- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
La Fête du Canada 2020 marque le 153e
anniversaire de la Confédération établie par
proclamation royale en 1867. Les Canadiens
sont aujourd'hui confrontés à la nécessité de se
donner une nouvelle constitution qui remplacera
celle utilisée pour fonder le Canada dans les
conditions de 1867. Le renouvellement de la
démocratie et de la nation est un défi historique
qui doit être relevé pour que le Canada réponde
aux besoins de son peuple et contribue à la même
cause partout dans le monde. Une constitution
moderne doit abolir la prérogative royale sur
laquelle se fonde la présente Constitution. Elle
doit conférer la souveraineté au peuple et
éliminer les pouvoirs de police qui maintiennent
des privilèges au lieu de droits.
Une constitution moderne du Canada est nécessaire
pour mettre fin à l'injustice coloniale et aux
vieux arrangements qui étouffent les peuples
autochtones. Cette constitution doit mettre en
application le principe de relations de nation à
nation. Si la fédération se veut libre et égale,
elle doit reconnaître le droit du Québec à
l'autodétermination.
Une constitution moderne reconnaît les droits que
possède toute personne humaine du fait qu'elle est
un être humain. Elle abolit toutes les notions de
cultures supérieures et inférieures enracinées
dans le concept de deux peuples fondateurs et
toutes les divisions racistes en reconnaissant que
les citoyens et les résidents ont des droits en
tant qu'êtres humains. Elle prévoit la garantie de
ces droits par des lois habilitantes.
Une constitution moderne doit établir un
processus politique qui garantit une appartenance
égale au corps politique et des formes de
gouvernance par lesquelles les membres du corps
politique ont leur mot à dire et exercent un
contrôle sur toutes les décisions qui les
affectent et ont les moyens pratiques d'exiger des
comptes à ceux qui forment le gouvernement.
Le renouvellement du processus politique est
nécessaire pour que les citoyens et les résidents
puissent décider directement des questions qui les
concernent, participer à la résolution des
problèmes et s'engager résolument dans
l'humanisation de l'environnement social et
naturel.
Un Canada moderne et une constitution moderne
sont nécessaires pour arrêter la destruction
nationale par ceux qui ont soumis le pays au
pouvoir décisionnel et à la construction d'empire
de puissances étrangères et d'intérêts financiers,
à des arrangements commerciaux supranationaux et
aux alliances militaires et aux guerres dirigées
par les États-Unis. Le Canada a besoin
d'indépendance pour que les Canadiens puissent
développer des rapports sociaux modernes centrés
sur l'être humain entre eux et avec l'ensemble de
l'humanité.
Le Canada a également besoin d'un gouvernement
antiguerre qui fait du Canada une zone de paix et
qui exige que les problèmes dans les relations
internationales soient résolus sans violence ni
guerre.
L'histoire appelle les peuples du Canada et du
Québec et les peuples autochtones à établir entre
eux des arrangements modernes fondés sur une union
libre et égale d'entités souveraines. Les défis
sont grands, mais les conditions actuelles nous
convient tous à nous bâtir un brillant avenir où
les droits de tous et toutes sont garantis.
Que la classe ouvrière se constitue en la nation
et investisse le peuple du pouvoir souverain avec
une constitution moderne qui bâtit le Canada sur
la nouvelle base historique !
Par leurs luttes pour la justice, la liberté, la
démocratie et la paix, les travailleurs et le
peuple développent une conscience sociale qui les
favorise. Le berceau idéologique impérialiste
comprend de profonds préjugés antiouvriers,
anticommunistes et racistes, et une conception du
monde qui accepte comme normal un monde divisé
entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont leurs
sujets. Tout ce cadre est conçu pour s'assurer que
l'effort du peuple pour s'investir de pouvoir
n'aboutisse pas. C'est un fondement idéologique
qui sert à empêcher le peuple d'apporter le genre
de changement qui lui est favorable. Cela signifie
que le besoin n'a jamais été aussi grand d'activer
le facteur humain/conscience sociale et d'aller
au-delà des limites imposées par les rapports et
les arrangements sociaux actuels qui servent à
préserver la domination des élites sur le peuple.
L'idéologie
antiouvrière, anticommuniste et raciste organisée
par l'État vise à empêcher les travailleurs et la
classe ouvrière elle-même de se considérer comme
les dirigeants d'un projet d'édification nationale
qui place les forces productives modernes de la
grande production industrielle sous le contrôle de
ceux qui font le travail et les réconcilie avec
leur nature socialisée. La classe ouvrière est le
plus grand produit des nouvelles forces
productives et la seule classe sociale qui peut
contrôler, harnacher et utiliser les forces
productives modernes sans crises récurrentes afin
de garantir le bien-être de tous et de construire
une société qui humanise l'environnement social et
naturel.
L'idéologie antiouvrière, anticommuniste et
raciste organisée par l'État constitue de la
désinformation. Il est bien connu que le racisme
est organisé par l'État pour saper l'unité de la
classe ouvrière dans la défense de ses droits et
la construction du Nouveau. Mais la désinformation
est plus que cela. La désinformation se réfère à
l'activité qui détruit les formes dont le peuple a
besoin pour placer ses propres points de référence
au centre de ses préoccupations, plutôt que la
manipulation et contremanipulation des élites
dirigeantes et de leurs médias.
Le but de la désinformation est d'empêcher la
classe ouvrière de voir que sa lutte pour réclamer
ce qui lui appartient de droit du produit social
qu'elle produit est intrinsèquement liée à la
nécessité d'affranchir l'ensemble de la classe
ouvrière de l'oppression de classe et d'éliminer
toutes les formes d'exploitation de l'être humain
par l'être humain. La classe ouvrière ne peut pas
s'émanciper sans en même temps affranchir le monde
entier de toutes les formes d'oppression de classe
sociale. La promotion des constitutions actuelles
sert à nier le fait que les formes européennes
d'États-nations créées pour faire avancer la cause
du capitalisme et des capitalistes en tant que but
suprême du pouvoir démocratique ne permettent plus
de contenir les contradictions dans les rangs de
l'élite dirigeante et entre l'élite dirigeante et
le peuple. En effet, les conditions où les
oligopoles mondiaux ont directement usurpé les
fonctions de l'État pour avancer leurs propres
intérêts privés étroits ont dépassé les frontières
et les juridictions nationales. Ce qu'il faut,
c'est que la classe ouvrière s'organise en une
force sociale indépendante avec ses propres
institutions, sa pensée, son ordre du jour et son
idéologie qui s'engage dans des actions avec
analyse pour faire avancer la société vers une
forme supérieure qui embrasse la justice, la
liberté, la démocratie et la paix. Le racisme,
l'anticommunisme et l'idéologie antiouvrière
servent à s'assurer que cela ne se produise pas.
La désinformation organisée par l'État sert à
empêcher la classe ouvrière de s'acquitter de sa
responsabilité sociale d'unir tous les opprimés
dans un mouvement pour construire le Nouveau sans
exploitation de classe. La condition dans laquelle
la classe ouvrière a vu le jour et s'est
développée considère de facto que tous les humains
sont des membres égaux du corps politique et ont
tous des droits en vertu du fait qu'ils sont des
êtres humains. Si le mot d'ordre qui a aiguillonné
l'édification de la nation au XIXe siècle était Un
pour tous et tous pour un, aujourd'hui c'est
le mot d'ordre Notre sécurité est dans la
lutte pour les droits de tous et toutes qui
guidera l'édification nationale. Ce mot d'ordre
reconnaît que la sécurité de toute section ou de
tout individu n'est possible que dans un mouvement
basé sur des arrangements sociaux et une
gouvernance qui défendent les droits de tous et de
toutes.
L'oligarchie impérialiste au pouvoir sait très
bien qu'en tant que minuscule segment de la
population, elle ne peut maintenir ses privilèges,
son pouvoir, sa richesse sociale et son contrôle
que si les travailleurs sont divisés et privés de
leur propre forme organisationnelle, de leur
pensée et de leur idéologie. C'est pourquoi les
efforts pour promouvoir et perpétuer le racisme,
l'anticommunisme et l'idéologie antiouvrière sont
organisés par l'État. Sinon, il n'y a aucune
raison pour que bon nombre des discussions qui ont
lieu existent si ce n'est que pour saper la
conscience du peuple pour que sa lutte pour un
changement qui lui est favorable soit menée dans
une voie sans issue. L'élite dirigeante promeut le
racisme, l'anticommunisme et l'idéologie
antiouvrière aujourd'hui pour affaiblir le
mouvement ouvrier pour la défense du bien-être et
des droits des travailleurs et pour l'empêcher
d'acquérir suffisamment de force pour contester le
pouvoir de l'oligarchie impérialiste.
