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Je ne viens pas ici pour parler à titre personnel, je le fais au nom des sacrifices héroïques de notre peuple et des milliers de combattants qui ont donné leur vie tout au long de plus de 150 années de lutte. Il semble incroyable que le destin nous ait réservé le privilège de pouvoir nous adresser à nos compatriotes un jour comme aujourd'hui, alors que nous commémorons six décennies de triomphe, une occasion où, sous le commandement de Fidel, pour la première fois, le peuple cubain a accédé au pouvoir politique et que les mambises ont pu entrer victorieux à Santiago de Cuba, justement 60 ans après que l'impérialisme étasunien eut instauré une domination absolue sur Cuba. Il y a quelques mois, à La Demajagua, nous nous sommes réunis pour célébrer le 150e anniversaire du début des guerres pour l'indépendance de Cuba, le 10 octobre 1868, une date qui marque le début de notre Révolution, qui a survécu à des moments d'amertume et de désunion, comme le Pacte de Zanjon et à des épisodes lumineux comme celui dont Antonio Maceo fut le héros lors de la manifestation de Baragua. La Révolution renaquit, en 1895, grâce au génie et à la capacité de [José] Marti de rassembler les dirigeants les meilleurs et les plus expérimentés de la guerre des 10 ans et de préparer la « guerre nécessaire » contre le colonialisme espagnol. Au moment où l'armée coloniale était pratiquement vaincue, avec un faible moral combatif, assiégée par les mambises dans presque toute l'Île et décimée par les maladies tropicales qui, en 1897, pour ne citer qu'un exemple, causèrent 201 000 pertes parmi ses troupes, la victoire fut usurpée par l'intervention nord-américaine et l'occupation militaire du pays, ce qui ouvrit la voie à une longue période d'oppression et de gouvernements corrompus et asservis à leurs desseins hégémoniques. Même dans ces circonstances difficiles, la flamme rédemptrice du peuple cubain ne s'est pas éteinte, comme en témoignent des figures telles que Baliño, Mella, Villena, Guiteras et Jesus Menéndez, parmi tant d'autres qui ne se sont pas résignés à vivre soumis à l'affront et à l'opprobre. La génération du Centenaire qui, sous la direction de Fidel, attaqua les casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes, le 26 juillet 1953, n'était pas non plus disposée à tolérer, 100 ans après la naissance de Marti, les crimes et les abus d'une tyrannie sanguinaire, complètement subordonnée aux intérêts des États-Unis. Vinrent ensuite des moments de profonde douleur et de tristesse après l'échec et le vil assassinat de nombreux combattants révolutionnaires qui avaient participé à ces actions, ce que Fidel dénonça énergiquement dans son plaidoyer historique « L'Histoire m'acquittera », qui devint le programme de la Révolution. À quelques mètres d'ici reposent les restes de ceux qui sont tombés ce 26 juillet et d'autres martyrs de l'épopée insurrectionnelle, y compris les courageux jeunes de Santiago dans la lutte clandestine et les enfants de cette ville qui sont morts dans les glorieuses missions internationalistes. Durant les dures années d'emprisonnement et d'humiliations, la ferveur et l'engagement à relancer la lutte ne faiblirent pas, le prestige et l'autorité du leader révolutionnaire s'accrurent pour apporter de nouvelles forces contre la dictature. L'exil au Mexique ne connut pas de repos ; il servit à préparer l'étape suivante et décisive du combat qui nous amena sur le yacht Granma jusqu'aux rivages de las Coloradas, le 2 décembre 1956. L'arrivée tardive sur les côtes cubaines, due à une navigation hasardeuse, ne permit pas la synchronisation prévue avec le Soulèvement de Santiago de Cuba, le 30 novembre, organisé par le jeune dirigeant courageux et plein d'audace du Mouvement du 26 Juillet, Frank Pais Garcia, qui n'avait pas encore 22 ans, âge auquel il fut sauvagement assassiné le 30 juillet 1957 par les sbires de la tyrannie. Le désastre d'Alegria de Pio, qui faillit anéantir les membres de l'expédition, ne parvint pas non plus à éteindre l'optimisme et la foi en la victoire de Fidel, des convictions qui le conduisirent à s'exclamer le 18 décembre, lorsque nous nous sommes retrouvés, avec seulement sept fusils : « Maintenant nous avons gagné la guerre ! » C'est depuis Santiago de Cuba, grâce aux efforts inlassables du mouvement clandestin dirigé par Frank Pais, que nous reçûmes dans la Sierra Maestra le premier renfort de jeunes combattants, des armes et des munitions, ce qui signifia une contribution cruciale à la capacité combative de l'Armée rebelle naissante. Des mois de combats incessants se poursuivirent, d'abord dans la Sierra Maestra, puis la lutte s'étendit à d'autres régions avec l'ouverture de nouveaux fronts et de colonnes, et avec la défaite de la grande offensive des troupes de Batista contre le Premier Front dirigé par Fidel, ce qui marqua le début de la contre-offensive stratégique et le tournant radical de la guerre qui mena à la défaite du régime et à la prise du pouvoir révolutionnaire. Dès le 8 janvier 1959, à son arrivée à La Havane, le leader de la Révolution déclarait (je cite) : « La tyrannie a été renversée, la joie est immense et pourtant il reste beaucoup à faire. Ne nous trompons pas en croyant que désormais tout sera facile, peut-être que désormais tout sera plus difficile. » (Fin de citation) Les paroles prémonitoires de Fidel ne tardèrent à devenir réalité. Une période de luttes commença qui ébranla les fondements de la société cubaine. Le 17 mai, quatre mois et demi à peine après le triomphe, au commandement de la Plata, au coeur de la Sierra Maestra, la première Loi de Réforme agraire fut promulguée conformément au programme de la Moncada, ce qui affecta les puissants intérêts économiques des monopoles nord-américains et de la bourgeoisie créole, qui intensifièrent les complots contre le processus révolutionnaire. La Révolution naissante fut l'objet de toutes sortes d'agressions et de menaces, telles que les actions de bandes armées, financées par le gouvernement étasunien, les projets d'attentats contre Fidel et d'autres dirigeants, l'assassinat de jeunes alphabétiseurs, dont beaucoup étaient encore des adolescents, le sabotage et le terrorisme à travers le pays, qui se soldèrent par 3 478 morts et 2 099 personnes handicapées ; le blocus économique, commercial et financier et d'autres actions politiques et diplomatiques visant à nous isoler ; les campagnes de mensonges pour dénigrer la Révolution et ses leaders ; l'invasion mercenaire de Playa Giron en avril 1961 ; la Crise d'octobre en 1962, lorsque les États-Unis s'apprêtaient à envahir militairement Cuba et ourdissaient une liste interminable d'actes hostiles contre notre pays. Personne ne peut nier le fait que la Révolution qui naissait le 1er Janvier n'a pas connu, tout au long de ces 60 années, une minute de repos. Douze administrations étasuniennes se sont déjà succédé, lesquelles n'ont ménagé aucun effort pour forcer à un changement de régime à Cuba, quel qu'en soient les moyens, avec plus ou moins d'agressivité. Le peuple héroïque d'hier et d'aujourd'hui, fier de son histoire et de sa culture nationales, attaché aux idéaux et à l'oeuvre de la Révolution, qui compte aujourd'hui quatre générations de Cubains, a su résister et vaincre durant les six décennies de lutte ininterrompue pour la défense du socialisme, en se fondant toujours sur la plus étroite unité autour du Parti et de Fidel. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut comprendre l'exploit d'avoir résisté aux années cruelles de la Période spéciale, lorsque nous sommes restés seuls au milieu de l'Occident, à 90 milles des États-Unis. À l'époque, personne au monde n'aurait parié un centime sur la survie de la Révolution. Or, oui, nous avons pu endurer et relever le défi sans violer un seul des principes éthiques et humanistes du processus révolutionnaire et mériter ainsi le précieux soutien des mouvements de solidarité qui n'ont jamais cessé de croire en Cuba. Aujourd'hui, une fois de plus, le gouvernement étasunien semble prendre le chemin de la confrontation avec Cuba et de présenter notre pays, pacifique et solidaire, comme une menace pour la région. Il fait appel à la sombre doctrine Monroe pour tenter de ramener l'Histoire à l'époque honteuse où les gouvernements soumis et les dictatures militaires se rallièrent à l'isolement de Cuba. De plus en plus de hauts fonctionnaires de l'administration actuelle, avec la complicité de certains laquais, répandent de nouveaux mensonges et tentent une nouvelle fois de rendre Cuba coupable tous les maux de la région, comme si ceux-ci n'étaient pas la conséquence de politiques néolibérales impitoyables qui provoquent pauvreté, faim, inégalité, crime organisé, trafic de drogue, corruption politique, abus et privation des droits des travailleurs, personnes déplacées, expulsion des paysans, répression des étudiants et conditions de santé, de logement et de scolarité précaires pour une large majorité. Ce sont les mêmes qui déclarent leur intention de continuer à forcer la détérioration des relations bilatérales et de promouvoir de nouvelles mesures de blocus économique, commercial et financier pour freiner le développement de l'économie nationale, provoquer des restrictions supplémentaires dans la consommation et le bien-être de la population, entraver davantage le commerce extérieur et réduire le flux des investissements étrangers. Ils se disent prêts à défier le droit international, à enfreindre les règles du commerce international et des relations économiques internationales et à appliquer de manière plus agressive des mesures et des lois extraterritoriales contre la souveraineté d'autres États. Je rappelle notre volonté de vivre ensemble de manière civilisée, malgré les différences, dans une relation de paix, de respect et d'intérêt mutuel avec les États-Unis. Nous avons également affirmé avec la plus grande clarté que nous, Cubains, sommes prêts à résister à un scénario d'affrontement, ce que nous ne souhaitons pas, et nous espérons que les esprits les plus équilibrés du gouvernement étasunien seront capables de l'éviter. Une fois de plus, on accuse Cuba, alors qu'il est démontré que la dette extérieure, les flux migratoires incontrôlés, le pillage des ressources naturelles sont le résultat de la domination des sociétés transnationales sur le continent. Comme faisant partie de Notre Amérique, notre respect et notre solidarité avec les pays frères ont été et resteront invariables. La force de la vérité a déjoué les mensonges et l'Histoire a remis les faits et les protagonistes à leur place. On ne pourra attribuer à la Révolution cubaine et à l'épopée écrite par ce peuple héroïque que la seule responsabilité qui émane de leur exemple en tant que symbole de pleine indépendance, de résistance victorieuse, de justice sociale, d'altruisme et d'internationalisme. Comme faisant partie de Notre Amérique, notre respect et notre solidarité avec les pays frères ont été et resteront invariables. Des pays où plus de 347 700 médecins et professionnels de la santé cubains ont travaillé, dont beaucoup dans des endroits isolés et d'accès difficiles, tandis que plus de 27 200 jeunes ont été formés comme professionnels, un témoignage de la confiance envers Cuba. Il y a quelques semaines, accompagnés par la reconnaissance et l'affection de millions de patients, en particulier ceux des zones rurales et des populations autochtones, des milliers de médecins cubains qui prêtaient leurs services au Brésil sont revenus dans la dignité, après avoir été calomniés et rejetés par le nouveau président, dans le but de détruire ce programme social et se conformer ainsi aux directives de l'extrême droite de la Floride, qui a pris la politique des États-Unis envers Cuba en otage, à la satisfaction des forces les plus réactionnaires du gouvernement nord-américain actuel. Soixante ans après le triomphe, nous pouvons affirmer que nous nous sommes endurcis, nous ne sommes pas intimidés par le langage de la force ou des menaces, nous n'avons pas été intimidés quand le processus révolutionnaire n'était pas encore consolidé, ils y parviendront encore moins maintenant que l'unité du peuple est une réalité indestructible, car si hier nous étions quelques-uns, aujourd'hui nous sommes tout un peuple qui défend sa Révolution. (Applaudissements) Le 26 juillet dernier, ici à Santiago, j'ai expliqué qu'un scénario adverse s'était créé et qu'une nouvelle fois l'euphorie refaisait surface chez les ennemis et l'urgence de réaliser leurs rêves de détruire l'exemple de Cuba. J'ai également souligné la conviction que le siège impérial s'était renforcé autour du Venezuela, du Nicaragua et de notre pays. Les faits ont confirmé cette appréciation. Après près d'une décennie de mise en oeuvre de méthodes de guerre non conventionnelles pour empêcher la poursuite ou freiner le retour de gouvernements progressistes, les cercles du pouvoir à Washington ont parrainé des coups d'État, d'abord militaires pour renverser le président Zelaya au Honduras, puis parlementaires et judiciaires contre Lugo au Paraguay et Dilma Rousseff au Brésil. Ils ont soutenu des procès judiciaires truqués et politiquement motivés, ainsi que des campagnes de manipulation et de discrédit contre des dirigeants et des organisations de gauche, faisant usage du contrôle monopolistique des médias. Ils ont ainsi réussi à faire incarcérer le compañero Lula da Silva et l'ont privé du droit d'être candidat du Parti des travailleurs pour la présidence pour éviter sa victoire certaine lors des dernières élections. Je saisis cette occasion pour lancer un appel à toutes les forces politiques honnêtes de la planète afin qu'elles demandent sa libération et la cessation des attaques et de la persécution judiciaire contre les anciennes présidentes Dilma Rousseff et Cristina Fernandez de Kirchner. Ceux qui se bercent d'illusions avec la restauration du pouvoir impérialiste dans notre région devraient comprendre que l'Amérique latine et les Caraïbes ont changé, tout comme le monde. Pour notre part, nous continuerons de contribuer activement aux processus de consensus et d'intégration dans la région, sur la base du concept d'unité dans la diversité. Nous avons contribué au processus de paix en Colombie, à la demande expresse de son gouvernement, des Forces armées révolutionnaires de Colombie et de l'Armée de libération nationale, et nous continuerons à le faire, en dépit des risques, des préjudices et des difficultés. L'autorité politique et morale de Cuba est fondée sur l'histoire, la conduite et le soutien uni, conscient et organisé du peuple. Par conséquent, aucune menace ne nous fera renoncer à notre solidarité avec la République bolivarienne du Venezuela. Les