Le Marxiste-Léniniste

Numéro 1 - 19 janvier 2019

Les marxistes-léninistes se préparent pour la nouvelle année

En 2019, que tous s'engagent dans la politique de la responsabilité sociale et parlent en leur propre nom



Tous avec les défenseurs de la terre Wet'suwet'en
Disons Non! aux attaques de l'État contre les défenseurs de la terre Unist'ot'en - Déclaration du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
Des actions partout au Canada
Une entente de principe est conclue pour assurer la sécurité des membres des Wet'suwet'en sur leur territoire

Mettons fin à l'injustice coloniale
Le gouvernement de l'Ontario montre son mépris pour les droits et les intérêts des peuples autochtones - David Starbuck
Un Comité de l'ONU se dit préoccupé par le manque de consentement pour la construction du barrage du Site C
Lutte sans relâche pour l'égalité d'accès à des soins pour tous les enfants autochtones
L'ONU a statué que la Loi sur les Indiens au Canada est discriminatoire envers les femmes des Premières Nations - Communiqué, Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique

Développements récents Amérique latine et dans les Caraïbes
Cuba
Cuba rejette énergiquement la menace d'activation du Titre III de la Loi Helms-Burton - Déclaration du ministère des Relations extérieures de Cuba

Mexique
Le nouveau gouvernement entre en fonction - Pablo Moctezuma Barragan

Nicaragua
L'impérialisme américain met en marche son dispositif de changement de régime
Le fil de l'intrigue - Francisco Arias Fernandez
La légitimité et les droits humains - Stephen Selton

Venezuela
Le président constitutionnellement élu de la République bolivarienne du Venezuela est Nicolás Maduro
Tous avec le peuple vénézuélien, son président et son gouvernement bolivarien!
Le Groupe de Lima tente de saper la paix et la démocratie au Venezuela - Chapitre d'Ottawa des Mouvements sociaux de l'ALBA

Brésil
Le président lance une attaque en règle contre les droits

Supplément
60e anniversaire du triomphe de la Révolution cubaine



Les marxistes-léninistes se préparent pour la nouvelle année

En 2019, que tous s'engagent dans la politique
de la responsabilité sociale et parlent en
leur propre nom

En 2019, le PCC(M-L) lance l'appel à tous à s'engager dans la politique de la responsabilité sociale et à parler en leur propre nom. En ce qui nous concerne, sur la base du principe que la responsabilité commence chez soi, le Parti va prendre des mesures pour renforcer le travail de production du Marxiste-Léniniste, de Forum ouvrier et de diverses autres publications et accordera une attention particulière à certains aspects cruciaux de son travail. Cela comprend en premier lieu le travail pour le renouveau politique qui se concentrera sur la définition de la personnalité démocratique moderne et la politique de la responsabilité sociale, pour s'assurer que le peuple puisse s'exprimer en son propre nom et ne soit pas réduit au silence ou criminalisé par les mesures mises en place pour marginaliser et rejeter ses préoccupations. Le Parti s'associe également à tous les efforts qui contribuent à humaniser l'environnement social et naturel et à l'affirmation des droits ancestraux des peuples autochtones pour mettre un terme à leur dépossession et à toutes les injustices à leur endroit. Nous notons en particulier les luttes qui sont menées à l'échelle nationale, dans chaque province et au Québec, contre l'escalade de l'offensive antisociale. Nous constatons que les luttes que mène le peuple pour réclamer à la société ce qui lui appartient de droit, des réclamations qui doivent être faites, déjouent les tentatives de le blâmer pour ses problèmes et pour les préjugés raciaux et anti-environnement.

Le PCC(M-L) continuera de s'opposer aux diversions, comme l'affirmation que c'est la faute des travailleurs si des gouvernements réactionnaires sont élus qui prétendent avoir le mandat de payer les riches et attaquer les droits. Ces diversions servent à cacher ce que les élites dirigeantes préparent et les crimes qu'elles commettent au pays et à l'étranger. C'est de la désinformation pour priver les gens de leur propre conception du monde. On peut la combattre avec des programmes qui favorisent les intérêts de la classe ouvrière et du peuple et qui contribuent à résoudre la crise en leur faveur.

En 2019, le travail en appui aux causes des peuples du monde et pour faire du Canada une zone de paix continuera d'avoir priorité.

Deux mille dix-neuf est aussi une année électorale. Le PCC(M-L) a décidé de participer à l'élection fédérale de 2019 en présentant au moins autant de candidats qu'à l'élection de 2015. Il convie les Canadiens à faire émerger une personnalité démocratique moderne et à défier la démocratie totalitaire mise en place au nom de la sécurité nationale et de la défense de nos institutions démocratiques. Les lois déjà adoptées ou devant le Parlement violent notre droit collectif à la conscience. Ces lois créent un dangereux précédent. La conscience que le collectif est « autorisé » à avoir est décidée par des lois, tant celles qui renforcent les pouvoirs de police de la sécurité nationale que les lois électorales qui introduisent le concept de citoyens canadiens comme « agents ou mandataires » potentiels de puissances étrangères.

Le droit collectif à la conscience

Le droit collectif à la conscience est un droit fondamental sans lequel tous les autres droits ne signifient rien. Le propre d'un État démocratique moderne est qu'il consacre le droit de conscience du collectif dans sa loi fondamentale afin que chaque citoyen et résident puisse s'en prévaloir sans crainte de sanctions ou de représailles. Au nom de la lutte aux fausses nouvelles et à l'influence étrangère dans le processus politique et électoral, le corps politique est ciblé par une désinformation qui sape l'effort pour s'organiser pour changer la direction de l'économie et humaniser l'environnement naturel et social. En cette année électorale, nous devons affirmer avec force le droit de parler librement et d'exprimer des opinions, de participer à des actes de solidarité et de soutenir tous ceux et celles qui exercent leur droit de faire des réclamations à la société, qui affirment ainsi leur droit d'être et en même temps leur devoir envers la société.

Les partis qui forment un cartel pour maintenir le peuple sans pouvoir, les médias, les firmes de sondage, les groupes d'experts et le gouvernement lui-même se sont lancés dans une offensive idéologique impitoyable qui viole le droit de conscience. Ils essaient d'intimider le peuple, de le forcer à voter d'une manière précise, dans un but précis : maintenir le statu quo, enraciner l'offensive antisociale et payer les riches avec impunité. En même temps, à cause de l'intégration du Canada à l'économie, à la machine de guerre et à l'appareil de sécurité intérieure des États-Unis, ils sont pris dans les engrenages de la guerre civile qui sévit aux États-Unis.

Ce qu'il faut en ce moment, c'est changer la direction de l'économie, humaniser l'environnement social et naturel en défendant les droits de tous et défendre la souveraineté en faisant du Canada une zone de paix dans le monde. Au lieu de cela, les élites dirigeantes mettent tout au service des intérêts privés des oligopoles, en particulier ceux liés à la machine de guerre américaine, mais aussi ceux qui opèrent dans les domaines cruciaux de la santé, de l'éducation et du trafic humain de main-d'oeuvre bon marché. Elles s'efforcent de désinformer la résistance du peuple en créant autant d'acrimonie que possible pour diviser le peuple sur une base sectaire. Les conditions sont créées pour que les gens ne puissent pas penser et succombent plutôt à l'impuissance, au désespoir et à l'humiliation. En niant le droit de conscience de cette façon, un climat est créé pour désorienter tout le monde et faire croire qu'il n'y a pas d'alternative.

En plus de tonnes d'argent, provenant en grande partie des coffres de l'État, les machines électorales ont à leur disposition les outils d'une offensive idéologique cynique et brutale mis en place par la classe dominante. Les notions de « vote stratégique », du « vote pour le moindre mal », de « partis qui ont des chances de gagner » et d'opposition « gauche-droite » et d'autres arguments du genre servent à contraindre l'électeur à voter pour l'un des partis du cartel. Ces derniers ont désespérément besoin de prétendre avoir un « mandat » de l'électorat, c'est-à-dire le consentement des gouvernés.

Loin de donner un « mandat », la campagne qui a déjà commencé et les changements intéressés qui ont été apportés à la loi électorale contribuent à renforcer la perception que l'élite dominante est cynique et ne s'intéresse qu'à elle-même. Le salissage, la propagation de rumeurs et les fausses affirmations sont une attaque directe contre le droit de conscience du peuple. L'objectif est d'influencer le vote avec des campagnes qui ne sont rien de plus qu'un exercice de duperie et une activité de gangsters.

Ce qu'on appelle « faire campagne » se résume à créer des illusions et à détourner l'attention du besoin de mettre fin à l'offensive antisociale. Il s'agit de mobiliser les travailleurs et les collectifs du peuple comme masse votante pour porter les soi-disant grands partis au pouvoir et maintenir les travailleurs à l'écart. Cela ne fait rien pour rétablir la confiance dans le système électoral ou dans la démocratie dite représentative, ce système dans lequel le vote des citoyens ne compte pas puisque ces derniers ne décident d'aucun aspect du processus. De la sélection des candidats à l'établissement de l'ordre du jour, tout est fait pour prétendre que ce qui est offert représente ce que les électeurs veulent. Or, ce n'est pas le peuple qui donne un mandat à des gouvernements qui font ce que leur demandent les oligarques financiers internationaux, les impérialistes américains et leur alliance militaire agressive qu'est l'OTAN. Ces gouvernements poursuivent une politique d'apaisement envers les fauteurs de guerre et prétendent agir en notre nom, au nom de la paix, de la liberté, de la sécurité nationale, de l'État de droit et des droits humains. Tout le tapage ne vise qu'à empêcher les gens de décider comment occuper l'espace du changement qui s'ouvre au Canada et dans le monde en ce moment. C'est la raison pour laquelle tout est fait pour éviter la discussion sur les problèmes cruciaux de l'économie, de l'environnement social et de l'environnement naturel, sur les réclamations que chacun est en droit de faire à la société et sur les problèmes liés à la guerre et à la paix.

Le fait que le peuple constitue un corps politique au sein duquel tous sont égaux est oublié depuis longtemps. Au lieu de cela, une pression est exercée sur la conscience de chacun pour qu'il accepte qu'une catégorie de personnes, les électeurs, ait le devoir de voter, même si elles savent que leur vote ne compte pas. Le désenchantement à l'égard du processus électoral actuel est sans précédent et la crise de confiance dans le gouvernement continue de s'approfondir, continue de remettre en question la légitimité du gouvernement. Au lieu de renouveler la démocratie, les gouvernements adoptent des lois qui violent le droit de conscience. Des crimes contre la personne ici et à l'étranger deviennent « légaux » et cela crée une situation de plus en plus dangereuse. Seul l'effort des peuples du monde pour s'investir du pouvoir de décider de leurs affaires peut redresser la situation.

Il y a une alternative

En dernière analyse, en 2019 les Canadiens ont le choix. Ils peuvent abandonner, ce qui n'est pas une option, ou ils peuvent s'engager résolument dans la politique de la responsabilité sociale et parler en leur propre nom. Cela permettra l'émergence de la personnalité démocratique moderne contre cette démocratie totalitaire des riches et des puissants. L'affirmation du droit de conscience est une prise de position pour le renouveau démocratique.

Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à s'assurer que leur vote compte en 2019 en fixant leurs propres objectifs et en intervenant dans les événements de manière organisée. Cela se fait en délibérant sur les problèmes qui se posent, en tirant les conclusions qui s'imposent et en prenant des positions qui favorisent leurs intérêts plutôt que les intérêts de ceux qui usurpent le pouvoir par la force. Cela se fait en bâtissant l'unité politique du peuple sur la base d'une vision de société qui sert le peuple. Loin d'accepter l'état de choses imposé, le PCC(M-L) appelle la classe ouvrière et le peuple à s'unir dans l'action en s'exprimant en leur propre nom et en se représentant eux-mêmes.

Une des façons de le faire dans l'élection de 2019 est de refuser de voter pour les soi-disant partis majeurs qui n'ont pas d'autre objectif que de poursuivre l'offensive antisociale. Ils peuvent voter pour des candidats indépendants ou pour des candidats des petits partis et s'engager sur un terrain qui contribuera objectivement à l'affirmation du droit du peuple de décider de ses affaires et à la création d'une personnalité démocratique moderne. En 2019, mettons tout en oeuvre pour nous assurer que chaque vote compte !

Le PCC(M-L) est d'avis que des progrès réels ont été accomplis en 2018 lors des élections en Ontario et au Québec et lors du référendum sur le mode de scrutin en Colombie-Britannique dans le sens de permettre aux travailleurs de s'exprimer eux-mêmes sur les questions qui les concernent. En 2019, tout doit être mis en oeuvre pour intensifier cet effort. Il est crucial d'aborder les questions politiques brûlantes de comment mettre fin à l'offensive antisociale, comment humaniser l'environnement social et naturel et comment faire du Canada une zone de paix et cela requiert l'affirmation des droits de tous dans toutes les conditions et circonstances. En s'attaquant aux dangers auxquels sont confrontés le corps politique et les peuples du monde et en dressant des plans en fonction de ce qui favorise leurs intérêts et non ceux des impérialistes qui cherchent à dominer le monde, nous contribuerons à faire naître la personnalité démocratique moderne tant désirée aujourd'hui.

En 2019, que tous s'engagent dans la politique de la responsabilité sociale et parlent en leur propre nom!

Les marxistes-léninistes se préparent pour la nouvelle année


Lors de la réunion du Nouvel An organisée par le Centre ouvrier du PCC(M-L) à Toronto, le 29 décembre 2018, la dirigeante nationale Anna Di Carlo a parlé du travail du Parti  pour le renouveau en 2019 dans le contexte où des élections fédérales sont preévues pour octobre. Le secrétaire du Centre ouvrier Pierre Chénier a présenté une évaluation de la force du mouvement ouvrier et des tâches que le Centre ouvrier entreprendra dans la nouvelle année.

Le 5 janvier 2019, le Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) a organisé une fête à son bureau de Montréal. En inaugurant la nouvelle année, le PMLQ a souligné les positions importantes prises par les travailleurs québécois en 2018 et s'est engagé à continuer à rendre son journal en ligne, Chantier politique, accessible à tous ceux et celles qui parlent en leur nom de leurs préoccupations et en lien avec les préoccupations de la société et du corps politique.

