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Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique qui fait de la nécessité de respecter les droits ancestraux des peuples originels de ce pays une question de loi et d'ordre. Le précédent créé par ces gouvernements à Gustafsen Lake en 1995 est un crime qui n'a pas encore été réparé et maintenant un autre crime est en train d'être commis. Dans le cas actuel de dépossession des
territoires des Wet'suwet'en dans le nord de la
Colombie-Britannique,
les chefs et les conseils de bande élus des cinq bandes de
Wet'suwet'en ont approuvé le pipeline. Les chefs et les
conseils
de bande élus ont été créés en
vertu
de la Loi sur les Indiens raciste et coloniale pour
réaliser
l'assimilation et la dépossession des peuples originels de
ce
pays. Les chefs héréditaires sont ceux dont
l'approbation
doit être
obtenue et ils ne l'ont pas donnée. C'est une question
politique
qui doit être résolue politiquement. Au lieu de
cela, les
gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique prennent
une
position intéressée poussée à
l'extrême. Ils servent des intérêts
privés et
prétendent que la loi est neutre et qu'elle doit suivre
son
cours.
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Le 16 janvier 2019, le département d'État des États-Unis a annoncé sa décision de suspendre pour 45 jours seulement l'application du titre III de la Loi Helms-Burton, « afin de procéder à un examen attentif [...] à la lumière des intérêts nationaux des États-Unis et des efforts déployés pour accélérer la transition vers la démocratie à Cuba, et d'inclure des éléments tels que l'oppression brutale du régime en matière de droits humains et de libertés fondamentales et son soutien inexcusable aux régimes de plus en plus autoritaires et corrompus du Venezuela et du Nicaragua ».
Le gouvernement du président Donald Trump menace de franchir un nouveau pas qui renforcerait dangereusement le blocus contre Cuba, violerait de manière flagrante le droit international et attaquerait directement la souveraineté et les intérêts de pays tiers.
Cuba rejette cette menace de la façon la plus énergique, ferme et catégorique. Elle la considère comme un acte hostile d'une arrogance et d'une irresponsabilité extrêmes, en même temps qu'elle dénonce le langage irrespectueux et diffamatoire du message public du département d'État.
La Loi Helms-Burton est entrée en vigueur en 1996. Elle a été conçue pour codifier et durcir la politique de blocus économique, commercial et financier imposée officiellement en 1962, dans le but de subvertir et de renverser le gouvernement de Cuba et d'imposer un régime au goût du gouvernement des États-Unis.
Le président américain Bill Clinton signe la Loi Helms-Burton le 12 mars 1996. |
Cette loi est composée de quatre titres et elle est appliquée depuis sa promulgation. Elle est caractérisée par sa portée extraterritoriale extrême, est en violation avec les normes et les principes du droit international, enfreint les règles du commerce international et des relations économiques internationales et porte atteinte à la souveraineté d'autres États, principalement par l'application de ses dispositions contre les entreprises et les personnes établies sur leur territoire.
Elle a été condamnée par la communauté internationale à la quasi-unanimité aux Nations unies, dans les organismes internationaux spécialisés et dans des organisations régionales telles que la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes et l'Union africaine. Plusieurs pays disposent de lois nationales visant à faire face aux effets extraterritoriaux de cette loi.
L'un des principaux objectifs de la Loi Helms-Burton a été d'entraver les relations économiques, commerciales et financières de Cuba avec des pays tiers et de nuire à sa capacité d'attirer des investissements étrangers directs pour son développement. Les titres III et IV de la Loi sont expressément consacrés à cette fin.
Le titre III établit l'autorisation aux ressortissants étasuniens d'intenter des poursuites devant les tribunaux des États-Unis contre tout étranger qui « fait du trafic » avec des biens étasuniens qui ont été nationalisés à Cuba dans les années 60, dans le cadre d'un processus légitime, comme l'a reconnu la Cour suprême des États-Unis, mené par le gouvernement cubain dans le plein respect du droit national et du droit international.
Parmi les aberrations les plus significatives, ce titre étend cette autorisation à des propriétaires qui n'étaient pas citoyens des États-Unis au moment des nationalisations et dont les propriétés présumées n'ont été certifiées par personne.
En vertu des dispositions de la Loi Helms-Burton, tous les présidents des États-Unis depuis 1996, y compris Trump en 2017 et 2018, ont fait usage consécutivement de leur pouvoir exécutif de suspendre tous les six mois l'application du titre III, pour le motif de reconnaître qu'il s'agit de l'aspect le plus grossier et le plus inacceptable de cette loi contre le droit international et la souveraineté d'autres États. Pour avoir compris également que son application provoquerait des obstacles insurmontables à toute perspective de règlement des réclamations et indemnisations des propriétaires étasuniens légitimes.
Pour sa part, le 2 novembre 1999, le Tribunal populaire provincial de La Havane a fait droit à la demande contre le gouvernement des États-Unis d'Amérique pour dommages humains et l'a condamné à réparer et à indemniser le peuple cubain à hauteur de 181,1 milliards de dollars et, le 5 mai 2000, également pour des dommages économiques causés à Cuba, elle l'a condamné à 121 milliards de dollars d'indemnisation.
Le ministère des Relations extérieures a réaffirmé la disposition de Cuba à trouver une solution aux réclamations et aux indemnisations mutuelles.
Cette décision, que le gouvernement des États-Unis menace d'adopter, impliquerait que, contrairement aux dispositions du droit international et à la pratique des relations internationales, des personnes et des entités étrangères, ayant des affaires commerciales légitimes à Cuba, pourraient être confrontées à la menace de poursuites non fondées et dépourvues de légitimité devant des tribunaux des États-Unis. Nul n'ignore la conduite vénale et politiquement motivée de certains tribunaux de Floride, souvent utilisés comme une arme contre Cuba.
Pour notre peuple, cela signifie faire face une fois de plus, de manière ferme, consciente et énergique, à la volonté de l'impérialisme étasunien d'imposer sa domination et de mettre sous tutelle les destinées de la nation cubaine.
Si le Titre III était appliqué tel que l'établit cette loi et comme le menace le département d'État, tout Cubain et toute communauté du pays verraient des demandes présentées devant les tribunaux des États-Unis réclamant la propriété du logement qu'ils occupent, de leur centre de travail, de l'école fréquentée par leurs enfants, de la polyclinique où ils reçoivent des soins médicaux, des terrains sur lesquels sont construits leurs quartiers, et ils pourraient constater la prétention de dépouiller les Cubains des richesses du pays, des infrastructures, des terres cultivables, des industries, des ressources minières, du potentiel énergétique et des bases sur lesquelles se développent la science et la technologie et où sont rendus les services à la population.
Nous devrions tous nous rappeler des contenus aberrants du Plan Bush qui décrit et explicite en détail comment les familles cubaines et le pays seraient dépossédés de pratiquement tout.
Depuis plus de vingt ans, la Loi Helms-Burton a guidé les efforts interventionnistes des secteurs anticubains aux États-Unis visant à attaquer la nation cubaine et à saper sa souveraineté. En vertu de son application, des centaines de millions de dollars ont été approuvés pour renverser l'ordre interne à Cuba et d'innombrables mesures ont été prises pour tenter de provoquer un changement de régime. Son impact économique a entraîné un coût élevé pour les efforts de développement du pays et pour le bien-être de la population, avec un impact humanitaire qui n'est pas plus grave grâce au système de justice sociale qui prévaut à Cuba.
La prétention d'appliquer pleinement le Titre III est envisagée contre l'avis d'importants organismes gouvernementaux des États-Unis et en raison du pouvoir et de l'influence acquis au sein du gouvernement par des personnes dont la carrière politique a été marquée par un ressentiment impuissant à l'encontre de Cuba et a reposé sur l'usage du mensonge et du chantage.
La majorité de l'opinion publique des États-Unis s'oppose systématiquement au blocus économique, selon les sondages les plus qualifiés.
L'histoire montre avec suffisamment de clarté que la politique de blocus économique et les problèmes bilatéraux entre Cuba et les États-Unis n'ont pas leur origine dans les justes nationalisations qui, conformément à la loi et dans l'exercice de son droit légitime, ont été menées par le gouvernement révolutionnaire. Les agressions militaires, économiques et terroristes du gouvernement des États-Unis contre Cuba ont commencé avant les actes fondamentaux de nationalisation des biens étasuniens.
Il est bien connu que toutes les nationalisations de biens étrangers, y compris étasuniens, prévoyaient de droit un engagement d'indemnisation, que le gouvernement des États-Unis a refusé y compris de discuter, alors que cela fut accepté par les gouvernements des requérants d'autres pays, qui ont tous bénéficié d'une indemnisation appropriée.
