Numéro 33 - 30 novembre 2019
Le gouvernement Trudeau donne l'orientation
du 43e parlement
La nécessité d'une nouvelle direction
et d'un contrôle de l'économie en conformité
avec sa nature socialisée
• Le
nouveau cabinet du gouvernement libéral et
la politique de l'absurde
- K.C. Adams -
Le gouvernement de l'Alberta déclare que le vol
des fonds de pension des travailleurs est légal
• Ne
touchez pas à nos pensions!
- Peggy Morton -
• Les
syndicats déclarent que le gouvernement n'a
pas leur consentement ni de mandat
• Une
résistance massive aux attaques du gouvernement
provincial
contre les droits de tous
Pas de port pour la guerre! Faisons du Canada une
zone de paix!
• Des
activistes de la paix s'opposent à la
conférence de guerre de Halifax
• La
Chine est dans la mire de la conférence de
guerre de Halifax
- Tony Seed -
• Les
États-Unis préparent l'OTAN à la confrontation
avec la Russie et la Chine
- M.K. Bhadrakumar -
Hommages rendus à Fidel Castro
• Les
peuples du monde commémorent l'héritage
vivant du camarade Fidel Castro
• Au
coeur de l'unité de l'Amérique latine
- Enrique Ubieta Gomez -
Les récents développements en
Amérique latine et dans les Caraïbes
• Résistance
grandissante à la destruction néolibérale, la
terreur d'État
et aux coups d'État d'inspiration impérialiste
- Margaret Villamizar -
• Lettre
d'Unifor au ministre des Affaires étrangères
condamnant le coup
d'État militaire et à la défense de la
démocratie en Bolivie
• Message
de remerciement pour les contributions
à la campagne Lula Libre
- Parti des travailleurs
du Brésil -
• Le
ministère cubain de la Santé publique annonce le
retour de ses coopérants en Équateur et réitère
sa volonté de
continuer à aider ce pays
- Ministère de la Santé
publique de Cuba -
• Nul
ne pourra effacer l'empreinte aimante que Cuba a
laissée en Bolivie et en Équateur
- Yenia Silva Correa et
German Veloz Placencia -
Actions au Canada
• Des
activistes du mouvement de solidarité discutent
avec l'ambassadrice cubaine à Ottawa
• Debout
avec Haïti! Justice, dignité et réparations,
réclament les manifestants
Calendrier d'événements
• Manifestation
pour la justice sociale en Amérique latine
• Manifestation
en solidarité avec Gaza
• Discussion
avec l'ambassadrice de Cuba au Canada
sur la situation actuelle à Cuba
Le gouvernement Trudeau donne
l'orientation du 43e parlement
L'élite dirigeante parle d'une récession
mondiale comme d'une inévitabilité. Le président
de la Banque mondiale, David Malpass, a récemment
qualifié l'économie mondiale de « fragile »
et « au bord de la récession ». Selon le
Fonds monétaire international, la croissance de
l'économie mondiale sera à son plus bas niveau
depuis la crise économique de 2008. La
nouvelle directrice générale du FMI, Kristalina
Georgieva, a déclaré : « L'économie mondiale
connaît actuellement un ralentissement
synchronisé. Pour 2019, nous prévoyons un
ralentissement de la croissance dans
environ 90 % des pays du globe. »
Les représentants de l'oligarchie financière
s'exposent comme des ennemis des peuples
lorsqu'ils parlent de cette façon. Pour une
personne en position d'autorité, il est criminel
d'accepter un ralentissement économique comme
inévitable. Ils ne voient pas ce qu'ils ne veulent
pas voir, ce qu'ils ne veulent pas changer.
L'économie socialisée de la grande production
industrielle est plus que capable de procurer un
niveau de vie moderne à tous sans crises
récurrentes. L'obstacle à la maîtrise de
l'économie et la résolution de ses problèmes est
la classe sociale qui en a le contrôle et
l'objectif dépassé qu'elle lui donne en
l'obligeant à servir les intérêts privés étroits
de factions concurrentes. Les sociétés, les
monopoles et les cartels en rivalité opposent
entre eux les différentes parties et différents
secteurs de l'économie socialisée et la direction
générale sert leurs intérêts privés. Le résultat
est le chaos, l'anarchie, les crises récurrentes
et la guerre.
L'économie
socialisée moderne est intégrée. Pour bien
fonctionner, toutes ses composantes doivent être
harmonisées entre elles dans un projet
d'édification nationale. La nation, à son tour, ne
considère pas les autres pays du monde comme des
concurrents ou comme des peuples et des régions à
exploiter, mais comme une seule et même humanité
coopérant dans l'intérêt commun et le
développement commun. Cela n'est possible que si
ceux qui contrôlent les parties et des secteurs de
l'économie ont pour objectif de coopérer pour le
bien commun de tous et pour le bien de la Terre
Mère.
Cela signifie que ceux qui contrôlent cette
nouvelle direction de l'économie ont pour le
bien-être et les droits de tous leurs collègues
producteurs le même égard que pour les leurs. Ceux
qui contrôlent se rendent compte que leur
bien-être dépend du bien de l'humanité et de la
Terre Mère. De cette manière, le contrôle de
l'économie et les relations entre ses producteurs
sont conformes au caractère socialisé et
interdépendant de l'économie elle-même.
C'est la détermination des travailleurs à définir
une nouvelle direction et un contrôle de
l'économie conformes à sa nature socialisée qui
ouvre la voie au progrès. Les mesures et
programmes annoncés par le gouvernement Trudeau
répondent aux intérêts privés concurrents de ceux
qui contrôlent actuellement l'économie. Ils
rendront les riches plus riches et les pauvres
plus pauvres et exacerberont les contradictions et
la crise.
- K.C. Adams -
Le gouvernement Trudeau a créé un ministère de
la Prospérité de la classe moyenne et nommé la
députée d'Ottawa-Vanier, Mona Fortier, au poste de
ministre.[1]
Dans une interview accordée à l'émission The
Current de la CBC Radio, la ministre a dit
qu'elle n'avait pas encore reçu sa lettre de
mandat du premier ministre et qu'elle ne pouvait
donc pas parler de ce que son ministère fera.
L'intervieweuse lui a demandé de définir la classe
moyenne et, selon la transcription de l'entrevue
donnée par la CBC, elle a répondu : « Eh
bien, nous savons que nous voulons une économie
très forte pour tous. Et pour avoir une classe
moyenne forte, il faudra continuer à mettre en
place des mesures et à aider ceux qui veulent
rejoindre la classe moyenne à avoir accès à ces
programmes. »
Puis : « Eh bien, je définis la classe
moyenne comme étant ceux qui peuvent se permettre
leur mode de vie. Ils ont une qualité de vie. Et
ils peuvent envoyer leurs enfants jouer au hockey
ou participer à différentes activités.
« C'est avoir un coût de la vie où vous et votre
famille pouvez faire ce que vous voulez. Je pense
donc qu'il est vraiment important que nous
examinions comment nous pouvons rendre notre vie
plus abordable maintenant.
« Et c'est, pour moi, quelque chose pour laquelle
nous allons mettre en place des mesures et faire
de réels efforts, avec mes collègues, pour avoir
une économie forte. »
Le baragouinage de la ministre de la Prospérité
de la classe moyenne s'explique par l'idéologie
intéressée et frauduleuse de l'élite dirigeante et
la non-pertinence de son poste, qui n'est qu'un
artifice pour qu'une femme siège au Cabinet.
Puisque son expérience est surtout dans le domaine
des communications, Fortier pourrait avoir été
choisie pour son habileté à dire des choses et à
détourner l'attention de la réalité des crises
économiques récurrentes et du fait que
l'oligarchie financière a donné au gouvernement
Trudeau le mandat de payer les riches et non pas
d'accroître l'affluence et l'influence des membres
de la classe ouvrière mieux rémunérés qui sont en
fait poussés dans une insécurité de plus en plus
grande.
Les femmes
ne peuvent atteindre la dignité quand elles se
laissent manipuler dans la conviction
aristocratique que déformer les conditions
concrètes peut faire disparaître des problèmes,
tels que la crise économique cyclique imminente ou
la guerre qui bouleversent la vie de tout le
monde. Dire des sottises à propos d'une prétendue
classe moyenne pour perpétuer la perception
d'abondance des travailleurs, qui auraient un
certain contrôle sur leur vie puisqu'ils peuvent
inscrire leurs enfants au hockey, n'aide pas
lorsque l'oligarchie financière attaque ces mêmes
travailleurs avec des demandes de concessions ou
détruit leurs moyens de subsistance, comme cela a
été le cas dans de nombreux secteurs
manufacturiers et maintenant dans l'industrie
forestière en Colombie-Britannique. La capacité de
bien parler ne change pas le fait que les partis
cartels, y compris le Parti libéral de Trudeau et
son gouvernement minoritaire, ne peuvent pas avoir
à coeur les intérêts de la vaste majorité des
travailleurs canadiens puisqu'ils représentent
l'oligarchie financière et obéissent à ses ordres.
Le système des partis cartels a concentré le
pouvoir dans le bureau du premier ministre, qui
agit pour le compte de puissants intérêts privés.
Les Canadiens ont assisté à une démonstration
brutale de la force du cabinet du premier ministre
lorsque Trudeau a limogé deux femmes ministres de
son cabinet précédent, la ministre de la Justice
et la présidente du Conseil du Trésor, car elles
ne voulaient pas garder le silence sur ce qu'elles
considéraient être un arrangement corrompu en
développement avec SNC-Lavalin pour lui éviter des
poursuites pénales.
Le système des partis cartels rabaisse le niveau
de l'activité et du discours politiques.
L'antidote est que les travailleurs et leurs
alliés s'affirment, deviennent des acteurs
politiques de plein droit et s'expriment
politiquement avec leur voix, leur pensée et leur
programme. Être un acteur politique de plein droit
signifie s'unir aux autres pour s'attaquer aux
problèmes économiques, politiques et sociaux tels
qu'ils se présentent dans leur réalité objective
et lutter pour des solutions qui favorisent les
intérêts des travailleurs et du peuple, assument
la responsabilité sociale et contribuent à
l'édification nationale.
Les femmes sont confrontées à des problèmes
particuliers en tant que reproductrices de la vie
et victimes d'abus ; elles doivent défendre
leur dignité en tant que femmes en étant
politiques et informées. Elles doivent se joindre
à d'autres dans une lutte organisée pour affirmer
notre droit à tous d'exercer un contrôle sur les
décisions qui nous affectent. La lutte pour
affirmer ce droit en pratique apporte
l'affirmation, le pouvoir et la dignité.
Être un acteur politique à part entière sur les
questions qui touchent votre vie fait avancer le
facteur humain/conscience sociale dans la bataille
pour le renouveau démocratique. Être un acteur
politique à part entière façonne positivement la
personnalité démocratique de tous ceux qui sont
activement engagés dans cette lutte.
À titre d'information : la classe ouvrière
canadienne
La classe ouvrière canadienne est de loin la
classe sociale la plus nombreuse. Elle existe dans
une relation sociale dialectique avec l'oligarchie
financière. La classe ouvrière vend sa capacité de
travail à l'oligarchie financière. Par ce fait,
les oligarques prennent le contrôle de la valeur
d'usage de la capacité de travail et prennent
aussi le contrôle de ce que les travailleurs
produisent. L'oligarchie financière représente une
infime minorité de la population qui s'est
constituée en une classe sociale supranationale
sans attachement particulier au Canada, si ce
n'est comme exploiteuse de ses ressources
naturelles, de ses moyens de production et de sa
classe ouvrière.
Dans le cadre de cette relation sociale
oppressive, les travailleurs doivent s'organiser
pour se défendre et pour défendre leurs droits et
leur bien-être. Cela signifie qu'ils doivent
s'organiser pour se donner un pouvoir par une
activité politique indépendante qui vise le
renouveau démocratique et pour développer et
diffuser leur conscience sociale avancée et leurs
institutions indépendantes, de sorte que la classe
ouvrière devienne une force sociale invincible
tant dans la défense de ses droits que dans la
construction du nouveau.
La lutte de classe dans ce rapport social avec
l'oligarchie financière comprend une mobilisation
politique de masse des travailleurs et de leurs
alliés pour le renouveau démocratique et une
nouvelle direction pour l'économie pour que l'État
arrête de payer les riches et augmente les
investissements dans les programmes sociaux et les
services publics et pour faire du Canada une zone
de paix avec un gouvernement antiguerre.
En construisant le nouveau, la classe ouvrière a
la responsabilité sociale historique de vaincre sa
relation sociale oppressive avec l'oligarchie
financière et de lui nier son rôle de classe
sociale dominante qui gagne sa vie en achetant la
capacité de travail de la classe ouvrière.
En se libérant de la relation sociale oppressive
avec l'oligarchie financière, la classe ouvrière
se renouvelle avec une personnalité démocratique
distincte, en tant que classe sociale contrôlant
l'économie et se dotant d'une politique
d'édification nationale. La nouvelle classe qui
contrôle sa capacité de travail et ce qu'elle
produit a la responsabilité sociale de faire
progresser la société vers l'émancipation complète
de la classe ouvrière et l'élimination de la
société de classes non seulement au Canada, mais
dans le monde entier en unité avec toute
l'humanité.
Le rapport social entre la classe ouvrière et
l'oligarchie financière
La classe sociale est définie en fonction de
comment un groupe de personnes gagne sa vie dans
un rapport avec d'autres durant une période
historique donnée et dans un mode de production
donné. Durant la période romaine classique de
l'esclavage, il y avait les maîtres et les
esclaves et dans le mode de production médiéval,
le rapport social entre les paysans et les
seigneurs. Les classes sociales naissent et
disparaissent avec le développement des forces
productives et les transformations
révolutionnaires du mode de production.
Le terme « classe moyenne » est apparu à
l'époque médiévale ou féodale, lorsque, comme
produit du développement des forces productives,
une classe sociale est apparue qui a acquis la
capacité d'acheter la capacité de travail des
autres en dehors des stricts rapports de
production et des lois de l'époque médiévale.
Les progrès des méthodes de production dans
l'agriculture et la fabrication ont remis en cause
la petite production du mode féodal et ses
rapports sociaux. Ces développements ont libéré de
nombreux paysans et compagnons des rapports de
production traditionnels. Pour survivre, ceux qui
se sont retrouvés sans terre ou sans corporation
ont commencé à vendre leur capacité de travailler
quotidiennement ou régulièrement à ceux qui
avaient acquis les moyens matériels et financiers
de l'acheter. Ainsi a commencé la longue relation
sociale entre une petite classe sociale constituée
de ceux qui achètent la capacité de travail des
autres et le grand nombre de ceux qui vendent leur
capacité de travail pour gagner leur vie.