Il est bien connu qu'une section de la classe
ouvrière est maintenue en tant que main-d'oeuvre
bon marché pouvant être exploitée dans des
secteurs spécifiques, tels que l'industrie des
services, l'industrie de la santé, l'industrie
agroalimentaire et la construction. Cela permet de
faire baisser la valeur d'échange de la capacité
de travail en général et d'affaiblir ainsi le
mouvement ouvrier dans son ensemble dans ses
luttes immédiates pour revendiquer ce qui lui
appartient de droit et dans sa lutte pour
l'émancipation. En outre, parce que les options
économiques des sections surexploitées de la
classe ouvrière sont limitées, la classe
dirigeante déploie des mercenaires au sein de la
police et des forces militaires de l'État
impérialiste, en plus des armées, services de
police et agences de sécurité privés qui se
multiplient. Compte tenu de l'étendue des crimes
de génocide et du pillage des peuples d'Asie,
d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes, le
racisme, l'anticommunisme et l'idéologie
antiouvrière n'ont jamais été aussi pernicieux, au
point de déshumaniser les peuples pour piller
leurs ressources naturelles et la valeur de leur
travail.
La splendeur du développement humain est telle
qu'en défendant les plus vulnérables et en
revendiquant ce qui appartient à la personne
humaine de droit, l'humanité se libère des chaînes
qui maintiennent les travailleurs dans la
division. Le berceau idéologique des impérialistes
est remplacé par les lumières que représente le
communisme moderne et l'activation du facteur
humain/conscience sociale qui oriente
l'organisation requise pour que les actions des
travailleurs propulsent l'humanité dans
l'humanisation de l'environnement naturel et
social.
La vague actuelle d'opposition au racisme
organisé par l'État conduit à la remise en
question et à la démolition du berceau
impérialiste dans la pensée et l'idéologie. La
construction d'une organisation capable de
consolider les acquis est la tâche qui incombe aux
générations de dirigeants des luttes
d'aujourd'hui, comme ce fut toujours le cas dans
le passé. L'élite dirigeante impérialiste a
beaucoup d'expérience dans le détournement des
mouvements pour la défense des droits, mais le
peuple a lui aussi une expérience formidable. Dans
ce choc entre l'Ancien et le Nouveau, la classe
dirigeante impérialiste est divisée sur toutes les
questions, sauf sur la nécessité de contrôler le
recours à la force, tandis que la classe ouvrière
et le peuple ont une cause commune dans la lutte
pour la justice, la liberté, la démocratie et la
paix.
Tout en oeuvre pour développer la lutte de la
classe ouvrière pour l'émancipation et pour
réclamer ce qui lui appartient de droit !
Avançons ensemble comme une grande force sociale
unie capable de changer le monde et de bâtir un
brillant avenir de justice, de liberté, de
démocratie et de paix !
Des travailleurs de la santé manifestent devant
le bureau du premier ministre Legault à Québec,
le 19 mai 2020, pour dénoncer
l'utilisation de pouvoirs arbitraires pour
attaquer leurs droits. Le projet de loi 61
promet d'en faire davantage à ce chapitre.
Le 21 juin, le premier ministre du Québec,
François Legault, a procédé à ce qu'il a appelé
des « ajustements » aux responsabilités de
certains ministres « en vue de préparer le
gouvernement à une éventuelle deuxième vague de la
COVID-19 ». Cette démagogie éhontée masque la
réalité de la pandémie à laquelle le Québec fait
face, de la crise économique qui l'accompagne et
les actions antiouvrières et antisociales que le
gouvernement a prises.
Utilisant la pandémie comme prétexte, le
gouvernement s'est donné des pouvoirs exécutifs
afin d'annuler les conventions collectives
négociées avec les travailleurs. En annonçant le
remaniement ministériel, le premier ministre
Legault n'a fait aucune mention de cette attaque
contre les travailleurs du secteur public, ce qui
suggère que le remaniement signale une
intensification du diktat arbitraire du
gouvernement contre les travailleurs et d'autres
personnes. Legault a annoncé le remaniement
ministériel peu après que l'Assemblée nationale a
ajourné ses travaux, soit le 12 juin, sans avoir
adopté le projet de loi 61, qui a été fermement
dénoncé partout au Québec comme étant régressif.
Les principaux ministères touchés par les
changements à la direction sont ceux de la santé,
de l'éducation, de l'immigration et le Conseil du
trésor. Christian Dubé quitte la présidence du
Conseil du trésor pour prendre la tête du
ministère de la Santé et des Services sociaux. Cet
homme de la finance, gestionnaire néolibéral,
ancien premier vice-président à la Caisse de dépôt
et placement du Québec, est un élément clé du
gouvernement de banquiers du premier ministre
Legault.
Dubé est celui qui, le 3 juin, a présenté le
projet de loi 61, et son projet de loi et lui-même
ont tout de suite été dénoncés par le peuple. Le
projet de loi 61, présenté soi-disant au nom de la
relance économique, semblable en cela au
remaniement ministériel, ne comprend rien de
concret pour traiter de la pandémie et de la
relance. Il va plutôt mener à une plus grande
concentration du pouvoir arbitraire entre les
mains de l'exécutif gouvernemental pour payer les
riches. La déclaration que le projet de loi 61
accélérera la construction de l'infrastructure est
censée réjouir le peuple. Le peuple québécois est
censé demeurer silencieux sur le côté sombre du
projet de loi 61, qui écarte les règles
environnementales, de santé et de sécurité et les
autres règles afin de payer les riches, et qui
couvre d'immunité les ministres contre les
protestations populaires, dont les protestations
de ceux dont la propriété sera peut-être
expropriée.
En entrevue, peu après sa nomination comme
ministre de la Santé et des Services sociaux,
Christian Dubé a dit que l'objectif de sa
nomination est de renforcer la reddition de
comptes dans le système de haut en bas, depuis les
gestionnaires jusqu'aux employés. « La crise, avec
la COVID, cela a mis en évidence des faiblesses de
gestion, de manque d'information, comment vont les
patients, où sont nos employés, a-t-il dit. S'il y
a des gens qui pourraient faire mieux ailleurs,
qui ne font pas la job, il y aura des décisions
difficiles à prendre. » Il a dit que le réseau de
la santé a souffert au cours des dernières années
des compressions et d'une restructuration qui ont
privé le système de niveaux de décisions
intermédiaires. Cette affirmation est faite par un
homme qui a été membre du cabinet pendant que
plusieurs de ces compressions ont été faites et
qui ne prend aucune responsabilité pour les
dommages qu'elles ont causés, rendant le système
exsangue et l'affaiblissant à la pandémie.
Bien sûr, fidèle à la tendance autoritaire de son
gouvernement, Dubé laisse entendre que le système
de santé a besoin d'un système de décision de haut
en bas qui lui est directement inféodé et qui
exclut le point de vue des travailleurs de la
santé qui font le travail et connaissent bien les
problèmes et les besoins réels du système. Sa
nomination et sa déclaration n'annoncent rien de
bon pour les travailleurs du secteur de la santé
et le public qui veulent et ont besoin d'un
système de santé moderne dans lequel ceux et
celles qui dispensent le service et ceux et celles
qui en dépendent décident de sa direction. Quand
le gouvernement Legault parle de reddition de
comptes, c'est toujours pour blâmer les
travailleurs pour les problèmes, et criminaliser
leurs actions à la défense de leurs droits et des
droits de tous ceux et celles qui ont besoin d'un
système de santé moderne et qui revendiquent un
tel système. Dubé s'enfonce dans la négation de la
responsabilité de son gouvernement pour les
faiblesses qui ont été mises à nu pendant la
pandémie.
Sonia LeBel, l'ex-procureure en chef de la
Commission Charbonneau de 2011, devient ministre
responsable de l'Administration gouvernementale et
présidente du Conseil du trésor à la place de
Dubé. C'est elle qui s'occupera des négociations
du gouvernement pour le renouvellement des
contrats de travail des 500 000 employés de l'État
et qui sera chargée de faire adopter et de mettre
en application le projet de loi 61.
