Numéro 17 - 4 mai 2019
Des sujets
de préoccupation
pour le corps politique
La traite des êtres humains
au Canada
• Une seule
humanité, ensemble agissons
contre
la traite des êtres humains
• Un statut pour tous les travailleurs
migrants et temporaires au Canada! Le Canada doit cesser de
participer
à la traite des humains!
- Philip Fernandez -
• Rejetons
les tentatives de blâmer les peuples
pour la crise mondiale de la migration
- Diane Johnston -
• Le
caractère prédateur
du recrutement des étudiants internationaux
et du «Programme de mobilité internationale»
- Peggy Morton -
Opposition au trafic êtres
humains sanctionné par
l'État
• Une
association d'avocats du Québec
dénonce
l'usage de mesures coercitives contre les travailleurs désirant
immigrer au Québec
• Des
travailleurs migrants de l'Ontario dénoncent le trafic de la
main d'oeuvre dont ils sont victimes
• Le
traitement des
travailleurs
migrants
dans le secteur de la transformation
alimentaire
• L'épreuve
de
la
famille
de
Gemma
Concepcion
Manifestation en Ontario à la défense du système
de santé public
• Des
milliers de personnes disent au gouvernement Ford de ne pas couper dans
les investissements en santé
Des solutions centrées sur l'être humain sont requises
pour faire face aux inondations du printemps
• Des
inondations dévastatrices au Québec, en Ontario
et au Nouveau-Brunswick
• Un
rassemblement de la Première Nation Kashechewan pour exiger que
les gouvernements fédéral et provincial relocalisent la
communauté de façon permanente
La défense du principe de la souveraineté de tous les pays
• Cuba et
ses amis affirment audacieusement son droit d'être
• Le peuple
vénézuélien,
coude-à-coude avec le gouvernement bolivarien et les Forces
armées, fait échec à la tentative
de coup
d'État de l'opposition
• Annonce du
retrait de l'Organisation des États américains
- Le gouvernement bolivarien du
Venezuela -
Journée mondiale des fondateurs et Journée
de réunification nationale du Vietnam
• Une
conférence à Toronto célèbre la longue
histoire d'amitié
entre les peuples canadien et vietnamien
• Le Jour de
la réunification nationale souligné par une
cérémonie de lever du drapeau à Quang Tri
Supplément
Le Premier Mai dans le monde
• Des actions
militantes à la défense des droits et de la
dignité du travail
La traite des êtres humains au
Canada
Les Nations unies définissent ainsi la traite des
êtres humains : « recruter, transporter, transférer,
héberger ou accueillir une personne en ayant recours à la
force, à la contrainte, à la tromperie ou à
d'autres moyens, en vue de l'exploiter ».
Selon les rapports de l'Organisation internationale du
Travail (OIT), en 2016 plus de 40 millions de personnes
vivaient dans des conditions d'esclavage moderne, et la majorité
de ces personnes avaient été victimes de traite des
êtres humains. Selon ce rapport, 25 millions de ces
personnes
travaillaient dans des conditions
d'esclavage dans les domaines de la construction, de l'industrie
manufacturière et du travail domestique. Cinq millions de
personnes, la majorité des jeunes femmes et des filles,
étaient victimes d'esclavage sexuel.
Le Canada est un des
principaux pays ayant participé à la création
en 2000 du Protocole additionnel à la Convention des
Nations unies contre la criminalité transnationale
organisée visant à prévenir, réprimer et
punir la traite des êtres humains, en particulier des femmes et
des enfants.
Il
s'agit
du
Protocole de Palerme, que le Canada a
ratifié en 2004. Toutefois, en ce qui concerne
l’application du protocole, le Canada est un exemple de la façon
dont les prétextes sont utilisés pour fournir une
main-d’œuvre peu coûteuse et imposer l’offensive antisociale qui
abaisse le niveau de vie de tous les travailleurs. Les trafiquants
d'êtres humains, connus pour recruter de la main-d'œuvre dans des
pays étrangers, sont accommodés par tous les moyens. Les
travailleurs et les étudiants sont recrutés en leur
extorquant de grosses sommes d’argent qui leur donneront la chance,
après deux ans, de soumettre une demande de résidence
permanente. Cela a eu comme conséquence que des centaines de
milliers de travailleurs sont privés de leurs droits de
travailleurs et d'êtres humains, et expulsés avec
leurs familles si jugés « illégaux », la
plupart du temps sans faute de leur part. Cela grossit également
les rangs des soi-disant travailleurs sans papiers dont les conditions
de vie et de travail sont les pires. Le gouvernement insiste pour dire
que
c'est illégal et qu'il défend l'état de droit,
mais les lois canadiennes facilitent la traite
des êtres humains.
Dans un rapport intitulé La traite des
êtres humains au Canada, 2016, Statistique Canada
souligne entre
autres : « Par sa nature même, la traite des
êtres humains est difficile à mesurer. Dans le cadre du
Programme de
déclaration uniforme de la criminalité, Statistique
Canada recueille des renseignements sur les infractions
relatives à la traite des êtres humains qui viennent
à
l'attention des services de police canadiens. Il s'agit d'infractions
prévues au Code criminel et d'infractions
transfrontalières visées par la Loi sur l'immigration et
la protection des réfugiés. »
Selon le rapport, « De 2009
à 2016, la police a déclaré 1 220
affaires d'infraction de traite des êtres humains » au
Canada et
le nombre et le taux de traite des êtres humains ont sans cesse
augmenté depuis 2010. On y cite des données de
tendances qui indiquent que la police a
déclaré 1 099 affaires de 2009
à 2016 comprenant une infraction de traite des êtres
humains.
Plus de la moitié de ces affaires se sont produites de 2015
à 2016.
Entre 2009 et 2016, de toutes les affaires de
traite des êtres humains signalées, 66 % ont eu
lieu en
Ontario, 14 % au Québec et 8 % en Alberta.
Le reste du Canada représentait l'autre 12 %. Selon
Statistique Canada, la vaste majorité des victimes du trafic
d'êtres humains sont des
femmes.
Le rapport relève que la vaste majorité
des crimes liés à la traite des êtres humains ne
sont pas
signalés au Canada. Les victimes de la traite des êtres
humains sont
rendues vulnérables en raison même de leur situation et
craignent de demander de l'aide puisque l'État canadien les
déclare illégales et sans droit en tant qu'humains.
Les cas de traite des êtres humains sont peu
signalés et il y a peu de condamnations au Canada même si
l'ancien gouvernement Harper avait déclaré qu'il
s'agissait « d'un des crimes les plus haineux qu'on puisse
imaginer ». Selon le rapport de Statistique Canada, «
en raison de la difficulté à poursuivre des contrevenants
pour des
infractions de traite des êtres humains, les procureurs
choisissent souvent
de porter des chefs d'accusation pour des infractions connexes ou moins
graves, ce qui pourrait expliquer la forte proportion de causes de
trafic de personnes qui se soldent par un arrêt ou un
retrait ».
Le faible taux de signalement et de condamnations dans
les poursuites criminelles montre que tout le système
nébuleux lié aux travailleurs migrants mis sur pied par
l'État canadien sert à offrir un approvisionnement ample
et bon marché de travailleurs à la disposition des
monopoles canadiens et d'autres entreprises qui profitent de leur
travail,
sans parler de l'escroquerie inadmissible des individus qui baignent
directement dans la traite des êtres humains, la version moderne
de la
traite mondiale des esclaves.
Le Programme des
travailleurs étrangers temporaires (PTET), qui permet aux
entreprises qui ont besoin de travailleurs étrangers de recruter
outre-mer et le Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS)
qui existe depuis 50 ans, et d'autres programmes de recrutement
des travailleurs gérés entre autres par les
provinces, ont créé les conditions permettant à
ceux qui font la traite des êtres humains d'opérer
impunément
dans le cadre légal de ces programmes.
Le Conseil canadien pour les réfugiés
(CCR) est aux premières lignes de la lutte à la
défense des immigrants et des réfugiés depuis plus
de 40 ans. Dans son mémoire sur la traite des êtres
humains au
Canada devant le Comité permanent de la justice et des droits de
la personne en avril 2018, le CCR fait valoir que si certaines affaires
de traite des êtres humains se trouvent devant les tribunaux, peu
est fait
par le Canada pour protéger les victimes. Le CCR affirme :
« La Loi sur l'immigration et la protection des
réfugiés (LIPR) ne prévoit aucune mesure de
protection pour les personnes ayant subi la traite. La seule
référence aux personnes ayant subi la traite dans la loi
est une disposition du Règlement sur l'immigration et
la protection des réfugiés selon laquelle le fait
qu'une personne ait subi la traite constitue un facteur en faveur de la
détention liée à l'immigration. »
Le CCR souligne aussi dans son mémoire que le
seul outil disponible pour la protection des victimes de la traite des
êtres humains qui se manifestent — le permis de séjour
temporaire
(PST) — ne répond pas aux besoins. Selon le CCR : «
Un très petit nombre de PST sont délivrés chaque
année et ces permis sont limités. [...] Entre 2011
et 2015, de 5 à 22 nouveaux PST ont
été délivrés chaque année. Ces
nombres semblent particulièrement peu élevés
étant donné que le Canada figure sur la liste des pays de
destination pour la traite des êtres humains, et que quelque
80 000
travailleurs étrangers temporaires entrent au Canada chaque
année. »
Aussi le CCR souligne-t-il que les quelques PST
délivrés par le gouvernement ne sont pas valables pour
les membres de la famille.
Dans un autre rapport
intitulé Évaluer les droits des travailleurs migrants
au Canada, 2018, le CCR souligne le rôle joué par le
Canada dans la création des conditions permettant le
déplacement de personnes partout dans le monde. Il mentionne
notamment les Philippines, le Guatemala et le Mexique, où des
compagnies minières privées
canadiennes ont délocalisé des communautés
entières, forçant les gens à aller voir ailleurs
pour un moyen de subsistance et devenant ainsi vulnérables
à la traite des êtres humains. Le CCR mentionne aussi les
accords
commerciaux du Canada tels que l'ALÉNA, qui est responsable
d'avoir forcé des agriculteurs mexicains, dont le moyen de
subsistance
a été détruit, à se chercher du travail au
Canada en tant que travailleurs agricoles migrants et à devenir
des cibles pour les trafiquants d'êtres humains.
La participation du Canada aux guerres d'agression, aux
occupations, aux blocus économiques, aux sanctions et à
d'autres actes d'ingérence dans les affaires internes d'autres
pays — comme il le fait à l'heure actuelle en organisant un coup
et un changement de régime au Venezuela — a contribué
à ce qu'un grand nombre de gens soient devenus
des réfugiés et des migrants. L'ONU a indiqué dans
un rapport de 2018 que la crise internationale des
réfugiés avait rendu des populations entières
vulnérables à la traite des êtres humains, ce qui
génère un profit criminel d'approximativement 32
milliards de dollars annuellement.
En participant à ce commerce d'esclaves moderne,
le gouvernement canadien, malgré ses larmes de crocodile au
sujet
des droits de la personne et du trafic d'humains, n'a pas
corrigé le problème. La simple proposition
formulée par le CCR et d'autres —
que les travailleurs migrants au Canada puissent
bénéficier d'une
certaine stabilité et statut juridique par le biais d'un permis
de travail ouvert qui leur permettrait de sortir d'un environnement de
travail d'exploitation et d'abus — a été ignorée
jusqu'à présent. Aussi le gouvernement a-t-il
ignoré les propositions du CCR et d'autres organisations visant
à réglementer le recrutement des travailleurs migrants
afin de veiller à la protection de leurs droits et, puisqu'il
existe un besoin de travailleurs migrants pour accomplir du travail au
Canada, leur accorder un statut d'immigrant pour qu'ils puissent
s'établir ici de façon permanente s'ils le
désirent.
Le gouvernement Trudeau, qui a accédé au
pouvoir en 2015 en disant qu'il mettrait fin à la traite
des êtres humains au Canada, n'y a pas mis fin, tout comme il n'a
pas
réglé la question des femmes autochtones
assassinées et disparues qui sont aussi souvent victimes de la
traite
des êtres humains au
Canada.
