Numéro 33 - 30 novembre 2019

Le gouvernement Trudeau donne l'orientation du 43e parlement

La nécessité d'une nouvelle direction
et d'un contrôle de l'économie en conformité avec sa nature socialisée


Le nouveau cabinet du gouvernement libéral et
la politique de l'absurde

- K.C. Adams -


Le gouvernement de l'Alberta déclare que le vol
des fonds de pension des travailleurs est légal

Ne touchez pas à nos pensions!

- Peggy Morton -

Les syndicats déclarent que le gouvernement n'a
pas leur consentement ni de mandat

Une résistance massive aux attaques du gouvernement provincial
contre les droits de tous


Pas de port pour la guerre! Faisons du Canada une zone de paix!

Des activistes de la paix s'opposent à la
conférence de guerre de Halifax

La Chine est dans la mire de la conférence de guerre de Halifax

- Tony Seed -

Les États-Unis préparent l'OTAN à la confrontation
avec la Russie et la Chine

- M.K. Bhadrakumar -


Hommages rendus à Fidel Castro

Les peuples du monde commémorent l'héritage
vivant du camarade Fidel Castro

Au coeur de l'unité de l'Amérique latine

- Enrique Ubieta Gomez -


Les récents développements en
Amérique latine et dans les Caraïbes

Résistance grandissante à la destruction néolibérale, la terreur d'État
et aux coups d'État d'inspiration impérialiste

- Margaret Villamizar -

Lettre d'Unifor au ministre des Affaires étrangères condamnant le coup
d'État militaire et à la défense de la démocratie en Bolivie

Message de remerciement pour les contributions
à la campagne Lula Libre

- Parti des travailleurs du Brésil -

Le ministère cubain de la Santé publique annonce le retour de ses coopérants en Équateur et réitère sa volonté de
continuer à aider ce pays

- Ministère de la Santé publique de Cuba -

Nul ne pourra effacer l'empreinte aimante que Cuba a
laissée en Bolivie et en Équateur

- Yenia Silva Correa et German Veloz Placencia -


Actions au Canada

Des activistes du mouvement de solidarité discutent avec l'ambassadrice cubaine à Ottawa

Debout avec Haïti! Justice, dignité et réparations, réclament les manifestants


Calendrier d'événements

Manifestation pour la justice sociale en Amérique latine

Manifestation en solidarité avec Gaza

Discussion avec l'ambassadrice de Cuba au Canada
sur la situation actuelle à Cuba



Le gouvernement Trudeau donne l'orientation du 43e parlement

La nécessité d'une nouvelle direction et d'un contrôle de l'économie en conformité avec sa nature socialisée

L'élite dirigeante parle d'une récession mondiale comme d'une inévitabilité. Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a récemment qualifié l'économie mondiale de « fragile » et « au bord de la récession ». Selon le Fonds monétaire international, la croissance de l'économie mondiale sera à son plus bas niveau depuis la crise économique de 2008. La nouvelle directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré : « L'économie mondiale connaît actuellement un ralentissement synchronisé. Pour 2019, nous prévoyons un ralentissement de la croissance dans environ 90 % des pays du globe. »

Les représentants de l'oligarchie financière s'exposent comme des ennemis des peuples lorsqu'ils parlent de cette façon. Pour une personne en position d'autorité, il est criminel d'accepter un ralentissement économique comme inévitable. Ils ne voient pas ce qu'ils ne veulent pas voir, ce qu'ils ne veulent pas changer.

L'économie socialisée de la grande production industrielle est plus que capable de procurer un niveau de vie moderne à tous sans crises récurrentes. L'obstacle à la maîtrise de l'économie et la résolution de ses problèmes est la classe sociale qui en a le contrôle et l'objectif dépassé qu'elle lui donne en l'obligeant à servir les intérêts privés étroits de factions concurrentes. Les sociétés, les monopoles et les cartels en rivalité opposent entre eux les différentes parties et différents secteurs de l'économie socialisée et la direction générale sert leurs intérêts privés. Le résultat est le chaos, l'anarchie, les crises récurrentes et la guerre.

L'économie socialisée moderne est intégrée. Pour bien fonctionner, toutes ses composantes doivent être harmonisées entre elles dans un projet d'édification nationale. La nation, à son tour, ne considère pas les autres pays du monde comme des concurrents ou comme des peuples et des régions à exploiter, mais comme une seule et même humanité coopérant dans l'intérêt commun et le développement commun. Cela n'est possible que si ceux qui contrôlent les parties et des secteurs de l'économie ont pour objectif de coopérer pour le bien commun de tous et pour le bien de la Terre Mère.

Cela signifie que ceux qui contrôlent cette nouvelle direction de l'économie ont pour le bien-être et les droits de tous leurs collègues producteurs le même égard que pour les leurs. Ceux qui contrôlent se rendent compte que leur bien-être dépend du bien de l'humanité et de la Terre Mère. De cette manière, le contrôle de l'économie et les relations entre ses producteurs sont conformes au caractère socialisé et interdépendant de l'économie elle-même.

C'est la détermination des travailleurs à définir une nouvelle direction et un contrôle de l'économie conformes à sa nature socialisée qui ouvre la voie au progrès. Les mesures et programmes annoncés par le gouvernement Trudeau répondent aux intérêts privés concurrents de ceux qui contrôlent actuellement l'économie. Ils rendront les riches plus riches et les pauvres plus pauvres et exacerberont les contradictions et la crise.

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Le nouveau cabinet du gouvernement libéral et la politique de l'absurde

Le gouvernement Trudeau a créé un ministère de la Prospérité de la classe moyenne et nommé la députée d'Ottawa-Vanier, Mona Fortier, au poste de ministre.[1] Dans une interview accordée à l'émission The Current de la CBC Radio, la ministre a dit qu'elle n'avait pas encore reçu sa lettre de mandat du premier ministre et qu'elle ne pouvait donc pas parler de ce que son ministère fera. L'intervieweuse lui a demandé de définir la classe moyenne et, selon la transcription de l'entrevue donnée par la CBC, elle a répondu : « Eh bien, nous savons que nous voulons une économie très forte pour tous. Et pour avoir une classe moyenne forte, il faudra continuer à mettre en place des mesures et à aider ceux qui veulent rejoindre la classe moyenne à avoir accès à ces programmes. »

Puis : « Eh bien, je définis la classe moyenne comme étant ceux qui peuvent se permettre leur mode de vie. Ils ont une qualité de vie. Et ils peuvent envoyer leurs enfants jouer au hockey ou participer à différentes activités.

« C'est avoir un coût de la vie où vous et votre famille pouvez faire ce que vous voulez. Je pense donc qu'il est vraiment important que nous examinions comment nous pouvons rendre notre vie plus abordable maintenant.

« Et c'est, pour moi, quelque chose pour laquelle nous allons mettre en place des mesures et faire de réels efforts, avec mes collègues, pour avoir une économie forte. »

Le baragouinage de la ministre de la Prospérité de la classe moyenne s'explique par l'idéologie intéressée et frauduleuse de l'élite dirigeante et la non-pertinence de son poste, qui n'est qu'un artifice pour qu'une femme siège au Cabinet. Puisque son expérience est surtout dans le domaine des communications, Fortier pourrait avoir été choisie pour son habileté à dire des choses et à détourner l'attention de la réalité des crises économiques récurrentes et du fait que l'oligarchie financière a donné au gouvernement Trudeau le mandat de payer les riches et non pas d'accroître l'affluence et l'influence des membres de la classe ouvrière mieux rémunérés qui sont en fait poussés dans une insécurité de plus en plus grande.

Les femmes ne peuvent atteindre la dignité quand elles se laissent manipuler dans la conviction aristocratique que déformer les conditions concrètes peut faire disparaître des problèmes, tels que la crise économique cyclique imminente ou la guerre qui bouleversent la vie de tout le monde. Dire des sottises à propos d'une prétendue classe moyenne pour perpétuer la perception d'abondance des travailleurs, qui auraient un certain contrôle sur leur vie puisqu'ils peuvent inscrire leurs enfants au hockey, n'aide pas lorsque l'oligarchie financière attaque ces mêmes travailleurs avec des demandes de concessions ou détruit leurs moyens de subsistance, comme cela a été le cas dans de nombreux secteurs manufacturiers et maintenant dans l'industrie forestière en Colombie-Britannique. La capacité de bien parler ne change pas le fait que les partis cartels, y compris le Parti libéral de Trudeau et son gouvernement minoritaire, ne peuvent pas avoir à coeur les intérêts de la vaste majorité des travailleurs canadiens puisqu'ils représentent l'oligarchie financière et obéissent à ses ordres.

Le système des partis cartels a concentré le pouvoir dans le bureau du premier ministre, qui agit pour le compte de puissants intérêts privés. Les Canadiens ont assisté à une démonstration brutale de la force du cabinet du premier ministre lorsque Trudeau a limogé deux femmes ministres de son cabinet précédent, la ministre de la Justice et la présidente du Conseil du Trésor, car elles ne voulaient pas garder le silence sur ce qu'elles considéraient être un arrangement corrompu en développement avec SNC-Lavalin pour lui éviter des poursuites pénales.

Le système des partis cartels rabaisse le niveau de l'activité et du discours politiques. L'antidote est que les travailleurs et leurs alliés s'affirment, deviennent des acteurs politiques de plein droit et s'expriment politiquement avec leur voix, leur pensée et leur programme. Être un acteur politique de plein droit signifie s'unir aux autres pour s'attaquer aux problèmes économiques, politiques et sociaux tels qu'ils se présentent dans leur réalité objective et lutter pour des solutions qui favorisent les intérêts des travailleurs et du peuple, assument la responsabilité sociale et contribuent à l'édification nationale.

Les femmes sont confrontées à des problèmes particuliers en tant que reproductrices de la vie et victimes d'abus ; elles doivent défendre leur dignité en tant que femmes en étant politiques et informées. Elles doivent se joindre à d'autres dans une lutte organisée pour affirmer notre droit à tous d'exercer un contrôle sur les décisions qui nous affectent. La lutte pour affirmer ce droit en pratique apporte l'affirmation, le pouvoir et la dignité.

Être un acteur politique à part entière sur les questions qui touchent votre vie fait avancer le facteur humain/conscience sociale dans la bataille pour le renouveau démocratique. Être un acteur politique à part entière façonne positivement la personnalité démocratique de tous ceux qui sont activement engagés dans cette lutte.

À titre d'information : la classe ouvrière canadienne

La classe ouvrière canadienne est de loin la classe sociale la plus nombreuse. Elle existe dans une relation sociale dialectique avec l'oligarchie financière. La classe ouvrière vend sa capacité de travail à l'oligarchie financière. Par ce fait, les oligarques prennent le contrôle de la valeur d'usage de la capacité de travail et prennent aussi le contrôle de ce que les travailleurs produisent. L'oligarchie financière représente une infime minorité de la population qui s'est constituée en une classe sociale supranationale sans attachement particulier au Canada, si ce n'est comme exploiteuse de ses ressources naturelles, de ses moyens de production et de sa classe ouvrière.

Dans le cadre de cette relation sociale oppressive, les travailleurs doivent s'organiser pour se défendre et pour défendre leurs droits et leur bien-être. Cela signifie qu'ils doivent s'organiser pour se donner un pouvoir par une activité politique indépendante qui vise le renouveau démocratique et pour développer et diffuser leur conscience sociale avancée et leurs institutions indépendantes, de sorte que la classe ouvrière devienne une force sociale invincible tant dans la défense de ses droits que dans la construction du nouveau.

La lutte de classe dans ce rapport social avec l'oligarchie financière comprend une mobilisation politique de masse des travailleurs et de leurs alliés pour le renouveau démocratique et une nouvelle direction pour l'économie pour que l'État arrête de payer les riches et augmente les investissements dans les programmes sociaux et les services publics et pour faire du Canada une zone de paix avec un gouvernement antiguerre.

En construisant le nouveau, la classe ouvrière a la responsabilité sociale historique de vaincre sa relation sociale oppressive avec l'oligarchie financière et de lui nier son rôle de classe sociale dominante qui gagne sa vie en achetant la capacité de travail de la classe ouvrière.

En se libérant de la relation sociale oppressive avec l'oligarchie financière, la classe ouvrière se renouvelle avec une personnalité démocratique distincte, en tant que classe sociale contrôlant l'économie et se dotant d'une politique d'édification nationale. La nouvelle classe qui contrôle sa capacité de travail et ce qu'elle produit a la responsabilité sociale de faire progresser la société vers l'émancipation complète de la classe ouvrière et l'élimination de la société de classes non seulement au Canada, mais dans le monde entier en unité avec toute l'humanité.

Le rapport social entre la classe ouvrière et l'oligarchie financière

La classe sociale est définie en fonction de comment un groupe de personnes gagne sa vie dans un rapport avec d'autres durant une période historique donnée et dans un mode de production donné. Durant la période romaine classique de l'esclavage, il y avait les maîtres et les esclaves et dans le mode de production médiéval, le rapport social entre les paysans et les seigneurs. Les classes sociales naissent et disparaissent avec le développement des forces productives et les transformations révolutionnaires du mode de production.

Le terme « classe moyenne » est apparu à l'époque médiévale ou féodale, lorsque, comme produit du développement des forces productives, une classe sociale est apparue qui a acquis la capacité d'acheter la capacité de travail des autres en dehors des stricts rapports de production et des lois de l'époque médiévale.

Les progrès des méthodes de production dans l'agriculture et la fabrication ont remis en cause la petite production du mode féodal et ses rapports sociaux. Ces développements ont libéré de nombreux paysans et compagnons des rapports de production traditionnels. Pour survivre, ceux qui se sont retrouvés sans terre ou sans corporation ont commencé à vendre leur capacité de travailler quotidiennement ou régulièrement à ceux qui avaient acquis les moyens matériels et financiers de l'acheter. Ainsi a commencé la longue relation sociale entre une petite classe sociale constituée de ceux qui achètent la capacité de travail des autres et le grand nombre de ceux qui vendent leur capacité de travail pour gagner leur vie.