La connexion qui est faite entre le rôle de LeBel
dans la Commission Charbonneau et le projet de loi
61 vise à cacher toute apparence de corruption
entre les intérêts privés étroits cherchant à
toucher le profit maximum des contrats et projets
publics et le gouvernement qui est chargé de
distribuer les fonds publics. Le rôle de LeBel
comme procureure à la Commission Charbonneau a été
de détourner l'attention de ce que la plupart des
gens ont vu comme la corruption impliquant les
partis cartels au pouvoir qui ont reçu de vastes
montants des grandes entreprises de la
construction en échange de l'octroi de contrats
publics. La Commission a cherché à voiler et à
détourner l'attention de ce phénomène en attaquant
les travailleurs de la construction et leurs
syndicats, en prétendant que leur lutte à la
défense de leurs droits était semblable aux
actions de la mafia et restreignait de manière
illégale l'activité économique. Avec le projet de
loi 61, le premier ministre Legault veut que LeBel
agisse de la même manière avec les travailleurs du
secteur public et les problèmes de santé et de
sécurité, l'environnement, etc., en présentant la
lutte du peuple à la défense de ses droits comme
empêchant la construction des projets
d'infrastructure que le gouvernement met de
l'avant pour payer les riches.
La plus grande corruption qui existe au Québec
est le renforcement des pouvoirs arbitraires de
l'État pour attaquer les travailleurs et payer les
riches et couvrir les crimes du gouvernement par
des lois qui lui procurent l'immunité face aux
poursuites. Comme ce fut le cas pendant la
Commission Charbonneau, le projet de loi 61 sera
utilisé pour servir les intérêts privés des riches
oligarques et marginaliser et criminaliser les
actions et la voix des travailleurs.
D'autres changements au Cabinet Legault et au
comité
des priorités de la relance économique
Le
ministère de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur est scindé en deux. Jean-François
Roberge demeure ministre de l'Éducation et le
ministère de l'Enseignement supérieur passe aux
mains de Danielle McCann qui était la ministre de
la Santé et des Services sociaux avant le
remaniement.
Il faut se rappeler que le vendredi 7 février, le
gouvernement de François Legault a forcé par
bâillon l'adoption du projet de loi 40 du ministre
Roberge, Loi modifiant principalement la Loi
sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires. Cela
a suscité un tollé d'opposition des enseignants et
des travailleurs de l'éducation qui ont dénoncé la
concentration du pouvoir entre les mains de
l'exécutif gouvernemental et l'élimination des
niveaux intermédiaires de prise de décision du
passé. La loi 40 est très semblable au projet de
loi 61 par son intention.
Simon Jolin-Barrette, ex-ministre de
l'Immigration, de la Francisation et de
l'intégration, a été nommé ministre de la Justice.
Il avait été largement dénoncé pour ses attaques
contre les immigrants. Le gouvernement Legault
réduit la classe ouvrière en une catégorie de «
choses » à vendre sur le marché du travail et les
immigrants font partie de ces « choses ».
L'objectif est de diviser les travailleurs,
d'entraver le développement de leur lutte à la
défense des droits de tous et d'abaisser la valeur
de la capacité de travail des travailleurs, qu'ils
vendent aux employeurs.
Nadine Girault remplace Jolin-Barrette au poste
de ministre de l'Immigration, de la Francisation
et de l'Intégration. Elle a été récemment nommée
coprésidente du groupe d'action contre le racisme
mis sur pied par le gouvernement Legault pour
promouvoir la vision d'un racisme systémique pour
lequel le peuple est blâmé et pour protéger les
attaques racistes organisées par l'État menées par
les institutions de l'État, y compris par le
gouvernement lui-même.
Le premier ministre Legault a également modifié
la composition du Comité des priorités de la
relance économique créé à la fin mars 2020 en
pleine pandémie. À sa création, le premier
ministre avait dit que ce comité est le « filtre
de toutes les dépenses gouvernementales ». Il
avait dit que sauf pour le domaine de la santé,
chaque somme investie devra répondre à une seule
question : « Est-ce stratégique pour la relance ?
»
Ce charabia néolibéral vise à enjoliver et à
renforcer l'économie qui paie les riches au
détriment des droits et du bien-être du peuple et
de la nécessité que sa voix et la prise en mains
des affaires de la société soient au centre de
toutes les décisions économiques et du
développement.
Le Comité des priorités de la relance économique
fonctionne en vase clos, comme s'il était un
conseil d'administration des grandes entreprises,
qui décide où la valeur expropriée doit être
dépensée. En fait, le cabinet gouvernemental
fonctionne comme un comité exécutif au Québec de
l'oligarchie mondiale. Il s'assure que toutes les
ressources, toute l'infrastructure et les
travailleurs du Québec sont toujours disponibles
pour être exploitées et que la valeur qu'ils
créent puisse être expropriée légalement et
déclarée la propriété privée des oligarques
mondiaux au sein d'une superstructure juridique
d'État agissant au moyen de pouvoirs de police
qu'une idéologie et un non-sens néolibéraux
cherchent à embellir.
Le Comité des priorités de la relance économique
comprend Pierre Fitzgibbon, le ministre de
l'Économie et de l'Innovation, Eric Girard, le
ministre des Finances, Jean Boulet, le ministre du
Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale,
Sonia LeBel, la présidente du Conseil du trésor,
Nadine Girault, la nouvelle ministre de
l'Immigration, de la Francisation et de
l'Intégration, Benoit Charette, le ministre de
l'Environnement, et Geneviève Guilbault, la
vice-première ministre et ministre de la Sécurité
publique.
Le juin, le gouvernement Legault a déposé le
projet de loi 61, Loi visant la relance de
l'économie du Québec et l'atténuation des
conséquences de l'état d'urgence sanitaire
déclaré le 13 mars 2020 en raison de
la pandémie de la COVID-19. Le but déclaré
du projet de loi est d'atténuer les conséquences
de l'état d'urgence sanitaire en accélérant la
construction de 202 projets publics
d'infrastructure, tels les écoles, les résidences
pour personnes âgées, les routes et le transport
en commun, pendant une période de deux ans. Le
projet de loi donne l'option au gouvernement de
décréter que d'autres projets publics ou privés
sont couverts par celui-ci. Selon le premier
ministre François Legault, les pouvoirs conférés
par le projet de loi, qui ont été largement
dénoncés comme étant arbitraires, sont essentiels
à la relance de l'économie après des semaines de
fermeture imposées en raison de la pandémie.
Pris dans son
ensemble, le projet de loi est une vaste tentative
de renforcer les pouvoirs arbitraires de l'État et
de priver encore plus les travailleurs et le
peuple de toute voix sur les affaires qui les
concernent, en utilisant la pandémie et la relance
de l'économie comme prétexte. Il prive aussi
encore plus l'Assemblée nationale et ses membres
de tout pouvoir législatif, en concentrant tout
pouvoir décisionnel entre les mains des ministres
pour servir des intérêts privés étroits. Le projet
de loi 61 confère au gouvernement le pouvoir
d'étendre l'état d'urgence sanitaire sans égard à
ce que prescrit la Loi sur la santé publique
et sans examen de la part du public et même des
membres de l'Assemblée nationale.
L'arrêté ministériel par lequel a été décrété
l'état d'urgence sanitaire le 13 mars a donné
le pouvoir arbitraire à l'exécutif gouvernemental
d'annuler toutes les ententes négociées avec les
travailleurs de la santé et des services sociaux.
L'exécutif a utilisé ce pouvoir pour changer
unilatéralement les conditions de travail dans le
secteur de la santé et des services sociaux.
L'extension de ce pouvoir arbitraire pour une
période indéfinie est une attaque grave contre les
travailleurs et leurs droits qui ne doit pas
passer !
En plus de l'attaque contre les travailleurs du
secteur public, le projet de loi 61 donne
tout pouvoir à l'exécutif gouvernemental d'annuler
et d'enfreindre les lois et la réglementation
existantes sous prétexte d'accélérer la relance de
l'économie. Le projet de loi 61 permet à
l'exécutif gouvernemental d'annuler les clauses de
la Loi sur la santé publique, de la Loi
sur la qualité de l'environnement, de la Loi
sur l'expropriation et de la Loi sur
les contrats des organismes publics, et
accorde l'immunité face à toute poursuite contre
les ministres du gouvernement et de toute autre
personne qui a recours à cette loi.
Le projet de loi 61 confère à l'exécutif
gouvernemental le pouvoir d'éliminer comme bon lui
semble la réglementation environnementale, la
réglementation concernant l'expropriation des
personnes au nom des projets économiques et la
réglementation qui concerne l'octroi des contrats
publics à des entreprises privées pour la
construction des projets d'infrastructure, tout en
accordant l'immunité face à toute poursuite pour
tout méfait. On ne doit pas permettre cet
accaparement d'un plus grand pouvoir exécutif.
Une crise comme la pandémie ne doit pas être
utilisée pour attaquer le peuple, violer ses
droits et l'exclure de manière encore plus
violente du pouvoir décisionnel. Les travailleurs
doivent examiner cette situation et intensifier
leur lutte pour s'investir du pouvoir pour que les
problèmes causés par la pandémie puissent être
résolus en leur faveur, pas en faveur des riches.