À l'époque
médiévale, l'aristocratie féodale était
généralement désignée par le terme classe
supérieure, tandis que les masses essentiellement
pauvres, notamment les paysans, les compagnons et
les ouvriers de métier et d'autres, étaient
généralement appelées classes inférieures.
Le terme classe moyenne s'est associé à ceux qui
avaient acquis les moyens d'acheter la capacité de
travailler en dehors des règles et des lois du
régime médiéval, et souvent en opposition à eux.
Les membres de la classe moyenne émergente n'étant
ni de nobles aristocrates ni des paysans de classe
inférieure, ils ont acquis le nom de classe
moyenne au sens courant du terme.
Une caractéristique importante de cette nouvelle
classe moyenne sociale était qu'elle n'existait
que dans un rapport avec une nouvelle classe
sociale émergente qui n'avait ni terre ni position
héréditaire, qui n'avait que sa capacité de
travail. Cette classe sociale était « libre »
de vendre à la classe moyenne sa capacité de
travailler à l'heure, à la journée, ou à terme
parce qu'elle était « affranchie » de la
terre et de toute autre possession matérielle
productive en dehors des limites féodales.
Les nouveaux rapports de production entre ceux
qui achetaient la capacité de travail des autres
et ceux qui vendaient leur capacité de travail se
sont développés principalement dans des zones
urbaines protégées ou dans des villes marchandes
devenues des centres d'opposition au contrôle
féodal. Les villes étaient connues en Europe dans
plusieurs langues sous le nom de « bourg » et
les membres de la classe moyenne qui dominaient
les « bourgs » sont devenus les «
bourgeois ».
Avec l'invention de la machine à vapeur et son
application à la production, la grande production
industrielle a rapidement supplanté la petite
production féodale et a vite fait de la classe
ouvrière, principalement issue de la paysannerie
ruinée, la classe sociale la plus nombreuse. Après
le renversement politique de l'élite dirigeante
féodale, la bourgeoisie ou « classe moyenne »
a pris le contrôle de l'État et de la société et
est devenue la classe dirigeante. La classe
supérieure constituée de l'aristocratie foncière a
depuis été intégrée ou bien à la nouvelle élite
dirigeante, ou bien à la classe ouvrière. Les
rapports de production se sont simplifiés en deux
grandes classes : ceux qui vendent leur
capacité de travail, la classe ouvrière, et ceux
qui achètent la capacité de travail de la classe
ouvrière, la bourgeoisie, qui ne pouvait plus être
considérée comme une classe moyenne.
La période naissante des rapports de production
entre la classe ouvrière et la bourgeoisie a vite
cédé la place à l'impérialisme. La richesse
sociale s'est concentrée entre les mains d'un
nombre de plus en plus restreint de personnes et
les secteurs financier et industriel ont fusionné
et se sont répandus au monde entier, transformant
la bourgeoisie en une puissante minorité de
dirigeants appelée oligarchie financière. La
classe ouvrière est devenue instruite et a acquis
l'expérience de la lutte de classe en s'engageant
dans ses propres projets d'édification nationale
en Union soviétique et ailleurs et par
d'innombrables batailles pour défendre ses
intérêts et ses droits à l'intérieur du système
impérialiste d'États. La classe ouvrière est sur
le point de mettre fin à sa relation sociale
oppressive avec l'oligarchie financière par la
révolution.
Aucune classe moyenne n'existe entre les deux
principales classes sociales sous l'impérialisme.
Un petit groupe de personnes sans stabilité a un
pied dans chaque classe sociale. D'autres
personnes extrêmement vulnérables qui ne peuvent
plus travailler pour diverses raisons peuvent
subir ce qu'on appelle une mort civile sans autre
moyen de gagner leur vie que par le biais
d'organismes de bienfaisance, de programmes
sociaux ou par d'autres moyens.
Les conditions objectives existent pour résoudre
le rapport social dialectique entre la classe
ouvrière et l'oligarchie financière et faire
progresser la société vers l'émancipation de la
classe ouvrière et l'élimination des classes
sociales. Cette révolution sociale ne peut être
accomplie que par les efforts de la classe
ouvrière elle-même en préparant les conditions
subjectives de la révolution et en résolvant ainsi
le rapport social dialectique avec l'oligarchie
financière.
Note
1. Selon des informations
sur le site Web du gouvernement du Canada, la
ministre de la Prospérité de la classe moyenne,
Mona Fortier, a été élue pour la première fois à
la Chambre des communes lors d'une élection
partielle en 2017. Avant de se lancer en
politique, elle a siégé sur plusieurs conseils
d'administration d'organismes à but non lucratif
et a été directrice des communications pour un
collège francophone à Ottawa jusqu'en 2015,
année où elle a créé et géré sa propre entreprise
de conseil en communications. Elle était
coprésidente de la plateforme de
campagne 2019 du Parti libéral.
Le gouvernement de l'Alberta
déclare que le vol des fonds
de pension des travailleurs est légal
- Peggy Morton -
Rassemblement appelé par les infirmières devant
l'Assemblée législative de l'Alberta le
20 novembre 2019, lors de l'adoption du projet de
loi 22, pour dire non aux réductions de salaire et
« Ne touchez pas à nos pensions ! »
Le gouvernement albertain de Jason Kenney a fait
adopter à toute vapeur le projet de loi 22, Loi
de 2019 sur la réforme des agences, des
conseils et des commissions et des entreprises
publiques, une loi omnibus de 174 pages
à l'Assemblée législative. Le projet de loi a été
présenté le 18 novembre et le Parti conservateur
uni (PCU) a imposé « l'attribution de temps »
après seulement quatre heures de débat. Le projet
de loi a reçu la sanction royale le 22
novembre. La Loi 22 a modifié ou
supprimé 31 lois différentes. Elle a aboli le
Bureau de la commission électorale, qui a imposé
des amendes de plus de 200 000 dollars
pour violation de la loi électorale liée à la
course à la direction du PCU et elle a limogé le
commissaire qui mène toujours des enquêtes. La
Loi 22 a également « légalisé » le fait
que le gouvernement de l'Alberta exproprie en
définitive le fonds de pension des enseignants de
l'Alberta et le confie à l'Alberta Investment
Management Corporation (AIMCo), le gestionnaire de
fonds appartenant au gouvernement provincial.
La loi supprime
également la possibilité pour les plus importants
régimes de retraite du secteur public de
l'Alberta, le Régime de retraite des autorités
locales et le Régime de retraite de la fonction
publique, de choisir leur gestionnaire de fonds.
Les deux sont actuellement gérés par AIMCo, mais
avaient la possibilité de se retirer et de choisir
un autre gestionnaire de fonds. La loi a également
retiré un des représentants du Syndicat des
employés provinciaux de l'Alberta (AUPE) du
conseil de retraite et l'a remplacé par un
représentant de la direction. La Loi 22
accorde également au gouvernement un droit de veto
sur les nominations par les syndicats de membres
au conseil du régime de retraite des employés de
l'État, sous prétexte que ces personnes nommées
doivent être « compétentes ».
S'exprimant devant l'Assemblée législative, le
ministre des Finances a clairement indiqué que ces
gestes du gouvernement de l'Alberta ne visent
absolument pas à garantir une retraite en sécurité
aux travailleurs et aux professionnels du secteur
public. Il a dit de façon explicite qu'ils visent
à profiter au gouvernement et a même qualifié les
fonds de pension des travailleurs de « fonds
publics ». Autrement dit, il ne reconnaît pas
que ces fonds n'appartiennent pas au parti cartel
au pouvoir.
Ces décisions ont été imposées à l'ensemble du
secteur public et aux 400 000 membres
des régimes de retraite sans aucune consultation
avec les syndicats et sans leur consentement, et
elles ont été adoptées à une vitesse fulgurante.
Le président de l'Association des enseignants de
l'Alberta (ATA), Jason Shilling, a appelé le
gouvernement à « nous montrer les chiffres et à
nous convaincre que c'est dans notre intérêt, au
lieu de saisir unilatéralement les actifs de nos
pensions ». Le gouvernement n'a pas répondu.
Shilling a également demandé à la vérificateur
général de présenter un rapport avant que le
gouvernement aille de l'avant avec la Loi 22,
mais il n'a pas répondu lui non plus. Au lieu de
cela, le gouvernement continue d'agir pour
détruire tout équilibre dans les relations
sociales entre les travailleurs et les employeurs.
Il refuse de reconnaître le droit des travailleurs
et des professionnels de contrôler les décisions
relatives à la gestion des régimes de retraite.
L'arrogance,
l'orgueil démesuré et le narcissisme de Kenney et
de son gouvernement sont tels qu'ils semblent
convaincus que rien ne peut les arrêter. Ils
poursuivent leurs tactiques de choc et stupeur
fondées sur cette vision des choses selon laquelle
ils ont tiré de leur victoire aux élections le
mandat de faire tout ce qu'ils veulent et que
c'est même ce que les électeurs désirent. Le chef
du PCU, Jason Kenney, n'était même pas présent à
la législature pour défendre le projet de
loi 22. Il s'est plutôt rendu au Texas pour
courtiser les investisseurs en disant que c'est en
réalité son devoir le plus important.
Les efforts de Kenney pour faire taire toute
opposition à ses attaques ont essuyé un échec
lamentable. Les enseignants qui gèrent leur propre
fonds de régime de retraite depuis 80 ans ont
répondu par un Non catégorique ! Pas sans
notre consentement ! Plus
de 30 000 enseignants ont envoyé un
courriel à leurs députés ou au premier ministre
pour leur faire part de leur opposition à cet acte
scandaleux qui consiste à prendre le contrôle de
leur régime de retraite. Ils ont rempli les
tribunes de la législature chaque soir.
Près de 1 000 infirmières de toute la
province et des travailleurs d'autres syndicats se
sont rassemblés devant la législature pour dire Non !
aux baisses des salaires et Ne touchez pas
à nos pensions ! Des travailleurs
actifs et à la retraite ont envoyé des milliers de
courriels dans lesquels ils demandent au
gouvernement de mettre un terme à son abus de
pouvoir arrogant. Les travailleurs de l'éducation
se sont également mobilisés pour exprimer leur
opposition et d'autres actions sont également
prévues au cours des prochaines semaines. Des
travailleurs du secteur public ont également
rejoint les grévistes du CN sur les lignes de
piquetage.
Des travailleurs du secteur public se joignent à
ligne de piquetage des travailleurs
du CN à Edmonton, le 23 novembre 2019.
Le gouvernement du PCU continue de prétendre que
rien n'a vraiment changé et que les conseils
d'administration des régimes de retraite
respectifs, composés de représentants des
syndicats et des employeurs, continueront de
définir les orientations. C'est une duperie pure
et simple, car l'option de choisir un autre
gestionnaire du régime de retraite a été
supprimée. Sans le pouvoir de se retirer du
contrôle d'AIMCo, les travailleurs n'ont aucun
recours s'ils ne sont pas d'accord avec la gestion
des fonds de pension
C'est également trompeur de penser que le
gouvernement n'a aucun contrôle sur AIMCo. La loi
intitulée Alberta Investment Management
Corporation Act (article 19) stipule
que « le Conseil du Trésor peut émettre des
directives qui doivent être suivies par [l'AIMCo],
le conseil d'administration ou les deux ».
Cela donne, par exemple, le pouvoir au
gouvernement d'obliger les régimes de retraite à
accroître leur part déjà importante de leurs
investissements dans les sociétés pétrolières et
gazières basées en Alberta.
Les mesures prises par le gouvernement pour
prendre le contrôle des fonds de pension sans le
consentement des travailleurs auxquels ces fonds
appartiennent sont une forme de vol. Les
travailleurs exigent de savoir ce que fait le
gouvernement. Il est clair que Jason Kenney est en
train de prendre le contrôle de vastes sommes de
capitaux et a envie de beaucoup plus. Il a
transféré environ 30 milliards de dollars
d'investissements sous le contrôle d'AIMCo. Kenney
a également repris l'appel lancé par Harper pour
que l'Alberta se retire du Régime de pensions du
Canada (RPC) et instaure un régime de retraite
pour l'Alberta.
Ce n'est pas un hasard que, pendant que cette loi
était adoptée d'une manière encore jamais vue à la
législature albertaine, Kenney était au Texas pour
représenter les oligarques de l'énergie et faire
en leur nom toutes sortes de promesses aux
investisseurs potentiels. Kenney montre au nom de
qui il gouverne et au nom de qui il est prêt à
fouler au pied les droits des employés du secteur
public qui travaillent dur. Le recours au diktat
pour contrôler davantage la gestion de ces fonds
est un abus de pouvoir qui ne doit pas passer.
Les régimes de retraite à prestations déterminées
qui garantissent un niveau de vie honorable
jusqu'à la mort sont un élément nécessaire de la
vie moderne. La sécurité à la retraite est un
droit inviolable qui appartient à tous les membres
de la société. La loi 22 doit être
abrogée !
Les syndicats de l'Alberta demandent d'une
voix unanime au gouvernement de cesser et de
renoncer à ses actions arbitraires et à ses abus
de pouvoir par lesquels il s'empare du contrôle
de régimes de retraite. Ils ont émis la
déclaration commune suivante.
En réponse à cette
saisie flagrante d'argent et de contrôle, les
représentants de plus de 300 000 travailleurs
albertains ont un message en trois parties pour le
premier ministre et son gouvernement.
Tout d'abord, ce n'est pas votre argent. Il
appartient aux Albertains qui l'ont mis de côté
mois après mois. Comment un parti qui se vante
d'être le défenseur des droits individuels et des
droits de propriété peut-il penser que c'est
acceptable qu'un gouvernement prenne en pratique
le contrôle de l'épargne des gens ?
Deuxièmement, vous n'avez pas la permission. Vous
n'avez jamais parlé de changements radicaux dans
le système de retraite de l'Alberta lors de la
dernière élection. Vous n'avez donc aucun mandat
de le faire.
Troisièmement, vous n'avez pas la confiance des
personnes à qui cet argent appartient
véritablement. Les travailleurs albertains n'ont
pas demandé au PCU de s'immiscer dans
l'administration de leurs régimes de retraite, et
ils ne croient pas non plus qu'il les gérera de
manière équitable ou responsable.
En fait, nous sommes inquiets que ce que vous
essayez de faire soit d'utiliser l'argent des
autres pour créer une énorme caisse occulte
destinée à financer un ordre du jour qui n'a pas
encore été révélé publiquement et que la plupart
des gens ne voudraient pas appuyer par leurs
économies.