La traite des êtres humains et la situation des
réfugiés et des travailleurs migrants qui sont victimes
de ces crimes et de beaucoup d'autres constituent un problème
auquel est confrontée la société canadienne. Les
réfugiés et les travailleurs migrants, notamment les
victimes de la traite des êtres humains, sont partie
intégrante de
notre grande humanité et
plus précisément de notre classe ouvrière
canadienne. Cette classe ouvrière, par la mobilisation de sa
pensée, de son organisation indépendante et de sa force
numérique, doit intensifier la défense des droits de
tous. Alors que les travailleurs sont accusés d'être
anti-immigrants et xénophobes, ce sont en réalité
les intérêts privés étroits des trafiquants
d'être humains qui sont « anti-immigrants ». Ils
blâment le peuple afin de diviser la lutte de résistance
à l'offensive
antisociale tout en modifiant les lois sur la citoyenneté et
l'immigration pour faciliter l'importation de travailleurs
étrangers temporaires, dont beaucoup doivent verser des sommes
énormes à de soi-disant recruteurs pour obtenir des
permis de travail sous prétexte que lorsque leur mandat est
terminé, ils peuvent demander la résidence permanente. Au
Canada, d’autres détenteurs de permis de travail temporaire sont
exploités à outrance et n’ont pas accès aux
services, car leur statut est rendu quasi illégal dans les
meilleures conditions, par exemple quand ils sont obligés de
travailler avec des noms et des numéros
d’assurance sociale empruntés sous peine d'être
expulsés s'ils
n'acceptent pas. Le mouvement de défense des droits de tous
mène à l'abolition de ce système d’esclavage des
temps modernes, non seulement au Canada, car par son action il
contribue à la solution dans le monde entier.
- Philip Fernandez -
Le gouvernement doit être tenu
responsable de son rôle dans la création d'un
régime de travailleurs étrangers temporaires que les
employeurs utilisent pour créer pour eux-mêmes une
main-d'oeuvre à bon marché. En vertu de ce programme et
d'autres qui privent les travailleurs temporaires de leurs
droits, le gouvernement permet
également aux agences privées de tirer profit du
recrutement et souvent du vol éhonté subi par les
travailleurs étrangers dont ils organisent la traite avec des
employeurs canadiens.
Le traitement injuste
infligé aux travailleurs migrants
montre que la prétention de Justin Trudeau de défendre la
cause des droits des femmes est également une fraude en
pratique. Le gouvernement Trudeau n'a pas mis fin à la traite et
aux
meurtres de femmes et de filles autochtones. De même, il ne
protège pas les droits des travailleurs étrangers
temporaires dont la
majorité sont des femmes.
Le peuple demande justice et la garantie des droits de
tous. L'expulsion récente de la famille Concepcion et
les autres attaques contre des travailleurs migrants et temporaires
étrangers, souvent maltraités par des employeurs et des
trafiquants d'êtres humains, doivent cesser.
Un exemple de tels abus est l’affaire pénale
close, après six ans, contre Hector Mantolino,
propriétaire et exploitant d’une entreprise à Halifax. Le
1er mars, Mantolino a été condamné à deux
ans de prison pour avoir enfreint la Loi
sur
l'immigration
et
la
protection des réfugiés,
dans laquelle 56 accusations initialement portées en 2013 ont
finalement été regroupées dans un seul acte
d'accusation. Au fil des ans, Mantolino a recruté 28
travailleurs des Philippines dans le cadre d'un programme de
travailleurs étrangers. On a constaté qu'il avait
sous-payé ses travailleurs et les avait exploités. Il a
été révélé qu'il menaçait des
travailleurs et leur a dit que s'ils se plaignaient de la situation
à d'autres personnes, le gouvernement canadien les renverrait
aux Philippines. On estime que Mantolino leur a versé au moins
500 000 dollars de moins que le total de leurs salaires
déclarés. Selon les médias locaux, Mantolino a
confié à l'une de ces travailleuses, Liza Alcantara:
«Elle devra payer 2 000 dollars à Mantolino pour son
billet d'avion et 100 dollars par mois pour son loyer. Mme Alcantara a
également déclaré que son salaire réel
serait de 500 dollars US, 134 heures travaillées (3,75 dollars
l’heure) avec seulement 5 dollars d’heures
supplémentaires.»
Le gouvernement n'assume aucune
responsabilité pour avoir contribué à la situation
défavorisée sur le plan économique des Philippines
et d'en avoir profité. Le pillage et le contrôle
coloniaux ont laissé les Philippines démunies et
sous-développées, obligeant quelque 12 millions de
Philippins à quitter leur pays et à vivre à
l'étranger
à la recherche d'une vie meilleure pour eux-mêmes et leur
famille.
Les travailleurs philippins qui ont émigré
à l'étranger contribuent collectivement pour
quelque 30
milliards de dollars par an à l'économie des Philippines
dominée par les étrangers. ExPress Money, utilisé
par de nombreux travailleurs migrants philippins pour transférer
des fonds à leurs familles aux Philippines, a indiqué
en 2016 que «
les transferts d'argent des Philippins qui travaillent dans le monde
entier représentent au moins 10 % du PIB du pays, la
deuxième source de capital étranger après les
exportations à valeur ajoutée telles que les composants
électroniques. C'est une source majeure qui contribue à
la consommation privée (aux Philippines) et qui, à son
tour, représente 75 % du PIB. »
Les gouvernements successifs aux Philippines, y compris
le régime actuel de Duterte, n'ont rien fait pour sortir les
Philippines du système impérialiste d'États
dominé par les États-Unis. Le régime encourage
activement l'exode des travailleurs des Philippines, tout en ne leur
offrant aucune protection contre les abus et le vol par les trafiquants
d'êtres humains sans scrupules et de régimes
étrangers, comme le Canada par exemple, qui facilitent cette
inhumanité.
- Diane Johnston -
Dans un document d'information d'Immigration,
Réfugiés et
Citoyenneté du 10 décembre 2018, on lit :
« En réponse à la crise des
réfugiés syriens et à la migration croissante des
réfugiés et des
migrants, l'Assemblée générale des Nations unies a
adopté, en 2016, la
Déclaration de New York pour les réfugiés et les
migrants. Cette déclaration a déclenché des
processus distincts visant
à créer deux accords internationaux non
contraignants : l'un pour les
réfugiés (le Pacte mondial sur les
réfugiés) et l'autre pour les
migrants (le Pacte mondial pour des migrations sûres,
ordonnées et
régulières (PMM)). »
Ce document précise que le nombre de migrants
internationaux est estimé à 258 millions et
représente une
augmentation de 49 % par
rapport à l'an 2000 et 3,3 % de la population
mondiale totale.[1]
Selon le document, le PMM « cherche à
apaiser les tensions
sous-jacentes à la migration internationale, notamment les
préoccupations en matière de sécurité
nationale, de sécurité des
personnes, de dignité et de droits » et conclut que
« la négociation
réussie du PMM dans le climat mondial actuel lié à
la migration et à la
souveraineté
souligne l'importance d'un dialogue multilatéral sur des enjeux
mondiaux critiques et du rôle que les Nations unies peuvent jouer
pour
favoriser un système international fondé sur des
règles. »[2]
La tentative de donner foi à une règle de
droit qui dans la pratique
n'existe plus est très préoccupante. Diverses forces se
sont
manifestées pour défendre les notions
démocratiques libérales de paix,
d'ordre et de bon gouvernement, inscrites dans la primauté du
droit,
comme si c'était la solution aux très graves abus de
pouvoir dont nous
sommes
témoins aujourd'hui. Cependant, chaque jour qui passe nous
montre
justement que c'est le système de la démocratie
libérale qui est tombé
dans l'anarchie, la violence et le chaos, qui engendre les abus, les
cautionne et est incapable de développer une alternative
prosociale.
Louise Arbour, une Canadienne qui est la
représentante spéciale du
secrétaire général des Nations unies pour la
migration internationale,
déclare que l'initiative du PMM « est née de la vue
intolérable d'un
grand nombre de migrants qui perdent la vie, et d'une perception
croissante que les gouvernements avaient perdu le contrôle de
leurs
frontières ».
Cette façon de parler est dénuée de
contexte et donne aux
gouvernements qui mettent en oeuvre l'offensive
néolibérale antisociale
une façon de justifier ces actions et d'utiliser la question de
la
migration pour fomenter la division sociale. Le trafic des êtres
humains aujourd'hui est une conséquence de la création de
ce qu'on
appelle des
économies prospères par le soutien aux soi-disant
économies de marché,
aux droits humains et aux systèmes à partis multiples.
Les riches sont
devenus plus riches et les pauvres plus pauvres, et pourtant les
architectes et les promoteurs de ce système s'en tirent à
bon compte.
Les pertes de vie des migrants et la perte de
contrôle des
frontières ne sont pas quelque chose d'accidentel, mais bien
l'épée à
double tranchant de l'impérialisme. Les migrants et les
réfugiés sont
les canaris de la mine de charbon, les victimes de l'offensive
néolibérale contre l'état de droit international
et l'édification de la
nation, nés des
cendres de la grande victoire sur le fascisme de 1945 et qui sont
maintenant détruits sous les assauts de la mondialisation
impérialiste.
Sauf dans de rares cas, l'impérialisme
dirigé par les États-Unis a
violé les frontières de nombreux pays pour prendre le
contrôle de leur
économie, de leur politique et de tous les aspects de la vie, y
compris
la culture et l'idéologie. Dans le cas des pays que
l'impérialisme a
été incapable de vaincre, il a eu recours à la
destruction par des
guerres
prédatrices, le financement de mercenaires pour favoriser le
changement
de régime, le sabotage économique, les blocus et les
sanctions ciblées
pour paralyser leur économie, comme c'est le cas du Venezuela.
Ce sont
ces attaques qui créent des réfugiés et une
migration vers l'extérieur
de personnes désespérées à la recherche
d'une vie meilleure
comme elles ont le droit de le faire.
Ces « 258 millions de migrants »
sont devenus une armée de réserve
internationale de chômeurs prêts à vendre leur
capacité de travail à
pratiquement n'importe quel prix pour arriver à une vie
meilleure et
stable. Comme il est commode pour les grandes puissances de trouver des
millions de chômeurs dans le monde alors que leur
propre population de travailleurs diminue en raison de la chute du taux
de natalité.
L'impérialisme des grandes puissances est la
force derrière l'ordre
du jour de destruction nationale par des guerres injustes, des
changements de régime, par l'ingérence des grandes
puissances dans les
affaires intérieures d'autres pays, par le sabotage
économique, les
blocus et les sanctions, le pillage effréné des
ressources naturelles,
l'instabilité
et la dégradation de l'environnement et le changement climatique
provoqués par la cupidité des entreprises qui
échappent à toute
réglementation. Le manque de contrôle sur les affaires qui
touchent la
vie des travailleurs est le défi auquel les travailleurs font
face et
ils doivent s'organiser pour gagner ce contrôle.
L'oligarchie financière traite de la migration de
la manière la plus
intéressée possible, pour blâmer les migrants pour
leur sort et diviser
les travailleurs des pays qui utilisent ces migrants comme
main-d'oeuvre à bon marché. Les travailleurs canadiens ne
doivent pas
tomber dans le piège de cette propagande qui ne sert pas leurs
intérêts. Les
gouvernements de ces pays qui servent les intérêts des
riches se
plaignent ensuite du fait qu'en tant qu'êtres humains, les
migrants
doivent recevoir les choses essentielles de la vie conformément
au
niveau de vie que les différents pays ont atteint. Le sort des
migrants
et le rôle qu'ils jouent dans l'économie sont
présentés comme l'«
incapacité des
gouvernements à contrôler leurs frontières et
à arrêter les flux
migratoires » parce que les intérêts
privés ont été politisés. Les
vieilles formes démocratiques n'exercent plus d'autorité
parce que les
conditions qu'elles avaient conçues pour
servir ont changé.
Loin de restaurer une autorité nationale, les
moyens qui sont
utilisés pour défendre ce qui est appelé
l'intérêt national
transforment le peuple en catégories qui doivent être
criminalisées.
Dans le contexte d'un resserrement du contrôle des
frontières et de la
lutte au crime organisé et contre les gangs, les migrants et les
réfugiés sont considérés
comme des usurpateurs illégitimes qui doivent alors prouver leur
valeur. Selon le gouvernement Trudeau, toute édification
nationale qui
s'oppose au contrôle impérialiste est une attaque contre
la paix,
l'ordre et le bon gouvernement de l'ordre démocratique
libéral.
Quoi qu'il en soit, le sort de ceux qui sont
forcés de migrer
aujourd'hui nous pousse à agir de façon à
bâtir le Nouveau et non à
défendre un ordre qui n'existe plus et qui est donc incapable de
résoudre quelque problème du présent.