Des rencontres semblables ont eu lieu à l'échelle du pays pour discuter de la significations des événements qui se produisent et des plans du Parti pour développer la politique indépendante de la classe ouvrière. L’appel du PCC(M-L) est de tout mettre en œuvre pour mobiliser la classe ouvrière et le peuple afin de résoudre la crise en leur faveur et mettre fin à la politique de payer les riches que poursuivent les gouvernements à tous les niveaux. Le Parti continuera à prendre des positions audacieuses pour défendre les droits de tous et humaniser l'environnement naturel et social. Il intensifiera l'opposition au rôle perturbateur et belliciste que le Canada joue sur la scène internationale et le travail qui contribue à faire du Canada une zone de paix.​

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Tous avec les défenseurs de la terre Wet'suwet'en

Disons Non! aux attaques de l'État contre les défenseurs de la terre Unist'ot'en


CALENDRIER D'ÉVÉNEMENTS

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique qui fait de la nécessité de respecter les droits ancestraux des peuples originels de ce pays une question de loi et d'ordre. Le précédent créé par ces gouvernements à Gustafsen Lake en 1995 est un crime qui n'a pas encore été réparé et maintenant un autre crime est en train d'être commis.

Dans le cas actuel de dépossession des territoires des Wet'suwet'en dans le nord de la Colombie-Britannique, les chefs et les conseils de bande élus des cinq bandes de Wet'suwet'en ont approuvé le pipeline. Les chefs et les conseils de bande élus ont été créés en vertu de la Loi sur les Indiens raciste et coloniale pour réaliser l'assimilation et la dépossession des peuples originels de ce pays. Les chefs héréditaires sont ceux dont l'approbation doit être obtenue et ils ne l'ont pas donnée. C'est une question politique qui doit être résolue politiquement. Au lieu de cela, les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique prennent une position intéressée poussée à l'extrême. Ils servent des intérêts privés et prétendent que la loi est neutre et qu'elle doit suivre son cours.


Les cinq clans Wet'suwet'en représentés au point d'accès Gidumt'en, le 6 janvier 2018 avant l'attaque de la GRC

Nous nous associons à l'appel de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique, dont le président, le grand chef Stewart Phillip, a déclaré:

« Nous condamnons fermement le recours de la GRC à l'intimidation, au harcèlement et aux menaces constantes d'intervenir et de déplacer par la force les défenseurs de la terre Wet'suwet'en du territoire non cédé Wet'suwet'en. En continuant de menacer agressivement les Wet'suwet'en de les expulser de leurs propres terres visées par un titre, les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique ignorent de manière flagrante le caractère de précédent du jugement de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Delgamuukw qui a confirmé que le titre et les droits des Wet'suwet'en n'ont jamais été éteints. Les actions de la GRC vont à l'encontre des engagements pris par les deux gouvernements en faveur d'une réconciliation véritable et de la mise en oeuvre intégrale de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones qui est une norme mondiale en matière de droits humains. Nous demandons au Canada et à la Colombie-Britannique d'exiger de la GRC et de Coastal GasLink de respecter la Maison Unist'ot'en/Giltseyu-Dark sur les terres non cédées. Les gouvernements provincial et fédéral doivent révoquer les permis de ce projet jusqu'à ce que les normes de consentement libre, préalable et éclairé soient respectées. »

Nous appelons les Canadiens à exiger que les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique révoquent les permis du pipeline GasLink jusqu'à ce que les normes de consentement libre, préalable et informé soient respectées. Participez aux actions de solidarité qui auront lieu dans toute l'Île de la Tortue et dans le monde entier.


L'attaque de la GRC au point d'accès Gidumt'en, le 7 janvier 2019

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Des actions partout au Canada

Les cinq clans Wet’suwet’en s’opposent tous à la construction d’oléoducs et de gazoducs sur leur territoire. En décembre, les Gidimt’en, l’un des cinq clans, ont dressé une clôture en appui à une résolution pacifique dans le camp des Unist’ot’en situé à 20 km, où Coastal GasLink souhaite installer le pipeline. Le 7 janvier, la GRC a attaqué les personnes occupant le poste de contrôle sous prétexte de faire respecter une injonction acquise par Coastal Gas Link.

Dans plusieurs villes et des collectivités éloignées du pays, les Canadiens, les Québécois et les autochtones ont immédiatement répondu à l'appel de tenir une journée d'action le 8 janvier pour dénoncer l'assaut brutal de la GRC contre les défenseurs de la terre Wet'sewet'en la veille et pour les appuyer dans la défense de leurs réclamations ancestrales. Un certain nombre d'actions ont également eu lieu ailleurs dans le monde pour condamner le traitement réservé par l'État canadien aux peuples autochtones et exiger qu'il s'acquitte de ses responsabilités en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Depuis le jour de l'action, des actions ont lieu presque tous les jours dans un endroit ou l'autre du pays et d'autres sont prévues.

Whitehorse, Yukon


Haida Gwaii, Colombie-Britannique



Hazelton, Colombie-Britannique


Smithers, Colombie-Britannique


Prince George, Colombie-Britannique




Terrace, Colombie-Britannique

Bella Coola, Colombie-Britannique

Cawston, Colombie-Britannique


Chilliwack, Colombie-Britannique

Powell River, Colombie-Britannique


Sunshine Coast, Colombie-Britannique

Gabriola Island, Colombie-Britannique

Campbell River, Colombie-Britannique

Courtenay, Colombie-Britannique

Nanaimo, Colombie-Britannique

Tofino, Colombie-Britannique


Victoria, Colombie-Britannique, 8 janvier

Victoria, Colombie-Britannique, 16 janvier


Vancouver, Colombie-Britannique, 8 janvier


Vancouver, Colombie-Britannique, manifestation étudiante, 11 janvier

Vancouver, Colombie-Britannique, 12 janvier


Vancouver, Colombie-Britannique, 16 janvier


Calgary, Alberta

Edmonton, Alberta



Quartier général de la GRC, Régina, Saskatchewan


Saskatoon, Saskatchewan


Winnipeg, Manitoba

Thunder Bay, Ontario



Saulte Sainte-Marie, Ontario


North Bay, Ontario


Sudbury, Ontario

Barrie, Ontario


Windsor, Ontario


St Catharines, Ontario



Waterloo, Ontario


Hamilton, Ontario


Toronto, Ontario, 8 janvier



Toronto, Ontario, 9 janvier

Kingston, Ontario

Ottawa, Ontario



Kahnesatake, Québec


Montréal, Québec


Sherbrooke, Québec, 8 janvier

Sherbrooke, Québec, 18 janvier


Richibucto, Nouveau-Brunswick


Halifax, Nouvelle-Écosse, 8 janvier

Halifax, Nouvelle-Écosse, 12 janvier
Halifax, Nouvelle-Écosse, 14 janvier


Cornerbrook, Terre-Neuve

Ailleurs dans le monde

Seattle, Washington


Bellingham, Washington

San Francisco, Californie


Flagstaff, Arizona


Washington, DC

New York, New York


Boston, Massassuchetts


Londres, Royaume-Uni

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Une entente de principe est conclue pour
assurer la sécurité des membres des
Wet'suwet'en sur leur territoire

Le 9 janvier, une entente de principe a été conclue entre les chefs héréditaires des Wet'suwet'en et la GRC afin d'assurer la sécurité des membres des Wet'suwet'en sur leur territoire non cédé. L'entreprise Coastal GasLink, qui veut construire un gazoduc sur leur territoire, a été invitée par les chefs à venir s'asseoir et prendre part à la discussion pour faire en sorte que la compagnie soit sur la même longueur d'onde.

L'entente a été conclue deux jours après la descente effectuée par la GRC pour appliquer une injonction de la cour ordonnant de démanteler le point de contrôle des Gidimt'en et de donner accès à la compagnie. Parlant au nom des chefs héréditaires, le chef Na'moks a dit de manière non équivoque qu'ils vont continuer à lutter contre le projet et que l'accord ne constitue « en rien une consultation ou un accommodement. Nous sommes ici pour protéger notre terre, notre peuple et notre culture ».

Selon l'entente, le peuple Wet'suwet'en n'est plus visé par un blocus de la GRC. Coastal GasLink obtient l'accès au territoire par le point de contrôle des Unist'ot'en pour faire de l'arpentage.

Aucune autre accusation n'est portée contre les membres des Wet'suwet'en et ceux qui ont fait l'objet d'accusations pour s'être opposés à la descente de la GRC retournent chez eux. La date de leur parution n'est pas encore fixée. Ils ont l'entier appui des chefs héréditaires, a dit le chef Na'moks. « Ils sont nos membres », a-t-il dit. « C'est en notre nom qu'ils ont agi. Nous allons nous tenir à leurs côtés. »

Chaque clan Wet'suwet'en est composé d'un certain nombre de maisons qui sont dirigées par les chefs héréditaires. Les chefs de ces maisons ont appuyé de manière unanime la décision d'empêcher Coastal GasLink d'entrer sur leur territoire, citant l'article dix de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Cet article dit que les peuples autochtones ne peuvent pas être « enlevés de force » de leurs territoires.

Le grand chef Stewart Phillip, le président de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique, a averti que l'affaire est loin d'être réglée. Il a dit qu'il n'est ni « approprié ni sérieux » de la part des compagnies et des gouvernements de faire affaire avec les conseils de bande élus puis de dire qu'ils ont accompli leur travail de consultation.

Le président de Coastal GasLink, Rick Gateman, a remercié les chefs héréditaires de leur hospitalité et de l'invitation à discuter de comment aller de l'avant. « Je peux dire que nos discussions ont été très respectueuses et très productives », a-t-il déclaré aux journalistes. La compagnie veut construire un gazoduc de 675 kilomètres pour transporter du gaz naturel de Dawson Creek à Kitimat. L'Office national de l'énergie va commencer bientôt des audiences qui vont se poursuivre au moins jusqu'en mars pour déterminer si le gazoduc tombe sous la compétence fédérale. Si c'est le cas, l'Office va devoir tenir des audiences environnementales.

Malgré cela, le 15 janvier, le clan Gitdumt'en des Wet'suwet'en rapportait que la GRC « est en train d'établir un détachement de police en territoire Gitdumt'en sans le consentement de notre peuple » en violation de l'accord du 9 janvier avec les chefs héréditaires Wet'suwet'en. Les Gitdumt'en font remarquer que l'accord « dicte que toutes les zones d'exclusion policières vont être levées immédiatement et que nos membres vont avoir un libre accès à nos territoires ».

Dans la vidéo ci-dessous, des membres Wet'suwet'en remettent en cause la présence de la GRC. La vidéo comprend aussi une entrevue avec l'Aînée Rita David du clan Gitdumt'en.

Les actions de solidarité se poursuivent. Voir Calendrier d'événements

 


(APTN, agences)

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Mettons fin à l'injustice coloniale

Le gouvernement de l'Ontario montre
son mépris pour les droits et les intérêts
des peuples autochtones


Manifestation le 6 septembre 2018 à Sudbury contre le projet du gouvernement Ford de développer le Cercle de feu

Durant les élections en Ontario, Doug Ford avait promis de monter sur un bulldozer pour construire la route menant aux gisements de chrome-nickel du Cercle de feu. Depuis son élection, le gouvernement conservateur de l'Ontario continue de montrer du mépris pour les droits et les intérêts des peuples autochtones de l'Ontario en faveur de ceux des monopoles.

Changements au cabinet et aux ministères

Le 28 juin 2018, le gouvernement Ford a annoncé la composition de son nouveau cabinet. Le nouveau gouvernement a combiné l'ancien ministère des Relations autochtones et de la Réconciliation et l'ancien ministère du Développement du Nord et des Mines avec le ministère de l'Énergie. Il a fait de Greg Rickford, député de Kenora-Rainy River et ancien ministre des Ressources naturelles du gouvernement conservateur de Harper, le « super ministre » du nouveau ministère de l'Énergie, du Développement du Nord et des Mines et du ministère des Affaires autochtones.

Le ministère de l'Énergie disposait d'un budget de 2,05 milliards de dollars en 2017-2018, la dernière année du gouvernement libéral ; le ministère du Développement du Nord et des Mines disposait d'un budget de 767 millions de dollars et le ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation d'un budget de 91 millions de dollars. Sur le montant total de 2,95 milliards de dollars, le budget du ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation ne représente que 3 % de l'ensemble. Ces chiffres indiquent le degré d'attention auquel on peut s'attendre du ministre Rickford et du gouvernement conservateur de l'Ontario en ce qui concerne les affaires autochtones.

On voit à quel point le gouvernement conservateur de l'Ontario a négligé les affaires autochtones au fait que le ministère n'a publié que trois communiqués de presse sur ses activités pendant la dernière moitié de 2018. Le dernier a été l'annonce de la nomination d'un ancien chef en tant que conseiller spécial sur les questions autochtones auprès de Rickford, alors qu'un autre traitait des anciens combattants autochtones et le troisième de l'empoisonnement au mercure à Grassy Narrows sans traiter d'aucune façon des conditions de vie et des préoccupations des peuples autochtones. Au cours de la même période, le ministère de l'Énergie, du Développement du Nord et des Mines a publié près de cent articles traitant des intérêts économiques des monopoles.

La nomination de Rickford a été chaleureusement accueillie par les monopoles de l'industrie forestière. L'Association des industries forestières de l'Ontario (OFIA) a publié une déclaration dans laquelle elle dit espérer que le gouvernement Ford « ouvrira l'Ontario aux affaires ». « Nous sommes impatients de commencer à travailler avec le gouvernement du premier ministre Ford et à honorer notre engagement d'attirer les investissements et de créer de bons emplois dans le Nord et les régions rurales de l'Ontario », a déclaré Erik Holmstrom, président de l'OFIA, directeur des opérations forestières chez Weyerhaeuser à Kenora, la circonscription de Rickford. La nomination de Rickford a également reçu l'aval du Thunder Bay Chronicle Journal, le plus grand journal du nord-ouest de l'Ontario. « Rickford peut parler pour le Nord », lit-on dans un éditorial du journal.

Les dirigeants autochtones ont exprimé de profondes inquiétudes à propos de la nomination de Rickford et de la fusion des ministères. Selon le chef du Grand conseil de la nation Anishinabek, Glen Hare, en incluant les Affaires autochtones avec deux autres ministères, Ford ignore les recommandations de la commission d'enquête sur Ipperwash en faveur d'un ministère autonome dédié aux questions autochtones. Hare dit qu'il se demande si Rickford aura suffisamment de temps à consacrer aux questions autochtones. « L'énergie est une grosse affaire en ce moment et combien de temps va-t-il y consacrer. Combien de temps pour les Mines et le Développement du nord puis pour nous ? C'est la grande question », a-t-il dit.