Pour ces raisons, au nom de tous les travailleurs
albertains, nous demandons que vous ne touchiez
pas à nos économies pour la retraite. Vous pouvez
le faire en abrogeant la loi 22 et en
abandonnant votre plan irresponsable et imprudent
de retirer l'Alberta du RPC.
Si vous ne le faites pas, nous veillerons à ce
que tous nos membres sachent qui s'est emparé de
leur épargne-retraite et met en péril la sécurité
de leur retraite. Nous ferons en sorte que la
loi 22 devienne un boulet à votre pied à
partir de maintenant jusqu'aux prochaines
élections.
Gil McGowan, président, Fédération du travail
de l'Alberta (AFL)
Guy Smith, président, Syndicat des employés
provinciaux de l'Alberta (AUPE)
Heather Smith, présidente, Syndicat des
infirmières unies de l'Alberta (UNA)
Mike Parker, président, Association des sciences
de la santé de l'Alberta (HSAA)
Rory Gill, président, Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP-Alberta)
Jason Schilling, président, Association des
enseignants de l'Alberta (ATA)
Rassemblement des étudiants devant le Parlement
albertain, le 18 novembre 2019, contre
les coupures dans les investissements en éducation
Les travailleurs de
l'Alberta et leurs alliés ont participé en grand
nombre au cours de la semaine du 18 au 23
novembre à des rassemblements et des
manifestations organisés presque tous les jours.
Le lundi 18 novembre, environ 300
étudiants de l'Université de l'Alberta et
environ 200 étudiants de l'Université MacEwan
se sont rendus devant la législature et ont uni
leurs forces pour protester contre les coupures
brutales du gouvernement du PCU dans
l'enseignement postsecondaire. De nombreux
étudiants portaient des pancartes sur lesquelles
on pouvait lire : « Je ne me tais pas parce
que ». Les coupures, qui affecteront
sérieusement les conditions d'apprentissage des
étudiants et les conditions de travail des chargés
de cours, comprennent la réduction du financement
de base déjà insuffisant, des augmentations
annuelles de 7 % des frais de scolarité,
des augmentations du taux des prêts étudiants et
les menaces d'un modèle de financement « basé
selon le rendement » qui sera sans doute basé
sur la manière dont les universités répondent aux
besoins des monopoles.
Le mercredi 20 novembre, le Syndicat des
infirmières unies de l'Alberta, qui
représente 30 000 infirmières et infirmiers,
a organisé une manifestation
d'environ 1 000 infirmières qui se sont
rassemblées devant la législature pour affirmer
leurs droits collectifs et le droit de tous aux
soins de santé. Les deux enjeux spécifiques qui
ont été soulevés sont le droit à la négociation
collective sans ingérence du gouvernement et le
droit des travailleurs du secteur public de
contrôler leurs propres régimes de retraite, qui
seront bientôt administrés par le gouvernement du
PCU plutôt que par les travailleurs eux-mêmes. En
février 1988, les infirmières de l'Alberta
ont mené une grève héroïque de 19 jours et
ont défié les ordonnances de cesser et de renoncer
à leur grève, les accusations criminelles, les
congédiements et les menaces de saisie de leurs
avoirs par le gouvernement, et ont finalement
obtenu une convention collective améliorée.
Manifestation des infirmières au Parlement
albertain le 20 novembre 2019
Le jeudi 21 novembre, environ 1000 personnes
se sont rassemblées à l'Université de Calgary pour
protester contre les réductions de financement
imposées par le gouvernement du PCU et la fin du
gel des frais de scolarité décrété par le
gouvernement précédent. Le piquet organisé par le
Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta
(AUPE) a eu lieu à midi sur la grande aire
principale du campus. Le rassemblement a suivi
l'annonce de lundi de la suppression de 250
emplois à l'Université de Calgary, une décision
prise à la suite de la réduction des subventions
accordées par la province au programme d'entretien
des infrastructures de l'université. Les coupes
budgétaires s'élèvent à plus de 54 millions
de dollars. Guy Smith, président de l'AUPE, a
dit : « Lorsque vous essayez de reconstruire
une économie, la meilleure façon de le faire est
de disposer d'une main-d'oeuvre instruite et bien
qualifiée. Si vous empêchez les Albertains de
s'instruire, cela nuira encore plus à
l'économie. »
Rassemblement à l'Université de Calgary le 21
novembre 2019
Le vendredi 22 novembre, le
SCFP-Alberta, qui représente 36 000
travailleurs albertains, a rassemblé une centaine
de membres du personnel non enseignant et leurs
alliés devant l'immeuble du Conseil scolaire
public d'Edmonton (EPSB) situé au centre-ville
d'Edmonton pour protester contre les coupes du PCU
dans l'enseignement primaire et secondaire. Après
avoir promis de maintenir le financement actuel,
le gouvernement du PCU a annoncé dans son
budget 2019 qu'il réduira le financement
d'environ 275 millions $, sans financement
additionnel pour répondre à la croissance de
l'inscription.
« Nous allons faire face à des classes plus
grandes, les enfants recevront moins de soutient
», a déclaré Rory Gill, président du Syndicat
canadien de la fonction publique de l'Alberta. «
Cela aura un impact dévastateur sur les enfants
d'Edmonton. »
Un fait marquant des quatre rassemblements a été
qu'à chacun d'entre eux de nombreuses personnes se
sont avancées pour parler en leur propre nom. Par
exemple, lors du rassemblement au EPSB, des
travailleurs de soutien, des parents, des
étudiants, des aides-enseignants, des enseignants
et des dirigeants syndicaux ont pris la parole. À
tous les rassemblements, on a souligné que les
décisions du PCU en matière d'éducation et de
soins de santé étaient prises arbitrairement sans
aucune consultation sérieuse auprès des
travailleurs. Cela montre une fois de plus que le
véritable problème auquel sont aux prises les
Canadiens est la nécessité du renouveau
démocratique afin que les résidents puissent
devenir des décideurs sur toutes les questions qui
touchent leur vie et s'assurer un avenir pour eux
et pour la prochaine génération. C'est un problème
qui se pose aujourd'hui et non demain.
Pas de port pour la guerre!
Faisons du Canada une zone de paix!
Pas de port pour la guerre a organisé un
rassemblement animé à Halifax le 23 novembre
au parc Peace and Freedom, devant l'hôtel Westin,
site de la conférence de guerre annuelle du Forum
de Halifax sur la sécurité internationale (FHSI).
C'est la onzième année que les activistes de la
paix de Halifax affirment haut et fort qu'ils ne
veulent pas que leur ville accueille cette
conférence de guerre.
Un représentant de
Pas de port pour la guerre a rappelé la ferme
opposition des gens de Halifax à la conférence de
guerre dès ses débuts. Il a souligné qu'il était «
important de s'opposer à cette conférence de
guerre pour plusieurs raisons ». « D'abord,
a-t-il poursuivi, depuis ses débuts avec Peter
MacKay qui était le ministre de la Défense du
Canada, cette soi-disant conférence de 'Halifax'
est basée à Washington et sert à appuyer la
politique agressive et belliciste des
impérialistes américains, bien que financée par
les contribuables canadiens. Aussi, elle fait
partie des efforts pour intégrer le Canada à
l'empire américain et à sa machine de guerre, et
Halifax y a toujours joué un rôle central.
« Pendant la Première Guerre mondiale,
Shearwater a été établi en tant que base
opérationnelle avancée de l'armée américaine.
Aujourd'hui, Halifax accueille des flottes de
l'OTAN et des navires de guerre alliés en route
vers des guerres d'agression et des exercices
militaires. Récemment, l'exercice Cutlass Fury,
le plus important des dernières années, a été un
exemple d'exercices militaires liés à Halifax dans
l'intérêt de l'agression impérialiste américaine
partout dans le monde. Et il y a un grand nombre
de tels exercices et de guerres menés partout dans
le monde et liés à Halifax. C'est pourquoi nous
exigeons que Halifax ne serve pas de port de
guerre et que le Canada cesse d'être un facteur
dans de futures guerres.
« Dans ce contexte, la conférence de guerre, le
soi-disant Forum sur la sécurité internationale,
devient une session pour formuler des stratégies,
où des leaders dans le domaine se réunissent pour
discuter de sujets d'intérêt pour l'empire et
déterminer les voies possibles à suivre. Par
exemple, la Bolivie vient de vivre un coup d'État.
Comment régler le compte de pays qui sont une
épine dans le pied de l'empire depuis de
nombreuses années a été un sujet de discussion
lors de conférences précédentes. Il en va de même
pour la mer de Chine méridionale, le Venezuela, la
Libye, la Syrie, l'Iran, l'Afghanistan, etc.
« Pas de port pour la guerre salue votre présence
aujourd'hui - allons de l'avant, unissons-nous
dans l'action avec les autres et bâtissons le
mouvement antiguerre. »
Il y a également eu des actions contre le FHSI en
Ontario.
Le 23 novembre, à Toronto, il y a eu un
piquetage devant le quartier général de
l'Association canadienne de l'OTAN, une
organisation dont l'objectif est d'imposer l'ordre
du jour belliciste de l'OTAN au parlement et au
grand public. L'événement était organisé par le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et
Voix canadienne des femmes pour la paix et avait
lieu en même temps que le rassemblement annuel de
Pas de port pour la guerre contre le FHSI et la
participation du Canada à ce forum.
Le piquetage de Toronto a suscité l'intérêt de
nombreuses personnes qui se sont arrêtées pour
exprimer leur appui à l'action et pour s'informer
davantage au sujet du FHSI parrainé par les
États-Unis et l'OTAN et de la participation du
Canada.
Philip Fernandez,
parlant au nom du PCC(M-L), a dit que le FHSI est
un instrument de guerre et d'agression au service
de l'OTAN et de l'impérialisme américain qui,
cette année, met l'accent sur l'endiguement de la
Chine et que l'année prochaine les États-Unis,
l'OTAN, le Canada et d'autres pays veulent mettre
sur pied une stratégie agressive pour provoquer la
Chine sous prétexte de défendre la soi-disant
liberté et la démocratie. Il a dit que les
Canadiens veulent des relations pacifiques avec
toutes les nations et tous les peuples et qu'ils
s'opposeront à ces projets bellicistes.
Le piquetage a reçu un message chaleureux de
salutations de Pas de port pour la guerre, lu par
Tony Seed, un des fondateurs de l'organisation.
À la fin du piquetage, les participants ont
exprimé leur détermination à intensifier leur
travail dans la nouvelle année pour s'opposer à
l'OTAN, aux impérialistes anglo-américains et
autres fauteurs de guerre, en opposition à
l'ingérence du Canada dans les affaires des autres
pays dans le but d'inciter à des changements de
régime et pour organiser pour faire du Canada une
zone de paix.
Aussi, le 23 novembre, la Coalition pour la
paix de Windsor a souligné la tenue de la
conférence de guerre de Halifax lors de son
piquetage hebdomadaire avec des pancartes exigeant
que l'OTAN soit démantelée.
Windsor, 23 novembre 2019
- Tony Seed -
Le 22 novembre, le premier jour du 11e
Forum de Halifax sur la sécurité internationale
(FHSI), « une nouvelle initiative ayant cours à
longueur d'année » a été annoncée par le
président de FHSI, Peter Van Praagh, par voie de
communiqué de presse.
L'annonce du FHSI avait été précédée deux jours
avant par une déclaration du secrétaire d'État des
États-Unis Mike Pompeo à Bruxelles, au lendemain
d'une réunion des ministres des Affaires
étrangères de l'OTAN sur l'expansion des
opérations de l'OTAN en Asie. Pompeo a dit :
« Notre alliance doit tenir compte de la menace à
long terme, actuelle et potentielle, posée par le
Parti communiste de la Chine. » Les pays de
l'OTAN ne peuvent ignorer les « différences
fondamentales de croyances » entre eux et le
parti au pouvoir à Beijing, a dit Pompeo.
Dans son communiqué de presse, Van Praagh
déclare : « Ce n'est plus un secret pour
personne que la Chine de Xi Jinping met tout en
oeuvre pour faire du monde un endroit sûr pour
l'autoritarisme. Il faut dès maintenant une
stratégie globale sur la Chine pour les
États-Unis, le Canada et leurs alliés - une
stratégie qui fait du monde un endroit sûr pour la
démocratie.
« Au cours des douze prochains mois, Halifax va
consulter des experts et des leaders d'opinion
pour avoir leur appréciation de ce que nous devons
faire face à cette menace croissante à notre
liberté. »
La stratégie du FHSI sur la Chine sera annoncée
lors du Forum de Halifax sur la sécurité
internationale de 2020, qui aura lieu
seulement deux semaines après la tenue des
élections présidentielles aux États-Unis. Ainsi,
le FHSI, qui est basé aux États-Unis, s'est
accordé le droit d'élaborer une stratégie pour le
Canada et les « alliés ».
La rivalité avec la Chine et la sécurité est
présentée comme un conflit militaire que le bloc
de l'OTAN veut intensifier, au moyen entre autres
de sanctions, qui sont une guerre sous d'autres
formes, une situation tout à fait inacceptable.
Tout conflit politique et idéologique doit être
réglé de façon pacifique.
Le thème principal du FHSI cette année était la
promotion des soi-disant droits humains et de la
sécurité cybernétique pour mieux cacher la
doctrine de la loi du plus fort de l'OTAN et
l'effort de domination mondiale de l'empire
américain. En ce sens, la Chine avait déjà été
ciblée, comme en a témoigné la session du 24
novembre dont le thème était « Huawei or Our
Way » (notre façon ou la façon d'Huawei).
Cependant, il existe des contradictions au sein du
bloc de l'OTAN. L'Allemagne, par exemple,
n'accepte pas de se ranger du côté du «
nous » et d'un embargo sur les technologies
Huawei.
Les participants au FHSI censés
représenter l'Asie pacifique
Voici la liste des participants au FHSI venus
d'Asie, dont la participation à la conférence de
guerre était entièrement payée par les
contribuables canadiens. En haut de la liste, il y
a le Commandement indopacifique des États-Unis.
Cette liste ne comprend pas les divers groupes de
réflexion sur les questions asiatiques qui se
retrouvent dans une catégorie américaine à part.
L'armée américaine
Philip Davidson, commandant, Commandement
indopacifique des États-Unis
Richard Berry, assistant spécial, Commandement
indopacifique des États-Unis.
