Comme toujours, le gouvernement Trudeau essaie de cacher que les attaques racistes sont organisées par l'État

Tout est fait pour cacher que c'est l'État américain qui est antitravailleur, sexiste, raciste et anti-immigrant et aussi profondément anticommuniste et que l'impunité et la violence policières ne sont pas systémiques et non le fait de quelques « mauvais éléments ». Cela est fait entre autres en exprimant la consternation devant le racisme et l'impunité policière tout en cachant le fait qu'ils sont inhérents aux constitutions anachroniques qui enchâssent les droits de propriété au nom « du peuple ». On fait également de Trump la question, ou du besoin d'élire quelqu'un qui défendra la Constitution. Aucune épithète n'est ménagée pour dépeindre les travailleurs des États-Unis qui ont voté pour Trump - des fanatiques enragés qui foulent aux pieds les droits du peuple.

Un bon exemple est celui du premier ministre Justin Trudeau. Lors de son exposé quotidien du 1er juin, sur les mesures mises en oeuvre par le gouvernement fédéral face à la pandémie de la COVID-19, le premier ministre Trudeau a déclaré : « Pour beaucoup trop de Canadiens, ce qui se passe de l'autre côté de la frontière en ce moment, ce sont des scènes familières. Le racisme envers les Noirs, la discrimination systémique, l'injustice — ça existe aussi chez nous. En fin de semaine, on a vu des milliers de personnes partout au pays manifester pacifiquement pour se dresser contre le racisme.

« En faisant front commun, et en dénonçant ceux qui essaient comme toujours de perturber ces manifestations, les Canadiens envoient le message qu'ils ne toléreront pas l'injustice. Je veux donc m'adresser aux jeunes Canadiens noirs : je vous entends. J'entends vos inquiétudes, votre colère, votre peine. Je vous entends lorsque vous dites que ça vous rappelle des expériences douloureuses de racisme et de discrimination. Je vous écoute. Et notre gouvernement est là pour vous. Et on agit pour combattre le racisme et la haine sous toutes ses formes. Le statu quo où les jeunes font face à la violence à cause de la couleur de leur peau est inacceptable. Aucun parent ne devrait avoir à expliquer à nouveau à leurs enfants qu'eux ou leurs amis pourraient subir le racisme. Il est temps — plus que temps — que ça change.

« En tant que dirigeants et alliés, on doit veiller à ce que tout le monde soit en sécurité et traité avec respect. Ça inclut bien sûr les journalistes, qui doivent pouvoir faire leur travail sur le terrain pour exposer la vérité et raconter les histoires qu'on doit entendre. Et en tant que Canadiens, on doit continuer de bâtir un pays meilleur et plus égal pour tous. »

Aux États-Unis, des travailleurs, des jeunes et des personnes de tous horizons se sont opposés aux attaques de l'État contre les Afro-Américains et les minorités provoquées par la mort de George Floyd aux mains de la police le 25 mai à Minneapolis. Au Canada et dans le monde entier, des actions de solidarité avec la juste cause du peuple américain ont lieu pour exiger que cessent le racisme systémique et l'impunité policière. Cette solidarité repose sur une cause et une expérience communes des attaques racistes organisées par l'État qui font partie du modus operandi de l'élite dirigeante dans tout le système impérialiste d'États.

Trudeau ne trompe personne lorsqu'il dit : « Je vous écoute. Et notre gouvernement est là pour vous », en ce jour même du premier anniversaire de la publication du rapport de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, dans les jours qui ont suivi la mort d'une jeune femme autochtone noire à Toronto lors d'une interaction avec la police et trois jours avant la mort d'une femme autochtone au Nouveau-Brunswick aux mains de la police. Des séquences vidéo de la violence policière contre un homme au Nunavut sont également présentées comme une aberration, plutôt que la norme. Le chef de la police de la Saskatchewan, qui, un genou à terre, a dit que la police doit faire mieux, reçoit une grande couverture médiatique, mais on omet de dire que dans cette province, les morts de femmes et d'hommes autochtones aux mains de la police sont un fait connu de tous. Le message de Trudeau « nous sommes tous ensemble là-dedans » pour faire la morale aux Canadiens et leur dire que « nous » devons faire mieux sont devenus la phrase à la mode pour nier la réalité. Comment vont-ils « mieux faire » l'assaut policier contre les manifestants du G20 en 2010 ?

Trudeau voudrait que nous croyions que son gouvernement s'attaque à « ce qui se passe de l'autre côté de la frontière en ce moment » en tentant de détourner l'attention par un blâme pas si subtil du peuple canadien avec son « nous sommes tous ensemble là-dedans ». Il ne trouve dans son âme que la force de dénoncer « ceux qui essaient comme toujours de perturber ces manifestations » tout en maintenant une attitude de « non-ingérence » lorsqu'il s'agit de condamner les actions de la police et les menaces de Trump d'utiliser l'armée contre le peuple non armé. Trudeau et la vice-première ministre Chrystia Freeland répètent sur un ton moralisateur qu'il ne leur appartient pas de dire aux autres dirigeants comment se comporter alors qu'ils n'ont pas hésité à reconnaître l'imposteur Guaido au Venezuela, commettant de facto une ingérence pure et simple, non seulement par la parole, mais par des actes, dans les affaires intérieures de ce pays et d'autres au nom des « valeurs canadiennes » et de « l'état de droit ».

Ce qui est exprimé dans les actions de solidarité au Canada, c'est à la fois le soutien à la juste lutte de la classe ouvrière et du peuple américains, et la détermination du peuple canadien à mettre fin au racisme et aux attaques racistes organisées par l'État au Canada.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 39 - 6 juin 2020

Lien de l'article:
Comme toujours, le gouvernement Trudeau essaie de cacher que les attaques racistes sont organisées par l'État - Barbara Biley


    

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