La suppression du mot « Réconciliation » du nom du ministère témoigne également du mépris envers les droits et les intérêts des peuples autochtones. La réconciliation n'est pas importante pour le gouvernement conservateur de l'Ontario tandis qu' « ouvrir l'Ontario aux affaires » est primordial. Dans un communiqué, le grand chef Alvin Fiddler, de la nation Nishnawbe Aski (NAN), déclare que cela « indique clairement que l'amélioration des relations avec les peuples autochtones n'est pas une priorité pour le gouvernement Ford. Il est difficile d'entrevoir comment il est possible d'avancer lorsque nos intérêts sont réduits à être important seulement s'ils concernent la capacité du gouvernement à accéder aux ressources de nos terres. Ce gouvernement est averti que tout effort qui vise à saper les traités, les droits ancestraux ou territoriaux des Premières nations NAN sera combattu de manière décisive à la fois aux niveaux politique et juridique. Nos dirigeants sont unis dans leur détermination à protéger et à affirmer notre autorité légitime et notre juridiction sur nos terres ancestrales. »

Annulation de la session de rédaction du syllabus
sur les relations autochtones

En juillet, le gouvernement conservateur de l'Ontario a annulé subitement une session de rédaction du syllabus sur les relations avec les autochtones pour le volet vérité et réconciliation du curriculum ontarien. Ce nouveau programme devait être enseigné à tous les élèves de l'Ontario et était l'une des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation (CVR). Rickford a expliqué que la raison pour laquelle la rédaction du syllabus avait été suspendue était que le gouvernement était « soucieux des coûts », même si certains des participants avaient déjà commencé leur voyage à Toronto et que les enseignants suppléants devraient remplacer ceux déjà embauchés dans la révision du programme d'études, ce qui engendre des coûts additionnels et des perturbations supplémentaires.

Compressions au Conseil des arts de l'Ontario

En décembre, le gouvernement de l'Ontario a réduit de 45 % le Fonds culturel autochtone (FCA) du Conseil des arts de l'Ontario (CAO), qui est passé de 5 millions à 2,75 millions de dollars. Quatre femmes autochtones qui administrent le FCA ont également été licenciées. Un porte-parole du ministère a expliqué que le fonds avait été coupé pour 2018-2019 afin de « s'assurer que l'argent des contribuables est utilisé de manière responsable et efficace afin de maximiser l'impact du soutien apporté à la culture autochtone ». Le financement de base du CAO, qui octroie des subventions aux artistes et aux organismes basés en Ontario, passera également de 69,9 millions de dollars en 2018-2019 au niveau de 2017-2018 de 64,9 millions de dollars. La réduction des dépenses consacrées à la culture autochtone dépasse de loin la réduction du financement des arts dans son ensemble, soit 2,25 millions de dollars, soit 45 % des compressions budgétaires du CAO.

Le FCA et la révision du curriculum ont tous deux été des réponses à la CVR. « Ensemble, cela représente une attaque plutôt grossière contre la réconciliation », déclare Jesse Wente, directeur du Indigenous Screen Office, « et contre les communautés autochtones et leur capacité à préserver et à poursuivre leurs pratiques traditionnelles ». Le FCA a été créé par l'ancien gouvernement libéral en 2017 et soutient des programmes, activités et événements culturels destinés aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis et vise à préserver le patrimoine, comme la broderie de perles et l'apprentissage des langues.

Rapports sur les mauvais traitements infligés aux peuples
autochtones par la police

Le 12 décembre, le Bureau du directeur indépendant de l'examen de la police (BDIEP) a publié un rapport, Une Confiance trahie : Les autochtones et le Service de police de Thunder Bay, qui condamne l'idéologie et les actions racistes du Service de police de Thunder Bay (SPTB) et ses relations avec les communautés autochtones. En particulier, le BDIEP enquêtait sur le décès, au cours des dernières années, de sept (maintenant dix) jeunes autochtones dont les corps avaient été retrouvés dans des rivières qui traversent Thunder Bay. Le rapport a révélé des lacunes importantes dans les enquêtes sur les morts subites impliquant des autochtones, dues en partie à des stéréotypes raciaux. Le rapport aborde également le racisme systémique au sein du service de manière plus générale et constate que le racisme systémique existe au niveau institutionnel.

« Les graves lacunes et les conclusions prématurées observées dans les enquêtes du SPTB portant sur la disparition et les décès subits de personnes autochtones ont envenimé une relation qui était déjà extrêmement houleuse. Mes recommandations fournissent des outils pour aider le SPTB à s'assurer qu'il mène des enquêtes approfondies, efficaces et non discriminatoires. Mes recommandations indiquent également au SPTB la voie à suivre pour améliorer ses relations avec les Autochtones. », a dit Gerry McNeilly, directeur indépendant de l'examen de la police.

Deux jours plus tard, le 14 décembre, le sénateur Murray Sinclair a publié un autre rapport exposant le racisme systématique et la discrimination au sein de la police de Thunder Bay. Sinclair a recommandé que l'organe de surveillance civil local soit démantelé pendant un an et qu'un administrateur soit mis en place. L'ancien président de la Commission de vérité et réconciliation a été nommé par la Commission civile de l'Ontario sur la police en juillet 2017 pour examiner les préoccupations de la communauté autochtone quant à la capacité de la commission de police de résoudre les problèmes soulevés par les dirigeants autochtones. Son rapport conclut que le fait que la commission manque à son devoir de dissiper la méfiance entre la communauté autochtone et la police constitue une « urgence ».

Ni Doug Ford ni Greg Rickford n'ont commenté ces deux rapports.

Jugement de décembre 2018 sur les traités Robinson


Conférence de presse, le 27 décembre 2018, à l'issue du procès intenté par 21 Premières nations signataires des traités Robinson-Huron et Robinson-Supérieur

Le 24 décembre, la juge Patricia Hennessey de la Cour supérieure de l'Ontario a rendu son verdict dans l'affaire de l'annuité des traités Robinson dans laquelle celle versée au peuple Anishinabek des rives des lacs Huron et Supérieur n'a pas été augmentée depuis qu'elle a été établie en 1874 à 4 $ par personne, par année. Vingt-et-une Premières nations signataires des traités Robinson-Huron et Robinson-Supérieur ont intenté une action en justice contre le Canada et l'Ontario en 2014 afin de remédier à cette injustice. D'énormes richesses ont été arrachées aux territoires représentés par les traités Robinson. La valeur des ressources sur les territoires traditionnels d'une seule Première nation, la nation Atikameksheng Anishnawbek (AAFN), qui comprend la région du grand Sudbury, a été estimée il y a quelques années à 550 milliards de dollars par les aînés AAFN. Les audiences se sont tenues à Thunder Bay à partir de septembre 2017 et se sont poursuivies à Garden River et à Little Current et se sont terminées en juin 2018 à Sudbury.

La juge Patricia Hennessy, de la Cour supérieure, a conclu dans sa décision que le traité n'était pas censé être une transaction ponctuelle, mais devait plutôt établir une relation réciproque avantageuse et respectueuse pour le partage des terres et des ressources sur le territoire. « Je conclus que la Couronne a l'obligation impérative et susceptible de révision d'augmenter les annuités des traités lorsque la situation économique le justifie », a déclaré Hennessy dans sa décision. Les Premières nations concernées considèrent la décision comme une victoire.

La juge Hennessy ne s'est pas prononcée sur le montant des paiements, ni sur les arriérés, ni comment ils seront payés. Elle a laissé le soin aux deux parties de négocier les détails du règlement maintenant qu'elle s'était prononcée sur le principe. Si les deux parties ne parviennent pas à un règlement négocié, la juge Hennessey reste saisie de l'affaire et tiendra des audiences et rendra une décision.


Conférence de presse du 27 décembre 2018

« Pour les Anishinaabe, ces traités ne constituent pas une simple transaction immobilière », a déclaré Dean Sayers, chef de la Première nation Batchewana. « C'était un moyen par lequel les Anishinabek devaient vivre en harmonie avec les nouveaux arrivants et entretenir des relations dans des circonstances imprévisibles et en évolution. Il a fallu 168 ans pour que notre voix soit entendue au sujet de notre mécontentement face au manque de mise en oeuvre intégrale du traité. Nous estimons qu'avec ce jugement clair de la cour sur la nature et le contenu de l'obligation, découlant du traité, d'augmenter les annuités prévues par le traité, la Couronne devrait engager des négociations sérieuses pour appliquer la décision conformément au principe de réconciliation. » À ce jour, ni l'Ontario ni le Canada n'ont accepté la proposition des Premières Nations de négocier un règlement fondé sur des principes reposant sur la décision du juge Hennessy. Un responsable du gouvernement ontarien a déclaré que le gouvernement « étudiait » la question. Le ministre des Affaires autochtones, Greg Rickford, n'a fait aucune déclaration à ce sujet. L'un des moyens par lesquels l'État canadien cherche à brouiller et à retarder le règlement des problèmes découlant du traité est qu'il préfère que l'affaire soit maintenue devant les tribunaux.

Ces développements et la rapidité à laquelle ils se produisent indiquent aux   peuples autochtones qu'ils doivent être très actifs pour être toujours bien au fait des événements, à la fois ce qui se dit et se fait et ce qui n'est pas dit et pas fait. Les monopoles canadiens et étrangers et l'État canadien, qui n'ont jamais été des amis des peuples autochtones, intensifient leurs attaques contre les droits ancestraux et issus des traités.. La classe ouvrière canadienne, dont les rangs comprennent de nombreux autochtones, ne peut s'émanciper qu'en émancipant également toute l'humanité, y compris tous les peuples autochtones.

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Un Comité de l'ONU se dit préoccupé par
le manque de consentement pour
la construction du barrage du Site C

Le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination raciale a envoyé une lettre au Canada dans laquelle il exprime son inquiétude sur l'absence de consentement des peuples autochtones au sujet de la construction du barrage du Site C sur la rivière de la Paix, dans le nord de la Colombie-Britannique.

L'organisme de l'ONU demande au Canada de suspendre les travaux de construction du barrage hydroélectrique de 1100 mégawatts, qui inonderaient 128 kilomètres de la rivière de la Paix sur le territoire du Traité 8. L'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique a intenté une poursuite en civil contre sa construction.

« Le comité se dit préoccupé par le manque allégué de mesures prises pour garantir le droit de consultation et de consentement libre, préalable et éclairé concernant le barrage du Site C, compte tenu de son incidence sur le contrôle et l'utilisation par les peuples autochtones de leurs terres et de leurs ressources naturelles », lit-on dans une lettre adressée le 14 décembre 2018 à l'ambassadrice canadienne à l'ONU, Rosemary McCarney.

Le comité a donné au Canada jusqu'au 8 avril pour répondre. Auparavant, le comité avait demandé au Canada de faire le point sur la situation, avec une échéance d'août 2018, mais la demande n'a jamais été satisfaite.

(The Narwhal)

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Lutte sans relâche pour l'égalité d'accès à des soins pour tous les enfants autochtones

Le 10 janvier, dans une salle d'audience à Ottawa, le gouvernement du Canada a encore une fois plaidé contre Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada. « La question était de savoir quels enfants étaient suffisamment autochtones, selon la Loi sur les Indiens (une loi paternaliste créée en 1876 qui régit la vie de tous les Indiens inscrits au pays), et donc de savoir qui devrait bénéficier des services en vertu du principe de Jordan, qui vise à assurer que tous les enfants autochtones aient l'égalité d'accès à des soins, peu importe où ils habitent », écrit Tanya Talaga pour le Toronto Star.

À la fin de l'audience, Cindy Blackstock a déclaré : « Personne n'avait de réponse quant à ce qu'il adviendrait des enfants » ayant besoin de soins urgents en raison de maladies constituant un danger de mort tant que la procédure du Tribunal canadien des droits de la personne se poursuit - ou qui paiera pour leurs soins. En d'autres termes, jusqu'à ce que le tribunal se réunisse à nouveau pour discuter de cette question en mars, les enfants resteront en danger.

Elle a ajouté que la Société avait proposé de s'asseoir et de négocier directement avec le gouvernement.

Cindy Blackstock a rejeté l'utilisation de la méthode des degrés de sang indien selon la Loi sur les indiens du Canada pour déterminer qui fait partie ou non d'une première nation. L'appartenance devrait être décidée par les communautés autochtones elles-mêmes et non par le gouvernement fédéral.

« Nos ancêtres étaient des citoyens des Premières Nations distincts bien avant la Loi sur les Indiens, et nous aussi », écrit-elle sur Twitter.

(Toronto Star)

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L'ONU a statué que la Loi sur les Indiens
au Canada est discriminatoire envers
les femmes des Premières Nations

Suite à une décision rendue publique le 14 janvier, le Comité des droits de l'homme des Nations unies a statué que le Canada continue de discriminer les femmes des Premières Nations et leurs descendants en leur refusant les mêmes droits statutaires que les hommes des Premières Nations et leurs descendants en vertu de l'article 6(1)(a) de la Loi sur les Indiens. Cette discrimination de longue date va à l'encontre du droit statutaire des femmes des Premières Nations, de leur droit de léguer leur statut ainsi que de leur égalité avec les hommes des Premières Nations.

Le comité a statué que le Canada est tenu d'abroger la discrimination et de veiller à ce qu'on accorde à toutes les femmes des Premières Nations et leurs descendants un statut égal à celui des hommes des Premières Nations et leurs descendants.

