Un statut pour tous les travailleurs migrants et temporaires au Canada! Le Canada doit cesser de participer à la traite des humains!
- Philip Fernandez -
Le gouvernement doit être tenu
responsable de son rôle dans la création d'un
régime de travailleurs étrangers temporaires que les
employeurs utilisent pour créer pour eux-mêmes une
main-d'oeuvre à bon marché. En vertu de ce programme et
d'autres qui privent les travailleurs temporaires de leurs
droits, le gouvernement permet
également aux agences privées de tirer profit du
recrutement et souvent du vol éhonté subi par les
travailleurs étrangers dont ils organisent la traite avec des
employeurs canadiens.
Le traitement injuste
infligé aux travailleurs migrants
montre que la prétention de Justin Trudeau de défendre la
cause des droits des femmes est également une fraude en
pratique. Le gouvernement Trudeau n'a pas mis fin à la traite et
aux
meurtres de femmes et de filles autochtones. De même, il ne
protège pas les droits des travailleurs étrangers
temporaires dont la
majorité sont des femmes.
Le peuple demande justice et la garantie des droits de
tous. L'expulsion récente de la famille Concepcion et
les autres attaques contre des travailleurs migrants et temporaires
étrangers, souvent maltraités par des employeurs et des
trafiquants d'êtres humains, doivent cesser.
Un exemple de tels abus est l’affaire pénale
close, après six ans, contre Hector Mantolino,
propriétaire et exploitant d’une entreprise à Halifax. Le
1er mars, Mantolino a été condamné à deux
ans de prison pour avoir enfreint la Loi
sur
l'immigration
et
la
protection des réfugiés,
dans laquelle 56 accusations initialement portées en 2013 ont
finalement été regroupées dans un seul acte
d'accusation. Au fil des ans, Mantolino a recruté 28
travailleurs des Philippines dans le cadre d'un programme de
travailleurs étrangers. On a constaté qu'il avait
sous-payé ses travailleurs et les avait exploités. Il a
été révélé qu'il menaçait des
travailleurs et leur a dit que s'ils se plaignaient de la situation
à d'autres personnes, le gouvernement canadien les renverrait
aux Philippines. On estime que Mantolino leur a versé au moins
500 000 dollars de moins que le total de leurs salaires
déclarés. Selon les médias locaux, Mantolino a
confié à l'une de ces travailleuses, Liza Alcantara:
«Elle devra payer 2 000 dollars à Mantolino pour son
billet d'avion et 100 dollars par mois pour son loyer. Mme Alcantara a
également déclaré que son salaire réel
serait de 500 dollars US, 134 heures travaillées (3,75 dollars
l’heure) avec seulement 5 dollars d’heures
supplémentaires.»
Le gouvernement n'assume aucune
responsabilité pour avoir contribué à la situation
défavorisée sur le plan économique des Philippines
et d'en avoir profité. Le pillage et le contrôle
coloniaux ont laissé les Philippines démunies et
sous-développées, obligeant quelque 12 millions de
Philippins à quitter leur pays et à vivre à
l'étranger
à la recherche d'une vie meilleure pour eux-mêmes et leur
famille.
Les travailleurs philippins qui ont émigré
à l'étranger contribuent collectivement pour
quelque 30
milliards de dollars par an à l'économie des Philippines
dominée par les étrangers. ExPress Money, utilisé
par de nombreux travailleurs migrants philippins pour transférer
des fonds à leurs familles aux Philippines, a indiqué
en 2016 que «
les transferts d'argent des Philippins qui travaillent dans le monde
entier représentent au moins 10 % du PIB du pays, la
deuxième source de capital étranger après les
exportations à valeur ajoutée telles que les composants
électroniques. C'est une source majeure qui contribue à
la consommation privée (aux Philippines) et qui, à son
tour, représente 75 % du PIB. »
Les gouvernements successifs aux Philippines, y compris
le régime actuel de Duterte, n'ont rien fait pour sortir les
Philippines du système impérialiste d'États
dominé par les États-Unis. Le régime encourage
activement l'exode des travailleurs des Philippines, tout en ne leur
offrant aucune protection contre les abus et le vol par les trafiquants
d'êtres humains sans scrupules et de régimes
étrangers, comme le Canada par exemple, qui facilitent cette
inhumanité.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 17 - 4 mai 2019
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