actions agressives contre ce pays frère doivent cesser. Comme nous l'avons averti il y a quelque temps, la déclaration réitérée présentant le Venezuela comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, les appels ouverts à un coup d'État militaire contre son gouvernement constitutionnel, les exercices d'entraînements militaires menés à proximité des frontières vénézuéliennes, ainsi que les tensions et incidents dans la région ne peuvent conduire qu'à une instabilité grave et des conséquences imprévisibles. La région ressemble à une grande prairie en période de sécheresse. Une étincelle pourrait provoquer un incendie incontrôlable qui nuirait aux intérêts nationaux de tous. Il est tout aussi dangereux et inacceptable que le gouvernement des États-Unis sanctionne unilatéralement et proclame également la République du Nicaragua comme une menace pour sa sécurité nationale. Nous rejetons les tentatives de la discréditée OÉA, l'Organisation des États américains, de s'ingérer dans les affaires de ce pays frère. Face à la doctrine Monroe, il faudra appliquer et défendre, pour le bien de tous, les principes de la Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, signée à La Havane par les chefs d'État et de gouvernement, que certains alliés des États-Unis cherchent maintenant à ignorer. La plus grande leçon que nous, les révolutionnaires et les mouvements progressistes, pouvons tirer de la situation qui a été créée est de ne jamais négliger l'unité avec le peuple et de ne jamais abandonner la lutte pour la défense des intérêts des opprimés, aussi difficiles soient les circonstances. Pour nous, le panorama international complexe décrit ci-dessus confirme la pleine validité des propos du commandant en chef de la Révolution cubaine dans son rapport central au 1er Congrès du Parti en 1975 : « Tant que l'impérialisme existera, le Parti, l'État et le peuple accorderont la plus grande attention aux services de la défense. La garde révolutionnaire ne sera jamais négligée. L'histoire nous a appris avec trop d'éloquence que ceux qui oublient ce principe ne survivent pas à l'erreur ». (Fin de citation) En conséquence, nous continuerons de donner la priorité aux tâches de préparation à la défense, à tous les niveaux, dans l'intérêt de la sauvegarde de l'indépendance, de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de la paix, à partir de la conception stratégique de la Guerre de tout le peuple, comme le prévoit la Constitution de la République récemment approuvée. Il est de notre devoir de nous préparer méticuleusement et à l'avance à tous les scénarios, y compris les pires, non seulement sur le plan militaire, afin de ne pas laisser de place à la confusion et à l'improvisation qui s'installent chez ceux qui ont peu de volonté au moment d'agir, mais qu'avec l'optimisme et la confiance que nous a légués Fidel et en contact étroit avec le peuple, nous sachions trouver la meilleure solution pour relever n'importe quel défi qui se présentera. L'un des défis auxquels nous serons précisément confrontés au cours de l'année qui commence aujourd'hui est la situation de l'économie, accablée par les tensions dans les finances extérieures en raison des effets sur les revenus des exportations et de l'intensification du blocus nord-américain et de ses effets extraterritoriaux. Comme l'a souligné notre ministre de l'Économie et de la Planification lors de la dernière session de l'Assemblée nationale, le coût pour Cuba de cette mesure arbitraire, calculé selon la méthodologie internationalement approuvée, s'est élevé l'an dernier à 4,321 milliards de dollars, soit près de 12 millions de dommages par jour, un chiffre que les analystes ont tendance à négliger pour remettre en question la performance de l'économie nationale. Indépendamment du blocus et de son durcissement, nous, les Cubains, avons d'énormes réserves intérieures à exploiter sans augmenter à nouveau l'endettement extérieur. Pour y parvenir, il faut tout d'abord réduire toutes les dépenses non essentielles et économiser davantage, accroître et diversifier les exportations, améliorer l'efficacité du processus d'investissement et accroître la participation des investissements étrangers, qui, comme indiqué dans les documents directeurs du Parti, n'est pas un complément, mais un élément fondamental du développement. Dans ce même scénario, à l'Assemblée nationale, le 22 décembre, le président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, le camarade Miguel Diaz-Canel Bermudez, a fait le point sur l'état de l'économie en 2018 et le plan pour cette année, où il a souligné que la bataille économique reste la tâche fondamentale et la plus complexe, ajoutant que c'est la tâche qui exige le plus de nous tous aujourd'hui, parce que c'est celle dont notre peuple attend le plus. À cet effet, il a précisé qu'une attitude plus proactive, intelligente et concrète est requise de la part des dirigeants, en promouvant — et non en freinant ou en retardant — des solutions sûres et particulières aux problèmes, avec la recherche continue et intense de réponses agiles et efficaces. Dans le même temps, il a appelé à une plus grande cohérence avec la Conceptualisation du modèle économique et social et à une mise en oeuvre plus systématique et plus précise des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution. Il convient de souligner que la direction du Parti communiste cubain appuie résolument les déclarations et les actions entreprises par le camarade Diaz-Canel à la tête de l'État et du gouvernement depuis son entrée en fonction, y compris son système de travail, fondé sur des visites dans les territoires et les communautés ; le lien avec les collectifs et les échanges directs avec le peuple ; la promotion de la responsabilité des dirigeants par le biais des médias et des réseaux sociaux, ainsi que le contrôle systématique des principaux programmes de développement et la promotion du style collectif de direction des organes étatiques et gouvernementaux. Sans vouloir faire un bilan hâtif, je peux affirmer que le processus de transfert des principales responsabilités aux nouvelles générations se déroule bien, ou plutôt très bien, sans heurts ni soubresauts, et nous sommes sûrs que nous continuerons ainsi. (Applaudissements) Nous, les jeunes que nous étions et qui avons eu alors le privilège de combattre sous les ordres de Fidel il y a plus de 65 ans, depuis la Moncada, le Granma, l'Armée rebelle, la lutte clandestine, Playa Giron, la lutte contre les bandes contre-révolutionnaires, les missions internationalistes et jusqu'à présent, aux côtés du peuple cubain héroïque, sommes profondément satisfaits, heureux et confiants de voir de nos propres yeux comment les nouvelles générations assument la mission de poursuivre la construction du socialisme, seule garantie de l'indépendance et de la souveraineté nationale. Nous fêtons le 60e anniversaire du 1er Janvier 1959, mais la Révolution n'a pas vieilli, elle demeure toujours jeune et ce n'est pas une phrase rhétorique, c'est une confirmation historique, puisque dès les premiers moments, ses protagonistes ont été les jeunes et il en a été ainsi tout au long de ces six premières décennies. Le processus révolutionnaire ne se limite pas à la vie biologique de ceux qui l'ont amorcé, mais à la volonté et à l'engagement des jeunes qui assurent sa continuité. Les nouvelles générations ont le devoir de garantir que la Révolution cubaine soit toujours une Révolution des jeunes, et en même temps, une Révolution socialiste des humbles, par les humbles et pour les humbles. (Applaudissements) En cette date importante, nous tenons aussi à rendre un juste hommage à la femme cubaine, de Mariana à nos jours, toujours présente dans nos luttes pour l'émancipation de la Patrie et dans la construction de la société que nous édifions aujourd'hui. (Applaudissements) Compañeros, La 2e Session ordinaire de la Législature actuelle de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire a approuvé la nouvelle Constitution de la République, qui sera soumise à un référendum le 24 février prochain. Préalablement, pendant près de trois mois, un vaste processus de consultation populaire a eu lieu, au cours duquel les citoyens ont librement exprimé leurs opinions sur le contenu du Projet, ce qui a conduit à la modification de 60 % des articles, et ce qui témoigne clairement du caractère profondément démocratique de la Révolution, où les principales décisions qui définissent la vie de la nation sont élaborées avec la contribution de tous les Cubains. Nos médias ont fourni une couverture détaillée durant ce processus, ce qui m'évite de m'étendre sur le sujet. Dans quelques jours, le texte définitif de la nouvelle Constitution commencera à être distribué dans un tabloïd. Je voudrais seulement ajouter que j'ai la certitude qu'une fois de plus, notre peuple noble et courageux confirmera à travers les urnes, le 24 février prochain, son soutien majoritaire à la Révolution et au socialisme en ratifiant la Constitution l'année où nous commémorerons le 150e anniversaire de la première Constitution de Cuba, adoptée à Guaimaro par ceux qui ont lancé notre guerre d'indépendance. Après 60 ans de luttes, de sacrifices, d'efforts et de victoires, nous voyons un pays libre, indépendant et maître de son destin. En imaginant l'avenir, l'oeuvre accomplie nous permet d'entrevoir un avenir digne et prospère pour la Patrie. En gardant à l'esprit l'histoire héroïque de la lutte des Cubains, au nom de notre peuple, avec un optimisme et une confiance totale dans l'avenir, je peux m'exclamer : Vive pour toujours la Révolution cubaine ! Je vous remercie. (Ovation)
(Granma. Photos: Photo: Estudios Revolución) Nous irons de l'avant. Et nous allons
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Miguel M. Diaz-Canel Bermudez, président des conseils d'État et des ministres |
Mes premières paroles en cette Journée de l'éducateur seront pour féliciter et exprimer toute ma reconnaissance aux enseignants cubains, qui nous consacrent, bien plus que leurs heures, le sens de leur vie.
L'année 2018 est presque terminée et nous sommes réunis à nouveau pour la traditionnelle accolade et l'évaluation d'une période cruciale de l'Histoire de la Révolution cubaine.
Cette année qui s'achève aujourd'hui restera dans notre mémoire nationale comme l'année où une nouvelle génération, de manière progressive et régulière, en témoignage manifeste de continuité, a commencé à assumer les principales tâches de direction, avec la chance d'être guidée par la génération historique, en particulier par le général d'armée Raul Castro Ruz, Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba.
Au cours des mois qui se sont écoulés depuis les sessions de l'Assemblée, en avril, nous avons compté sur cet accompagnement face aux défis les plus difficiles et les plus inattendus et nous avons trouvé dans sa confiance et dans la direction collective les ressources fondamentales pour nous présenter ici aujourd'hui et vous rendre compte, déterminés à donner une solution aux problèmes qui préoccupent le plus le peuple, lesquels absorbent chaque minute de nos journées et chaque parcelle de nos énergies.
En dressant un bilan des efforts et des résultats, je dois parler avant toute chose de la profonde satisfaction que nous a procurée le débat populaire sur la nouvelle Constitution qui est adoptée aujourd'hui.
À travers ce débat, nous avons non seulement enrichi notre culture politique, notre sentiment d'appartenance à une nation et à l'avenir du pays. Nous nous sommes rapprochés davantage des préoccupations et des demandes de nos gens, un objectif fondamental de la Révolution, duquel les adversaires ont toujours tenté de nous distraire, résolus à fracturer et à diviser la société cubaine, conscients que l'unité est sa force la plus précieuse.
Je voudrais dire que cette année a été une année d'impulsion pour le gouvernement électronique et d'une efficacité accrue dans la gestion économique, mais il ne s'agit que de la première étape d'une tâche aux exigences infinies qui devrait commencer à porter ses premiers fruits vers 2019.
Et il convient de dire que nous avons également traversé des épreuves très dures, comme les inondations qui ont dévasté les provinces centrales et la chute d'un avion qui a laissé un solde douloureux de 112 morts et une seule survivante, qui a envoyé récemment un beau message de remerciements à ses compatriotes et notamment à l'équipe médicale qui l'a sauvée.
Ayant ainsi rempli la triste tâche de revivre la pire nouvelle de cette année pour Cuba, je reviens à la plus encourageante.
Cette session de l'Assemblée nationale s'achève sur une décision transcendante pour la vie de la nation : l'approbation de la nouvelle Constitution de la République qui sera soumise en février au référendum.
Nous y sommes arrivés au terme d'un vaste processus de consultation populaire où les citoyens, résidant à Cuba ou à l'étranger, ont eu l'occasion d'exprimer librement leurs opinions sur le contenu du projet, qui comprenait, entre autres aspects importants, les fondements politiques et économiques, les droits et les devoirs et la structure de l'État.
Toutes et chacune des interventions ont été dûment évaluées et elles ont entraîné des changements dans environ 60 % des articles du Projet, ce qui a permis d'enrichir son contenu.
L'analyse populaire a montré clairement la volonté de perfectionner la Constitution, mais elle est allée beaucoup plus loin, en apportant des éléments importants à prendre en compte dans le vaste exercice législatif que nous devons entreprendre pour soutenir par les lois nécessaires le respect des préceptes constitutionnels.
L'occasion est propice pour féliciter, au nom de l'Assemblée nationale, tous ceux qui ont permis d'assurer et d'organiser le processus de consultation populaire, notamment les binômes qui ont dirigé les plus de 133 000 assemblées qui se sont tenues dans tout le pays, les fonctionnaires chargés de la collecte et de l'analyse des données, le Centre des études sociopolitiques du Comité central du Parti et, en particulier, la Commission chargée de la rédaction de la Constitution et, plus précisément comme il a été souligné, son président, le général d'armée Raul Castro Ruz. (Applaudissements)
La Loi fondamentale que nous venons d'adopter réaffirme la voie socialiste de la Révolution et nous permet d'orienter le travail de l'État, du gouvernement, des organisations et de tout le peuple vers le perfectionnement continu de la société ; elle renforce nos institutions ; elle établit la prévalence de la Constitution dans notre action, une inclusion accrue, la justice et l'égalité sociale, ainsi qu'un renforcement de l'autonomisation du peuple dans le cadre du gouvernement de la nation.