Le Commandement indopacifique des États-Unis est
basé en Hawaï. C'est un commandement de combat
unifié des forces armées des États-Unis
responsable de la région comprenant l'Inde, l'Asie
et le Pacifique. Ce commandement a été fondé à une
époque où les États-Unis avaient une marine d'« un
seul océan » - la conquête d'Hawaï et les
Philippines et l'agression continue contre la
Chine, dont la révolte des Boxeurs - et il est le
commandement unifié le plus ancien et le plus
important. Portant anciennement le nom de
Commandement pacifique des États-Unis (USPACOM),
et rebaptisé le 30 mai 2018, il mène des
opérations militaires dans une région qui comprend
plus de 100 millions de milles carrés
(260 000 000 km2), ou, en
gros, 52 % de la surface de la terre,
couvrant une surface qui part des eaux de la côte
ouest des États-Unis et du Canada et allant
jusqu'à la côte ouest de l'Inde, ainsi que de
l'Arctique à l'Antarctique.
Le commandant se rapporte au président des
États-Unis par le biais du secrétaire à la Défense
et est appuyé par le volet services et les
commandements unifiés subordonnés, y compris par
l'Armée du Pacifique des États-Unis, US Forces
Japon, US Forces Corée, le Commandement des
opérations spéciales Corée et le Commandement des
opérations spéciales Pacifique.
Japon
Yukinari Hirose, président de l'Institut national
de la Défense du Japon
Hideo Suzuki, professeur, relations
internationales, Académie de défense nationale du
Japon, directeur et chercheur distingué du Forum
japonais sur les relations internationales
Masashi Nishihara, président, Institut de
recherche sur la paix et la sécurité, Japon
Yoichi Kato, chargé de recherche principal,
Initiative de l'Asie pacifique, Japon
Hideshi Tokuchi, professeur invité, Institut
national des hautes études politiques, Japon
Tsuneo Watanabe, chercheur principal, Département
de la paix et de la sécurité internationales,
Fondation pour la paix Sasakawa
Noboru Yamaguchi, consultant, Fondation pour la
paix Sasakawa
Corée
Byung Kee Kim, membre de l'Assemblée nationale,
le Daehanminguk Gukhoe, République de Corée
Seung-Joo Baek, membre de l'Assemblée nationale,
le Daehanminguk Gukhoe, République de Corée
Jaeho Hwang, directeur, Centre de la coopération
pour la sécurité mondiale, professeur, division
des Études internationales, Université de Hankuk
des Études étrangères, République de Corée
Chine
Szu-chien Hsu, directeur du conseil
d'administration, Institut de la recherche sur la
défense nationale et la sécurité, Taiwan
Yeh-chung Lu, professeur adjoint, Département de
la diplomatie, Université nationale de Cheng-chi,
vice-président, Fondation de Taiwan pour la
démocratie
J. Michael Cole, chercheur principal, Institut
sur la politique de la Chine, Université de
Nottingham, Taiwan
Hong Kong
Emily Lau, ancienne présidente, Parti
démocratique, présidente, Comité des affaires
étrangères, Parti démocratique
King-wa Fu, professeur adjoint, Centre d'études
journalistiques et médiatiques, Université de Hong
Kong
Figo Chan, assistant responsable, Front des
droits humains civils, Hong Kong, directeur des
ventes d'ESTEC Corp. Inc. depuis août 2011
Himalaya
Dolkun Isa, président, World Uyghur Congress,
Chine
Lobsang Sangay, président, Administration
tibétaine centrale, Tibet
Indonésie
Teuku Faizasyah, conseiller du ministre
indonésien des Affaires étrangères pour les
affaires politiques, juridiques et de sécurité,
ministre des Affaires étrangères
Singapore
Keng Yong Ong, président exécutif adjoint,
l'École S. Rajaratnam d'études internationales,
Université technologique de Nanyang
Philippines
Richard Javad Heydarian, chercheur associé,
Université nationale de Chengchi, éditorialiste du
Philippine Daily
Inde
Ram Madhav, secrétaire général national, Parti
Bharatiya Janata, directeur, Fondation de l'Inde
Nirmal Verma, chef des chercheurs internationaux
distingués des opérations navales, Collège de la
guerre navale des États-Unis
Ruhee Neog, directeur, Institut des études sur la
paix et les conflits
Chaitanya Giri, chercheur, Études sur l'espace et
les océans, Conseil indien sur les relations
mondiales, Gateway House
Rita Manchanda, consultante en recherche, Forum
d'Asie du Sud sur les droits humains
Dhruva Jaishankar, directeur, US Initiative,
Fondation de recherche et d'observation
Pakistan
Husain Haqqani, directeur et chercheur principal,
Asie du Sud et centrale, Institut Hudson
Farahnaz Ispahani, ancienne membre du parlement,
Assemblée Qaumi
Australie
Joseph Hockey, ambassadeur de l'Australie aux
États-Unis
Michelle McGuinness, directrice générale du
contre-terrorisme et de la contre-prolifération,
Organisation du renseignement de la défense
Rachel Durbin, directrice, ingénierie Future
Force Lifecycle, division de la capacité marine,
Marine royale australienne, chercheure FHSI de
Paix pour les femmes
Nouvelle-Zélande
Colonel Rose King, cheff d'état-major, quartier
général des forces conjointes de la
Nouvelle-Zélande, Force de défense de la
Nouvelle-Zélande, chercheure FHSI-OTAN Paix avec
les femmes
Lisa Ferris, directrice, Services juridiques de
défense, Armée de la Nouvelle-Zélande, chercheure,
Paix avec les femmes, FHSI-OTAN
- M.K. Bhadrakumar -
Le sommet de l'Organisation du traité de
l'Atlantique Nord (OTAN), réuni à Londres
les 3 et 4 décembre, ressemble à une
réunion de famille après l'acrimonie sur les
dépenses militaires des alliés européens de
l'Amérique.
La tendance est à la hausse pour les dépenses de
défense des alliés européens et du Canada. Plus
de 100 milliards de dollars vont s'ajouter
aux budgets de la défense des États membres d'ici
la fin de 2020.
Mais surtout, la tendance à la réunion des
ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à
Bruxelles les 19 et 20 novembre, en
préparation pour le sommet de Londres, a montré
que, malgré la multiplication de différends au
sein de l'alliance, les États membres ont resserré
les rangs autour de trois points prioritaires dans
l'ordre du jour mondial des États-Unis :
l'escalade de la politique d'agression à l'égard
de la Russie, la militarisation de l'espace et les
efforts pour contrer la montée en puissance de la
Chine.
L'OTAN suivra l'initiative de Washington dans
l'établissement d'un commandement de l'espace en
considérant officiellement l'espace comme « un
nouveau domaine opérationnel ». Selon le
secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg,
cette décision « peut permettre aux planificateurs
de l'OTAN de demander aux alliés de fournir des
capacités et des services, tels que les
communications par satellite et les
données-images ».
« L'espace est également essentiel à la
dissuasion et à la défense de l'Alliance, a ajouté
Stoltenberg, notamment sa capacité à naviguer, à
recueillir des renseignements et à détecter les
lancements de missiles. Il y a
environ 2 000 satellites en orbite
autour de la Terre. Environ la moitié d'entre eux
appartiennent à des pays de l'OTAN. »
De même, Washington a exhorté l'OTAN à identifier
officiellement l'ascension de la Chine comme un
défi à long terme. Selon les médias, la réunion de
Bruxelles a accédé à la demande américaine et
décidé de commencer officiellement la surveillance
militaire de la Chine.
Après la réunion de Bruxelles, le secrétaire
d'État américain Mike Pompeo a critiqué la
Chine : « Notre alliance doit enfin faire
face à la menace actuelle et potentielle à long
terme posée par le Parti communiste chinois. Il y
a soixante-dix ans, les pays fondateurs de l'OTAN
se sont unis pour la cause de la liberté et de la
démocratie. Nous ne pouvons pas ignorer les
différences fondamentales et les différences de
croyances entre nos pays et celles du Parti
communiste chinois. »
Jusque-là, tout va bien. Cependant, il reste à
voir si le grand dessein de Washington d'intégrer
l'OTAN à sa « stratégie indopacifique » (lire
refoulement de la Chine) va gagner du terrain. De
toute évidence, les États-Unis ont l'intention de
s'immiscer dans les relations commerciales et
économiques grandissantes des alliés européens
avec la Chine pour délimiter l'influence chinoise
en Europe. La campagne américaine visant à bloquer
la technologie 5G en provenance de Chine a
été critiquée par plusieurs pays européens.
D'autre part, le projet européen s'est effondré
et l'axe franco-allemand qui était sa feuille
d'ancrage s'est fragilisé. La fracture entre Paris
et Berlin profite à Washington mais,
paradoxalement, elle entrave également le système
des alliances occidentales.
Le président français Emmanuel Macron a déplu à
l'Allemagne par ses appels récents à de meilleures
relations avec la Russie « pour empêcher le monde
de s'emporter dans une conflagration »; par
son franc-parler sur la « mort cérébrale » de
l'OTAN et la politique américaine sur la Russie
devenue une « hystérie gouvernementale, politique
et historique »; et par son insistance sur
une politique militaire européenne indépendante
des États-Unis.
La concordance des intérêts entre Berlin et
Washington vis-à-vis de Macron s'est manifestée
par l'adhésion de l'OTAN à l'escalade de la
rhétorique contre la Russie et la Chine, sujet sur
lequel la France est plutôt isolée. Cependant,
cette congruence sera mise à l'épreuve très
bientôt lors du sommet de Normandie sur l'Ukraine,
que la France accueille le 9 décembre, comme
suite du sommet de l'OTAN à Londres. La France
aide la Russie à négocier un accord avec
l'Ukraine.
Les récents appels téléphoniques entre le
président russe Vladimir Poutine et son homologue
ukrainien Volodymyr Zelensky ont souligné
l'intérêt croissant manifesté à Moscou et à Kiev
au niveau des dirigeants pour l'amélioration des
relations entre les deux pays.
En dernière analyse, les relations
franco-allemandes revêtent une importance cruciale
non seulement pour l'avenir stratégique de
l'Europe, mais aussi pour le système d'alliance
occidental. Pour vous en convaincre, il suffit de
savoir que le veto français d'octobre signifie la
mort subite de la proposition d'adhésion à l'Union
européenne de l'État balkanique de Macédoine du
Nord, le tout dernier pays à joindre les rangs de
l'OTAN. Berlin et Washington sont furieux, mais un
veto est un veto.
Washington ayant créé au sein de l'OTAN les
conditions d'un affrontement, la Russie et la
Chine ne baisseront pas leur garde. S'adressant au
Conseil de sécurité de la Fédération de Russie
le 22 novembre, Poutine a déclaré : «
Les facteurs d'incertitude sont nombreux ; la
concurrence et la rivalité se renforcent et
prennent de nouvelles formes. Les pays dirigeants
développent activement leurs armes offensives, le
'club nucléaire' accueille de nouveaux membres,
comme nous le savons tous. Nous sommes également
très préoccupés par la création d'infrastructures
de l'OTAN à nos frontières, ainsi que par les
tentatives de militarisation de l'espace
extra-atmosphérique. »
Poutine a souligné : « Dans ces conditions,
il est important de faire des prévisions précises,
d'analyser les changements possibles de la
situation mondiale et d'utiliser les prévisions et
les conclusions pour développer notre potentiel
militaire. »
Le renforcement militaire dirigé par les
États-Unis contre la Russie et la Chine sera mis
en évidence lors de deux exercices de grande
envergure l'année prochaine, portant le nom de
code « Defender 2020 in Europe » et «
Defender 2020 in the Pacific ».
Il est significatif que, quatre jours seulement
avant que Poutine ne fasse ces remarques, le
président chinois Xi Jinping lui a dit lors d'une
réunion à Brasilia, en marge du sommet des BRICS,
que « les changements complexes et profonds en
cours dans la situation internationale actuelle,
dans des conditions d'instabilité croissante et
d'incertitude, poussent la Chine et la Russie à
établir une coordination stratégique plus étroite
afin de maintenir conjointement les normes
fondamentales régissant les relations
internationales, de s'opposer à l'unilatéralisme,
aux brimades et à l'ingérence dans les affaires
des autres pays, de protéger la souveraineté et la
sécurité respectives et de créer un environnement
international juste et équitable. »
Poutine a répondu en disant que « La Russie et la
Chine ont un consensus important et des intérêts
communs dans le maintien de la sécurité et de la
stabilité stratégiques mondiales. Dans la
situation actuelle, les deux parties devraient
continuer de maintenir une communication
stratégique étroite et se soutenir mutuellement
dans la sauvegarde de la souveraineté, de la
sécurité et les droits de développement. »[1]
La réponse russe est également visible sur le
terrain. La part des armes et équipements modernes
dans l'armée et la marine russes a atteint un
niveau impressionnant de 70 %. Les
troupes russes recevront le premier lot pilote de
chars T-14 Armata de prochaine génération
fin 2019 - début 2020.
Le 26 novembre, le ministère russe de la
Défense a annoncé que le système révolutionnaire
de missiles Avangard de Moscou, doté du véhicule
hypersonique « boost-glide », serait déployé
au combat avec la « force de missile
stratégique » en décembre.
Pour la première fois, les systèmes de guerre
électronique de la base militaire russe au
Tadjikistan seront renforcés par l'ajout d'une
station de brouillage Pole-21 capable de lutter
contre les missiles de croisière, les drones et
les bombes aériennes guidées ainsi que les
systèmes de guidage d'armes de précision. Moscou
se protège contre la présence américaine et de
l'OTAN en Afghanistan.
M.K. Bhadrakumar est un ancien diplomate
indien qui écrit principalement sur la politique
étrangère de l'Inde et les affaires du
Moyen-Orient, de l'Eurasie, de l'Asie centrale,
de l'Asie du Sud et de l'Asie-Pacifique.
Note
1. Ministère des Affaires étrangères de Chine
Hommages rendus à Fidel Castro
Le 25 novembre était le troisième
anniversaire du décès du camarade Fidel Castro,
dirigeant historique de la révolution cubaine et
héros des peuples opprimés du monde pour avoir été
le fer de lance de l'internationalisme remarquable
de Cuba. Son héritage vivant a été commémoré par
le peuple cubain, auquel se sont joints tous les
peuples épris de paix et de justice du monde, avec
lesquels Cuba partage bonheurs et malheurs.
Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a
commenté via les médias sociaux : « Comment
se souvenir de Fidel ? En assumant son
héritage comme étant le nôtre, en affrontant
l'impérialisme avec courage et fermeté, en
travaillant et en pensant pour le peuple, en
luttant pour qu'un monde meilleur soit
possible. »
Gerardo Hernandez, vice-recteur de l'Institut
supérieur des relations internationales de Cuba et
héros de la République de Cuba, a réitéré l'appel
à une action mondiale dans le cadre des hommages
rendus au dirigeant révolutionnaire, par le biais
des médias sociaux, en utilisant les hashtags
#YoSoyFidel, #PorSiempreFidel,
#HastaSiempreComandante.