Le ministère des Relations extérieures réaffirme les principes de la Loi sur la Réaffirmation de la dignité et de la souveraineté cubaines (Loi no.80) et souligne que la Loi Helms-Burton est illégale, inapplicable et sans valeur ni effet juridique. En conséquence, elle considère comme nulle et non avenue toute demande d'une personne physique ou morale, quelle que soit sa citoyenneté ou sa nationalité.
Le gouvernement cubain se réserve le droit de répondre opportunément à cette nouvelle agression.
La Havane,
le 17
janvier 2019
(Cubaminrex)
Mexique
Le nouveau président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), est entré en fonction le 1er décembre 2018 après avoir été élu à sa troisième tentative et après deux immenses fraudes électorales en 2006 et 2012. Son principal engagement est de mettre fin à la corruption.
Le Mexique est à l'heure du changement. Le peuple a finalement décidé de mettre fin au régime du soi-disant PRIAN (le Parti révolutionnaire institutionnel — le PRI — et le Parti de l'action nationale — le PAN) qui a dominé la politique nationale au cours des dernières décennies et a promu le néolibéralisme. Depuis 1976, le FMI et la Banque mondiale ont dicté la politique économique du Mexique en faveur des États-Unis. En 35 ans, l'investissement étranger est passé de 10 milliards de dollars à 600 milliards de dollars et la dette externe de 3,8 milliards de dollars à 450 milliards de dollars. Le pays a tout simplement été hypothéqué.
Le pétrole, l'électricité et l'énergie en général ont été privatisés. Il en va de même pour l'industrie du téléphone, les chemins de fer, les ports et aéroports, l'industrie sidérurgique, les plages, les réseaux de télévision, etc., jusqu'à ce que le secteur d'État disparaisse presque totalement. Le pillage minier entrepris par des compagnies canadiennes et autres est massif. En 300 ans de colonialisme, les Espagnols ont pris 190 tonnes d'or. En dix ans, soit de 2006 à 2015, les entreprises ont pris 774 tonnes d'or et ont payé seulement 1,8 % en impôts.
« L'ALÉNA est u coup mortel aux producteurs mexicains. » |
L'ALÉNA a été conclu, et il a eu comme conséquence le démantèlement de l'économie, la dévastation du milieu rural et une migration astronomique qui a chassé 10 millions de Mexicains vers les États-Unis, provoquant une augmentation vertigineuse du trafic de stupéfiants et du crime et de l'insécurité qui s'ensuivent. La monnaie a été grandement dévaluée, passant de 12,5 pesos pour un dollar en 1976 à l'équivalent de 20 000 aujourd'hui.
Les derniers mandats de six ans du PAN et du PRI ont occasionné en douze ans 200 000 décès et 30 000 disparitions. Des régions entières du pays, telles que Tamaulipas et Veracruz, sont passées aux mains de criminels.
N'en pouvant plus, en 2018 les Mexicains
— 53 % des électeurs et 30 millions
de votes —
ont accordé une victoire éclatante à Andres
Manuel
Lopez Obrador et son parti Morena qui contrôle maintenant
le
Congrès et cinq gouvernements d'État. Ces facteurs,
plus
la majorité de Morena dans plusieurs congrès
d'État,
donnent à AMLO un pouvoir dont aucun président
mexicain
n'a bénéficié depuis longtemps.
La politique étrangère a pris une nouvelle direction avec le nouveau gouvernement. Il a refusé d'appuyer la condamnation du Venezuela par le Groupe de Lima, respectant ainsi la souveraineté du pays latino-américain et défendant le principe de non-intervention.
Le nouveau gouvernement a lancé une campagne d'austérité par laquelle il a réduit les salaires des hauts fonctionnaires, éliminé les dépenses superflues, vendu l'aéronef présidentiel de 7 milliards de pesos, vendu la résidence de Los Pinos qui était la résidence officielle et le bureau du président et coupé dans les dépenses gouvernementales. Le projet onéreux du nouvel aéroport international a été annulé et les pensions exorbitantes accordées aux anciens présidents ont été éliminées.
Le vol d'essence apportait aux fonctionnaires, aux dirigeants syndicaux et aux groupes criminalisés une manne de 100 milliards de pesos. Une campagne agressive contre le vol d'essence qui a engendré des pénuries est maintenant commencée, et la population appuie la mesure.
Avec les sommes épargnées, les pensions pour les aînés ont doublé et des bourses seront accordées à 10 millions de jeunes et un million de personnes ayant des besoins spéciaux. Quelque 2,6 millions de jeunes seront bénéficiaires d'allocations pour des formations au sein de grandes entreprises et après un an celles-ci auront l'option de les embaucher.
Pour la première fois depuis plusieurs décennies, le salaire minimum sera augmenté de 16 %, de bas salaires ont été haussés et les pensions doublées et il existe des programmes de crédit pour les petites entreprises.
Le nouveau président s'est engagé à ne rien modifier au modèle macroéconomique, et demeure en bons termes avec le FMI et la Banque mondiale. Avec les États-Unis et le Canada, il a apposé sa signature à l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (le nouvel ALÉNA qui a fait tant de dommage au Mexique) et continue de promouvoir l'investissement étranger. Par exemple, il a annoncé un investissement de 154 millions de dollars dans la transnationale Nestlé, ce qui a provoqué le mécontentement des cultivateurs de café de Veracruz. Quant à la privatisation du pétrole, celle-ci est au ralenti et AMLO a mentionné qu'il pourrait réviser les contrats.
Il y a vingt ans, la fraude bancaire que nous avons payée via le Fonds bancaire pour la protection des épargnes (FOBAPROA) représentait 600 millions de pesos. À ce jour nous avons payé plus de 2 milliards de pesos et maintenant nous devons toujours 70 % en surplus, soit 1,8 milliard de pesos. En 2019, 51 millions de pesos seront versés aux banques tandis que les fraudeurs ne seront pas punis et les banques continueront d'être « secourues ».
Les Mexicains participent à une consultation nationale sur un nouvel aéroport international, en octobre 2018. |
a dette est déjà à 10 milliards de pesos, et cette année on versera 750 000 millions de pesos pour réduire la dette — un montant astronomique. Sous le régime du PRI, la dette externe avait augmenté de 49 millions de dollars en 1940 à 3,6 milliards de dollars en 1970 pour ensuite passer à 85 milliards de dollars en 1982 et à 445 milliards de dollars aujourd'hui. AMLO s'est engagé à ne pas accroître la dette, mais il va honorer tous les engagements précédents vis-à-vis celle-ci.
La situation au Mexique est complexe et le nouveau gouvernement avance en préconisant une panoplie de mesures contradictoires. On s'attend à une solide résistance de la part de l'oligarchie et des entreprises et nous verrons quelles seront les nouvelles mesures du gouvernement et du Congrès Morena avec sa majorité. Une des caractéristiques du gouvernement actuel est qu'avant d'entreprendre les mesures qu'il juge nécessaires, il effectue des consultations nationales et, en toute vraisemblance, c'est la ligne qu'il compte suivre. Une telle consultation aura lieu en mars pour décider si des procédures seront entamées contre les présidents Pena, Calderon, Fox, Zedillo et Salinas de Gortari.
Déjà AMLO a annoncé qu'il
passera
à l'histoire, tout comme Juarez et Cardenas. Juarez a
exproprié les terres de l'Église, suspendu les
paiements
sur la dette, dirigé la Révolution
réformatrice et
chassé les envahisseurs français. Cardenas a
confronté le fascisme et les États-Unis,
nationalisé le pétrole, distribué 18
millions
d'hectares aux
paysans et aussi suspendu les paiements pour réduire la
dette.
Nous verrons ce qui se passera au Mexique dans les années
à venir.s.
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Nicaragua
Le 24 décembre 2018, alors que les gens
commençaient leurs célébrations du temps des
Fêtes, le Conseil permanent de l'Organisation des
États
américains (OÉA) a émis un avis à ses
membres au sujet d'une réunion spéciale devant se
tenir
le 27 décembre, à la requête de l'Argentine,
du
Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, des
Étast-Unis et du Pérou pour « examiner la
situation
au Nicaragua ». La réunion a été
convoquée quelques jours après la publication d'un
rapport de la Commission interaméricaine des droits de
l'homme
(CIDH) liée à l'OÉA et faisant état
d'événements violents survenus dans le pays entre
le 18
avril et le 30 mai 2018.