À l'époque médiévale, l'aristocratie féodale était généralement désignée par le terme classe supérieure, tandis que les masses essentiellement pauvres, notamment les paysans, les compagnons et les ouvriers de métier et d'autres, étaient généralement appelées classes inférieures.

Le terme classe moyenne s'est associé à ceux qui avaient acquis les moyens d'acheter la capacité de travailler en dehors des règles et des lois du régime médiéval, et souvent en opposition à eux. Les membres de la classe moyenne émergente n'étant ni de nobles aristocrates ni des paysans de classe inférieure, ils ont acquis le nom de classe moyenne au sens courant du terme.

Une caractéristique importante de cette nouvelle classe moyenne sociale était qu'elle n'existait que dans un rapport avec une nouvelle classe sociale émergente qui n'avait ni terre ni position héréditaire, qui n'avait que sa capacité de travail. Cette classe sociale était « libre » de vendre à la classe moyenne sa capacité de travailler à l'heure, à la journée, ou à terme parce qu'elle était « affranchie » de la terre et de toute autre possession matérielle productive en dehors des limites féodales.

Les nouveaux rapports de production entre ceux qui achetaient la capacité de travail des autres et ceux qui vendaient leur capacité de travail se sont développés principalement dans des zones urbaines protégées ou dans des villes marchandes devenues des centres d'opposition au contrôle féodal. Les villes étaient connues en Europe dans plusieurs langues sous le nom de « bourg » et les membres de la classe moyenne qui dominaient les « bourgs » sont devenus les « bourgeois ».

Avec l'invention de la machine à vapeur et son application à la production, la grande production industrielle a rapidement supplanté la petite production féodale et a vite fait de la classe ouvrière, principalement issue de la paysannerie ruinée, la classe sociale la plus nombreuse. Après le renversement politique de l'élite dirigeante féodale, la bourgeoisie ou « classe moyenne » a pris le contrôle de l'État et de la société et est devenue la classe dirigeante. La classe supérieure constituée de l'aristocratie foncière a depuis été intégrée ou bien à la nouvelle élite dirigeante, ou bien à la classe ouvrière. Les rapports de production se sont simplifiés en deux grandes classes : ceux qui vendent leur capacité de travail, la classe ouvrière, et ceux qui achètent la capacité de travail de la classe ouvrière, la bourgeoisie, qui ne pouvait plus être considérée comme une classe moyenne.

La période naissante des rapports de production entre la classe ouvrière et la bourgeoisie a vite cédé la place à l'impérialisme. La richesse sociale s'est concentrée entre les mains d'un nombre de plus en plus restreint de personnes et les secteurs financier et industriel ont fusionné et se sont répandus au monde entier, transformant la bourgeoisie en une puissante minorité de dirigeants appelée oligarchie financière. La classe ouvrière est devenue instruite et a acquis l'expérience de la lutte de classe en s'engageant dans ses propres projets d'édification nationale en Union soviétique et ailleurs et par d'innombrables batailles pour défendre ses intérêts et ses droits à l'intérieur du système impérialiste d'États. La classe ouvrière est sur le point de mettre fin à sa relation sociale oppressive avec l'oligarchie financière par la révolution.

Aucune classe moyenne n'existe entre les deux principales classes sociales sous l'impérialisme. Un petit groupe de personnes sans stabilité a un pied dans chaque classe sociale. D'autres personnes extrêmement vulnérables qui ne peuvent plus travailler pour diverses raisons peuvent subir ce qu'on appelle une mort civile sans autre moyen de gagner leur vie que par le biais d'organismes de bienfaisance, de programmes sociaux ou par d'autres moyens.

Les conditions objectives existent pour résoudre le rapport social dialectique entre la classe ouvrière et l'oligarchie financière et faire progresser la société vers l'émancipation de la classe ouvrière et l'élimination des classes sociales. Cette révolution sociale ne peut être accomplie que par les efforts de la classe ouvrière elle-même en préparant les conditions subjectives de la révolution et en résolvant ainsi le rapport social dialectique avec l'oligarchie financière.

Note

1. Selon des informations sur le site Web du gouvernement du Canada, la ministre de la Prospérité de la classe moyenne, Mona Fortier, a été élue pour la première fois à la Chambre des communes lors d'une élection partielle en 2017. Avant de se lancer en politique, elle a siégé sur plusieurs conseils d'administration d'organismes à but non lucratif et a été directrice des communications pour un collège francophone à Ottawa jusqu'en 2015, année où elle a créé et géré sa propre entreprise de conseil en communications. Elle était coprésidente de la plateforme de campagne 2019 du Parti libéral.

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Le gouvernement de l'Alberta déclare que le vol des fonds
de pension des travailleurs est légal

Ne touchez pas à nos pensions!


Rassemblement appelé par les infirmières devant l'Assemblée législative de l'Alberta le
20 novembre 2019, lors de l'adoption du projet de loi 22, pour dire non aux réductions de salaire et « Ne touchez pas à nos pensions ! »

Le gouvernement albertain de Jason Kenney a fait adopter à toute vapeur le projet de loi 22, Loi de 2019 sur la réforme des agences, des conseils et des commissions et des entreprises publiques, une loi omnibus de 174 pages à l'Assemblée législative. Le projet de loi a été présenté le 18 novembre et le Parti conservateur uni (PCU) a imposé « l'attribution de temps » après seulement quatre heures de débat. Le projet de loi a reçu la sanction royale le 22 novembre. La Loi 22 a modifié ou supprimé 31 lois différentes. Elle a aboli le Bureau de la commission électorale, qui a imposé des amendes de plus de 200 000 dollars pour violation de la loi électorale liée à la course à la direction du PCU et elle a limogé le commissaire qui mène toujours des enquêtes. La Loi 22 a également « légalisé » le fait que le gouvernement de l'Alberta exproprie en définitive le fonds de pension des enseignants de l'Alberta et le confie à l'Alberta Investment Management Corporation (AIMCo), le gestionnaire de fonds appartenant au gouvernement provincial.

La loi supprime également la possibilité pour les plus importants régimes de retraite du secteur public de l'Alberta, le Régime de retraite des autorités locales et le Régime de retraite de la fonction publique, de choisir leur gestionnaire de fonds. Les deux sont actuellement gérés par AIMCo, mais avaient la possibilité de se retirer et de choisir un autre gestionnaire de fonds. La loi a également retiré un des représentants du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE) du conseil de retraite et l'a remplacé par un représentant de la direction. La Loi 22 accorde également au gouvernement un droit de veto sur les nominations par les syndicats de membres au conseil du régime de retraite des employés de l'État, sous prétexte que ces personnes nommées doivent être « compétentes ».

S'exprimant devant l'Assemblée législative, le ministre des Finances a clairement indiqué que ces gestes du gouvernement de l'Alberta ne visent absolument pas à garantir une retraite en sécurité aux travailleurs et aux professionnels du secteur public. Il a dit de façon explicite qu'ils visent à profiter au gouvernement et a même qualifié les fonds de pension des travailleurs de « fonds publics ». Autrement dit, il ne reconnaît pas que ces fonds n'appartiennent pas au parti cartel au pouvoir.

Ces décisions ont été imposées à l'ensemble du secteur public et aux 400 000 membres des régimes de retraite sans aucune consultation avec les syndicats et sans leur consentement, et elles ont été adoptées à une vitesse fulgurante. Le président de l'Association des enseignants de l'Alberta (ATA), Jason Shilling, a appelé le gouvernement à « nous montrer les chiffres et à nous convaincre que c'est dans notre intérêt, au lieu de saisir unilatéralement les actifs de nos pensions ». Le gouvernement n'a pas répondu. Shilling a également demandé à la vérificateur général de présenter un rapport avant que le gouvernement aille de l'avant avec la Loi 22, mais il n'a pas répondu lui non plus. Au lieu de cela, le gouvernement continue d'agir pour détruire tout équilibre dans les relations sociales entre les travailleurs et les employeurs. Il refuse de reconnaître le droit des travailleurs et des professionnels de contrôler les décisions relatives à la gestion des régimes de retraite.

L'arrogance, l'orgueil démesuré et le narcissisme de Kenney et de son gouvernement sont tels qu'ils semblent convaincus que rien ne peut les arrêter. Ils poursuivent leurs tactiques de choc et stupeur fondées sur cette vision des choses selon laquelle ils ont tiré de leur victoire aux élections le mandat de faire tout ce qu'ils veulent et que c'est même ce que les électeurs désirent. Le chef du PCU, Jason Kenney, n'était même pas présent à la législature pour défendre le projet de loi 22. Il s'est plutôt rendu au Texas pour courtiser les investisseurs en disant que c'est en réalité son devoir le plus important.

Les efforts de Kenney pour faire taire toute opposition à ses attaques ont essuyé un échec lamentable. Les enseignants qui gèrent leur propre fonds de régime de retraite depuis 80 ans ont répondu par un Non catégorique ! Pas sans notre consentement ! Plus de 30 000 enseignants ont envoyé un courriel à leurs députés ou au premier ministre pour leur faire part de leur opposition à cet acte scandaleux qui consiste à prendre le contrôle de leur régime de retraite. Ils ont rempli les tribunes de la législature chaque soir.

Près de 1 000 infirmières de toute la province et des travailleurs d'autres syndicats se sont rassemblés devant la législature pour dire Non ! aux baisses des salaires et Ne touchez pas à nos pensions ! Des travailleurs actifs et à la retraite ont envoyé des milliers de courriels dans lesquels ils demandent au gouvernement de mettre un terme à son abus de pouvoir arrogant. Les travailleurs de l'éducation se sont également mobilisés pour exprimer leur opposition et d'autres actions sont également prévues au cours des prochaines semaines. Des travailleurs du secteur public ont également rejoint les grévistes du CN sur les lignes de piquetage.


Des travailleurs du secteur public se joignent à ligne de piquetage des travailleurs
du CN à Edmonton, le 23 novembre 2019.

Le gouvernement du PCU continue de prétendre que rien n'a vraiment changé et que les conseils d'administration des régimes de retraite respectifs, composés de représentants des syndicats et des employeurs, continueront de définir les orientations. C'est une duperie pure et simple, car l'option de choisir un autre gestionnaire du régime de retraite a été supprimée. Sans le pouvoir de se retirer du contrôle d'AIMCo, les travailleurs n'ont aucun recours s'ils ne sont pas d'accord avec la gestion des fonds de pension

C'est également trompeur de penser que le gouvernement n'a aucun contrôle sur AIMCo. La loi intitulée Alberta Investment Management Corporation Act (article 19) stipule que « le Conseil du Trésor peut émettre des directives qui doivent être suivies par [l'AIMCo], le conseil d'administration ou les deux ». Cela donne, par exemple, le pouvoir au gouvernement d'obliger les régimes de retraite à accroître leur part déjà importante de leurs investissements dans les sociétés pétrolières et gazières basées en Alberta.

Les mesures prises par le gouvernement pour prendre le contrôle des fonds de pension sans le consentement des travailleurs auxquels ces fonds appartiennent sont une forme de vol. Les travailleurs exigent de savoir ce que fait le gouvernement. Il est clair que Jason Kenney est en train de prendre le contrôle de vastes sommes de capitaux et a envie de beaucoup plus. Il a transféré environ 30 milliards de dollars d'investissements sous le contrôle d'AIMCo. Kenney a également repris l'appel lancé par Harper pour que l'Alberta se retire du Régime de pensions du Canada (RPC) et instaure un régime de retraite pour l'Alberta.

Ce n'est pas un hasard que, pendant que cette loi était adoptée d'une manière encore jamais vue à la législature albertaine, Kenney était au Texas pour représenter les oligarques de l'énergie et faire en leur nom toutes sortes de promesses aux investisseurs potentiels. Kenney montre au nom de qui il gouverne et au nom de qui il est prêt à fouler au pied les droits des employés du secteur public qui travaillent dur. Le recours au diktat pour contrôler davantage la gestion de ces fonds est un abus de pouvoir qui ne doit pas passer.

Les régimes de retraite à prestations déterminées qui garantissent un niveau de vie honorable jusqu'à la mort sont un élément nécessaire de la vie moderne. La sécurité à la retraite est un droit inviolable qui appartient à tous les membres de la société. La loi 22 doit être abrogée !

(Photos : LML, UNA, AUPE)

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Les syndicats déclarent que le gouvernement
n'a pas leur consentement ni de mandat

Les syndicats de l'Alberta demandent d'une voix unanime au gouvernement de cesser et de renoncer à ses actions arbitraires et à ses abus de pouvoir par lesquels il s'empare du contrôle de régimes de retraite. Ils ont émis la déclaration commune suivante.

En réponse à cette saisie flagrante d'argent et de contrôle, les représentants de plus de 300 000 travailleurs albertains ont un message en trois parties pour le premier ministre et son gouvernement.

Tout d'abord, ce n'est pas votre argent. Il appartient aux Albertains qui l'ont mis de côté mois après mois. Comment un parti qui se vante d'être le défenseur des droits individuels et des droits de propriété peut-il penser que c'est acceptable qu'un gouvernement prenne en pratique le contrôle de l'épargne des gens ?

Deuxièmement, vous n'avez pas la permission. Vous n'avez jamais parlé de changements radicaux dans le système de retraite de l'Alberta lors de la dernière élection. Vous n'avez donc aucun mandat de le faire.

Troisièmement, vous n'avez pas la confiance des personnes à qui cet argent appartient véritablement. Les travailleurs albertains n'ont pas demandé au PCU de s'immiscer dans l'administration de leurs régimes de retraite, et ils ne croient pas non plus qu'il les gérera de manière équitable ou responsable.

En fait, nous sommes inquiets que ce que vous essayez de faire soit d'utiliser l'argent des autres pour créer une énorme caisse occulte destinée à financer un ordre du jour qui n'a pas encore été révélé publiquement et que la plupart des gens ne voudraient pas appuyer par leurs économies.

Pour ces raisons, au nom de tous les travailleurs albertains, nous demandons que vous ne touchiez pas à nos économies pour la retraite. Vous pouvez le faire en abrogeant la loi 22 et en abandonnant votre plan irresponsable et imprudent de retirer l'Alberta du RPC.