La Fédération cubaine des étudiants
universitaires et la l'Union de la jeunesse
communiste (JJC) ont organisé une soirée
politico-culturelle devant les grandes marches de
l'Université de La Havane pour commémorer leur
commandant en chef, donnant à l'événement le nom
de « Fidel Antimperialista ». Des milliers de
personnes étaient présentes, parmi lesquelles le
président Díaz-Canel, le commandant de la
révolution Ramiro Valdes, le vice-président du
Conseil des ministres Roberto Morales, le
président de l'Organisation centrale des syndicats
cubains Ulises Galiarte, des dirigeants
d'organisations de masse et des étudiants, ainsi
que l'intellectuel brésilien Frei Betto. Le choix
du lieu était approprié, car l'université a occupé
une place de choix dans la vie révolutionnaire de
Fidel. Ce sont également les marches où, en 2016,
après l'annonce du décès de Fidel, les jeunes ont
maintenu une garde d'honneur jusqu'à son
enterrement au cimetière de Santa Ifigenia.
Susely Morfa, première secrétaire du Comité
national de l'UJC, s'est adressée à l'assemblée et
a évoqué le rôle important que jouent les jeunes
Cubains en tant que défenseurs du projet
d'édification nationale dirigé par Fidel. Elle a
souligné l'influence de Fidel sur les générations
actuelles, sa capacité de stratège militaire, sa
conception de la politique et la validité de son
analyse des conditions du monde contemporain. Elle
a affirmé que les jeunes générations assument
consciemment leur rôle de défenseurs de la
souveraineté de Cuba dans les conditions
actuelles.
Les commémorations tenues au Canada
Au Canada, des événements à la mémoire de Fidel
ont eu lieu à l'ambassade de Cuba à Ottawa et au
consulat de Cuba à Toronto. Lors des deux
événements, le documentaire Fidel à la mémoire
du peuple a été projeté dans lequel des
personnalités cubaines racontent leurs expériences
avec le dirigeant de la Révolution.
L'événement d'Ottawa a débuté par les remarques
de l'ambassadrice Josefina Vidal. Elle a rappelé
l'héritage du commandant en chef et a parlé de ses
liens avec le Canada. Elle a dit que Fidel avait
expressément invité un journaliste de la CBC à
l'interviewer pendant que les rebelles se
battaient dans la Sierra Maestra, et qu'il s'était
rendu au Canada le lendemain de la victoire de la
Révolution. Elle a déclaré que 2020 marquera
le 75e anniversaire des relations
diplomatiques entre Cuba et le Canada. C'est une
relation importante et malgré toutes les
difficultés qui ont surgi, les relations n'ont
jamais été brisées, a-t-elle dit.
L'éducatrice Marcia Krawll a expliqué comment
elle-même, son mari Rongo Wetere et un groupe de
pédagogues cubains avaient introduit la méthode
d'alphabétisation cubaine « Moi, oui, je
peux » en Nouvelle-Zélande. L'événement a
aussi compris une exposition photographique
intitulée « Comandante » présentant le
travail de Roberto Chile.
Des ambassadeurs et des représentants du Vietnam,
de la Russie, du Nicaragua, du Venezuela et du
Canada, ainsi que des amis du mouvement de
solidarité, des résidents cubains et le personnel
de l'ambassade étaient présents.
Lors de la cérémonie au consulat de Cuba à
Toronto, la consule générale Tania López Larroque
a souhaité la bienvenue à tous et les a remerciés
de s'être joints à ce « modeste hommage à la
mémoire d'un grand homme, de Cuba et du monde
entier ».
Elle a dit : « Il serait impossible de
résumer en quelques mots sa vie et son héritage.
Nous pouvons simplement mentionner que la
révolution qu'il a dirigée a nourri la fierté et
la dignité du peuple cubain. En même temps, son
leadership, son esprit anti-impérialiste,
anticolonialiste, antiraciste et internationaliste
étaient la norme dans les mouvements et parmi les
forces progressistes du monde entier. Fidèle
défenseur de la solidarité mondiale, il a consacré
des moments importants à partager et à remercier
des amis comme vous qui ont fait de la cause
cubaine une bataille qui est devenue la
vôtre. »
La consule générale
a ajouté : « Il y a trois ans, beaucoup de
gens se demandaient ce que serait Cuba sans Fidel
et nous, le peuple cubain, avons montré que Cuba
est Fidel. Le temps passe et, en bon père, il nous
a laissé partout des indications sur comment aller
de l'avant sur ce chemin que nous n'imaginions pas
sans lui. Nous trouvons à chaque pas et devant
chaque obstacle ses enseignements - les journées
de plus de 24 heures et son éternel
développement. Avec l'humilité des plus grands
héros, il nous a dit qu'il ne voulait pas que des
rues ou des monuments portent son nom. C'est
pourquoi nous devons honorer sa vie par nos
actions quotidiennes. »
Après ses remarques, un extrait du poème « Canto
a Fidel », écrit par la poète cubaine Calrida
Oliver en 1957, a été lu. Cet extrait a été
suivi de la projection du documentaire.
Après la vidéo, la consule générale et son
personnel ont invité les personnes rassemblées à
une réception où les gens ont eu la possibilité
d'exprimer leurs réflexions sur la vie et
l'héritage de Fidel Castro.
- Enrique Ubieta Gomez -
En joignant leurs forces,
Chavez et Fidel ont permis à des centaines de
milliers de Latino-Américains d'avoir accès
aux services de santé et à l'éducation, de
regagner la vue et la dignité.
Notre Amérique vit des journées intenses. Nous
n'avons aucune raison ni le temps de nous
décourager. Les peuples du continent ont ouvert
les grandes avenues de leur émancipation et
l'impérialisme ne peut pas les refermer. Bolivar,
Marti, Sandino ont indiqué la voie de l'unité. «
Jusqu'à quand allons-nous persister dans notre
léthargie ? », demandait Fidel
en 1959, lors de sa visite à Caracas.
« Jusqu'à quand allons-nous rester des
accessoires sans défense d'un continent que son
Libertador a conçu comme quelque chose de plus
digne, de plus grand ? Jusqu'à quand
allons-nous vivre dans cette atmosphère mesquine
et ridicule ? Jusqu'à quand allons-nous
rester divisés ? »
Depuis l'époque de sa formation dans les
années 40, Fidel s'est impliqué dans les
revendications les plus urgentes pour la justice
dans la région : l'indépendance de Porto Rico
et le renversement du dictateur Trujillo en
République dominicaine, entre autres, et il allait
vivre aux côtés du peuple colombien les événements
que l'Histoire connaît sous le nom de Bogotazo.
Sa visite au Venezuela, à peine quelques mois
après le triomphe révolutionnaire, devait prendre
un caractère prémonitoire. Dans ce pays, il
déclara au sujet de l'unité nécessaire de nos
peuples : « Et qui doivent être les
défenseurs de cette idée ? Les Vénézuéliens,
parce que les Vénézuéliens l'ont lancée sur le
continent américain, parce que Bolivar est le fils
du Venezuela et que Bolivar est le père de l'idée
de l'union des peuples de l'Amérique. »
Mais Fidel ne faisait pas seulement référence à
l'unité interne des peuples, indispensable au
triomphe de la justice, mais à l'unité entre les
nations du continent, même s'il savait qu'il y
aurait des gouvernements « avortons » sans
foi en leur terre, prêts à livrer les richesses
collectives et les aspirations populaires dans
l'attente de récompenses personnelles indignes.
C'est pourquoi, à de nombreuses occasions, il
tenta de montrer les avantages de l'union, à
partir du respect de la diversité des modèles
socio-économiques et des identités. « De plus,
quelle est la destinée des pays balkanisés de
notre Amérique ? Quelle place vont-ils
occuper au XXIe siècle ? Quelle place va-t-on
leur laisser ? Quel sera leur rôle s'ils ne
s'unissent pas, s'ils ne s'intègrent
pas ? », insistait-il en 1990.
Dans les dernières années de cette décennie de
renoncements et de désespoir, Fidel allait
relancer l'internationalisme médical cubain
(démarré en Algérie en 1963) en faveur des
peuples d'Amérique centrale et d'Haïti - où les
gouvernements ne partageaient pas la même
sensibilité politique - après le passage de deux
ouragans dévastateurs : des centaines de
professionnels de la santé se sont rendus dans les
coins les plus reculés et depuis lors ont pris en
charge les populations les plus déshéritées. Le
peuple cubain se trouvait face à face, sans
intermédiaires, avec ses frères du continent.
Avant chaque départ, Fidel avait coutume de se
réunir avec chaque brigade ; il s'entretenait
avec ses membres comme un père. Le 25
novembre 1998, il déclara : « Je tiens à
souligner ceci tout de suite : nos médecins
ne se mêleront pas le moins du monde des affaires
de politique intérieure. Ils seront absolument
respectueux des lois, des traditions et des
coutumes des pays dans lesquels ils travailleront.
Ils n'ont pas pour mission de propager des
idéologies. [...] Ils se rendent en Amérique
centrale en tant que médecins, en tant que
porteurs désintéressés de la santé humaine, pour
travailler dans les lieux et dans les conditions
les plus difficiles, pour sauver des vies, pour
préserver ou rendre le bien-être grâce à la santé,
et pour exalter et donner du prestige à la noble
profession du médecin, rien de plus. »
Cette année-là, un disciple de Bolivar deviendra
président du Venezuela. Deux rêveurs, deux fous
sains d'esprit, Fidel et Chavez, se rencontreront
dans l'effort de contribuer à l'unité nécessaire.
Et c'est ainsi que l'ALBA (Alternative
bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique)
est née, le projet d'unité le plus avancé qui ait
jamais existé sur notre continent, un accord dont
le fondement s'appuie sur les peuples, sur leur
capacité infinie de solidarité. Des centaines de
milliers de Latino-Américains ont eu accès à la
santé, à l'éducation ; ils ont recouvré la
vue et la dignité. Notre Amérique, un concept
martinien, qui inclut aussi les îles des Caraïbes,
devint alors plus grande, parce qu'elle sut se
regarder de l'intérieur et s'unir, se compléter
dans des projets communs. Aujourd'hui,
l'impérialisme tente de démanteler ces conquêtes
qu'il redoute tellement. Il est bon de rappeler
cela, alors que nous commémorons la troisième
année depuis le départ physique du commandant en
chef Fidel Castro, l'homme qui a consacré sa vie à
la défense de l'unité des peuples et des nations
d'Amérique latine.
(Granma, le 25 novembre.
Photo: J.L. Gonzalez)
Les récents développements en
Amérique latine et dans les Caraïbes
- Margaret Villamizar -
Marche à Anzoategui, au Venezuela, le 15 novembre
2019, en appui à Evo Morales
et pour dénoncer le coup d'État en Bolivie
Au cours des deux dernières semaines, les peuples
bolivien et chilien ont poursuivi leurs luttes
courageuses pour faire valoir leurs droits face à
la répression brutale des forces de l'État.
Le 21 novembre, ils ont été rejoints par les
Colombiens qui ont organisé une grande grève
nationale dans des villes et villages du pays
contre l'offensive antisociale du gouvernement
néolibéral et belliciste d'Ivan Duque. Ils ont
également affronté la réaction violente de l'armée
et de la police militarisée, en particulier de la
détestée escouade antiémeute. De grandes
manifestations se sont poursuivies tous les jours
depuis.
À mesure que la confrontation de l'ancien et du
nouveau s'intensifie dans la région, les jeunes et
les travailleurs en particulier relèvent le défi
et sont en train de convaincre les couches
intermédiaires de rejoindre la cause de ceux qui
se battent pour leurs droits et les droits de
tous. Cela se voit par le fait que toutes les
tentatives des oligarques soutenus par l'étranger
de prendre des mesures exceptionnelles et
d'utiliser leur monopole du pouvoir d'État pour
terroriser les forces du peuple dans l'espoir de
les soumettre ne fonctionnent pas. Les meurtres,
les blessures infligées, les détentions
arbitraires, les disparitions et les persécutions
sous toutes leurs formes n'ont servi qu'à
accroître l'indignation du peuple et sa
détermination à continuer de résister et de faire
pression pour que ses revendications soient
satisfaites et que justice soit rendue.
Chili
Banderole à la manifestation du 16
novembre 2019 à Santiago, au Chili,
disant :
« Le Chili sera le tombeau du
néolibéralisme ».
Une grève générale a eu lieu les 26
et 27 novembre, la troisième depuis le début
des manifestations de masse il y a six semaines.
Les travailleurs de différents secteurs de
l'économie ont rejoint les mouvements sociaux et
les forces politiques organisés sous la forme
d'une table ronde sur l'unité sociale pour défiler
à Santiago et dans d'autres villes et établir des
barrages routiers dans certaines zones. Des
centaines de milliers de travailleurs y auraient
participé, y compris ceux des mines, des
installations portuaires, de l'éducation et du
transport.
Le secrétaire général de la Centrale des
travailleurs unitaire du Chili, Nolberto Diaz, a
déclaré que la grève avait été déclenchée parce
que le gouvernement, contrairement à ce qu'il
avait annoncé, n'avait engagé aucun dialogue avec
les mouvements sociaux ni répondu à leurs
demandes, ajoutant que si Piñera et les
parlementaires étaient incapables de trouver une
solution à la demande des Chiliens, ils devraient
se retirer et organiser des élections anticipées.
Gabriela Flores, présidente de la Fédération
nationale des fonctionnaires municipaux de la
santé, a déclaré : « Nous, les travailleurs,
ne resterons pas assis les bras croisés, pas plus
que la population. Comment est-il possible que les
conseillers [de Piñera] soient si aveugles et
sourds qu'ils n'entendent pas ce que le peuple
demande et se contentent de faire adopter des lois
pour accroître la répression ? »
Le 26
novembre, le jour où le ministère de l'Intérieur a
annoncé que la police avait arrêté 915
personnes, Piñera a présenté un projet de loi
autorisant le recours à l'armée pour « protéger
les infrastructures publiques critiques »
(largement interprété par leur retour dans les
rues) sans avoir besoin de déclarer un état
d'exception comme il était obligé de le faire
lorsqu'il militarisait les rues en prévision des
premières actions de protestation du 18
octobre. Peu après, durant neuf jours, les forces
armées ont agi au côté de la police (carabineros),
faisant usage de la force létale, de la torture,
du viol et d'autres mesures extrêmes, en
particulier contre les jeunes que le président
décrit comme l'ennemi à vaincre.