La tenue d'une manifestation spontanée d '«étudiants » le 18 avril 2018 était prétendument une réaction aux réformes de la sécurité sociale concernant les retraites des personnes âgées introduites par le gouvernement, en guise de solution de rechange aux mesures sévères préconisées par le FMI pour remédier au déficit du fonds de pension (que le gouvernement a alors retiré, malgré le soutien des retraités, pour tenter de calmer les manifestations). Les manifestations se sont intensifiées et étendues à différentes parties du pays, accompagnée de tueries et d'actes violents de toutes sortes, la destruction de propriété, l'érection de blocus et d'autres gestes du genre, accompagnées d'appels au « départ » du président Daniel Ortega , ont été dépeints nonchalamment par les médias contrôlés par l'opposition au Nicaragua et les médias monopolisés internationaux comme des protestations « pacifiques » auquel le gouvernement a répondu par le massacre brutal d'étudiants. Cela aurait a mené à un mouvement de protestation nationale appuyée par la majorité de la population, que le gouvernement aurait écrasé par des atteintes de grande envergure contre les droits de la personne. Tout ce qui contredisait cette conclusion a été ignoré ou écarté peu importe les faits.
Ce qui s'est passé pendant trois mois, à partir d'avril, rappelait en fait la façon dont les groupes d'opposition violents appuyés de l'étranger se sont déchaînés au Venezuela en 2014 et en 2017 dans une vaine tentative de renverser le président Nicolas Maduro et le gouvernement bolivarien. Cela n'est pas fortuit, et ce n'est pas fortuit non plus que les États-Unis aient mis en action tout un ramassis de gouvernements, d'institutions, d'agences et d'organisations qu'ils dominent pour mener une offensive coordonnée contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua, semblable à celle menée contre le gouvernement bolivarien du Venezuela et, à certains égards, contre Cuba révolutionnaire.
Tel est le contexte dans lequel le Groupe de travail d'apparence neutre du Nicaragua a été mis sur pied à l'OÉA. Ce n'est pas une coïncidence que les gouvernements qui y ont pris part sont les mêmes qui sont engagés dans des efforts pour isoler le Venezuela et y provoquer un changement de régime, tel le très illégitime Groupe de Lima.
Le Groupe de travail n'a pas mis de temps
à
montrer ses couleurs par sa collaboration avec l'agent
impérialiste qui sert de secrétaire
général
de l'OÉA, lequel a annoncé lors d'une
réunion
spéciale du 27 décembre qu'il était
«
forcé » d'enclencher un processus de mise en
oeuvre
de l'Article 20 de la Charte démocratique
interaméricaine [1]
contre le Nicaragua, en alléguant que l'ordre
constitutionnel
avait été violé et que le gouvernement avait
commis des crimes contre l'humanité.
Cette activité de l'OÉA fait suite à des gestes hostiles des États-Unis. En septembre, lorsque l'ex-ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley, occupait le poste de présidente du Conseil de sécurité de l'ONU, elle a tenté sans succès d'y faire adopter une résolution contre le Nicaragua. En novembre, les États-Unis ont mis en place des sanctions financières et économiques élargies de même que d'autres sanctions contre le gouvernement du Nicaragua et certains Nicaraguayens en vertu de leur Loi sur la conditionnalité des investissements au Nicaragua (NICA). Au même moment, le président Donald Trump a signé un décret présidentiel déclarant que le gouvernement Ortega constituait « une menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ». Le gouvernement du Nicaragua a répliqué en déclarant que « nous rejetons catégoriquement la continuité historique de l'ingérence et de la politique interventionniste du pouvoir impérial étasunien contre le Nicaragua », et a ajouté que « nous déclarons que toutes les accusations qui ratifient les perspectives et les pratiques impérialistes des États-Unis d'Amérique sont inadmissibles, irrespectueuses, fausses et illégitimes ».
« Le Nicaragua est un pays libre, souverain et indépendant. L'OÉA n'est ni un organe judiciaire, ni une cour d'appel. C'est un organisme politique qui favorise les États-Unis. » |
Le 11 janvier s'est tenue la plus récente réunion spéciale du Conseil permanent de l'OÉA où le Nicaragua était à l'ordre du jour. Le Canada, en tant que coprésident du Groupe de travail, a présenté son rapport dans lequel il qualifie la situation au Nicaragua de « grave », marquée par une soi-disant érosion de la démocratie, le manque de droits de la personne, des attaques contre des « ONG crédibles » et un manque de respect pour la primauté du droit et où il annonce son intention de recommander une intervention internationale selon les étapes prévues par la Charte démocratique.
Le ministre des Affaires étrangères
du
Nicaragua, Denis Moncana, s'est fermement opposé à
la
tenue de la réunion et a déclaré que le
déclenchement du processus d'application de la Charte
démocratique contre le Nicaragua était
illégal et
illégitime. Il a dénoncé l'agression et les
machinations des États-Unis visant à imposer de
facto un
changement de régime au Nicaragua de même qu'au
Venezuela
et à Cuba. Les représentants du Venezuela et de la
Bolivie ont aussi pris la parole et pris une position similaire.
La
réunion n'a pas tenu de vote ni adopté de
décision,
mais a fait référence à une autre
réunion
qui se tiendrait plus tard pour poursuivre la discussion sur les
actions à
prendre.
LML
invite les
Canadiens à prendre position contre cette brutale campagne
impérialiste américaine et à s'opposer
à
toute tentative de la promouvoir au Canada. Le principe de
non-ingérence dans les affaires des pays souverains, que
même l'OÉA prétend défendre, exige que
les
citoyens de chaque pays soient en mesure de contrôler les
décisions qui affectent leur économie ainsi que
leurs
affaires sociales, culturelles et politiques.
d'interférence
extérieure. Ceux qui font la promotion de cette campagne
au
Canada auraient mieux à faire de s'assurer que les
Canadiens
puissent exercer un contrôle sur les décisions qui
affectent leur vie chez eux plutôt que de promouvoir la
contre-révolution à l'étranger au nom de la
liberté, de la démocratie et des droits de la
personne.
Soutenir les projets impérialistes de changement de
régime, où qu'ils se trouvent, quel que soit le
prétexte, n'est pas une poursuite honorable.
1. La Charte démocratique interaméricaine a été adoptée le 11 septembre 2001 lors d'une session spéciale de l'Assemblée générale de l'OÉA à Lima, au Pérou. Elle a été écrite en coulisses par les États-Unis et le Canada sans que ses principes directeurs ou ses points spécifiques ne soient soumis pour discussion ou approbation aux parlements des pays membres de l'OÉA, sans parler des citoyens. LML avait alors écrit : « Les impérialistes américains, avec le concours des cercles dominants du Canada, s'efforcent d'implanter [...] des mécanismes juridiques pour imposer des sanctions économiques, l'isolement politique, l'ingérence et l'intervention et même l'invasion militaire directe à tout pays qui ne se soumet pas à leur diktat — tout cela au nom du 'renforcement de la démocratie'. »
L'article 20 se lit ainsi :
Dans le cas où il se produit dans un État membre une altération de l'ordre constitutionnel qui a de sérieuses incidences sur son ordre démocratique, tout État membre ou le secrétaire général peut demander la convocation immédiate du Conseil permanent en fin de procéder à une évaluation collective de la situation et d'adopter les décisions qu'il juge utiles.
Compte tenu de la situation, le Conseil permanent peut entreprendre les démarches diplomatiques nécessaires, en recourant aux bons offices en vue de promouvoir la normalisation de la démocratie institutionnelle.
Si les démarches diplomatiques se révèlent infructueuses ou si l'urgence du cas le justifie, le Conseil permanent convoque immédiatement une Session extraordinaire de l'Assemblée générale pour que celle-ci adopte les décisions qu'elle juge appropriées, notamment la réalisation de démarches diplomatiques, conformément à la Charte de l'Organisation, ainsi que le recours au droit international et aux dispositions de la présente Charte démocratique.
Durant le processus, toutes les démarches diplomatiques nécessaires seront entreprises, y compris le recours aux bons offices en vue de promouvoir la normalisation de la démocratie institutionnelle.
(Photos : OÉA, Canal 2, M. Blumenthal)
Dès 2016, des voix menaçantes de guerre contre le Nicaragua ont été entendues depuis Miami, alors que les rues des villes de cette nation étaient un exemple régional de sécurité, de paix et de prospérité, où un peuple travailleur et pacifique montrait avec orgueil les avancées socioéconomiques des dernières années du gouvernement sandiniste, qui avait réussi à obtenir un consensus national dans la foulée d'une des pires interventions menées par les États-Unis en Amérique Centrale.
Sans aucune justification, alors que le Nicaragua reprenait sa place dans le monde avec un mégaprojet de canal interocéanique important pour l'économie du pays et la navigation au niveau mondial, les membres du Congrès qui vivent de la guerre contre Cuba et le Venezuela se sont empressés de créer toutes sortes d'obstacles pour entraver la prospérité et le calme de la patrie d'Augusto César Sandino.