Ce processus, qui se poursuit avec la tenue du référendum le 24 février de l'année prochaine, est une démonstration authentique et exceptionnelle de l'exercice du pouvoir par le peuple et, par conséquent, du caractère nettement participatif et démocratique de notre système politique.
Contrairement à ce que prétendent les ennemis de la Révolution, Cuba a montré une fois de plus que les décisions fondamentales et le consensus autour des questions qui définissent la vie de la nation sont construits avec la contribution décisive de tous. Il faudrait dire à nos détracteurs de prendre le risque d'organiser dans leur pays un processus semblable à celui que nous mettons en oeuvre.
À une date qui nous est aussi chère que le 24 février, 124 ans après la reprise de la lutte pour l'indépendance menée par le Héros national José Marti, nous, les Cubains de ces temps-ci, fidèles aux traditions de luttes, nous nous rendrons aux urnes pour approuver la Constitution, en signe de fermeté, de loyauté envers l'héritage du commandant en chef de la Révolution cubaine, le compañero Fidel Castro, et nous dirons par notre vote : Oui à la révolution, à la souveraineté et à l'indépendance de la Patrie et à l'unité. Oui au socialisme et à l'engagement envers les héros et les martyrs durant ces plus de 150 années de luttes pour la liberté.
Chers compañeras et compañeros,
Le débat au sein des dix commissions de travail de cette Assemblée a été intense et fructueux. Outre le texte constitutionnel, nous avons discuté en séance plénière de deux questions prioritaires : le respect du plan et le budget cette année, ainsi que ses propositions pour 2019.
Avec une croissance discrète du produit intérieur brut de 1,2 % qui, bien que limité, n'en reste pas moins encourageant au milieu de tant de facteurs défavorables, le comportement de l'économie en cette fin d'année montre des signes prometteurs.
Pour ne pas le sous-estimer, permettez-moi d'indiquer brièvement quelques décisions qui ont bénéficié de cette croissance discrète, mais réelle :
En novembre de cette année, l'augmentation des prestations minimums des retraités est entrée en vigueur, passant de 200 à 242 pesos pour près de 300 000 personnes.
Toutes les prestations monétaires reçues au titre de l'aide sociale ont également été augmentées de 70 pesos, au bénéfice de 99 000 familles.
Ces augmentations, dont le coût annuel pour le budget de l'État s'élève à 224 millions de pesos, visent à améliorer modestement le revenu des personnes et des familles à faible pouvoir d'achat et constituent une avance partielle des mesures qui seront adoptées pour réglementer la situation des salaires, des pensions, des prestations sociales, des aides et des prestations gratuites.
L'un des secteurs qui contribue le plus est celui des communications, grâce à la croissance de la connectivité et de l'accès à Internet dans des entités de l'État, ainsi que dans les services demandés par la population, avec l'augmentation de 700 000 lignes de téléphonie mobile, pour un total de 5 300 000 en service.
Les points d'accès publics via wifi augmentent également de plus de 300 et le nombre de foyers connectés à Internet est déjà de 60 000.
Les dommages les plus importants au produit intérieur brut ont été concentrés dans l'industrie sucrière et, plus légèrement, dans le secteur de l'agriculture et de l'élevage. Cependant, il convient de souligner l'augmentation de la production de riz et de haricots qui nous permet de remplacer des importations.
Malgré l'impact de l'ouragan Irma, qui a gravement affecté la commercialisation de Cuba en tant que destination touristique pendant la haute saison 2017-2018, et les mesures adoptées par le gouvernement des États-Unis pour entraver les voyages dans notre pays, le tourisme bouclera cette année avec un nombre record de visiteurs internationaux.
Le fait qu'au milieu de tant de facteurs défavorables, les services sociaux aient été garantis à la population dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la culture et des sports est tout aussi important. L'année 2018 devrait s'achever avec un taux de mortalité infantile de 4, semblable à celui de l'année précédente, qui est le plus bas de l'Histoire.
Le programme du logement est l'un de ceux qui a connu une impulsion significative, ce qui a permis d'achever la construction de plus de 29 000 maisons à partir du plan de l'État, tandis qu'environ 11 000 autres seront construites par la population, à partir d'un financement personnel. La politique du logement qui a été récemment approuvée par le Conseil des ministres et communiquée aux députés lors de la présente session du Parlement contribuera à cet effort.
Pour l'année prochaine, des niveaux semblables de croissance de l'économie sont prévus, soit 1,5 % du produit intérieur brut, avec une reprise de l'industrie sucrière et une augmentation de l'activité dans d'autres secteurs tels que la construction, le transport et les communications.
Mais cette croissance, même si elle reflète les progrès du pays dans certains secteurs, ne lui permet pas d'atteindre les niveaux de développement nécessaires à la satisfaction des besoins toujours croissants de la population. C'est pourquoi, dans le cadre du Plan national de développement économique et social à l'horizon 2030, une série d'objectifs a été définie, vers lesquels doit s'orienter le comportement de l'économie pour la période 2019-2021. Dans ce cadre, l'augmentation des revenus d'exportation et les capacités d'accroître la production nationale, grâce à un processus d'investissements qui exige une plus grande efficacité seront d'une importance vitale.
En 2018, les formes de gestion non étatiques ont contribué au budget de l'État à hauteur de 12 % des recettes totales, lesquelles devraient également croître légèrement l'année prochaine. Les quelque 600 000 travailleurs à leur compte apportent 5 % des revenus du budget.
Compañeras et compañeros,
La situation des finances extérieures du pays reste tendue en raison du non-respect des revenus planifiés provenant des exportations, du tourisme et de la production sucrière, ce à quoi s'ajoutent les dommages causés par une sécheresse prolongée, suivie des dégâts occasionnés par l'ouragan Irma et, plus tard, la survenue de fortes pluies, le tout provoquant des difficultés dans l'arrivée des matières premières, des équipements et des intrants.
Ce n'est que grâce à des mesures de contrôle supplémentaires dans les principales garanties financières du plan 2018, visant à travailler avec une précision accrue les décisions en matière d'importations et autres dépenses en devises au second semestre que nous sommes parvenus à la croissance avec un solde positif de la balance commerciale et du compte courant.
Nous avons indiqué que la bataille économique reste la tâche fondamentale et aussi la plus complexe. C'est la tâche que exige le plus de nous tous aujourd'hui, parce que c'est celle dont notre peuple attend le plus.
Le contexte que nous avons décrit exige une planification mobilisatrice, visant à empêcher la bureaucratie d'immobiliser la gestion des principaux acteurs économiques.
Il s'impose de renforcer nos structures et nos équipes de direction et de gestion économique par la contribution de spécialistes et d'experts des Sciences économiques en particulier et d'autres en général. Nous ne pouvons pas nous lasser d'écouter ceux qui savent, d'évaluer leurs propositions et de les articuler à ce que nous envisageons de réaliser.
Nous avons besoin d'une attitude plus proactive, plus intelligente et plus concrète de la part des dirigeants, qui favorise — et non qui bloque ou retarde — des solutions sûres et spécifiques aux problèmes, tout en recherchant, de façon continue et approfondie, des réponses agiles et efficaces.
Il nous faut être plus cohérents quant à la Conceptualisation du Modèle économique et social et plus systématiques et plus précis dans la mise en oeuvre des Orientations de la politique économique et sociale de la Révolution, adoptées par notre Parti.
Il est temps d'agir sans dogmes et avec réalisme, en prenant en charge les priorités, en facilitant le renforcement réel de l'entreprise d'État et de son enchaînement productif avec les investissements étrangers, les entreprises mixtes et le secteur non étatique de l'économie.
Nous devons également ordonner l'activité du secteur privé de l'économie, mais sans entraver ni ralentir ses performances, en encourageant les meilleures pratiques jusqu'à obtenir que ceux qui exercent cette forme de gestion s'écartent de l'illégalité. Le défi est d'intégrer tous les acteurs, les formes de propriété et de gestion présents dans notre environnement économique et social, dans la bataille pour l'économie qui, je le répète, est aujourd'hui la bataille fondamentale.
Comme les résultats de l'année nous le montrent, il est impératif de promouvoir les investissements étrangers, de favoriser un climat de confiance et de sécurité pour les investisseurs, d'exporter davantage, de défendre les recettes, de conclure le cycle des exportations avec l'encaissement en temps opportun, respecter ce que le général d'armée Raul Castro a déclaré à plusieurs reprises, à savoir de ne pas dépenser plus que nous n'encaissons et de ne pas assumer d'engagements que nous ne sommes pas en mesure de respecter. Par ailleurs, il faut également arrêter et résoudre la chaîne des impayés.
Investir avec efficacité et faire respecter les études de faisabilité après le démarrage des investissements est aussi important que d'accorder toute l'attention possible à leur exécution, en garantissant les matériaux et la main-d'oeuvre en temps voulu, en évitant les surprises et l'improvisation.
Nous devons en même temps connaître et gérer toutes les possibilités de financement, utiliser les crédits plus efficacement et être responsables quant à leurs remboursements.
Mettre à profit efficacement les précieuses ressources humaines et la main-d'oeuvre qualifiée et scientifique que nous nous sommes données grâce à la grande oeuvre éducative de la Révolution ; défendre la production nationale, mobiliser toutes nos potentialités pour produire davantage et avec efficacité est la seule chose qui nous permettra de croître, au-delà des dommages climatiques et de la tension financière.
Nous devons également éviter les dépenses superflues dans les activités gouvernementales, parvenir à un contrôle réel des ressources et tirer parti des expériences d'autres nations socialistes telles que la Chine, le Vietnam et le Laos.
La gestion gouvernementale doit être orientée avec une plus grande détermination vers l'exigence de la qualité des services et éviter que leurs déficiences ne provoquent des mécontentements et de l'irritation au sein de la population. Nous ne devons jamais oublier qu'en tant que serviteurs publics, notre objectif majeur est le bien-être du peuple.
Aborder la situation actuelle de manière réaliste et objective est ce qui nous permet de définir un plan économique durable pour l'année 2019, fondé sur des bases solides qui favorisent, en dépit des difficultés, le développement dans les activités prioritaires pour la croissance et contribuent au rétablissement progressif de la crédibilité financière du pays.
Compatriotes,
Deux mille dix-neuf sera une année de mise en ordre. Le plan sera basé sur les recettes en devises du pays et leur encaissement, en payant plus de dettes que de crédits à obtenir et en respectant avec la plus grande ponctualité possible le paiement des engagements.
Il n'y a pas d'autre moyen d'élaborer le plan ; dans le cas contraire, ce serait proposer quelque chose qui ne sera pas respecté et qui deviendrait ingérable.
Je dois souligner que ce qui est prévu dans ce plan est le minimum à atteindre. Il faut générer de la richesse pour posséder davantage. Son exécution doit être sous-tendue par une gestion budgétaire adéquate, dans laquelle nous devons renforcer toutes les possibilités de revenus, réduire les dépenses budgétaires dans le secteur des entreprises et diminuer autant que possible le déficit du budget.
Atteindre les objectifs prévus exige un processus profond de discussion du plan, un haut niveau de contrôle et l'implication de tous pour le défendre entre tous.
La récolte de la canne à sucre, une activité économique importante non seulement pour la production de sucre, mais aussi pour sa capacité à générer des revenus en espèces, sa contribution à la production d'électricité à partir de la biomasse, la production d'aliments pour les animaux et de dérivés, a commencé en dépassant les principaux indicateurs. Maintenant, l'important est de ne pas laisser s'accumuler les problèmes qui nuiraient à la bonne performance durant la fin de la récolte.
Dans le cadre du processus d'informatisation de la société, la télévision numérique progresse et le service Internet a été ouvert à la téléphonie mobile, une nouvelle possibilité pour les citoyens et une expression claire de la volonté politique du gouvernement de mener à bien ce programme par nos propres moyens et notre talent, sans laisser de place à l'ingérence que certains déguisent en offres perverses et en plans colonisateurs.
Les investissements dans les parcs éoliens et photovoltaïques se poursuivent, tandis que s'amorcent ceux liés à la production à partir de biomasse dans des centrales bioélectriques, en appui au projet de changement dans la matrice énergétique et à l'augmentation de l'utilisation des sources d'énergie renouvelables.
Afin de débattre largement des projections de développement du pays, nous avons jugé opportun de convoquer au premier trimestre de l'année prochaine une session extraordinaire de l'Assemblée nationale, que nous consacrerons à l'analyse du Plan national de Développement économique et social jusqu'en 2030, dans ses trois étapes, et du rapport sur l'état de la mise en oeuvre des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.
Par ailleurs, des mesures relatives au travail à son compte sont entrées récemment en vigueur. La majorité de la population les accepte et considère qu'elles sont nécessaires à l'organisation et au contrôle de ce processus.
À cet égard, je voudrais clarifier notre point de vue sur cette activité.
Les travailleurs à leur compte ne sont pas des ennemis de la Révolution, ils sont le résultat du processus de mise à jour du modèle économique, ils ont apporté une solution à des problèmes qui surchargeaient l'État et pour lesquels il était parfois inefficace. Ils ont fait revivre des métiers, et l'expérience nous a montré qu'ils sont nécessaires.
Nous avons reconnu le secteur non étatique comme un complément de l'économie et nous n'avons aucunement l'intention de l'empêcher de prospérer, mais son fonctionnement doit s'inscrire dans la légalité.