Sharon McIvor, qui a déposé la requête auprès du Comité des droits de l'homme de l'ONU ayant produit cette décision a dit : « Cette décision change la donne pour les femmes des Premières Nations et pour le Canada. Si le gouvernement du Canada honore ses obligations et traite une fois pour toutes les femmes des Premières Nations d'égal à égal, ce sera un tournant pour nous, pour nos communautés et pour le Canada. Les femmes des Premières Nations luttent contre cette discrimination devant les tribunaux et à l'ONU depuis 1970. J'espère maintenant que le Canada mettra fin à cette discrimination dévastatrice. »

En décembre 2017, le directeur parlementaire du budget avait évalué que plus de 270 000 femmes et leurs descendants retrouveraient ainsi leur statut d'Indien si le statut enchâssé dans l'article 6(1)(a) leur était accordé au même titre qu'aux hommes indiens et leurs descendants. « Cela démontre à quel point cette discrimination a été vaste et dommageable », a dit la docteure Pamela Palmater, présidente de la Gouvernance autochtone à l'université Ryerson. « La discrimination sexuelle dans la Loi sur les Indiens a été un instrument d'assimilation très efficace, puisqu'elle définit les femmes des Premières Nations et leurs descendants comme ne faisant pas partie du bassin d'Indiens de plein droit à qui le gouvernement du Canada doit la reconnaissance et des prestations. »

Le Grand Chef Stewart Phillip, président de l'Union des Chefs indiens de la Colombie-Britannique, a affirmé : « Le Canada a soutenu la discrimination sexuelle dans la Loi sur les Indiens en dépit de nombreuses années de lutte contre elle menée par les femmes autochtones et leurs alliées, devant les tribunaux, à l'ONU et au parlement lorsque les amendements étaient discutés. Le Canada a reconnu en 2017 que la discrimination se poursuit, et il avait inclus des articles dans le projet de loi A-3 qui devait éliminer la discrimination, mais il ne les a jamais appliqués. Le Canada sait comment régler la discrimination, il n'a qu'à agir et agir maintenant. Le 21 septembre 2017, le premier ministre Trudeau s'est adressé à l'Assemblée générale des Nations unies où il a affirmé que ‘le monde s'attend à ce que le Canada adhère rigoureusement aux standards internationaux en matière de droits humains...et c'est ce que nous attendons de nous-mêmes'. C'est ce que nous attendons tous : que le Canada respecte ses obligations en matière de droits humains dès maintenant. Nous attendons avec impatience la réponse du gouvernement du Canada. »

Citations :

Gwen Brodsky : « Le Comité des droits de l'homme de l'ONU dit que le Canada est tenu de trouver une solution efficace et applicable. Pour y arriver, le Canada doit offrir un dédommagement complet, y compris : 1) « veiller à ce qu'on accorde le statut intégral en vertu de l'article 6(1)(a) à Sharon McIvor, à Jacob Grismer et à tous les autres exclus du statut ou à qui on a accordé un statut moindre, en raison de distinctions basées sur le sexe en vertu de l'article 6 de la Loi sur les Indiens. 2) régler toute discrimination résiduelle dans les communautés des Premières Nations qui a été engendrée au Canada par la discrimination sexuelle de la Loi sur les Indiens.  3) communiquer à grande échelle la décision au Canada. 4) faire rapport aux Nations unies dans 180 jours afin de faire part de l'information sur les mesures prises pour être conforme à la décision. Il s'agit ici d'une réparation importante et elle mérite une action immédiate. »

Kukpi7 Judy Wilson, secrétaire-trésorière de l'Union des Chefs indiens de la Colombie-Britannique : « Avec cette décision, le processus actuel de consultation du gouvernement du Canada est à nouveau remis en question. Les questions sur lesquelles le Canada consulte présentement ont trouvé une réponse claire et sans détour dans la décision de l'ONU. On doit accorder le statut intégral à toutes les femmes et leurs descendants qui ont été exclus en raison de la discrimination sexuelle, y compris ces personnes nées avant 1951. Il ne devrait y avoir aucun délai pour procéder à l'inscription avec rapidité et efficacité. Le gouvernement du Canada doit régler toute discrimination résiduelle dans les communautés qui pourrait être engendrée par le fait d'augmenter le nombre de membres des communautés ou des bandes, et répondre aux nouveaux besoins en termes de ressources, plutôt que de continuer de concentrer ses énergies sur l'imposition d'oléoducs et de violer davantage les droits humains. Cette discrimination doit cesser, elle doit cesser immédiatement. »

Shelagh Day, présidente du Comité des Droits de l'homme et de l'Alliance féministe canadienne pour l'action internationale : « Cette discrimination basée sur le sexe est enchâssée dans la loi du Canada depuis plus de cent ans. Les dommages causés sont profonds. Que les femmes des Premières Nations aient été ouvertement traitées, en vertu de la loi, comme si elles étaient la propriété des hommes, comme des citoyennes de deuxième classe, comme n'étant pas égales, a eu pour conséquence de marginaliser les femmes des Premières Nations dans leurs propres communautés et dans la société en général. Il n'est donc pas surprenant que dans leurs rapports sur la crise des meurtres et des disparitions des femmes et des filles autochtones le Comité de l'ONU sur l'Élimination de la discrimination contre les femmes (CÉDCF) et la Commission interaméricaine sur les droits de l'homme (CIDH) aient conclu que la discrimination sexuelle en vertu de la Loi sur les Indiens est la principale cause des niveaux scandaleux de violence contre les femmes autochtones. Le Canada ne peut pas améliorer la vie des femmes et des filles des Premières Nations ni réduire le risque de violence qui pèse sur elles sans que le Canada ne se débarrasse, complètement et une fois pour toutes, de la discrimination sexuelle contenue dans la Loi sur les Indiens. »

Pour contacter l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique: 604-684-0231 (sans frais 1-800-793-9701); ubcic@ubcic.bc.ca; www.ubcic.bc.ca.

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Développements récents en Amérique latine et dans les Caraïbes

Cuba


Cuba rejette énergiquement la menace d'activation du Titre III de la Loi Helms-Burton


Piquetage mensuel contre le blocus à Ottawa le 17 janvier 2019

Le 16 janvier 2019, le département d'État des États-Unis a annoncé sa décision de suspendre pour 45 jours seulement l'application du titre III de la Loi Helms-Burton, « afin de procéder à un examen attentif [...] à la lumière des intérêts nationaux des États-Unis et des efforts déployés pour accélérer la transition vers la démocratie à Cuba, et d'inclure des éléments tels que l'oppression brutale du régime en matière de droits humains et de libertés fondamentales et son soutien inexcusable aux régimes de plus en plus autoritaires et corrompus du Venezuela et du Nicaragua ».

Le gouvernement du président Donald Trump menace de franchir un nouveau pas qui renforcerait dangereusement le blocus contre Cuba, violerait de manière flagrante le droit international et attaquerait directement la souveraineté et les intérêts de pays tiers.

Cuba rejette cette menace de la façon la plus énergique, ferme et catégorique. Elle la considère comme un acte hostile d'une arrogance et d'une irresponsabilité extrêmes, en même temps qu'elle dénonce le langage irrespectueux et diffamatoire du message public du département d'État.

La Loi Helms-Burton est entrée en vigueur en 1996. Elle a été conçue pour codifier et durcir la politique de blocus économique, commercial et financier imposée officiellement en 1962, dans le but de subvertir et de renverser le gouvernement de Cuba et d'imposer un régime au goût du gouvernement des États-Unis.

Le président américain Bill Clinton signe la Loi Helms-Burton le 12 mars 1996.

Cette loi est composée de quatre titres et elle est appliquée depuis sa promulgation. Elle est caractérisée par sa portée extraterritoriale extrême, est en violation avec les normes et les principes du droit international, enfreint les règles du commerce international et des relations économiques internationales et porte atteinte à la souveraineté d'autres États, principalement par l'application de ses dispositions contre les entreprises et les personnes établies sur leur territoire.

Elle a été condamnée par la communauté internationale à la quasi-unanimité aux Nations unies, dans les organismes internationaux spécialisés et dans des organisations régionales telles que la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes et l'Union africaine. Plusieurs pays disposent de lois nationales visant à faire face aux effets extraterritoriaux de cette loi.

L'un des principaux objectifs de la Loi Helms-Burton a été d'entraver les relations économiques, commerciales et financières de Cuba avec des pays tiers et de nuire à sa capacité d'attirer des investissements étrangers directs pour son développement. Les titres III et IV de la Loi sont expressément consacrés à cette fin.

Le titre III établit l'autorisation aux ressortissants étasuniens d'intenter des poursuites devant les tribunaux des États-Unis contre tout étranger qui « fait du trafic » avec des biens étasuniens qui ont été nationalisés à Cuba dans les années 60, dans le cadre d'un processus légitime, comme l'a reconnu la Cour suprême des États-Unis, mené par le gouvernement cubain dans le plein respect du droit national et du droit international.

Parmi les aberrations les plus significatives, ce titre étend cette autorisation à des propriétaires qui n'étaient pas citoyens des États-Unis au moment des nationalisations et dont les propriétés présumées n'ont été certifiées par personne.

En vertu des dispositions de la Loi Helms-Burton, tous les présidents des États-Unis depuis 1996, y compris Trump en 2017 et 2018, ont fait usage consécutivement de leur pouvoir exécutif de suspendre tous les six mois l'application du titre III, pour le motif de reconnaître qu'il s'agit de l'aspect le plus grossier et le plus inacceptable de cette loi contre le droit international et la souveraineté d'autres États. Pour avoir compris également que son application provoquerait des obstacles insurmontables à toute perspective de règlement des réclamations et indemnisations des propriétaires étasuniens légitimes.

Pour sa part, le 2 novembre 1999, le Tribunal populaire provincial de La Havane a fait droit à la demande contre le gouvernement des États-Unis d'Amérique pour dommages humains et l'a condamné à réparer et à indemniser le peuple cubain à hauteur de 181,1 milliards de dollars et, le 5 mai 2000, également pour des dommages économiques causés à Cuba, elle l'a condamné à 121 milliards de dollars d'indemnisation.

Le ministère des Relations extérieures a réaffirmé la disposition de Cuba à trouver une solution aux réclamations et aux indemnisations mutuelles.

Cette décision, que le gouvernement des États-Unis menace d'adopter, impliquerait que, contrairement aux dispositions du droit international et à la pratique des relations internationales, des personnes et des entités étrangères, ayant des affaires commerciales légitimes à Cuba, pourraient être confrontées à la menace de poursuites non fondées et dépourvues de légitimité devant des tribunaux des États-Unis. Nul n'ignore la conduite vénale et politiquement motivée de certains tribunaux de Floride, souvent utilisés comme une arme contre Cuba.

Pour notre peuple, cela signifie faire face une fois de plus, de manière ferme, consciente et énergique, à la volonté de l'impérialisme étasunien d'imposer sa domination et de mettre sous tutelle les destinées de la nation cubaine.

Si le Titre III était appliqué tel que l'établit cette loi et comme le menace le département d'État, tout Cubain et toute communauté du pays verraient des demandes présentées devant les tribunaux des États-Unis réclamant la propriété du logement qu'ils occupent, de leur centre de travail, de l'école fréquentée par leurs enfants, de la polyclinique où ils reçoivent des soins médicaux, des terrains sur lesquels sont construits leurs quartiers, et ils pourraient constater la prétention de dépouiller les Cubains des richesses du pays, des infrastructures, des terres cultivables, des industries, des ressources minières, du potentiel énergétique et des bases sur lesquelles se développent la science et la technologie et où sont rendus les services à la population.

Nous devrions tous nous rappeler des contenus aberrants du Plan Bush qui décrit et explicite en détail comment les familles cubaines et le pays seraient dépossédés de pratiquement tout.

Depuis plus de vingt ans, la Loi Helms-Burton a guidé les efforts interventionnistes des secteurs anticubains aux États-Unis visant à attaquer la nation cubaine et à saper sa souveraineté. En vertu de son application, des centaines de millions de dollars ont été approuvés pour renverser l'ordre interne à Cuba et d'innombrables mesures ont été prises pour tenter de provoquer un changement de régime. Son impact économique a entraîné un coût élevé pour les efforts de développement du pays et pour le bien-être de la population, avec un impact humanitaire qui n'est pas plus grave grâce au système de justice sociale qui prévaut à Cuba.

La prétention d'appliquer pleinement le Titre III est envisagée contre l'avis d'importants organismes gouvernementaux des États-Unis et en raison du pouvoir et de l'influence acquis au sein du gouvernement par des personnes dont la carrière politique a été marquée par un ressentiment impuissant à l'encontre de Cuba et a reposé sur l'usage du mensonge et du chantage.

La majorité de l'opinion publique des États-Unis s'oppose systématiquement au blocus économique, selon les sondages les plus qualifiés.

L'histoire montre avec suffisamment de clarté que la politique de blocus économique et les problèmes bilatéraux entre Cuba et les États-Unis n'ont pas leur origine dans les justes nationalisations qui, conformément à la loi et dans l'exercice de son droit légitime, ont été menées par le gouvernement révolutionnaire. Les agressions militaires, économiques et terroristes du gouvernement des États-Unis contre Cuba ont commencé avant les actes fondamentaux de nationalisation des biens étasuniens.

Il est bien connu que toutes les nationalisations de biens étrangers, y compris étasuniens, prévoyaient de droit un engagement d'indemnisation, que le gouvernement des États-Unis a refusé y compris de discuter, alors que cela fut accepté par les gouvernements des requérants d'autres pays, qui ont tous bénéficié d'une indemnisation appropriée.

Le ministère des Relations extérieures réaffirme les principes de la Loi sur la Réaffirmation de la dignité et de la souveraineté cubaines (Loi no.80) et souligne que la Loi Helms-Burton est illégale, inapplicable et sans valeur ni effet juridique. En conséquence, elle considère comme nulle et non avenue toute demande d'une personne physique ou morale, quelle que soit sa citoyenneté ou sa nationalité.

Le gouvernement cubain se réserve le droit de répondre opportunément à cette nouvelle agression.

La Havane, le 17 janvier 2019


Piquetage mensuel à Montréal le 17 janvier 2019

(Cubaminrex)

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Mexique

Le nouveau gouvernement entre en fonction


Cérémonie sur la place Zócalo à Mexico, lors de laquelle Andrés Manuel Lopez Obrador reçoit le personnel de commandement des peuples autochtones du Mexique, à la suite de son investiture officielle en tant que nouveau président du Mexique, le 1er décembre 2018

Le nouveau président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), est entré en fonction le 1er décembre 2018 après avoir été élu à sa troisième tentative et après deux immenses fraudes électorales en 2006 et 2012. Son principal engagement est de mettre fin à la corruption.

Le Mexique est à l'heure du changement. Le peuple a finalement décidé de mettre fin au régime du soi-disant PRIAN (le Parti révolutionnaire institutionnel — le PRI — et le Parti de l'action nationale — le PAN) qui a dominé la politique nationale au cours des dernières décennies et a promu le néolibéralisme. Depuis 1976, le FMI et la Banque mondiale ont dicté la politique économique du Mexique en faveur des États-Unis. En 35 ans, l'investissement étranger est passé de 10 milliards de dollars à 600 milliards de dollars et la dette externe de 3,8 milliards de dollars à 450 milliards de dollars. Le pays a tout simplement été hypothéqué.

Le pétrole, l'électricité et l'énergie en général ont été privatisés. Il en va de même pour l'industrie du téléphone, les chemins de fer, les ports et aéroports, l'industrie sidérurgique, les plages, les réseaux de télévision, etc., jusqu'à ce que le secteur d'État disparaisse presque totalement. Le pillage minier entrepris par des compagnies canadiennes et autres est massif. En 300 ans de colonialisme, les Espagnols ont pris 190 tonnes d'or. En dix ans, soit de 2006 à 2015, les entreprises ont pris 774 tonnes d'or et ont payé seulement 1,8 % en impôts.

« L'ALÉNA est u coup mortel aux producteurs mexicains. »

L'ALÉNA a été conclu, et il a eu comme conséquence le démantèlement de l'économie, la dévastation du milieu rural et une migration astronomique qui a chassé 10 millions de Mexicains vers les États-Unis, provoquant une augmentation vertigineuse du trafic de stupéfiants et du crime et de l'insécurité qui s'ensuivent. La monnaie a été grandement dévaluée, passant de 12,5 pesos pour un dollar en 1976 à l'équivalent de 20 000 aujourd'hui.

Les derniers mandats de six ans du PAN et du PRI ont occasionné en douze ans 200 000 décès et 30 000 disparitions. Des régions entières du pays, telles que Tamaulipas et Veracruz, sont passées aux mains de criminels.