La pandémie est une nouvelle preuve de la
nécessité d'une nouvelle direction de l'économie,
une direction qui est décidée par le peuple et qui
est sous son contrôle.
Les travailleurs et le peuple demandent que ce
projet de loi régressif soit retiré immédiatement.
Ceux qui ont présenté ce projet de loi antiouvrier
et antisocial et qui insistent pour le faire
adopter afin de fournir à l'exécutif
gouvernemental des pouvoirs arbitraires encore
plus grands doivent être déclarés inaptes à
gouverner et démis de leurs fonctions.
La manoeuvre du gouvernement du Québec
pour faire adopter le projet de loi 61
Le projet de loi 61 a été présenté le 12 juin, 9
jours seulement avant le jour officiel de
l'ajournement des travaux de l'Assemblée nationale
pour l'été. Le premier ministre François Legault,
Christian Dubé, alors président du Conseil du
trésor, et d'autres porte-paroles du cabinet ont
demandé avec arrogance qu'il soit adopté à toute
vapeur avant l'ajournement.
Bien que le gouvernement Legault soit majoritaire
à l'Assemblée nationale, le consentement unanime
des trois partis de l'opposition et des députés
indépendants de l'Assemblée nationale était requis
pour que le principe de la loi soit adopté, ce qui
permet de le traiter en comité et de passer aux
lectures subséquentes. Il existe une règle de
procédure de l'Assemblée nationale en vertu de
laquelle le consentement unanime des députés est
requis pour l'adoption du principe d'un projet de
loi lorsque celui-ci est présenté après la mi-mai
avant l'ajournement pour l'été.
Dans un effort pour obtenir le consentement
unanime des membres de l'Assemblée nationale, le
gouvernement Legault a présenté 18 amendements la
veille de l'ajournement. La tentative de Legault
d'« adoucir » le projet de loi n'a pas réussi à
obtenir le consentement unanime des députés pour
l'adoption de son principe. L'opposition populaire
au projet de loi était si forte que, selon
plusieurs commentateurs, il aurait été suicidaire
pour les autres partis et membres de l'Assemblée
nationale de se plier à cette manoeuvre du
gouvernement Legault. Il est probable que lorsque
l'Assemblée nationale reprendra ses travaux en
septembre le gouvernement Legault utilisera sa
majorité pour faire adopter le principe du projet
de loi, en dépit de l'opposition croissante du
peuple.
Avec le projet de loi 61, Loi visant la
relance de l'économie du Québec et l'atténuation
des conséquences de l'état d'urgence sanitaire
déclaré le 13 mars 2020 en raison de
la pandémie de la COVID-19, le gouvernement
veut se donner le pouvoir exécutif de violer et
outrepasser les lois existantes afin d'accélérer
la construction de 202 projets publics
d'infrastructure, comme les écoles, les résidences
pour personnes âgées, les projets routiers, le
transport en commun, pendant une période de deux
ans. Le projet de loi permet à l'exécutif
gouvernemental Legault d'ajouter d'autres projets
publics ou privés à ceux qui sont couverts par la
loi. Le projet de loi comprend des traits
régressifs que plusieurs ont dénoncés comme étant
arbitraires, comme le maintien du pouvoir de
priver les travailleurs du secteur public de leur
droit à des conditions de travail qu'ils jugent
acceptables et qui sont inscrites dans des
conventions collectives négociées.
Violation de la Loi sur la qualité de
l'environnement
L'article 15 du projet de loi prévoit que le
gouvernement peut, par décret exécutif, déclarer
que des clauses de la Loi sur la qualité de
l'environnement ne s'appliquent pas à
certains projets. Le projet de loi 61 donne à
l'exécutif gouvernemental le pouvoir de décréter
l'accélération de la construction de certains
projets et de les couvrir d'une réglementation qui
remplace celle qu'on retrouve dans la Loi sur
la qualité de l'environnement. En vertu de
ce pouvoir, la réglementation décrétée par
l'exécutif gouvernemental devient loi, selon le
bon vouloir de l'autorité. Cela veut dire que le
gouvernement peut créer des clauses de
remplacement comme bon lui semble, probablement
pour accommoder de puissants intérêts privés, et
outrepasser et enfreindre des clauses de la Loi
sur la qualité de l'environnement.
Violation de la Loi sur
l'expropriation
Dans les cas de l'expropriation de la propriété
d'individus pour laisser le champ libre aux
projets économiques, l'autorité exécutive
habilitée par le projet de loi 61 peut
déclarer illégale toute contestation juridique de
la part des expropriés en vertu de la Loi sur
l'expropriation. Selon le gouvernement, ce
pouvoir arbitraire de nier les droits, en
violation des lois existantes, est une
chose nécessaire à l'accélération des projets
économiques, qui est un argument faux et
pragmatique.
Violation de la Loi sur les contrats des
organismes publics
En ce qui concerne l'octroi des contrats publics,
le projet de loi prescrit que le gouvernement
peut, par réglementation ou sur recommandation du
Conseil du trésor, déterminer des conditions qui
enfreignent la Loi sur les contrats des
organismes publics. Cela peut vouloir dire
l'élimination des appels d'offres afin de
faciliter l'octroi de contrats à des monopoles
spécifiques par décret exécutif. Ce pouvoir
exécutif arbitraire n'est pas nouveau en soi. Il
existe déjà et a souvent été utilisé. Ce qui est
nouveau c'est qu'un projet de loi décrète
maintenant que ce pouvoir exécutif est
au-dessus de la réglementation existante.
Cette clause a causé un émoi particulier ramenant
à la mémoire la corruption hideuse sous la forme
d'octroi de contrats publics à des entreprises
privées en échange de financement des partis
politiques. En réponse, le gouvernement a
maintenant déclaré que le pouvoir de restreindre
les appels publics d'offres s'appliquera seulement
aux projets gérés par des organismes municipaux.
Prolongement de l'urgence sanitaire pour une
période indéfinie
Entre autres choses, la déclaration d'une urgence
sanitaire du 13 mars 2020 a donné le
pouvoir à l'exécutif gouvernemental d'annuler
toutes les ententes négociées avec les
travailleurs de la santé et des services sociaux
afin de changer unilatéralement leurs conditions
de travail. Cette attaque contre les droits des
travailleurs a été fermement condamnée.
Le projet de loi 61 comprend une clause qui
prévoit que l'état d'urgence sanitaire et ses
pouvoirs antiouvriers sont étendus pour une
période indéfinie. Cela contrevient à la Loi
sur la santé publique en vertu de laquelle
l'urgence sanitaire a été déclarée. Selon cette
loi, l'état d'urgence sanitaire est en vigueur
pendant un maximum de dix jours. Le gouvernement
doit alors renouveler l'état d'urgence à chaque
dix jours aussi longtemps qu'il juge l'urgence
nécessaire, ou à chaque 30 jours s'il cherche
le consentement de l'Assemblée nationale. Le
gouvernement a proposé un amendement au projet de
loi dans lequel l'état d'urgence et ses attaques
arbitraires contre les travailleurs du secteur
public sont maintenus jusqu'en octobre 2020
et plus longtemps si nécessaire.
Immunité gouvernementale face aux poursuites
Comme ce fut le cas avec le décret de l'état
d'urgence sanitaire et les pouvoirs qu'il confère,
tout ce projet de loi est conçu pour fournir une
immunité totale à l'exécutif gouvernemental. Le
préambule du projet de loi dit : « Le projet
de loi prévoit une immunité de poursuite
judiciaire pour le gouvernement, un ministre, un
organisme public ou toute autre personne qui
accomplit de bonne foi un acte dans l'exercice de
pouvoirs que le projet de loi introduit ou dans
l'exécution de mesures prises en vertu de
ceux-ci. »
Tout ceci crée une situation très dangereuse pour
le peuple et la société québécoise. La pandémie et
l'état d'urgence sanitaire, et maintenant la
relance de l'économie sont utilisées pour
concentrer encore davantage le pouvoir politique
en un nombre toujours plus restreints de mains qui
sont entièrement subordonnées aux intérêts privés
étroits. Par exemple, avec ce projet de loi, le
gouvernement peut décider que la formation
sécuritaire et les normes et règlements de
sécurité sur les chantiers de construction nuisent
à l'atténuation des conséquences de la pandémie et
à la relance de l'économie. Le fait d'enchâsser
ces pratiques régressives dans la loi et de
couvrir d'immunité ceux qui les mettent en
application est une sérieuse source de
préoccupation pour le peuple.