Nous savons que nous pouvons compter sur la plupart d'entre eux pour stimuler et dynamiser l'économie. Il faut effacer de certains esprits les préjugés sur leur travail, qui nous font autant de mal que ces inspecteurs qui finissent par se corrompre, et qui engendrent de la méfiance et de l'insécurité.
Pour son exercice approprié, il nous appartient de créer des conditions qui favorisent le respect des nouvelles réglementations et contribuent à l'ordonnancement réel de l'activité. Les fonctionnaires chargés de veiller à l'application de celles-ci doivent agir de façon éthique, rigoureuse et juste et effacer la mauvaise image qu'entraînent les comportements corrompus de certains d'entre eux.
Nous n'ignorons pas non plus que des travailleurs privés de certaines activités ont exprimé leur désaccord avec ces normes, non pas dans une perspective de coopération avec la population, mais parce qu'ils sont opposés à un ordre qui mettrait fin à l'enrichissement illicite, ce qui ne sera pas permis.
Nous savons que les tentatives de faire du secteur non étatique un ennemi du processus révolutionnaire persistent, mais elles ne parviendront pas à nous désunir. Pour cela, nous comptons sur l'engagement de nos travailleurs à leur compte et sur les institutions de l'État.
Députés,
Il est également nécessaire de préciser que certains tentent de dénaturer la portée et les objectifs du Décret 349, en l'associant à un instrument d'exercice de la censure artistique. Je parle d'entités étrangères à la Culture, de ceux qui ne s'en sont jamais préoccupés et qui sont restés silencieux face à la prolifération de la banalité, de la vulgarité, de la violence, de la grossièreté, de la discrimination de la femme, du sexisme et du racisme présents dans les expressions les plus variées qui, portant atteinte à la politique culturelle de la Révolution, s'exhibent dans des espaces publics de l'État et privés, dont certains ne sont même pas légalement reconnus.
Nous savons très bien d'où viennent les instructions, dans le but de semer la confusion, de diviser, de décourager et de démobiliser.
Il est évident que ce Décret, en raison de son importance, aurait dû être discuté davantage et mieux expliqué. Ceci ressort clairement dans les opinions de grandes personnalités de notre culture, qui ont derrière eux une oeuvre reconnue et engagée.
Je les invite à se joindre à nous pour faire maintenant ce que nous aurions dû faire auparavant.
Dans ces apprentissages indispensables, nous pouvons trouver ensemble, à partir du dialogue sincère, la façon de mettre en oeuvre cette réglementation, parce qu'elle a obéi à un besoin et à une demande des artistes eux-mêmes, d'empêcher que ne prolifère le manque de respect de la politique culturelle, avec des productions pseudo-artistiques qui donnent une image du pays que nous ne sommes pas, ni n'avons jamais été, ni ne devons jamais être.
Je peux vous assurer que ce Décret n'a qu'un seul objectif : protéger la culture nationale contre les faux artistes de l'intrusion professionnelle et de la pseudo-culture génératrice d'antivaleurs, des questions dénoncées dans de multiples espaces par nos créateurs, écrivains et artistes.
La création artistique à Cuba est libre et le restera, comme le stipule la Constitution, et les institutions culturelles ont la responsabilité d'appliquer cette norme dans le respect total de ces objectifs.
Compañeras et compañeros,
Les questions débattues au sein de cette Assemblée requièrent une attention prioritaire du Conseil des ministres. En ce sens, nous mettons en place un système de travail basé sur l'échange avec le peuple, la visite des territoires et des communautés, les liens avec les collectifs qui mettent en oeuvre les programmes de développement économique et social.
Nous allons les voir pour écouter, argumenter, clarifier, débloquer et pour résoudre des problèmes ; répondre aux plaintes, aux incompréhensions et aux malentendus.
Nous voulons promouvoir le fait que nous, les dirigeants, nous rendions des comptes, en favorisant la communication directe avec le peuple, par le biais des médias et dans les réseaux sociaux, de façon systématique.
Nous voulons ouvrir des voies pour que la recherche scientifique ait sa place dans chaque processus et qu'elle contribue à l'innovation, et il faut promouvoir l'informatisation de la société.
Nous systématisons le suivi et la garantie des programmes de développement, en promouvant un style de direction et d'administration collective et en défendant avec discipline et engagement les orientations de notre Parti.
Nous avons appelé et menons une bataille éthique contre la corruption, les illégalités, les addictions et l'indiscipline sociale, des manifestations qui sont contraires et incompatibles avec notre présent et notre avenir.
Les réalisations sont encore insuffisantes et les résultats obtenus ne représentent rien par rapport à nos objectifs en tant que gouvernement de la Révolution, mais nous voudrions remercier l'appui et la compréhension des Cubaines et Cubains qui habitent dans notre pays. Nous leur sommes redevables.
Les questions qu'il nous faut prendre en charge et que nous devons résoudre sont nombreuses. Nous donnerons des réponses au plus grand nombre possible et pour celles qui n'en ont pas pour l'instant, nous ne cesserons pas d'oeuvrer pour les trouver.
Cubaines et Cubains,
L'année 2018 a été intense dans un contexte international complexe en raison de la montée de l'hégémonisme impérial, qui mutile le multilatéralisme dans les relations internationales.
L'Amérique latine et les Caraïbes, notre Grande Patrie, n'est pas exempte de ces influences.
Cuba est accusée par l'empire d'être la cause de ce qu'il considère comme « les grands maux de la région ». Le blocus se renforce et la traque financière s'intensifie afin d'entraver le développement du pays.
Le résultat obtenu le 1er novembre dernier lors de dix votes successifs de l'Assemblée générale des Nations unies a démontré le soutien massif sur lequel Cuba peut compter dans sa lutte contre le blocus, une politique agressive, anachronique et ratée qui cause d'énormes dommages au peuple cubain, représente le principal obstacle à notre développement et constitue une violation des droits humains. Nous sommes très reconnaissants envers tous les gouvernements qui ont contribué à la réclamation d'y mettre fin.
Ce même jour, le conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, dans un langage extrêmement agressif et irrespectueux, a annoncé à Miami de nouvelles mesures de renforcement du blocus ce qui, avec d'autres faits et menaces, laisse présager que son gouvernement s'engage sur la voie de la confrontation avec Cuba.
L'impérialisme étasunien a réitéré l'actualité de la doctrine Monroe et attaque les gouvernements et les processus progressistes, en tentant d'inverser les progrès réalisés en matière d'intégration et de justice sociale dans la région ; il mène une opération systématique et démesurée de manipulation communicationnelle et culturelle, et il persécute et criminalise les forces politiques et des leaders de gauche, des mouvements populaires et des organisations sociales dans le but d'imposer le néolibéralisme. Il tente par ailleurs de détruire les mécanismes de coopération et de consultation authentiquement latino-américains et caribéens, tels que la CÉLAC et UNASUR.
Mais les peuples ne cèdent pas et n'abandonnent pas la lutte, comme cela a été démontré à la 24e Rencontre ample et unitaire du Forum de Sao Paulo, tenue dans cette ville en juillet dernier.
J'exprime notre profonde gratitude à la Communauté des Caraïbes pour son encourageante Déclaration de solidarité du 8 décembre 2018, en l'honneur de la célébration de la Journée Caricom-Cuba.
La Déclaration du 16e Sommet de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique, ALBA-TCP, tenu à La Havane le 14 décembre dernier, a abordé ces questions. Elle a appelé à agir avec détermination dans la mobilisation et l'indispensable unité des forces révolutionnaires, progressistes et populaires et elle a exprimé son soutien total et sa solidarité à la République bolivarienne du Venezuela et à la République du Nicaragua face à l'hostilité impérialiste et oligarchiste.
Au Mexique, le président Andrés Manuel Lopez Obrador a remporté une victoire historique qui suscite une grande sympathie. Je lui suis reconnaissant, ainsi qu'au peuple mexicain fraternel, de l'hospitalité chaleureuse avec laquelle nous avons été accueillis lors de son investiture.
Au Brésil, les conditions inacceptables et les calomnies réitérées par le président élu de ce pays pour détruire le programme Davantage de médecins, en violation des accords respectifs passés avec l'Organisation panaméricaine de la Santé, nous ont contraints, pour défendre la dignité, l'altruisme et le professionnalisme reconnu de nos travailleurs de la santé, à mettre fin à la participation cubaine, comme notre peuple en a été informé dans le détail, ainsi que l'opinion publique brésilienne et internationale.
Tous les jours, des coins les plus reculés du géant sud-américain, des messages nous parviennent pour remercier nos médecins et condamner la politique du nouveau président qui a arraché ceux-ci de ces lieux où ils étaient les seuls à être venus pour sauver des vies.
Comme Lula l'a déclaré dans un message à notre peuple : « Je regrette que les préjugés du nouveau gouvernement contre les Cubains aient été plus importants que la santé des Brésiliens qui vivent dans les communautés les plus éloignées et les plus défavorisées. »
L'histoire rendra compte de l'avant et de l'après de notre coopération. Lors de la 40e édition du Festival international du Nouveau cinéma latino-américain de La Havane, un documentariste brésilien a fait se lever tout le public pour le seul fait d'avoir mentionné nos médecins. Pour la première fois, des médias du monde entier se sont intéressés à notre coopération médicale, à la suite de la décision absurde du gouvernement brésilien d'extrême droite.
Nos professionnels de la santé sont l'exemple à opposer aux égoïsmes et à la marchandisation des services médicaux. Ils sont Cuba et ils sont le plus beau monument à l'oeuvre internationaliste et humaniste de Fidel pour la défense des droits humains à l'échelle universelle.
Au cours de ces derniers mois, nous avons eu des échanges bilatéraux intenses et fructueux, en particulier lors de nos visites officielles en Fédération de Russie, en République populaire démocratique de Corée, en République populaire de Chine, en République socialiste du Viet Nam et en République démocratique populaire lao, que nous remercions pour leur chaleureuse hospitalité. Des visites qui ont abouti à d'importants accords, à l'exécution desquels nous mettons tous nos efforts.
Les échanges qui ont eu lieu pendant notre séjour en République française et au Royaume-Uni ont également été importants. De même que la visite à La Havane du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a été fructueuse.
La commémoration du centenaire de la naissance de Nelson Mandela et du 30e anniversaire de la bataille de Cuito Cuanavale contre le régime de l'apartheid avec les pays frères africains a été particulièrement émouvante.
Chers compatriotes,
Quelle extraordinaire année s'achève !
Si nous ne prêtions attention qu'aux symboles, il suffirait de citer les 150 années de lutte acharnée pour notre indépendance que marquent 2018 et l'anniversaire des 60 années de combat, de résistance et de créativité pour le triomphe définitif, dès la première minute de 2019.
Nous passons de l'une à l'autre poussés par la prouesse magistrale de ceux qui se sont lancés dans le maquis, parfois sans autres armes que la vergogne, et ont affronté la faim et les pénuries infinies pour nous libérer.
Des hommes et des femmes, héritiers de biens et de richesses, qui y ont renoncé pour créer une nouvelle nation.
Cette année, un musée local de l'ancienne métropole nous a prêté une chaise ayant appartenu à Antonio Maceo. Le trône du plus courageux de nos généraux fut taillé dans un tronc de palmier. Il n'en a pris aucune qui fut élégante et rembourrée venant de ceux qui soumettaient alors sa Patrie. C'est pourquoi ceux qui n'ont jamais pu vaincre notre vocation de liberté l'ont conservée comme un trophée de guerre, même après l'avoir tué.
Soixante ans exactement après la mort de Maceo, en décembre 1956, Fidel, Raul et leurs compagnons du yacht Granma, ont retrouvé l'esprit de ce guerrier et ont installé leur camp dans les montagnes. Le poste de commandement rebelle serait aussi créole et souverain que la chaise du Titan de bronze.
La maison de Fidel à La Plata est aussi faite de planches de palmiers et de guano, le site n'a jamais été conquis par l'armée de la dictature, gardé comme il l'a été et le sera toujours par les humbles habitants de ces terres, où coule, sonore et libre, le ruisseau de la Sierra.
Nous sommes une nation marquée par des désirs d'indépendance si grands qu'ils nous ont également sauvés des dépendances égoïstes aux possessions matérielles, lorsque le prix à payer pour les obtenir était la liberté.
Les symboles auxquels j'ai fait référence, ces signes et ces essences que nous laisse l'Histoire, nous parlent d'un pays de caractère, qui a toujours su que « la pauvreté passe, ce qui ne passe pas, c'est le déshonneur », comme disait l'Apôtre [José Marti] au veston usé, qui collecta de l'argent et des dispositions pour la Guerre nécessaire, sans jamais s'approprier un centime.
Ce caractère, qui nous vient des aïeux et de nos pères, qui nous arrache même des larmes pour la Patrie, mais surtout nous lance au galop contre quiconque veut lui nuire, ce n'est pas, comme certains le croient, le livre d'Histoire que la jeune génération ne sait pas lire.
Ressentir de la passion et de la fierté pour ce que nous sommes en même temps que de l'impatience et de l'anxiété pour ce que nous n'atteignons pas, plutôt qu'en souffrance, transforme le passage entre ces deux années en un arc de triomphe, couronné par tout ce que nous avons donné et la conviction que se battre, c'est la victoire. (Applaudissements)
Nous cherchons toujours plus. Et avec toutes les générations vivantes réunies, en hommage à ceux qui ont tout sacrifié pour que le chemin vers la conquête de ce plus, toujours en suspens, soit protégé par la paix et l'unité de tous les Cubains.
Au nom d'une génération fière d'être, non pas relève, mais continuité, je voudrais vous exprimer le profond engagement qui nous pousse à lutter sans relâche pour être à la hauteur de l'Histoire, de nos hommes illustres et du peuple, inséparables dans le sentiment et la fidélité.