Si vous ne le faites pas, nous veillerons à ce que tous nos membres sachent qui s'est emparé de leur épargne-retraite et met en péril la sécurité de leur retraite. Nous ferons en sorte que la loi 22 devienne un boulet à votre pied à partir de maintenant jusqu'aux prochaines élections.

Gil McGowan, président, Fédération du travail de l'Alberta (AFL)
Guy Smith, président, Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE)
Heather Smith, présidente, Syndicat des infirmières unies de l'Alberta (UNA)
Mike Parker, président, Association des sciences de la santé de l'Alberta (HSAA)

Rory Gill, président, Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Alberta)
Jason Schilling, président, Association des enseignants de l'Alberta (ATA)

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Une résistance massive aux attaques du gouvernement provincial contre les droits de tous


Rassemblement des étudiants devant le Parlement albertain, le 18 novembre 2019, contre les coupures dans les investissements en éducation

Les travailleurs de l'Alberta et leurs alliés ont participé en grand nombre au cours de la semaine du 18 au 23 novembre à des rassemblements et des manifestations organisés presque tous les jours. Le lundi 18 novembre, environ 300 étudiants de l'Université de l'Alberta et environ 200 étudiants de l'Université MacEwan se sont rendus devant la législature et ont uni leurs forces pour protester contre les coupures brutales du gouvernement du PCU dans l'enseignement postsecondaire. De nombreux étudiants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Je ne me tais pas parce que ». Les coupures, qui affecteront sérieusement les conditions d'apprentissage des étudiants et les conditions de travail des chargés de cours, comprennent la réduction du financement de base déjà insuffisant, des augmentations annuelles de 7 % des frais de scolarité, des augmentations du taux des prêts étudiants et les menaces d'un modèle de financement « basé selon le rendement » qui sera sans doute basé sur la manière dont les universités répondent aux besoins des monopoles.

Le mercredi 20 novembre, le Syndicat des infirmières unies de l'Alberta, qui représente 30 000 infirmières et infirmiers, a organisé une manifestation d'environ 1 000 infirmières qui se sont rassemblées devant la législature pour affirmer leurs droits collectifs et le droit de tous aux soins de santé. Les deux enjeux spécifiques qui ont été soulevés sont le droit à la négociation collective sans ingérence du gouvernement et le droit des travailleurs du secteur public de contrôler leurs propres régimes de retraite, qui seront bientôt administrés par le gouvernement du PCU plutôt que par les travailleurs eux-mêmes. En février 1988, les infirmières de l'Alberta ont mené une grève héroïque de 19 jours et ont défié les ordonnances de cesser et de renoncer à leur grève, les accusations criminelles, les congédiements et les menaces de saisie de leurs avoirs par le gouvernement, et ont finalement obtenu une convention collective améliorée.

Manifestation des infirmières au Parlement albertain le 20 novembre 2019

Le jeudi 21 novembre, environ 1000 personnes se sont rassemblées à l'Université de Calgary pour protester contre les réductions de financement imposées par le gouvernement du PCU et la fin du gel des frais de scolarité décrété par le gouvernement précédent. Le piquet organisé par le Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE) a eu lieu à midi sur la grande aire principale du campus. Le rassemblement a suivi l'annonce de lundi de la suppression de 250 emplois à l'Université de Calgary, une décision prise à la suite de la réduction des subventions accordées par la province au programme d'entretien des infrastructures de l'université. Les coupes budgétaires s'élèvent à plus de 54 millions de dollars. Guy Smith, président de l'AUPE, a dit : « Lorsque vous essayez de reconstruire une économie, la meilleure façon de le faire est de disposer d'une main-d'oeuvre instruite et bien qualifiée. Si vous empêchez les Albertains de s'instruire, cela nuira encore plus à l'économie. »


Rassemblement à l'Université de Calgary le 21 novembre 2019

Le vendredi 22 novembre, le SCFP-Alberta, qui représente 36 000 travailleurs albertains, a rassemblé une centaine de membres du personnel non enseignant et leurs alliés devant l'immeuble du Conseil scolaire public d'Edmonton (EPSB) situé au centre-ville d'Edmonton pour protester contre les coupes du PCU dans l'enseignement primaire et secondaire. Après avoir promis de maintenir le financement actuel, le gouvernement du PCU a annoncé dans son budget 2019 qu'il réduira le financement d'environ 275 millions $, sans financement additionnel pour répondre à la croissance de l'inscription.

« Nous allons faire face à des classes plus grandes, les enfants recevront moins de soutient », a déclaré Rory Gill, président du Syndicat canadien de la fonction publique de l'Alberta. « Cela aura un impact dévastateur sur les enfants d'Edmonton. »

Un fait marquant des quatre rassemblements a été qu'à chacun d'entre eux de nombreuses personnes se sont avancées pour parler en leur propre nom. Par exemple, lors du rassemblement au EPSB, des travailleurs de soutien, des parents, des étudiants, des aides-enseignants, des enseignants et des dirigeants syndicaux ont pris la parole. À tous les rassemblements, on a souligné que les décisions du PCU en matière d'éducation et de soins de santé étaient prises arbitrairement sans aucune consultation sérieuse auprès des travailleurs. Cela montre une fois de plus que le véritable problème auquel sont aux prises les Canadiens est la nécessité du renouveau démocratique afin que les résidents puissent devenir des décideurs sur toutes les questions qui touchent leur vie et s'assurer un avenir pour eux et pour la prochaine génération. C'est un problème qui se pose aujourd'hui et non demain.

(Photos : LML, AUPE, CUPE, UNA)

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Pas de port pour la guerre! Faisons du Canada une zone de paix!

Des activistes de la paix s'opposent à la conférence de guerre de Halifax

Pas de port pour la guerre a organisé un rassemblement animé à Halifax le 23 novembre au parc Peace and Freedom, devant l'hôtel Westin, site de la conférence de guerre annuelle du Forum de Halifax sur la sécurité internationale (FHSI). C'est la onzième année que les activistes de la paix de Halifax affirment haut et fort qu'ils ne veulent pas que leur ville accueille cette conférence de guerre.

Un représentant de Pas de port pour la guerre a rappelé la ferme opposition des gens de Halifax à la conférence de guerre dès ses débuts. Il a souligné qu'il était « important de s'opposer à cette conférence de guerre pour plusieurs raisons ». « D'abord, a-t-il poursuivi, depuis ses débuts avec Peter MacKay qui était le ministre de la Défense du Canada, cette soi-disant conférence de 'Halifax' est basée à Washington et sert à appuyer la politique agressive et belliciste des impérialistes américains, bien que financée par les contribuables canadiens. Aussi, elle fait partie des efforts pour intégrer le Canada à l'empire américain et à sa machine de guerre, et Halifax y a toujours joué un rôle central.

« Pendant la Première Guerre mondiale, Shearwater a été établi en tant que base opérationnelle avancée de l'armée américaine. Aujourd'hui, Halifax accueille des flottes de l'OTAN et des navires de guerre alliés en route vers des guerres d'agression et des exercices militaires. Récemment, l'exercice Cutlass Fury, le plus important des dernières années, a été un exemple d'exercices militaires liés à Halifax dans l'intérêt de l'agression impérialiste américaine partout dans le monde. Et il y a un grand nombre de tels exercices et de guerres menés partout dans le monde et liés à Halifax. C'est pourquoi nous exigeons que Halifax ne serve pas de port de guerre et que le Canada cesse d'être un facteur dans de futures guerres.

« Dans ce contexte, la conférence de guerre, le soi-disant Forum sur la sécurité internationale, devient une session pour formuler des stratégies, où des leaders dans le domaine se réunissent pour discuter de sujets d'intérêt pour l'empire et déterminer les voies possibles à suivre. Par exemple, la Bolivie vient de vivre un coup d'État. Comment régler le compte de pays qui sont une épine dans le pied de l'empire depuis de nombreuses années a été un sujet de discussion lors de conférences précédentes. Il en va de même pour la mer de Chine méridionale, le Venezuela, la Libye, la Syrie, l'Iran, l'Afghanistan, etc.

« Pas de port pour la guerre salue votre présence aujourd'hui - allons de l'avant, unissons-nous dans l'action avec les autres et bâtissons le mouvement antiguerre. »

Il y a également eu des actions contre le FHSI en Ontario.

Le 23 novembre, à Toronto, il y a eu un piquetage devant le quartier général de l'Association canadienne de l'OTAN, une organisation dont l'objectif est d'imposer l'ordre du jour belliciste de l'OTAN au parlement et au grand public. L'événement était organisé par le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et Voix canadienne des femmes pour la paix et avait lieu en même temps que le rassemblement annuel de Pas de port pour la guerre contre le FHSI et la participation du Canada à ce forum.


Le piquetage de Toronto a suscité l'intérêt de nombreuses personnes qui se sont arrêtées pour exprimer leur appui à l'action et pour s'informer davantage au sujet du FHSI parrainé par les États-Unis et l'OTAN et de la participation du Canada.

Philip Fernandez, parlant au nom du PCC(M-L), a dit que le FHSI est un instrument de guerre et d'agression au service de l'OTAN et de l'impérialisme américain qui, cette année, met l'accent sur l'endiguement de la Chine et que l'année prochaine les États-Unis, l'OTAN, le Canada et d'autres pays veulent mettre sur pied une stratégie agressive pour provoquer la Chine sous prétexte de défendre la soi-disant liberté et la démocratie. Il a dit que les Canadiens veulent des relations pacifiques avec toutes les nations et tous les peuples et qu'ils s'opposeront à ces projets bellicistes.

Le piquetage a reçu un message chaleureux de salutations de Pas de port pour la guerre, lu par Tony Seed, un des fondateurs de l'organisation.

À la fin du piquetage, les participants ont exprimé leur détermination à intensifier leur travail dans la nouvelle année pour s'opposer à l'OTAN, aux impérialistes anglo-américains et autres fauteurs de guerre, en opposition à l'ingérence du Canada dans les affaires des autres pays dans le but d'inciter à des changements de régime et pour organiser pour faire du Canada une zone de paix.

Aussi, le 23 novembre, la Coalition pour la paix de Windsor a souligné la tenue de la conférence de guerre de Halifax lors de son piquetage hebdomadaire avec des pancartes exigeant que l'OTAN soit démantelée.


Windsor, 23 novembre 2019

(Photos : LML, R. Devet, Coalition de paix de Windsor)

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La Chine est dans la mire de la conférence
de guerre de Halifax

Le 22 novembre, le premier jour du 11e Forum de Halifax sur la sécurité internationale (FHSI), « une nouvelle initiative ayant cours à longueur d'année » a été annoncée par le président de FHSI, Peter Van Praagh, par voie de communiqué de presse.

L'annonce du FHSI avait été précédée deux jours avant par une déclaration du secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo à Bruxelles, au lendemain d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN sur l'expansion des opérations de l'OTAN en Asie. Pompeo a dit : « Notre alliance doit tenir compte de la menace à long terme, actuelle et potentielle, posée par le Parti communiste de la Chine. » Les pays de l'OTAN ne peuvent ignorer les « différences fondamentales de croyances » entre eux et le parti au pouvoir à Beijing, a dit Pompeo.

Dans son communiqué de presse, Van Praagh déclare : « Ce n'est plus un secret pour personne que la Chine de Xi Jinping met tout en oeuvre pour faire du monde un endroit sûr pour l'autoritarisme. Il faut dès maintenant une stratégie globale sur la Chine pour les États-Unis, le Canada et leurs alliés - une stratégie qui fait du monde un endroit sûr pour la démocratie.

« Au cours des douze prochains mois, Halifax va consulter des experts et des leaders d'opinion pour avoir leur appréciation de ce que nous devons faire face à cette menace croissante à notre liberté. »

La stratégie du FHSI sur la Chine sera annoncée lors du Forum de Halifax sur la sécurité internationale de 2020, qui aura lieu seulement deux semaines après la tenue des élections présidentielles aux États-Unis. Ainsi, le FHSI, qui est basé aux États-Unis, s'est accordé le droit d'élaborer une stratégie pour le Canada et les « alliés ».
La rivalité avec la Chine et la sécurité est présentée comme un conflit militaire que le bloc de l'OTAN veut intensifier, au moyen entre autres de sanctions, qui sont une guerre sous d'autres formes, une situation tout à fait inacceptable. Tout conflit politique et idéologique doit être réglé de façon pacifique.
Le thème principal du FHSI cette année était la promotion des soi-disant droits humains et de la sécurité cybernétique pour mieux cacher la doctrine de la loi du plus fort de l'OTAN et l'effort de domination mondiale de l'empire américain. En ce sens, la Chine avait déjà été ciblée, comme en a témoigné la session du 24 novembre dont le thème était « Huawei or Our Way » (notre façon ou la façon d'Huawei). Cependant, il existe des contradictions au sein du bloc de l'OTAN. L'Allemagne, par exemple, n'accepte pas de se ranger du côté du « nous » et d'un embargo sur les technologies Huawei.

 Les participants au FHSI censés représenter l'Asie pacifique

Voici la liste des participants au FHSI venus d'Asie, dont la participation à la conférence de guerre était entièrement payée par les contribuables canadiens. En haut de la liste, il y a le Commandement indopacifique des États-Unis. Cette liste ne comprend pas les divers groupes de réflexion sur les questions asiatiques qui se retrouvent dans une catégorie américaine à part.

L'armée américaine

Philip Davidson, commandant, Commandement indopacifique des États-Unis

Richard Berry, assistant spécial, Commandement indopacifique des États-Unis.