La violence et l'impunité de la
police doivent cesser!
Le samedi 27 juin, des membres de la
communauté, des militants de la justice sociale,
des organisations religieuses et des représentants
d'autres organisations se sont rassemblés devant
le quartier général de la police de la région
de Peel à Mississauga en Ontario pour
protester contre la mort injustifiable par balle
d'Ejaz Choudry aux mains de la police. Beaucoup
ont apporté des pancartes - en particulier les
jeunes - avec des messages tels que « Justice pour
Ejaz ! », « La santé mentale n'est pas
un crime ! », « Arrêtez la violence
policière ! » et « Nous voulons des
réponses maintenant ! ». Des slogans ont
été scandés tout au long de l'après-midi : «
Pas de justice ! Pas de paix ! » et
« Le système n'est pas cassé, il a été construit
de cette façon ! ».
Les différentes
personnes et organisations qui ont pris la parole
partageaient toutes la conviction que la mort
tragique par balle de M. Choudry aurait pu être
évitée, que sa mort était injustifiée.
Des dirigeants de la communauté musulmane ont
pris la parole lors du rassemblement. Mustafa
Farooq, président du Conseil national des
musulmans canadiens (NCCM), a pris la parole en
premier, demandant : « Comment un appel de
vérification du bien-être d'une personne finit-il
par emporter une vie ? » Ejaz Choudry,
a-t-il dit, n'était un danger pour personne
d'autres que lui-même. Farooq a appelé à un
traitement égal de tous, sans distinction de race,
de religion ou de santé mentale, et a promis que
le NCCM continuerait de plaider en faveur de la
justice, de la transparence, de la responsabilité
et des réformes qui sont primordiales pour servir
la communauté à l'avenir.
L'imam Ibrahim Hindy s'est exprimé au nom du
Conseil musulman de Peel. Il a dit que la police a
laissé tomber le public dans la mort d'Ejaz
Choudry et que ce n'était pas un cas isolé. Les
minorités nationales et les personnes
marginalisées subissent des injustices similaires
de plus en plus nombreuses dans leurs communautés.
Il a appelé à mettre fin à l'impunité des
policiers pour leurs actes d'agression. L'imam
Hindy a également réitéré ce que beaucoup disent -
qu'au lieu de dépenser de l'argent dans des unités
tactiques utilisées pour tuer des gens, l'argent
devrait être affecté au financement de la santé
mentale. Ses propos ont été accueillis par le
slogan : « Définancez la police ».
Les deux neveux de M. Choudry ont pris la parole
et ont remercié la communauté pour son ferme
soutien. Au nom de la famille, ils ont
demandé : « Combien de temps faut-il à
l'Unité des enquêtes spéciales (UES) pour
enquêter ? » et « Combien de temps
faut-il pour obtenir justice ? ». Les
manifestants ont répondu par les slogans : «
Arrêtez la violence policière ! » et «
Arrêtez de tuer des civils
innocents ! ».
L'Iman de la mosquée Masjid à Malton a déclaré
que M. Choudry était affectueusement connu de tous
comme « oncle ». L'Iman a souligné que les
communautés noires et autochtones subissent
également des violences policières et des morts
comme celle par balle d'Ejaz Choudry. Il a plaidé
pour le définancement de la police et
l'affectation de l'argent aux besoins des
communautés.
Nigel Barriffe de l'Alliance urbaine sur les
relations raciales s'est prononcé contre l'énorme
budget de la police de la région de Peel et pour
le besoin de justice pour les victimes de violence
policière et de morts aux mains de la police.
Des familles d'autres victimes de morts aux mains
de la police sont également venues demander
justice pour Ejaz Choudry. Un porte-parole de la
famille de D'Andre Campbell était présent, tout
comme une porte-parole de la famille de Régis
Korchinski-Paquet. Campbell était un homme
de 26 ans en détresse mentale cherchant de
l'aide lorsqu'il est mort aux mains de la police
en avril. Regis Korchinski-Paquet, 29 ans,
est décédée d'une chute du balcon de son
appartement du 24e étage lors d'une
intervention de vérification du bien-être par la
police de Toronto le 27 mai. Comme pour la
famille Choudry, la famille de Regis
Korchinski-Paquet exige des réponses. La
porte-parole a reçu les applaudissements les plus
bruyants de l'après-midi lorsqu'elle a crié avec
défi : « Ce n'est pas une question de Noirs.
Ce n'est pas une question de Musulmans. C'est une
question de droits humains. »
La défense populaire de Malton continue de
planifier des réunions pour discuter et analyser
les prochaines étapes à suivre pour obtenir
justice pour Ejaz Choudry et d'autres victimes de
violence policière. Dans le processus, ils ont
l'intention de faire leur propre enquête sur ce
qui s'est passé et, sur la base de leur propre
travail, s'investir du pouvoir.
Le 1er juillet, la communauté de Malton a
organisé un barbecue communautaire à l'occasion de
la Fête du Canada pour s'adresser à Malton et
l'unir dans la lutte contre la brutalité et la
violence policières et les morts aux mains de la
police. Environ 400 personnes de différentes
nationalités y ont participé, avec un seul message
et une seule voix - justice pour la mort d'Ejaz
Choudry et que la police rende des comptes pour la
violence policière et les morts aux mains de la
police.
Dans l'atmosphère festive de la rencontre, les
jeunes de la communauté ont décidé de prendre une
fois de plus position et de faire preuve de
résistance en bloquant l'intersection des chemins
Morningside et Goreway où ils ont scandé : «
Pas de justice, pas de paix ! » La
police de Peel est arrivée et a cherché à
persuader la foule de mettre fin au barrage. Mais
beaucoup dans la foule ont confronté la police et
ont exigé les noms des agents qui ont tué M.
Choudry. Les gens ont demandé à la police de
quitter la zone en scandant : « Les armes ne
sont pas autorisées ici », « Pas de justice,
pas de paix ! ». Les policiers, en
infériorité numérique, ont décidé de quitter aux
cris de joie de la foule.
Manifestation « Justice pour Ejaz » devant le
quartier général de la police de Peel, le 27 juin
2020
La mort odieuse de George Floyd lors de son
arrestation par la police de Minneapolis
le 25 mai dernier a été, à juste titre,
condamnée massivement non seulement aux
États-Unis, mais aussi au Canada et dans d'autres
pays. Des millions de personnes ont regardé avec
horreur un policier faire usage d'une violence
mortelle pour réprimer toute résistance à
l'arrestation, ignorant froidement les appels
désespérés de M. Floyd pour sa vie. Partout, les
gens sont en colère, et c'est compréhensible, de
voir se répéter en toute impunité ce genre de
brutalité policière lors d'une arrestation malgré
l'indignation qu'elle provoque.
Dans les cas passés
qui sont frais dans la mémoire collective, la
réponse des autorités de l'État a été de blâmer la
victime de cette attaque, d'exonérer les vrais
criminels et de maintenir en place un système qui
forme et encourage la police à utiliser autant de
violence qu'elle juge nécessaire pour écraser
toute résistance à une arrestation, même si elle
tue la personne au cours de l'arrestation.
Le passage à tabac et la sauvagerie de
l'arrestation de Rodney King en 1991 sont
connus mondialement. Quatre policiers de Los
Angeles avaient été filmés en train
d'asséner 56 coups de matraque à M. King
alors qu'il se tordait de douleur au sol en
essayant de repousser leurs coups de matraque. Les
policiers ont été accusés d'avoir fait un usage
excessif de la force. Au procès, ils ont plaidé
qu'ils avaient légalement le droit d'utiliser
autant de force que nécessaire pour maîtriser M.
King et l'obliger à obéir à leurs ordres de cesser
de résister, et qu'il était lui-même responsable
de la violence utilisée contre lui. Trois des
policiers ont été acquittés et le procès du
quatrième s'est terminé par un désaccord du jury.
Cette injustice flagrante a provoqué des
manifestations de colère à Los Angeles et dans
d'autres villes, dont Toronto. Deux des agents ont
par la suite été condamnés pour violation des lois
fédérales sur les droits civils.
En 2014, Eric Garner a été victime d'une
arrestation brutale dans la rue par un groupe de
policiers de New York. Il a été plaqué au sol au
moyen d'une technique d'étranglement, puis un
policier lui a écrasé la poitrine et a pressé sa
tête sur le trottoir en béton jusqu'à ce qu'il
succombe d'une crise d'asthme mortelle. Une vidéo
de l'arrestation sur les lieux montre clairement
que les policiers ont ignoré les supplications de
M. Garner pour qu'ils arrêtent parce qu'il ne
pouvait pas respirer. Un grand jury a décidé de ne
pas inculper le policier qui a directement causé
la mort de M. Garner et le ministère fédéral de la
Justice a également refusé de porter plainte. Une
fois de plus, un énorme tollé s'est élevé contre
l'impunité des brutalités policières.