Aujourd'hui, nous sommes venus vous rendre compte de notre travail et nous engager à aller plus loin : à promouvoir tout ce qui nous permettra d'aller de l'avant et de vaincre, avec nos propres limitations et face à la guerre économique, à la traque financière et à la recrudescence du blocus.
La plus grande motivation nous est fournie par le 60e anniversaire de la Révolution, avec ses ineffaçables leçons selon lesquelles il est possible de surmonter tous les obstacles si le peuple nous accompagne.
Ce sera sans aucun doute une autre année de défis. Mais, comme Marti le déclarait en parlant de l'Âme de la Révolution, et du devoir de Cuba [...] : « Le peuple cubain n'attend rien de la révolution que la révolution ne puisse lui donner ».
Nous irons de l'avant. Et nous allons continuer à vaincre. C'est ce que les pères de la nation nous ont enseigné. C'est ce à quoi nous appelle chaque jour le peuple digne et héroïque de Céspedes, Mariana, Maceo, Gomez, Marti, Mella, Villena, Haydeé, Abel, Celia, Frank, Vilma, Camilo, Che, Almeida, Fidel, Raul et leurs compagnons de lutte qui nous font l'honneur de nous accompagner.
Le 24 février, lors du référendum de ratification de la Constitution, Cuba arrivera à point culminant des 150 années que nous avons célébrées et des 60 ans de la Révolution cubaine, la Révolution de Fidel et de Raul, que nous célébrerons le 1er janvier prochain.
Nous dirons oui et nous vaincrons une nouvelle fois. Parce que nous sommes Cuba.
Félicitations à tout notre peuple pour cette nouvelle année.
Hasta la victoria siempre ! La Patrie ou la mort ! Nous vaincrons !
(Ovation)
(Granma)
Projet de Constitution de la République de Cuba
Le 21 décembre
2018, le secrétaire du Conseil d'État, Homero Acosta, a
présenté un rapport détaillé à
l'Assemblée nationale du pouvoir populaire sur les
résultats de la consultation populaire sur le projet de
Constitution, soulignant notamment les aspects les plus débattus
et les changements les plus significatifs.
« Un texte qui a gagné en qualité dans sa préparation et son contenu, en s'enrichissant des propositions émanant du peuple. » C'est ainsi qu'a été qualifié le projet de Constitution de la République de Cuba dans le rapport présenté le 21 décembre [2018] par Homero Acosta, secrétaire du Conseil d'État, lors de la 2e Période ordinaire des sessions de la 9e Législature de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, sur le résultat de la consultation populaire.
Cette dernière démarche est décrite dans le document comme une expression authentique du caractère démocratique et participatif de notre système socialiste, dans la mesure où la large participation populaire a reflété le niveau élevé de préparation culturelle et politique du peuple cubain et son engagement et son identification majoritaire envers le perfectionnement du système politique, économique et social.
Le rapport met également en exergue la transparence, l'organisation, la responsabilité et la rigueur avec lesquelles se sont déroulées la préparation et la tenue des assemblées de discussion du projet de Constitution, ainsi que la collecte, le traitement et l'analyse des commentaires et des opinions de la population à tous les niveaux.
Conformément à ce qui a été convenu par l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire lors de sa session ordinaire des 21et 22 juillet 2018, le projet de Constitution de la République a été soumis à consultation populaire entre le 13 août et le 15 novembre 2018.
Préalablement à la consultation, une infrastructure de travail avait été mise en place pour recueillir et traiter toutes les informations issues de la consultation, et les personnes responsables de la conduite des réunions ont été formées pour assurer l'efficacité de ces réunions.
Dans le cadre du processus de consultation populaire, les étapes suivantes ont été accomplies :
133 681 réunions, dont :
79 947 de la population
45 452 des collectifs de travailleurs
3 441 de paysans
1 585 d'étudiants universitaires
3 256 d'élèves du secondaire
Participation de 8 945 521 personnes
1 706 872 interventions ont été réalisées, dont :
783 174 propositions
666 995 modifications
32 149 ajouts
45 548 suppressions
38 482 demandes de clarification
Cette information a été traitée pour chacun des paragraphes du document soumis à consultation, et les propositions les plus semblables ont été regroupées en 9 595 propositions types (chacune rassemblant en moyenne 78 propositions).
Les 2 125 propositions présentées par le ministère des Relations extérieures (Minrex), reçues de Cubains résidant à l'étranger ont également été évaluées, dont 1 150 modifications, 350 ajouts, 406 suppressions et 219 doutes. Il en est résulté 978 propositions types.
Au total, la page Web créée par le Minrex a reçu 4 751 visites de 123 pays, bien que seulement 58 propositions aient été enregistrées. L'immense majorité d'entre elles ne remettant pas en cause l'essence de notre système.
De même, les opinions exprimées par d'autres voies, telles que les réseaux sociaux, les lettres de la population, et autres ont été prises en compte. Les analyses des facultés de Droit, des centres scientifiques, de l'Académie cubaine des sciences et des sociétés de l'Union nationale des juristes ont revêtu une importance particulière.
Parmi les opinions spontanées recueillies sur le processus, 62 % sont favorables, 35 % sont des attentes, des suggestions et des préoccupations, et seulement 3 % reflètent des nuances critiques.
Le plus grand nombre de propositions formulées par la population porte sur les thèmes suivants :
1. Le mariage (article 68 du projet). 192 408 propositions (24,57 %) ont été émises lors de 88 066 réunions. On remarque celles en faveur du maintien de la formulation de la Constitution actuelle, celles liées aux couples de même sexe, aux enfants, ainsi que la suppression de l'article proposé.
2. Le président de la République. Différentes opinions sont exprimées, les plus significatives étant :
a) En ce qui concerne la durée du mandat (article 121 du projet), 88 039 propositions (11,24 %) ont été émises dans 65 803 réunions. Les avis, en général, visent à ne pas limiter la durée du mandat. (74 450), éliminer le paragraphe ou remplacer deux périodes par trois.
b) La limite d'âge de 60 ans pour l'élection (article 122, deuxième alinéa). On compte 24 335 propositions (3, 11 %) dans 20 135 réunions. Ce qui transparaît clairement, c'est d'éliminer le paragraphe, de ne préciser aucune limite d'âge ou changer pour un âge plus élevé.
c) Élection du Président de la République (article 121 du projet). On dénombre 16 716 propositions (2,13 %) dans12 804 réunions. La majorité propose qu'il soit élu directement par les électeurs (12 264 propositions).
d) L'âge minimum de 35 ans pour exercer cette fonction (article 122 du projet de loi). 10 307 propositions (1,32 %) ont été présentées en 8 990 réunions. Elles proposent pour la plupart de relever l'âge minimum ou qu'il n'y en ait aucun.
3. Le travail (article 31 du projet). 51 414 propositions (6, soit 56 % ) ont été faites lors de 40 420 réunions. Essentiellement, il est question de rendre son caractère obligatoire (46 968). De même, en ce qui concerne l'article 76 du projet, relatif à la rémunération du travail, 12 558 propositions (1,60 % du total) ont été formulées lors de 9 767 réunions, principalement liées au rapport qui devrait exister entre le salaire et les prix courants, ainsi que des doutes quant à la manière dont le principe de distribution socialiste sera garanti.
4. Le gouvernement provincial (article 165 du projet de loi). 25 650 propositions (3,28 %) ont été émises dans 18 455 réunions, portant principalement sur le fait de remplacer le terme de gouverneur par celui de président, chef ou autres. Par ailleurs, concernant la modalité de nomination du gouverneur (article 170 du projet), 16 188 propositions (2,07 %) ont été formulées dans 12 847 réunions. Pour la plupart, elles demandent que le gouverneur soit élu directement par le peuple par les assemblées municipales du Pouvoir populaire ou par le Conseil provincial.
5. Le droit à l'assistance judiciaire dans l'exercice de la défense (article 48, alinéa f du projet). On compte 18 283 propositions connexes (2,33 %) dans 15 132 réunions. Essentiellement, elles soutiennent l'idée que les personnes aient le droit à une assistance juridique dès le moment de leur arrestation.
6. Le droit à un logement digne (article 82 du projet). Sur ce sujet, 15 398 propositions (1,97 %) ont été émises lors de 13 182 réunions. Les principales interventions proposent de remplacer le terme digne par habitable (5 835), et des réserves ont été exprimées sur ce qui peut être considéré comme un logement digne.
En ce qui concerne les Cubains résidant à
l'étranger, les principales propositions portaient sur la
demande de leur garantir l'égalité dans l'exercice de
leurs droits et devoirs, en particulier leur droit de vote et que leurs
années de travail à Cuba ou dans un autre pays soient
reconnues comme
un temps de travail effectif aux fins de la sécurité
sociale.
Afin de procéder à l'analyse de chaque proposition, le 28 septembre de cette année, en présence du général Raul Castro Ruz, un groupe de travail composé de 30 personnes a été créé, parmi lesquels figuraient neuf membres et deux conseillers de la Commission de rédaction, et 19 autres appartenant à d'autres institutions.
Ce groupe était structuré en sept sous-groupes, dont six ont reçu le projet par titres, et un autre était en charge du support informatique. Un groupe central a également été constitué pour analyser les propositions des sous-groupes, élaborer le rapport final et le soumettre à la Commission de rédaction du projet de Constitution de la République.
À partir de méthodes scientifiques
rigoureuses, qui peuvent être contrôlées, le
traitement de l'information résultant du débat national a
démarré au moment de la réception du premier
bulletin de l'Équipe nationale de traitement, le 5
octobre 2018, et
s'est achevé le 15 novembre de cette année. Le
Groupe avait pour principe l'évaluation de chacune des
propositions et la présentation des arguments pour étayer
la décision proposée à cet égard.
Sur les 9 595 propositions types reçues, le Groupe a proposé à la Commission de rédaction d'en accepter 4 809, soit 50,1 %, certaines reflétées directement dans le texte, mais pas nécessairement avec la même formulation ou dans le même article que celui proposé ; d'autres étaient déjà plus ou moins contenues dans le projet et un nombre considérable qui, en raison de leur contenu, seront prises en compte dans les processus législatifs à venir, ce qui reflète l'amplitude de cette démarche.
Il a été proposé de ne pas accepter 4 786 propositions (49,9 %), dont certaines sont juridiquement non pertinentes, pour la plupart parce qu'elles ne contribuent pas au texte ou font référence à des aspects spécifiques ou rédactionnels ne présentant que peu d'intérêt ; un autre nombre significativement inférieur, car elles sont incompatibles avec nos principes.
Par ailleurs, sur les 978 propositions types issues de la consultation des Cubains vivant à l'étranger, il a été suggéré d'en accepter 391 (40 %) dont beaucoup coïncident avec les propositions considérées comme incluses à l'issue du traitement informatique.
Au cours de l'analyse, où les propositions ont été examinées une par une, il a été nécessaire de consulter le Minrex, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale, le Bureau des affaires religieuses du Comité central du Parti communiste de Cuba (PCC), les ministères de l'Intérieur et de l'Agriculture, ainsi que la Faculté de droit de l'Université de La Havane et autres spécialistes dans divers domaines.
Le résultat de l'analyse détaillée des propositions a été présenté à la Commission de rédaction du Projet de Constitution, qui s'est réunie du 16 au 21 novembre de cette année, sous la conduite de son président, le général d'armée Raul Castro Ruz, Premier secrétaire du Parti. À l'issue de longs débats en profondeur menés par la Commission sur chacune des questions, une nouvelle version du projet de Constitution a été élaborée et examinée en détail lors de la 8e Séance plénière du Comité central du Parti, les 11 et 12 décembre.
Le nouveau projet présenté comporte environ 760 changements, entre les ajouts et les suppressions d'articles, de phrases, de mots, et autres.
Il conserve les 11 titres, bien que certains aient changé de position :
Titre I Fondements politiques
Titre II Fondements économiques
Titre III Fondements de la politique éducationnelle,
scientifique et culturelle (Ancien Titre V)
Titre IV Citoyenneté (Ancien Titre III)
Titre V Droits, devoirs et garanties. (C'était le Titre IV, il
présente des changements dans la dénomination des
chapitres II, III, IV y VI)
Titre VI Structure de l'État (Le chapitre V Les lois, est
à présent le chapitre VIII, le dernier de ce Titre, avec
deux nouvelles sections. Il a également changé de nom
pour devenir : À propos des dispositions normatives)
Titre VII Organisation territoriale de l'État
Titre VIII Organes locaux du Pouvoir populaire
Titre IX Système électoral
Titre X Défense et Sécurité nationale
Titre XI Réforme de la Constitution. (Il conserve les 24
chapitres, comporte 18 sections, deux de plus que le projet
distribué, deux autres ayant été
intégrés au chapitre VIII du Titre VI, et 229
articles, dont huit sont nouveaux.)
Du projet de loi adopté par l'Assemblée nationale, huit paragraphes ont été modifiés dans le Préambule et quatre nouveaux paragraphes ont été introduits, et sur les 224 articles qu'il contient, il a été suggéré d'en modifier 134 (59,8 %), d'en éliminer trois (articles 4, 18 et 30, bien que le contenu du premier et du deuxième soit intégré dans d'autres préceptes) ce qui représente 1,3 %, et d'en conserver 87 (38,8 %) tels quels.
Toutes ces données démentent ceux qui manipulaient l'information en prétendant que l'on ne tiendrait pas compte de l'opinion du peuple
Préambule
Certains ajustements ont été apportés à son contenu, il a notamment été inclus une référence à la lutte clandestine, à l'internationalisme prolétarien et la mention « que Cuba ne reviendra jamais au capitalisme en tant que régime régi par l'exploitation de l'Homme par l'Homme, et que l'être humain n'atteint sa pleine dignité que dans le socialisme et le communisme ».