Le Commandement indopacifique des États-Unis est basé en Hawaï. C'est un commandement de combat unifié des forces armées des États-Unis responsable de la région comprenant l'Inde, l'Asie et le Pacifique. Ce commandement a été fondé à une époque où les États-Unis avaient une marine d'« un seul océan » - la conquête d'Hawaï et les Philippines et l'agression continue contre la Chine, dont la révolte des Boxeurs - et il est le commandement unifié le plus ancien et le plus important. Portant anciennement le nom de Commandement pacifique des États-Unis (USPACOM), et rebaptisé le 30 mai 2018, il mène des opérations militaires dans une région qui comprend plus de 100 millions de milles carrés (260 000 000 km2), ou, en gros, 52 % de la surface de la terre, couvrant une surface qui part des eaux de la côte ouest des États-Unis et du Canada et allant jusqu'à la côte ouest de l'Inde, ainsi que de l'Arctique à l'Antarctique.

Le commandant se rapporte au président des États-Unis par le biais du secrétaire à la Défense et est appuyé par le volet services et les commandements unifiés subordonnés, y compris par l'Armée du Pacifique des États-Unis, US Forces Japon, US Forces Corée, le Commandement des opérations spéciales Corée et le Commandement des opérations spéciales Pacifique.

Japon

Yukinari Hirose, président de l'Institut national de la Défense du Japon

Hideo Suzuki, professeur, relations internationales, Académie de défense nationale du Japon, directeur et chercheur distingué du Forum japonais sur les relations internationales

Masashi Nishihara, président, Institut de recherche sur la paix et la sécurité, Japon

Yoichi Kato, chargé de recherche principal, Initiative de l'Asie pacifique, Japon

Hideshi Tokuchi, professeur invité, Institut national des hautes études politiques, Japon

Tsuneo Watanabe, chercheur principal, Département de la paix et de la sécurité internationales, Fondation pour la paix Sasakawa

Noboru Yamaguchi, consultant, Fondation pour la paix Sasakawa

Corée

Byung Kee Kim, membre de l'Assemblée nationale, le Daehanminguk Gukhoe, République de Corée

Seung-Joo Baek, membre de l'Assemblée nationale, le Daehanminguk Gukhoe, République de Corée

Jaeho Hwang, directeur, Centre de la coopération pour la sécurité mondiale, professeur, division des Études internationales, Université de Hankuk des Études étrangères, République de Corée

Chine

Szu-chien Hsu, directeur du conseil d'administration, Institut de la recherche sur la défense nationale et la sécurité, Taiwan

Yeh-chung Lu, professeur adjoint, Département de la diplomatie, Université nationale de Cheng-chi, vice-président, Fondation de Taiwan pour la démocratie

J. Michael Cole, chercheur principal, Institut sur la politique de la Chine, Université de Nottingham, Taiwan

Hong Kong

Emily Lau, ancienne présidente, Parti démocratique, présidente, Comité des affaires étrangères, Parti démocratique

King-wa Fu, professeur adjoint, Centre d'études journalistiques et médiatiques, Université de Hong Kong

Figo Chan, assistant responsable, Front des droits humains civils, Hong Kong, directeur des ventes d'ESTEC Corp. Inc. depuis août 2011

Himalaya

Dolkun Isa, président, World Uyghur Congress, Chine

Lobsang Sangay, président, Administration tibétaine centrale, Tibet

Indonésie

Teuku Faizasyah, conseiller du ministre indonésien des Affaires étrangères pour les affaires politiques, juridiques et de sécurité, ministre des Affaires étrangères

Singapore

Keng Yong Ong, président exécutif adjoint, l'École S. Rajaratnam d'études internationales, Université technologique de Nanyang

Philippines

Richard Javad Heydarian, chercheur associé, Université nationale de Chengchi, éditorialiste du Philippine Daily

Inde

Ram Madhav, secrétaire général national, Parti Bharatiya Janata, directeur, Fondation de l'Inde

Nirmal Verma, chef des chercheurs internationaux distingués des opérations navales, Collège de la guerre navale des États-Unis

Ruhee Neog, directeur, Institut des études sur la paix et les conflits

Chaitanya Giri, chercheur, Études sur l'espace et les océans, Conseil indien sur les relations mondiales, Gateway House

Rita Manchanda, consultante en recherche, Forum d'Asie du Sud sur les droits humains

Dhruva Jaishankar, directeur, US Initiative, Fondation de recherche et d'observation

Pakistan

Husain Haqqani, directeur et chercheur principal, Asie du Sud et centrale, Institut Hudson

Farahnaz Ispahani, ancienne membre du parlement, Assemblée Qaumi

Australie

Joseph Hockey, ambassadeur de l'Australie aux États-Unis

Michelle McGuinness, directrice générale du contre-terrorisme et de la contre-prolifération, Organisation du renseignement de la défense

Rachel Durbin, directrice, ingénierie Future Force Lifecycle, division de la capacité marine, Marine royale australienne, chercheure FHSI de Paix pour les femmes

Nouvelle-Zélande

Colonel Rose King, cheff d'état-major, quartier général des forces conjointes de la Nouvelle-Zélande, Force de défense de la Nouvelle-Zélande, chercheure FHSI-OTAN Paix avec les femmes

Lisa Ferris, directrice, Services juridiques de défense, Armée de la Nouvelle-Zélande, chercheure, Paix avec les femmes, FHSI-OTAN

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Les États-Unis préparent l'OTAN à la confrontation
avec la Russie et la Chine

Le sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), réuni à Londres les 3 et 4 décembre, ressemble à une réunion de famille après l'acrimonie sur les dépenses militaires des alliés européens de l'Amérique.

La tendance est à la hausse pour les dépenses de défense des alliés européens et du Canada. Plus de 100 milliards de dollars vont s'ajouter aux budgets de la défense des États membres d'ici la fin de 2020.

Mais surtout, la tendance à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles les 19 et 20 novembre, en préparation pour le sommet de Londres, a montré que, malgré la multiplication de différends au sein de l'alliance, les États membres ont resserré les rangs autour de trois points prioritaires dans l'ordre du jour mondial des États-Unis : l'escalade de la politique d'agression à l'égard de la Russie, la militarisation de l'espace et les efforts pour contrer la montée en puissance de la Chine.

L'OTAN suivra l'initiative de Washington dans l'établissement d'un commandement de l'espace en considérant officiellement l'espace comme « un nouveau domaine opérationnel ». Selon le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, cette décision « peut permettre aux planificateurs de l'OTAN de demander aux alliés de fournir des capacités et des services, tels que les communications par satellite et les données-images ».

« L'espace est également essentiel à la dissuasion et à la défense de l'Alliance, a ajouté Stoltenberg, notamment sa capacité à naviguer, à recueillir des renseignements et à détecter les lancements de missiles. Il y a environ 2 000 satellites en orbite autour de la Terre. Environ la moitié d'entre eux appartiennent à des pays de l'OTAN. »

De même, Washington a exhorté l'OTAN à identifier officiellement l'ascension de la Chine comme un défi à long terme. Selon les médias, la réunion de Bruxelles a accédé à la demande américaine et décidé de commencer officiellement la surveillance militaire de la Chine.

Après la réunion de Bruxelles, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a critiqué la Chine : « Notre alliance doit enfin faire face à la menace actuelle et potentielle à long terme posée par le Parti communiste chinois. Il y a soixante-dix ans, les pays fondateurs de l'OTAN se sont unis pour la cause de la liberté et de la démocratie. Nous ne pouvons pas ignorer les différences fondamentales et les différences de croyances entre nos pays et celles du Parti communiste chinois. »

Jusque-là, tout va bien. Cependant, il reste à voir si le grand dessein de Washington d'intégrer l'OTAN à sa « stratégie indopacifique » (lire refoulement de la Chine) va gagner du terrain. De toute évidence, les États-Unis ont l'intention de s'immiscer dans les relations commerciales et économiques grandissantes des alliés européens avec la Chine pour délimiter l'influence chinoise en Europe. La campagne américaine visant à bloquer la technologie 5G en provenance de Chine a été critiquée par plusieurs pays européens.

D'autre part, le projet européen s'est effondré et l'axe franco-allemand qui était sa feuille d'ancrage s'est fragilisé. La fracture entre Paris et Berlin profite à Washington mais, paradoxalement, elle entrave également le système des alliances occidentales.

Le président français Emmanuel Macron a déplu à l'Allemagne par ses appels récents à de meilleures relations avec la Russie « pour empêcher le monde de s'emporter dans une conflagration »; par son franc-parler sur la « mort cérébrale » de l'OTAN et la politique américaine sur la Russie devenue une « hystérie gouvernementale, politique et historique »; et par son insistance sur une politique militaire européenne indépendante des États-Unis.

La concordance des intérêts entre Berlin et Washington vis-à-vis de Macron s'est manifestée par l'adhésion de l'OTAN à l'escalade de la rhétorique contre la Russie et la Chine, sujet sur lequel la France est plutôt isolée. Cependant, cette congruence sera mise à l'épreuve très bientôt lors du sommet de Normandie sur l'Ukraine, que la France accueille le 9 décembre, comme suite du sommet de l'OTAN à Londres. La France aide la Russie à négocier un accord avec l'Ukraine.

Les récents appels téléphoniques entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont souligné l'intérêt croissant manifesté à Moscou et à Kiev au niveau des dirigeants pour l'amélioration des relations entre les deux pays.

En dernière analyse, les relations franco-allemandes revêtent une importance cruciale non seulement pour l'avenir stratégique de l'Europe, mais aussi pour le système d'alliance occidental. Pour vous en convaincre, il suffit de savoir que le veto français d'octobre signifie la mort subite de la proposition d'adhésion à l'Union européenne de l'État balkanique de Macédoine du Nord, le tout dernier pays à joindre les rangs de l'OTAN. Berlin et Washington sont furieux, mais un veto est un veto.

Washington ayant créé au sein de l'OTAN les conditions d'un affrontement, la Russie et la Chine ne baisseront pas leur garde. S'adressant au Conseil de sécurité de la Fédération de Russie le 22 novembre, Poutine a déclaré : « Les facteurs d'incertitude sont nombreux ; la concurrence et la rivalité se renforcent et prennent de nouvelles formes. Les pays dirigeants développent activement leurs armes offensives, le 'club nucléaire' accueille de nouveaux membres, comme nous le savons tous. Nous sommes également très préoccupés par la création d'infrastructures de l'OTAN à nos frontières, ainsi que par les tentatives de militarisation de l'espace extra-atmosphérique. »

Poutine a souligné : « Dans ces conditions, il est important de faire des prévisions précises, d'analyser les changements possibles de la situation mondiale et d'utiliser les prévisions et les conclusions pour développer notre potentiel militaire. »

Le renforcement militaire dirigé par les États-Unis contre la Russie et la Chine sera mis en évidence lors de deux exercices de grande envergure l'année prochaine, portant le nom de code « Defender 2020 in Europe » et « Defender 2020 in the Pacific ».

Il est significatif que, quatre jours seulement avant que Poutine ne fasse ces remarques, le président chinois Xi Jinping lui a dit lors d'une réunion à Brasilia, en marge du sommet des BRICS, que « les changements complexes et profonds en cours dans la situation internationale actuelle, dans des conditions d'instabilité croissante et d'incertitude, poussent la Chine et la Russie à établir une coordination stratégique plus étroite afin de maintenir conjointement les normes fondamentales régissant les relations internationales, de s'opposer à l'unilatéralisme, aux brimades et à l'ingérence dans les affaires des autres pays, de protéger la souveraineté et la sécurité respectives et de créer un environnement international juste et équitable. »

Poutine a répondu en disant que « La Russie et la Chine ont un consensus important et des intérêts communs dans le maintien de la sécurité et de la stabilité stratégiques mondiales. Dans la situation actuelle, les deux parties devraient continuer de maintenir une communication stratégique étroite et se soutenir mutuellement dans la sauvegarde de la souveraineté, de la sécurité et les droits de développement. »[1]

La réponse russe est également visible sur le terrain. La part des armes et équipements modernes dans l'armée et la marine russes a atteint un niveau impressionnant de 70 %. Les troupes russes recevront le premier lot pilote de chars T-14 Armata de prochaine génération fin 2019 - début 2020.

Le 26 novembre, le ministère russe de la Défense a annoncé que le système révolutionnaire de missiles Avangard de Moscou, doté du véhicule hypersonique « boost-glide », serait déployé au combat avec la « force de missile stratégique » en décembre.

Pour la première fois, les systèmes de guerre électronique de la base militaire russe au Tadjikistan seront renforcés par l'ajout d'une station de brouillage Pole-21 capable de lutter contre les missiles de croisière, les drones et les bombes aériennes guidées ainsi que les systèmes de guidage d'armes de précision. Moscou se protège contre la présence américaine et de l'OTAN en Afghanistan.

M.K. Bhadrakumar est un ancien diplomate indien qui écrit principalement sur la politique étrangère de l'Inde et les affaires du Moyen-Orient, de l'Eurasie, de l'Asie centrale, de l'Asie du Sud et de l'Asie-Pacifique.

Note

1. Ministère des Affaires étrangères de Chine

(Indian Punchline, 27 novembre 2019. Traduction : LML)

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Hommages rendus à Fidel Castro

Les peuples du monde commémorent l'héritage
vivant du camarade Fidel Castro

Le 25 novembre était le troisième anniversaire du décès du camarade Fidel Castro, dirigeant historique de la révolution cubaine et héros des peuples opprimés du monde pour avoir été le fer de lance de l'internationalisme remarquable de Cuba. Son héritage vivant a été commémoré par le peuple cubain, auquel se sont joints tous les peuples épris de paix et de justice du monde, avec lesquels Cuba partage bonheurs et malheurs.

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a commenté via les médias sociaux : « Comment se souvenir de Fidel ? En assumant son héritage comme étant le nôtre, en affrontant l'impérialisme avec courage et fermeté, en travaillant et en pensant pour le peuple, en luttant pour qu'un monde meilleur soit possible. »

Gerardo Hernandez, vice-recteur de l'Institut supérieur des relations internationales de Cuba et héros de la République de Cuba, a réitéré l'appel à une action mondiale dans le cadre des hommages rendus au dirigeant révolutionnaire, par le biais des médias sociaux, en utilisant les hashtags #YoSoyFidel, #PorSiempreFidel, #HastaSiempreComandante.