N'en pouvant plus, en 2018 les Mexicains — 53 % des électeurs et 30 millions de votes — ont accordé une victoire éclatante à Andres Manuel Lopez Obrador et son parti Morena qui contrôle maintenant le Congrès et cinq gouvernements d'État. Ces facteurs, plus la majorité de Morena dans plusieurs congrès d'État, donnent à AMLO un pouvoir dont aucun président mexicain n'a bénéficié depuis longtemps.


Manifestation contre les assassinats massifs de personnes disparues sous les gouvernements antérieurs PRI et PAN, État de Jalisco, 4 mai 2018

La politique étrangère a pris une nouvelle direction avec le nouveau gouvernement. Il a refusé d'appuyer la condamnation du Venezuela par le Groupe de Lima, respectant ainsi la souveraineté du pays latino-américain et défendant le principe de non-intervention.

Le nouveau gouvernement a lancé une campagne d'austérité par laquelle il a réduit les salaires des hauts fonctionnaires, éliminé les dépenses superflues, vendu l'aéronef présidentiel de 7 milliards de pesos, vendu la résidence de Los Pinos qui était la résidence officielle et le bureau du président et coupé dans les dépenses gouvernementales. Le projet onéreux du nouvel aéroport international a été annulé et les pensions exorbitantes accordées aux anciens présidents ont été éliminées.

Le vol d'essence apportait aux fonctionnaires, aux dirigeants syndicaux et aux groupes criminalisés une manne de 100 milliards de pesos. Une campagne agressive contre le vol d'essence qui a engendré des pénuries est maintenant commencée, et la population appuie la mesure.

Avec les sommes épargnées, les pensions pour les aînés ont doublé et des bourses seront accordées à 10 millions de jeunes et un million de personnes ayant des besoins spéciaux. Quelque 2,6 millions de jeunes seront bénéficiaires d'allocations pour des formations au sein de grandes entreprises et après un an celles-ci auront l'option de les embaucher.

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, le salaire minimum sera augmenté de 16 %, de bas salaires ont été haussés et les pensions doublées et il existe des programmes de crédit pour les petites entreprises.

Le nouveau président s'est engagé à ne rien modifier au modèle macroéconomique, et demeure en bons termes avec le FMI et la Banque mondiale. Avec les États-Unis et le Canada, il a apposé sa signature à l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (le nouvel ALÉNA qui a fait tant de dommage au Mexique) et continue de promouvoir l'investissement étranger. Par exemple, il a annoncé un investissement de 154 millions de dollars dans la transnationale Nestlé, ce qui a provoqué le mécontentement des cultivateurs de café de Veracruz. Quant à la privatisation du pétrole, celle-ci est au ralenti et AMLO a mentionné qu'il pourrait réviser les contrats.

Il y a vingt ans, la fraude bancaire que nous avons payée via le Fonds bancaire pour la protection des épargnes (FOBAPROA) représentait 600 millions de pesos. À ce jour nous avons payé plus de 2 milliards de pesos et maintenant nous devons toujours 70 % en surplus, soit 1,8 milliard de pesos. En 2019, 51 millions de pesos seront versés aux banques tandis que les fraudeurs ne seront pas punis et les banques continueront d'être « secourues ».

Les Mexicains participent à une consultation nationale sur un nouvel aéroport international, en octobre 2018.

a dette est déjà à 10 milliards de pesos, et cette année on versera 750 000 millions de pesos pour réduire la dette — un montant astronomique. Sous le régime du PRI, la dette externe avait augmenté de 49 millions de dollars en 1940 à 3,6 milliards de dollars en 1970 pour ensuite passer à 85 milliards de dollars en 1982 et à 445 milliards de dollars aujourd'hui. AMLO s'est engagé à ne pas accroître la dette, mais il va honorer tous les engagements précédents vis-à-vis celle-ci.

La situation au Mexique est complexe et le nouveau gouvernement avance en préconisant une panoplie de mesures contradictoires. On s'attend à une solide résistance de la part de l'oligarchie et des entreprises et nous verrons quelles seront les nouvelles mesures du gouvernement et du Congrès Morena avec sa majorité. Une des caractéristiques du gouvernement actuel est qu'avant d'entreprendre les mesures qu'il juge nécessaires, il effectue des consultations nationales et, en toute vraisemblance, c'est la ligne qu'il compte suivre. Une telle consultation aura lieu en mars pour décider si des procédures seront entamées contre les présidents Pena, Calderon, Fox, Zedillo et Salinas de Gortari.

Déjà AMLO a annoncé qu'il passera à l'histoire, tout comme Juarez et Cardenas. Juarez a exproprié les terres de l'Église, suspendu les paiements sur la dette, dirigé la Révolution réformatrice et chassé les envahisseurs français. Cardenas a confronté le fascisme et les États-Unis, nationalisé le pétrole, distribué 18 millions d'hectares aux paysans et aussi suspendu les paiements pour réduire la dette. Nous verrons ce qui se passera au Mexique dans les années à venir.s.

Lisez le discours inaugural du président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador ici.

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Nicaragua

L'impérialisme américain met en marche son dispositif de changement de régime

Session extraordinaire du Conseil permanent de l'Organisation des États américains sur le Nicaragua le 11 janvier 2019

Le 24 décembre 2018, alors que les gens commençaient leurs célébrations du temps des Fêtes, le Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OÉA) a émis un avis à ses membres au sujet d'une réunion spéciale devant se tenir le 27 décembre, à la requête de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, des Étast-Unis et du Pérou pour « examiner la situation au Nicaragua ». La réunion a été convoquée quelques jours après la publication d'un rapport de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) liée à l'OÉA et faisant état d'événements violents survenus dans le pays entre le 18 avril et le 30 mai 2018.

La tenue d'une manifestation spontanée d '«étudiants » le 18 avril 2018 était prétendument une réaction aux réformes de la sécurité sociale concernant les retraites des personnes âgées introduites par le gouvernement, en guise de solution de rechange aux mesures sévères préconisées par le FMI pour remédier au déficit du fonds de pension  (que le gouvernement a alors retiré, malgré le soutien des retraités, pour tenter de calmer les manifestations). Les manifestations se sont intensifiées et étendues à différentes parties du pays, accompagnée de tueries et d'actes violents de toutes sortes, la destruction de propriété, l'érection de blocus et d'autres gestes du genre, accompagnées d'appels au « départ » du président Daniel Ortega , ont été dépeints nonchalamment par les médias contrôlés par l'opposition au Nicaragua et les médias monopolisés internationaux comme des protestations « pacifiques » auquel le gouvernement a répondu par le massacre brutal d'étudiants. Cela aurait a mené à un mouvement de protestation nationale appuyée par la majorité de la population, que le gouvernement aurait écrasé par des atteintes de grande envergure contre les droits de la personne. Tout ce qui contredisait cette conclusion a été ignoré ou écarté peu importe les faits.

Ce qui s'est passé pendant trois mois, à partir d'avril, rappelait en fait la façon dont les groupes d'opposition violents appuyés de l'étranger se sont déchaînés au Venezuela en 2014 et en 2017 dans une vaine tentative de renverser le président Nicolas Maduro et le gouvernement bolivarien. Cela n'est pas fortuit, et ce n'est pas fortuit non plus que les États-Unis aient mis en action tout un ramassis de gouvernements, d'institutions, d'agences et d'organisations qu'ils dominent pour mener une offensive coordonnée contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua, semblable à celle menée contre le gouvernement bolivarien du Venezuela et, à certains égards, contre Cuba révolutionnaire.

Tel est le contexte dans lequel le Groupe de travail d'apparence neutre du Nicaragua a été mis sur pied à l'OÉA. Ce n'est pas une coïncidence que les gouvernements qui y ont pris part sont les mêmes qui sont engagés dans des efforts pour isoler le Venezuela et y provoquer un changement de régime, tel le très illégitime Groupe de Lima.

Le Groupe de travail n'a pas mis de temps à montrer ses couleurs par sa collaboration avec l'agent impérialiste qui sert de secrétaire général de l'OÉA, lequel a annoncé lors d'une réunion spéciale du 27 décembre qu'il était « forcé » d'enclencher un processus de mise en oeuvre de l'Article 20 de la Charte démocratique interaméricaine [1] contre le Nicaragua, en alléguant que l'ordre constitutionnel avait été violé et que le gouvernement avait commis des crimes contre l'humanité.

Les Nicaraguayens célèbrent le 39e anniversaire de la Révolution sandiniste à Managua, le 19 juillet 2018. Sur la bannière : « Le Nicaragua veut la paix ! En avant Daniel ! »

Cette activité de l'OÉA fait suite à des gestes hostiles des États-Unis. En septembre, lorsque l'ex-ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley, occupait le poste de présidente du Conseil de sécurité de l'ONU, elle a tenté sans succès d'y faire adopter une résolution contre le Nicaragua. En novembre, les États-Unis ont mis en place des sanctions financières et économiques élargies de même que d'autres sanctions contre le gouvernement du Nicaragua et certains Nicaraguayens en vertu de leur Loi sur la conditionnalité des investissements au Nicaragua (NICA). Au même moment, le président Donald Trump a signé un décret présidentiel déclarant que le gouvernement Ortega constituait « une menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ». Le gouvernement du Nicaragua a répliqué en déclarant que « nous rejetons catégoriquement la continuité historique de l'ingérence et de la politique interventionniste du pouvoir impérial étasunien contre le Nicaragua », et a ajouté que « nous déclarons que toutes les accusations qui ratifient les perspectives et les pratiques impérialistes des États-Unis d'Amérique sont inadmissibles, irrespectueuses, fausses et illégitimes ».

« Le Nicaragua est un pays libre, souverain et indépendant. L'OÉA n'est ni un organe judiciaire, ni une cour d'appel. C'est un organisme politique qui favorise les États-Unis. »

Le 11 janvier s'est tenue la plus récente réunion spéciale du Conseil permanent de l'OÉA où le Nicaragua était à l'ordre du jour. Le Canada, en tant que coprésident du Groupe de travail, a présenté son rapport dans lequel il qualifie la situation au Nicaragua de « grave », marquée par une soi-disant érosion de la démocratie, le manque de droits de la personne, des attaques contre des « ONG crédibles » et un manque de respect pour la primauté du droit et où il annonce son intention de recommander une intervention internationale selon les étapes prévues par la Charte démocratique.

Le ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, Denis Moncana, s'est fermement opposé à la tenue de la réunion et a déclaré que le déclenchement du processus d'application de la Charte démocratique contre le Nicaragua était illégal et illégitime. Il a dénoncé l'agression et les machinations des États-Unis visant à imposer de facto un changement de régime au Nicaragua de même qu'au Venezuela et à Cuba. Les représentants du Venezuela et de la Bolivie ont aussi pris la parole et pris une position similaire. La réunion n'a pas tenu de vote ni adopté de décision, mais a fait référence à une autre réunion qui se tiendrait plus tard pour poursuivre la discussion sur les actions à prendre.

LML invite les Canadiens à prendre position contre cette brutale campagne impérialiste américaine et à s'opposer à toute tentative de la promouvoir au Canada. Le principe de non-ingérence dans les affaires des pays souverains, que même l'OÉA prétend défendre, exige que les citoyens de chaque pays soient en mesure de contrôler les décisions qui affectent leur économie ainsi que leurs affaires sociales, culturelles et politiques. d'interférence extérieure. Ceux qui font la promotion de cette campagne au Canada auraient mieux à faire de s'assurer que les Canadiens puissent exercer un contrôle sur les décisions qui affectent leur vie chez eux plutôt que de promouvoir la contre-révolution à l'étranger au nom de la liberté, de la démocratie et des droits de la personne. Soutenir les projets impérialistes de changement de régime, où qu'ils se trouvent, quel que soit le prétexte, n'est pas une poursuite honorable.

Note

1. La Charte démocratique interaméricaine a été adoptée le 11 septembre 2001 lors d'une session spéciale de l'Assemblée générale de l'OÉA à Lima, au Pérou. Elle a été écrite en coulisses par les États-Unis et le Canada sans que ses principes directeurs ou ses points spécifiques ne soient soumis pour discussion ou approbation aux parlements des pays membres de l'OÉA, sans parler des citoyens. LML avait alors écrit : « Les impérialistes américains, avec le concours des cercles dominants du Canada, s'efforcent d'implanter [...] des mécanismes juridiques pour imposer des sanctions économiques, l'isolement politique, l'ingérence et l'intervention et même l'invasion militaire directe à tout pays qui ne se soumet pas à leur diktat — tout cela au nom du 'renforcement de la démocratie'. »

L'article 20 se lit ainsi :

Dans le cas où il se produit dans un État membre une altération de l'ordre constitutionnel qui a de sérieuses incidences sur son ordre démocratique, tout État membre ou le secrétaire général peut demander la convocation immédiate du Conseil permanent en fin de procéder à une évaluation collective de la situation et d'adopter les décisions qu'il juge utiles.

Compte tenu de la situation, le Conseil permanent peut entreprendre les démarches diplomatiques nécessaires, en recourant aux bons offices en vue de promouvoir la normalisation de la démocratie institutionnelle.

Si les démarches diplomatiques se révèlent infructueuses ou si l'urgence du cas le justifie, le Conseil permanent convoque immédiatement une Session extraordinaire de l'Assemblée générale pour que celle-ci adopte les décisions qu'elle juge appropriées, notamment la réalisation de démarches diplomatiques, conformément à la Charte de l'Organisation, ainsi que le recours au droit international et aux dispositions de la présente Charte démocratique.

Durant le processus, toutes les démarches diplomatiques nécessaires seront entreprises, y compris le recours aux bons offices en vue de promouvoir la normalisation de la démocratie institutionnelle.

(Photos : OÉA, Canal 2, M. Blumenthal)

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Le fil de l'intrigue

Dès 2016, des voix menaçantes de guerre contre le Nicaragua ont été entendues depuis Miami, alors que les rues des villes de cette nation étaient un exemple régional de sécurité, de paix et de prospérité, où un peuple travailleur et pacifique montrait avec orgueil les avancées socioéconomiques des dernières années du gouvernement sandiniste, qui avait réussi à obtenir un consensus national dans la foulée d'une des pires interventions menées par les États-Unis en Amérique Centrale.

Sans aucune justification, alors que le Nicaragua reprenait sa place dans le monde avec un mégaprojet de canal interocéanique important pour l'économie du pays et la navigation au niveau mondial, les membres du Congrès qui vivent de la guerre contre Cuba et le Venezuela se sont empressés de créer toutes sortes d'obstacles pour entraver la prospérité et le calme de la patrie d'Augusto César Sandino.