En 2019, le policier coupable a été jugé non
pas pour la mort de M. Garner, mais pour avoir
enfreint les règlements du département de police
en utilisant une technique d'étranglement
interdite et pour voies de fait graves. Il a été
reconnu coupable d'avoir enfreint les règlements,
mais pas de voies de fait graves. Le policier a
été licencié, cinq ans après la mort d'Eric
Garner, mais aucune autre sanction n'a été
imposée.
Avant cela, à Toronto en 2000, Otto Vass est
mort après avoir été arrêté par quatre policiers
torontois devant un dépanneur. Lorsque M. Vass
s'est opposé à l'arrestation, les policiers l'ont
plaqué au sol et l'ont mis sur le dos. L'un des
policiers s'est agenouillé de tout son poids sur
la poitrine de l'homme jusqu'à ce qu'il cesse de
bouger parce qu'il était mort. Même mort, M. Vass
a été traité avec indignité : la cause
officielle du décès a été déclarée être un arrêt
cardiaque dû à une épisode maniaque aiguë et à un
délire agité. La communauté s'est organisée pour
demander des poursuites et exiger justice. Les
quatre policiers ont été accusés d'homicide
involontaire. Au procès, leur plaidoyer a été
qu'ils avaient légalement raison d'utiliser autant
de force qu'ils estimaient nécessaire pour que M.
Vass cesse de leur résister, même s'ils l'ont tué,
et ils l'ont blâmé pour sa propre mort, disant
qu'il avait « récolté ce qu'il avait semé ».
Les quatre policiers ont été acquittés par un
jury.
Les manifestations persistantes qui font rage à
Minneapolis et dans de nombreuses autres villes
montrent clairement que partout dans le monde les
gens veulent mettre fin à l'impunité pour les
actes de brutalité et de violence policières. Un
aspect de la solution consisterait à s'assurer que
les auteurs de crimes soient punis pour leurs
crimes. Les quatre policiers impliqués dans la
mort de M. Floyd ont tous été accusés de meurtre à
des degrés divers, mais il reste à voir si le
système de justice du Minnesota les tiendra pour
responsables de leur crime ou si, comme leurs
prédécesseurs, ils échapperont à leurs
responsabilités en affirmant que la violence
mortelle qu'ils ont utilisée au cours de
l'arrestation était parfaitement correcte et
appropriée.
Pour l'avenir, il y a des changements juridiques
qui peuvent être fait pour décourager le recours à
la violence mortelle contre toute personne qui
résiste à l'arrestation, mais qui ne constitue pas
une menace réelle pour qui que ce soit. Au Canada,
le droit pénal pourrait spécifier clairement que
causer la mort dans le cadre de l'exécution d'une
arrestation n'est jamais justifiable, sauf en cas
de légitime défense, pour remplacer la loi
actuelle qui permet à un policier de soutenir que
la force mortelle employée n'était pas excessive
dans les circonstances. Ce n'est là qu'une
proposition qui pourrait amorcer un changement
dans la culture d'impunité pour les actes de
brutalité et de violence policières. Si cela
pouvait sauver ne serait-ce qu'une seule vie en
forçant un policier à y penser deux fois avant de
provoquer la mort d'une personne sous sa garde,
alors un tel changement en vaudrait la peine. Quoi
qu'il en soit, nous devons continuer à élever la
voix pour protester contre la fréquence des actes
des brutalités policières et pour bâtir une
société où l'état de droit garantit véritablement
l'égalité des droits de tous et de toutes.
Mettez fin à l'impunité
pour les actes de brutalité policière ! Punissez les policiers
criminels !
Le 1er juillet a été nommé Journée de rage
par la résistance palestinienne contre les plans
israéliens d'annexer une importante partie des
territoires palestiniennes occupés. Au cours des
semaines menant au 1er juillet, des
manifestations ont eu lieu dans tous les
territoires occupés, en Europe, aux États-Unis
ainsi qu'au Canada pour condamner le plan
d'annexion des sionistes israéliens. Le 1er
juillet est la date fixée par les dirigeants du
gouvernement israélien pour officiellement
exécuter l'annexion de près de 30 % de
la Vallée du Jourdain et de sections de la
Cisjordanie occupée.
Israël n'a pas respecté l'échéancier du 1er
juillet — certains disent que c'est voulu, que
l'objectif est d'exercer le maximum de pression
sur les Palestiniens pour qu'ils se soumettent à
la proposition de l'« Entente du siècle »
annoncée en janvier de cette année par le
président des États-Unis Donald Trump. Si c'est là
l'objectif, c'est un échec.
L'annexion, la
légitimation du rôle de l'État sioniste d'Israël
sur les Palestiniens, la négation de leurs droits
en tant que peuple, y compris leur droit de
retour, est le vrai visage de l'Entente du siècle.
De son côté, le Canada est resté muet face à la
violation flagrante du droit international
orchestrée par l'impérialisme américain et l'État
sioniste d'Israël.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) a immédiatement dénoncé la
proposition du président Donald Trump, disant que
c'était une provocation et un acte de violence
contre le peuple palestinien. Le 31 janvier,
le PCC(M-L) a écrit : « Ce plan vise à
éteindre ses droits, en particulier le droit de
retour, un droit collectif qui a été affirmé année
après année par l'Assemblée générale des Nations
unies. En proposant que les plus de 7
millions de Palestiniens, dont ceux de Gaza et de
Cisjordanie, soient établis dans ce qui sera un
bantoustan à Gaza, dans les pays où ils vivent
actuellement ou dans un autre État que les
États-Unis vont généreusement négocier, le plan
vise à éteindre la mémoire historique du peuple
palestinien et ses décennies de lutte pour ses
droits, exprimées si glorieusement par la 'Marche
du droit de retour' à Gaza en 2018
et 2019. »
Sur le plan international, plusieurs, y compris
le secrétaire général des Nations unies Antonio
Guterres, l'Union européenne et d'autres, ont
dénoncé le plan d'annexion comme une menace à la
paix et ont exigé d'Israël qu'il renonce à ce
plan. « L'annexion par Israël, a dit le secrétaire
général de l'ONU, constituerait une violation très
grave du droit international, compromettrait
gravement la perspective d'une solution des deux
États et réduirait à néant la possibilité de
reprise des négociations entre Israéliens et
Palestiniens. »
Dans ce numéro, LML présente des photos et
des rapports d'actions de la Journée de la rage et
republie des déclarations d'organisations
palestiniennes au Canada et une lettre ouverte
signée par 59 diplomates canadiens appelant
le Canada à prendre position en appui à un ordre
international fondé sur l'état de droit et à
rejeter l'annexion par Israël de territoires
palestiniens occupés. LML appelle tous les
Canadiens à appuyer sans réserve les actions dans
leur région en appui au droit d'être du peuple
palestinien, de sa souveraineté et de l'État
palestinien.
Marche de 100 000 personnes
à Gaza le 1er juillet 2020
Le 24 juin, une coalition de 13
organisations palestiniennes au Canada a publié
une lettre au premier ministre Trudeau exhortant
le Canada à prendre position contre le plan
d'Israël d'annexer des sections de la Palestine
occupée, à défendre le droit international et à
favoriser l'autodétermination du peuple
palestinien. On peut y lire :
Le très honorable Justin Trudeau, Premier
Ministre du Canada,
Par la présente, nous exhortons le gouvernement à
rejeter les plans d'Israël d'annexer des régions
des territoires palestiniennes occupés par Israël
en Cisjordanie, nommément les terres
palestiniennes dans la Vallée du Jourdain au nord
et au sud de Jéricho.
La politique du Canada a toujours été que la paix
entre Israéliens et Palestiniens n'est possible
que par des négociations directes entre Israël et
les Palestiniens. Si Israël exécute son plan
d'annexion, la solution de deux États ne serait
plus possible et l'espoir de paix et de justice en
Palestine-Israël serait reporté.
L'annexion de territoires occupés est une
violation flagrante du droit international et des
principes de la Charte des Nations unies. L'Union
européenne et plusieurs pays européens, y compris
la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France, ont
déjà exprimé leur vive opposition aux plans
d'Israël. Le fait que le gouvernement ne dit mot
est alarmant et problématique et contredit ses
prétentions de favoriser un ordre international
fondé sur les règles.