La Fédération cubaine des étudiants universitaires et la l'Union de la jeunesse communiste (JJC) ont organisé une soirée politico-culturelle devant les grandes marches de l'Université de La Havane pour commémorer leur commandant en chef, donnant à l'événement le nom de « Fidel Antimperialista ». Des milliers de personnes étaient présentes, parmi lesquelles le président Díaz-Canel, le commandant de la révolution Ramiro Valdes, le vice-président du Conseil des ministres Roberto Morales, le président de l'Organisation centrale des syndicats cubains Ulises Galiarte, des dirigeants d'organisations de masse et des étudiants, ainsi que l'intellectuel brésilien Frei Betto. Le choix du lieu était approprié, car l'université a occupé une place de choix dans la vie révolutionnaire de Fidel. Ce sont également les marches où, en 2016, après l'annonce du décès de Fidel, les jeunes ont maintenu une garde d'honneur jusqu'à son enterrement au cimetière de Santa Ifigenia.




Susely Morfa, première secrétaire du Comité national de l'UJC, s'est adressée à l'assemblée et a évoqué le rôle important que jouent les jeunes Cubains en tant que défenseurs du projet d'édification nationale dirigé par Fidel. Elle a souligné l'influence de Fidel sur les générations actuelles, sa capacité de stratège militaire, sa conception de la politique et la validité de son analyse des conditions du monde contemporain. Elle a affirmé que les jeunes générations assument consciemment leur rôle de défenseurs de la souveraineté de Cuba dans les conditions actuelles.

Les commémorations tenues au Canada

Au Canada, des événements à la mémoire de Fidel ont eu lieu à l'ambassade de Cuba à Ottawa et au consulat de Cuba à Toronto. Lors des deux événements, le documentaire Fidel à la mémoire du peuple a été projeté dans lequel des personnalités cubaines racontent leurs expériences avec le dirigeant de la Révolution.

L'événement d'Ottawa a débuté par les remarques de l'ambassadrice Josefina Vidal. Elle a rappelé l'héritage du commandant en chef et a parlé de ses liens avec le Canada. Elle a dit que Fidel avait expressément invité un journaliste de la CBC à l'interviewer pendant que les rebelles se battaient dans la Sierra Maestra, et qu'il s'était rendu au Canada le lendemain de la victoire de la Révolution. Elle a déclaré que 2020 marquera le 75e anniversaire des relations diplomatiques entre Cuba et le Canada. C'est une relation importante et malgré toutes les difficultés qui ont surgi, les relations n'ont jamais été brisées, a-t-elle dit.

L'éducatrice Marcia Krawll a expliqué comment elle-même, son mari Rongo Wetere et un groupe de pédagogues cubains avaient introduit la méthode d'alphabétisation cubaine « Moi, oui, je peux » en Nouvelle-Zélande. L'événement a aussi compris une exposition photographique intitulée « Comandante » présentant le travail de Roberto Chile.

Des ambassadeurs et des représentants du Vietnam, de la Russie, du Nicaragua, du Venezuela et du Canada, ainsi que des amis du mouvement de solidarité, des résidents cubains et le personnel de l'ambassade étaient présents.

Lors de la cérémonie au consulat de Cuba à Toronto, la consule générale Tania López Larroque a souhaité la bienvenue à tous et les a remerciés de s'être joints à ce « modeste hommage à la mémoire d'un grand homme, de Cuba et du monde entier ».

Elle a dit : « Il serait impossible de résumer en quelques mots sa vie et son héritage. Nous pouvons simplement mentionner que la révolution qu'il a dirigée a nourri la fierté et la dignité du peuple cubain. En même temps, son leadership, son esprit anti-impérialiste, anticolonialiste, antiraciste et internationaliste étaient la norme dans les mouvements et parmi les forces progressistes du monde entier. Fidèle défenseur de la solidarité mondiale, il a consacré des moments importants à partager et à remercier des amis comme vous qui ont fait de la cause cubaine une bataille qui est devenue la vôtre. »

La consule générale a ajouté : « Il y a trois ans, beaucoup de gens se demandaient ce que serait Cuba sans Fidel et nous, le peuple cubain, avons montré que Cuba est Fidel. Le temps passe et, en bon père, il nous a laissé partout des indications sur comment aller de l'avant sur ce chemin que nous n'imaginions pas sans lui. Nous trouvons à chaque pas et devant chaque obstacle ses enseignements - les journées de plus de 24 heures et son éternel développement. Avec l'humilité des plus grands héros, il nous a dit qu'il ne voulait pas que des rues ou des monuments portent son nom. C'est pourquoi nous devons honorer sa vie par nos actions quotidiennes. »

Après ses remarques, un extrait du poème « Canto a Fidel », écrit par la poète cubaine Calrida Oliver en 1957, a été lu. Cet extrait a été suivi de la projection du documentaire.

Après la vidéo, la consule générale et son personnel ont invité les personnes rassemblées à une réception où les gens ont eu la possibilité d'exprimer leurs réflexions sur la vie et l'héritage de Fidel Castro.

(Sources : correspondant du LML, Prensa Latina, Cubadebate, Minrex. Photos : LML, Minrex,I.Francisco/Cubadebate)

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Au coeur de l'unité de l'Amérique latine


En joignant leurs forces, Chavez et Fidel ont permis à des centaines de milliers de Latino-Américains d'avoir accès aux services de santé et à l'éducation, de regagner la vue et la dignité.

Notre Amérique vit des journées intenses. Nous n'avons aucune raison ni le temps de nous décourager. Les peuples du continent ont ouvert les grandes avenues de leur émancipation et l'impérialisme ne peut pas les refermer. Bolivar, Marti, Sandino ont indiqué la voie de l'unité. « Jusqu'à quand allons-nous persister dans notre léthargie ? », demandait Fidel en 1959, lors de sa visite à Caracas.

« Jusqu'à quand allons-nous rester des accessoires sans défense d'un continent que son Libertador a conçu comme quelque chose de plus digne, de plus grand ? Jusqu'à quand allons-nous vivre dans cette atmosphère mesquine et ridicule ? Jusqu'à quand allons-nous rester divisés ? »

Depuis l'époque de sa formation dans les années 40, Fidel s'est impliqué dans les revendications les plus urgentes pour la justice dans la région : l'indépendance de Porto Rico et le renversement du dictateur Trujillo en République dominicaine, entre autres, et il allait vivre aux côtés du peuple colombien les événements que l'Histoire connaît sous le nom de Bogotazo.

Sa visite au Venezuela, à peine quelques mois après le triomphe révolutionnaire, devait prendre un caractère prémonitoire. Dans ce pays, il déclara au sujet de l'unité nécessaire de nos peuples : « Et qui doivent être les défenseurs de cette idée ? Les Vénézuéliens, parce que les Vénézuéliens l'ont lancée sur le continent américain, parce que Bolivar est le fils du Venezuela et que Bolivar est le père de l'idée de l'union des peuples de l'Amérique. »

Mais Fidel ne faisait pas seulement référence à l'unité interne des peuples, indispensable au triomphe de la justice, mais à l'unité entre les nations du continent, même s'il savait qu'il y aurait des gouvernements « avortons » sans foi en leur terre, prêts à livrer les richesses collectives et les aspirations populaires dans l'attente de récompenses personnelles indignes. C'est pourquoi, à de nombreuses occasions, il tenta de montrer les avantages de l'union, à partir du respect de la diversité des modèles socio-économiques et des identités. « De plus, quelle est la destinée des pays balkanisés de notre Amérique ? Quelle place vont-ils occuper au XXIe siècle ? Quelle place va-t-on leur laisser ? Quel sera leur rôle s'ils ne s'unissent pas, s'ils ne s'intègrent pas ? », insistait-il en 1990.

Dans les dernières années de cette décennie de renoncements et de désespoir, Fidel allait relancer l'internationalisme médical cubain (démarré en Algérie en 1963) en faveur des peuples d'Amérique centrale et d'Haïti - où les gouvernements ne partageaient pas la même sensibilité politique - après le passage de deux ouragans dévastateurs : des centaines de professionnels de la santé se sont rendus dans les coins les plus reculés et depuis lors ont pris en charge les populations les plus déshéritées. Le peuple cubain se trouvait face à face, sans intermédiaires, avec ses frères du continent.

Avant chaque départ, Fidel avait coutume de se réunir avec chaque brigade ; il s'entretenait avec ses membres comme un père. Le 25 novembre 1998, il déclara : « Je tiens à souligner ceci tout de suite : nos médecins ne se mêleront pas le moins du monde des affaires de politique intérieure. Ils seront absolument respectueux des lois, des traditions et des coutumes des pays dans lesquels ils travailleront. Ils n'ont pas pour mission de propager des idéologies. [...] Ils se rendent en Amérique centrale en tant que médecins, en tant que porteurs désintéressés de la santé humaine, pour travailler dans les lieux et dans les conditions les plus difficiles, pour sauver des vies, pour préserver ou rendre le bien-être grâce à la santé, et pour exalter et donner du prestige à la noble profession du médecin, rien de plus. »

Cette année-là, un disciple de Bolivar deviendra président du Venezuela. Deux rêveurs, deux fous sains d'esprit, Fidel et Chavez, se rencontreront dans l'effort de contribuer à l'unité nécessaire. Et c'est ainsi que l'ALBA (Alternative bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique) est née, le projet d'unité le plus avancé qui ait jamais existé sur notre continent, un accord dont le fondement s'appuie sur les peuples, sur leur capacité infinie de solidarité. Des centaines de milliers de Latino-Américains ont eu accès à la santé, à l'éducation ; ils ont recouvré la vue et la dignité. Notre Amérique, un concept martinien, qui inclut aussi les îles des Caraïbes, devint alors plus grande, parce qu'elle sut se regarder de l'intérieur et s'unir, se compléter dans des projets communs. Aujourd'hui, l'impérialisme tente de démanteler ces conquêtes qu'il redoute tellement. Il est bon de rappeler cela, alors que nous commémorons la troisième année depuis le départ physique du commandant en chef Fidel Castro, l'homme qui a consacré sa vie à la défense de l'unité des peuples et des nations d'Amérique latine.

(Granma, le 25 novembre. Photo: J.L. Gonzalez)

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Les récents développements en Amérique latine et dans les Caraïbes

Résistance grandissante à la destruction néolibérale, la terreur d'État et aux coups d'État d'inspiration impérialiste


Marche à Anzoategui, au Venezuela, le 15 novembre 2019, en appui à Evo Morales
et pour dénoncer le coup d'État en Bolivie

Au cours des deux dernières semaines, les peuples bolivien et chilien ont poursuivi leurs luttes courageuses pour faire valoir leurs droits face à la répression brutale des forces de l'État. Le 21 novembre, ils ont été rejoints par les Colombiens qui ont organisé une grande grève nationale dans des villes et villages du pays contre l'offensive antisociale du gouvernement néolibéral et belliciste d'Ivan Duque. Ils ont également affronté la réaction violente de l'armée et de la police militarisée, en particulier de la détestée escouade antiémeute. De grandes manifestations se sont poursuivies tous les jours depuis.

À mesure que la confrontation de l'ancien et du nouveau s'intensifie dans la région, les jeunes et les travailleurs en particulier relèvent le défi et sont en train de convaincre les couches intermédiaires de rejoindre la cause de ceux qui se battent pour leurs droits et les droits de tous. Cela se voit par le fait que toutes les tentatives des oligarques soutenus par l'étranger de prendre des mesures exceptionnelles et d'utiliser leur monopole du pouvoir d'État pour terroriser les forces du peuple dans l'espoir de les soumettre ne fonctionnent pas. Les meurtres, les blessures infligées, les détentions arbitraires, les disparitions et les persécutions sous toutes leurs formes n'ont servi qu'à accroître l'indignation du peuple et sa détermination à continuer de résister et de faire pression pour que ses revendications soient satisfaites et que justice soit rendue.

Chili


Banderole à la manifestation du 16 novembre 2019 à Santiago, au Chili, disant :
« Le Chili sera le tombeau du néolibéralisme ».

Une grève générale a eu lieu les 26 et 27 novembre, la troisième depuis le début des manifestations de masse il y a six semaines. Les travailleurs de différents secteurs de l'économie ont rejoint les mouvements sociaux et les forces politiques organisés sous la forme d'une table ronde sur l'unité sociale pour défiler à Santiago et dans d'autres villes et établir des barrages routiers dans certaines zones. Des centaines de milliers de travailleurs y auraient participé, y compris ceux des mines, des installations portuaires, de l'éducation et du transport.

Le secrétaire général de la Centrale des travailleurs unitaire du Chili, Nolberto Diaz, a déclaré que la grève avait été déclenchée parce que le gouvernement, contrairement à ce qu'il avait annoncé, n'avait engagé aucun dialogue avec les mouvements sociaux ni répondu à leurs demandes, ajoutant que si Piñera et les parlementaires étaient incapables de trouver une solution à la demande des Chiliens, ils devraient se retirer et organiser des élections anticipées.

Gabriela Flores, présidente de la Fédération nationale des fonctionnaires municipaux de la santé, a déclaré : « Nous, les travailleurs, ne resterons pas assis les bras croisés, pas plus que la population. Comment est-il possible que les conseillers [de Piñera] soient si aveugles et sourds qu'ils n'entendent pas ce que le peuple demande et se contentent de faire adopter des lois pour accroître la répression ? »

Le 26 novembre, le jour où le ministère de l'Intérieur a annoncé que la police avait arrêté 915 personnes, Piñera a présenté un projet de loi autorisant le recours à l'armée pour « protéger les infrastructures publiques critiques » (largement interprété par leur retour dans les rues) sans avoir besoin de déclarer un état d'exception comme il était obligé de le faire lorsqu'il militarisait les rues en prévision des premières actions de protestation du 18 octobre. Peu après, durant neuf jours, les forces armées ont agi au côté de la police (carabineros), faisant usage de la force létale, de la torture, du viol et d'autres mesures extrêmes, en particulier contre les jeunes que le président décrit comme l'ennemi à vaincre.