Les membres du Congrès d'origine cubaine anticastristes de la Chambre des représentants, d'abord, et ensuite du Sénat, ont introduit un projet de loi pour interdire les prêts financiers internationaux au Nicaragua, interdire les investissements étrangers et freiner l'important développement socioéconomique qu'expérimentait le pays. Ce châtiment impérialiste mis au point dès 2015 par les pires éléments de la mafia anticubaine a préparé le terrain pour le prétexte d'un supposé manque de démocratie et pour préconiser le « remède » pour « garantir la transparence électorale et combattre la corruption ». Le résultat de cette basse manoeuvre a été la « Loi de conditions aux investissements nicaraguayens de 2017 » (Nicaraguan Investment Conditionality Act of 2017, Nica Act).
Ileana Ros-Lehtinen, Albio Sires, Marco Rubio et Ted Cruz, entre autres, les membres les plus réactionnaires du Congrès, respectivement de Miami, du Texas et du New Jersey, ont de nouveau fait le pari de réinventer des Contras et renverser le gouvernement sandiniste qui, pendant ce temps, gagnait encore et encore les élections grâce au soutien de la majorité de la population.
En tant que projet subversif, ses fils remontent bien plus loin que le Capitole, parce que les législateurs ont frappé à la porte de la machine américaine des coups d'État, donné des directives pour la campagne médiatique, et passé une commande auprès des agences et organisations spécialisées en guerres sales et coups d'État menés en douce et qui travaillent de concert avec les agences du renseignement américain et la CIA en particulier.
Dans ce cas-ci, les médias de presse internationaux ont documenté la participation de l'Agence des États-Unis pour le développement international (acronyme en anglais USAID), de la Fondation nationale pour la démocratie (acronyme en anglais NED) et de l'Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI), ainsi que de leurs sous-traitants et filiales, qui travaillaient méticuleusement depuis la première élection du président Daniel Ortega à réinventer un « nouveau leadership », en s'infiltrant sélectivement dans des secteurs clés de l'économie, de la jeunesse, des étudiants, des petites et moyennes entreprises, des groupes écologistes, des féministes, entre autres, pour saper les bases du soutien au gouvernement sandiniste.
Il est très révélateur que le 16 avril [2018], selon le même scénario suivi par les membres anticubains du Congrès, l'administrateur de l'USAID, Mark Green, ait annoncé que son gouvernement allait continuer à appuyer la participation « libre et authentique » de la société civile nicaraguayenne, après avoir expliqué que les États-Unis continuent de s'inquiéter de la fermeture des espaces démocratiques au Nicaragua, des violations « systématiques » des droits de l'homme et de la propagation de la corruption du gouvernement.
En mars, les membres du Congrès Ileana Ros-Lehtinen et Albio Sire ont envoyé une lettre à l'administrateur Green, dans laquelle ils demandaient que le gouvernement des États-Unis revienne sur sa décision de ne fournir « aucune aide » au Nicaragua par le biais de l'USAID pour la période fiscale 2018-2019. Malgré tout, ils l'ont exhorté à éviter de soutenir « des membres du secteur privé corrompus, le blanchiment d'argent et le régime de Daniel Ortega ».
À la fin 2008, les médias ont signalé que l'USAID avait déboursé cette année-là au Nicaragua au moins un million de dollars destinés aux ONG, stations de radio et organismes politiques comme le Centre de recherches en communication (Cinco), pour « influencer » les élections municipales.
Ce financement qui était dissimulé sous forme de « petites contributions » ne devant censément pas excéder 25 000 dollars, a fait partie d'un plan à grande échelle financé par les États-Unis et exécuté depuis cette date par des agents internes de la droite nicaraguayenne pour renverser le gouvernement du président Daniel Ortega.
La stratégie médiatique d'alors, montée pour discréditer le gouvernement sandiniste, a été exécutée à travers deux voies de financements : l'une dirigée par l'USAID et l'entreprise Casals & Associates et l'autre gérée par le dénommé Institut de coopération au développement (ICD) de l'UE, lequel s'est employé à des campagnes et à des mobilisations pour déstabiliser le gouvernement. Déjà en 2008, les médias de la presse nicaraguayenne avaient identifié au moins 14 projets subversifs de l'USAID en cours dans tout le pays, qui ont été financés sous le couvert d'un vaste éventail de titres et d'objectifs.
Un autre rouage significatif de la machine américaine est l'Institut national démocratique (NDI), un instrument de promotion du « changement », un autre tentacule de la CIA qui se charge « d'investir du pouvoir » des soi-disant « agents pour le changement » dans des pays dont les gouvernements ne sont pas du goût de Washington.
Le 4 juin dernier, un journaliste suédois, Achim Rödner, avait fait référence à une tournée européenne que réalisaient ces jours-là trois étudiantes nicaraguayennes pour mobiliser des appuis à un complot contre le gouvernement sandiniste, et il affirmait qu'au moins l'une des trois jeunes représentait une organisation financée et créée par les États-Unis.
Il affirmait que Jessica Cisneros, active sur les thèmes de l'intégration et de la participation des jeunes aux processus politiques, est membre du Mouvement civique de la Jeunesse.
Une autre des « agents de changement » qui faisait la promotion de la haine contre le gouvernement sandiniste en appui à un coup d'État était Yerling Aguilera de l'Université polytechnique (UPOLI) de Managua, qui se spécialise en enquêtes sur la révolution et le mouvement féministe, qui — selon ce qu'affirme le journaliste suédois — a été également employée et consultante de l'Institut d'études stratégiques et des politiques publiques (IEEPP) au Nicaragua, une instance qui travaille pour « le renforcement de la capacité des acteurs politiques, étatiques et sociaux à mieux informer le public par le biais de services créatifs et novateurs ». L'IEEPP a reçu une aide financière de la Fondation nationale pour la démocratie (NED) à hauteur de 224 162 dollars entre 2014 et 2017.
Entre 2014 et 2017, la NED a déboursé autour de 4,2 millions de dollars au Nicaragua.
L'USAID, le NDI et la NED ont une activité étendue au Nicaragua, avec des milliers d'activistes entraînés à « changer la société », des centaines d'ONG, des universités et des partis politiques qui reçoivent de l'argent et du matériel pour leurs activités, qu'ils ont conçues non pas à travers les organisations politiques traditionnelles, mais d'organismes créés pour donner l'impression de « soulèvements spontanés » dus à un malaise social et cacher les véritables intérêts hégémoniques du nord qui sont à l'oeuvre.
Bien qu'elles aient augmenté leur rythme de travail après la victoire électorale de Daniel Ortega en 2006, à partir de la mise en place du Nica Act en 2015, les agences des États-Unis ont accru leurs apports financiers et leurs recours à leurs « agents pour le changement » au Nicaragua, surtout au moyen de formations en leadership et d'argent pour les jeunes des universités, écoles, ONG et partis politiques.
Pour accompagner les partisans du coup d'État, Washington a donné l'ordre de démoniser Daniel Ortega et son gouvernement, une entreprise à laquelle participent non seulement la Maison-Blanche, ses agences, alliés, satellites et mercenaires, mais aussi les grands monopoles de l'information et fabricants de mensonges, qui magnifient les événements intérieurs contre le gouvernement et attribuent toutes sortes de violations des droits de l'homme aux autorités, en omettant totalement les crimes et les destructions commis par les séides de l'USAID, du NDI, de la NED et de la CIA et qui ont fait échouer le dialogue et les appels à la paix. Comme dans le cas du Venezuela, Donald Trump et ses conseillers, architectes de mille invasions ne croient ni au dialogue ni aux pactes, et continuent à parier sur la guerre sur tous les fronts.
Le Nicaragua est devenu l'épicentre des efforts bellicistes des États-Unis, de concert avec les membres anticubains du Congrès et d'autres faucons vétérans des changements de régime. Washington tente de rééditer sa stratégie au prix de vies humaines et de destruction dans les rues du Nicaragua.
- la participation citoyenne dans le processus électoral
- l'incubation d'une culture de la transparence parmi la jeunesse nicaraguayenne
- des formations pour les étudiants en communication pour leur faire produire des récits qui promeuvent l'auto-efficacité
- le multimédia pour la gouvernance démocratique
- le renforcement des droits civiques des femmes et des jeunes du bastion de l'opposition à Ortega Masaya.
- un cadre juridique pour les journalistes engagés dans l'action civique
- participation active des Nicaraguayens qui exercent leur droit de vote
- Depuis 2010, il s'est associé à des universités nicaraguayennes et à des organisations civiles pour conduire un programme de leadership des jeunes qui a aidé à former plus de 2000 « leaders jeunes » pour préparer « une nouvelle génération de leaders ». Il a également travaillé à augmenter l'influence politique des femmes, des personnes LGBT et des processus électoraux.
- Le Mouvement civique pour la jeunesse (Movimiento Cívico de Juventudes, MCJ) est une organisation financée, créée par l'Institut national démocrate (NDI).