De nombreux migrants, après un voyage
périlleux qu'ils n'ont jamais
voulu entreprendre, finissent par vivre et travailler clandestinement
comme des travailleurs bon marché sans papiers qui vivent
continuellement dans la peur de l'arrestation et de l'expulsion. Ils
sont victimes d'abus de la part de trafiquants d'êtres humains et
d'employeurs
sans scrupules. Ils travaillent pour envoyer de l'argent à leur
famille
et pour donner une vie meilleure à la prochaine
génération.
Les migrants sont les victimes d'un ordre mondial qui
s'est effondré
sous l'égide de l'oligarchie financière mondiale. Ils
font partie
de cette grande humanité, qui forme une classe ouvrière
qui lutte pour
s'investir de pouvoir afin d'humaniser l'environnement naturel et
social. En défendant les droits de tous, surtout en utilisant
notre
parole
contre les attaques contre d'autres êtres humains et contre leur
asservissement et leur sort, nous assumons la responsabilité
sociale et
posons des gestes concrets pour prendre contrôle de nos vies et
de
l'édification nationale.
La force des travailleurs réside dans leur nombre
extraordinaire et
dans des objectifs pour la société qui ne sont pas
égoïstes. Les
travailleurs prennent contrôle de leur vie lorsqu'ils parlent
à la
défense des droits de tous en leur propre nom, et ne laissent
pas les
autres qui ont des ordres du jour que les travailleurs n'ont pas
élaborés parler en
leur nom, comme il arrive trop souvent en ce moment.
Note
1. « Pacte
mondial
pour
des
migrations
sûres,
ordonnées
et
régulières », Immigration,
Réfugiés et Citoyenneté Canada, 10
décembre 2018
2. Ibid
- Peggy Morton -
Le nombre d'étudiants internationaux au Canada a
considérablement augmenté alors qu'il y a un effort
désespéré toujours plus grand de les utiliser pour
le profit privé.
Au 31 décembre 2018 :
- il y avait 572 415 détenteurs de
permis d'études internationaux ;
- en hausse par rapport aux 412 101 permis émis deux
ans plus tôt en 2016. L'Inde est maintenant la plus grande
source avec 172 625, une augmentation spectaculaire par
rapport à 76 289 en 2016. La Chine
suit, avec 142 985 permis, une hausse par rapport
à 131 740 deux ans plus tôt.
La Corée du sud vient ensuite
avec 24 195 permis, devant la France et le Vietnam qui en ont
respectivement 22 745 et 20 330. En plus,
en 2016, 20 679
détenteurs de permis provenaient des États-Unis
et 12 649 du Nigeria.
De ce nombre, 355 976 des étudiants
internationaux ont entre 15 et 29 ans, 35 303
entre 30 et 40 ans et 17 707 ont moins de 15 ans.[1]
Les institutions approuvées sont maintenant
listées par leur nom sur le site web d'Immigration,
Réfugiés et Citoyenneté Canada. Cette liste a
été établie à la suite de scandales
où les écoles et les « conseillers en
immigration » ont fraudé les étudiants en
prétendant que leurs institutions étaient
qualifiées alors qu'elles ne l'étaient pas. En
général, les institutions qui se qualifient comprennent
les universités et les collèges qui confèrent des
diplômes, les collèges techniques qui confèrent des
diplômes et des certificats, de même que les écoles
de pilotage, les écoles bibliques et d'autres institutions
religieuses. Certaines des universités qui font partie de la
liste ne sont pas connues ou
n'ont pas de noms reconnus. Dans certains cas, les institutions
reçoivent une autorisation pour des cours spécifiques
seulement, par exemple en offrant un programme de pilotage qui
mène à un diplôme et d'autres qui ne le font pas.[2]
Il existe aussi un Permis de mobilité
internationale qui offre des permis de travail ouverts plutôt que
des permis de travail spécifiques à un employeur. Cela
comprend la portion vacances internationales d'Expérience
internationale Canada, le Programme de permis de travail après
l'obtention du diplôme, les époux/conjoints de fait de
travailleurs
étrangers hautement qualifiés et d'étudiants
étrangers, ainsi que certains ressortissants étrangers
déjà au Canada en attente de la finalisation de leurs
demandes de résidence permanente.
Le public n'est pas bien informé des politiques
de recrutement des institutions publiques et de leur interaction avec
les trafiquants d'êtres humains, ou du nombre toujours plus grand
de collèges privés et même d'universités qui
recrutent des étudiants internationaux à des frais
exorbitants en travaillant avec des consultants en immigration. Il est
connu cependant que le niveau des abus révèle un
caractère prédateur et est inadmissible. Les «
consultants en immigration » font miroiter que devenir un
étudiant et recevoir un permis de travail une fois
diplômé est une façon d'obtenir la résidence
permanente pour les jeunes et les travailleurs étrangers au pays
qui sont devenus sans papiers
ou dont le permis de travail se termine. Cette méthode est
aussi utilisée parmi les personnes éduquées qui
viennent au Canada pour la première fois et souhaitent immigrer.
Un permis d'études permet au titulaire de
travailler à temps partiel pendant ses études et à
plein temps lorsque l'institution fait relâche. Le nombre
d'étudiants internationaux qui travaillent pendant leurs
études n'est pas publié avec les autres statistiques et
n'est peut-être même pas colligé, car un permis
d'études permet à l'étudiant de travailler
et celui-ci n'a pas besoin de permis de travail avant d'avoir obtenu
son diplôme.
Un permis postdiplôme est disponible uniquement
après l'obtention du diplôme d'un établissement
agréé. Plusieurs personnes se retrouvent dans des
institutions qui ne se qualifient pas et ne sont donc pas admissibles.
L'emploi après l'obtention du diplôme est la
catégorie la plus importante des Programmes de mobilité
internationale,
avec 101 386 détenteurs de permis au 31
décembre 2016.
Les permis de travail postdiplôme sont valables
pour une période de 8 mois à 3 ans : les
diplômes postuniversitaires donnent accès à un
permis plus long, trois ans, alors que les programmes plus courts
donnent accès à un permis plus court. Les personnes qui
travaillent en vertu d'un permis postdiplôme peuvent être
«
invitées » à demander le statut d'immigrant
reçu ou doivent quitter le pays. Elles n'ont aucun droit.
Notes
1. Les tables de données
sur les détenteurs de permis sont disponibles ici.
2. La liste des établissements
approuvés par province est disponible ici.
Opposition
au trafic des êtres humains sanctionné par l'État
Le 26 février l'Association
québécoise des avocats et avocates en droit de
l'immigration (AQAADI) a comparu devant la Commission des relations
avec les citoyens de l'Assemblée nationale du Québec pour
discuter du projet de loi 9, Loi visant à
accroître la prospérité socio-économique du
Québec et à répondre adéquatement aux
besoins du marché du travail par une intégration
réussie des personnes immigrantes.
Au nom de l'AQAADI, l'avocat en droit de l'immigration,
Guillaume Cliche-Rivard, s'est opposé à l'utilisation
prévue de la coercition par le gouvernement contre les
travailleurs qui cherchent à immigrer au Québec, car cela
placerait les
personnes dans une situation d'insécurité quant à
leur capacité à conserver leur statut de résident
permanent. « Il devient résident permanent du Canada au
complet et
non pas d'une ville ou d'une profession », a-t-il
déclaré. Rendre la résidence permanente
conditionnelle à une régionalisation des besoins
sectoriels en main-d'oeuvre constituerait une violation de
l'article 6.2 de la Charte canadienne des droits et
libertés, en vertu duquel les résidents permanents
ont le droit de
déménager et de s'établir n'importe où au
Canada, a-t-il ajouté.
Cliche-Rivard a poursuivi en affirmant que le même
droit s'applique au travail d'une personne. Les personnes ne peuvent
pas être forcées d'accepter un emploi ou
menacées de perdre leur statut si elles perdent leur emploi.
« Mais la logique où on ajoute en plus un volet coercitif
de potentiel retrait de la résidence, c'est là que j'ai
un problème
parce que ça va toucher des enfants, ça va toucher des
familles, ça va toucher des gens qui vont peut-être devoir
quitter le Québec parce qu'ils n'auront pas
à 100 % répondu à vos
conditions », a-t-il déclaré.
Des membres de l'Association québécoise des avocats et
avocates en
droit de l'immigration devant la Commission des relations avec les
citoyens
Le ministre de l'Immigration du Québec, Simon
Jolin-Barrette, a dit qu'avant 2016, des conditions pour obtenir
la résidence permanente existaient déjà dans la
législation sur l'immigration au Québec. « Pour
un peuple, pour une nation, c'est fondamental de faire en sorte que
l'immigration, au Québec, elle puisse avoir un mot à
dire, et
donc, à partir du moment où une personne est
sélectionnée, en fonction des critères
québécois, il en va de soi que le gouvernement du
Québec puisse imposer certaines conditions comme c'est le cas
pour le gouvernement fédéral lorsqu'on obtient la
citoyenneté. Et ça, c'est un choix que nous faisons
[...]. Nous réintroduisons un article qui
faisait partie des pouvoirs du gouvernement du
Québec. »
Reconnaissant néanmoins qu'un résident
permanent ne peut pas être contraint de s'établir dans une
région donnée, le ministre a suggéré qu'un
tel pouvoir puisse être exercé dans le cas d'une
entreprise pour une personne reçue en tant qu'immigrant
entrepreneur, l'obligeant ainsi à établir son entreprise
dans diverses régions du Québec. Le
gouvernement « pourrait utiliser cet article pour faire en sorte
que les gens connaissent le français », a-t-il
ajouté.
Le ministre de l'Immigration du Québec Simon Jolin-Barrette
à la Commission
des relations avec les citoyens
Me Cliche-Rivard a répondu en faisant remarquer
la contradiction dans la prétention du gouvernement que ses
conditions n'obligent pas à la localisation : « Lisez
vos propres mots, parce que c'est exactement ça que vous dites.
'On met des conditions à assurer la satisfaction des besoins
régionaux.' Alors, si ça, ce n'est pas une imposition de
localisation, vous allez nous l'expliquer. Au sectoriel de
main-d'oeuvre, la
création régionale d'entreprises ».
Le ministre n'a pas répondu.
L'AQAADI a également mis au défi le
ministre en ce qui a trait au retard dans le traitement
des 18 000 demandes de résidence permanente.
L'association avait réussi à obtenir une injonction
temporaire de la Cour supérieure du Québec obligeant le
ministre à continuer de s'occuper de ces dossiers. La demande
exige que le
gouvernement termine le traitement des demandes en papier contenant
quelque 4 500 dossiers qui avaient été
envoyés au ministère avant décembre 2015, car
ces dossiers sont complets. Elle suggère ensuite de traiter
les 3 700 applications soumises par l'internet de personnes
qui résident actuellement au Québec,
puisqu'il s'agit de personnes qui ont un permis de travail ou
d'études et qui correspondent directement aux besoins du
marché du travail et ont déjà
démontré leur capacité à s'intégrer.
En ce qui a trait aux 10 000 candidatures restantes, il a
souligné le fait qu'il y a actuellement 120 000 postes
à pourvoir au Québec. Sur cette
base, l'AQAADI propose de faire une évaluation rapide du nombre
de personnes qualifiées sur la base de la grille
d'évaluation utilisée, modifiée la dernière
fois en août 2018.
(Photos :
site
Web
de
l'Assemblée
nationale
du
Québec)
Les travailleurs migrants et leurs partisans
dénoncent la situation désastreuse dans laquelle ils se
trouvent lorsqu'ils sont recrutés pour venir au Canada et
présentent leurs revendications aux gouvernements.
Leny Simbre, présidente de Migrante Ontario, a
déclaré que son organisation avait trois revendications.
« Premièrement, nous cherchons à mettre en oeuvre
une politique qui obligera toutes les agences de recrutement
étrangères à obtenir une licence conforme aux
normes d'emploi du ministère du Travail. Deuxièmement,
nous demandons à tous les
employeurs qui recrutent des travailleurs étrangers en Ontario
de s'inscrire auprès des Normes d'emploi du ministère du
Travail. Troisièmement, nous demandons à la province de
l'Ontario de plaider auprès du gouvernement
fédéral afin de fournir la résidence permanente
à l'arrivée à tous les travailleurs migrants qui
viennent travailler au
Canada. »
Lors d'une
conférence de presse organisée à Toronto
le 10 avril par Migrante Ontario, les travailleuses migrantes
Maila Ceguerra, Lourdes De la Pena, Jesse Veneranda et Marisol
Bobadilla, ont parlé de leur exploitation par l'agence de
recrutement Link4Staff Inc. et de leur ancien employeur Sharon Mushroom
Farm ainsi que la poursuite
qu'elles ont intentée contre l'agence et l'employeur devant la
Cour des petites créances de l'Ontario. Ceux qui se sont battus
pour les droits des travailleurs migrants ont appelé le
gouvernement de l'Ontario à délivrer des permis aux
recruteurs, à inscrire les employeurs et à les tenir
conjointement responsables financièrement des frais payés
par les
travailleurs pour venir au Canada. Ils ont également
appelé le gouvernement fédéral à veiller
à ce que ces travailleurs obtiennent le statut de
résident permanent à leur arrivée.
Les quatre travailleuses migrantes ont lancé une
pétition pour réglementer les agences de recrutement
étrangères et les employeurs qui embauchent des
travailleurs migrants. Pour lire et signer la pétition, cliquez
ici.
Depuis mai 2018, ces travailleuses dénoncent
et multiplient les plaintes en justice contre les agences de
recrutement et leurs employeurs. Grâce à ce travail
d'organisation et d'opposition, Lily Miranda, recruteuse pour la
société A&L Hammer, et Laxman Marsonia,
propriétaire de Sharon Mushroom Farm, font l'objet d'accusations
par
l'Agence des services frontaliers du Canada d'infractions liées
à la traite humaine et d'avoir fait de fausses
déclarations en vertu de la Loi sur l'immigration et la
protection des réfugiés. Un an plus tard, le tribunal
ontarien a ordonné à A&L Hammer de rembourser aux
travailleurs migrants des frais de recrutement illégalement
facturés. La
recruteuse Miranda n'a pas été condamnée.
Les travailleurs migrants en Ontario sont
confrontés à une situation particulière, distincte
des autres provinces, à cause des lois provinciales non
exécutoires et des programmes d'immigration temporaire
fédéraux qui favorisent l'exploitation et la traite des
humains. Le Manitoba, l'Alberta, la Nouvelle-Écosse et la
Colombie-Britannique ont un registre des recruteurs censé
conscientiser la population au sujet des employeurs qui embauchent des
travailleurs migrants. Toutefois, les permis de travail
spécifiques à l'employeur et les flux d'immigration
temporaires créent une précarité parmi les
travailleurs, limitent leur capacité de faire valoir leurs
droits et permettent ainsi leur surexploitation par le travail.
En décembre 2018, Le Marxiste-Léniniste a
parlé à un organisateur syndical au sujet de ce que
font les monopoles du secteur de la transformation alimentaire avec le
Programme
des travailleurs étrangers
temporaires (PTET).
Il a dit que la réglementation
fédérale limite le nombre de travailleurs
étrangers
à 10 % de la main-d'oeuvre au sein d'une usine. Ce
plafond a été imposé par le gouvernement Harper.
Il a expliqué que des monopoles du secteur de la
transformation alimentaire utilisent le programme de différentes
manières. Ils établissent des liens d'affaires au sein
des
gouvernements fédéral et provincial à plusieurs
niveaux en rapport avec le programme afin de connaître entre
autres choses quel pays est favorisé plus qu'un autre pour tel
type d'emploi. Par exemple, il a expliqué que pour faire venir
des chauffeurs de camion au Québec, la France est
privilégiée parce que la main-d'oeuvre est formée
et que les travailleurs proviennent d'un pays développé
et sont habitués à la production moderne. C'est ce que
recherchent
les monopoles parce que ça ne nécessite qu'un minimum de
formation et que les travailleurs sont prêts à produire
rapidement. La relation avec la France n'est pas la même qu'avec
un pays en voie de développement.
Une fois que les liens sont
faits, le monopole peut passer par des agences de recrutement qu'il a
carrément qualifiées de passeurs. Selon lui, cette
pratique est une forme d'esclavage moderne. Ces passeurs font affaire
avec les bureaux du monopole dans le pays visé pour fournir
la main-d'oeuvre.
Il explique cependant que, typiquement, le monopole
établit ses propres réseaux de contacts et s'occupe de
l'embauche directement, fait
lui-même ses entrevues, sans passer par les agences. Dans ce
processus, il y aurait plusieurs sélections de
candidats pour venir au Canada. Les critères pour
sélectionner les travailleurs restent méconnu, mais ils
sont
souvent liés aux politiques racistes du pays en question. Par
exemple, la Jamaïque va envoyer davantage les Haïtiens
jamaïcains que les Jamaïcains dits « de
souche ». Les critères dépendent du pays et
des conditions propres à chaque pays. Lorsque la
sélection est faite, les contrats sont signés et ils sont
répartis dans les différentes usines du
monopole. Généralement, on parle de contrat de deux ans,
mais il peut y avoir des exceptions, a-t-il dit.
Selon lui, les monopoles de ce secteur font
beaucoup de lobbying auprès des gouvernements pour
alléger et déréglementer le Programme de
travailleurs étrangers temporaires parce qu'il les sert
très bien.
Il a expliqué qu'une fois que le travailleur a
terminé son contrat et retourne dans son pays, s'il est
embauché encore une fois par la suite par la même
compagnie, il repart à zéro, sans ancienneté,
même au niveau du salaire. Il est possible que certaines clauses
donnent le droit au monopole de mettre à pied des travailleurs
étrangers s'il n'en a plus besoin (cela doit être
confirmé, a-t-il dit), quelle qu'en soit la
raison, et ceux-ci seraient sont alors expulsés.
Il a parlé d'histoires d'horreur dans lesquelles
les travailleurs étrangers se font carrément arnaquer. Il
est stipulé dans le PTET que le monopole doit garantir le logis
des travailleurs avant que ceux-ci arrivent. Souvent, des entreprises
peu scrupuleuses logent les travailleurs dans leurs propres
bâtiments à un prix très élevé, ce
qui les force à vivre
à plusieurs dans un même endroit. Les syndicats ont fait
plusieurs griefs pour s'opposer à cela,
mais sans succès. Il a conclu en disant qu'il faut mieux faire
connaître les
conditions dans lesquelles ces soi-disant travailleurs étrangers
sont forcés de vivre et de travailler.
Le 27 janvier, l'Agence des services frontaliers du
Canada (ASFC) a déporté Gemma Concepcion, une
travailleuse migrante de 49 ans des Philippines, son conjoint
philippin Enrico, lui aussi un travailleur migrant, et leurs deux
enfants nés au Canada, Ricca Mae, 12 ans, et Mark
Eli, 8 ans. Le combat mené
depuis 14 ans par Gemma pour se bâtir une vie productive
pour elle et sa famille au Canada a pris fin de façon dramatique
à la suite d'une décision de l'État canadien qui
ne
peut être qualifiée que d'inhumaine. Son combat, qui n'est
pas unique, est lié au contrôle impérialiste dans
le monde, y compris dans les Philippines natales de Gemma. Les
travailleurs dans ce monde impérialiste sont privés des
droits qui leur reviennent du fait de leur humanité. Le cas de
Gemma est un exemple criant démontrant que la classe
ouvrière doit
s'unir et organiser pour priver l'élite impérialiste
dominante de son pouvoir de priver le peuple de ses droits.
Chaque jour, sans exception, plus
de 6 000 travailleurs quittent les Philippines à la
recherche d'un monde meilleur pour eux-mêmes et pour subvenir aux
besoins des membres de leur famille qu'ils ont laissés au pays.
En 2005, Gemma Concepcion était une de ces travailleuses.
La pauvreté et le chômage d'une économie
philippine dominée par les impérialistes étrangers
et leurs fantoches locaux ont fait en sorte qu'elle a dû quitter
son pays. Les impérialistes occidentaux et japonais ont
colonisé et pillé les Philippines pendant des centaines
d'années, y arrachant sa richesse sociale et l'empêchant
de développer une économie socialisée moderne de
production
industrielle de masse sous le contrôle des Philippins en
opposition au diktat impérialiste. Les monopoles miniers
canadiens sont depuis longtemps directement impliqués dans le
vol des ressources minérales des Philippines, s'engageant dans
la délocalisation des gens au niveau local et dans
l'expropriation de leurs terres et de leurs ressources
naturelles, en particulier les peuples autochtones qu'on nomme les
Lumad.
La lutte de Gemma Concepcion pour ses droits en
tant
que travailleuse et être humain
Gemma a accepté une offre d'emploi par le biais
d'une agence dans les Philippines pour un travail au Canada alors qu'on
lui promettait qu'elle pouvait devenir une résidente permanente
après une période déterminée de travail. En
échange, les trafiquants humains l'ont forcée à
leur remettre 14 000 $, somme qu'elle a
obtenue par la vente d'une partie des terres de sa famille.
Lorsque Gemma est arrivée à Toronto en
septembre 2005, elle ne s'était pas rendu compte que
l'agence de recrutement était en fait une opération de
traite des êtres humains et qu'on lui avait délivré
un faux
passeport
pour qu'elle puisse venir au Canada. Aussitôt qu'elle est
arrivée, un représentant de l'agence a confisqué
la documentation de
Gemma, la laissant « sans papiers ».
Son futur conjoint Enrico, qui était
arrivé au Canada l'année précédente,
était aussi une victime de traite des êtres humains.
Arrivés
au Canada, les deux ont travaillé pour une agence qui offrait
des services d'entretien ménager et se sont rencontrés
alors qu'ils travaillaient à l'entretien des classes et des
studios du Ontario College of Arts and Design (OCAD).
Ils ont élevé deux enfants et
étaient membres d'une église locale et ont
contribué à leur communauté. Aussi vivaient-ils
dans un état de terreur en tant que travailleurs «
sans papiers ». Leurs deux enfants nés au Canada ont
raté plusieurs années d'école publique de crainte
qu'ils ne soient ciblés comme le sont les enfants de
travailleurs
sans papiers.
L'AFSC a arrêté Gemma le 16
janvier 2016 et l'a détenue pendant dix jours, ce qui a
traumatisé sa famille. Le pasteur de l'église a
versé le cautionnement et la congrégation a
conseillé à Gemma et sa famille de communiquer avec
Migrante-Ontario — une organisation de défense de travailleurs
migrants philippins qui est la filiale
provinciale de Migrante-Canada.
En mars de l'année suivante, l'AFSC a
accordé un sursis à Gemma pendant que son dossier
était à l'étude. Son équipe juridique a
soumis une demande de résidence permanente en raison de
considérations humanitaires, ce qui a été
refusé. Cette décision a fait l'objet d'une
révision judiciaire à la Cour fédérale,
mais
le résultat n'a pas été
favorable à Gemma. Pendant ce temps, Migrante-Ontario a
organisé des campagnes de financement et des réunions
publiques pour faire connaître le cas de Gemma.
Par suite de la décision de la Cour
fédérale, l'AFSC a avisé Gemma qu'elle et sa
famille seraient déportées le 27 janvier. Le 25
janvier, une action d'urgence a été organisée au
centre-ville de Toronto pour faire connaître la situation que
vivaient Gemma et sa famille. Le même jour, son avocat a appris
que la demande de la Cour
suprême du Canada de suspendre la demande de déportation
avait échoué.
Rassemblement d'urgence à Toronto en appui à la famille
Concepcion le 25 janvier 2019
L'inhumanité envers les victimes du
colonialisme et le déni des droits
Ce qui est arrivé à Gemma et à sa
famille est injuste et inacceptable. L'élite dominante
canadienne n'assume aucune responsabilité pour la
création des conditions qui engendrent la migration de masse
venant de pays opprimés comme les Philippines ni pour l'abus que
subissent les personnes vulnérables aux mains de trafiquants
d'êtres humains.
Les autorités canadiennes font la sourde oreille lorsqu'il
s'agit des vies anéanties de victimes qui sont
criminalisées et déportées.
Gemma ne reçoit
aucune aide pour récupérer le 14 000 $
qu'on lui a volé ni pour les dix ans de dur travail qu'elle et
son conjoint ont accompli au Canada. Suffit-il de dire que leur
rétablissement aux Philippines sera difficile pour les deux
enfants qui ont été arrachés à leur
école et à leurs
amis.