Les membres du Congrès d'origine cubaine anticastristes de la Chambre des représentants, d'abord, et ensuite du Sénat, ont introduit un projet de loi pour interdire les prêts financiers internationaux au Nicaragua, interdire les investissements étrangers et freiner l'important développement socioéconomique qu'expérimentait le pays. Ce châtiment impérialiste mis au point dès 2015 par les pires éléments de la mafia anticubaine a préparé le terrain pour le prétexte d'un supposé manque de démocratie et pour préconiser le « remède » pour « garantir la transparence électorale et combattre la corruption ». Le résultat de cette basse manoeuvre a été la « Loi de conditions aux investissements nicaraguayens de 2017 » (Nicaraguan Investment Conditionality Act of 2017, Nica Act).

Ileana Ros-Lehtinen, Albio Sires, Marco Rubio et Ted Cruz, entre autres, les membres les plus réactionnaires du Congrès, respectivement de Miami, du Texas et du New Jersey, ont de nouveau fait le pari de réinventer des Contras et renverser le gouvernement sandiniste qui, pendant ce temps, gagnait encore et encore les élections grâce au soutien de la majorité de la population.

En tant que projet subversif, ses fils remontent bien plus loin que le Capitole, parce que les législateurs ont frappé à la porte de la machine américaine des coups d'État, donné des directives pour la campagne médiatique, et passé une commande auprès des agences et organisations spécialisées en guerres sales et coups d'État menés en douce et qui travaillent de concert avec les agences du renseignement américain et la CIA en particulier.

Dans ce cas-ci, les médias de presse internationaux ont documenté la participation de l'Agence des États-Unis pour le développement international (acronyme en anglais USAID), de la Fondation nationale pour la démocratie (acronyme en anglais NED) et de l'Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI), ainsi que de leurs sous-traitants et filiales, qui travaillaient méticuleusement depuis la première élection du président Daniel Ortega à réinventer un « nouveau leadership », en s'infiltrant sélectivement dans des secteurs clés de l'économie, de la jeunesse, des étudiants, des petites et moyennes entreprises, des groupes écologistes, des féministes, entre autres, pour saper les bases du soutien au gouvernement sandiniste.

Il est très révélateur que le 16 avril [2018], selon le même scénario suivi par les membres anticubains du Congrès, l'administrateur de l'USAID, Mark Green, ait annoncé que son gouvernement allait continuer à appuyer la participation « libre et authentique » de la société civile nicaraguayenne, après avoir expliqué que les États-Unis continuent de s'inquiéter de la fermeture des espaces démocratiques au Nicaragua, des violations « systématiques » des droits de l'homme et de la propagation de la corruption du gouvernement.

En mars, les membres du Congrès Ileana Ros-Lehtinen et Albio Sire ont envoyé une lettre à l'administrateur Green, dans laquelle ils demandaient que le gouvernement des États-Unis revienne sur sa décision de ne fournir « aucune aide » au Nicaragua par le biais de l'USAID pour la période fiscale 2018-2019. Malgré tout, ils l'ont exhorté à éviter de soutenir « des membres du secteur privé corrompus, le blanchiment d'argent et le régime de Daniel Ortega ».

À la fin 2008, les médias ont signalé que l'USAID avait déboursé cette année-là au Nicaragua au moins un million de dollars destinés aux ONG, stations de radio et organismes politiques comme le Centre de recherches en communication (Cinco), pour « influencer » les élections municipales.

Ce financement qui était dissimulé sous forme de « petites contributions » ne devant censément pas excéder 25 000 dollars, a fait partie d'un plan à grande échelle financé par les États-Unis et exécuté depuis cette date par des agents internes de la droite nicaraguayenne pour renverser le gouvernement du président Daniel Ortega.

La stratégie médiatique d'alors, montée pour discréditer le gouvernement sandiniste, a été exécutée à travers deux voies de financements : l'une dirigée par l'USAID et l'entreprise Casals & Associates et l'autre gérée par le dénommé Institut de coopération au développement (ICD) de l'UE, lequel s'est employé à des campagnes et à des mobilisations pour déstabiliser le gouvernement. Déjà en 2008, les médias de la presse nicaraguayenne avaient identifié au moins 14 projets subversifs de l'USAID en cours dans tout le pays, qui ont été financés sous le couvert d'un vaste éventail de titres et d'objectifs.

Un autre rouage significatif de la machine américaine est l'Institut national démocratique (NDI), un instrument de promotion du « changement », un autre tentacule de la CIA qui se charge « d'investir du pouvoir » des soi-disant « agents pour le changement » dans des pays dont les gouvernements ne sont pas du goût de Washington.

Le 4 juin dernier, un journaliste suédois, Achim Rödner, avait fait référence à une tournée européenne que réalisaient ces jours-là trois étudiantes nicaraguayennes pour mobiliser des appuis à un complot contre le gouvernement sandiniste, et il affirmait qu'au moins l'une des trois jeunes représentait une organisation financée et créée par les États-Unis.

Il affirmait que Jessica Cisneros, active sur les thèmes de l'intégration et de la participation des jeunes aux processus politiques, est membre du Mouvement civique de la Jeunesse.

Une autre des « agents de changement » qui faisait la promotion de la haine contre le gouvernement sandiniste en appui à un coup d'État était Yerling Aguilera de l'Université polytechnique (UPOLI) de Managua, qui se spécialise en enquêtes sur la révolution et le mouvement féministe, qui — selon ce qu'affirme le journaliste suédois — a été également employée et consultante de l'Institut d'études stratégiques et des politiques publiques (IEEPP) au Nicaragua, une instance qui travaille pour « le renforcement de la capacité des acteurs politiques, étatiques et sociaux à mieux informer le public par le biais de services créatifs et novateurs ». L'IEEPP a reçu une aide financière de la Fondation nationale pour la démocratie (NED) à hauteur de 224 162 dollars entre 2014 et 2017.

Entre 2014 et 2017, la NED a déboursé autour de 4,2 millions de dollars au Nicaragua.

L'USAID, le NDI et la NED ont une activité étendue au Nicaragua, avec des milliers d'activistes entraînés à « changer la société », des centaines d'ONG, des universités et des partis politiques qui reçoivent de l'argent et du matériel pour leurs activités, qu'ils ont conçues non pas à travers les organisations politiques traditionnelles, mais d'organismes créés pour donner l'impression de « soulèvements spontanés » dus à un malaise social et cacher les véritables intérêts hégémoniques du nord qui sont à l'oeuvre.

Bien qu'elles aient augmenté leur rythme de travail après la victoire électorale de Daniel Ortega en 2006, à partir de la mise en place du Nica Act en 2015, les agences des États-Unis ont accru leurs apports financiers et leurs recours à leurs « agents pour le changement » au Nicaragua, surtout au moyen de formations en leadership et d'argent pour les jeunes des universités, écoles, ONG et partis politiques.

Pour accompagner les partisans du coup d'État, Washington a donné l'ordre de démoniser Daniel Ortega et son gouvernement, une entreprise à laquelle participent non seulement la Maison-Blanche, ses agences, alliés, satellites et mercenaires, mais aussi les grands monopoles de l'information et fabricants de mensonges, qui magnifient les événements intérieurs contre le gouvernement et attribuent toutes sortes de violations des droits de l'homme aux autorités, en omettant totalement les crimes et les destructions commis par les séides de l'USAID, du NDI, de la NED et de la CIA et qui ont fait échouer le dialogue et les appels à la paix. Comme dans le cas du Venezuela, Donald Trump et ses conseillers, architectes de mille invasions ne croient ni au dialogue ni aux pactes, et continuent à parier sur la guerre sur tous les fronts.

Le Nicaragua est devenu l'épicentre des efforts bellicistes des États-Unis, de concert avec les membres anticubains du Congrès et d'autres faucons vétérans des changements de régime. Washington tente de rééditer sa stratégie au prix de vies humaines et de destruction dans les rues du Nicaragua.

Les projets de l'USAID servant la subversion au Nicaragua

- la participation citoyenne dans le processus électoral

- l'incubation d'une culture de la transparence parmi la jeunesse nicaraguayenne

- des formations pour les étudiants en communication pour leur faire produire des récits qui promeuvent l'auto-efficacité

- le multimédia pour la gouvernance démocratique

- le renforcement des droits civiques des femmes et des jeunes du bastion de l'opposition à Ortega Masaya.

- un cadre juridique pour les journalistes engagés dans l'action civique

- participation active des Nicaraguayens qui exercent leur droit de vote

Les tentacules du NDI

- Depuis 2010, il s'est associé à des universités nicaraguayennes et à des organisations civiles pour conduire un programme de leadership des jeunes qui a aidé à former plus de 2000 « leaders jeunes » pour préparer « une nouvelle génération de leaders ». Il a également travaillé à augmenter l'influence politique des femmes, des personnes LGBT et des processus électoraux.

- Le Mouvement civique pour la jeunesse (Movimiento Cívico de Juventudes, MCJ) est une organisation financée, créée par l'Institut national démocrate (NDI).

- Plusieurs membres de l'organisation sont diplômés du programme de formation en leadership et management en politique (CLPM), un programme international du NDI.

(Granma, 29 juin 2018. Traduction de Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia)

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La légitimité et les droits humains


Rassemblement pour la paix à Managua le 5 mai 2018. Sur la pancarte : « Pour la paix et le dialogue. Tous avec Daniel [Ortega]. »

Le meurtre de Miguel Ramos le 3 juillet 2018 met en lumière plusieurs aspects de la crise actuelle qui sévit au Nicaragua. Des forces se confrontent et revendiquent la légitimité touchant à des questions fondamentales de droits politiques et civils et de droits sociaux et économiques. En 1978 et 1979, un adolescent, Miguel, membre de la formation guérilla Front du Nord de Carlos Fonseca, luttait pour l'indépendance souveraine du Nicaragua. Le 3 juillet, il est mort pour cette même cause, abattu par des sympathisants du coup en cours de la droite appuyée par les États-Unis contre le gouvernement sandiniste du président Daniel Ortega. Miguel faisait partie d'un groupe de civils qui aidaient les autorités à démanteler un barrage routier mis en place par l'opposition à La Trinidad sur l'autoroute Panamerican à environ 20 km au sud d'Esteli. Le 3 juillet, Carlos Ascensio, l'ambassadeur du Salvador, a publié une lettre au nom de tous les ambassadeurs d'Amérique centrale au Nicaragua appelant à lever de tels barrages routiers à Jinotepe. Ce qu'il soulève corrobore d'un point de vue indépendant l'intimidation et l'extorsion violentes perpétrées par les gangs d'opposition qui dressent ces barrages depuis deux mois, étranglant l'économie du Nicaragua et violant les droits fondamentaux du peuple.

Ascensio dénonce la détention actuelle de 400 chauffeurs de camion et la saisie de leurs véhicules près de la ville de Jinotepe depuis plus d'un mois. Les chauffeurs, qui proviennent des quatre coins de l'Amérique centrale, ont été menacés et leurs véhicules endommagés. Les activistes de l'opposition politique qui contrôlent ces barrages refusent de libérer les chauffeurs et leurs véhicules parce qu'ils seraient « notre bouclier et notre atout pour remporter nos revendications dans ce dialogue ».

Un épicentre de meurtres

Ce n'est là qu'une des innombrables et graves violations des droits humains perpétrées par les forces de l'opposition de droite, ceux-là mêmes qui tentent d'instiguer un coup d'État au Nicaragua. Depuis deux mois, les barrages routiers mis en place par les paramilitaires et les hommes de main de l'opposition sont le centre de meurtres, de tortures, d'enlèvements, d'intimidation, d'extorsion et de criminalité. Les sympathisants du coup font fi de la réalité et accusent le gouvernement de la violence qui en résulte. Selon leur vision tordue des faits, des citoyens ordinaires qui s'organisent pour défendre leurs droits contre les bandes armées et violentes de l'opposition se métamorphosent en « paramilitaires sandinistes ».

Par exemple, l'incident dans lequel Miguel Ramos a été tué a été présenté par l'opposition comme une attaque paramilitaire du gouvernement contre des manifestants pacifiques. Ainsi, la mort de Miguel sera comptabilisée au nombre des victimes dans les rangs de l'opposition, bien que ce soient les militants de l'opposition qui sont responsables de sa mort. De nombreuses preuves audiovisuelles et autres exposent catégoriquement les nombreuses supercheries des organisations des droits humains de l'opposition financées par les États-Unis. La première liste de 55 personnes tuées, présentée de façon dramatique le premier jour du Dialogue national, a été totalement démentie. Il n'y a jamais eu de « massacre d'étudiants ».

Une violence sadique

D'autres preuves exposent la manipulation par les médias et les ONG des manifestations de l'opposition ou de la mort de femmes au cours de la crise. De nombreuses vidéos montrent la violence sadique d'activistes de l'opposition. Plusieurs journalistes comme Alex Anfruns ont expliqué le modus operandi systématique de déformation et de manipulation par les médias des attaques et des abus de l'opposition que les médias et les ONG de l'opposition présentent comme des violations des droits humains perpétrées par le gouvernement. Aucun média monopolisé occidental et seulement une poignée de médias alternatifs ont publié ce matériel ou toute autre version pour contredire les faux témoignages flagrants d'Amnistie internationale et de la Commission interaméricaine pour les droits de l'homme (CIPDH).

Comme elles l'ont fait pour le Venezuela, ces organisations n'ont pas pris le temps d'enquêter avec impartialité aucun des incidents dont ils font état et ne font que recycler la version des faits préparée pour elles par les ONG locales et médias financés par les États-Unis et rejeter du revers de la main les preuves présentées par les autorités du Nicaragua. Le directeur de la CIPDH, Paulo Abrao, a perdu toute crédibilité en tant qu'arbitre indépendant au cours d'une visite au Nicaragua en mai dernier lorsqu'il a annoncé publiquement son appui à l'opposition. Le processus d'enquête auquel devait participer un groupe d'experts de la CIPDH n'avait même pas débuté lorsque le 22 juin celle-ci a présenté son rapport final à la Commission permanente de l'Organisation des États américains (OÉA).