Au cours des dix derniers jours, Amnestie
Internationale et Human Rights Watch ont tous deux
publié des rapports accablants faisant état de la
brutalité avec laquelle la police et l'armée
chiliennes ont attaqué les manifestants et
d'autres personnes qui se trouvaient tout
simplement à proximité d'actions dans les rues,
pendant et après la levée de l'état d'exception.
Dans une déclaration publiée le 21 novembre,
Amnestie Internationale écrit :
« L'intention des forces de sécurité chiliennes
est claire : blesser les manifestants afin de
décourager les manifestations, allant même jusqu'à
recourir à la torture et à la violence sexuelle
contre les manifestants. Au lieu de prendre des
mesures pour mettre un terme à la très grave crise
des droits humains, les autorités, sous le
commandement du président Sebastian Piñera, ont
poursuivi une politique de punition pendant plus
d'un mois, ajoutant encore plus de personnes au
nombre effarant de victimes, qui continue de
croître à ce jour », a déclaré Erika
Guevara-Rosas, directrice de la section des
Amériques d'Amnestie Internationale.[1]
Puis, le 26 novembre, Human Rights Watch
(HRW) a publié son rapport documentant des abus et
violations des droits humains similaires par la
police, ainsi que des statistiques fournies par
différentes autorités chiliennes. Il indique que
le bureau du procureur général enquêtait
sur 26 décès survenus au cours des
manifestations et citait un rapport du ministère
de la Santé indiquant que des services médicaux
d'urgence avaient été dispensés à 11 564
personnes blessées entre le 18 octobre et
le 22 novembre, dont 1 200 blessés
graves. Il dit que l'utilisation de fusils à
plombs ciblant le visage était la principale cause
des plus de 220 blessures oculaires recensées
en date du 17 novembre, 16 personnes
ayant perdu la vue d'un oeil et 34 ayant des
lésions oculaires graves pouvant entraîner la
cécité partielle ou totale. Depuis lors, des
personnes ont perdu la capacité de voir et
l'organisme rapporte le cas d'un adolescent dont
les yeux ont été physiquement détruits.
Selon HRW, la police a arrêté plus
de 15 000 personnes du 18 octobre
au 19 novembre et «
détenu » 2 000 autres pour avoir
enfreint le couvre-feu imposé pendant l'état
d'urgence. Le 21 novembre, l'Institut national des
droits de l'homme avait déposé 442 plaintes
pénales contre des procureurs au nom de victimes
pour blessures, traitements cruels, tortures,
viols, meurtres et tentatives de meurtre qui
auraient été commis par les forces de sécurité.
Selon l'organisme, des centaines d'autres
personnes auraient été maltraitées et humiliées
dans les postes de police. Par ailleurs, l'agence
Reuters a rapporté le 26 novembre que les
procureurs avaient déclaré étudier 2 670
plaintes d'abus commis par les forces de sécurité.
La conclusion à laquelle est parvenu HRW,
largement considéré comme fonctionnant de concert
avec le département d'État américain, était
seulement que le Chili avait un besoin urgent
d'une « réforme de la police », ce qui a sans
doute permis à Piñera de pousser un soupir de
soulagement puisqu'il avait déjà son agneau
sacrificiel. La veille, il avait rencontré HRW au
sujet de ses recommandations et il avait congédié
son cousin et ministre de l'Intérieur discrédité
Andres Chadwick, qui assumait déjà la
responsabilité politique de l'assassinat
extrajudiciaire par la police il y a plus d'un an
du dirigeant de la communauté mapuche Camillo
Catrillanca, et avait récemment qualifié les
manifestants de « criminels ». Le 27
novembre, la Chambre des représentants du Chili a
également voté la destitution de Chadwick.
En dépit de tout ce à quoi ils sont soumis, les
Chiliens ne sont pas intimidés et continuent de
sortir dans la rue en grand nombre pour se battre
pour leurs justes revendications, notamment pour
punir les responsables des torts causés à tant de
citoyens et réclamer une réparation pour les
personnes tuées et blessées ainsi que la
convocation d'une assemblée constituante qui
habilite le peuple à rédiger et à approuver une
nouvelle constitution pour le pays afin de
remplacer celle actuellement en vigueur imposée
par la dictature de Pinochet, et qui consacre le
modèle économique et social néolibéral qu'ils
rejettent.
Bolivie
Manifestation de masse à El Alto, Bolivie,
le 16 novembre 2019
La semaine qui s'est terminée le 23 novembre
a été marquée par un massacre au cours duquel au
moins 10 hommes, principalement de jeunes
hommes, ont été abattus par les forces de sécurité
de l'État qui ont attaqué un blocus pacifique à la
centrale à gaz de Sekata, à El Alto. Des témoins
ont déclaré croire que de nombreuses autres
personnes ont été tuées et que les forces de
l'État ont tout simplement fait disparaître les
corps pour tenter de réduire le nombre de décès
rapportés. La fermeture de l'accès aux centrales à
gaz et les nombreux barrages routiers mis en place
dans le pays font partie de la résistance
nationale au coup d'État. Cela a empêché le
carburant de quitter l'usine pour alimenter la
capitale voisine, La Paz.
Cette semaine a
également été marquée par de grandes mobilisations
quotidiennes à travers le pays d'ouvriers et de
familles révoltés réclamant justice pour les
personnes assassinées à El Alto et dans un
massacre similaire commis la semaine précédente
contre des travailleurs soutenant Evo Morales à
Cochabamba. Ce massacre a eu lieu un jour à peine
après la proclamation de la « présidente par
intérim », Jeanine Añez, qui a publié un
décret exemptant les membres des forces armées de
toute responsabilité pénale pour les actes commis
dans le cadre du « rétablissement de l'ordre
public ». Et pour comble d'insulte, une
grande procession funéraire pour les personnes
tuées à El Alto a été attaquée par des soldats
dans des chars d'assaut et dispersée de force à
l'aide de gaz lacrymogènes.
Plus de 30 meurtres documentés, des
centaines de blessés et plus d'un millier de
détentions et de disparitions sont à l'origine de
la répression : jeunes autochtones, paysans
et autres travailleurs dont les organisations
constituent la principale base d'appui du
président légitime du pays, Evo Morales. La
dictature qui se fait passer pour un gouvernement
intérimaire a publié des mandats d'arrêt contre
Evo et d'autres membres influents du Mouvement
vers le socialisme (MAS) en inventant contre eux
des accusations de sédition, de terrorisme et
d'incitation à des actes criminels. Cela s'ajoute
aux maires et autres élus locaux affiliés au MAS
déjà contraints de quitter leurs fonctions et/ou
détenus pendant le coup d'État. Les gens sur le
terrain en Bolivie décrivent cette campagne comme
une chasse aux sorcières généralisée.
La censure des médias fait également partie de
l'équation. Deux jours après le massacre d'El
Alto, qui a fait l'objet de nombreux reportages,
TeleSUR a été averti par la société de
télécommunications publique Entel que son signal
serait immédiatement interrompu en Bolivie. Le
fournisseur privé a dit à RT version espagnole de
s'attendre à ce qu'il en soit de même à compter
du 2 décembre. Des attaques similaires à
l'encontre d'organisations de médias nationales et
internationales et de journalistes seraient
largement répandues, alors que les Boliviens se
voient menacer d'être accusés de sédition s'ils
présentent les forces derrière le coup sous un
mauvais jour.
Depuis plus d'une semaine, le Sénat et la Chambre
des députés de l'Assemblée législative
plurinationale ont engagé des négociations sur un
projet de loi proposé par la majorité du MAS pour
la création de nouveaux tribunaux électoraux
nationaux et régionaux et la convocation
d'élections générales. Un accord a été conclu et
la Loi électorale temporaire exceptionnelle
pour la réalisation des élections générales
a été promulguée le 23 novembre.
Actuellement, la fausse présidente Áñez et la
législature sont en train de nommer (dans son cas)
et d'élire (dans le cas de la législature) de
nouvelles autorités électorales. Ils disposeront
de 120 jours pour déclencher des élections
une fois que les nouveaux tribunaux nationaux et
régionaux auront été établis et qu'ils auront mis
en place un échéancier. Ni Evo Morales ni Alvaro
Garcia Linera ne sont autorisés à se représenter.
Le fait que l'adoption d'une loi complémentaire
garantissant les droits constitutionnels de tous
les citoyens boliviens soit bloquée par Áñez qui
la considère comme une « loi d'impunité »,
entrave la capacité des autres membres du MAS
d'exercer leur droit de participer aux élections
ou à la vie politique de manière générale. Le
projet de loi interdirait les détentions
arbitraires et les persécutions politiques, y
compris celles que son gouvernement de coup d'État
pratique depuis le premier jour et que ceux qui
sont derrière elle n'ont aucune intention de
cesser. Il suffit de rappeler à quel point la
législation a été efficace pour empêcher Lula de
se présenter à la dernière élection présidentielle
au Brésil, et la même chose a été tentée contre
l'ancien président Correa en Équateur.
Le 26 novembre, le commandant en chef des
forces armées a remis à Añez son prix du Grand
mérite militaire et lui a attribué le rang de
capitaine général pour services rendus. Ne voulant
pas en rester là, Añez a déclaré qu'elle était
reconnaissante aux forces armées de ne pas avoir
hésité à se joindre au coup d'État et que leur
présence avait contribué à « pacifier » le
pays. Elle a assuré le commandant que, malgré le
caractère temporaire de son « mandat », son
intention était de redonner aux militaires le rôle
et le prestige qui les caractérisaient depuis
toujours et qu'elle travaillerait avec les pays
amis pour ramener le plus haut niveau de
programmes de formation pour eux. Un jour plus
tard, il a été annoncé que la Bolivie avait
rétabli ses relations diplomatiques avec Israël.
Également le 26 novembre, une assemblée de
mouvements sociaux opposés au coup d'État s'est
tenue à Cochabamba, au siège de la Fédération des
producteurs de coca dirigée par Evo. Une
résolution a été adoptée qui réaffirme notamment
le soutien moral et matériel des participants à
leur frère Evo Morales Ayma, président de l'État
plurinational de Bolivie ; réaffirme l'état
d'urgence en cours et annonce la cessation
temporaire de ses actions de protestation pour
vérifier si le gouvernement du putsch respecte ses
engagements signés et les autres accords conclus
avec les secteurs sociaux mobilisés du pays ;
appelle l'Assemblée législative et l'exécutif du
gouvernement de facto à approuver immédiatement la
loi garantissant l'exercice des droits civils,
politiques et constitutionnels fondamentaux aux
autorités politiques et aux dirigeants syndicaux
élus ; et exige la libération immédiate des
détenus et l'arrêt de toutes les persécutions et
détentions illégales. Les participants à
l'assemblée s'engagent également à maintenir
l'unité dans la lutte politique et sociale pour la
justice sociale.
Le vice-président de l'organisation hôte, les Six
Fédérations du Trópico de Cochabamba, a déclaré
qu'il existait toute une stratégie en place pour
faire perdre au MAS les prochaines élections.
Compte tenu de la situation difficile, il a appelé
toutes les sections du parti à se préparer à se
battre pour les élections sans épuiser le
mouvement dans des manifestations et des barrages
routiers. Une réunion d'urgence du MAS a été
convoquée ce week-end pour décider qui seront ses
candidats.
Colombie
Bogota, Colombie, le 21 novembre 2019
Les énormes manifestations qui ont eu lieu
quotidiennement dans la capitale, Bogota, et dans
d'autres régions de la Colombie depuis le 21
novembre auraient atteint des dimensions
insurpassées depuis des décennies. Ce qui a
commencé comme une initiative principalement des
centrales syndicales du pays, des étudiants et des
retraités de tenir une journée de grève nationale
pour demander la fin du « paquetazo »
(ensemble d'énoncés politiques) néolibéral de
mesures d'austérité et de privatisation, de
corruption endémique et d'engagements non tenus du
gouvernement Duque, a rapidement pris une tout
autre ampleur avec la participation de dizaines de
milliers de personnes qui ont continué de
descendre dans les rues et de faire jour et nuit
un tintamarre avec des casseroles. Les
manifestants demandent l'arrêt de la
criminalisation des protestations, le retrait de
l'armée dans le maintien de l'ordre, que le
gouvernement mette fin à l'impunité pour les
meurtres commis contre des dirigeants sociaux et
d'anciens guérilleros des FARC, qu'il mette en
oeuvre l'accord de paix avec les FARC et que des
négociations soient entamées avec l'ELN.
Les enseignants appellent au démantèlement de
l'escouade antiémeute, à Bogota, le 27 novembre.
Sur la bannière, on peut lire: « Nous n'avons pas
choisi d'être enseignants pour voir nos étudiants
se faire tuer ».
Ce qui a fait déborder le vase a été l'assassinat
par l'escouade antiémeute d'un élève de 18
ans qui a été touché à la tête par un projectile -
le tout enregistré sur vidéo. Le meurtre a
provoqué l'indignation partout au pays. Dilan Cruz
devait obtenir le 25 novembre son diplôme du
secondaire et s'était joint à la manifestation
pour s'opposer au sous-financement de l'éducation
publique après s'être vu refuser un prêt qu'il
avait demandé pour pouvoir fréquenter
l'université. Un de ses amis a déclaré au
quotidien colombien El Espectador : «
Nous marchions et l'ESMAD nous a lancé des
grenades assourdissantes et des bombes de gaz
lacrymogène. Dilan s'est avancé pour disperser une
bombe de gaz lacrymogène, parce qu'elle avait
atterri à côté de personnes âgées. C'est à ce
moment-là qu'on lui a tiré dessus. » « Ils
disent que c'était une balle en caoutchouc »,
a ajouté son ami. Selon des rapports
médico-légaux, il s'agirait d'un sachet rempli de
plombs tirés à bout portant. Il était la quatrième
personne tuée par les forces de sécurité lors des
manifestations. Mais la répression se poursuit
avec Duque, tout comme son homologue chilien tout
aussi impopulaire, espérant pouvoir résister à la
tempête en utilisant la force, encouragé par les
propos du secrétaire d'État américain Mike Pompeo
plus tôt cette semaine, qui l'a félicité sur son
compte Twitter pour son traitement des
manifestations.
Le 28 novembre, des représentants du Conseil
régional des peuples autochtones du département du
Cauca (CRIC) se sont joints à ceux qui
manifestaient à Bogota. Les membres de leur garde
indigène prévoyaient se rendre dans les prochains
jours dans la capitale depuis différentes parties
du Cauca pour ajouter leurs voix aux
revendications exprimées par les autres.
