Le caractère prédateur du recrutement des étudiants internationaux et du «Programme de mobilité internationale»

Le nombre d'étudiants internationaux au Canada a considérablement augmenté alors qu'il y a un effort désespéré toujours plus grand de les utiliser pour le profit privé.

Au 31 décembre 2018 :

- il y avait 572 415 détenteurs de permis d'études internationaux ;
- en hausse par rapport aux 412 101 permis émis deux ans plus tôt en 2016. L'Inde est maintenant la plus grande source avec 172 625, une augmentation spectaculaire par rapport à 76 289 en 2016. La Chine suit, avec 142 985 permis, une hausse par rapport à 131 740 deux ans plus tôt.

La Corée du sud vient ensuite avec 24 195 permis, devant la France et le Vietnam qui en ont respectivement 22 745 et 20 330. En plus, en 2016, 20 679 détenteurs de permis provenaient des États-Unis et 12 649 du Nigeria.

De ce nombre, 355 976 des étudiants internationaux ont entre 15 et 29 ans, 35 303 entre 30 et 40 ans et 17 707 ont moins de 15 ans.[1]

Les institutions approuvées sont maintenant listées par leur nom sur le site web d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Cette liste a été établie à la suite de scandales où les écoles et les « conseillers en immigration » ont fraudé les étudiants en prétendant que leurs institutions étaient qualifiées alors qu'elles ne l'étaient pas. En général, les institutions qui se qualifient comprennent les universités et les collèges qui confèrent des diplômes, les collèges techniques qui confèrent des diplômes et des certificats, de même que les écoles de pilotage, les écoles bibliques et d'autres institutions religieuses. Certaines des universités qui font partie de la liste ne sont pas connues ou n'ont pas de noms reconnus. Dans certains cas, les institutions reçoivent une autorisation pour des cours spécifiques seulement, par exemple en offrant un programme de pilotage qui mène à un diplôme et d'autres qui ne le font pas.[2]

Il existe aussi un Permis de mobilité internationale qui offre des permis de travail ouverts plutôt que des permis de travail spécifiques à un employeur. Cela comprend la portion vacances internationales d'Expérience internationale Canada, le Programme de permis de travail après l'obtention du diplôme, les époux/conjoints de fait de travailleurs étrangers hautement qualifiés et d'étudiants étrangers, ainsi que certains ressortissants étrangers déjà au Canada en attente de la finalisation de leurs demandes de résidence permanente.

Le public n'est pas bien informé des politiques de recrutement des institutions publiques et de leur interaction avec les trafiquants d'êtres humains, ou du nombre toujours plus grand de collèges privés et même d'universités qui recrutent des étudiants internationaux à des frais exorbitants en travaillant avec des consultants en immigration. Il est connu cependant que le niveau des abus révèle un caractère prédateur et est inadmissible. Les « consultants en immigration » font miroiter que devenir un étudiant et recevoir un permis de travail une fois diplômé est une façon d'obtenir la résidence permanente pour les jeunes et les travailleurs étrangers au pays qui sont devenus sans papiers ou dont le permis de travail se termine. Cette méthode est aussi utilisée parmi les personnes éduquées qui viennent au Canada pour la première fois et souhaitent immigrer.

Un permis d'études permet au titulaire de travailler à temps partiel pendant ses études et à plein temps lorsque l'institution fait relâche. Le nombre d'étudiants internationaux qui travaillent pendant leurs études n'est pas publié avec les autres statistiques et n'est peut-être même pas colligé, car un permis d'études permet à l'étudiant de travailler et celui-ci n'a pas besoin de permis de travail avant d'avoir obtenu son diplôme.

Un permis postdiplôme est disponible uniquement après l'obtention du diplôme d'un établissement agréé. Plusieurs personnes se retrouvent dans des institutions qui ne se qualifient pas et ne sont donc pas admissibles. L'emploi après l'obtention du diplôme est la catégorie la plus importante des Programmes de mobilité internationale, avec 101 386 détenteurs de permis au 31 décembre 2016.

Les permis de travail postdiplôme sont valables pour une période de 8 mois à 3 ans : les diplômes postuniversitaires donnent accès à un permis plus long, trois ans, alors que les programmes plus courts donnent accès à un permis plus court. Les personnes qui travaillent en vertu d'un permis postdiplôme peuvent être « invitées » à demander le statut d'immigrant reçu ou doivent quitter le pays. Elles n'ont aucun droit.

Notes

1. Les tables de données sur les détenteurs de permis sont disponibles ici.
2. La liste des établissements approuvés par province est disponible ici.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 17 - 4 mai 2019

Lien de l'article:
Le caractère prédateur du recrutement des étudiants internationaux et du «Programme de mobilité internationale» - Peggy Morton


    

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