Mort brutale de George Floyd aux mains de la police

Oui à la résistance! Non au recours aux pouvoirs de police et à l'armée pour criminaliser la politique!


Manifestation de 60 000 personnes à Houston, au Texas, où George Floyd a grandi,
le 3 juin 2020

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) exprime sa plus profonde sympathie à la famille de George Floyd et aux familles de toutes les autres victimes de la violence et de l'impunité policières aux États-Unis. Le PCC(M-L) dénonce toutes les attaques racistes - qu'elles soient spontanées ou organisées par des États défaillants en crise qui se sont donné le feu vert pour gouverner par des pouvoirs de police illimités et par le recours à l'armée.

Aux États-Unis, affronter la violence de l'État est un mode de vie, ce qui montre quel genre de démocratie il y a dans ce pays. C'est la résistance du peuple, en particulier des Afro-Américains, des peuples autochtones, des Portoricains, des Latinos, des peuples autochtones et d'autres minorités ainsi que des travailleurs de toutes origines, qui nous parle du courage et de l'esprit de combat qui caractérisent la classe ouvrière et le peuple américains. Le PCC(M-L) croit fermement que cette résistance est du calibre à frayer une voie vers l'avant pour tenir l'État raciste responsable. Nous sommes une seule humanité, menant une seule et même lutte pour la paix, la liberté et la démocratie. Les Canadiens ne font qu'un avec leurs s urs et frères américains.

Dans cette lutte, le PCC(M-L) appelle les Canadiens à s'opposer à la criminalisation de la politique. Les pouvoirs de police ne reconnaissent pas les membres d'un corps politique. Ils ne reconnaissent pas les droits que chacun possède en raison de l'appartenance à ce corps politique, encore moins les droits que chacun possède en tant qu'être humain. Les pouvoirs de police ne reconnaissent que des catégories de « choses » qui sont des « cibles légitimes » destinées à une forme quelconque de punition et ils substituent au gouvernement de lois l'impunité des intérêts privés étroits en place.

Dans les scénarios que l'on voit se dérouler aux États-Unis depuis un certain temps, les êtres humains sont catégorisés tantôt comme des « voyous », tantôt comme des « manifestants », des « fauteurs de trouble », des « étrangers ennemis », des « Noirs », des « Latinos », des « Hispaniques », des « musulmans », des « terroristes », des « déviants » et des « illégaux », sinon ils appartiennent à d'autres catégories de ce genre conçues pour les déshumaniser et en faire la cible d'attaques de toutes sortes. C'est la même chose au Canada, en Grande-Bretagne, en France et dans d'autres pays. Les présidents et premiers ministres qui proposent des formations à la sensibilisation parce qu'il y aurait « un peu de racisme dans chacun de nous », comme le laisse entendre le premier ministre du Canada, participent à une diversion pure et simple.

Le but est de maintenir les gens enchaînés à un système qui prétend que le racisme est une question de « mauvaises politiques » et que la solution est de plaider pour de « bonnes politiques », tout en gardant la prise de décision dans les mains d'intérêts privés étroits.

Le racisme n'est pas une « mauvaise politique ». Il est systémique, inhérent aux États constitués pour défendre les droits de propriété dont les constitutions mêmes mettent les pouvoirs de décision entre les mains de dirigeants dont la tâche principale est de perpétuer les rapports sociaux et les arrangements qui maintiennent la majorité asservie.

Dans les conditions actuelles, c'est l'effort du peuple pour s'investir de pouvoir, pour parler en son propre nom et exercer un contrôle sur les décisions qui affectent sa vie qui élève le niveau de la politique et ouvre la voie au progrès. L'utilisation de pouvoirs de police sans entraves par ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force ne fait que révéler l'essence de leur démocratie impérialiste et dans l'intérêt de qui le pouvoir décisionnel est exercé. Ce n'est pas un signe de force, mais un effort désespéré pour garder le contrôle.

À la veille de l'élection présidentielle américaine de novembre 2016, le PCC(M-L) a écrit :

« La campagne a révélé à quel point l'État et le système de gouvernance américains opèrent par la corruption et la coercition et à quel point le peuple est privé de pouvoir politique ».