Une simple condamnation ne suffit pas. Le Canada
doit montrer à Israël qu'il y a des conséquences à
agir au mépris du consensus mondial pour un
règlement négocié entre Israël et les
Palestiniens. En fait, le gouvernement canadien
doit envisager des sanctions commerciales contre
le gouvernement israélien si celui-ci n'abandonne
pas ses plans d'annexion.
La communauté palestino-canadienne apprécie les
nombreuses démarches que le gouvernement canadien
a faites, telles que rétablir le financement de
l'Office de secours et de travaux des Nations
unies pour les réfugiés de Palestine au
Proche-Orient, ainsi que le refus de déménager
l'ambassade du Canada de Tel Aviv. Mais il faut
plus que simplement réagir aux plans d'annexion
illégaux d'Israël. Nous exhortons le gouvernement
canadien à opter pour une perspective à long terme
et à oeuvrer activement en faveur de
l'autodétermination du peuple palestinien. À ce
titre, nous vous demandons de tenter de mettre fin
à l'occupation du territoire palestinien par
Israël, de reconnaître le peuple palestinien en
tant que nation sur le plan international et de
reconnaître l'État de Palestine et son droit de
vote intégral aux Nations unies.
Une fois de plus, nous vous exhortons, au nom de
tous les Palestino-Canadiens et de tous les
Canadiens de bonne foi, de ne pas ignorer ce geste
illégal et provocateur d'Israël. Au contraire, le
Canada doit prendre fermement position en appui à
la justice, à la paix, au droit international et à
la liberté et à l'autodétermination du peuple
palestinien.
Respectueusement vôtre,
Au nom de la Coalition
M. Mousa Zaidan, président (Association des
Canadiens arabes palestiniens– Région de la
capitale)
Près de 200 personnes ont répondu à l'appel
de la jeunesse palestinienne à un rassemblement
devant le Monument pour les droits de la personne
à 15 h 30 le dimanche 28 juin, à Ottawa,
en opposition à l'annexion illégale de la
Cisjordanie palestinienne. Des actions semblables
ont eu lieu ailleurs au pays.
Deux organisatrices ont fait de brèves
allocutions au début du rassemblement et ont
demandé que soit respectée la distanciation
physique avant que tout le monde se mette en
marche sur la rue Elgin pour aller manifester
devant le bureau du premier ministre. Les
oratrices ont fait valoir que l'annexion illégale
de la Cisjordanie prévue le 1er juillet est
une crise mondiale et une violation catastrophique
des droits humains. Le rassemblement est le coup
d'envoi d'une campagne d'actions et d'événements
pour bâtir l'opposition nationale à la mainmise
militaire illégale des terres en Palestine et au
nouveau déplacement des Palestiniens. Les jeunes
ont affirmé que la lutte du peuple palestinien ne
fait qu'une avec les luttes des Premières Nations
au Canada ainsi que la lutte des Afro-Américains,
faisant toutes partie de la même lutte pour la
justice. Un groupe de jeunes Autochtones a chanté
en appui à la cause palestinienne devant le bureau
du premier ministre.
Les oratrices ont dénoncé la proche collaboration
entre le gouvernement canadien et Israël dans deux
domaines en particulier, celui du maintien de
l'ordre et celui de l'Accord de libre-échange
Canada-Israël, ainsi que l'appui du Canada à
Israël devant la Cour pénale internationale en
février.
La collaboration sur le maintien de l'ordre
Les liens entre le Canada et Israël en termes du
maintien de l'ordre sont nombreux. La signature
en 2008 de la Déclaration d'intention
entre le ministère de la Sécurité publique et de
la Protection civile du Canada et du ministère
de la Sécurité publique du gouvernement de
l'État d'Israël n'est qu'un exemple du
rapprochement entre les institutions de sécurité
canadiennes et israéliennes. Celles-ci
comprennent, mais non exclusivement,
l'aérospatial, les technologies de sécurité et de
surveillance maritime et terrestre, le
développement de technologies antiterroristes, le
cyberespace et les communications, ainsi que la
sécurité civile et les interventions antiémeute.
L'Accord de libre-échange Canada-Israël
L'Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI)
entré en vigueur le 1er janvier 1997 a
éliminé les droits de douane sur tous les produits
industriels fabriqués au Canada et en Israël.
Le 2 mai 2018, François-Philippe
Champagne, alors le ministre canadien du Commerce
international, et Eli Cohen, le ministre israélien
de l'Économie et du Commerce, se sont rencontrés à
Montréal, au Québec, pour signer le Protocole
portant amendement à l'ALÉCI.
Sur le site du gouvernement du Canada, sous une
rubrique « Profil de pays : Israël » qui
explique l'« importance d'Israël », on dit
que les principales exportations canadiennes vers
Israël (moyenne pour 2016-2018) sont les
aéronefs et pièces d'aéronefs (90,7 millions de
dollars). On y souligne qu'Israël compte l'une des
dix plus importantes industries manufacturières
liées à la défense au monde laquelle est soutenue
par un budget annuel de 18 milliards de
dollars américains. On mentionne que l'éducation
est une partie importante des relations entre le
Canada et Israël, ainsi que les technologies
d'information et de communication qui représentent
l'un des plus importants secteurs pour les ventes,
les partenariats et les investissements
technologiques entre le Canada et Israël. D'autres
domaines communs sont les sciences de la santé et
de la vie, où de nombreuses possibilités de
partenariats existent pour les entreprises
canadiennes issues de divers secteurs, y compris
la santé numérique (dont l'intelligence
artificielle), les neurosciences et les
technologies médicales complémentaires.
La Cour pénale internationale
Aussi récemment qu'en février, le gouvernement
canadien a appuyé Israël lorsque la Cour pénale
internationale a décidé que des crimes de guerre «
avaient été commis ou étaient commis » en
Cisjordanie. Le gouvernement canadien, plutôt que
de prendre position sur la question des crimes
commis contre le peuple palestinien, s'est
lâchement caché derrière une position « de longue
date » à l'effet qu'il ne reconnaissait pas
l'État palestinien et ainsi il ne reconnaissait
pas « l'accession d'un tel État aux traités
internationaux ».
Le 1er juillet, Halifax s'est dressé en
appui au droit d'être du peuple palestinien et à
la défense des droits de tous. Près de 800
personnes se sont rassemblées dans le port de
Halifax pour condamner les plans d'Israël
d'annexer des grandes étendues de territoires
palestiniens. Elles se sont rassemblées en appui à
la lutte de plusieurs siècles des peuples
autochtones pour affirmer leur droit d'être. Elles
se sont rassemblées en appui au mouvement Black
Lives Matter et pour les droits LGBTQ, contre la
violence policière raciste organisée par l'État —
en somme, à la défense des droits de tous et
toutes.
Plusieurs Mi'kmaq et leurs sympathisants ont
exprimé leur appui au peuple palestinien après
avoir organisé leur propre rassemblement au Parc
de la Paix et de l'Amitié pour dénoncer le
colonialisme et le racisme dont sont la cible les
peuples autochtones. Poètes, éducateurs et
artistes ont mis leur talent à contribution. Un
porte-parole de Voix juives indépendantes a
exprimé la ferme opposition des personnes juives
aux crimes commis par l'État sioniste d'Israël
contre les Palestiniens. Des représentants LGBTQ
ont fait valoir que le vrai visage d'Israël, c'est
l'annexion, et non cette image de tolérance et de
démocratie libérale qu'il tente de projeter.
Le docteur Ismail Zayid, au nom de Canadiens,
Arabes et Juifs pour une Paix juste, a condamné le
plan d'annexion d'Israël. Il a dit que ce n'est
rien de moins qu'un crime de guerre et une
violation absolue du droit international. Il a dit
que le Canada doit agir de façon significative
pour défendre les droits du peuple palestinien,
que les peuples autochtones et palestiniens
partagent des expériences similaires face au
colonialisme et que leur droit de retour et leurs
droits en tant que peuple doivent être reconnus.
Le 1er juillet était la Journée
internationale de la rage appelée par les
organisations de résistance palestiniennes.
C'était aussi la Fête du Canada et Halifax a
exprimé ce que le peuple canadien défend en
ce 1er juillet ! Notre sécurité est dans
notre lutte pour les droits de tous toutes !
- Déclaration de la Maison
Palestine du Centre communautaire
canado-palestinien et ses alliés -
Après 40 ans d'annexion illégale de
Jérusalem Est et 53 ans d'occupation
militaire de la Cisjordanie et de la bande de
Gaza, le gouvernement israélien du premier
ministre Benjamin Netanyahu a annoncé son
intention d'annexer de grandes parties de la
Cisjordanie dès le 1er juillet, avec l'entier
appui de l'administration Trump.