Un parti pris politique flagrant

Sans doute comme prix à payer pour éviter - du moins temporairement - un assaut économique et diplomatique de l'ampleur de celui contre Cuba et le Venezuela, le gouvernement du Nicaragua a accepté ces grossières irrégularités méthodologiques et le parti pris politique flagrant de l'OÉA et de sa filiale, la CIPDH. De son côté, la Commission pour la Vérité, la Justice et la Paix nommée par l'Assemblée nationale a cherché activement à avoir un échange d'information avec les organisations des droits humains de l'opposition. Comme l'a expliqué un des membres de la Commission, Cairo Amador : « Il s'agit pour tout le monde de fournir leurs données et leurs versions pour que nous puissions ultimement, tout le monde ensemble, contribuer à trouver la vérité. »

Mais comme l'a fait valoir le maire d'Esteli, Francisco Valenzuela, les conséquences de la tentative de coup d'État sont beaucoup plus vastes que la violation de droits civils : « Les dommages peuvent définitivement être classés en ordre d'importance. Premièrement, il y a la souffrance et les victimes que nous pleurons tous. Deuxièmement, il y a tout ce qui touche à l'économie et aux libertés du peuple, les barrages routiers qui empêchent la liberté de mouvement et qui ont nui à l'emploi. L'impossibilité d'expédier des biens et des produits pour l'exportation a provoqué d'énormes pertes financières. La plupart des entreprises au Nicaragua sont petites ou moyennes et elles ont été très gravement touchées. Un grand nombre d'entre elles ont fermé leurs portes. » Le ministre de l'Économie, Ivan Acosta, affirme : « Les prévisions de croissance pour l'économie étaient de 4,5 % à 5 %, mais nous pensons maintenant que l'économie a cessé de croître. Quelque 200 000 emplois ont été perdus, ce qui a des conséquences pour la sécurité sociale, le commerce, la demande domestique et l'activité productive réelle. »

Des pertes importantes

Les autorités municipales du Nicaragua signalent des pertes de véhicules, de machinerie et d'équipement de plus de 10 millions de dollars US et d'édifices et d'infrastructures de plus de 112 millions de dollars US. L'institut de formation technique du pays a subi des pertes de 80 millions de dollars US. Le ministère de l'Éducation affirme que plus de 60 écoles ont été attaquées et endommagées. Selon un rapport préliminaire du ministère de la Santé du Nicaragua en juin, 55 ambulances ont été détruites ou endommagées ainsi que des hôpitaux et des centres médicaux, suite à des attaques menées par l'opposition. Selon le ministère de l'Infrastructure et du Transport, il y a eu des pertes importantes, par exemple lorsque, lors d'un incident particulier, des activistes de l'opposition ont attaqué une usine de Sebaco et détruit l'équipement, causant des dommages d'une valeur de 1,5 million de dollars US.

« Nous voulons la paix, pas la violence ! »

On ne trouve aucun signe de ce niveau extraordinaire de violence et de destruction dans les rapports d'Amnistie internationale ni de la CIPDH, ni de la violation des droits fondamentaux d'employés du gouvernement et de la population locale. Ni ces organisations ni les médias occidentaux n'ont rendu public le rôle de ces criminels financés pour diriger les barrages routiers et pour mener des attaques. Le 30 juin, la police du Nicaragua a arrêté le dirigeant du M-13 salvadorien Oscar Rivas Carillo, qui a confirmé que lui et d'autres criminels étaient payés pour faire des barrages routiers, commettre des meurtres, incendier des édifices publics et attaquer des cibles économiques. Rivas et d'autres criminels ont travaillé avec des activistes de l'opposition appuyés par des intérêts d'entreprises de droite, des ONG financées par les États-Unis, des partis politiques de la droite et l'Église catholique.

De toute évidence, Amnistie internationale et la CIPDH ont délibérément camouflé la réalité et trompé l'opinion publique, se servant sans vergogne de leur image de défenseurs des droits humains, comme elles l'ont fait au Venezuela et à Cuba. Malgré tout, en dépit de la violence extrême et de la malhonnêteté flagrante de ses apologistes, le coup perpétré par l'opposition de droite appuyée par les États-Unis pour faire tomber le président Daniel Ortega est un échec. Les gens au Nicaragua appuient massivement les efforts pour retourner à la normale et trouver une solution politique à la crise. Les autorités du Nicaragua vont laisser la CIPDH jouer sa comédie pendant quelques mois encore avant que le cirque de l'OÉA ne rebrousse éventuellement chemin. Les dirigeants défaits de l'opposition espéraient pouvoir imposer leur coup, mais leur échec est dû à leur manque d'appui populaire. Maintenant, ils doivent accepter que le gouvernement sandiniste est prêt à poursuivre son trajet en tant que pouvoir souverain au Nicaragua. La mort de Miguel Ramos n'aura pas été en vain.

(Tortilla con Sal, le 4 juillet 2018. Traduit de l'anglais par LML)

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Venezuela

Le président constitutionnellement élu
de la République bolivarienne du Venezuela
est Nicolás Maduro


Nicolás Maduro est assermenté pour un deuxième mandat de six ans, le 10 janvier 2019.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne les agissements des forces contre-révolutionnaires au Venezuela soutenues par les impérialistes américains et leurs alliés du soi-disant Groupe de Lima, y compris le Canada, pour renverser le président constitutionnellement élu du Venezuela, Nicolás Maduro. Le président Maduro a été élu pour un deuxième mandat par le peuple qui mène une lutte acharnée pour défendre sa révolution bolivarienne et la souveraineté de la nation. À cause de cela, il a été dû faire face au plein poids de l'arsenal de changement de régime de l'impérialisme américain, de ses complices et des partisans de la politique d'apaisement, dont le gouvernement du Canada.

Le président Maduro salue ses homologues de Cuba, de Bolivie, du Salvador et d'autres pays à la cérémonie d'assermentation.

Le 10 janvier 2019, le jour où Nicolas Maduro a été assermenté pour un deuxième mandat comme président du Venezuela, le Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OÉA) a adopté une résolution par 19 voix pour, 6 contre, 8 abstentions et 1 absence, qui affirme ne pas reconnaître le deuxième mandat du président Maduro, car il serait le résultat d'un « processus électoral illégitime ». Une déclaration de 13 États membres de l'OÉA qui se font appeler le Groupe de Lima et qui opèrent en dehors de l'OÉA, va plus loin. Le Groupe de Lima exhorte le président Maduro à renoncer à l'exercice de la présidence pour laquelle il a été élu démocratiquement et à céder le pouvoir à l'Assemblée nationale contrôlée par l'opposition jusqu'à l'organisation de nouvelles élections même si, au cours des trois dernières années, elle a été reconnue coupable d'outrage à la cour et n'a pas eu le pouvoir de légiférer.

Au nom du gouvernement canadien, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a tenté de justifier le rôle du Canada dans cette affaire sordide en répétant le mensonge selon lequel l'Assemblée nationale était la « seule institution du pays dont les membres sont encore élus démocratiquement ».

Toute cette activité trompeuse fait partie de l'escalade d'une campagne des États-Unis, dans laquelle le Canada joue un rôle de soutien essentiel, pour fomenter un coup d'État et provoquer une guerre civile au Venezuela. Une partie du plan consiste à mettre en place un gouvernement fantoche et à déclarer qu'il est le seul organe compétent pour gérer les affaires de l'État. Le président récemment installé de l'Assemblée nationale et son parti ont déjà fait savoir que leur allégeance allait à leurs bienfaiteurs américains et à la « communauté internationale ».

Le 10 janvier 2019, le président Maduro a prêté serment, accompagné de plusieurs chefs d'État et de délégations de plus de 90 pays et organisations internationales, ce qui confirme ce que le président Maduro a déclaré dans son discours d'investiture - qu'il existe un monde beaucoup plus vaste que l'empire américain et ses gouvernements satellites.

La feuille de route du changement de régime adopté par le gouvernement parallèle sous parrainage étranger

Un des premiers ordres qui a été donné au « gouvernement parallèle » fantoche par ses maîtres étrangers était d'adopter une feuille de route pour un changement de régime portant le titre grandiose de Loi du statut qui régit la transition vers la démocratie et le rétablissement de la validité de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela. Le 16 janvier, l'Assemblée nationale impuissante a commencé à adopter ses dispositions et a déclaré que Nicolas Maduro avait « usurpé » la présidence de la République et que par conséquent, tous les « actes présumés » émanant du pouvoir exécutif seraient déclarés invalides.

D'autres dispositions comprennent :

- L'amnistie pour les « prisonniers politiques », une reprise de la première loi adoptée par la coalition de l'Opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), à la nouvelle Assemblée nationale de 2016. La loi n'a jamais été promulguée parce qu'elle a été déclarée inconstitutionnelle par la Cour suprême. Si elle avait été adoptée, elle aurait permis de libérer des criminels condamnés pour des infractions graves comportant de la violence, l'incitation à la violence, la destruction de biens et d'autres crimes peut-être plus graves sous prétexte qu'il s'agissait « d'actes politiques » pour lesquels les membres de l'opposition emprisonnés étaient injustement persécutés. Nul doute que la nouvelle loi vise cet objectif elle aussi.

- La création de « mesures juridiques d'incitation » pour les civils et les militaires qui souhaitent participer au processus « de rétablissement de l'ordre constitutionnel ». Manifestement, ce sont des mesures qui visent à « encourager » le renversement armé du gouvernement bolivarien et d'autres activités illégales comme un appel à une intervention militaire étrangère.

- La prise en charge par le gouvernement fantoche des relations internationales du Venezuela et d'accords de tout genre pour « récupérer » à ses propres fins les avoirs volés par les États-Unis et d'autres gouvernements qui participent à la guerre économique pour étouffer le Venezuela dans l'espoir que cela amènera le peuple à blâmer et se retourner contre son gouvernement et à abandonner la révolution bolivarienne et le socialisme.

- Ouvrir le pays à l' intervention étrangère au nom d'accepter une « aide humanitaire » et des prêts de gouvernements et d'entités liés au plan américain de changement de régime au Venezuela.

Parmi les autres mesures envisagées dans la feuille de route figurent la privatisation des biens publics et l'élimination de certains programmes sociaux populaires en faveur de la « promotion du développement économique » par « une société civile qui agira de manière autonome pour satisfaire ses propres besoins ».

Les activités des impérialistes américains et de leurs complices et conciliateurs pour diviser la nation, provoquer la violence, affamer le peuple et répandre le mensonge et l'acrimonie sont des crimes odieux. Le Nicaragua est maintenant dans la  mire de ces mêmes bandes. Le gouvernement canadien ne fait que se déshonorer en appuyant ces activités. Les Canadiens n'ont jamais donné leur consentement à l'organisation de ces coups d'État, blocus et guerres civiles qui sont faits en leur nom contre les peuples du Venezuela, du Nicaragua et d'autres pays.

La lutte du peuple vénézuélien pour défendre sa souveraineté et son droit de résoudre les problèmes par lui-mêmes, sans le diktat des faux prophètes de la « démocratie », des « droits de l'homme » et de la « primauté du droit » est entièrement juste et mérite l'appui de tous. Pour sa part, le PCC(M-L) continuera de se tenir fermement aux côtés du peuple vénézuélien et de son président et gouvernement bolivariens dans la lutte contre les efforts de ceux qui, au nom de « la restauration de la démocratie et des droits de la personne » au Venezuela, complotent pour imposer par la force un régime favorable à leurs propres intérêts et non à ceux du peuple vénézuélien. Cela ne doit pas passer.

La lutte du peuple vénézuélien est notre lutte !

Le président Maduro prend part au serment de réaffirmation des Forces armées
bolivariennes nationales.
Rassemblement populaire de masse à Caracas pour saluer le second mandat
du président Maduro

(Photos : Gouvernement du Venezuela, Xinhua)

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Tous avec le peuple vénézuélien, son président et son gouvernement bolivarien!


Non à tout coup d'État d'instigation impérialiste américaine !

Exigeons que le Canada cesse de s'ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela !

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) transmet ses félicitations au peuple du Venezuela et à son président Nicolás Maduro Moros, à l'occasion de son entrée en fonction pour un deuxième mandat comme président de la République bolivarienne du Venezuela le 10 janvier.

Le Parti condamne aussi de la manière la plus ferme la campagne criminelle de l'impérialisme américain et des partisans de la politique de l'apaisement envers lui, le Canada notamment qui en est un des principaux, qui vise à imposer un changement de régime dans la République bolivarienne du Venezuela et à renverser son président élu démocratiquement.

Ce mois-ci, une nouvelle offensive a été lancée par l'Organisation des États américains (OÉA) et son rejeton illégitime nommé le Groupe de Lima, alors que les États-Unis tiraient les ficelles dans les coulisses tout en n'étant pas membre de cette organisation. Cette offensive est organisée de façon à coïncider avec l'assermentation du président Nicolás Maduro le 10 janvier pour un deuxième mandat qui durera jusqu'en 2025. Il était le candidat d'une coalition de partis et a été réélu démocratiquement le 20 mai 2018.

Le 10 janvier, le jour où le président Maduro entrait en fonction, une réunion spéciale du Conseil permanent de l'OÉA a été appelée à la requête des États-Unis et de huit membres du Groupe de Lima, dont le Canada, pour « examiner la situation dans la République bolivarienne du Venezuela ». Aucun autre détail n'a été donné publiquement.

Le 4 janvier, une minorité constituée de 14 États membres de l'OÉA, agissant en tant que Groupe de Lima [1], a rencontré le secrétaire d'État américain Mike Pompeo par vidéoconférence, à la suite de quoi 13 de ces pays ont déclaré qu'ils ne reconnaîtront pas la réélection du président Maduro, affirmant sans aucune preuve crédible, comme ils l'ont fait même avant l'élection du 20 mai, que cette réélection est « illégitime ». Ils révèlent dans leur déclaration leur intention de provoquer une crise en exhortant de manière provocatrice le président Maduro à ne pas entrer en fonction le 10 janvier, mais à « transférer provisoirement le pouvoir exécutif » à l'Assemblée nationale (AN), qui est contrôlée par les partis d'opposition, et ce, jusqu'à ce que de nouvelles élections démocratiques soient organisées.

L'Assemblée nationale que ces forces de changement de régime veulent investir du pouvoir normalement conféré au président de la République a été déclarée en état d'outrage en 2016 à cause de son refus de se soumettre à l'autorité de la Cour suprême ou d'obéir à ses ordonnances, violant la constitution du pays, un état dans lequel elle se trouve toujours.

Dans sa déclaration, le Groupe de Lima appelle aussi ses membres à accroître les mesures et les sanctions punitives de toutes sortes contre le Venezuela, en refusant par exemple l'entrée dans leur pays de représentants de « haut niveau » de ce pays. Le groupe leur demande d'examiner les pressions qu'ils peuvent faire sur les institutions internationales et régionales dont ils sont membres pour bloquer les prêts au gouvernement du Venezuela et demande aux pays partout dans le monde d'adopter des mesures coercitives dont des sanctions économiques, financières et commerciales semblables à celles que le Groupe de Lima appuie.