Bien que la demande de mentionner divers héros (Che, Camilo, Carlos Manuel de Cespedes, Mella, Villena...) et d'autres épisodes de notre histoire ait été importante, elle ne figure pas dans le projet.
Fondements politiques
Dans le premier chapitre, Principes fondamentaux, l'ordre des articles a été modifié, notamment parce que l'ancien article 10 (souveraineté populaire) est désormais passé à l'article 3.
L'une des questions examinées par le Groupe de travail a porté sur le changement de nom donné aux symboles patriotiques, en particulier le drapeau et l'hymne national (article 2, ancien article 4), qu'il est proposé de ne pas accepter, conformément au nom reconnu dans le texte constitutionnel en vigueur et le nom traditionnel qui leur est donné.
Dans l'article 5 qui fait référence au Parti, celui-ci est défini comme la principale force politique dirigeante de la société et de l'État, et la mention du communisme est incluse. Dans les articles 7 et 8, il est inscrit clairement que le Parti, comme toutes les autres organisations, est tenu de respecter la Constitution et les lois. Seul 0, 03 % des opinions se questionnent sur son rôle.
L'article 18 du projet mis en consultation, relatif aux entités supranationales, a été supprimé, compte tenu du fait qu'un tel processus n'est pas visible dans l'immédiat et qu'une partie de son contenu pourrait figurer au paragraphe d) de l'article 16, relatif à l'intégration latino-américaine.
Fondements
économiques
Deux nouveaux articles ont été insérés, l'un relatif à la participation des travailleurs aux « processus de planification, de régulation, de gestion et de contrôle de l'économie » (article 20) et l'autre, au rôle de la science, de la technologie et de l'innovation dans le développement économique et social du pays (article 21).
En ce qui concerne les formes de propriété, la formulation de la propriété privée a été améliorée pour préciser qu'elle inclut les personnes physiques et morales cubaines ou étrangères jouant un rôle complémentaire dans l'économie. Ainsi s'ajoutent également parmi les formes de propriété des institutions et des formes associatives, qui peuvent inclure celles des églises, fondations et autres associations.
Quant à la propriété socialiste de tout le peuple, il est précisé que le transfert des droits qui n'impliquent pas la propriété sur des biens publics relève de la responsabilité du Conseil d'État (art. 23) et incluent les gisements de minerais et les plages.
À propos de cette forme de propriété, il a également été défini qu'elle comprend d'autres biens patrimoniaux, à caractère stratégique pour le développement économique et social du pays, dont « les principales infrastructures, industries et installations économiques et sociales », qui ne peuvent être transférés en propriété que dans des cas exceptionnels, par le Conseil des ministres, à condition qu'ils soient destinés aux fins du développement économique et social du pays.
Une autre modification concerne le contenu de l'article 22 (devenu article 30) qui, dans sa nouvelle formulation, précise la réglementation par l'État de la concentration des biens de personnes physiques et personnes morales non étatiques, et inclut celle relative à une redistribution plus équitable de la richesse, un aspect dans lequel de nombreuses opinions divergentes se sont exprimées et un grand nombre de propositions sont prises en compte.
Dans l'article 31, malgré les nombreuses opinions recueillies (46 968) souhaitant d'inclure l'obligation de travailler, il a été convenu de suggérer de ne pas l'accepter, car elle est contraire à nos principes et engagements internationaux. Cependant, le texte reconnaît qu'il s'agit d'un « devoir social ».
En même temps, dans ce même précepte, il est prévu que le travail rémunéré doit être la principale source de revenus, afin de le consigner d'une manière plus progressive et adaptée à la réalité actuelle.
Parmi les éléments généraux reconnus dans le projet figurent le caractère socialiste de notre système économique, le rôle de l'État dans la direction, la régulation et le contrôle de l'économie, la propriété socialiste du peuple sur les moyens fondamentaux de production et la reconnaissance du marché, la planification socialiste, la participation des travailleurs aux processus économiques, le rôle de l'entreprise d'État socialiste, la propriété privée à caractère complémentaire, le rôle des investissements étrangers.
Principes
fondamentaux de la politique éducative, scientifique et
culturelle
Il est rappelé que la politique éducative, scientifique et culturelle est fondée, en outre, sur l'innovation ; le concept de la Constitution actuelle selon lequel « l'activité créatrice et de recherche dans les sciences est libre » a été repris, car il correspond aux principes essentiels du développement de cette activité et, en matière de création artistique et d'expression de l'art, il est précisé que son contenu doit respecter les principes de la politique culturelle de l'État.
Citoyenneté
Le plus important ici a été la précision selon laquelle l'acquisition d'une autre citoyenneté n'implique pas la perte de la citoyenneté cubaine, ce qui répond à 1 309 propositions de la population à cet égard (article 36, ancien article 35).
Droits, devoirs et
garanties
Dans le chapitre consacré aux dispositions générales, un nouvel article (40) a été ajouté pour reconnaître la dignité humaine comme la valeur suprême des personnes.
Dans le précepte relatif à l'égalité (article 42, ancien article 40), à la demande populaire (1 266 propositions), il a été inclus le droit de tous « de jouir des mêmes espaces publics et établissements de services », ce qui règle la question de l'accès aux plages, hôtels et autres lieux.
L'expression « à travail égal, salaire égal » a également été introduite dans ce même article, en y ajoutant l'expression « sans aucune discrimination », et en supprimant le fait qu'elle est de « valeur égale », ce qui rend la phrase vraiment significative et susceptible de dissiper les doutes quant à son interprétation.
Le Chapitre II, avec la nouvelle dénomination de Droits, concentre tous les droits, quelle que soit leur nature (individuels, civils, politiques, économiques, sociaux, etc.), afin d'éviter tout doute quant à leur classification.
Concernant la liberté de presse (article 55, ancien article 60), le deuxième alinéa stipule que les moyens fondamentaux de communication sont la propriété socialiste de tout le peuple ou « d'organisations politiques, sociales et de masse » ; ils ne peuvent en outre faire l'objet, en aucune circonstance, de propriété privée.
Il a été ajouté comme garantie matérielle du droit au travail (article 64, anciennement 75), la responsabilité de l'État d'organiser « des institutions et des services de nature à faciliter aux familles qui travaillent l'exercice de leurs responsabilités », un aspect qui apporte une réponse générale à l'insistance de mentionner les jardins d'enfants et d'autres questions.
Un autre aspect resté inchangé par rapport au projet est le principe de la distribution socialiste (article 65, anciennement 76), bien qu'il y ait des opinions divergentes parmi les spécialistes. Nombre d'avis exprimés estiment que ce principe ne se réalise pas actuellement dans la réalité économique et doit donc être supprimé, mais en tant que principe intrinsèque de la société socialiste, nous devons l'assumer et le défendre.
Le droit à la sécurité sociale (article 68, ex-article 79) a été étendu pour reconnaître la protection non seulement de la maternité et de la paternité, mais aussi celle « des grands-parents ou autres parents du mineur, selon les soins et la prise en charge du mineur », pour l'étendre à d'autres sujets méritant cette protection, comme elle est actuellement régie, et afin de répondre aux attentes de la population.
Le droit à un logement « digne » a été modifié (article 71, ancien article 82), au sujet duquel de nombreuses réserves et observations avaient été exprimées. Ce dernier terme a été remplacé par adéquat et a étendu le droit à un « habitat sûr et sain », qui apporte une plus grande précision et l'étend non seulement à l'espace physique et à un toit, mais aussi à l'environnement dans lequel le logement doit être construit et à ses principales caractéristiques.
Le droit à la santé publique (article 72, ex-article 83) a rendu plus explicite la responsabilité de l'État, ajoutant que ses services doivent être de « qualité » et introduisant comme garantie la création d'un « système de santé à tous les niveaux, accessible à toute la population » et la mise en oeuvre de « programmes de prévention et d'éducation sanitaire, auxquels contribuent la société et les familles ».
Par rapport à l'éducation (article 73, ex-article 84), la responsabilité de l'État a été différenciée, ajoutant que ses services doivent être de qualité et son caractère gratuit a été étendu de « la petite enfance à l'enseignement universitaire supérieur », afin de répondre aux 1507 opinions de la population.
Les garanties pour rendre ce droit effectif ont également été étendues, sur la base de la possibilité offerte, notamment « le vaste système d'établissements d'enseignement et la possibilité d'étudier à tout âge de la vie ».
Dans le chapitre III : Les familles, il a été introduit, avec un caractère indépendant, ce qui est lié à ces institutions, comme dans le texte constitutionnel actuel et dans le but de visualiser l'importance de cette question au sein de la société.
Il convient de noter la nouvelle réglementation qui figure à l'article 81 (anciennement 67), qui établit le droit des personnes à fonder une famille, quelle que soit sa forme d'organisation, et la définition selon laquelle celles-ci sont constituées « par des liens légaux ou de fait ».
Selon des données du recensement de 2012, 5 476 734 personnes (de plus de 15 ans) sont en couple stable, dont 48 % sont des unions légales de fait et 52 % sont mariées.
Afin de répondre à la demande majoritaire de la population concernant le contenu de l'article 68, la référence aux sujets qui composent le mariage est supprimée et le nouvel article 82 établit qu'il s'agit d'une institution sociale et juridique, et d'une des formes d'organisation des familles, dont le développement ultérieur relève de la loi.
Parallèlement, la 11e Disposition transitoire prévoit que dans un délai de deux ans à compter de l'entrée en vigueur de la Constitution, l'Assemblée nationale doit prévoir l'ouverture d'une consultation populaire et de référendum sur le projet de Code de la famille, qui devra préciser la manière dont le mariage est constitué. Il s'agit donc de ne pas inclure les sujets de cette institution dans le texte de la Constitution et de parvenir à sa définition lors d'un vote référendaire sur cette question.
Nous avons recherché l'équilibre nécessaire, car la Constitution de la République doit générer un consensus dans la société.
En ce qui concerne l'article 82, les critères des personnes favorables au mariage homosexuel et de celles qui n'y sont pas favorables ont été pris en compte. Il n'y a ni gagnants ni perdants sur cette question.
Ce qui était proposé auparavant, c'était ce que nous souhaitons, mais ce n'était pas le moment de l'établir parce qu'il n'y avait pas de consensus. Cependant, nous conservons le projet de le faire à l'avenir. Le Code de la famille sera soumis au vote parce que c'est la façon la plus démocratique de le définir.
Par ailleurs, l'article 82 reconnaît les unions de fait et renvoie à la réglementation des conditions et des circonstances dans lesquelles elles sont formées, ainsi que les droits et obligations qui en découlent. Ces unions peuvent être hétérosexuelles ou homosexuelles, mais dans le projet de Constitution, il n'est pas question des sujets.
Les familles ne sont pas seulement liées par le mariage, certaines sont constituées par des actes juridiques comme le mariage ou l'adoption, mais il existe aussi des familles de fait fondées sur des unions consensuelles.
Dans ce même chapitre consacré aux familles (article 86, ancien article 72), les droits des enfants et des adolescents sont élargis, car ceux-ci sont considérés comme des sujets à part entière des droits consacrés par la Convention relative aux Droits de l'enfant, ainsi que dans un nouvel article (article 87), qui reconnaît le rôle des jeunes dans la société.
La protection et l'exercice des droits des personnes âgées (article 88, anciennement 73) et des personnes handicapées (article 89, anciennement 74) sont également accentués.
Dans le chapitre IV du Titre V, les Devoirs sont réglementés (article 90, ancien article 91), le changement essentiel réside dans le fait qu'il intègre le respect et la protection des symboles patriotiques, ainsi que le devoir de protéger la flore et la faune, répondant ainsi à une demande généralisée de réglementation de la protection des animaux.
Dans un nouveau chapitre VI intitulé Garantie des Droits, l'ensemble du système de garanties qui était dispersé dans l'articulation du projet est regroupé. Deux nouveaux articles, l'article 92 sur la protection judiciaire et l'article 93 sur les modes alternatifs de résolution des litiges (arbitrage, médiation, etc.) sont ajoutés.
Le principe d'un droit à une Procédure régulière (ancien article 48) a fait l'objet d'une modification significative, en séparant les questions générales relatives à tout type de question (article 94) et celles liées au processus pénal en soi (article 95).
L'assistance juridique dans les procédures pénales dès le moment de l'arrestation a été très demandée. Cette question a fait l'objet d'un large débat et un consensus s'est dégagé sur le fait qu'elle devrait l'être dès le début de la procédure, en laissant le soin à la loi de la préciser.
L'article 99 (ex-article 94) prévoit la possibilité de porter devant les tribunaux la violation des droits constitutionnels, non seulement par l'État ou ses représentants, mais aussi par des particuliers et des entités non étatiques. Il appartient également à la loi de définir quels seront ces droits constitutionnels et la procédure à suivre.
Structure de
l'État
D'une manière générale, la même formulation a été maintenue, avec des modifications très précises. Dans ce titre, on retrouve quatre aspects liés à la figure du Président de la République, sur lesquels le peuple s'est davantage prononcé (durée du mandat, âge minimum et maximum, ainsi que son élection populaire) et qu'il est proposé de maintenir tel quel dans le projet, conformément aux décisions des congrès du Parti et de sa 1ère Conférence nationale.
Organisation
territoriale de l'État
Il n'y a pas eu de changements majeurs dans ce titre. Il a été précisé dans l'article 169 (ancien article 164) comme l'une des questions découlant de l'autonomie municipale, de conclure des accords et des dispositions normatives pour l'exercice de ses pouvoirs.