C'est « l'autre aspect très important du pouvoir d'État entre les mains de l'oligarchie financière, a indiqué le PCC(M-L). L'élite impérialiste dominante parvient à priver le peuple du pouvoir en le privant d'une conception du monde, d'une façon de voir l'ensemble des problèmes posés pour qu'on puisse calmement les démêler et leur trouver des solutions. »

Lorsque Donald Trump a été déclaré président des États-Unis, le PCC(M-L) a écrit que son élection « signifie que la nouvelle administration américaine représentera l'exercice du pouvoir des oligopoles par les pouvoirs policiers sans entraves. Cette élection a plongé les peuples des États-Unis et du monde dans une situation encore plus dangereuse qu'avant. »

Et maintenant, quatre ans plus tard, ce sont les luttes de résistance courageuse du peuple américain, son effort pour s'investir de pouvoir, qui montrent qu'il y a une voie vers l'avant qui n'est pas fondée sur la violence et la guerre. Or, ce n'est pas la conclusion à laquelle les cercles dominants veulent que les peuples en arrivent. Au contraire, ils reprennent la même interprétation de la situation qu'à l'élection de 2016. Le PCC(M-L) avait écrit à ce sujet :

« Pour le camp Clinton, le verdict est que c'est l'apocalypse annoncée et que les valeurs et la vision d'Hillary Clinton sont la seule chose qui nous sépare de l'apocalypse, comme elle l'a dit durant la campagne. Le camp Trump, lui, prétend avoir créé un 'mouvement' anti-establishment qui veut s'attaquer aux problèmes de l'économie et 'arrêter de perdre notre temps'. Les deux camps s'entendent pour dire que maintenant que l'élection est terminée, le devoir de chacun est de respecter la Constitution, de veiller à ce que la transition du pouvoir soit pacifique et de 'rendre sa grandeur à l'Amérique'. »

Malgré son incapacité à « unir l'Amérique » derrière sa vision et ses valeurs, Hilary Clinton avait déclaré qu'à l'avenir, ce sont cette vision et ces valeurs partagées qu'elle continuerait de promouvoir et elle a appelé ses partisans à faire de même. Nous étions censés ne pas voir que dans cette vision, l'agression et la guerre deviennent des outils de négociation, le déclin économique de l'Amérique est la faute de la Chine, et la Russie est le principal ennemi des États-Unis. Cette vision était captée dans son slogan que les États-Unis sont la « nation indispensable », qui laisse entendre que les autres nations ne le sont pas. Cette vision avait également été exprimée par Hillary Clinton en 2008 lorsqu'elle a dit que les États-Unis pouvaient « rayer l'Iran de la carte » et en 2011 lorsqu'elle a accueilli la nouvelle de l'assassinat du leader libyen Mouammar Kadhafi en disant : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort. »

Mais maintenant, quatre ans plus tard, l'ancien président Obama revient à la charge avec le même message :Nous avons besoin de changement pour que de bonnes politiques puissent être adoptées, dit-il. Nous devons faire respecter la Constitution.

En ce qui concerne Donald Trump, les principaux arguments de sa campagne en 2016 étaient que le système américain est brisé ou truqué, que la position des États-Unis dans le monde a été affaiblie et que seulement un président avec une personnalité comme la sienne pouvait remettre l'Amérique dans le droit chemin. Sa stratégie, a-t-il dit, sera de « s'engager » pour conclure des accords. Le soir de la victoire, il a dit : « J'ai passé ma vie dans le monde des affaires et j'ai remarqué trop de projets et de gens au potentiel inexploité partout sur la planète » et « c'est ce que je m'engage à faire pour notre pays ». Il s'est assuré de mentionner que plusieurs généraux l'ont soutenu, ainsi que la National Rifle Association et le maire de New York au moment des attentats du 11 septembre 2001, Rudolph Giuliani, et d'autres.

Et où en est-il maintenant ? Beaucoup de ces généraux et des escrocs de son administration ont maintenant abandonné le navire et rejoint le camp de ceux qui préconisent le recours à l'armée uniquement pour défendre la Constitution. Pendant ce temps, en bout de désespoir, Trump menace de mort et de destruction tout ce qu'il ne peut pas contrôler dans une frénésie incontrôlée, avec un comportement de plus en plus irrationnel.

Seule la lutte de résistance des travailleurs américains pour défendre leur cause en parlant en leur propre nom ouvrira la voie au progrès et contribuera à éliminer les dangers qui pointent à l'horizon.

Le PCC(M-L) saisit l'occasion pour exprimer ses profonds sentiments fraternels à tous ceux qui, aux États-Unis, sont la cible d'attaques racistes, anti-ouvrières et anti-peuple et qui mènent des luttes courageuses et posent des actes de bravoure et de résistance en proclamant haut et fort que l'armée doit se retirer, que la brutalité et l'impunité policières doivent cesser et que la cause de la justice doit être défendue. De même au Canada, les manifestations militantes et d'envergure montrent que les Canadiens ne font qu'un avec le peuple américain et que nous sommes une seule humanité qui mène une seule et même lutte.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 39 - 6 juin 2020

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