Neuvième journée consécutive de manifestations à
Bogota, le 29 novembre
Ne touchez pas à la Dominique !
Luis Almagro, secrétaire général de
l'Organisation des États américains (OÉA), s'est
mis récemment à cibler l'État insulaire de la
Dominique, dans les Caraïbes, où des élections
générales doivent avoir lieu le 6 décembre.
Le 19 novembre, le ministre des Affaires
étrangères et du Caricom de la Dominique a informé
le Conseil permanent de l'OÉA lors d'une séance
extraordinaire que le Parti ouvrier unifié qui
fait partie de l'opposition avait empêché toute
tentative de débattre plus tôt des propositions de
réforme électorale, commençait maintenant à
répandre des mensonges sur des troubles et le
manque de sécurité sur l'île. En même temps, elle
tente elle-même d'inciter à la violence pour
donner l'impression que le pays serait dans le
chaos et ingouvernable et que les conditions
n'étaient pas réunies pour la tenue des élections
le 6 décembre. Dans une entrevue accordée à
TeleSUR le 27 novembre, le premier ministre
Roosevelt Skerrit a laissé peu de doute sur le
fait que des agents étrangers provenant des
États-Unis et de l'OÉA encourageaient l'opposition
à faire cela. Il a dit :
Le premier ministre Roosevelt Skerrit
|
« Ils (OÉA) ciblent certains États membres. La
Dominique fait partie de ces pays et mon
gouvernement en fait partie. Donc, le problème
n'est pas la tenue d'élections libres et
équitables - il ne s'agit pas non plus du
processus électoral. Ils (OÉA) ont attendu cette
occasion pour mettre en oeuvre cette stratégie.
C'est donc quelque chose qui se prépare depuis
trois ou quatre ans. »
Skerrit a ajouté qu'il estimait que le principal
facteur de motivation de la croisade de l'OÉA pour
délégitimer son gouvernement était de le punir
pour avoir toujours voté contre la non-ingérence
dans la région, et plus particulièrement contre
les résolutions de l'OÉA sur le Venezuela.
La ministre Baron a informé l'OÉA dans son exposé
que la Dominique envisage d'inviter le CARICOM, le
Commonwealth [britannique], les Nations unies et
le Centre Carter à observer son élection et était
ouverte à l'inclusion de l'OÉA. Mais elle lui a
d'abord demandé d'émettre des déclarations
condamnant toute utilisation de la violence lors
de cette élection et invitant toutes les parties à
s'abstenir de déclarations susceptibles de
constituer une ingérence dans les affaires
souveraines des pays. Et dans le cas des États
membres qui ne mettent pas en oeuvre les
recommandations de l'OÉA, qu'il n'y ait pas
présomption que leurs élections ne sont pas libres
et équitables.
Baron a déclaré qu'elle retenait son indignation
face aux tentatives de déstabilisation de la
Dominique et des élections, alors que la Dominique
fait d'énormes efforts pour surmonter les
terribles effets de l'ouragan Maria et remettre le
pays sur pied, reconnaissant l'aide reçue de
nombre pays présents dans la salle.
S'adressant à un rassemblement de partisans
le 23 novembre, le premier ministre Skerrit a
souligné que la Dominique n'était pas à vendre et
que personne ne pouvait lui dire quoi faire,
répétant à plusieurs reprises : « Ne touchez
pas la Dominique ! » Il a rappelé aux
Dominicains qu'une situation dangereuse s'est
créée dans la région avec l'imposition d'un «
gouvernement » non élu, une tentative de coup
d'État au Venezuela et un coup d'État en Bolivie,
tous deux soutenus par Almagro. Il a déclaré que
la lutte cette fois n'était pas pour se faire
réélire, mais pour défendre le pays contre des
intérêts étrangers qui ne se soucient pas du
peuple mais cherchent à prendre le contrôle du
pays.
La position juste des Dominicains patriotes,
exprimée par le premier ministre Skerrit et la
ministre Baron, a reçu le soutien de l'Alliance
bolivarienne des peuples de notre Amérique
(ALBA-TCP) qui, dans sa déclaration du 21
novembre, a exprimé le « malaise de ses membres
face aux déclarations du secrétaire général de
l'OÉA, Luis Almagro, qui prétend imposer à la
Dominique une mission électorale de ladite
organisation; cela constitue non seulement un acte
d'ingérence inadmissible dans les affaires
intérieures de la Dominique, mais également un
dépassement inacceptable de l'exercice de ses
fonctions »
La déclaration a ensuite fait référence à « la
performance controversée de la dernière mission
d'observation électorale de l'OÉA en Bolivie,
entachée d'actes d'une impartialité politique
douteuse, qui remet en cause son autorité
technique et décourage ouvertement son
intervention ».
« En ce sens, poursuit-elle, les pays membres de
l'ALBA-TCP mettent en garde la communauté
internationale, et en particulier la communauté
des Caraïbes, contre l'application de la même
forme de violence et de mort utilisé en Bolivie
contre le Commonwealth de la Dominique et dont les
buts et objectifs semblent être d'imposer un
changement inconstitutionnel du gouvernement du
premier ministre Roosevelt Skerrit. »
Dans sa déclaration d'appui, le CARICOM rappelle
qu'aucun État membre n'est tenu d'inviter l'OÉA à
observer ses élections. D'autres dirigeants des
Caraïbes, dont Gaston Browne, premier ministre
d'Antigua-et-Barbuda, et Ralph Gonsalves, premier
ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, ont
également exprimé leur soutien à la position du
gouvernement dominicain. Le premier ministre
Gonsalves a ajouté que l'OÉA et son secrétaire
général, Luis Almagro, étaient des ennemis des
forces démocratiques et progressistes du
continent.
Les jeunes empêchent le secrétaire général de
l'OÉA
de parler au Paraguay
Plus tôt ce
mois-ci, des organisations sociales, politiques et
étudiantes ont mis à sa place Luis Almagro en
l'empêchant de parler à l'Université pacifique de
l'Asuncion, où il était censé prononcer un
discours sur la « Démocratie et le
développement ». À son approche en véhicule
de l'endroit où il devait donner son discours, des
jeunes portant des pancartes et des drapeaux l'ont
encerclé et ont crié qu'il n'était pas le
bienvenu, qu'il était responsable du coup d'État
en Bolivie et qu'il avait du sang sur les mains.
Almagro s'est ravisé et est reparti sans sortir du
véhicule.
Note
1. Pour le texte complet du rapport, cliquer ici.
Monsieur le ministre Champagne,
Unifor condamne fermement le coup militaire en
Bolivie qui a récemment chassé le président élu
démocratiquement Evo Morales.
Nous sommes stupéfaits d'apprendre que le
gouvernement fédéral canadien a choisi d'appuyer
la chef par intérim Jeanine Añez Chavez, une
représentante d'un parti qui n'a reçu
que 4 % des votes lors des dernières
élections en octobre et dont le soutien provient
surtout de l'armée et de la police boliviennes.
Nous sommes inquiets : les remarques de
Jeanine Chavez envers les peuples autochtones,
surtout dans un pays où plus de la moitié de la
population est autochtone, sont hostiles et
discriminatoires.
En tant que premier président autochtone de la
Bolivie, Evo Morales a apporté d'importants
changements progressistes aux politiques sociales
et économiques, qui ont engendré une forte
croissance économique, permis de réduire
grandement la pauvreté et d'améliorer le respect
des droits de la personne. Cependant, nous avons
pu constater comment les actions des États
indépendants aux politiques socialistes provoquent
souvent la colère des entreprises et des pays
occidentaux comme les États-Unis, qui ont
l'habitude, depuis longue date, d'intervenir
auprès des gouvernements d'Amérique latine et
d'Amérique du Sud et de détrôner lors de violents
coups militaires des chefs élus démocratiquement.
Encore une fois aujourd'hui, des vagues de
violence et des atrocités, ainsi que la mort de
protestataires qui résistent à l'usurpation de
leur processus démocratique, secouent la Bolivie.
Alors que Jeanine Chavez a récemment fait des
changements pour assurer la protection des
services de sécurité contre des poursuites afin de
réprimer les protestations, la violence et la
répression par l'État ne feront qu'augmenter. En
ne condamnant pas ces gestes comme étant un coup
d'État, des actions contraires aux principes
fondamentaux de la démocratie, le Canada se rend
complice de ces violations des droits de la
personne.
Afin de comprendre cette situation qui évolue
constamment, Unifor a envoyé son directeur du
Service des relations internationales, Mohamad
Alsadi, à Mexico pour rencontrer directement le
président Morales. Cette rencontre a permis de
réaffirmer notre soutien et notre solidarité
envers le peuple de la Bolivie.
Unifor demande au gouvernement fédéral de
condamner publiquement le coup d'État et de
réprouver le poste provisoire illégitime de
Jeanine Chavez. Nous demandons le déplacement sûr
et le retour d'Evo Morales dans son pays
d'origine. Laissons les Boliviens exercer leur
propre droit démocratique de choisir un
gouvernement dans le cadre d'un nouveau tour de
scrutin, des élections qu'Evo Morales avait
d'ailleurs approuvées avant d'être contraint à
l'exil. Nous vous encourageons également à
discuter directement avec Evo Morales, comme nous
l'avons fait, afin d'obtenir un compte rendu de
première main de ce qui s'est passé en Bolivie et
des secteurs dans lesquels le Canada peut offrir
du soutien. Le Canada ne peut pas prétendre
soutenir la démocratie tout en facilitant
l'instauration d'une dictature militaire
répressive. Nous avons confiance que votre
gouvernement et vous ferez marche arrière et
appuierez la population de la Bolivie.
Veuillez prendre connaissance des déclarations
suivantes faites par d'autres organisations
partageant la même opinion, en cliquant sur les
liens ci-dessous :
https://www.ituc-csi.org/Cris-Bolivie-resolu-par-les-urnes
http://www.industriall-union.org/industriall-condemns-the-coup-in-bolivia
https://www.ueunion.org/statement/2019/ue-condemns-coup-in-bolivia
Veuillez agréer, monsieur le Ministre,
l'expression de mes sincères salutations,
Jerry Dias
Président national
cc : L'honorable premier ministre Justin
Trudeau
- Parti des travailleurs du Brésil
-
Chers camarades,
Au nom du Parti des travailleurs, nous vous
remercions de tout le soutien que vous nous avez
apporté au cours des 18 derniers mois lorsque
nous nous sommes battus pour la liberté de notre
grand camarade et leader, Luís Inácio Lula da
Silva.
Votre amitié et
solidarité tout au long de cette période nous ont
aidés à poursuivre la campagne victorieuse :
Lula est libre ! Et son retour représente le
renforcement de nos luttes quotidiennes pour un
Brésil meilleur, pour un monde meilleur.
Notre prochain défi consiste à prouver
l'innocence de Lula dans toutes les procédures
judiciaires engagées contre lui. Après tout, il
reste victime d'une guerre juridique et est
constamment menacé, car ces actions judiciaires
n'ont pas encore été annulées et ses droits
politiques n'ont pas été rétablis.
Nous montrons au Brésil et au monde que ces
processus ont pour seule raison d'empêcher la
lutte pour un pays plus juste et démocratique.
Justice pour Lula ! Lula innocent !
Gleisi Hoffmann
Présidente nationale
Monica Valente
Secrétaire aux relations internationales
- Ministère de la Santé publique
de Cuba -
Le gouvernement de la République de l'Équateur a
annoncé sa décision de mettre fin aux six accords
signés avec le ministère de la santé publique de
Cuba.
La coopération médicale cubaine en Équateur a
débuté en 1992. En juin 2006, l'accord
de coopération a été signé par le lancement de l'«
Opération Miracle », avec la participation de
153 coopérants. Dans le cadre de ce
programme, 168 543 interventions
chirurgicales ont été réalisées,
dont 4 609 de la cataracte
et 118 575 de ptérygion.
En janvier 2009, à l'occasion de la visite
officielle du président de l'époque, Rafael Correa
Delgado, eut lieu la signature de l'accord-cadre
de coopération en matière de santé entre les deux
gouvernements.
Le 11 juin de la même année a été signé
l'Accord de coopération interinstitutionnelle
entre le vice-président équatorien Lenin Moreno
Garcés et le ministère de la Santé publique de
Cuba, pour la réalisation de l'étude génétique
psychosociale, pédagogique et clinique des
personnes handicapées, connue comme la Mission de
solidarité « Manuela Espejo ». Au cours de ce
programme, 825 576 consultations
médicales ont été réalisées, dont 35 257
spécialisées en neurophysiologie et en
oto-rhino-laryngologie. Ainsi, 21 062
patients ont fait l'objet d'études génétiques
cliniques.
En 2013, un contrat a été signé avec
l'Institut équatorien de sécurité sociale (IESS)
en vertu duquel 293 médecins cubains de
différentes spécialités ont assuré des soins
dans 52 unités de cet Institut.
Cuba a apporté son aide dans des situations
d'urgence et de catastrophe en Équateur :
en 1986 à la suite de fortes pluies,
en 2001 lors de l'épidémie de dengue et dans
le cadre de la prise en charge des victimes du
séisme survenu le 16 avril 2016.
Depuis le début de la coopération médicale dans
ce pays à ce jour, 3 565 professionnels
de santé cubains ont fourni leurs services en
Équateur. Il y a eu 6 749 666
consultations médicales, 212 360
interventions chirurgicales, 3 548
accouchements ont été pratiqués et 100 84
doses de vaccination administrées.
À tout moment, les professionnels cubains de la
santé se sont strictement conformés aux fonctions
qui leur ont été confiées par le système de santé
équatorien, dans le strict respect de la lettre
des accords signés.
Les récentes campagnes menées par le gouvernement
des États-Unis pour discréditer et saboter la
coopération internationale fournie par Cuba dans
le domaine de la santé dans des dizaines de pays
ne peuvent pas occulter ces données qui témoignent
de l'esprit altruiste et de l'effort de solidarité
des coopérants cubains.
Actuellement, la brigade médicale en Équateur est
composée de 382 coopérants, présents dans 23
des 24 provinces du pays.
Les coopérants cubains rentreront à Cuba après
avoir apporté leur contribution méritoire au noble
objectif d'assurer des soins médicaux à la
population équatorienne, conformément au principe
de la couverture médicale universelle promu par
l'Organisation mondiale de la Santé. Les
professionnels cubains ont couvert des spécialités
en déficit dans le système de santé équatorien,
comme l'ont fait de façon volontaire plus
de 400 000 professionnels de ce secteur
dans 164 pays depuis 1963.