Organes locaux du
pouvoir populaire
L'élément le plus important de ce titre a été la modification de la forme de l'élection du gouverneur et du vice-gouverneur de province (article 175, ancien article170), et la proposition que ceux-ci soient élus par les délégués des Assemblées municipales du Pouvoir populaire (AMPP) respectives, sur proposition du Président de la République, a été acceptée, ce qui répond aussi en une bonne partie aux revendications populaires.
L'autre changement important consiste à inclure les vice-présidents de l'AMPP parmi les membres du Conseil provincial (article 182, ancien article 177), ainsi qu'à supprimer la mention d'autres membres. Dans ce titre, certaines opinions remettaient en question les noms du gouverneur et de l'intendant, mais il a été considéré qu'il n'y avait aucune raison impérieuse de les modifier.
Système
électoral et Défense et la sécurité
nationale
Pas de changements significatifs
Réforme de la
Constitution
Dans l'article 227, ancien article 222, relatif à l'initiative de Réforme, il a été introduit comme relevant du Conseil national de la Centrale des travailleurs de Cuba et des directions nationales des autres organisations sociales et de masse, pour le faire correspondre avec l'initiative législative et le rôle de celles-ci dans le système politique cubain.
Les clauses d'intangibilité prévues à l'article 229, ancien article 224, ont été maintenues, définissant plus largement l'irrévocabilité du système socialiste, sans préciser ses composantes.
Parmi les dispositions complémentaires du projet (spéciales, transitoires et finales), une nouvelle disposition a été incluse, qui est maintenant la Cinquième, concernant la proposition du Président pour l'élection du gouverneur et vice-gouverneur de province ; elle a été modifiée comme déjà exprimée dans la formulation de la Dixième, devenue à présent la Onzième, et la Douzième a été supprimée.
Le secrétaire du Conseil d'État, Homero Acosta, à l'issue de la présentation du projet de Constitution, a affirmé : « si nous sommes allés aussi loin, c'est parce que nous avons un timonier qui nous a conduits à bon port. Ce timonier, c'est Raul Castro, un homme modeste qui sait écouter. »
Source : Rapport
à l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire au sujet du
résultat de la consultation populaire sur le projet de
Constitution de la République de Cuba.
Mexique
Voici le discours
prononcé par Andres Manuel Lopez Obrador le 1er
décembre 2018 lors de son assermentation en
tant que président du Mexique dans lequel il réaffirme
les 100 engagements de sa présidence.
Ici, sur le Zócalo de Mexico, plus importante place publique du pays, après avoir reçu le bâton de commandement des peuples originaires de notre grande nation, je réaffirme mon engagement de ne pas mentir, de ne pas voler et de ne pas trahir le peuple.
Aujourd'hui, j'ai parlé au Congrès de l'ancien régime et de la nouvelle politique destinée à mener à bien la Quatrième Transformation de la vie publique du Mexique. Maintenant, je veux dire ce que nous avons déjà fait et ce que nous sommes sur le point de commencer, ce que nous pourrions bien appeler une modernité forgée à partir de la base et pour tous.
Je réaffirme nos engagements, à savoir :
1. Tout d'abord, nous allons accorder une attention particulière aux peuples indigènes du Mexique. C'est une ignominie que nos peuples originaires vivent depuis des siècles sous l'oppression et le racisme, avec la pauvreté et la marginalisation sur le dos. Les peuples indigènes des diverses cultures du pays auront dans tous les programmes du gouvernement une place de choix.
2. On s'occupera de tous les Mexicains sans tenir compte des croyances, des classes, des organisations, du sexe, des partis, des secteurs économiques ou culturels auxquels ils appartiennent, mais on appliquera le principe que, pour le bien de tous, d'abord, les pauvres.
3. On conservera les centres d'accueil pour les enfants de l'ancien Secrétariat au Développement social et on officialisera les CENDIS mis en place par le Parti du Travail. Les 2 programmes auront des ressources garanties dans le budget et feront partie des ministères du Bien-être et de l'Éducation publique.
4. Les élèves du primaire et du secondaire qui viennent de familles à faible revenu recevront des bourses.
5. Tous les élèves des lycées, des écoles techniques, des collèges techniques et des écoles préparatoires publiques recevront une bourse de 800 pesos par mois.
6. 300 000 jeunes pauvres qui entrent et font des études à l'université auront droit à une bourse de 2400 pesos par mois.
7. En 2019, 100 universités publiques fonctionneront avec des cours correspondant à chaque région pour donner une éducation de qualité sans frais de scolarité à 64 000 étudiants.
8. On protègera le patrimoine culturel du Mexique. On stimulera la formation artistique à partir de l'éducation de base et on soutiendra les créateurs et ceux qui stimulent la culture.
9. On encouragera la recherche scientifique et technologique, on soutiendra les étudiants et les professeurs avec des bourses et d'autres stimulants pour le bien des connaissances. Le Conacyt coordonnera le Plan national pour l'Innovation au profit de la société et du développement du pays avec la participation des universités, des peuples, des scientifiques et des entreprises.
10. Ce qu'on appelle la Réforme de l'éducation sera annulée. On stipulera dans l'article 3 de la Constitution le droit à l'éducation gratuite à tous les niveaux de la scolarité et le gouvernement ne fera jamais plus de tort aux enseignants.
11. Aujourd'hui commence le plan de soutien aux sinistrés des séismes dans le travail, le logement et les services publics. Cela comprend un programme de construction et de reconstruction d'écoles, de centres de santé, d'édifices publics et de temples qui font partie du patrimoine culturel du pays.
12. Aujourd'hui commence également un programme d'amélioration de la ville dans des zones marginalisées de la frontière nord : Tijuana, Mexicali, San Luis Río Colorado, Nogales, Ciudad Juárez, Acuña, Piedras Negras, Nuevo Laredo, Reynosa y Matamoros.
13. Le droit à la santé deviendra réalité. L'objectif est de garantir aux Mexicains les soins médicaux et les médicaments gratuits. Nous commencerons par les unités médicales du Secours social situées dans les zones les plus pauvres du pays et peu à peu, ce programme sera étendu jusqu'à ce que nous arrivions, dans 3 ans, à établir un système de santé primaire comme au Canada ou dans les pays nordiques.
14. Les salaires des hauts fonctionnaires baisseront et les salaires des travailleurs de base et syndiqués qui gagnent moins de 20 000 pesos par mois augmenteront proportionnellement.
15. On augmentera la retraite des vieux dans tout le pays, c'est-à-dire que chacun touchera 1 274 pesos par mois.
16. Recevront aussi ce soutien 1 000 000 de handicapés pauvres, en particulier les enfants des peuples et des colonies marginalisés.
17. 2 300 000 jeunes chômeurs seront engagés pour travailler comme apprentis dans des activités de production dans les champs et en ville et gagneront 3 600 pesos par mois.
18. Ce mois-ci, nous commençons la construction de chemins en béton dans les municipalités oubliées d'Oaxaca, de Guerrero et dans d'autres États. Ces chemins seront construits par des travailleurs de ces communautés pour avoir un effet multiplicateur : le budget restera le même, on réactivera l'économie depuis la base, on créera des emplois avec des salaires justes et les travaux se feront au profit des peuples.
19. Les petits producteurs des champs, les membres des coopératives, des communes ou les petits propriétaires recevront un soutien économique semestriel pour semer des aliments.
20. L'année prochaine sera mis en place un programme d'attribution de fertilisants aux producteurs agricoles, en faisant attention à ce qu'ils n'endommagent pas les sols. Ce programme s'appliquera gratuitement à tous les paysans de l'État de Guerrero, puis nous l'élargirons à tout le reste du pays. De plus, nous aurons rapidement assez de matière première et l'usine de fertilisants de Coatzacoalcos, Veracruz, commencera à fonctionner.
21. Aux petits producteurs de maïs, de haricots, de riz, de blé et de lait, nous achèterons leurs produits à des prix garantis dans les magasins ou les dépôts de Diconsa et de Liconsa.
22. On stimulera la pêche pour améliorer la vie des communautés qui vivent sur les côtes et au bord des rivières. Les pêcheurs de thon et de sardine recevront un prix juste pour leurs produits.
23. On a déjà commencé à se préparer à planter dans les 2 prochaines années des arbres fruitiers et des arbres à bois sur 1 000 000 d'hectares pour produire des aliments, reboiser la forêt, améliorer l'environnement, créer 4 00 000 emplois et enraciner les gens dans leurs communautés d'origine.
24. Diconsa et Liconsa seront réunies en une seule entreprise pour l'approvisionnement et la distribution des aliments que le peuple consomme. Cette entreprise s'appellera Sécurité alimentaire mexicaine (SEGALMEX). Dans les magasins, les boutiques et les laiteries de cette entreprise, on distribuera un panier d'aliments de base à bas prix pour combattre la malnutrition et la faim du peuple.
25. On accordera des crédits sur parole et sans intérêts aux membres des coopératives, des communes et aux petits propriétaires pour qu'ils achètent des taurillons, des vaches et des étalons.
26. Les artisans, les chefs d'ateliers, les magasins et les petites entreprises auront aussi droit à des crédits sur parole, à bas taux et sans autant de formalités et de perte de temps.
27. On transfèrera aux communautés minières l'impôt que les entreprises paient sur l'extraction du minerai.
28. Le prix de l'essence, du gaz, du diesel et de l'électricité n'augmentera pas. On appliquera seulement le taux d'inflation, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de « gasolinazos ».
29. Les soutiens que le gouvernement accorde au peuple seront remis directement, sans intermédiaire pour éviter les pots-de-vin, la corruption et la manipulation politique. C'est pourquoi on fait un recensement maison par maison pour identifier chaque bénéficiaire, lui remettre une carte pour qu'il retire lui-même ses aides.
30. On créera la Banque du Bien-être pour que les gens pauvres, même les villages les plus écartés, puissent avoir l'aide du gouvernement et sur ce même compte puisse recevoir des envois d'argent et d'autres revenus et conserver leur épargne avec un rendement et des garanties de sécurité.
31. L'augmentation du budget pour financer les programmes de bien-être sera couverte par des économies pour éviter la corruption et gouverner avec l'austérité républicaine.
32. Les impôts n'augmenteront pas plus que l'inflation et de nouveaux impôts ne seront pas créés. Nous n'augmenterons pas non plus la dette publique. Nous n'en dépenserons pas plus que ce qui rentre dans les finances publiques.
33. Nous respecterons l'autonomie de la Banque du Mexique et de ses politiques pour éviter l'inflation ou des dévaluations.
34. On appliquera une politique stricte d'austérité républicaine. Il n'y aura pas de copinage, de népotisme ou de luttes d'influence, aucun de ces fléaux de la politique. La liste du personnel et les biens des fonctionnaires publics et des membres de leur famille proche seront transparents. Nous ferons peu, très peu de voyages à l'étranger et seulement quand ce sera justifié. Nous n'achèterons pas de nouveaux véhicules pour les fonctionnaires. Seuls les fonctionnaires responsables de la sécurité auront une escorte. Il n'y aura que 3 conseillers par ministère. Il n'y aura pas de soins médicaux privés ni de caisse d'épargne réservée aux fonctionnaires.
35. On n'achètera pas de système de calcul la première année.
36. Seuls les fonctionnaires membres du cabinet élargi auront un secrétaire particulier.
37. On annulera les fidéicommis ou tout autre mécanisme utilisé pour cacher des fonds publics et ne pas respecter la légalité et la transparence.
38. Toutes ces structures et tous les programmes qui font double emploi seront supprimés (administrations générales, bureaux de presse, publications, défense juridique, achats, inspection interne et autres) et ces fonctions ou ces programmes seront centralisés en une seule unité ou une seule coordination qui dépendra du ministère concerné par les affaires en question.
39. On réduira de 50 % les dépenses de publicité du gouvernement.
40. Les fonctionnaires des ministères des Finances, des Communications, de l'Énergie et autres ne pourront pas organiser ensemble des fêtes, des repas, des jeux sportifs ou voyager avec des entrepreneurs, de gros contribuables, des fournisseurs ou des investisseurs liés à la fonction publique.
41. Aucun fonctionnaire public ne pourra faire travailler à son domicile des travailleurs au service de l'État s'il n'en a pas la permission ou l'autorisation.
42. Aucun fonctionnaire ne pourra ordonner le barrage de rues, arrêter le trafic ou passer par-dessus ou stationner à des endroits interdits.
43. On n'achètera aucune marchandise qui se trouve dans les magasins publics en quantité suffisante.
44. Les bureaux ne seront pas refaits, on n'achètera pas de mobilier de luxe.
45. Seuls les ministres et les vice-ministres auront un chauffeur.
46. Les policiers et les militaires des diverses corporations ne seront pas au service de fonctionnaires ou de particuliers sauf si c'est pleinement justifié.
47. Seront éliminés les frais de garde-robe ou toute dépense protocolaire et les cérémonies concernant le président, ses collaborateurs proches et les membres de sa famille.
48. On prendra soin du mobilier des bureaux mis à la disposition des services publics pour protéger le patrimoine collectif.
49. On évitera les dépenses inutiles à l'étranger. Les seuls bureaux du gouvernement seront les ambassades et les consulats. Il n'y aura qu'une délégation du gouvernement fédéral dans les États et, dans tous les bureaux, on économisera l'électricité, l'eau, les services téléphoniques, d'internet, l'essence et les autres fournitures payées par le Trésor.
50. On traitera les citoyens avec amabilité dans les bureaux publics et en tout lieu en acceptant humblement le fait que ce sont eux qui nous commandent nous, les serviteurs publics.
51. Les achats du gouvernement devront être confirmés par une convocation et par l'observation des citoyens et du bureau de la transparence de l'ONU.
52. Les contrats de travaux du gouvernement seront menés à bien avec la participation des citoyens et d'observateurs de l'ONU.