L'État canadien doit rendre des comptes pour ce
crime contre Gemma et sa famille et les dizaines de milliers d'autres
travailleurs migrants qui ont été maltraités et
dont les droits ont été violés.
MacDonald Scott est un des membres de l'équipe
juridique qui a appuyé Gemma. Scott a dit qu'ils avaient
informé l'AFSC que Gemma était prête à
coopérer en cas d'enquête, mais il n'a pas reçu de
réponse. Il rappelle que la situation de Gemma est devenue
connue parce que plusieurs organisations l'ont appuyée et ont
fait valoir la justesse de sa
cause. Elle n'est pas la seule migrante à être
arrêtée, détenue et déportée comme si
elle était un fantôme plutôt qu'un être humain
avec des droits et dont le dilemme peut être expliqué de
façon historique et personnelle. Lors du rassemblement pour
Gemma et sa famille le 25 janvier, il a rappelé que lors de
l'élection du gouvernement libéral en 2015, Justin
Trudeau avait déclaré publiquement qu'il était
opposé à la traite des êtres humains et
s'était engagé à agir. Scott a demandé
à Trudeau d'agir ici et maintenant et de mettre fin à la
procédure d'expulsion de l'ASFC contre Concepcion, ce qu'il
refuse de faire.
Par le biais de programmes tels que le Programme des
travailleurs étrangers temporaires, le Programme des
travailleurs agricoles saisonniers et d'autres, l'État canadien
transforme les travailleurs partout dans le monde et en particulier
ceux des
pays pauvres et opprimés en proies vulnérables à
la traite des êtres humains et aux employeurs canadiens sans
scrupules, qui ne les perçoivent qu'en tant qu'objets bons
à exploiter et à jeter. Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) appelle tous les Canadiens à s'unir
et à travailler ensemble pour doter le pays d'une nouvelle
direction par laquelle les droits de tous et toutes sont garantis sans
exception. Nous sommes une seule humanité ! Les
droits de tous sont inaliénables ! Organisons-nous et
luttons pour le Nouveau !
Manifestation en Ontario à la
défense du système de santé public
Quelque 10 000 travailleurs de la santé
et personnes de tous les milieux, des grandes et petites villes de
l'Ontario, se sont rassemblés à Queen's Park le 30
avril pour demander au gouvernement de l'Ontario d'arrêter les
compressions draconiennes qu'il entend faire dans les soins de
santé publics.
Les autobus sont venus de
partout dans le sud de l'Ontario et d'aussi loin qu'Ottawa, Timmins,
Sudbury et Sault-Sainte-Marie. Le Conseil des syndicats
d'hôpitaux
de l'Ontario/Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a rempli
à lui seul 35 autobus.
Beaucoup ont pris congé pour participer à la
manifestation.
Des sections locales du secteur de la santé du
CSHO/SCFP, de l'Association des infirmières et infirmiers de
l'ONtario, du Syndicat des employés de la fonction publique de
l'Ontario, du Syndicat international des employés des services,
d'Unifor et du Conseil des
charpentiers et menuisiers étaient présentes au
rassemblement. Elles représentaient de nombreux domaines du
secteur, infirmières, paramédicaux et autres premiers
intervenants, préposés aux services de soutien
personnels,
étudiants en sciences infirmières et plusieurs autres.
Tous sont venus faire entendre leur voix.
Les manifestants ont parlé des difficultés
auxquelles ils sont déjà confrontés en raison du
manque de personnel et du manque de financement des soins de
santé publics et ils ont affirmé leur
détermination à empêcher de nouvelles
réductions et la privatisation, et à lutter pour
protéger et développer les soins de santé publics.
Le système de soins
de santé appartient au peuple de l'Ontario et nous devons avoir
notre mot à dire sur la façon dont il est
géré, ont souligné les intervenants.
Les travailleurs de la santé ont
été rejoints par des contingents d'autres syndicats
représentant les métallos, les enseignants des
écoles primaires et secondaires les travailleurs de
l'éducation, les postiers et les travailleurs du secteur de
l'alimentation, et bien d'autres.
Les personnes qui ont formé des comités de
citoyens pour sauver leurs services hospitaliers locaux à la
suite de la dernière ronde de restructurations ont
déclaré à la foule qu'elles étaient
confrontées à une menace beaucoup plus grande. Le
gouvernement Ford a promulgué une nouvelle loi qui octroie au
gouvernement et aux
personnes nommées au sein de la nouvelle superagence des soins
de santé des pouvoirs extraordinaires pour restructurer, couper,
transférer, fermer et privatiser les services de santé.
Ils ont juré d'arrêter toute nouvelle tentative de
démanteler leurs services. Certains intervenants étaient
des patients qui ont parlé de leur expérience et de leurs
préoccupations envers les mégafusions et la
restructuration de la santé.
La Coalition ontarienne de
la santé, qui organisait également des assemblées
publiques dans plusieurs villes, a lancé l'appel à se
mobiliser pour le rassemblement. « Pour la première fois,
plus de 150 000 professionnels de la santé,
infirmières, personnel de soutien, médecins et des
dizaines de milliers de défenseurs des droits des
patients se réunissent pour une journée d'action en
faveur de la santé, unis par leur profonde préoccupation
que le gouvernement Ford envisage de privatiser à une
échelle sans précédent les soins de
santé », a déclaré la Coalition dans un
communiqué.
Natalie Mehra, directrice générale de la
Coalition ontarienne de la santé, a dit lors du
rassemblement : « Le gouvernement de Doug Ford n'a aucun
mandat pour imposer des compressions et privatiser les soins de
santé publics. Pas un mot de cela n'a été
prononcé lors des élections. » Elle a
ajouté : « Les soins de santé
appartiennent au peuple de l'Ontario, nous les finançons et nous
travaillons depuis un siècle dans nos communautés pour
construire nos hôpitaux publics et mettre sur pied nos services
de santé locaux. Nous demandons, monsieur Ford, que vous
amélioriez le système de santé tel que promis. Non
aux coupures, à la privatisation et aux mégafusions.
Si vous essayez de fermer ou de privatiser nos services de soins de
santé locaux, nous allons mener la lutte dans chacune de nos
communautés, à toutes les étapes du
processus. »
Des solutions centrées sur
l'être humain sont requises pour
faire face aux inondations du printemps
À l'oeuvre pour repousser les eaux d'inondation au Québec
Des inondations dévastatrices ont gravement
touché les régions du Québec, du Nouveau-Brunswick
et de l'Ontario. Un rapport provisoire publié le 28 avril
par Urgences Québec indiquait qu'au
Québec, 6 424 habitations ont été
inondées, 3 508 habitations ont été
isolées par les eaux et 9 522 ont
été évacuées. Au Nouveau-Brunswick,
l'organisation de gestion des situations d'urgence de la province a
annoncé qu'en date du 2 mai, 518 ménages
(1 262 personnes) s'étaient inscrits auprès de la
Croix-Rouge et que 141 ménages (410 personnes)
étaient hébergés. En Ontario, bien que la province
elle-même ne semble pas
avoir publié de chiffres d'ensemble, le ministre
fédéral de la Sécurité publique, Ralph
Goodale, a déclaré le 30 avril qu'environ 1 600
personnes avaient été évacuées de leur
domicile, la plupart d'entre elles appartenant à la nation
Kashechewan du nord de l'Ontario, à la Baie James (voir article
ci-dessous).
Carte du ministère des Richesses
naturelles de l'Ontario indiquant les zones d'avertissement et de
surveillance d'innondation dans la province, le 2
mai 2019.
(Cliquer pour agrandir)
|
Les zones touchées au Nouveau-Brunswick sont
concentrées le long du cours supérieur du fleuve
Saint-Jean au nord de la province, ainsi que du cours inférieur
du fleuve Saint-Jean au sud, y compris Fredericton et Moncton. En
Ontario, les régions touchées comprennent une grande
partie de l'est de la province, en particulier la vallée de
l'Outaouais, le long de la rivière des Outaouais. Le
Québec a été le plus durement touché, les
régions les plus touchées étant les Laurentides et
l'Outaouais. Les autres régions touchées sont la
région de Québec, le Centre-du-Québec,
Chaudière-Appalaches, l'Estrie, Lanaudière, Laval, la
Mauricie, la Montérégie et Montréal. Dans les
Laurentides, le
nombre de personnes touchées a fortement augmenté en
raison de la rupture d'une digue à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui
a inondé un tiers de la municipalité. De nombreuses
mesures d'urgence sont prises par divers services publics au
Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick pour améliorer
la situation et aider les victimes.
Les résidents de ces régions et d'autres
au Canada expriment une immense solidarité sociale pour venir en
aide aux populations touchées et limiter le plus possible
l'ampleur des inondations. Cette solidarité inestimable dans
cette situation urgente montre le sentiment des gens de s'unir et de
veiller au bien-être des uns et des autres tous, en
montrant comment un peuple s'unit face à l'adversité.
Les niveaux d'eau commencent à baisser au
Québec et dans les deux provinces touchées, mais le
processus de relèvement sera difficile et la situation rendue
plus difficile par les calculs cyniques des gouvernements et des hommes
politiques qui voient ces catastrophes comme une occasion de se servir.
Par exemple, le premier ministre du Québec, François
Legault, a déclaré que ce qui est en jeu, c'est la
prétendue acceptabilité sociale de demander aux
contribuables de payer la facture des secours en cas de catastrophe.
Une fois qu'un certain seuil d'assistance financière est
dépassé, les victimes doivent déménager,
a-t-il
déclaré, faisant complètement fi de la situation
financière de nombreuses victimes et du jeu de contracteurs sans
scrupules. On sait que certaines personnes n'ont même pas
surmonté les effets des inondations des années
précédentes. Non seulement chacun doit recevoir l'aide
nécessaire, mais il faut aussi mettre en place des mesures pour
protéger le plus possible les municipalités riveraines
afin qu'elles puissent se maintenir.
La solidarité sociale, les mesures visant
à protéger les communautés situées le long
des basses terres près des rivières et des lacs des
effets des changements climatiques, les efforts de secours en cas de
catastrophe et la lutte contre les changements climatiques font partie
intégrante de la vie moderne qui met le bien-être de tous
en premier.
Le pont des Chaudières, l'un des cinq ponts reliant Gatineau
à Ottawa,
est fermé depuis 6 h, le 28 avril 2019. Le plus
ancien et le plus bas
des ponts interprovinciaux ne sera réouvert que lorsque les eaux
se
seront suffisamment retirées pour permettre d'évaluer les
dommages
causés par le niveau élevé des eaux rapides.
Photo de Transport Canada des inondations à Pointe-Gatineau au
confluent
des rivières Outaouais et Gatineau
La communauté de la Première Nation de
Kashechewan du Nord de l'Ontario a manifesté devant le Parlement
le mardi 30 avril pour exiger du gouvernement Trudeau qu'il
respecte son engagement de relocaliser la communauté, en vertu
d'une entente tripartite à ce sujet conclue en 2017 entre
la Première Nation de Kashechewan,
le gouvernement de l'Ontario et le gouvernement fédéral.
Plusieurs jeunes et enfants ont participé au
rassemblement, tout comme plusieurs qui sont venus exprimer leur appui.
Une jeune personne est intervenue pour dire que les jeunes de
Kashechewan veulent un avenir prometteur, mais sont plutôt
confrontés tous les printemps à
l'insécurité de se voir déracinés alors
qu'ils
sont envoyés dans des centres d'évacuation dans
différents endroits en Ontario. D'autres ont exprimé leur
profonde sympathie envers les victimes des inondations en Ontario, au
Québec et au Nouveau-Brunswick. Un autre orateur a
souligné l'urgence de la situation et a soulevé que les
enfants présents devaient être à l'école,
mais que chaque année
leur éducation est interrompue et cette année ils ont
dû se rendre jusqu'à Ottawa pour exiger que les
engagements pris envers eux soient respectés et qu'ils
soient traités avec la dignité qui leur revient.
Le Kashechewan est situé sur la rive nord de la
rivière Albany, à proximité de la rive ouest de la
baie James. Chaque année, lorsqu'a lieu la
débâcle de la rivière, le débit de l'eau qui
se jette dans la baie est obstrué, et en même temps le
débit d'eau provenant de la fonte des neiges augmente. Les gens
doivent déclarer un état d'urgence à la suite des
crues printanières et être évacués,
comme ils le font depuis les 17 dernières années.