- Plusieurs membres de l'organisation sont diplômés du programme de formation en leadership et management en politique (CLPM), un programme international du NDI.
(Granma, 29 juin 2018. Traduction de Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia)
Le meurtre de Miguel Ramos le 3 juillet 2018 met en lumière plusieurs aspects de la crise actuelle qui sévit au Nicaragua. Des forces se confrontent et revendiquent la légitimité touchant à des questions fondamentales de droits politiques et civils et de droits sociaux et économiques. En 1978 et 1979, un adolescent, Miguel, membre de la formation guérilla Front du Nord de Carlos Fonseca, luttait pour l'indépendance souveraine du Nicaragua. Le 3 juillet, il est mort pour cette même cause, abattu par des sympathisants du coup en cours de la droite appuyée par les États-Unis contre le gouvernement sandiniste du président Daniel Ortega. Miguel faisait partie d'un groupe de civils qui aidaient les autorités à démanteler un barrage routier mis en place par l'opposition à La Trinidad sur l'autoroute Panamerican à environ 20 km au sud d'Esteli. Le 3 juillet, Carlos Ascensio, l'ambassadeur du Salvador, a publié une lettre au nom de tous les ambassadeurs d'Amérique centrale au Nicaragua appelant à lever de tels barrages routiers à Jinotepe. Ce qu'il soulève corrobore d'un point de vue indépendant l'intimidation et l'extorsion violentes perpétrées par les gangs d'opposition qui dressent ces barrages depuis deux mois, étranglant l'économie du Nicaragua et violant les droits fondamentaux du peuple.
Ascensio dénonce la détention actuelle de 400 chauffeurs de camion et la saisie de leurs véhicules près de la ville de Jinotepe depuis plus d'un mois. Les chauffeurs, qui proviennent des quatre coins de l'Amérique centrale, ont été menacés et leurs véhicules endommagés. Les activistes de l'opposition politique qui contrôlent ces barrages refusent de libérer les chauffeurs et leurs véhicules parce qu'ils seraient « notre bouclier et notre atout pour remporter nos revendications dans ce dialogue ».
Ce n'est là qu'une des innombrables et graves violations des droits humains perpétrées par les forces de l'opposition de droite, ceux-là mêmes qui tentent d'instiguer un coup d'État au Nicaragua. Depuis deux mois, les barrages routiers mis en place par les paramilitaires et les hommes de main de l'opposition sont le centre de meurtres, de tortures, d'enlèvements, d'intimidation, d'extorsion et de criminalité. Les sympathisants du coup font fi de la réalité et accusent le gouvernement de la violence qui en résulte. Selon leur vision tordue des faits, des citoyens ordinaires qui s'organisent pour défendre leurs droits contre les bandes armées et violentes de l'opposition se métamorphosent en « paramilitaires sandinistes ».
Par exemple, l'incident dans lequel Miguel Ramos a été tué a été présenté par l'opposition comme une attaque paramilitaire du gouvernement contre des manifestants pacifiques. Ainsi, la mort de Miguel sera comptabilisée au nombre des victimes dans les rangs de l'opposition, bien que ce soient les militants de l'opposition qui sont responsables de sa mort. De nombreuses preuves audiovisuelles et autres exposent catégoriquement les nombreuses supercheries des organisations des droits humains de l'opposition financées par les États-Unis. La première liste de 55 personnes tuées, présentée de façon dramatique le premier jour du Dialogue national, a été totalement démentie. Il n'y a jamais eu de « massacre d'étudiants ».
D'autres preuves exposent la manipulation par les médias et les ONG des manifestations de l'opposition ou de la mort de femmes au cours de la crise. De nombreuses vidéos montrent la violence sadique d'activistes de l'opposition. Plusieurs journalistes comme Alex Anfruns ont expliqué le modus operandi systématique de déformation et de manipulation par les médias des attaques et des abus de l'opposition que les médias et les ONG de l'opposition présentent comme des violations des droits humains perpétrées par le gouvernement. Aucun média monopolisé occidental et seulement une poignée de médias alternatifs ont publié ce matériel ou toute autre version pour contredire les faux témoignages flagrants d'Amnistie internationale et de la Commission interaméricaine pour les droits de l'homme (CIPDH).
Comme elles l'ont fait pour le Venezuela, ces organisations n'ont pas pris le temps d'enquêter avec impartialité aucun des incidents dont ils font état et ne font que recycler la version des faits préparée pour elles par les ONG locales et médias financés par les États-Unis et rejeter du revers de la main les preuves présentées par les autorités du Nicaragua. Le directeur de la CIPDH, Paulo Abrao, a perdu toute crédibilité en tant qu'arbitre indépendant au cours d'une visite au Nicaragua en mai dernier lorsqu'il a annoncé publiquement son appui à l'opposition. Le processus d'enquête auquel devait participer un groupe d'experts de la CIPDH n'avait même pas débuté lorsque le 22 juin celle-ci a présenté son rapport final à la Commission permanente de l'Organisation des États américains (OÉA).
Sans doute comme prix à payer pour éviter - du moins temporairement - un assaut économique et diplomatique de l'ampleur de celui contre Cuba et le Venezuela, le gouvernement du Nicaragua a accepté ces grossières irrégularités méthodologiques et le parti pris politique flagrant de l'OÉA et de sa filiale, la CIPDH. De son côté, la Commission pour la Vérité, la Justice et la Paix nommée par l'Assemblée nationale a cherché activement à avoir un échange d'information avec les organisations des droits humains de l'opposition. Comme l'a expliqué un des membres de la Commission, Cairo Amador : « Il s'agit pour tout le monde de fournir leurs données et leurs versions pour que nous puissions ultimement, tout le monde ensemble, contribuer à trouver la vérité. »
Mais comme l'a fait valoir le maire d'Esteli, Francisco Valenzuela, les conséquences de la tentative de coup d'État sont beaucoup plus vastes que la violation de droits civils : « Les dommages peuvent définitivement être classés en ordre d'importance. Premièrement, il y a la souffrance et les victimes que nous pleurons tous. Deuxièmement, il y a tout ce qui touche à l'économie et aux libertés du peuple, les barrages routiers qui empêchent la liberté de mouvement et qui ont nui à l'emploi. L'impossibilité d'expédier des biens et des produits pour l'exportation a provoqué d'énormes pertes financières. La plupart des entreprises au Nicaragua sont petites ou moyennes et elles ont été très gravement touchées. Un grand nombre d'entre elles ont fermé leurs portes. » Le ministre de l'Économie, Ivan Acosta, affirme : « Les prévisions de croissance pour l'économie étaient de 4,5 % à 5 %, mais nous pensons maintenant que l'économie a cessé de croître. Quelque 200 000 emplois ont été perdus, ce qui a des conséquences pour la sécurité sociale, le commerce, la demande domestique et l'activité productive réelle. »
Les autorités municipales du Nicaragua signalent des pertes de véhicules, de machinerie et d'équipement de plus de 10 millions de dollars US et d'édifices et d'infrastructures de plus de 112 millions de dollars US. L'institut de formation technique du pays a subi des pertes de 80 millions de dollars US. Le ministère de l'Éducation affirme que plus de 60 écoles ont été attaquées et endommagées. Selon un rapport préliminaire du ministère de la Santé du Nicaragua en juin, 55 ambulances ont été détruites ou endommagées ainsi que des hôpitaux et des centres médicaux, suite à des attaques menées par l'opposition. Selon le ministère de l'Infrastructure et du Transport, il y a eu des pertes importantes, par exemple lorsque, lors d'un incident particulier, des activistes de l'opposition ont attaqué une usine de Sebaco et détruit l'équipement, causant des dommages d'une valeur de 1,5 million de dollars US.
« Nous voulons la paix, pas la violence ! » |
On ne trouve aucun signe de ce niveau extraordinaire de violence et de destruction dans les rapports d'Amnistie internationale ni de la CIPDH, ni de la violation des droits fondamentaux d'employés du gouvernement et de la population locale. Ni ces organisations ni les médias occidentaux n'ont rendu public le rôle de ces criminels financés pour diriger les barrages routiers et pour mener des attaques. Le 30 juin, la police du Nicaragua a arrêté le dirigeant du M-13 salvadorien Oscar Rivas Carillo, qui a confirmé que lui et d'autres criminels étaient payés pour faire des barrages routiers, commettre des meurtres, incendier des édifices publics et attaquer des cibles économiques. Rivas et d'autres criminels ont travaillé avec des activistes de l'opposition appuyés par des intérêts d'entreprises de droite, des ONG financées par les États-Unis, des partis politiques de la droite et l'Église catholique.
De toute évidence, Amnistie internationale
et la
CIPDH ont délibérément camouflé la
réalité et trompé l'opinion publique, se
servant
sans vergogne de leur image de défenseurs des droits
humains,
comme elles l'ont fait au Venezuela et à Cuba.
