Des travailleurs migrants de l'Ontario dénoncent le trafic de la main-d'oeuvre dont ils sont victimes

Les travailleurs migrants et leurs partisans dénoncent la situation désastreuse dans laquelle ils se trouvent lorsqu'ils sont recrutés pour venir au Canada et présentent leurs revendications aux gouvernements.

Leny Simbre, présidente de Migrante Ontario, a déclaré que son organisation avait trois revendications. « Premièrement, nous cherchons à mettre en oeuvre une politique qui obligera toutes les agences de recrutement étrangères à obtenir une licence conforme aux normes d'emploi du ministère du Travail. Deuxièmement, nous demandons à tous les employeurs qui recrutent des travailleurs étrangers en Ontario de s'inscrire auprès des Normes d'emploi du ministère du Travail. Troisièmement, nous demandons à la province de l'Ontario de plaider auprès du gouvernement fédéral afin de fournir la résidence permanente à l'arrivée à tous les travailleurs migrants qui viennent travailler au Canada. »

Lors d'une conférence de presse organisée à Toronto le 10 avril par Migrante Ontario, les travailleuses migrantes Maila Ceguerra, Lourdes De la Pena, Jesse Veneranda et Marisol Bobadilla, ont parlé de leur exploitation par l'agence de recrutement Link4Staff Inc. et de leur ancien employeur Sharon Mushroom Farm ainsi que la poursuite qu'elles ont intentée contre l'agence et l'employeur devant la Cour des petites créances de l'Ontario. Ceux qui se sont battus pour les droits des travailleurs migrants ont appelé le gouvernement de l'Ontario à délivrer des permis aux recruteurs, à inscrire les employeurs et à les tenir conjointement responsables financièrement des frais payés par les travailleurs pour venir au Canada. Ils ont également appelé le gouvernement fédéral à veiller à ce que ces travailleurs obtiennent le statut de résident permanent à leur arrivée.

Les quatre travailleuses migrantes ont lancé une pétition pour réglementer les agences de recrutement étrangères et les employeurs qui embauchent des travailleurs migrants. Pour lire et signer la pétition, cliquez ici.

Depuis mai 2018, ces travailleuses dénoncent et multiplient les plaintes en justice contre les agences de recrutement et leurs employeurs. Grâce à ce travail d'organisation et d'opposition, Lily Miranda, recruteuse pour la société A&L Hammer, et Laxman Marsonia, propriétaire de Sharon Mushroom Farm, font l'objet d'accusations par l'Agence des services frontaliers du Canada d'infractions liées à la traite humaine et d'avoir fait de fausses déclarations en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Un an plus tard, le tribunal ontarien a ordonné à A&L Hammer de rembourser aux travailleurs migrants des frais de recrutement illégalement facturés. La recruteuse Miranda n'a pas été condamnée.

Les travailleurs migrants en Ontario sont confrontés à une situation particulière, distincte des autres provinces, à cause des lois provinciales non exécutoires et des programmes d'immigration temporaire fédéraux qui favorisent l'exploitation et la traite des humains. Le Manitoba, l'Alberta, la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique ont un registre des recruteurs censé conscientiser la population au sujet des employeurs qui embauchent des travailleurs migrants. Toutefois, les permis de travail spécifiques à l'employeur et les flux d'immigration temporaires créent une précarité parmi les travailleurs, limitent leur capacité de faire valoir leurs droits et permettent ainsi leur surexploitation par le travail.

(Communiqué de presse du 8 avril 2019 de Migrante Ontario. Photos: Migrante)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 17 - 4 mai 2019

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