Un statut pour tous les travailleurs migrants et temporaires au Canada! Le Canada doit cesser de participer à la traite des humains!

Le gouvernement doit être tenu responsable de son rôle dans la création d'un régime de travailleurs étrangers temporaires que les employeurs utilisent pour créer pour eux-mêmes une main-d'oeuvre à bon marché. En vertu de ce programme et d'autres qui privent les travailleurs temporaires de leurs droits, le gouvernement permet également aux agences privées de tirer profit du recrutement et souvent du vol éhonté subi par les travailleurs étrangers dont ils organisent la traite avec des employeurs canadiens.

Le traitement injuste infligé aux travailleurs migrants montre que la prétention de Justin Trudeau de défendre la cause des droits des femmes est également une fraude en pratique. Le gouvernement Trudeau n'a pas mis fin à la traite et aux meurtres de femmes et de filles autochtones. De même, il ne protège pas les droits des travailleurs étrangers temporaires dont la majorité sont des femmes.

Le peuple demande justice et la garantie des droits de tous. L'expulsion récente de la famille Concepcion et les autres attaques contre des travailleurs migrants et temporaires étrangers, souvent maltraités par des employeurs et des trafiquants d'êtres humains, doivent cesser.

Un exemple de tels abus est l’affaire pénale close, après six ans, contre Hector Mantolino, propriétaire et exploitant d’une entreprise à Halifax. Le 1er mars, Mantolino a été condamné à deux ans de prison pour avoir enfreint la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, dans laquelle 56 accusations initialement portées en 2013 ont finalement été regroupées dans un seul acte d'accusation. Au fil des ans, Mantolino a recruté 28 travailleurs des Philippines dans le cadre d'un programme de travailleurs étrangers. On a constaté qu'il avait sous-payé ses travailleurs et les avait exploités. Il a été révélé qu'il menaçait des travailleurs et leur a dit que s'ils se plaignaient de la situation à d'autres personnes, le gouvernement canadien les renverrait aux Philippines. On estime que Mantolino leur a versé au moins 500 000 dollars de moins que le total de leurs salaires déclarés. Selon les médias locaux, Mantolino a confié à l'une de ces travailleuses, Liza Alcantara: «Elle devra payer 2 000 dollars à Mantolino pour son billet d'avion et 100 dollars par mois pour son loyer. Mme Alcantara a également déclaré que son salaire réel serait de 500 dollars US, 134 heures travaillées (3,75 dollars l’heure) avec seulement 5 dollars d’heures supplémentaires.»

Le gouvernement n'assume aucune responsabilité pour avoir contribué à la situation défavorisée sur le plan économique des Philippines et d'en avoir profité. Le pillage et le contrôle coloniaux ont laissé les Philippines démunies et sous-développées, obligeant quelque 12 millions de Philippins à quitter leur pays et à vivre à l'étranger à la recherche d'une vie meilleure pour eux-mêmes et leur famille.

Les travailleurs philippins qui ont émigré à l'étranger contribuent collectivement pour quelque 30 milliards de dollars par an à l'économie des Philippines dominée par les étrangers. ExPress Money, utilisé par de nombreux travailleurs migrants philippins pour transférer des fonds à leurs familles aux Philippines, a indiqué en 2016 que « les transferts d'argent des Philippins qui travaillent dans le monde entier représentent au moins 10 % du PIB du pays, la deuxième source de capital étranger après les exportations à valeur ajoutée telles que les composants électroniques. C'est une source majeure qui contribue à la consommation privée (aux Philippines) et qui, à son tour, représente 75 % du PIB. »

Les gouvernements successifs aux Philippines, y compris le régime actuel de Duterte, n'ont rien fait pour sortir les Philippines du système impérialiste d'États dominé par les États-Unis. Le régime encourage activement l'exode des travailleurs des Philippines, tout en ne leur offrant aucune protection contre les abus et le vol par les trafiquants d'êtres humains sans scrupules et de régimes étrangers, comme le Canada par exemple, qui facilitent cette inhumanité.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 17 - 4 mai 2019

Lien de l'article:
Un statut pour tous les travailleurs migrants et temporaires au Canada! Le Canada doit cesser de participer à la traite des humains! - Philip Fernandez


    

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