Au cours des dix derniers jours, Amnestie Internationale et Human Rights Watch ont tous deux publié des rapports accablants faisant état de la brutalité avec laquelle la police et l'armée chiliennes ont attaqué les manifestants et d'autres personnes qui se trouvaient tout simplement à proximité d'actions dans les rues, pendant et après la levée de l'état d'exception. Dans une déclaration publiée le 21 novembre, Amnestie Internationale écrit :

« L'intention des forces de sécurité chiliennes est claire : blesser les manifestants afin de décourager les manifestations, allant même jusqu'à recourir à la torture et à la violence sexuelle contre les manifestants. Au lieu de prendre des mesures pour mettre un terme à la très grave crise des droits humains, les autorités, sous le commandement du président Sebastian Piñera, ont poursuivi une politique de punition pendant plus d'un mois, ajoutant encore plus de personnes au nombre effarant de victimes, qui continue de croître à ce jour », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice de la section des Amériques d'Amnestie Internationale.[1]

Puis, le 26 novembre, Human Rights Watch (HRW) a publié son rapport documentant des abus et violations des droits humains similaires par la police, ainsi que des statistiques fournies par différentes autorités chiliennes. Il indique que le bureau du procureur général enquêtait sur 26 décès survenus au cours des manifestations et citait un rapport du ministère de la Santé indiquant que des services médicaux d'urgence avaient été dispensés à 11 564 personnes blessées entre le 18 octobre et le 22 novembre, dont 1 200 blessés graves. Il dit que l'utilisation de fusils à plombs ciblant le visage était la principale cause des plus de 220 blessures oculaires recensées en date du 17 novembre, 16 personnes ayant perdu la vue d'un oeil et 34 ayant des lésions oculaires graves pouvant entraîner la cécité partielle ou totale. Depuis lors, des personnes ont perdu la capacité de voir et l'organisme rapporte le cas d'un adolescent dont les yeux ont été physiquement détruits.

Selon HRW, la police a arrêté plus de 15 000 personnes du 18 octobre au 19 novembre et « détenu » 2 000 autres pour avoir enfreint le couvre-feu imposé pendant l'état d'urgence. Le 21 novembre, l'Institut national des droits de l'homme avait déposé 442 plaintes pénales contre des procureurs au nom de victimes pour blessures, traitements cruels, tortures, viols, meurtres et tentatives de meurtre qui auraient été commis par les forces de sécurité. Selon l'organisme, des centaines d'autres personnes auraient été maltraitées et humiliées dans les postes de police. Par ailleurs, l'agence Reuters a rapporté le 26 novembre que les procureurs avaient déclaré étudier 2 670 plaintes d'abus commis par les forces de sécurité.

La conclusion à laquelle est parvenu HRW, largement considéré comme fonctionnant de concert avec le département d'État américain, était seulement que le Chili avait un besoin urgent d'une « réforme de la police », ce qui a sans doute permis à Piñera de pousser un soupir de soulagement puisqu'il avait déjà son agneau sacrificiel. La veille, il avait rencontré HRW au sujet de ses recommandations et il avait congédié son cousin et ministre de l'Intérieur discrédité Andres Chadwick, qui assumait déjà la responsabilité politique de l'assassinat extrajudiciaire par la police il y a plus d'un an du dirigeant de la communauté mapuche Camillo Catrillanca, et avait récemment qualifié les manifestants de « criminels ». Le 27 novembre, la Chambre des représentants du Chili a également voté la destitution de Chadwick.

En dépit de tout ce à quoi ils sont soumis, les Chiliens ne sont pas intimidés et continuent de sortir dans la rue en grand nombre pour se battre pour leurs justes revendications, notamment pour punir les responsables des torts causés à tant de citoyens et réclamer une réparation pour les personnes tuées et blessées ainsi que la convocation d'une assemblée constituante qui habilite le peuple à rédiger et à approuver une nouvelle constitution pour le pays afin de remplacer celle actuellement en vigueur imposée par la dictature de Pinochet, et qui consacre le modèle économique et social néolibéral qu'ils rejettent.

Bolivie


Manifestation de masse à El Alto, Bolivie, le 16 novembre 2019

La semaine qui s'est terminée le 23 novembre a été marquée par un massacre au cours duquel au moins 10 hommes, principalement de jeunes hommes, ont été abattus par les forces de sécurité de l'État qui ont attaqué un blocus pacifique à la centrale à gaz de Sekata, à El Alto. Des témoins ont déclaré croire que de nombreuses autres personnes ont été tuées et que les forces de l'État ont tout simplement fait disparaître les corps pour tenter de réduire le nombre de décès rapportés. La fermeture de l'accès aux centrales à gaz et les nombreux barrages routiers mis en place dans le pays font partie de la résistance nationale au coup d'État. Cela a empêché le carburant de quitter l'usine pour alimenter la capitale voisine, La Paz.

Cette semaine a également été marquée par de grandes mobilisations quotidiennes à travers le pays d'ouvriers et de familles révoltés réclamant justice pour les personnes assassinées à El Alto et dans un massacre similaire commis la semaine précédente contre des travailleurs soutenant Evo Morales à Cochabamba. Ce massacre a eu lieu un jour à peine après la proclamation de la « présidente par intérim », Jeanine Añez, qui a publié un décret exemptant les membres des forces armées de toute responsabilité pénale pour les actes commis dans le cadre du « rétablissement de l'ordre public ». Et pour comble d'insulte, une grande procession funéraire pour les personnes tuées à El Alto a été attaquée par des soldats dans des chars d'assaut et dispersée de force à l'aide de gaz lacrymogènes.

Plus de 30 meurtres documentés, des centaines de blessés et plus d'un millier de détentions et de disparitions sont à l'origine de la répression : jeunes autochtones, paysans et autres travailleurs dont les organisations constituent la principale base d'appui du président légitime du pays, Evo Morales. La dictature qui se fait passer pour un gouvernement intérimaire a publié des mandats d'arrêt contre Evo et d'autres membres influents du Mouvement vers le socialisme (MAS) en inventant contre eux des accusations de sédition, de terrorisme et d'incitation à des actes criminels. Cela s'ajoute aux maires et autres élus locaux affiliés au MAS déjà contraints de quitter leurs fonctions et/ou détenus pendant le coup d'État. Les gens sur le terrain en Bolivie décrivent cette campagne comme une chasse aux sorcières généralisée.

La censure des médias fait également partie de l'équation. Deux jours après le massacre d'El Alto, qui a fait l'objet de nombreux reportages, TeleSUR a été averti par la société de télécommunications publique Entel que son signal serait immédiatement interrompu en Bolivie. Le fournisseur privé a dit à RT version espagnole de s'attendre à ce qu'il en soit de même à compter du 2 décembre. Des attaques similaires à l'encontre d'organisations de médias nationales et internationales et de journalistes seraient largement répandues, alors que les Boliviens se voient menacer d'être accusés de sédition s'ils présentent les forces derrière le coup sous un mauvais jour.

Depuis plus d'une semaine, le Sénat et la Chambre des députés de l'Assemblée législative plurinationale ont engagé des négociations sur un projet de loi proposé par la majorité du MAS pour la création de nouveaux tribunaux électoraux nationaux et régionaux et la convocation d'élections générales. Un accord a été conclu et la Loi électorale temporaire exceptionnelle pour la réalisation des élections générales a été promulguée le 23 novembre. Actuellement, la fausse présidente Áñez et la législature sont en train de nommer (dans son cas) et d'élire (dans le cas de la législature) de nouvelles autorités électorales. Ils disposeront de 120 jours pour déclencher des élections une fois que les nouveaux tribunaux nationaux et régionaux auront été établis et qu'ils auront mis en place un échéancier. Ni Evo Morales ni Alvaro Garcia Linera ne sont autorisés à se représenter.

Le fait que l'adoption d'une loi complémentaire garantissant les droits constitutionnels de tous les citoyens boliviens soit bloquée par Áñez qui la considère comme une « loi d'impunité », entrave la capacité des autres membres du MAS d'exercer leur droit de participer aux élections ou à la vie politique de manière générale. Le projet de loi interdirait les détentions arbitraires et les persécutions politiques, y compris celles que son gouvernement de coup d'État pratique depuis le premier jour et que ceux qui sont derrière elle n'ont aucune intention de cesser. Il suffit de rappeler à quel point la législation a été efficace pour empêcher Lula de se présenter à la dernière élection présidentielle au Brésil, et la même chose a été tentée contre l'ancien président Correa en Équateur.

Le 26 novembre, le commandant en chef des forces armées a remis à Añez son prix du Grand mérite militaire et lui a attribué le rang de capitaine général pour services rendus. Ne voulant pas en rester là, Añez a déclaré qu'elle était reconnaissante aux forces armées de ne pas avoir hésité à se joindre au coup d'État et que leur présence avait contribué à « pacifier » le pays. Elle a assuré le commandant que, malgré le caractère temporaire de son « mandat », son intention était de redonner aux militaires le rôle et le prestige qui les caractérisaient depuis toujours et qu'elle travaillerait avec les pays amis pour ramener le plus haut niveau de programmes de formation pour eux. Un jour plus tard, il a été annoncé que la Bolivie avait rétabli ses relations diplomatiques avec Israël.

Également le 26 novembre, une assemblée de mouvements sociaux opposés au coup d'État s'est tenue à Cochabamba, au siège de la Fédération des producteurs de coca dirigée par Evo. Une résolution a été adoptée qui réaffirme notamment le soutien moral et matériel des participants à leur frère Evo Morales Ayma, président de l'État plurinational de Bolivie ; réaffirme l'état d'urgence en cours et annonce la cessation temporaire de ses actions de protestation pour vérifier si le gouvernement du putsch respecte ses engagements signés et les autres accords conclus avec les secteurs sociaux mobilisés du pays ; appelle l'Assemblée législative et l'exécutif du gouvernement de facto à approuver immédiatement la loi garantissant l'exercice des droits civils, politiques et constitutionnels fondamentaux aux autorités politiques et aux dirigeants syndicaux élus ; et exige la libération immédiate des détenus et l'arrêt de toutes les persécutions et détentions illégales. Les participants à l'assemblée s'engagent également à maintenir l'unité dans la lutte politique et sociale pour la justice sociale.

Le vice-président de l'organisation hôte, les Six Fédérations du Trópico de Cochabamba, a déclaré qu'il existait toute une stratégie en place pour faire perdre au MAS les prochaines élections. Compte tenu de la situation difficile, il a appelé toutes les sections du parti à se préparer à se battre pour les élections sans épuiser le mouvement dans des manifestations et des barrages routiers. Une réunion d'urgence du MAS a été convoquée ce week-end pour décider qui seront ses candidats.

Colombie


Bogota, Colombie, le 21 novembre 2019

Les énormes manifestations qui ont eu lieu quotidiennement dans la capitale, Bogota, et dans d'autres régions de la Colombie depuis le 21 novembre auraient atteint des dimensions insurpassées depuis des décennies. Ce qui a commencé comme une initiative principalement des centrales syndicales du pays, des étudiants et des retraités de tenir une journée de grève nationale pour demander la fin du « paquetazo » (ensemble d'énoncés politiques) néolibéral de mesures d'austérité et de privatisation, de corruption endémique et d'engagements non tenus du gouvernement Duque, a rapidement pris une tout autre ampleur avec la participation de dizaines de milliers de personnes qui ont continué de descendre dans les rues et de faire jour et nuit un tintamarre avec des casseroles. Les manifestants demandent l'arrêt de la criminalisation des protestations, le retrait de l'armée dans le maintien de l'ordre, que le gouvernement mette fin à l'impunité pour les meurtres commis contre des dirigeants sociaux et d'anciens guérilleros des FARC, qu'il mette en oeuvre l'accord de paix avec les FARC et que des négociations soient entamées avec l'ELN.


Les enseignants appellent au démantèlement de l'escouade antiémeute, à Bogota, le 27 novembre. Sur la bannière, on peut lire: « Nous n'avons pas choisi d'être enseignants pour voir nos étudiants se faire tuer ».

Ce qui a fait déborder le vase a été l'assassinat par l'escouade antiémeute d'un élève de 18 ans qui a été touché à la tête par un projectile - le tout enregistré sur vidéo. Le meurtre a provoqué l'indignation partout au pays. Dilan Cruz devait obtenir le 25 novembre son diplôme du secondaire et s'était joint à la manifestation pour s'opposer au sous-financement de l'éducation publique après s'être vu refuser un prêt qu'il avait demandé pour pouvoir fréquenter l'université. Un de ses amis a déclaré au quotidien colombien El Espectador : « Nous marchions et l'ESMAD nous a lancé des grenades assourdissantes et des bombes de gaz lacrymogène. Dilan s'est avancé pour disperser une bombe de gaz lacrymogène, parce qu'elle avait atterri à côté de personnes âgées. C'est à ce moment-là qu'on lui a tiré dessus. » « Ils disent que c'était une balle en caoutchouc », a ajouté son ami. Selon des rapports médico-légaux, il s'agirait d'un sachet rempli de plombs tirés à bout portant. Il était la quatrième personne tuée par les forces de sécurité lors des manifestations. Mais la répression se poursuit avec Duque, tout comme son homologue chilien tout aussi impopulaire, espérant pouvoir résister à la tempête en utilisant la force, encouragé par les propos du secrétaire d'État américain Mike Pompeo plus tôt cette semaine, qui l'a félicité sur son compte Twitter pour son traitement des manifestations.

Le 28 novembre, des représentants du Conseil régional des peuples autochtones du département du Cauca (CRIC) se sont joints à ceux qui manifestaient à Bogota. Les membres de leur garde indigène prévoyaient se rendre dans les prochains jours dans la capitale depuis différentes parties du Cauca pour ajouter leurs voix aux revendications exprimées par les autres.


Neuvième journée consécutive de manifestations à Bogota, le 29 novembre

Ne touchez pas à la Dominique !

Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des États américains (OÉA), s'est mis récemment à cibler l'État insulaire de la Dominique, dans les Caraïbes, où des élections générales doivent avoir lieu le 6 décembre. Le 19 novembre, le ministre des Affaires étrangères et du Caricom de la Dominique a informé le Conseil permanent de l'OÉA lors d'une séance extraordinaire que le Parti ouvrier unifié qui fait partie de l'opposition avait empêché toute tentative de débattre plus tôt des propositions de réforme électorale, commençait maintenant à répandre des mensonges sur des troubles et le manque de sécurité sur l'île. En même temps, elle tente elle-même d'inciter à la violence pour donner l'impression que le pays serait dans le chaos et ingouvernable et que les conditions n'étaient pas réunies pour la tenue des élections le 6 décembre. Dans une entrevue accordée à TeleSUR le 27 novembre, le premier ministre Roosevelt Skerrit a laissé peu de doute sur le fait que des agents étrangers provenant des États-Unis et de l'OÉA encourageaient l'opposition à faire cela. Il a dit :

Le premier ministre Roosevelt Skerrit

« Ils (OÉA) ciblent certains États membres. La Dominique fait partie de ces pays et mon gouvernement en fait partie. Donc, le problème n'est pas la tenue d'élections libres et équitables - il ne s'agit pas non plus du processus électoral. Ils (OÉA) ont attendu cette occasion pour mettre en oeuvre cette stratégie. C'est donc quelque chose qui se prépare depuis trois ou quatre ans. »

Skerrit a ajouté qu'il estimait que le principal facteur de motivation de la croisade de l'OÉA pour délégitimer son gouvernement était de le punir pour avoir toujours voté contre la non-ingérence dans la région, et plus particulièrement contre les résolutions de l'OÉA sur le Venezuela.

La ministre Baron a informé l'OÉA dans son exposé que la Dominique envisage d'inviter le CARICOM, le Commonwealth [britannique], les Nations unies et le Centre Carter à observer son élection et était ouverte à l'inclusion de l'OÉA. Mais elle lui a d'abord demandé d'émettre des déclarations condamnant toute utilisation de la violence lors de cette élection et invitant toutes les parties à s'abstenir de déclarations susceptibles de constituer une ingérence dans les affaires souveraines des pays. Et dans le cas des États membres qui ne mettent pas en oeuvre les recommandations de l'OÉA, qu'il n'y ait pas présomption que leurs élections ne sont pas libres et équitables.

Baron a déclaré qu'elle retenait son indignation face aux tentatives de déstabilisation de la Dominique et des élections, alors que la Dominique fait d'énormes efforts pour surmonter les terribles effets de l'ouragan Maria et remettre le pays sur pied, reconnaissant l'aide reçue de nombre pays présents dans la salle.

S'adressant à un rassemblement de partisans le 23 novembre, le premier ministre Skerrit a souligné que la Dominique n'était pas à vendre et que personne ne pouvait lui dire quoi faire, répétant à plusieurs reprises : « Ne touchez pas la Dominique ! » Il a rappelé aux Dominicains qu'une situation dangereuse s'est créée dans la région avec l'imposition d'un « gouvernement » non élu, une tentative de coup d'État au Venezuela et un coup d'État en Bolivie, tous deux soutenus par Almagro. Il a déclaré que la lutte cette fois n'était pas pour se faire réélire, mais pour défendre le pays contre des intérêts étrangers qui ne se soucient pas du peuple mais cherchent à prendre le contrôle du pays.

La position juste des Dominicains patriotes, exprimée par le premier ministre Skerrit et la ministre Baron, a reçu le soutien de l'Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique (ALBA-TCP) qui, dans sa déclaration du 21 novembre, a exprimé le « malaise de ses membres face aux déclarations du secrétaire général de l'OÉA, Luis Almagro, qui prétend imposer à la Dominique une mission électorale de ladite organisation; cela constitue non seulement un acte d'ingérence inadmissible dans les affaires intérieures de la Dominique, mais également un dépassement inacceptable de l'exercice de ses fonctions »

La déclaration a ensuite fait référence à « la performance controversée de la dernière mission d'observation électorale de l'OÉA en Bolivie, entachée d'actes d'une impartialité politique douteuse, qui remet en cause son autorité technique et décourage ouvertement son intervention ».

« En ce sens, poursuit-elle, les pays membres de l'ALBA-TCP mettent en garde la communauté internationale, et en particulier la communauté des Caraïbes, contre l'application de la même forme de violence et de mort utilisé en Bolivie contre le Commonwealth de la Dominique et dont les buts et objectifs semblent être d'imposer un changement inconstitutionnel du gouvernement du premier ministre Roosevelt Skerrit. »

Dans sa déclaration d'appui, le CARICOM rappelle qu'aucun État membre n'est tenu d'inviter l'OÉA à observer ses élections. D'autres dirigeants des Caraïbes, dont Gaston Browne, premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, et Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, ont également exprimé leur soutien à la position du gouvernement dominicain. Le premier ministre Gonsalves a ajouté que l'OÉA et son secrétaire général, Luis Almagro, étaient des ennemis des forces démocratiques et progressistes du continent.

Les jeunes empêchent le secrétaire général de l'OÉA
de parler au Paraguay

Plus tôt ce mois-ci, des organisations sociales, politiques et étudiantes ont mis à sa place Luis Almagro en l'empêchant de parler à l'Université pacifique de l'Asuncion, où il était censé prononcer un discours sur la « Démocratie et le développement ». À son approche en véhicule de l'endroit où il devait donner son discours, des jeunes portant des pancartes et des drapeaux l'ont encerclé et ont crié qu'il n'était pas le bienvenu, qu'il était responsable du coup d'État en Bolivie et qu'il avait du sang sur les mains. Almagro s'est ravisé et est reparti sans sortir du véhicule.

Note

1. Pour le texte complet du rapport, cliquer ici.

(Sources : BBC, El Universal, Nodal, teleSUR, WSWS, Prensa Latina. Photos M. Teruggi, redfish stream, Fecode, teleSUR, PPC-PY, Frente Guasú. Caricatures: C.Latuff)

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Lettre d'Unifor au ministre des Affaires étrangères condamnant le coup d'État militaire et à la défense
de la démocratie en Bolivie

Monsieur le ministre Champagne,

Unifor condamne fermement le coup militaire en Bolivie qui a récemment chassé le président élu démocratiquement Evo Morales.

Nous sommes stupéfaits d'apprendre que le gouvernement fédéral canadien a choisi d'appuyer la chef par intérim Jeanine Añez Chavez, une représentante d'un parti qui n'a reçu que 4 % des votes lors des dernières élections en octobre et dont le soutien provient surtout de l'armée et de la police boliviennes. Nous sommes inquiets : les remarques de Jeanine Chavez envers les peuples autochtones, surtout dans un pays où plus de la moitié de la population est autochtone, sont hostiles et discriminatoires.

En tant que premier président autochtone de la Bolivie, Evo Morales a apporté d'importants changements progressistes aux politiques sociales et économiques, qui ont engendré une forte croissance économique, permis de réduire grandement la pauvreté et d'améliorer le respect des droits de la personne. Cependant, nous avons pu constater comment les actions des États indépendants aux politiques socialistes provoquent souvent la colère des entreprises et des pays occidentaux comme les États-Unis, qui ont l'habitude, depuis longue date, d'intervenir auprès des gouvernements d'Amérique latine et d'Amérique du Sud et de détrôner lors de violents coups militaires des chefs élus démocratiquement.

Encore une fois aujourd'hui, des vagues de violence et des atrocités, ainsi que la mort de protestataires qui résistent à l'usurpation de leur processus démocratique, secouent la Bolivie. Alors que Jeanine Chavez a récemment fait des changements pour assurer la protection des services de sécurité contre des poursuites afin de réprimer les protestations, la violence et la répression par l'État ne feront qu'augmenter. En ne condamnant pas ces gestes comme étant un coup d'État, des actions contraires aux principes fondamentaux de la démocratie, le Canada se rend complice de ces violations des droits de la personne.

Afin de comprendre cette situation qui évolue constamment, Unifor a envoyé son directeur du Service des relations internationales, Mohamad Alsadi, à Mexico pour rencontrer directement le président Morales. Cette rencontre a permis de réaffirmer notre soutien et notre solidarité envers le peuple de la Bolivie.

Unifor demande au gouvernement fédéral de condamner publiquement le coup d'État et de réprouver le poste provisoire illégitime de Jeanine Chavez. Nous demandons le déplacement sûr et le retour d'Evo Morales dans son pays d'origine. Laissons les Boliviens exercer leur propre droit démocratique de choisir un gouvernement dans le cadre d'un nouveau tour de scrutin, des élections qu'Evo Morales avait d'ailleurs approuvées avant d'être contraint à l'exil. Nous vous encourageons également à discuter directement avec Evo Morales, comme nous l'avons fait, afin d'obtenir un compte rendu de première main de ce qui s'est passé en Bolivie et des secteurs dans lesquels le Canada peut offrir du soutien. Le Canada ne peut pas prétendre soutenir la démocratie tout en facilitant l'instauration d'une dictature militaire répressive. Nous avons confiance que votre gouvernement et vous ferez marche arrière et appuierez la population de la Bolivie.

Veuillez prendre connaissance des déclarations suivantes faites par d'autres organisations partageant la même opinion, en cliquant sur les liens ci-dessous :

https://www.ituc-csi.org/Cris-Bolivie-resolu-par-les-urnes
http://www.industriall-union.org/industriall-condemns-the-coup-in-bolivia
https://www.ueunion.org/statement/2019/ue-condemns-coup-in-bolivia

Veuillez agréer, monsieur le Ministre, l'expression de mes sincères salutations,

Jerry Dias
Président national

cc : L'honorable premier ministre Justin Trudeau

(25 novembre 2019)

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Message de remerciement pour les contributions
à la campagne Lula Libre

Chers camarades,

Au nom du Parti des travailleurs, nous vous remercions de tout le soutien que vous nous avez apporté au cours des 18 derniers mois lorsque nous nous sommes battus pour la liberté de notre grand camarade et leader, Luís Inácio Lula da Silva.

Votre amitié et solidarité tout au long de cette période nous ont aidés à poursuivre la campagne victorieuse : Lula est libre ! Et son retour représente le renforcement de nos luttes quotidiennes pour un Brésil meilleur, pour un monde meilleur.

Notre prochain défi consiste à prouver l'innocence de Lula dans toutes les procédures judiciaires engagées contre lui. Après tout, il reste victime d'une guerre juridique et est constamment menacé, car ces actions judiciaires n'ont pas encore été annulées et ses droits politiques n'ont pas été rétablis.

Nous montrons au Brésil et au monde que ces processus ont pour seule raison d'empêcher la lutte pour un pays plus juste et démocratique.

Justice pour Lula ! Lula innocent !

Gleisi Hoffmann
Présidente nationale

Monica Valente
Secrétaire aux relations internationales

(13 novembre 2019)

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Le ministère cubain de la Santé publique annonce le retour de ses coopérants en Équateur et réitère sa volonté de continuer à aider ce pays

Le gouvernement de la République de l'Équateur a annoncé sa décision de mettre fin aux six accords signés avec le ministère de la santé publique de Cuba.

La coopération médicale cubaine en Équateur a débuté en 1992. En juin 2006, l'accord de coopération a été signé par le lancement de l'« Opération Miracle », avec la participation de 153 coopérants. Dans le cadre de ce programme, 168 543 interventions chirurgicales ont été réalisées, dont 4 609 de la cataracte et 118 575 de ptérygion.

En janvier 2009, à l'occasion de la visite officielle du président de l'époque, Rafael Correa Delgado, eut lieu la signature de l'accord-cadre de coopération en matière de santé entre les deux gouvernements.

Le 11 juin de la même année a été signé l'Accord de coopération interinstitutionnelle entre le vice-président équatorien Lenin Moreno Garcés et le ministère de la Santé publique de Cuba, pour la réalisation de l'étude génétique psychosociale, pédagogique et clinique des personnes handicapées, connue comme la Mission de solidarité « Manuela Espejo ». Au cours de ce programme, 825 576 consultations médicales ont été réalisées, dont 35 257 spécialisées en neurophysiologie et en oto-rhino-laryngologie. Ainsi, 21 062 patients ont fait l'objet d'études génétiques cliniques.

En 2013, un contrat a été signé avec l'Institut équatorien de sécurité sociale (IESS) en vertu duquel 293 médecins cubains de différentes spécialités ont assuré des soins dans 52 unités de cet Institut.

Cuba a apporté son aide dans des situations d'urgence et de catastrophe en Équateur : en 1986 à la suite de fortes pluies, en 2001 lors de l'épidémie de dengue et dans le cadre de la prise en charge des victimes du séisme survenu le 16 avril 2016.

Depuis le début de la coopération médicale dans ce pays à ce jour, 3 565 professionnels de santé cubains ont fourni leurs services en Équateur. Il y a eu 6 749 666 consultations médicales, 212 360 interventions chirurgicales, 3 548 accouchements ont été pratiqués et 100 84 doses de vaccination administrées.

À tout moment, les professionnels cubains de la santé se sont strictement conformés aux fonctions qui leur ont été confiées par le système de santé équatorien, dans le strict respect de la lettre des accords signés.

Les récentes campagnes menées par le gouvernement des États-Unis pour discréditer et saboter la coopération internationale fournie par Cuba dans le domaine de la santé dans des dizaines de pays ne peuvent pas occulter ces données qui témoignent de l'esprit altruiste et de l'effort de solidarité des coopérants cubains.

Actuellement, la brigade médicale en Équateur est composée de 382 coopérants, présents dans 23 des 24 provinces du pays.

Les coopérants cubains rentreront à Cuba après avoir apporté leur contribution méritoire au noble objectif d'assurer des soins médicaux à la population équatorienne, conformément au principe de la couverture médicale universelle promu par l'Organisation mondiale de la Santé. Les professionnels cubains ont couvert des spécialités en déficit dans le système de santé équatorien, comme l'ont fait de façon volontaire plus de 400 000 professionnels de ce secteur dans 164 pays depuis 1963.

Le ministère de la Santé publique de la République de Cuba ratifie la volonté de continuer à apporter notre coopération à ce pays frère, laquelle est interrompue à ce jour à la suite d'une décision du gouvernement équatorien.