Le nouveau gouvernement du Mexique, dans un geste qui l'honore, s'est dissocié de ces forces putschistes et a refusé de signer la déclaration du Groupe de Lima. Dans la déclaration qu'il a faite à la réunion, le représentant du Mexique a dit que son pays poursuit une politique de non-ingérence et de respect pour l'autodétermination des peuples. Il a dit que le Mexique ne ferait pas de commentaire sur la légitimité du gouvernement vénézuélien et n'appuierait aucune voie qui ne donne pas la priorité à la promotion de la paix et du dialogue, en opposition à l'isolement du Venezuela et à l'ingérence dans ses affaires internes. En prenant cette position, le Mexique s'est joint à la majorité des États qui font partie de la Communauté caribéenne (CARICOM), qui ont eux aussi fermement appuyé la politique de non-ingérence en dépit de la forte pression provenant de pays comme les États-Unis et le Canada pour leur faire emboîter le pas.

Non au recours à la force pour imposer une tutelle étrangère !

Le 5 janvier, une nouvelle session de l'Assemblée nationale dysfonctionnelle du Venezuela a été inaugurée et une élection de son nouveau président et de son Bureau exécutif a été tenue en présence d'un contingent d'ambassadeurs étrangers et d'autres diplomates. Révélant qui tire les ficelles, le nouveau président a promis le plein appui juridique et institutionnel de l'Assemblée nationale à la « communauté internationale » et aux forces armées du pays afin qu'elles puissent « défendre le peuple et sa constitution ». Son parti, Volonté populaire, a laissé transpirer la même chose lorsqu'il a remercié son bienfaiteur, le gouvernement des États-Unis, pour « tout son appui » à l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale et à l'élection de son président pour cette session.

Il est clair qu'au nom de « rétablir la démocratie et faire respecter les droits de la personne », les impérialistes américains, leurs complices et les partisans de la politique de l'apaisement envers eux veulent imposer par la force un régime qui soit favorable à leurs intérêts et non à ceux du peuple vénézuélien. La référence aux forces armées qui « défendent le peuple et sa constitution » est une tentative voilée d'inciter les forces armées bolivariennes à s'engager dans une insurrection armée et à monter un coup présenté comme une rébellion contre la tyrannie.

Le PCC(M-L) se joint aux forces patriotiques du Venezuela et de toute Notre Amérique et du monde en se tenant fermement aux côtés du peuple vénézuélien et de son gouvernement bolivarien dans la lutte pour défendre leur souveraineté et le droit d'être du peuple face à l'ingérence et à l'agression criminelle. Elles sont commises contre eux par les impérialistes américains et d'autres tels le gouvernement Trudeau qui, partisan de la politique d'apaisement, participe à cette activité sinistre, violant les droits des Vénézuéliens, leur faisant subir des privations de toutes sortes et des risques pour leur santé en renforçant et en étendant le blocus économique, financier et commercial cruel et illégal et en incitant à une guerre fratricide.

Nous appelons tous les Canadiens et les Québécois à démontrer leur appui à la lutte du peuple et du gouvernement du Venezuela à la défense de leur projet d'édification nationale et pour être maîtres de leur destinée sans ingérence de la part des intérêts étrangers et des sauveurs condescendants qui sont eux-mêmes les plus grands auteurs de violations des droits de la personne, de la liberté et de la démocratie. Leur prétention que les crimes qu'ils commettent visent à rétablir la démocratie et les droits de la personne au Venezuela est outrageante et on ne doit pas permettre qu'elle prévale.

Tous avec le peuple vénézuélien, son président et son gouvernement bolivarien !

Note

1. Le Groupe de Lima est formé des pays suivants : l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Guyana, le Honduras, le Mexique, Panama, le Paraguay, le Pérou et Sainte-Lucie.

(10 janvier 2019)

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Le Groupe de Lima tente de saper la paix et la démocratie au Venezuela

Le Groupe de Lima s'est réuni le vendredi 4 janvier dans la capitale péruvienne et a publié un communiqué dans lequel il déclare que « le processus électoral suivi au Venezuela en mai 2018 n'est pas légitime » et exige que le président démocratiquement élu, Nicolás Maduro, ne soit pas autorisé à être assermenté comme président le 10 janvier 2019.

Le Groupe de Lima a tenté de justifier ces dernières attaques contre l'ordre constitutionnel au Venezuela en affirmant que les élections « n'étaient pas conformes aux normes internationales d'un processus démocratique, libre, juste et transparent ». Cette déclaration est une répétition des mêmes accusations sans fondement faites en mai 2018 par les États-Unis, le Canada et quelques autres pays qui ont attaqué le Venezuela en imposant des sanctions économiques illégales dans le but de déstabiliser l'économie et ont provoqué des actes de hooliganisme pour causer des souffrances au peuple vénézuélien et blâmer le gouvernement bolivarien pour les crimes que les impérialistes et leurs alliés commettent.

Le gouvernement canadien, représenté à Lima par Andrew Leslie, secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a joué dès le début un rôle déterminant de soutien à cette politique étrangère agressive et destructrice des États-Unis. Le Canada a joué un rôle de premier plan dans la formation et le fonctionnement du Groupe de Lima, créé en août 2017. Les États-Unis ont assemblé ce groupe pour mener à bien leur sale travail après avoir échoué à obtenir suffisamment de voix au sein de l'Organisation des États américains (OÉA) pour isoler le Venezuela et imposer leur volonté de changement de régime. Les États-Unis ne font pas partie du groupe, mais le Canada agit de façon honteuse comme porte-parole de la campagne de l'impérialisme américain de sabotage de la paix et du processus démocratique au Venezuela.

Le Mexique a été le seul pays de ce groupe de 14 membres à refuser de signer la déclaration. En fait, le Mexique a appelé le Groupe de Lima à cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela.

Les actions continuelles du gouvernement canadien visant à attaquer l'ordre constitutionnel et à saper le processus démocratique au Venezuela montrent clairement qu'il n'agit pas au nom des Canadiens. Nous défendons le droit du Venezuela de gérer ses propres affaires conformément à sa propre constitution, libre de toute ingérence étrangère et exigeons que le gouvernement canadien respecte la décision démocratique du peuple vénézuélien.

Ne touchez pas au Venezuela !

(9 janvier 2019)

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Brésil

Le président lance une attaque en règle
contre les droits


Manifestation des résidents de Sao Carlos contre les politiques réactionnaires de Jair Bolsonaro pendant la campagne électorale présidentielle, le 29 septembre 2018

Le nouveau président du Brésil issu du coup, Jair Bolsonaro, a été assermenté le 1er janvier 2019 dans la capitale du Brésil, Brasilia. Selon les agences de presse, la cérémonie d'assermentation été le plus fort déploiement de forces de sécurité depuis les Jeux olympiques de 2016 et la Coupe du monde de 2014. L'assermentation a réuni des dirigeants ultra-réactionnaires comme le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le premier ministre hongrois Viktor Orban.

Dans son discours, Bolsonaro a réitéré des promesses de campagne comme son appui à la possession d'armes par les civils, au secteur agro-industriel et à la privatisation des entreprises publiques. Il a dit que le Brésil était maintenant « libéré du socialisme » et qu'il allait sauver la famille, restaurer les valeurs judéochrétiennes et lutter contre l'idéologie du genre.[1] En plus de s'engager à « stimuler les investissements », il a dit qu'il allait empêcher que les « saletés marxistes » soient enseignées dans les écoles et les universités

Bolsonaro était à peine entré en fonction qu'il a émis des décrets et adopté des lois pour appliquer ses politiques. « Juste quelques heures après son assermentation, Bolsonaro a annoncé une série de décrets en vertu de la Mesure provisoire numéro 870 et trois autres décrets qui modifient la structure institutionnelle de la république brésilienne », a indiqué Peoples Dispatch. « Il a éliminé sept ministères : Transports, Ports et Aviation civile, Industrie, Commerce extérieur et services, Sports, Villes, Culture, Travail et Sécurité publique. »

« En vertu de la même mesure, il a aussi annoncé que la règlementation et la création de nouvelles réserves autochtones et de quilombos (territoires ancestraux des personnes d'ascendance africaine) soient maintenant sous le contrôle du ministère de l'Agriculture qui est fortement influencé par le puissant lobby agro-industriel. Cela fait trente ans que la démarcation des terres autochtones est faite par la Fondation nationale de l'Indien (Funai) et le changement fait planer sur les territoires autochtones et les populations d'ascendance africaine le danger d'une plus grande exploitation et appropriation aux mains des entreprises nationales et transnationales. »

Bolsonaro a annoncé son plan sur Twitter quand il a écrit : « Plus de 15 % de notre territoire national est démarqué au profit des groupes autochtones et des quilombos. Moins d'un million de personnes vivent sur ces territoires isolés qui, en fait, sont exploités et manipulés par les ONG. Nous allons assimiler ces citoyens et valoriser tous les Brésiliens. »

Selon les agences de presse, Bolsonaro a aussi autorisé le licenciement d'environ 300 fonctionnaires à contrat temporaire considérés comme des « gauchistes ». Dans son discours inaugural, Bolsonaro a dit que maintenant qu'il est au pouvoir, son pays sera « libéré du socialisme et de la rectitude politique ».

Le gouvernement va « faire le ménage dans sa maison », a dit le chef de cabinet Onyx Lorenzoni lors d'une conférence de presse après la première réunion du cabinet. « C'est la seule façon de gouverner selon nos idées et nos concepts et d'accomplir ce que la majorité de la société brésilienne a décidé », a ajouté Lorenzoni. La purge idéologique des employés à contrat avait comme objectif d' « éliminer les idées socialistes et communistes qui, pendant 30 ans, nous ont menés au chaos dans lequel nous vivons », a dit Lorenzoni.

« Il ne serait pas logique qu'un gouvernement avec un profil comme le nôtre garde des gens qui appuient une autre façon de penser et un autre système politique », a dit Lorenzoni, qui a ajouté que les fonctionnaires congédiés pourraient être réengagés s'ils passent une « évaluation » de leurs orientations idéologiques de même qu'un « concours de recrutement et ils sont protégés de la partisanerie politique par la constitution ».

Le rapport de Peoples Dispatch poursuit : « Les mesures stipulent aussi que le secrétaire de l'Intérieur va 'superviser, coordonner, surveiller et accompagner les activités et les actions des organisations internationales et des organisations non gouvernementales sur le territoire national '. Plusieurs organisations nationales et internationales ont dénoncé cette mesure qui pourrait bien paver la voie à des restrictions des libertés pour ces organisations. Ceci, combiné à la déclaration sur Twitter de Bolsonaro que les ONG « manipulent » les communautés autochtones et d'ascendance africaine, montre que les tensions vont probablement s'accroître.

« Le salaire minimum est tombé à 998 réaux, un montant inférieur à celui adopté par le congrès et le gouvernement précédent de Michel Temer qui était de 1006 réaux.

« En vertu de la nouvelle mesure, on a confié un super-ministère au ministre de la Justice Sergio Moro, le juge qui avait mené la croisade juridique contre l'ancien président et actuel prisonnier politique Luiz Ignacio Lula da Silva et l'avait éliminé comme candidat à la présidence, et les pouvoirs du ministre ont été décuplés. Comme le ministère du Travail a été aboli, le ministère de Moro sera responsable de la légalisation des syndicats. Le ministère de la Sécurité publique a aussi été incorporé dans ce super-ministère, de même que le conseil de contrôle des activités financières, un organisme qui analyse les transactions financières suspectes.

« L'attaque attendue contre les personnes LGBTQ au Brésil a été rapide. Le ministère des Droits de l'homme, de la Famille et des Femmes, qui est dirigé par Damares Alves, un pasteur évangélique, ne s'occupera plus des questions relatives aux personnes LGBTQ et aucun autre ministère ne le fera. Dans une vidéo affichée le 3 janvier, elle a déclaré : « Attention, attention ! Une nouvelle ère commence. Les garçons s'habillent en bleu, les filles en rose. »

« Cette mesure provisoire semble annoncer des mesures encore plus fortes. Elle est aussi une affirmation que Bolsonaro représente les intérêts des secteurs les plus puissants bien qu'il prétende être un politicien antisystème qui lutte pour le peuple brésilien.

« De nombreuses organisations craignent que des mesures encore pires ne soient prises. Pendant sa campagne, Bolsonaro a dit que des groupes comme le Mouvement des sans terres (MST) et le Mouvement des sans-abri (MTST) devraient être classés comme des organisations terroristes. Si une telle chose se produit, les implications vont être graves. En ces moments d'attaques et de peur, les organisations brésiliennes ont renforcé leur engagement de lutter et ne vont pas reculer. »

João Pedro Stedile, membre du conseil national du MST, a déclaré dans une interview accordée au Brasil de Fato : « Tous les militants du MST sont conscients que nous devons faire attention à ne pas nous exposer à cette haine. Mais ceux qui se lancent dans la lutte ne doivent pas avoir peur, car nous nous battons pour la justice, pour que nos gens améliorent leurs conditions de vie ... Je pense que ces menaces devraient être un signe avant-coureur pour nous, tout en nous poussant à faire plus travail de base et d'éducation politique. » À cet égard, il a déclaré que le Front populaire du Brésil prévoyait de tenir une assemblée à la fin janvier ou début de février afin de mieux concevoir sa tactique. « Nous devons maintenant encourager le vaste secteur des mouvements et organisations populaires à rejoindre le front et à organiser des comités populaires dans toutes les villes pour organiser des assemblées populaires et discuter de l'action à mener dans la lutte réelle pour de meilleures conditions de vie. »

Au Brésil, les gens prennent toutes les mesures nécessaires pour se protéger contre cet assaut ultraréactionnaire. L'expérience vécue des souffrances et des crimes commis sous la dictature militaire, que le peuple a renversée en 1985, est encore bien vivante dans la mémoire du peuple et lui est très précieuse en ce moment. Dans des villes du Canada également, des Canadiens de tous milieux se joignent à la diaspora brésilienne pour appuyer la lutte de résistance qui se forme au Brésil.

Note

1. L'idéologie du genre est une expression inventée qui n'a pas de fondement académique. Elle a beaucoup été utilisée par le camp du « NON » lors du référendum de 2016 sur l'accord de paix conclu entre le gouvernement de la Colombie et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Le camp du « Non », qui était appuyé par de vastes secteurs de l'église évangélique, par les grands propriétaires fonciers et par les partis de l'extrême-droite, a répandu sur une vaste échelle le mensonge que les accords de paix visaient à promouvoir l'homosexualité, comprenaient une « idéologie du genre » et allaient détruire les enfants et les familles. En fait, les accords de paix reconnaissaient officiellement que le conflit armé avait affecté de manière disproportionnée les femmes et les personnes de la communauté LGBTQ. Cette campagne de haine, de peur et de fausse information a réussi à influencer une partie de la population. Le « Non » l'a emporté. Aujourd'hui, les références à l'« imposition d'une idéologie du genre » appartiennent à un discours utilisé par les conservateurs en Amérique latine pour exprimer leur rejet des mouvements, des programmes et des politiques qui font avancer les droits des femmes et des personnes LGBTQ, rapporte Peoples Dispatch.

(Peoples Dispatch, AFP, EFE)

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