Ce qu'ils ont dit

Le général à la retraite James Mattis, ancien secrétaire à la Défense des États-Unis

James Mattis, ancien secrétaire à la Défense sous l'administration Trump, a démissionné en décembre 2018 pour protester contre la politique de Donald Trump en Syrie. Dans une entrevue accordée dans les jours suivants, il a dit à The Atlantic : « Lorsque vous quittez une administration à cause de divergences politiques évidentes, vous devez laisser aux personnes qui sont toujours là autant d'occasions que possible de défendre le pays. Elles ont toujours la responsabilité de protéger cette grande immense expérience qu'est la nôtre. » Il a cependant ajouté : « Il y a une période où je me dois de maintenir mon silence. Ce n'est pas éternel. Ça ne va pas durer éternellement. » Le 4 juin, The Atlantic a publié une déclaration de Mattis dans laquelle il écrit :

« J'ai regardé les événements se dérouler cette semaine, en colère et consterné. Les mots 'Equal Justice Under Law' (tous sont égaux devant la loi) sont gravés sur le fronton de la Cour suprême des États-Unis. C'est précisément ce que les manifestants demandent à juste titre. C'est une demande saine et unificatrice - une exigence que nous devrions tous pouvoir soutenir. Nous ne devons pas nous laisser distraire par un petit nombre de contrevenants. Les manifestations sont définies par des dizaines de milliers de personnes de conscience qui insistent pour que nous respections nos valeurs - nos valeurs en tant que peuple et nos valeurs en tant que nation. »

« Lorsque j'ai rejoint l'armée, il y a une cinquantaine d'années, j'ai prêté serment de soutenir et de défendre la Constitution. Je n'ai jamais rêvé que des soldats qui prêtent le même serment se voient ordonnés en aucune circonstance à violer les droits constitutionnels de leurs concitoyens - encore moins de se prêter à une séance de photos bizarre avec le commandant en chef élu, et des dirigeants militaires à ses côtés.

« Nous devons rejeter toute conception de nos villes comme un « espace de combat » que nos militaires en uniforme sont appelés à « dominer ». Chez nous, nous ne devons utiliser nos forces armées que lorsque cela est très rarement demandé par les gouverneurs des États. Une réponse militarisée, comme nous l'avons vu à Washington, met en place un conflit - un faux conflit - entre les militaires et la société civile. Elle érode le fondement moral qui garantit un lien de confiance entre les hommes et les femmes en uniforme et la société qu'ils ont juré de protéger, et dont ils font eux-mêmes partie. Le maintien de l'ordre public incombe aux États civils et aux dirigeants locaux qui comprennent leurs communautés et doivent leur rendre des comptes.

[...]

« Les instructions données par les départements militaires à nos troupes avant le débarquement de Normandie ont rappelé aux soldats que « le slogan nazi pour nous détruire [...] était 'Diviser pour régner'. Notre réponse américaine est « l'Union fait la force ». Nous devons faire appel à cette unité pour surmonter cette crise - convaincus que nous sommes meilleurs que nos énoncés de politique. »

« Donald Trump est le premier président de ma vie qui n'essaie pas d'unir le peuple américain - ne prétend même pas essayer. Au lieu de cela, il essaie de nous diviser », écrit Mattis. « Nous assistons aux conséquences de trois années de cet effort délibéré. Nous sommes témoins des conséquences de trois années en l'absence d'un leadership mature. Nous pouvons nous unir sans lui, en nous appuyant sur les forces inhérentes à notre société civile. Ce ne sera pas facile, comme les derniers jours l'ont montré, mais nous le devons à nos concitoyens, aux générations passées qui ont versé leur sang pour défendre notre promesse, et à nos enfants. »

[...]

« Nous savons que nous sommes mieux que les abus par l'autorité exécutive dont nous avons été témoins au square Lafayette. Nous devons rejeter et tenir pour responsables ceux en poste qui se moqueraient de notre Constitution.

« C'est seulement en adoptant une nouvelle voie, ce qui veut dire, en réalité, un retour à la voie originelle de nos idéaux fondateurs, que nous pourrons être de nouveau un pays admiré et respecté ici et à l'étranger. »

(The Atlantic)


Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca