Le traitement des travailleurs migrants dans le secteur de la transformation alimentaire

En décembre 2018, Le Marxiste-Léniniste a parlé à un organisateur syndical au sujet de ce que font les monopoles du secteur de la transformation alimentaire avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

Il a dit que la réglementation fédérale limite le nombre de travailleurs étrangers à 10 % de la main-d'oeuvre au sein d'une usine. Ce plafond a été imposé par le gouvernement Harper.

Il a expliqué que des monopoles du secteur de la transformation alimentaire utilisent le programme de différentes manières. Ils établissent des liens d'affaires au sein des gouvernements fédéral et provincial à plusieurs niveaux en rapport avec le programme afin de connaître entre autres choses quel pays est favorisé plus qu'un autre pour tel type d'emploi. Par exemple, il a expliqué que pour faire venir des chauffeurs de camion au Québec, la France est privilégiée parce que la main-d'oeuvre est formée et que les travailleurs proviennent d'un pays développé et sont habitués à la production moderne. C'est ce que recherchent les monopoles parce que ça ne nécessite qu'un minimum de formation et que les travailleurs sont prêts à produire rapidement. La relation avec la France n'est pas la même qu'avec un pays en voie de développement.

Une fois que les liens sont faits, le monopole peut passer par des agences de recrutement qu'il a carrément qualifiées de passeurs. Selon lui, cette pratique est une forme d'esclavage moderne. Ces passeurs font affaire avec les bureaux du monopole dans le pays visé pour fournir la main-d'oeuvre.

Il explique cependant que, typiquement, le monopole établit ses propres réseaux de contacts et s'occupe de l'embauche directement, fait lui-même ses entrevues, sans passer par les agences. Dans ce processus, il y aurait plusieurs sélections de candidats pour venir au Canada. Les critères pour sélectionner les travailleurs restent méconnu, mais ils sont souvent liés aux politiques racistes du pays en question. Par exemple, la Jamaïque va envoyer davantage les Haïtiens jamaïcains que les Jamaïcains dits « de souche ». Les critères dépendent du pays et des conditions propres à chaque pays. Lorsque la sélection est faite, les contrats sont signés et ils sont répartis dans les différentes usines du monopole. Généralement, on parle de contrat de deux ans, mais il peut y avoir des exceptions, a-t-il dit.

Selon lui, les monopoles de ce secteur font beaucoup de lobbying auprès des gouvernements pour alléger et déréglementer le Programme de travailleurs étrangers temporaires parce qu'il les sert très bien.

Il a expliqué qu'une fois que le travailleur a terminé son contrat et retourne dans son pays, s'il est embauché encore une fois par la suite par la même compagnie, il repart à zéro, sans ancienneté, même au niveau du salaire. Il est possible que certaines clauses donnent le droit au monopole de mettre à pied des travailleurs étrangers s'il n'en a plus besoin (cela doit être confirmé, a-t-il dit), quelle qu'en soit la raison, et ceux-ci seraient sont alors expulsés.

Il a parlé d'histoires d'horreur dans lesquelles les travailleurs étrangers se font carrément arnaquer. Il est stipulé dans le PTET que le monopole doit garantir le logis des travailleurs avant que ceux-ci arrivent. Souvent, des entreprises peu scrupuleuses logent les travailleurs dans leurs propres bâtiments à un prix très élevé, ce qui les force à vivre à plusieurs dans un même endroit. Les syndicats ont fait plusieurs griefs pour s'opposer à cela, mais sans succès. Il a conclu en disant qu'il faut mieux faire connaître les conditions dans lesquelles ces soi-disant travailleurs étrangers sont forcés de vivre et de travailler.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 17 - 4 mai 2019

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