les
activistes noirs et de qualifier de terrorisme la
dissidence et l'opposition politiques. Du
programme COINTELPRO désormais discrédité, à la
surveillance des activistes de Black Lives Matter,
le FBI a régulièrement utilisé son pouvoir pour
surveiller, infiltrer, discréditer et perturber la
dissidence civile. Cependant, cette menace de
poursuivre à grande échelle et ouvertement les
manifestants en faisant appel aux JTTF et aux lois
antiterroristes est nouvelle et dangereuse.
Utiliser l'épouvantail du terrorisme pour
supprimer la liberté d'expression, la liberté de
manifester et d'exprimer des griefs est la marque
de commerce des régimes fascistes.
Nous nous tenons aux côtés des communautés noires
dans la résistance et exigeons que le DOJ revienne
sur sa position et utilise plutôt ses ressources
pour purger les forces de l'ordre du fléau de la
suprématie blanche partout au pays. »
CAIR-SFBA est un bureau de CAIR, la plus grande
organisation musulmane de défense des libertés
civiles d'Amérique. Sa mission est d'améliorer la
compréhension de l'islam, de protéger les droits
civils, de promouvoir la justice et d'investir de
pouvoir décisionnel les musulmans américains.
Le caucus juridique asio-américain pour
l'avancement de la justice (ALC) a été fondé en
1972 en tant que première organisation
asio-américaine de défense des droits civils et
juridiques du pays. Reconnaissant que les
inégalités sociales, économiques, politiques et
raciales continuent d'exister aux États-Unis,
l'ALC s'est engagé à rechercher l'égalité et la
justice pour tous les secteurs de notre société,
en mettant un accent particulier sur la réponse
aux besoins des immigrants à faible revenu et des
Américains d'origine asiatique et des îles du
Pacifique qui sont mal desservis.
(Pour voir les articles
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