53. On n'autorisera pas le recours à des firmes pour élaborer des projets de loi, des plans de développement ou n'importe quelle sorte d'analyse, de recommandations, de rapports et autres documents qui peuvent être élaborés grâce au travail et aux capacités professionnelles des serviteurs publics.
54. Le gouvernement fédéral sera décentralisé et les différents ministères seront situés dans différents États de la République parce que tout le pays est le Mexique. Ce processus sera mené à bien de façon volontaire, sans porter préjudice aux travailleurs au service de l'État. Au contraire, ils auront des opportunités pour acheter des logements, pour l'éducation de leurs enfants, les soins médicaux et la sécurité sociale.
55. Il y aura un authentique État de droit. Il ne sera permis à personne de violer la Constitution et les lois, il n'y aura pas d'impunité, de passe-droit ou de privilèges.
56. On en finira avec l'impunité. On reformera l'article 108 de la Constitution pour que le président en exercice puisse être jugé pour n'importe quel délit qu'il ait commis comme n'importe quel citoyen.
57. Seront interdits et deviendront des délits graves sans possibilité de caution la corruption, le vol de combustible, le port illégal d'arme à feu, la falsification de factures destinée à l'évasion fiscale, la fraude électorale, l'achat de voix et l'utilisation d'un budget destiné à favoriser des candidats ou des partis.
58. Aucune parti des budgets ne sera mise à la disposition de députés ou de sénateurs. On en finira avec la honteuse pratique de ce qu'on appelle « les pots de vin ».
59. Aucun fonctionnaire public ne pourra recevoir de cadeau d'une valeur supérieure à 5 000 pesos.
60. Dans les relations commerciales ou financières avec des entreprises internationales, on donnera la préférence à celles qui sont originaires de pays dont les gouvernements se caractérisent par leur honnêteté et punissent sans aucune tolérance les pratiques de subornation ou de corruption.
61. Dès aujourd'hui, sont ouvertes les portes de Los Pinos, qui a cessé d'être la résidence officielle du Président pour devenir un lieu consacré aux loisirs, à l'art et à la culture du peuple.
62. L'état-major du Président a déjà commencé à faire partie du ministère de la Défense. Le Cisen disparaît de la même façon. Il n'y aura pas d'espionnage des opposants ni des citoyens et le bureau qui lui succèdera aura pour seule charge les tâches de renseignement destinées à garantir la paix et à préserver la sécurité nationale.
63. L'avion présidentiel est en vente ainsi que toute la flotte d'avions et d'hélicoptères qui étaient utilisés pour transporter les hauts fonctionnaires publics.
64. Les ex-présidents ne toucheront plus de pension et n'auront plus de fonctionnaires publics à leur service, qu'ils soient civils ou militaires.
65. Il n'y aura pas d'inspecteurs de la voie publique qui contrôlent des commerces, des entreprises ou des entreprises de services. Nous allons faire confiance aux citoyens et un programme de surveillance par tirage au sort sera mis en place. On évitera la subornation et les pots-de-vin. Nous accorderons notre confiance aux citoyens qui, grâce à des déclarations sous serment, agiront avec rectitude et prendront leurs responsabilités.
66. Nous réaffirmons que nous ne sommes pas contre ceux qui investissent, génèrent des emplois et s'engagent dans le développement du Mexique, mais contre la richesse mal acquise.
67. Le tourisme sera encouragé pour stimuler le développement et créer des emplois. Dès ce mois-ci, débutera un programme d'amélioration de la ville dans les colonies marginalisées de 5 centres touristiques : Los Cabos, Puerto Vallarta, Bahía de Banderas, Acapulco et Solidaridad.
68. On construira le train Maya pour transporter par ce moyen de transport rapide et moderne les touristes et les passagers mexicains dans les États du Chiapas, de Tabasco, de Campeche, du Yucatán et de Quintana Roo.
69. On créera un corridor économique et commercial dans l'Isthme de Tehuantepec qui assurera la liaison avec l'Asie et la côte est des États-Unis. On construira une voie ferrée pour les conteneurs, on élargira la route, on réhabilitera les ports de Salina Cruz et Coatzacoalcos, ils assureront l'approvisionnement de la région en pétrole, gaz, eau, câbles et électricité, on installera des usines d'assemblage et des manufactures et il y aura des subventions fiscales pour encourager l'investissement et créer des emplois.
70. Nous allons destiner la plupart des investissements publics à produire en urgence plus de pétrole, de gaz et d'électricité et ainsi affronter la crise que les politiques néolibérales et les responsables de ce qu'on appelle la réforme énergétique nous ont laissée. J'appelle les techniciens et les ouvriers du pétrole, en activité ou à la retraite, à agir avec patriotisme comme cela s'est fait au temps du général Lázaro Cárdenas pour que nous sauvions à nouveau l'industrie pétrolière nationale.
71. On réhabilitera les 6 raffineries existantes et on commencera, dans quelques jours, la construction d'une nouvelle raffinerie à Dos Bocas, Paraíso, Tabasco, pour que dans 3 ans, le Mexique produise toute l'essence que nous consommons.
72. On arrêtera le plan de démantèlement de la Commission fédérale d'électricité. Plus une usine ne sera fermée, au contraire, celles qui existent seront modernisées et on portera une attention particulière aux usines hydroélectriques pour qu'elles produisent plus d'énergie propre à moindre coût.
73. Nous stimulerons le développement de sources d'énergie alternatives renouvelables comme l'énergie éolienne, solaire, géothermique et marémotrice.
74. Nous protègerons la diversité biologique et culturelle du Mexique. Nous stimulerons les pratiques agro-écologiques qui augmentent la productivité sans causer de dommages à la nature.
75. Nous n'utiliserons pas de méthodes d'extraction de matières premières qui causent des dommages à la nature et épuisent les sources d'eau comme le fracturation.
76. Nous n'autoriserons aucun projet économique, de production, commercial ou touristique qui cause des dommages à l'environnement. On évitera la contamination du sol, de l'eau et de l'air et on protègera la flore et la faune. L'eau ne sera pas privatisée.
77. Il y aura une couverture universelle des télécommunications et le pays sera connecté à internet en utilisant les infrastructures et les lignes de la Commission fédérale d'électricité. Ce service sera gratuit sur les routes, les places, dans les écoles, les hôpitaux et les installations publiques.
78. Le problème de la saturation de l'actuel aéroport de Mexico sera finalement résolu dans 3 ans. D'ici là, les voies publiques, 2 nouvelles pistes et le terminal de passagers sur la base aérienne de Santa Lucía grâce auquel sera sauvé le lac de Texcoco et nous avons économisé 100 000 millions de pesos continueront à fonctionner.
79. Le 1er janvier sera créée la zone libre sur les 3 180 km de frontière avec les États-Unis, c'est-à-dire que l'année prochaine, sur cette bande de notre pays, on stimulera des activités de production, l'investissement, des emplois seront créés, on laissera la TVA de 16 % à 8 % et l'impôt sur le revenu sera de 20 %. Les combustibles coûteront le même prix des 2 côtés de la frontière et le salaire minimum sera doublé.
80. Le salaire minimum ne sera jamais fixé au-dessous de l'inflation comme c'est arrivé pendant la période néolibérale.
81. On réformera l'article 35 de la Constitution pour enlever tous les obstacles et les verrous mis à la célébration de consultations citoyennes pour que le peuple ait toujours le droit de participer aux décisions d'intérêt général.
82. Je respecterai mon engagement de me soumettre à la révocation de mandat. Le 1er dimanche de juillet 2021, il y aura une consultation pour demander aux Mexicains si je dois rester président ou démissionner parce que, comme je le crois et je l'ai souvent dit, le peuple donne et le peuple enlève, le peuple est souverain.
83. Il n'y aura pas de divorce entre le pouvoir et le peuple. Je ne perdrai jamais le contact avec vous, avec les gens. Je serai pendant 5 jours de la semaine dans les municipalités et les États du pays pour recueillir les sentiments du peuple en résolvant les problèmes et en évaluant les avancées des programmes de développement et de bien-être.
84. Tous les jours, à partir de lundi prochain, dès 6 heures du matin, je présiderai la réunion du Cabinet de Sécurité au palais national pour garantir la paix et la tranquillité des Mexicains.
85. On créera, si le peuple et le congrès l'approuvent, une Garde nationale pour garantir la sécurité publique dans le pays.
86. On va constituer 266 coordinations de sécurité publique dans tout le pays sous la responsabilité de la Garde nationale pour protéger les citoyens qui sont victimes d'assassinats, d'enlèvements, de vols et d'autres délits.
87. Le président de la République, conformément à la loi, est le Commandant suprême des forces armées et ne donnera jamais l'ordre à l'armée ou à la marine de massacrer le peuple. La guerre s'achèvera, nous construirons la paix et nous rechercherons la fraternité entre tous les Mexicains.
88. Aujourd'hui débute le processus d'amnistie destiné à remettre en liberté des prisonniers politiques ou des victimes de représailles de la part de caciques, de fonctionnaires ou de gouvernants de l'ancien régime autoritaire. Les accusations pénales fabriquées contre des activistes et des combattants sociaux seront annulées. Le Secrétariat du gouvernement a à sa charge de faire de cette intention une réalité.
89. On enquêtera à fond sur la disparition des jeunes d'Ayotzinapa, on connaîtra la vérité et on punira les coupables.
90. On respectera la liberté d'expression. Jamais le gouvernement n'appliquera de censure à aucun journaliste ou média.
91. Le ministère de la Justice, sera, dans les faits, complètement autonome. Il ne recevra pas de consignes du Président de la République et ses pratiques seront conformes au principe du droit libéral : « Rien en marge de la loi et personne au-dessus de la loi. »
92. Nous aurons des relations de respect avec le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif cessera d'être le super-pouvoir.
93. Ce soir est entré en vigueur le Plan de protection civile, l'ABC des cas d'incendie, d'inondations, de tremblements de terre et d'autres désastres.
94. La politique étrangère sera menée avec la prudence diplomatique et conformément aux principes d'autodétermination des peuples, de non intervention, de résolution pacifique des conflits, de l'égalité juridique des États, de coopération pour le développement, l'amitié, la paix, la défense des droits de l'homme, la protection de l'environnement et le respect des droits des migrants : les nôtres, ceux d'Amérique centrale et ceux de tous les pays et de tous les continents.
95. Les relations avec le gouvernement des États-Unis seront des relations de respect, de bénéfice mutuel et de bon voisinage. C'est le moment de faire évoluer la relation bilatérale vers la coopération pour le développement. Créer des emplois au Mexique et en Amérique centrale est la solution à l'immigration, pas les mesures coercitives.
96. Comme nous nous y sommes engagés, les 50 consulats que le Mexique a aux États-Unis vont devenir des bureaux de défense des migrants. Nous allons défendre les droits de l'homme de nos compatriotes.
97. On obtiendra la renaissance du Mexique en faisant une réalité du progrès de la justice et une façon de vivre qui s'appuie sur l'amour de la famille, du prochain, de la nature, de la Patrie et de l'humanité. Nous stimulerons le bien-être matériel et le bien-être de l'âme.
98. On garantira la libre manifestation des idées et des croyances religieuses et la liberté de la presse. Nous sommes pour le dialogue, la tolérance, la diversité et le respect des droits de l'homme.
99. Nous allons inviter les maîtres, les anthropologues, les psychologues, les sociologues, les philosophes et les professionnels d'autres disciplines ainsi que les religieux, les libres penseurs, les anciens respectables et les citoyens en général à organiser un congrès qui élaborera une Constitution morale qui aide à renforcer les valeurs nationales, culturelles et spirituelles.
100. De même, nous allons préserver notre mémoire historique. On encouragera la lecture en général et en particulier la lecture de l'histoire, le civisme, l'éthique. On n'oubliera jamais d'où nous venons, c'est pourquoi nous exalterons nos cultures originelles, les transformations historiques et le sacrifice de nos héros : par exemple, l'année prochaine, il y aura 100 ans qu'Emiliano Zapata a été assassiné. Sur tous les papiers du gouvernement, on rappellera son nom et son slogan : « Terre et Liberté. »
Mes amis,
Je vous invite à tous ensemble faire une réalité de ces engagements et à les revoir tous les ans, ici, sur le Zócalo, un par un pour que nous puissions savoir si on les a déjà accomplis ou s'ils sont en suspens.
Discutons sur toutes les places publiques du Mexique pour savoir si nous avançons ou pas pour qu'il y ait a transparence et pour en finir avec la corruption et l'impunité. Analysons dans les maisons, dans les rues et sur les places pour savoir si la situation économique et sociale de notre peuple s'améliore ou empire et faisons toujours entre nous tous les accords qui conviennent le mieux à notre société et à notre nation.
Ne cessons pas de nous rencontrer : restons toujours en contact. Il n'y aura pas de divorce entre le peuple et le gouvernement. J'ai besoin de vous parce que, comme disait Juárez: « tout avec le peuple, rien sans le peuple ». Ne me laissez pas seul parce que sans vous, je ne vaux rien ou presque rien. Sans vous, les conservateurs me vaincraient facilement. Je vous demande votre soutien parce que je renouvelle mon engagement de ne pas vous trahir. Plutôt la mort que vous trahir.
Mais par-dessus tout, agissons avec optimisme et allégresse parce que nous avons l'énorme bonheur de vivre une époque intéressante. Nous sommes à un moment extraordinaire de l'histoire parce que nous commençons tous à construire la justice et le bonheur que notre peuple mérite et une nouvelle vie pour notre grande nation.
Vive le Mexique ! Vive le Mexique ! Vive le Mexique !
(Traduction de Françoise Lopez pour Bolivar Infos)
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