Cette année, l'état d'urgence a
été déclaré le 14 avril. La date
initiale des évacuations pour les 2 500 personnes a
été fixée au 15 avril plutôt
qu'au 21 en raison de la fonte rapide des neiges. Durant
l'évacuation, un pont aérien d'hélicoptères
et d'avions commerciaux et militaires a permis d'évacuer les
résidents les plus vulnérables vers
d'autres communautés nordiques, telles que Timmins, Wawa, Smooth
Rock Falls, Fort Frances, Matachewan et Kapuskasing, et même plus
au sud vers Stratford. En général, ils ne peuvent
retourner chez eux avant plusieurs semaines et même pas avant
deux mois. En 2014, l'opération d'évacuation a
été estimée à 21 millions de dollars.
Ce chiffre ne tient pas compte des sommes requises pour l'inspection,
le nettoyage et la réparation des édifices
endommagés par l'inondation.
La Première Nation de Kashechewan et celle de
Fort Albany (situées sur la rive sud de la rivière
Albany)
formaient à l'origine une seule communauté crie qui a
été divisée à la suite d'un conflit
religieux
instigué par les missionnaires. Les catholiques romains ont
déménagé sur la rive sud de la rivière et
les anglicans au nord. En 1957, un
agent indien a « recommandé » que la
communauté établie sur la rive nord se relocalise plus
près du magasin de la baie d'Hudson pour être plus
près des marchandises transportées par les chalands.
Cette recommandation a été rejetée parce que,
comme l'avaient souligné les aînés cris, cet
endroit
était la zone la plus basse de la région et était
facilement inondable. Le gouvernement a néanmoins
commencé à bâtir un village à cet endroit.
Deux mois plus tard, le gouvernement a envoyé la GRC pour faire
respecter la « recommandation ».[1][2]
Les gens de Kashechewan sont confrontés aux dangers
d'inondations printanières depuis ce temps.
L'entente de 2017
Le 31 mars 2017,
le gouvernement du Canada, le gouvernement de l'Ontario et la
Première Nation de Kashechewan ont conclu un accord-cadre pour
la relocalisation de la communauté autochtone en amont de la
rivière. La majorité de la communauté avait
voté en faveur d'une telle entente avant qu'elle ne soit
conclue. Selon un
communiqué de presse publié le jour même de
l'entente, les parties « s'engagent à dresser un plan
d'action visant à assurer la durabilité de la
collectivité à court, à moyen et à long
terme, en insistant sur l'amélioration des résultats dans
des domaines prioritaires, comme le logement, la durabilité
socioéconomique, les programmes et les installations
relatifs à la santé, le développement de
l'infrastructure, les écoles et les aménagements
communautaires.
Cette initiative de coopération annonce un avenir
meilleur pour les membres de la Première Nation de Kashechewan
et comprendra l'étude d'options de réimplantation de la
collectivité.
Un comité directeur, formé de
représentants de la
Première Nation de Kashechewan, du ministère des
Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation
de l'Ontario, d'Affaires autochtones et du Nord Canada et de
Santé Canada, assurera une fonction générale de
surveillance et d'orientation du plan d'action qui aura
été élaboré. Le Comité remettra aux
parties un rapport annuel sur les progrès accomplis au regard de
l'accord-cadre. »
Le 30 avril, le ministre des Services autochtones
Seamus O'Regan a dit aux journalistes qu'il ne proposait aucun
échéancier pour la relocalisation, mais a dit que le
gouvernement collabore avec la communauté Kashechewan pour que
le tout se réalise le plus tôt possible. Le ministre
O'Regan, selon un reportage de CBC, aurait dit que le
gouvernement fédéral est à l'oeuvre pour obtenir
la terre en question du gouvernement de l'Ontario. Dès que cette
question sera réglée, on devra construire une route pour
se rendre au site et faire un recensement cadastral. Suivrait une
période de consultation au cours de laquelle une ébauche
de la nouvelle ville sera élaborée.
Le 28 avril, la situation des Kashechewan a
été soulevée à l'Assemblée
législative ontarienne à la période de questions.
Répondant à des questions du NPD, le ministre de
l'Énergie, du Développement du Nord et des Mines et des
Affaires
autochtones, Greg Rickford, a déclaré : « Nous
avons un plan pour les Kashechewan pour éviter qu'ils
soient délocalisés chaque année à la suite
des
inondations et en raison du niveau du site où la
communauté se trouve présentement. » Il n'y a
pas eu davantage d'information jusqu'ici à ce sujet.
Le refus de relocaliser les Kashechewan dans un
délai convenable met en lumière les injustices de longue
date commises contre cette communauté. En 2005, celle-ci a
déclaré une crise d'eau potable à la suite d'une
contamination de E. Coli. De telles contaminations de l'eau et les avis
d'ébullition qui s'ensuivent auxquels sont confrontées
plusieurs autres communautés autochtones peuvent venir des
conséquences des inondations. Entretemps, ce serait un
euphémisme que de prétendre que l'éducation des
jeunes est interrompue par les inondations printanières. Face
à l'appauvrissement et au désespoir qu'on leur impose en
raison des relations coloniales du Canada avec les Premières
Nations, les jeunes de Kashechewan, comme tous les autres jeunes
autochtones partout au pays, ont souvent recours au suicide pour
échapper à leur souffrance.
Au moment où partout au Canada les gens vivent
les conséquences des crues printanières et la
possibilité que la situation s'aggrave en raison des changements
climatiques, l'épreuve vécue par les Kashechewan depuis
plusieurs décennies ne doit pas être oubliée et les
gouvernements fédéral et provincial
doivent rendre des
comptes pour cette négligence criminelle.
Notes
1. « How Kashechewan
Created a Political Stampede », Julius Strauss, Globe and Mail,
4
novembre
2005
2. Invisible North : The
Search for Answers on a Troubled Reserve, Alexandra Shimo, Dundern
Press (Toronto, 2016)
(Photos: LML)
Défense du principe de la
souveraineté de tous les pays
Alors que le gouvernement américain intensifie
sa tentative
irrationnelle d'isoler et d'étouffer Cuba, le peuple
révolutionnaire cubain et ses amis du monde entier se sont
rassemblés à l'occasion du Premier Mai pour affirmer que,
quoi
qu'il advienne, Cuba n'est pas seule et les États-Unis
n'atteindront jamais leur objectif réactionnaire. Cette prise de
position du peuple cubain et le soutien fraternel des peuples du
monde sont plus importants que jamais à l'heure où les
impérialistes américains lancent une nouvelle campagne
d'hostilité contre Cuba et le Venezuela.
Le point culminant du Premier Mai a été la
convergence
emblématique d'un million de personnes et la marche vers la
place
de la Révolution à La Havane, ainsi que les
défilés du Premier
Mai le long des avenues et des places centrales du pays. Les
marches ont réaffirmé le soutien des travailleurs au
caractère
socialiste de la Révolution, aux accords conclus au 21e
Congrès
de la Centrale des travailleurs cubains (CTC) et à la nouvelle
constitution proclamée le 10 avril devant l'Assemblée
nationale
du pouvoir populaire. Le 500e anniversaire de la capitale, La
Havane, est également célébré cette
année.
Partout au pays, les contingents de soins de
santé ont
organisé des marches en reconnaissance des résultats
obtenus en
2018, notamment un taux de mortalité infantile de 4,0 pour 1 000
naissances, la revitalisation du programme de médecin de famille
avec un retour aux concepts fondamentaux et une espérance de vie
de près de 80 ans. Parmi ces contingents se trouvent les quelque
8 000 collaborateurs qui ont participé au programme
brésilien Mas
Médicos jusqu'à ce qu'ils soient obligés de
rentrer chez eux
après avoir été attaqués par le
président Jair Bolsonaro. Des
professeurs et des étudiants des facultés de
médecine, notamment
de l'École latino-américaine de médecine, qui
forme tant de
jeunes d'autres pays, se trouvaient dans ces contingents.
Santiago Badía González, secrétaire
général du Syndicat
national des travailleurs de la santé, a expliqué
à Granma
International que le Premier Mai était une fête des
travailleurs et que des contingents du secteur de la santé et
d'autres travailleurs « vont défiler pour défendre
nos
réalisations, comme une réaffirmation du socialisme , et
un
soutien aux leaders historiques de la Révolution et au
président
Miguel Díaz-Canel ».
Le 21e Congrès de la Centrale des travailleurs
cubains
Session du 21e Congrès de la Centrale des travailleurs
cubains, 23 avril 2019
Des représentants de plus de 16 pays et une
trentaine
d'organisations liées à la CTC ont participé aux
activités qui
ont précédé le Premier Mai et le 21e
Congrès du mouvement
syndical cubain à La Havane du 20 au 24 avril. En plus
d'écouter
les discussions sur les problèmes et préoccupations
liés au
travail, ils ont eu un horaire complet de visites aux
installations de production où ils ont peu interagir directement
avec les travailleurs.
Le président cubain Miguel
Díaz-Canel assiste à la session du
Congrès de la Centrale des travailleurs cubains, le 22 avril
2019.
|
« Notre objectif principal est d'amener les gens
à voir
comment nous développons le pays et les circonstances dans
lesquelles nous le faisons. Nous espérons qu'ils transmettent ce
qu'ils ont appris, car les informations sur Cuba sont rares et ce
qui est publié va à l'encontre de la Révolution
», a dit le
secrétaire général de la CTC, Ulises Guilarte de
Nacimiento, à la
presse.
Il a ajouté que l'objectif principal est de
montrer comment
les travailleurs exercent leurs droits syndicaux et que les
visiteurs parcourent librement les rues, écoutant les opinions
des Cubains. « Nous voulons qu'ils voient les torts causés
par le
blocus économique, commercial et financier imposé par les
États-Unis, principalement les pénuries que vit
population et le
manque de ressources. »
Guilarte, également membre du Bureau politique du
Parti
communiste cubain, a noté que chaque année, des groupes
de
solidarité du monde entier organisaient des actions de soutien
à
Cuba, demandant à leurs gouvernements de voter pour la
levée du
blocus à l'Assemblée générale des Nations
unies, devant l'impact
subi par le peuple cubain en termes de fournitures, de moyens de
production, de matières premières et de pièces
détachées.
Il a souligné que le président
interventionniste Donald Trump
a récemment fait monter le ton avec de nouvelles sanctions
imposées aux gouvernements cherchant à construire des
sociétés
anticapitalistes, et a évoqué les sanctions
annoncées par le
vice-président américain Mike Pence à 34 navires
appartenant à la
société pétrolière d'État du
Venezuela ou exploités par PDVSA qui
transporte le pétrole à Cuba, ainsi que deux autres
sociétés.
Guilarte a déclaré que le Congrès
de la CCT avait réussi à
générer des idées pour améliorer
l'efficacité, base indispensable
du progrès économique à Cuba. Il a cité la
déclaration officielle
publiée par les délégués en
solidarité avec la révolution
bolivarienne au Venezuela, avec tous les peuples du monde luttant
pour des causes justes, pour la paix, l'indépendance, la
souveraineté et contre les politiques néolibérales
et
discriminatoires imposées par les États-Unis.
Rencontre mondiale de solidarité
Le 2 mai, au Palais des Congrès de Cuba, plus de
1 000
militants d'Amérique latine, d'Europe, d'Afrique, d'Asie et des
États-Unis ont assisté à la Réunion
mondiale de solidarité avec
Cuba.
Ulises Guilarte, secrétaire général
de la CTC, a déclaré dans
ses remarques d'ouverture que venir à Cuba à cette
époque est une
preuve de courage et d'engagement politique, soulignant que
certains avaient « violé » les lois
extraterritoriales du blocus
américain pour venir. Il a parlé des actions
interventionnistes
du gouvernement américain et de l'intensification du blocus
économique, commercial et financier contre Cuba avec
l'application du Titre III de la Loi Helms-Burton. Il a
souligné l'importance de maintenir et de défendre «
nos projets
sociaux et de ne pas nous plier aux ordres de l'empire ».
Au cours de la
réunion, qui cette année était dirigée
contre la
guerre et pour la paix dans le monde, Guilarte a
réaffirmé la
solidarité de Cuba avec le Venezuela, tout en réclamant
la
libération de l'ancien président brésilien Luiz
Inacio Lula da
Silva.
L'ambassadeur du Venezuela à Cuba, Adan Chavez, a
affirmé que,
malgré l'intervention du gouvernement américain dans son
pays,
les Vénézuéliens ont résisté et
continueront de résister.