Les peuples de Notre Amérique et du reste du monde savent qu'ils pourront toujours compter sur la vocation humaniste et solidaire des professionnels cubains.

(Granma, 15 novembre 2019)

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Nul ne pourra effacer l'empreinte aimante que Cuba a laissée en Bolivie et en Équateur

Ces jours-ci, les médecins qui ont prêté service en Bolivie et en Équateur reviennent à Cuba. Ils laissent derrière eux leurs patients, des familles aux ressources modestes, mais pleines de gratitude envers ceux qui les ont soignés et qui ont partagé leur vie dans leur communauté.

En évoquant les journées qui ont suivi le coup d'État en Bolivie contre le président Evo Morales Ayma, la Dr Nirza Garcia Valdés, spécialiste en chirurgie générale, qui a travaillé dans le département bolivien de Santa Cruz, déclare : « Ce furent des journées de profonde tristesse, de harcèlement, de mauvais traitements à notre intégrité physique.

« Mais même dans les moments de grand danger, nous n'avons pas faibli. Nous sommes restés jusqu'au dernier moment dans nos cabinets médicaux, en apportant des soins au peuple frère bolivien jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de continuer », dit la spécialiste, originaire de Bayamo, Granma.

« Nous rentrons au pays victorieux. Nous ne nous sentons pas vaincus. Nous revenons la tête haute, avec le sentiment de la mission accomplie, car nos résultats sont restés là-bas, et aucun coup d'État ni aucun régime qui, dans les prochaines années, occupera les destinées de la Bolivie, ne pourra les effacer.

« Là-bas, nous avons sauvé des vies, là-bas sont restés des patients reconnaissants et l'empreinte de Cuba et de sa coopération à l'étranger est inscrite à jamais. »

Alfredo Escobar Bernal, gastro-entérologue, a remercié le gouvernement cubain de ne pas avoir abandonné les compatriotes qui ont subi les conséquences du coup d'État en Bolivie.

Au début des événements, a-t-il expliqué, il se trouvait à Santa Cruz et il a vécu avec d'autres collègues des moments d'incertitude du fait de la tension qui a progressivement déclenché des affrontements très durs entre Boliviens.

« Dans certaines situations, nous avons ressenti le soutien de personnes qui reconnaissent la valeur de la coopération cubaine, mais dans d'autres, les partisans du coup d'État ont profité de notre présence pour diffamer Evo Morales et son gouvernement.

« Je n'ai aucun doute qu'à tout moment, nous avons été protégés par les autorités de notre pays par la voie diplomatique, ainsi que par le personnel responsable de la mission médicale. Ils se sont préoccupés de notre sécurité.

En date du18 novembre, 431 professionnels de la santé étaient revenus à Cuba depuis la Bolivie. Ce 19 novembre, un autre groupe devrait arriver de ce pays, ainsi que de l'Équateur, où les autorités ont mis fin à l'accord gouvernemental bilatéral dans le domaine de la santé.

Récemment, à l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, a précisé que les programmes de coopération qui subissaient des attaques orchestrées par l'actuel gouvernement des États-Unis sont « destinés aux communautés les plus déshéritées, et sont fondés sur le sens de la solidarité et de la disposition volontaire de centaines de milliers de professionnels cubains. Des programmes ont été mis en oeuvre sur la base d'accords de coopération signés avec le gouvernement de ces pays et jouissent, depuis de nombreuses années, de la reconnaissance de la communauté internationale, de l'ONU et de l'Organisation mondiale de la Santé comme une démonstration exemplaire de coopération Sud-Sud ».

(Granma, 19 novembre 2019. Photo : D. Alvarez)

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Actions au Canada

Des activistes du mouvement de solidarité discutent avec l'ambassadrice cubaine à Ottawa


Ottawa-Cuba Connections (OCC) tenait sa réunion générale annuelle le 20 novembre. Il y a passé en revue les diverses activités organisées au cours de la dernière année, activités d'amitié avec Cuba, telles que les piquetages devant l'ambassade américaine le 17 de chaque mois pour appuyer Cuba et dénoncer le blocus inhumain imposé au peuple cubain par les États-Unis.

OCC a eu le plaisir d'accueillir l'ambassadrice cubaine au Canada, Son Excellence Josefina Vidal, qui s'est adressée aux participants. La question de l'heure est la situation difficile à laquelle le peuple cubain fait face à la suite de l'arrêt abrupt du processus de normalisation des relations initiées par l'administration Obama, à la destruction des progrès réalisés et à l'annonce sur une base quasi hebdomadaire de mesures dont l'agressivité et l'ampleur sont sans précédent. L'ambassadrice en a fait le sujet principal de son entretien. Elle a expliqué que les États-Unis attaquaient présentement des secteurs de l'économie qui génèrent des revenus et donc qui sont importants pour Cuba, comme l'industrie touristique. Par exemple, des croisières partant des États-Unis ont été annulées et les autorisations d'activités de peuple à peuple ont été interdites. Il en va de même pour les vols directs des États-Unis vers neuf destinations cubaines à l'exception de La Havane. La récente activation du Titre 3 de la Loi Helms-Burton vise spécifiquement à empêcher les compagnies de faire des affaires avec plus de 220 entités cubaines, dont plusieurs sont des hôtels. En septembre, les États-Unis ont empêché l'expédition de pétrole à Cuba, réduisant les stocks de pétrole cubains à 60 % de ce qui est nécessaire pour le fonctionnement de l'économie. Le gouvernement cubain a pris des mesures pour régler le problème tout en minimisant l'impact sur la population, par exemple en réduisant le transport urbain et interprovincial pour un certain temps. La situation revient peu à peu à la normale.

L'ambassadrice a expliqué que les États-Unis ont recours aux tactiques adoptées en 1962 par l'administration Kennedy lorsque le blocus a été déclenché avec l'objectif de rendre la vie du peuple intenable pour l'inciter à la révolte et au changement de régime. Elle a dit que Cuba a toujours été son propre modèle et a appris à relever les plus grands défis, tels que la Période spéciale des années 1990, lorsque 75 % des échanges commerciaux de Cuba se sont écroulés avec la chute de l'Union soviétique. Elle a dit que les États-Unis ne peuvent accepter des pays qui sont souverains et indépendants, mais que la résilience du peuple cubain est telle que toutes les tentatives des États-Unis sont vouées à l'échec et que le peuple cubain aura le dernier mot.

Lorsqu'on lui a demandé ce que les pays peuvent faire au-delà des résolutions massives adoptées aux Nations unies où la vaste majorité des pays du monde rejettent le blocus en tant qu'assaut contre les droits humains du peuple cubain, elle a dit que les pays doivent se tenir debout face aux États-Unis et refuser d'accepter l'extraterritorialité de leurs lois. Elle a donné l'exemple des nations caribéennes des Barbades, de la Guyane, de la Jamaïque et de Trinité-et-Tobago qui, en 1972, lorsqu'elles ont obtenu leur indépendance, ont établi des relations diplomatiques avec Cuba, un geste courageux de rupture avec le diktat américain. Le fait que ces pays sont petits ne les a pas empêchés de se tenir debout, a-t-elle dit.

L'ambassadrice a aussi dit que le Canada et le Mexique ont affirmé qu'ils défendraient leurs intérêts à Cuba contre le Titre 3 de la Loi Helms-Burton. Elle a aussi fait valoir que le dialogue avec le gouvernement canadien avait permis de résoudre certains problèmes, dont l'ouverture partielle du service de visas canadien à La Havane. Elle a dit qu'en effet l'année se terminait sur une note positive en termes des relations diplomatiques avec le gouvernement canadien.

Il a aussi été question de la situation en Amérique latine et en Amérique du Sud et des luttes des peuples et à quel point des événements tels la lutte du peuple contre le coup d'État en Bolivie et la lutte du peuple chilien sont importants pour Cuba, puisque c'est une seule et même lutte.

(Photos : LML, Ambassade de Cuba)

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Debout avec Haïti! Justice, dignité et réparations, réclament les manifestants

Le dimanche 17 novembre à Montréal, près de 200 personnes de la communauté haïtienne et leurs nombreux alliés ont marché dans les rues de Montréal pour dénoncer l'ingérence des puissances étrangères, dont le Canada, en Haïti et leur soutien au gouvernement corrompu de Jovenel Moïse. L'action organisée par Solidarité Québec-Haïti voulait aussi souligner l'héroïque lutte du peuple haïtien pour son droit d'être. Les slogans Justice ! Dignité ! Réparations ! ont retenti tout au long de la marche.

Au début et à la fin de la marche qui s'est terminée devant le consulat haïtien, iI y a eu de nombreuses interventions. Tous ont parlé d'une seule et même voix pour dénoncer l'ingérence étrangère en Haïti dont celle du gouvernement canadien. Le peuple haïtien n'est pas un peuple misérable et asservi, ont-ils dit. C'est un peuple fier et digne qui a toutes les capacités de diriger son pays. Ce qui l'en empêche, ce sont les gouvernements corrompus imposés par les puissances néolibérales. À plusieurs reprises, les slogans et les interventions ont dénoncé les prétendus sauveurs avec leur aide intéressée pour imposer l'asservissement du peuple haïtien. « Nous sommes ici pour défendre la cause juste du peuple haïtien. Il y a des pays, les États-Unis, le Canada et la France qui disent que nous avons choisi le gouvernement en place. C'est faux. Nous ne l'avons pas choisi. Depuis plus de deux mois, le peuple haïtien est dans la rue. Il y a eu plus 300 morts. Les écoles sont fermées. Et ici, le Canada continue de dire que nous les avons choisis. Ce sont des faux amis et des amis comme cela, on n'en a pas besoin. », a dit un des intervenants.

Une autre intervenante a dit : « On veut dénoncer le sale rôle du gouvernement canadien en Haïti et l'hypocrisie de ce gouvernement. Il a financé l'élection en Haïti à coup de millions, une ingérence totale dans les affaires d'un pays, alors que durant l'élection fédérale, il n'a cessé de faire des sorties contre les dangers de l'ingérence étrangère dans l'élection. En 2004, il a été impliqué dans le coup d'État contre le président Aristide avec les États-Unis et la France. La politique étrangère ne nous appartient pas et ne nous représente pas. C'est à nous de décider quelle sorte de relation on veut avec les autres pays. Nous avons une responsabilité de nous adresser à la politique étrangère canadienne alors que le gouvernement est impliqué contre la Bolivie, le Venezuela, et d'autres. »

Un hommage a été rendu aux jeunes, aux femmes et aux travailleurs décédés depuis le début des soulèvements en Haïti, de même qu'à tous ceux et celles qui sont morts sous le duvaliérisme. « Aujourd'hui, c'est la troisième édition du duvaliérisme. Nous avons une responsabilité. On ne peut rester silencieux car des gens tirent avantage de ce silence. Nous devons dire à ceux qui sont là pour nous représenter ici au Canada, montrez que vous êtes Haïtiens quand vous avez un pouvoir d'influence. » a dit un des organisateurs de Solidarité, Frantz André. Il a salué la jeunesse haïtienne aujourd'hui qui se bat et qui nous donne espoir.

Plusieurs ont pris la parole pour saluer la bataille de Vertières, le 18 novembre 1803, dont le 216e anniversaire allait être célébré le lendemain de la marche. Cette bataille dirigée par Jean-Jacques Dessalines pour libérer le peuple haïtien de l'esclavage et mettre fin au pouvoir colonial a signifié la mise en déroute et la défaite de l'armée napoléonienne. Elle a signifié l'élimination de l'esclavage et a mené à la proclamation de l'indépendance haïtienne et la formation de la première république noire au monde, la République d'Haïti le 1er janvier 1804. Aujourd'hui, cette bataille n'est pas terminée.

Un autre intervenant a dit : « Est-ce que le peuple haïtien a droit à la santé, à l'éducation et à la dignité ? Oui. C'est cela que nous demandons à ces puissances impérialistes qui soutiennent le gouvernement en Haïti et qui nous dénient toute forme d'humanité, qui dénient le droit d'être des êtres humains comme tous les peuples sur la terre. Aussi longtemps que ce peuple n'a pas droit à son humanité et à sa dignité, on doit continuer ce combat. Pourquoi Jovenel Moïse est toujours en Haïti ? C'est qu'il a soutenu et soutient les puissances étrangères qui ne veulent pas de changements en Haïti. Le peuple haïtien a droit à la dignité, le droit d'être maître chez lui et le droit à la souveraineté. Nous avons le droit de le demander et de demander aux gouvernements étrangers, canadien, français, étasunien de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures de notre pays. Ils s'ingèrent et après ils disent que c'est nous qui sommes responsables de la situation en Haïti, c'est nous le peuple haïtien qui sommes corrompus. On appelle cela l'« aide au développement » et, derrière toute cette mascarade, se trouvent des mains qui tiennent les ficelles de la misère en Haïti. Le peuple haïtien n'est pas responsable. Il faut continuer le combat jusqu'au bout. Vive la lutte du peuple haïtien ! »

Un activiste a invité tous les manifestants à la projection du film « Haïti portrayed » de Elaine Brière le dimanche 24 novembre à 18 h à la maison d'Haïti. Le film parle du rôle du gouvernement canadien en Haïti. Ce sera l'occasion de s'instruire, de poursuivre les discussions et d'échanger sur la politique étrangère canadienne qui doit changer de direction.



(Photos: TML)

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Calendrier d'événements

Manifestation pour la justice sociale
en Amérique latine



Toronto
Dimanche 1er décembre à 17 h 30
Parc Trinity Bellwoods (devant la statue de Simon Bolivar)

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Manifestation en solidarité avec Gaza

Montréal
Dimanche 1er décembre à 13 h
Métro Guy-Concordia

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Discussion avec l'ambassadrice de Cuba au Canada sur la situation actuelle à Cuba

 

Gatineau
Mercredi 4 décembre à 12 h
Cégep de l'Outaouais, 33, boulevard Cité-des-Jeunes
Coorganisé par l'Association générale des étudiants et des étudiants du Cégep de l'Outaouais et l'Association d'Amitié Outaouais-Cuba

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