Comme toujours, le gouvernement Trudeau essaie de cacher que les attaques racistes sont organisées par l'État
- Barbara Biley -
Tout est fait pour cacher que c'est l'État
américain qui est antitravailleur, sexiste,
raciste et anti-immigrant et aussi profondément
anticommuniste et que l'impunité et la violence
policières ne sont pas systémiques et non le fait
de quelques « mauvais éléments ». Cela est fait
entre autres en exprimant la consternation devant
le racisme et l'impunité policière tout en cachant
le fait qu'ils sont inhérents aux constitutions
anachroniques qui enchâssent les droits de
propriété au nom « du peuple ». On fait également
de Trump la question, ou du besoin d'élire
quelqu'un qui défendra la Constitution. Aucune
épithète n'est ménagée pour dépeindre les
travailleurs des États-Unis qui ont voté pour
Trump - des fanatiques enragés qui foulent aux
pieds les droits du peuple.
Un bon exemple est
celui du premier ministre Justin Trudeau. Lors de
son exposé quotidien du 1er juin, sur les
mesures mises en oeuvre par le gouvernement
fédéral face à la pandémie de la COVID-19, le
premier ministre Trudeau a déclaré : « Pour
beaucoup trop de Canadiens, ce qui se passe de
l'autre côté de la frontière en ce moment, ce sont
des scènes familières. Le racisme envers les
Noirs, la discrimination systémique, l'injustice —
ça existe aussi chez nous. En fin de semaine, on a
vu des milliers de personnes partout au pays
manifester pacifiquement pour se dresser contre le
racisme.
« En faisant front commun, et en dénonçant ceux
qui essaient comme toujours de perturber ces
manifestations, les Canadiens envoient le message
qu'ils ne toléreront pas l'injustice. Je veux donc
m'adresser aux jeunes Canadiens noirs : je
vous entends. J'entends vos inquiétudes, votre
colère, votre peine. Je vous entends lorsque vous
dites que ça vous rappelle des expériences
douloureuses de racisme et de discrimination. Je
vous écoute. Et notre gouvernement est là pour
vous. Et on agit pour combattre le racisme et la
haine sous toutes ses formes. Le statu quo où les
jeunes font face à la violence à cause de la
couleur de leur peau est inacceptable. Aucun
parent ne devrait avoir à expliquer à nouveau à
leurs enfants qu'eux ou leurs amis pourraient
subir le racisme. Il est temps — plus que temps —
que ça change.
« En tant que dirigeants et alliés, on doit
veiller à ce que tout le monde soit en sécurité et
traité avec respect. Ça inclut bien sûr les
journalistes, qui doivent pouvoir faire leur
travail sur le terrain pour exposer la vérité et
raconter les histoires qu'on doit entendre. Et en
tant que Canadiens, on doit continuer de bâtir un
pays meilleur et plus égal pour tous. »
Aux États-Unis, des travailleurs, des jeunes et
des personnes de tous horizons se sont opposés aux
attaques de l'État contre les Afro-Américains et
les minorités provoquées par la mort de George
Floyd aux mains de la police le 25 mai à
Minneapolis. Au Canada et dans le monde entier,
des actions de solidarité avec la juste cause du
peuple américain ont lieu pour exiger que cessent
le racisme systémique et l'impunité policière.
Cette solidarité repose sur une cause et une
expérience communes des attaques racistes
organisées par l'État qui font partie du modus
operandi de l'élite dirigeante dans tout le
système impérialiste d'États.
Trudeau ne trompe
personne lorsqu'il dit : « Je vous écoute. Et
notre gouvernement est là pour vous », en ce jour
même du premier anniversaire de la publication du
rapport de l'Enquête nationale sur les femmes et
les filles autochtones disparues et assassinées,
dans les jours qui ont suivi la mort d'une jeune
femme autochtone noire à Toronto lors d'une
interaction avec la police et trois jours avant la
mort d'une femme autochtone au Nouveau-Brunswick
aux mains de la police. Des séquences vidéo de la
violence policière contre un homme au Nunavut sont
également présentées comme une aberration, plutôt
que la norme. Le chef de la police de la
Saskatchewan, qui, un genou à terre, a dit que la
police doit faire mieux, reçoit une grande
couverture médiatique, mais on omet de dire que
dans cette province, les morts de femmes et
d'hommes autochtones aux mains de la police sont
un fait connu de tous. Le message de Trudeau «
nous sommes tous ensemble là-dedans » pour faire
la morale aux Canadiens et leur dire que « nous »
devons faire mieux sont devenus la phrase à la
mode pour nier la réalité. Comment vont-ils «
mieux faire » l'assaut policier contre les
manifestants du G20 en 2010 ?
Trudeau voudrait que nous croyions que son
gouvernement s'attaque à « ce qui se passe de
l'autre côté de la frontière en ce moment »
en tentant de détourner l'attention par un blâme
pas si subtil du peuple canadien avec son « nous
sommes tous ensemble là-dedans ». Il ne
trouve dans son âme que la force de dénoncer «
ceux qui essaient comme toujours de perturber ces
manifestations » tout en maintenant une
attitude de « non-ingérence » lorsqu'il
s'agit de condamner les actions de la police et
les menaces de Trump d'utiliser l'armée contre le
peuple non armé. Trudeau et la vice-première
ministre Chrystia Freeland répètent sur un ton
moralisateur qu'il ne leur appartient pas de dire
aux autres dirigeants comment se comporter alors
qu'ils n'ont pas hésité à reconnaître l'imposteur
Guaido au Venezuela, commettant de facto une
ingérence pure et simple, non seulement par la
parole, mais par des actes, dans les affaires
intérieures de ce pays et d'autres au nom des «
valeurs canadiennes » et de « l'état de
droit ».
Ce qui est exprimé dans les actions de solidarité
au Canada, c'est à la fois le soutien à la juste
lutte de la classe ouvrière et du peuple
américains, et la détermination du peuple canadien
à mettre fin au racisme et aux attaques racistes
organisées par l'État au Canada.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 39 - 6 juin 2020
Lien de l'article:
Comme toujours, le gouvernement Trudeau essaie de cacher que les attaques racistes sont organisées par l'État - Barbara Biley
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|