Fernando Gonzalez, président de l'Institut cubain
d'amitié
avec les peuples (ICAP), a souligné l'importance du travail des
militants qui organisent la solidarité internationale avec Cuba
et a souligné que Cuba compte sur ces amis dans les
circonstances
actuelles. Il a également invité les personnes
présentes à
prendre part à la Rencontre de solidarité
anti-impérialiste
hémisphérique, pour la démocratie et contre le
néolibéralisme,
qui se tiendra à La Havane en novembre, qui fera appel à
tous les
mouvements de solidarité, aux syndicalistes, aux jeunes, aux
étudiants et à tous ceux qui s'opposent à la
réaction et à la
rétrogression dans leur région.
Les délégations internationales ont
partagé leurs
revendications en matière de justice sociale et se sont
prononcées contre l'agression dirigée par les
États-Unis contre
le Venezuela et les campagnes médiatiques visant à saper
le
gouvernement sandiniste du Nicaragua. Ils ont également
exprimé
leur solidarité avec les syndicats argentins dans leur lutte
contre le néolibéralisme et ont appelé à la
libération de
l'ancien président brésilien Luiz Inácio Lula Da
Silva.
Rassemblement à Caracas le 1er mai 2019
Le 1er mai, il a été signalé que
des centaines de milliers
de travailleurs vénézuéliens et de sympathisants
de la révolution
bolivarienne ont envahi les rues de villes du pays, ce qui aurait
été l'une des plus grandes mobilisations du pays depuis
des
années. Le 1er mai a pris un sens nouveau cette année, un
jour à
peine après que les forces populaires eurent joué un
rôle décisif
dans la mise en échec de la dernière tentative des forces
de
l'opposition soutenues par l'étranger de renverser le
gouvernement constitutionnel du pays, sortant par dizaines de
milliers pour aller entourer le palais présidentiel et le
siège
du gouvernement bolivarien dès l'annonce d'une tentative de coup
d'État avec la participation de militaires.
Aux premières heures du 30 avril, le chef de
l'opposition et
soi-disant « président », Juan Guaidó, a
envoyé un message
appelant ses partisans dans les rues en donnant l'impression
qu'une partie importante de l'armée
vénézuélienne avait changé de
camp et pris le contrôle d'une base militaire à Caracas.
Mais la
vérité était autre chose. À l'exception
d'un très petit nombre
d'officiers qui ont rompu les rangs, les forces armées
bolivariennes ont fermement défendu la constitution et sont
restées fidèles à leur commandant en chef, le
président Nicolás
Maduro. De plus, la poignée d'officiers supérieurs
impliqués dans
l'organisation de la mutinerie ont menti à leurs
subordonnés pour
les inciter à prendre part à leur mission de trahison,
affirmant
que l'objectif était différent et légitime. Quand
il est devenu
clair pour ceux qui étaient manipulés de quoi ils
feraient
partie, la grande majorité ne voulait rien avoir à faire
avec
cela et a rebroussé chemin. Dans une vidéo, un membre de
la Garde
nationale témoigne de ce qui s'était passé et de
qui l'avait
incité.
La réponse des travailleurs à la trahison
qui s'est déroulée
le 30 avril a été rapide et décisive. Ils se sont
levés pour
répudier les forces du coup d'État et leurs
commanditaires
étrangers en entourant le palais de Miraflores,
déterminés à
défendre le droit de tous les Vénézuéliens
de vivre en paix, en
tant que peuple souverain et indépendant, libres d'élire
des
gouvernements de leur choix et de tracer leur propre voie sans
s'incliner devant les menaces et l'ingérence
impérialistes.
Les travailleurs entourent le Palais Miraflores en réponde
à la tentative
de coup d'État le 30 avril 2019
La seule libération qui ait finalement eu lieu
dans le cadre
de l'opération « Liberté » a
été celle de Leopoldo López, mentor
de Juan Guaidó et chef du « Parti de la volonté
populaire »
auquel ils appartiennent, qui s'est échappé de la
surveillance à
domicile prétendument avec l'aide de renégats du service
national de renseignement.
Quelques heures après avoir été
appelée à la rue, une foule
nombreuse de partisans de l'opposition réunis dans un quartier
prospère de Caracas s'était dispersée. Ils se sont
vu barrer la
voie au Miraflores par les partisans du gouvernement et les
forces de sécurité.
En début
d'après-midi, une poignée de renégats des forces
armées, quelques politiciens de l'opposition et quelques
centaines de vandales commandés par López et
Guaidó, n'ayant pris
le contrôle de rien, se sont retrouvés seuls et ont
été coupés du
passage d'une autoroute. Certains ont tiré des coups de feu et
d'autres ont lancé des cailloux et des cocktails Molotov sur la
base militaire voisine avant de se sauver. Le condamné
évadé,
López, s'est d'abord rendu à l'ambassade du Chili, puis
à la
résidence de l'ambassadeur de l'Espagne, où lui et sa
famille
sont restés en tant qu'« invités ».
Vingt-cinq membres de l'armée
se sont réfugiés à l'ambassade du Brésil.
En dépit de la débâcle qu'il a
présidée le 30 avril, Guaidó a
appelé ses partisans à se rassembler à nouveau
dans les rues le
1er mai, puis tous les jours suivants, pour poursuivre la « phase
finale » de l'« Opération Liberté »
avec une grève générale
éventuelle. Alors qu'une contre-manifestation de l'opposition
à
la marche massive de la Journée des travailleurs dirigée
par le
président Maduro avait eu lieu le 1er mai, les observateurs ont
rapporté qu'elle était loin d'être la « plus
grande marche de
l'histoire du Venezuela », comme l'avait demandé
Guaidó.
En dépit de la rhétorique de Guaidó
et de ceux qui lui donnent
les ordres à propos d'une « transition pacifique »,
l'appel à la
continuation des actions de rue a plutôt signalé que les
oligarques nationaux et étrangers à l'origine de la
cruelle
guerre hybride menée contre le peuple
vénézuélien ont l'intention
de lancer une nouvelle vague de violences de rue
déstabilisantes,
comme avec les « guarimbas » meurtrières de 2014 et
2017.
L'objectif sera de faire des victimes afin que Nicolas Maduro
puisse être blâmé pour « la répression
brutale d'activistes
pacifiques de la démocratie » - en dépit des faits
- pour
justifier les nouveaux mouvements agressifs que les États-Unis
et
leurs collaborateurs décident de prendre.
Les États-Unis réagissent à
la tentative de coup
d'État infructueuse
Les forces armées bolivariennes
réitèrent leur
loyauté envers le président Maduro le 2 mai 2019.
L'administration Trump s'est avérée
intimement impliquée dans
la tentative de coup d'État de plusieurs manières.
Lorsque ses
efforts n'ont pas donné les résultats escomptés,
le ministre de
la Défense vénézuélien et d'autres hauts
responsables ayant
rejeté les tentatives américaines de les racheter comme
s'ils
étaient des mercenaires sans honneur, la Maison-Blanche a
intensifié sa guerre psychologique. Les menteurs en série
John
Bolton et Elliot Abrams ont commencé à raconter des
histoires
concernant un « accord » qu'ils auraient obtenu pour que
Maduro
démissionne jusqu'à ce que la Russie intervienne et lui
dise de
ne pas le faire.
Pour sa part, le président Trump a choisi de
blâmer Cuba pour
l'incapacité des États-Unis et des forces qu'ils
commandent à
faire des progrès pour renverser le gouvernement de
Nicolás
Maduro. Il a menacé Cuba d'un « embargo total et complet
» et de
« sanctions au plus haut niveau » si elle ne met pas fin
à ce
qu'il appelle l'« ingérence militaire » de Cuba au
Venezuela,
ignorant ce que Cuba a maintes fois déclaré ne pas avoir
de
troupes Venezuela et qu'aucun Cubain ne participe à des
opérations militaires ou de sécurité dans le pays,
ce que les
agences de renseignement américaines savent très bien.
La réaction du Groupe de Lima
L'illégitimité et le gangstérisme
du Groupe de Lima et de ses
membres, y compris le Canada, ont aussi été mis en
évidence.
Après avoir organisé une
téléconférence précipitée le 30
avril,
dix de ses membres, dont l'envoyé de Guaidó, le
prétendu
représentant du Venezuela, ont émis une
déclaration exprimant
leur « plein appui aux actions entreprises au cours des derniers
jours par le peuple vénézuélien, sous le
leadership du président
par intérim, Juan Guaidó, pour rétablir
l'état de droit au
Venezuela, et ce de manière pacifique et fidèle à
l'ordre
constitutionnel ». Aussi ont-ils souligné que la tentative
de
Guaidó et de Leopold Lopez de diriger l'insurrection
armée pour
renverser le gouvernement constitutionnel du pays et possiblement
instiguer une guerre civile n'avait rien d'un coup d'État !
Dans une deuxième déclaration,
émise lors d'une réunion
d'urgence convoquée le 3 mai à Lima, suivant la
même logique
perverse, le groupe prétend que le coup raté avait
été tenté pour
« restaurer l'état de droit de façon pacifique
» au Venezuela.
Aussi tente-t-il, sans preuves à l'appui, d'associer le «
régime
» de Nicolás Maduro et même les membres de sa
famille et ceux qui
l'appuient à des activités criminelles, l'accusant par
exemple de
constituer une « menace » parce qu'il aurait offert asile
à « des
groupes terroristes opérant sur le territoire colombien ».
Aussi
tente-t-on de toute évidence de peindre le Venezuela en
État
hors-la-loi et de convaincre le Conseil de sécurité de
l'ONU
d'autoriser une intervention contre lui, en soulevant, sans
aucune preuve à l'appui, que le Venezuela tenterait de «
déstabiliser les institutions colombiennes », «
menacer la vie et
la sécurité du président Ivan Duque » et
« miner la sécurité
régionale ». Le ministre des Affaires
étrangères du Venezuela,
Jorge Arreaza, avait déjà prévenu que Duque
tenterait d'utiliser
de tels mises-en-scènes contre le Venezuela dans le but de
justifier une intervention militaire contre lui.
Un nouvel élément s'est immiscé
dans la déclaration du 3 mai
du Groupe de Lima, à l'effet que les membres du groupe «
s'entendent pour prendre les mesures nécessaires afin que Cuba
participe à la recherche d'une solution à la crise au
Venezuela
». Le même jour, le premier ministre Justin Trudeau a
publié une
nouvelle sur son site web qu'au nom du Groupe de Lima il avait
discuté de la « crise continue au Venezuela » avec
le président
Miguel Diaz-Canel de Cuba, et « souligné son
intérêt pour le «
maintien des élections libres et équitables au Venezuela,
et le
respect de sa constitution ». Au sujet de leur discussion sur la
question du Venezuela, le président Diaz-Canel a dit : «
J'insiste sur la nécessité de dialogue avec le
président Maduro
fondé sur le respect de la souveraineté du Venezuela et
du droit
international, sans menaces ni ingérence
étrangère. »
La réaction de CARCOM
La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a aussi
émis une
déclaration le 3 mai dans laquelle on peut lire : « La
solution à
la crise au Venezuela viendra d'une démarche interne pacifique,
loin des menaces et du recours à la force ». CARICOM
« va
continuer de surveiller la situation de près et demeure
convaincue que les principes de non-ingérence et de
non-intervention dans les affaires d'États, de respect pour la
souveraineté et le cadre constitutionnel et de respect de
l'état
de droit, des droits humains et de la démocratie doivent
être
maintenus. »
- Le gouvernement bolivarien du Venezuela
-
Rassemblement « Adieu l'OÉA » à Apure,
le 27
avril 2019, pour célébrer le retrait du Venezuela de
l'Organisation des États américains
Le gouvernement de la République bolivarienne du
Venezuela, fidèle à ses principes républicains et
démocratiques, et respectueux de la Constitution nationale et du
droit international, annonce à la communauté
internationale et aux peuples du monde la rupture des chaînes qui
nous lient à la dictature imposée par les
États-Unis au sein de
l'Organisation des États américains (OÉA).
Suite à la
dénonciation de la charte de l'Organisation des États
américains faite par le gouvernement de la République
bolivarienne du Venezuela le 27 avril 2017,
conformément à l'article 143, en date d'aujourd'hui,
aucun instrument signé ou/et émis par l'OÉA ne
pourra avoir d'impact juridique ou politique sur l'État
vénézuélien et ses institutions.