Le ministère de la Santé publique de la
République de Cuba ratifie la volonté de continuer
à apporter notre coopération à ce pays frère,
laquelle est interrompue à ce jour à la suite
d'une décision du gouvernement équatorien.
Les peuples de Notre Amérique et du reste du
monde savent qu'ils pourront toujours compter sur
la vocation humaniste et solidaire des
professionnels cubains.
- Yenia Silva Correa et German
Veloz Placencia -
Ces jours-ci, les médecins qui ont prêté service
en Bolivie et en Équateur reviennent à Cuba. Ils
laissent derrière eux leurs patients, des familles
aux ressources modestes, mais pleines de gratitude
envers ceux qui les ont soignés et qui ont partagé
leur vie dans leur communauté.
En évoquant les journées qui ont suivi le coup
d'État en Bolivie contre le président Evo Morales
Ayma, la Dr Nirza Garcia Valdés, spécialiste en
chirurgie générale, qui a travaillé dans le
département bolivien de Santa Cruz, déclare :
« Ce furent des journées de profonde tristesse, de
harcèlement, de mauvais traitements à notre
intégrité physique.
« Mais même dans les moments de grand danger,
nous n'avons pas faibli. Nous sommes restés
jusqu'au dernier moment dans nos cabinets
médicaux, en apportant des soins au peuple frère
bolivien jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de
continuer », dit la spécialiste, originaire
de Bayamo, Granma.
« Nous rentrons au pays victorieux. Nous ne nous
sentons pas vaincus. Nous revenons la tête haute,
avec le sentiment de la mission accomplie, car nos
résultats sont restés là-bas, et aucun coup d'État
ni aucun régime qui, dans les prochaines années,
occupera les destinées de la Bolivie, ne pourra
les effacer.
« Là-bas, nous avons sauvé des vies, là-bas sont
restés des patients reconnaissants et l'empreinte
de Cuba et de sa coopération à l'étranger est
inscrite à jamais. »
Alfredo Escobar Bernal, gastro-entérologue, a
remercié le gouvernement cubain de ne pas avoir
abandonné les compatriotes qui ont subi les
conséquences du coup d'État en Bolivie.
Au début des événements, a-t-il expliqué, il se
trouvait à Santa Cruz et il a vécu avec d'autres
collègues des moments d'incertitude du fait de la
tension qui a progressivement déclenché des
affrontements très durs entre Boliviens.
« Dans certaines situations, nous avons ressenti
le soutien de personnes qui reconnaissent la
valeur de la coopération cubaine, mais dans
d'autres, les partisans du coup d'État ont profité
de notre présence pour diffamer Evo Morales et son
gouvernement.
« Je n'ai aucun doute qu'à tout moment, nous
avons été protégés par les autorités de notre pays
par la voie diplomatique, ainsi que par le
personnel responsable de la mission médicale. Ils
se sont préoccupés de notre sécurité.
En date du18 novembre, 431 professionnels de
la santé étaient revenus à Cuba depuis la Bolivie.
Ce 19 novembre, un autre groupe devrait
arriver de ce pays, ainsi que de l'Équateur, où
les autorités ont mis fin à l'accord
gouvernemental bilatéral dans le domaine de la
santé.
Récemment, à l'Assemblée générale de l'ONU, le
ministre cubain des Relations extérieures, Bruno
Rodriguez Parrilla, a précisé que les programmes
de coopération qui subissaient des attaques
orchestrées par l'actuel gouvernement des
États-Unis sont « destinés aux communautés les
plus déshéritées, et sont fondés sur le sens de la
solidarité et de la disposition volontaire de
centaines de milliers de professionnels cubains.
Des programmes ont été mis en oeuvre sur la base
d'accords de coopération signés avec le
gouvernement de ces pays et jouissent, depuis de
nombreuses années, de la reconnaissance de la
communauté internationale, de l'ONU et de
l'Organisation mondiale de la Santé comme une
démonstration exemplaire de coopération
Sud-Sud ».
Actions au
Canada
Ottawa-Cuba Connections (OCC) tenait sa réunion
générale annuelle le 20 novembre. Il y a passé
en revue les diverses activités organisées au
cours de la dernière année, activités d'amitié
avec Cuba, telles que les piquetages devant
l'ambassade américaine le 17 de chaque mois
pour appuyer Cuba et dénoncer le blocus inhumain
imposé au peuple cubain par les États-Unis.
OCC a eu le plaisir
d'accueillir l'ambassadrice cubaine au Canada, Son
Excellence Josefina Vidal, qui s'est adressée aux
participants. La question de l'heure est la
situation difficile à laquelle le peuple cubain
fait face à la suite de l'arrêt abrupt du
processus de normalisation des relations initiées
par l'administration Obama, à la destruction des
progrès réalisés et à l'annonce sur une base quasi
hebdomadaire de mesures dont l'agressivité et
l'ampleur sont sans précédent. L'ambassadrice en a
fait le sujet principal de son entretien. Elle a
expliqué que les États-Unis attaquaient
présentement des secteurs de l'économie qui
génèrent des revenus et donc qui sont importants
pour Cuba, comme l'industrie touristique. Par
exemple, des croisières partant des États-Unis ont
été annulées et les autorisations d'activités de
peuple à peuple ont été interdites. Il en va de
même pour les vols directs des États-Unis vers
neuf destinations cubaines à l'exception de La
Havane. La récente activation du Titre 3 de
la Loi Helms-Burton vise spécifiquement à
empêcher les compagnies de faire des affaires avec
plus de 220 entités cubaines, dont plusieurs
sont des hôtels. En septembre, les États-Unis ont
empêché l'expédition de pétrole à Cuba, réduisant
les stocks de pétrole cubains à 60 % de
ce qui est nécessaire pour le fonctionnement de
l'économie. Le gouvernement cubain a pris des
mesures pour régler le problème tout en minimisant
l'impact sur la population, par exemple en
réduisant le transport urbain et interprovincial
pour un certain temps. La situation revient peu à
peu à la normale.
L'ambassadrice a expliqué que les États-Unis ont
recours aux tactiques adoptées en 1962 par
l'administration Kennedy lorsque le blocus a été
déclenché avec l'objectif de rendre la vie du
peuple intenable pour l'inciter à la révolte et au
changement de régime. Elle a dit que Cuba a
toujours été son propre modèle et a appris à
relever les plus grands défis, tels que la Période
spéciale des années 1990,
lorsque 75 % des échanges commerciaux de
Cuba se sont écroulés avec la chute de l'Union
soviétique. Elle a dit que les États-Unis ne
peuvent accepter des pays qui sont souverains et
indépendants, mais que la résilience du peuple
cubain est telle que toutes les tentatives des
États-Unis sont vouées à l'échec et que le peuple
cubain aura le dernier mot.
Lorsqu'on lui a demandé ce que les pays peuvent
faire au-delà des résolutions massives adoptées
aux Nations unies où la vaste majorité des pays du
monde rejettent le blocus en tant qu'assaut contre
les droits humains du peuple cubain, elle a dit
que les pays doivent se tenir debout face aux
États-Unis et refuser d'accepter
l'extraterritorialité de leurs lois. Elle a donné
l'exemple des nations caribéennes des Barbades, de
la Guyane, de la Jamaïque et de Trinité-et-Tobago
qui, en 1972, lorsqu'elles ont obtenu leur
indépendance, ont établi des relations
diplomatiques avec Cuba, un geste courageux de
rupture avec le diktat américain. Le fait que ces
pays sont petits ne les a pas empêchés de se tenir
debout, a-t-elle dit.
L'ambassadrice a aussi dit que le Canada et le
Mexique ont affirmé qu'ils défendraient leurs
intérêts à Cuba contre le Titre 3 de la Loi
Helms-Burton. Elle a aussi fait valoir que
le dialogue avec le gouvernement canadien avait
permis de résoudre certains problèmes, dont
l'ouverture partielle du service de visas canadien
à La Havane. Elle a dit qu'en effet l'année se
terminait sur une note positive en termes des
relations diplomatiques avec le gouvernement
canadien.
Il a aussi été question de la situation en
Amérique latine et en Amérique du Sud et des
luttes des peuples et à quel point des événements
tels la lutte du peuple contre le coup d'État en
Bolivie et la lutte du peuple chilien sont
importants pour Cuba, puisque c'est une seule et
même lutte.
Le dimanche 17 novembre à Montréal, près
de 200 personnes de la communauté haïtienne
et leurs nombreux alliés ont marché dans les rues
de Montréal pour dénoncer l'ingérence des
puissances étrangères, dont le Canada, en Haïti et
leur soutien au gouvernement corrompu de Jovenel
Moïse. L'action organisée par Solidarité
Québec-Haïti voulait aussi souligner l'héroïque
lutte du peuple haïtien pour son droit d'être. Les
slogans Justice ! Dignité !
Réparations ! ont retenti tout au long de la
marche.
Au début et à la fin de la marche qui s'est
terminée devant le consulat haïtien, iI y a eu de
nombreuses interventions. Tous ont parlé d'une
seule et même voix pour dénoncer l'ingérence
étrangère en Haïti dont celle du gouvernement
canadien. Le peuple haïtien n'est pas un peuple
misérable et asservi, ont-ils dit. C'est un peuple
fier et digne qui a toutes les capacités de
diriger son pays. Ce qui l'en empêche, ce sont les
gouvernements corrompus imposés par les puissances
néolibérales. À plusieurs reprises, les slogans et
les interventions ont dénoncé les prétendus
sauveurs avec leur aide intéressée pour imposer
l'asservissement du peuple haïtien. « Nous sommes
ici pour défendre la cause juste du peuple
haïtien. Il y a des pays, les États-Unis, le
Canada et la France qui disent que nous avons
choisi le gouvernement en place. C'est faux. Nous
ne l'avons pas choisi. Depuis plus de deux mois,
le peuple haïtien est dans la rue. Il y a eu
plus 300 morts. Les écoles sont fermées. Et
ici, le Canada continue de dire que nous les avons
choisis. Ce sont des faux amis et des amis comme
cela, on n'en a pas besoin. », a dit un des
intervenants.
Une autre
intervenante a dit : « On veut dénoncer le
sale rôle du gouvernement canadien en Haïti et
l'hypocrisie de ce gouvernement. Il a financé
l'élection en Haïti à coup de millions, une
ingérence totale dans les affaires d'un pays,
alors que durant l'élection fédérale, il n'a cessé
de faire des sorties contre les dangers de
l'ingérence étrangère dans l'élection.
En 2004, il a été impliqué dans le coup
d'État contre le président Aristide avec les
États-Unis et la France. La politique étrangère ne
nous appartient pas et ne nous représente pas.
C'est à nous de décider quelle sorte de relation
on veut avec les autres pays. Nous avons une
responsabilité de nous adresser à la politique
étrangère canadienne alors que le gouvernement est
impliqué contre la Bolivie, le Venezuela, et
d'autres. »
Un hommage a été rendu aux jeunes, aux femmes et
aux travailleurs décédés depuis le début des
soulèvements en Haïti, de même qu'à tous ceux et
celles qui sont morts sous le duvaliérisme. «
Aujourd'hui, c'est la troisième édition du
duvaliérisme. Nous avons une responsabilité. On ne
peut rester silencieux car des gens tirent
avantage de ce silence. Nous devons dire à ceux
qui sont là pour nous représenter ici au Canada,
montrez que vous êtes Haïtiens quand vous avez un
pouvoir d'influence. » a dit un des
organisateurs de Solidarité, Frantz André. Il a
salué la jeunesse haïtienne aujourd'hui qui se bat
et qui nous donne espoir.
Plusieurs ont pris la parole pour saluer la
bataille de Vertières, le 18
novembre 1803, dont le 216e anniversaire
allait être célébré le lendemain de la marche.
Cette bataille dirigée par Jean-Jacques Dessalines
pour libérer le peuple haïtien de l'esclavage et
mettre fin au pouvoir colonial a signifié la mise
en déroute et la défaite de l'armée napoléonienne.
Elle a signifié l'élimination de l'esclavage et a
mené à la proclamation de l'indépendance haïtienne
et la formation de la première république noire au
monde, la République d'Haïti le 1er janvier
1804. Aujourd'hui, cette bataille n'est pas
terminée.
Un autre intervenant a dit : « Est-ce que le
peuple haïtien a droit à la santé, à l'éducation
et à la dignité ? Oui. C'est cela que nous
demandons à ces puissances impérialistes qui
soutiennent le gouvernement en Haïti et qui nous
dénient toute forme d'humanité, qui dénient le
droit d'être des êtres humains comme tous les
peuples sur la terre. Aussi longtemps que ce
peuple n'a pas droit à son humanité et à sa
dignité, on doit continuer ce combat. Pourquoi
Jovenel Moïse est toujours en Haïti ? C'est
qu'il a soutenu et soutient les puissances
étrangères qui ne veulent pas de changements en
Haïti. Le peuple haïtien a droit à la dignité, le
droit d'être maître chez lui et le droit à la
souveraineté. Nous avons le droit de le demander
et de demander aux gouvernements étrangers,
canadien, français, étasunien de ne pas s'ingérer
dans les affaires intérieures de notre pays. Ils
s'ingèrent et après ils disent que c'est nous qui
sommes responsables de la situation en Haïti,
c'est nous le peuple haïtien qui sommes corrompus.
On appelle cela l'« aide au développement »
et, derrière toute cette mascarade, se trouvent
des mains qui tiennent les ficelles de la misère
en Haïti. Le peuple haïtien n'est pas responsable.
Il faut continuer le combat jusqu'au bout. Vive la
lutte du peuple haïtien ! »
Un activiste a invité tous les manifestants à la
projection du film « Haïti portrayed » de
Elaine Brière le dimanche 24 novembre
à 18 h à la maison d'Haïti. Le film parle du
rôle du gouvernement canadien en Haïti. Ce sera
l'occasion de s'instruire, de poursuivre les
discussions et d'échanger sur la politique
étrangère canadienne qui doit changer de
direction.
(Photos: TML)
Calendrier d'événements
Toronto
Dimanche 1er décembre à 17
h 30
Parc Trinity Bellwoods
(devant la statue de Simon Bolivar)
Montréal
Dimanche 1er décembre à 13
h
Métro Guy-Concordia
Gatineau
Mercredi 4 décembre à 12 h
Cégep de l'Outaouais, 33,
boulevard Cité-des-Jeunes
Coorganisé par
l'Association générale des étudiants et des
étudiants du Cégep de l'Outaouais et
l'Association d'Amitié Outaouais-Cuba
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individuellement, cliquer sur le titre de
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