Malgré
tout, en dépit de la violence extrême et de la
malhonnêteté flagrante de ses apologistes, le
coup perpétré par l'opposition de droite
appuyée
par les États-Unis pour faire tomber le président
Daniel
Ortega est un échec. Les gens au Nicaragua appuient
massivement
les efforts pour retourner à la normale et trouver une
solution
politique à la crise. Les autorités du Nicaragua
vont
laisser la CIPDH jouer sa comédie pendant quelques mois
encore avant que le cirque de l'OÉA ne rebrousse
éventuellement chemin. Les dirigeants défaits de
l'opposition espéraient pouvoir imposer leur coup, mais
leur
échec est dû à leur manque d'appui populaire.
Maintenant, ils doivent accepter que le gouvernement sandiniste
est
prêt à poursuivre son trajet en tant que pouvoir
souverain
au Nicaragua.
La mort de Miguel Ramos n'aura pas été en vain.
(Tortilla con Sal, le 4 juillet 2018. Traduit de l'anglais par LML)
Venezuela
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne les agissements des forces contre-révolutionnaires au Venezuela soutenues par les impérialistes américains et leurs alliés du soi-disant Groupe de Lima, y compris le Canada, pour renverser le président constitutionnellement élu du Venezuela, Nicolás Maduro. Le président Maduro a été élu pour un deuxième mandat par le peuple qui mène une lutte acharnée pour défendre sa révolution bolivarienne et la souveraineté de la nation. À cause de cela, il a été dû faire face au plein poids de l'arsenal de changement de régime de l'impérialisme américain, de ses complices et des partisans de la politique d'apaisement, dont le gouvernement du Canada.
Le président Maduro salue ses homologues de Cuba, de Bolivie, du Salvador et d'autres pays à la cérémonie d'assermentation. |
Le 10 janvier 2019, le
jour où Nicolas Maduro a été
assermenté
pour un deuxième mandat comme président du
Venezuela, le Conseil permanent de l'Organisation des
États
américains (OÉA) a adopté une
résolution par 19 voix pour, 6 contre, 8 abstentions et 1
absence, qui affirme ne pas
reconnaître le deuxième mandat du président
Maduro,
car il serait le résultat d'un « processus
électoral illégitime ». Une
déclaration de
13 États membres de l'OÉA qui se font appeler le
Groupe de Lima et qui opèrent en dehors de l'OÉA,
va plus
loin. Le Groupe de Lima exhorte
le président Maduro à renoncer à l'exercice
de la
présidence pour laquelle il a été élu
démocratiquement et à céder le pouvoir
à
l'Assemblée nationale contrôlée par
l'opposition
jusqu'à l'organisation de nouvelles élections
même
si, au cours des trois dernières années, elle
a été reconnue coupable d'outrage à la cour
et n'a
pas eu le pouvoir de légiférer.
Au nom du gouvernement canadien, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a tenté de justifier le rôle du Canada dans cette affaire sordide en répétant le mensonge selon lequel l'Assemblée nationale était la « seule institution du pays dont les membres sont encore élus démocratiquement ».
Toute cette activité trompeuse fait partie
de
l'escalade d'une campagne des États-Unis, dans
laquelle le Canada joue un rôle de soutien essentiel, pour
fomenter un coup d'État et
provoquer une guerre civile au Venezuela. Une partie du plan
consiste
à mettre en place un
gouvernement fantoche et à déclarer qu'il est le
seul
organe compétent pour gérer les affaires
de l'État. Le président récemment
installé
de l'Assemblée nationale et son parti ont
déjà
fait
savoir que leur allégeance allait à leurs
bienfaiteurs
américains et à la « communauté
internationale ».
Le 10 janvier 2019, le président Maduro a
prêté
serment, accompagné de plusieurs chefs
d'État et de délégations de plus de 90 pays
et
organisations internationales, ce qui confirme ce
que le président Maduro a déclaré dans son
discours d'investiture - qu'il existe un monde
beaucoup plus vaste que l'empire américain et ses
gouvernements
satellites.
Un des premiers
ordres qui
a été donné au « gouvernement
parallèle » fantoche
par ses maîtres étrangers était d'adopter une
feuille de route pour un changement de régime
portant le titre grandiose de Loi du statut qui régit
la
transition vers la démocratie et le
rétablissement de la validité de la Constitution de
la
République bolivarienne du
Venezuela. Le 16 janvier, l'Assemblée nationale
impuissante
a commencé à adopter ses
dispositions et a déclaré que Nicolas Maduro avait
« usurpé » la présidence de la
République
et que par conséquent, tous les « actes
présumés » émanant du pouvoir
exécutif seraient
déclarés invalides.
D'autres dispositions comprennent :
- L'amnistie pour les « prisonniers politiques », une
reprise de la première loi adoptée par la
coalition de l'Opposition, la Table de l'unité
démocratique (MUD), à la nouvelle Assemblée
nationale de 2016. La loi n'a jamais été
promulguée parce qu'elle a été
déclarée
inconstitutionnelle par la Cour suprême. Si elle avait
été adoptée, elle aurait permis de
libérer
des criminels condamnés pour des infractions graves
comportant
de la violence, l'incitation à
la violence, la destruction de biens et d'autres crimes
peut-être
plus graves sous prétexte qu'il
s'agissait « d'actes politiques » pour lesquels les
membres
de l'opposition emprisonnés étaient
injustement persécutés. Nul doute que la nouvelle
loi
vise cet objectif elle aussi.
- La création de « mesures juridiques d'incitation
»
pour les civils et les militaires qui
souhaitent participer au processus « de
rétablissement de
l'ordre constitutionnel ».
Manifestement, ce sont des mesures qui visent à «
encourager » le renversement armé du
gouvernement bolivarien et d'autres activités
illégales
comme un appel à une intervention
militaire étrangère.
- La prise en charge par le gouvernement fantoche des relations
internationales du Venezuela
et d'accords de tout genre pour « récupérer
»
à ses propres fins les avoirs volés par les
États-Unis et d'autres gouvernements qui participent
à la
guerre économique pour étouffer le
Venezuela dans l'espoir que cela amènera le peuple
à
blâmer et se retourner contre son
gouvernement et à abandonner la révolution
bolivarienne
et le socialisme.
- Ouvrir le pays à l' intervention étrangère
au
nom d'accepter une « aide humanitaire » et des
prêts de gouvernements et d'entités liés au
plan
américain de changement de régime au
Venezuela.
Parmi les autres mesures envisagées dans la feuille de
route
figurent la privatisation des biens
publics et l'élimination de certains programmes sociaux
populaires en faveur de la
« promotion du développement économique
» par
« une société civile qui agira de
manière
autonome pour satisfaire ses propres besoins ».
Les activités des impérialistes
américains et de leurs complices et conciliateurs pour
diviser
la
nation, provoquer la violence, affamer le peuple et
répandre le
mensonge et l'acrimonie sont des crimes odieux. Le Nicaragua est
maintenant dans la mire de ces mêmes bandes. Le
gouvernement canadien ne fait que se déshonorer en
appuyant ces
activités. Les Canadiens n'ont jamais donné leur
consentement à l'organisation de ces coups d'État,
blocus et guerres civiles qui sont faits en leur nom contre les
peuples
du Venezuela, du Nicaragua et d'autres pays.
La lutte du peuple vénézuélien pour défendre sa souveraineté et son droit de résoudre les problèmes par lui-mêmes, sans le diktat des faux prophètes de la « démocratie », des « droits de l'homme » et de la « primauté du droit » est entièrement juste et mérite l'appui de tous. Pour sa part, le PCC(M-L) continuera de se tenir fermement aux côtés du peuple vénézuélien et de son président et gouvernement bolivariens dans la lutte contre les efforts de ceux qui, au nom de « la restauration de la démocratie et des droits de la personne » au Venezuela, complotent pour imposer par la force un régime favorable à leurs propres intérêts et non à ceux du peuple vénézuélien. Cela ne doit pas passer.
La lutte du
peuple
vénézuélien est notre
lutte !
(Photos : Gouvernement du Venezuela, Xinhua)
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) transmet ses félicitations au peuple du Venezuela et à son président Nicolás Maduro Moros, à l'occasion de son entrée en fonction pour un deuxième mandat comme président de la République bolivarienne du Venezuela le 10 janvier.
Le Parti condamne aussi de la manière la plus ferme la campagne criminelle de l'impérialisme américain et des partisans de la politique de l'apaisement envers lui, le Canada notamment qui en est un des principaux, qui vise à imposer un changement de régime dans la République bolivarienne du Venezuela et à renverser son président élu démocratiquement.