Le gouvernement bolivarien du Venezuela, dans l'exercice
de son indépendance politique et de ses droits souverains, a
dénoncé devant la communauté internationale le
dysfonctionnement de l'OÉA, qui est caractérisé
par ses violations du droit international, la transgression
systématique de sa charte fondatrice, la
fraude procédurale, la subordination politique de sa
bureaucratie aux intérêts de l'administration des
États-Unis, la perte programmée du pluralisme politique
sur le continent américain en vertu d'une vision coloniale et
suprémaciste et l'atteinte permanente aux principes de
souveraineté et d'autodétermination, entre autres, de ses
pays membres.
Un groupe de gouvernements satellites, dirigés
par les États-Unis, a sacrifié la charte fondamentale de
l'OÉA qui gère les relations entre les pays de
l'hémisphère, et a violé toutes ses règles
et pratiques historiques de fonctionnement. Conséquemment, une
dictature a été imposée à l'OÉA, en
violation des droits de ses 34 pays membres et
autorisant, préconisant, facilitant et participant activement
à la déstabilisation de la démocratie
vénézuélienne.
Ce groupe, qui viole les règles mêmes de
l'OÉA, a validé l'agression étrangère, la
mise en oeuvre illégale de mesures coercitives
unilatérales, la menace du recours à la force par des
pays tiers, le sabotage économique et l'étranglement de
notre nation et l'enlèvement, la confiscation et le pillage des
biens de la République.
En plus, ce groupe de
gouvernements satellites a instigué la répudiation de la
Constitution nationale, des institutions démocratiques et des
autorités élues légitimes, et prôné
la violence, le chaos et les tentatives d'inciter une guerre civile au
sein de notre nation, en corrompant l'OÉA au point d'en faire un
instrument de conspiration en vue d'une
intervention militaire étrangère contre notre peuple.
La dictature qui règne à l'OÉA
constitue une menace à la paix et la sécurité
régionales et internationales. Dans ce contexte, le gouvernement
de la République bolivarienne du Venezuela alerte la
communauté internationale face à de futures actions qu'un
tel groupe belliciste pourrait tenter d'exécuter contre notre
nation, en violation flagrante du
droit international.
La République bolivarienne du Venezuela est
reconnaissante envers un important groupe de pays au sein de
l'OÉA qui a rejeté les abus et les violations
perpétrés par un groupe dictatorial, et ont fait preuve
de respect envers le droit international à la défense de
la souveraineté, de l'autodétermination et de
l'indépendance des États. Nous
assurons à ces nations soeurs que notre gouvernement et notre
peuple ne
cesseront de défendre leur liberté et de garantir leur
paix.
Aujourd'hui, le peuple et le gouvernement du Venezuela
rompent les chaînes de la doctrine Monroe raciste et
déclarent solennellement que la République bolivarienne
du Venezuela est de façon irrévocable libre et
indépendante, et que son legs moral, ainsi que ses valeurs de
liberté, d'égalité, de justice et de paix
internationale trouvent leurs
racines dans la doctrine de Simon Bolivar.
Caracas, Berceau des
Libérateurs, le 27 avril 2019
Journée mondiale des fondateurs et
Journée
de réunification nationale du Vietnam
L'Association Canada-Vietnam et le York Center for Asian
Research ont organisé le 30 avril une conférence
d'une journée intitulée « Vietnam : tradition
et développement » pour célébrer la
Journée mondiale des ancêtres du Vietnam. La
Journée mondiale des ancêtres est commémorée
au Vietnam pour rendre hommage
aux rois Hung, qui ont fondé la nation vietnamienne il y
a près de 4 000 ans, et pour célébrer
leur héritage dans le Vietnam moderne d'aujourd'hui. Cette
année, outre le Canada, des commémorations ont eu lieu en
France, au Laos, en Pologne, au Japon, en Thaïlande, en Russie et
dans d'autres pays.
L'événement a
eu lieu à l'Université York. La Dre Julie Nguyen, membre
du conseil d'administration de l'association, a souhaité la
bienvenue à tous les participants et les a informés que
c'était la première fois qu'une célébration
commémorant les rois Hung avait lieu au Canada, ce qui en
faisait un événement historique. Elle a souligné
que la
Journée mondiale des fondateurs du Vietnam sert non seulement
à commémorer les débuts historiques de la nation
vietnamienne, mais aussi à célébrer les
réalisations du Vietnam moderne. Au Canada, elle met
également en valeur l'amitié entre les peuples vietnamien
et canadien. Elle a annoncé que la conférence
commencerait par une cérémonie
en l'honneur de ces ancêtres, suivie de deux panels. Le premier
panel traitera du thème « Histoire locale, avenir
mondial » et le second de « la coopération
Canada-Vietnam en matière d'affaires et
d'éducation ».
La Dre Julie Nguyen a présenté le
deuxième pannel.
Le Dr Phouc Dang, président du conseil
d'administration de l'Association Canada-Vietnam, a ouvert la
conférence avec un puissant poème en
hommage aux rois Hung et a pris l'engagement au nom de la
génération actuelle de Vietnamiens vivant au Vietnam et
dans la diaspora de préserver leur
héritage d'indépendance et de souveraineté. Il a
ensuite présenté un diaporama donnant un aperçu de
l'histoire du Vietnam et du rôle des rois Hung.[1]
Lors de la première table ronde, une
représentante du Conseil commercial Canada-Vietnam a
souligné le développement de l'économie
vietnamienne dans de nouveaux domaines et la croissance des
échanges commerciaux entre le Vietnam et le Canada. Elle a
souligné que le Vietnam est une société
très instruite avec un peuple qui travaille fort
et que, puisqu'il s'agit du partenaire le plus important du Canada
parmi les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est
(ANASE), les possibilités de collaboration au niveau des
entreprises sont beaucoup plus nombreuses. Elle a dit espérer
voir davantage de commerce et de possibilités pour les
Vietnamiens et les Canadiens avec le récent
Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
Parlant au nom de l'Association Canada-Vietnam, Philip
Fernandez a salué l'amitié entre les peuples canadien et
vietnamien et a souligné que cette relation remonte à
l'époque de la lutte de libération nationale et de la
lutte pour la réunification du Vietnam. Il a
dénoncé la Loi sur la Journée du parcours vers
la liberté adoptée par le
gouvernement Harper en 2015 qui déforme et falsifie
l'histoire de l'héroïque peuple vietnamien et la
défaite des impérialistes américains. Il a
également exprimé le soutien de l'association à
l'initiative de l'Association des femmes entrepreneures vietnamiennes
de s'opposer à l'apparition du drapeau colonial du régime
fantoche
américano-sud-vietnamien vaincu comme une provocation contre les
peuples canadien et vietnamien.
En après-midi, la Dre Lorna Wright et la Dre
Elena Caprioni de l'École d'administration Schulich de
l'Université York ont fourni des informations sur les
différents projets entrepris pour favoriser la collaboration
universitaire entre les deux pays. Mme Wright a également dit
espérer que le volume de l'activité économique
entre le Vietnam et le Canada, estimé à 6 milliards
de dollars, croisse
davantage, compte tenu de la stabilité économique et des
possibilités qui existent au Vietnam.
Mme Lily Tang, directrice de l'Association des femmes
entrepreneures vietnamiennes, a dit que le Vietnam était une
société de jeunes animés par un grand esprit
d'entreprise. Elle a souligné que plus de 20 000
étudiants vietnamiens au Canada s'intéressent à
apporter des contributions à leur pays et au Canada pendant leur
séjour
ici. Cet esprit, a-t-elle dit, est de bon augure pour l'avenir des deux
pays et des deux peuples.
Les organisateurs de la conférence ont
remercié tous les participants d'être venus et ont
exprimé leur optimisme pour le renforcement des relations entre
le Vietnam et le Canada.
Note
1. Voir la présentation
« The
Four
Thousand
Year
History
of
Vietnam » par le Dr Phouc
Dang, président de l'Association Canada-Vietnam
Le drapeau national de la République socialiste du Vietnam est
levé sur
le site historique de Hien Luong-Ben Hai dans le district de Vinh Linh,
province de Quang Tri. La rivière Ben Hai, située
au 17e parallèle,
faisait partie d'une zone démilitarisée qui
séparait le pays pendant la
guerre des États-Unis au Vietnam.
Le 30 avril, une cérémonie de lever
du drapeau a eu lieu sur le site de relique historique de Hien
Luong-Ben Hai dans le district de Vinh Linh, province centrale de Quang
Tri, à l'occasion du 44e anniversaire de la
libération du Sud-Vietnam et du Jour de la réunification
nationale (30 avril 1975).
Dans le cadre du festival national de
réunification coorganisé par Nhan dan (le
quotidien du peuple), l'Agence vietnamienne d'information (AVN) et le
Comité populaire du comité provincial du Parti communiste
du Vietnam, l'événement marquait également
le 65e anniversaire de la victoire de Dien Bien Phu de 1954 qui
mit fin à la
domination coloniale française au Vietnam et le 47e
anniversaire de la libération de Quang Tri (1er mai 1972).
Ont assisté à l'événement le
membre du Politburo et vice-premier ministre Truong Hoa Binh ; le
secrétaire du Comité central et président de la
Commission des affaires intérieures du Parti communiste du
Vietnam (CCPCV) Phan Dinh Trac ; le rédacteur en chef de Nhan
Dan et président de l'Association des journalistes
vietnamiens Thuan Huu ; et Nguyen Duc Loi, directeur
général de VNA, entre autres.
Le pont de Hien Luong qui enjambe la rivière Ben
Hai, qui a divisé le nord et le sud pendant la guerre du
Vietnam, n'a que 178 mètres de long, mais il a
fallu 21 ans pour que les Vietnamiens du nord et du sud soient
unis. Ce pont est le témoin de la lutte féroce mais
glorieuse du peuple vietnamien et de son désir et sa conviction
en
la victoire. Les sites de reliques sur les deux rives du fleuve ont
été reconnus comme des reliques historiques nationales.
Quang Tri était l'une des localités les
plus dévastées pendant la guerre par des milliers de
tonnes de bombes et d'obus. La province était également
bien connue pour sa bataille acharnée de 81 jours et nuits
à l'ancienne citadelle de Quang Tri.
Dans ses remarques liminaires, le secrétaire du
Comité provincial du parti, Nguyen Van Hung, a souligné
les réalisations majeures que Quang Tri a enregistrées
ces
dernières années dans divers domaines, allant de
l'économie aux affaires sociales, en passant par la
défense et la sécurité nationales.
La cérémonie de lever du drapeau a
été suivie de l'interprétation de chants Bai Choi
sur la rive sud du site de relique historique national spécial
de Hien Luong-Ben Hai, d'une course de bateaux sur la rivière
Ben Hai et d'une cérémonie inaugurale du projet visant
à mettre à niveau la rive sud du site.
Les délégués ont rendu hommage aux
soldats tombés au combat au Cimetière des martyrs de la
route nationale 9, cimetière des Martyrs de Truong Son.
Le soir du 29 avril, un programme artistique
intitulé « Aspiration à l'unification »
a eu lieu sur le site historique.
À cette occasion, le directeur
général de VNA, Nguyen Duc Loi, a
présenté 1,8 milliard de VND [Dong vietnamien]
(77 400 $US) à Quang Tri pour la construction de trois
salles de classe
à l'école maternelle de la commune de Trieu Tai, district
de Trieu Phong.
Le journal Nhan Dan et Électricité
du Vietnam ont également présenté 1 milliard
de VND (43 000 $US) aux bénéficiaires de la
politique sociale locale.
S'adressant à l'événement, Thuan
Huu, qui est également chef adjoint de la Commission de la
communication et de l'éducation du CCPCV, a
déclaré que l'accord de Genève définissait
la rivière Ben Hai au 17e parallèle comme la ligne
de division militaire temporaire il y a 65 ans et que Quang Tri
avait été un champ de bataille
extrêmement féroce.
Les habitants de Quang Tri ont dû subir de
nombreux sacrifices et surmonter de nombreuses difficultés.
Quarante-sept ans après le Jour de la libération, les
habitants de Quang Tri ont défendu leur tradition
résiliente afin de bâtir une province plus prospère
dotée de réalisations remarquables en matière
économique, sociale, de sécurité et
défense,
a-t-il noté.
Le programme d'art comprenait des chants et des danses
pour honorer l'esprit de combat de l'armée et du peuple
vietnamiens ainsi que l'aspiration à l'unification nationale.
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