Ce mois-ci, une nouvelle offensive a été lancée par l'Organisation des États américains (OÉA) et son rejeton illégitime nommé le Groupe de Lima, alors que les États-Unis tiraient les ficelles dans les coulisses tout en n'étant pas membre de cette organisation. Cette offensive est organisée de façon à coïncider avec l'assermentation du président Nicolás Maduro le 10 janvier pour un deuxième mandat qui durera jusqu'en 2025. Il était le candidat d'une coalition de partis et a été réélu démocratiquement le 20 mai 2018.
Le 10 janvier, le jour où le président Maduro entrait en fonction, une réunion spéciale du Conseil permanent de l'OÉA a été appelée à la requête des États-Unis et de huit membres du Groupe de Lima, dont le Canada, pour « examiner la situation dans la République bolivarienne du Venezuela ». Aucun autre détail n'a été donné publiquement.
Le 4 janvier, une minorité constituée de 14 États membres de l'OÉA, agissant en tant que Groupe de Lima [1], a rencontré le secrétaire d'État américain Mike Pompeo par vidéoconférence, à la suite de quoi 13 de ces pays ont déclaré qu'ils ne reconnaîtront pas la réélection du président Maduro, affirmant sans aucune preuve crédible, comme ils l'ont fait même avant l'élection du 20 mai, que cette réélection est « illégitime ». Ils révèlent dans leur déclaration leur intention de provoquer une crise en exhortant de manière provocatrice le président Maduro à ne pas entrer en fonction le 10 janvier, mais à « transférer provisoirement le pouvoir exécutif » à l'Assemblée nationale (AN), qui est contrôlée par les partis d'opposition, et ce, jusqu'à ce que de nouvelles élections démocratiques soient organisées.
L'Assemblée nationale que ces forces de changement de régime veulent investir du pouvoir normalement conféré au président de la République a été déclarée en état d'outrage en 2016 à cause de son refus de se soumettre à l'autorité de la Cour suprême ou d'obéir à ses ordonnances, violant la constitution du pays, un état dans lequel elle se trouve toujours.
Dans sa déclaration, le Groupe de Lima appelle aussi ses membres à accroître les mesures et les sanctions punitives de toutes sortes contre le Venezuela, en refusant par exemple l'entrée dans leur pays de représentants de « haut niveau » de ce pays. Le groupe leur demande d'examiner les pressions qu'ils peuvent faire sur les institutions internationales et régionales dont ils sont membres pour bloquer les prêts au gouvernement du Venezuela et demande aux pays partout dans le monde d'adopter des mesures coercitives dont des sanctions économiques, financières et commerciales semblables à celles que le Groupe de Lima appuie.
Le nouveau gouvernement du Mexique, dans un geste qui l'honore, s'est dissocié de ces forces putschistes et a refusé de signer la déclaration du Groupe de Lima. Dans la déclaration qu'il a faite à la réunion, le représentant du Mexique a dit que son pays poursuit une politique de non-ingérence et de respect pour l'autodétermination des peuples. Il a dit que le Mexique ne ferait pas de commentaire sur la légitimité du gouvernement vénézuélien et n'appuierait aucune voie qui ne donne pas la priorité à la promotion de la paix et du dialogue, en opposition à l'isolement du Venezuela et à l'ingérence dans ses affaires internes. En prenant cette position, le Mexique s'est joint à la majorité des États qui font partie de la Communauté caribéenne (CARICOM), qui ont eux aussi fermement appuyé la politique de non-ingérence en dépit de la forte pression provenant de pays comme les États-Unis et le Canada pour leur faire emboîter le pas.
Le 5 janvier, une nouvelle session de l'Assemblée nationale dysfonctionnelle du Venezuela a été inaugurée et une élection de son nouveau président et de son Bureau exécutif a été tenue en présence d'un contingent d'ambassadeurs étrangers et d'autres diplomates. Révélant qui tire les ficelles, le nouveau président a promis le plein appui juridique et institutionnel de l'Assemblée nationale à la « communauté internationale » et aux forces armées du pays afin qu'elles puissent « défendre le peuple et sa constitution ». Son parti, Volonté populaire, a laissé transpirer la même chose lorsqu'il a remercié son bienfaiteur, le gouvernement des États-Unis, pour « tout son appui » à l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale et à l'élection de son président pour cette session.
Il est clair qu'au nom de « rétablir la démocratie et faire respecter les droits de la personne », les impérialistes américains, leurs complices et les partisans de la politique de l'apaisement envers eux veulent imposer par la force un régime qui soit favorable à leurs intérêts et non à ceux du peuple vénézuélien. La référence aux forces armées qui « défendent le peuple et sa constitution » est une tentative voilée d'inciter les forces armées bolivariennes à s'engager dans une insurrection armée et à monter un coup présenté comme une rébellion contre la tyrannie.
Le PCC(M-L) se joint aux forces patriotiques du Venezuela et de toute Notre Amérique et du monde en se tenant fermement aux côtés du peuple vénézuélien et de son gouvernement bolivarien dans la lutte pour défendre leur souveraineté et le droit d'être du peuple face à l'ingérence et à l'agression criminelle. Elles sont commises contre eux par les impérialistes américains et d'autres tels le gouvernement Trudeau qui, partisan de la politique d'apaisement, participe à cette activité sinistre, violant les droits des Vénézuéliens, leur faisant subir des privations de toutes sortes et des risques pour leur santé en renforçant et en étendant le blocus économique, financier et commercial cruel et illégal et en incitant à une guerre fratricide.
Nous appelons tous les Canadiens et les Québécois à démontrer leur appui à la lutte du peuple et du gouvernement du Venezuela à la défense de leur projet d'édification nationale et pour être maîtres de leur destinée sans ingérence de la part des intérêts étrangers et des sauveurs condescendants qui sont eux-mêmes les plus grands auteurs de violations des droits de la personne, de la liberté et de la démocratie. Leur prétention que les crimes qu'ils commettent visent à rétablir la démocratie et les droits de la personne au Venezuela est outrageante et on ne doit pas permettre qu'elle prévale.
Tous avec le peuple vénézuélien, son président et son gouvernement bolivarien !
1. Le Groupe de Lima est formé des pays
suivants : l'Argentine, le Brésil, le Canada, le
Chili, la
Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Guyana, le Honduras, le
Mexique, Panama,
le Paraguay, le Pérou et Sainte-Lucie.
(10 janvier
2019)
Le Groupe de Lima s'est réuni le vendredi 4 janvier dans la capitale péruvienne et a publié un communiqué dans lequel il déclare que « le processus électoral suivi au Venezuela en mai 2018 n'est pas légitime » et exige que le président démocratiquement élu, Nicolás Maduro, ne soit pas autorisé à être assermenté comme président le 10 janvier 2019.
Le Groupe de Lima a tenté de justifier ces dernières attaques contre l'ordre constitutionnel au Venezuela en affirmant que les élections « n'étaient pas conformes aux normes internationales d'un processus démocratique, libre, juste et transparent ». Cette déclaration est une répétition des mêmes accusations sans fondement faites en mai 2018 par les États-Unis, le Canada et quelques autres pays qui ont attaqué le Venezuela en imposant des sanctions économiques illégales dans le but de déstabiliser l'économie et ont provoqué des actes de hooliganisme pour causer des souffrances au peuple vénézuélien et blâmer le gouvernement bolivarien pour les crimes que les impérialistes et leurs alliés commettent.
Le gouvernement canadien, représenté à Lima par Andrew Leslie, secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a joué dès le début un rôle déterminant de soutien à cette politique étrangère agressive et destructrice des États-Unis. Le Canada a joué un rôle de premier plan dans la formation et le fonctionnement du Groupe de Lima, créé en août 2017. Les États-Unis ont assemblé ce groupe pour mener à bien leur sale travail après avoir échoué à obtenir suffisamment de voix au sein de l'Organisation des États américains (OÉA) pour isoler le Venezuela et imposer leur volonté de changement de régime. Les États-Unis ne font pas partie du groupe, mais le Canada agit de façon honteuse comme porte-parole de la campagne de l'impérialisme américain de sabotage de la paix et du processus démocratique au Venezuela.
Le Mexique a été le seul pays de ce groupe de 14 membres à refuser de signer la déclaration. En fait, le Mexique a appelé le Groupe de Lima à cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela.
Les actions continuelles du gouvernement canadien visant à attaquer l'ordre constitutionnel et à saper le processus démocratique au Venezuela montrent clairement qu'il n'agit pas au nom des Canadiens. Nous défendons le droit du Venezuela de gérer ses propres affaires conformément à sa propre constitution, libre de toute ingérence étrangère et exigeons que le gouvernement canadien respecte la décision démocratique du peuple vénézuélien.
(9 janvier 2019)
Brésil
Le nouveau président du Brésil issu du coup, Jair Bolsonaro, a été assermenté le 1er janvier 2019 dans la capitale du Brésil, Brasilia. Selon les agences de presse, la cérémonie d'assermentation été le plus fort déploiement de forces de sécurité depuis les Jeux olympiques de 2016 et la Coupe du monde de 2014. L'assermentation a réuni des dirigeants ultra-réactionnaires comme le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le premier ministre hongrois Viktor Orban.
Dans son discours, Bolsonaro a réitéré des promesses de campagne comme son appui à la possession d'armes par les civils, au secteur agro-industriel et à la privatisation des entreprises publiques. Il a dit que le Brésil était maintenant « libéré du socialisme » et qu'il allait sauver la famille, restaurer les valeurs judéochrétiennes et lutter contre l'idéologie du genre.[1] En plus de s'engager à « stimuler les investissements », il a dit qu'il allait empêcher que les « saletés marxistes » soient enseignées dans les écoles et les universités
Bolsonaro était à peine entré en fonction qu'il a émis des décrets et adopté des lois pour appliquer ses politiques. « Juste quelques heures après son assermentation, Bolsonaro a annoncé une série de décrets en vertu de la Mesure provisoire numéro 870 et trois autres décrets qui modifient la structure institutionnelle de la république brésilienne », a indiqué Peoples Dispatch. « Il a éliminé sept ministères : Transports, Ports et Aviation civile, Industrie, Commerce extérieur et services, Sports, Villes, Culture, Travail et Sécurité publique. »
« En vertu de la même mesure, il a aussi annoncé que la règlementation et la création de nouvelles réserves autochtones et de quilombos (territoires ancestraux des personnes d'ascendance africaine) soient maintenant sous le contrôle du ministère de l'Agriculture qui est fortement influencé par le puissant lobby agro-industriel. Cela fait trente ans que la démarcation des terres autochtones est faite par la Fondation nationale de l'Indien (Funai) et le changement fait planer sur les territoires autochtones et les populations d'ascendance africaine le danger d'une plus grande exploitation et appropriation aux mains des entreprises nationales et transnationales. »
Bolsonaro a annoncé son plan sur Twitter quand il a écrit : « Plus de 15 % de notre territoire national est démarqué au profit des groupes autochtones et des quilombos. Moins d'un million de personnes vivent sur ces territoires isolés qui, en fait, sont exploités et manipulés par les ONG. Nous allons assimiler ces citoyens et valoriser tous les Brésiliens. »
Selon les agences de presse, Bolsonaro a aussi autorisé le licenciement d'environ 300 fonctionnaires à contrat temporaire considérés comme des « gauchistes ». Dans son discours inaugural, Bolsonaro a dit que maintenant qu'il est au pouvoir, son pays sera « libéré du socialisme et de la rectitude politique ».
Le gouvernement va « faire le ménage dans sa maison », a dit le chef de cabinet Onyx Lorenzoni lors d'une conférence de presse après la première réunion du cabinet. « C'est la seule façon de gouverner selon nos idées et nos concepts et d'accomplir ce que la majorité de la société brésilienne a décidé », a ajouté Lorenzoni. La purge idéologique des employés à contrat avait comme objectif d' « éliminer les idées socialistes et communistes qui, pendant 30 ans, nous ont menés au chaos dans lequel nous vivons », a dit Lorenzoni.
« Il ne serait pas logique qu'un gouvernement avec un profil comme le nôtre garde des gens qui appuient une autre façon de penser et un autre système politique », a dit Lorenzoni, qui a ajouté que les fonctionnaires congédiés pourraient être réengagés s'ils passent une « évaluation » de leurs orientations idéologiques de même qu'un « concours de recrutement et ils sont protégés de la partisanerie politique par la constitution ».
Le rapport de Peoples Dispatch poursuit : « Les mesures stipulent aussi que le secrétaire de l'Intérieur va 'superviser, coordonner, surveiller et accompagner les activités et les actions des organisations internationales et des organisations non gouvernementales sur le territoire national '. Plusieurs organisations nationales et internationales ont dénoncé cette mesure qui pourrait bien paver la voie à des restrictions des libertés pour ces organisations. Ceci, combiné à la déclaration sur Twitter de Bolsonaro que les ONG « manipulent » les communautés autochtones et d'ascendance africaine, montre que les tensions vont probablement s'accroître.
« Le salaire minimum est tombé à 998 réaux, un montant inférieur à celui adopté par le congrès et le gouvernement précédent de Michel Temer qui était de 1006 réaux.
« En vertu de la nouvelle mesure, on a confié un super-ministère au ministre de la Justice Sergio Moro, le juge qui avait mené la croisade juridique contre l'ancien président et actuel prisonnier politique Luiz Ignacio Lula da Silva et l'avait éliminé comme candidat à la présidence, et les pouvoirs du ministre ont été décuplés. Comme le ministère du Travail a été aboli, le ministère de Moro sera responsable de la légalisation des syndicats. Le ministère de la Sécurité publique a aussi été incorporé dans ce super-ministère, de même que le conseil de contrôle des activités financières, un organisme qui analyse les transactions financières suspectes.
« L'attaque attendue contre les personnes LGBTQ au Brésil a été rapide. Le ministère des Droits de l'homme, de la Famille et des Femmes, qui est dirigé par Damares Alves, un pasteur évangélique, ne s'occupera plus des questions relatives aux personnes LGBTQ et aucun autre ministère ne le fera. Dans une vidéo affichée le 3 janvier, elle a déclaré : « Attention, attention ! Une nouvelle ère commence. Les garçons s'habillent en bleu, les filles en rose. »
« Cette mesure provisoire semble annoncer des mesures encore plus fortes. Elle est aussi une affirmation que Bolsonaro représente les intérêts des secteurs les plus puissants bien qu'il prétende être un politicien antisystème qui lutte pour le peuple brésilien.
« De nombreuses organisations craignent que
des
mesures encore pires ne soient prises. Pendant sa campagne,
Bolsonaro a
dit que des groupes comme le Mouvement des sans terres (MST) et
le
Mouvement des sans-abri (MTST) devraient être
classés
comme des organisations terroristes. Si une telle chose se
produit, les
implications vont être
graves. En ces moments d'attaques et de peur, les organisations
brésiliennes ont renforcé leur engagement de lutter
et ne
vont pas reculer. »
João Pedro Stedile, membre du conseil national du MST, a déclaré dans une interview accordée au Brasil de Fato : « Tous les militants du MST sont conscients que nous devons faire attention à ne pas nous exposer à cette haine. Mais ceux qui se lancent dans la lutte ne doivent pas avoir peur, car nous nous battons pour la justice, pour que nos gens améliorent leurs conditions de vie ... Je pense que ces menaces devraient être un signe avant-coureur pour nous, tout en nous poussant à faire plus travail de base et d'éducation politique. » À cet égard, il a déclaré que le Front populaire du Brésil prévoyait de tenir une assemblée à la fin janvier ou début de février afin de mieux concevoir sa tactique. « Nous devons maintenant encourager le vaste secteur des mouvements et organisations populaires à rejoindre le front et à organiser des comités populaires dans toutes les villes pour organiser des assemblées populaires et discuter de l'action à mener dans la lutte réelle pour de meilleures conditions de vie. »
Au Brésil, les gens prennent toutes les mesures nécessaires pour se protéger contre cet assaut ultraréactionnaire. L'expérience vécue des souffrances et des crimes commis sous la dictature militaire, que le peuple a renversée en 1985, est encore bien vivante dans la mémoire du peuple et lui est très précieuse en ce moment. Dans des villes du Canada également, des Canadiens de tous milieux se joignent à la diaspora brésilienne pour appuyer la lutte de résistance qui se forme au Brésil.
1. L'idéologie du genre est une expression inventée qui n'a pas de fondement académique. Elle a beaucoup été utilisée par le camp du « NON » lors du référendum de 2016 sur l'accord de paix conclu entre le gouvernement de la Colombie et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Le camp du « Non », qui était appuyé par de vastes secteurs de l'église évangélique, par les grands propriétaires fonciers et par les partis de l'extrême-droite, a répandu sur une vaste échelle le mensonge que les accords de paix visaient à promouvoir l'homosexualité, comprenaient une « idéologie du genre » et allaient détruire les enfants et les familles. En fait, les accords de paix reconnaissaient officiellement que le conflit armé avait affecté de manière disproportionnée les femmes et les personnes de la communauté LGBTQ. Cette campagne de haine, de peur et de fausse information a réussi à influencer une partie de la population. Le « Non » l'a emporté. Aujourd'hui, les références à l'« imposition d'une idéologie du genre » appartiennent à un discours utilisé par les conservateurs en Amérique latine pour exprimer leur rejet des mouvements, des programmes et des politiques qui font avancer les droits des femmes et des personnes LGBTQ, rapporte Peoples Dispatch.
(Peoples Dispatch, AFP, EFE)
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