Le contrôle israélien des territoires
palestiniens est illégal en vertu du droit
international tel que clairement énoncé : «
l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires
par la force ». En dépit de nombreuses
résolutions appelant Israël à mettre fin à son
occupation, celui-ci a choisi de poursuivre son
plan de colonies de peuplement, d'apartheid, de
confiscation de terres et de déplacement forcé de
Palestiniens.
Annexer des territoires sans accorder les pleins
droits de citoyenneté aux trois millions de
Palestiniens de la Cisjordanie est en effet un
acte d'apartheid. Les Palestiniens seraient
abandonnés dans des enclaves symboliquement
autonomes et séparées sous domination israélienne.
Nous exhortons le gouvernement Trudeau à
condamner l'annexion et à s'y opposer activement.
Le Canada doit respecter son engagement déclaré
envers le droit international et un ordre fondé
sur les règles en s'engageant à prendre des
mesures significatives contre les annexions
unilatérales commises par Israël. Ces mesures
doivent comprendre l'imposition de sanctions
telles que la suspension de l'Accord de
libre-échange Canada-Israël et l'interdiction de
tout commerce avec les colonies israéliennes
illégales.
Si l'on se fie à l'histoire récente, les
dénonciations verbales ne suffisent plus et seule
l'action concrète peut garantir qu'Israël sera
dissuadé de poursuivre ses violations imminentes
du droit international.
Pour ajouter votre nom et/ou organisation à la
liste grandissante de personnes solidaires,
contactez le Centre communautaire
canado-palestinien — Maison Palestine à
palestiniancanadians@gmail.com. On peut trouver la
liste des signataires sur la page Facebook
de la Maison Palestine.
Le 1er juin 2020, 59 anciens
diplomates canadiens ont signé une lettre
ouverte pressant le premier ministre Trudeau à
affirmer l'engagement du Canada envers le
multilatéralisme et l'état de droit et à
s'opposer au plan annoncé par Israël d'annexer
le territoire palestinien présentement occupé.
Voici le texte de la lettre
Au très honorable Justin Trudeau Monsieur le
Premier Ministre,
Nous vous écrivons comme diplomates canadiens à
la retraite, fiers de l'engagement historique du
Canada envers les institutions multilatérales et
de sa réputation comme soutien à l'état de droit.
Vous savez que le premier ministre d'Israël, M.
Benjamin Netanyahu, a fait part de son intention «
d'annexer » prochainement une partie
considérable des territoires que le Canada et la
communauté internationale considèrent comme des
territoires palestiniens occupés.
L'annexion unilatérale de territoire est
strictement interdite en droit international.
Voilà un principe qui est au coeur de la Charte
des Nations unies, San Francisco, 26
juin 1945. Il a depuis été réaffirmé par des
traités, des résolutions, des jugements de cour et
des études de droit.
Cette interdiction a du reste acquis le statut
d'une norme de « jus cogens » en droit
international, c'est à dire qu'il est retenu comme
un principe de droit fondamental par la communauté
internationale.
Les conquêtes de territoires et leur annexion
mènent de façon notoire à des conséquences
funestes comme la guerre, l'instabilité politique,
la destruction économique, la discrimination
systématique et la souffrance de collectivités.
Lorsqu'il s'agit plus particulièrement de
l'occupation par Israël depuis cinquante ans de la
Cisjordanie et de Gaza, le Conseil de sécurité de
l'ONU a affirmé, par huit fois depuis 1967, «
l'inacceptabilité de l'annexion de
territoire » par la guerre ou la force. Ce
principe fut invoqué pour qualifier d'illégales
les précédentes annexions par Israël de Jérusalem
Est en 1980 et du Golan syrien en 1981.
Nous vous invitons à rappeler publiquement
l'engagement du Canada envers le multilatéralisme
et le droit international, en réaffirmant la
position canadienne d'appui aux résolutions
pertinentes des Nations unies, y compris la
résolution 2334 du Conseil de Sécurité
adoptée le 26 décembre 2016.
Comme vous le savez sans doute, nombre de nos
alliés se sont déjà prononcés contre la
proposition israélienne. D'importantes
organisations de la société civile canadienne,
dont des églises chrétiennes et des organisations
juives, ont appelé à une telle prise de position
de la part du Canada.
En tant qu'anciens diplomates canadiens, nous
vous invitons à défendre la réputation du Canada
au sein de la communauté internationale par une
prise de position publique et non ambigüe.
(Photos: LML, Samidoun, M.
Dilon, K. Saravangmuttu, J. Dabit, A. Smith, J.
Catron, L. Wassen, CJP, Party of Social
Liberation, B. Cavallaro, ryansincamera, Justice
in Paletine, Redde Solidaridad, Delight Lab, M.
Lewis, BDS Belfast, Ariel D., Collectif Palestine
Vaincre, Fundacio Solidaria, Quds, V. Ukraine,
Yemen Can't Wait, Filistin Dustlari, M. Mohammed,
Kenya-Palestine, Africa4Palestine, ME Eye)
Anniversaire de la Déclaration
d'indépendance des États-Unis
Des actions de masse se poursuivent aux États-Unis
pour exiger des changements. La photo ci-dessus
provient de la marche de la fierté gaie à Chicago,
le 28 juin 2020, qui a repris cette
année la bannière de Black Lives Matter.
Le 4 juillet est célébré comme le Jour de
l'indépendance aux États-Unis. C'est le jour qui
rappelle l'adoption de la Déclaration
d'indépendance des États-Unis par le Congrès
continental en 1776. En promulguant la Déclaration
d'indépendance, les 13 colonies britanniques
ont rompu leurs liens politiques avec la
Grande-Bretagne. La Déclaration résume les
motivations des colons, en particulier le droit de
choisir leur propre gouvernement.
La Déclaration était divisée en cinq sections,
dont une introduction, un préambule, un corps
(divisé en deux sections) et une conclusion. On
lit dans l'introduction qu'« il devient nécessaire
» pour les colonies de « dissoudre les liens
politiques » avec la Grande-Bretagne. Le corps du
document consiste en une liste de griefs contre la
couronne britannique et le préambule comprend le
célèbre passage : « Nous tenons pour évidentes
pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous
les hommes sont créés égaux ; ils sont doués
par le Créateur de certains droits
inaliénables ; parmi ces droits se trouvent
la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les
gouvernements sont établis parmi les hommes pour
garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane
du consentement des gouvernés[1]. »
Les célébrations traditionnelles du 4 juillet
n'ont pas lieu cette année, non seulement à cause
de la pandémie de la COVID-19, mais aussi parce
qu'en ce moment, à l'échelle nationale, le peuple
des États-Unis est très conscient du fait que tous
ne sont pas créés égaux. En fait, l'institution de
l'esclavage s'est poursuivie pendant 86 ans après
que les États-Unis soient devenus indépendants de
la Grande-Bretagne et les conditions d'aujourd'hui
sont le produit de rapports sociaux toujours
enracinés dans l'esclavage et proclamés par la
Constitution. Cela comprend l'utilisation d'une
force dite nécessaire par des policiers lourdement
armés, jouissant de l'immunité, pour tuer des
Noirs. Les pratiques actuelles rappellent les
chasseurs d'esclaves de l'époque.
Pour saluer le mouvement courageux qui a lieu en
ce moment aux États-Unis contre le traitement
raciste des Noirs et la violence et l'impunité
policières et pour la paix, la démocratie et la
justice, LML reproduit des extraits du
discours prononcé le 4 juillet 1852 par le célèbre
abolitionniste Frederick Douglass à ses compagnons
abolitionnistes. Frederick Douglass (1818-1895) a
échappé à l'esclavage dans le Maryland et est
devenu un ardent dirigeant du mouvement
abolitionniste dans le Massachusetts et à New
York, un réformateur social[2]. L'extrait du
discours est accompagné d'une vidéo dans laquelle
les descendants de Douglass récitent ce même
discours, suivie d'un reportage photo sur les
actions militantes qui se poursuivent d'un bout à
l'autre des États-Unis pour exiger le changement.
Notes
1. Département d'État
américain, tel que traduit par Thomas Jefferson en
1776
Voici un extrait du discours prononcé par
Frederick Douglass à l'occasion du 4 juillet
1852 devant une assemblée d'abolitionnistes.
L'extrait est suivi d'une vidéo où de jeunes
descendants de Douglass récitent le discours.
* * *
Chers concitoyens,
je ne manque pas de respect pour les pères de
cette république. Les signataires de la
Déclaration d'indépendance étaient des hommes
courageux. C'étaient aussi de grands hommes -
assez grands pour donner la gloire à une grande
époque. Il n'arrive pas souvent à une nation de
donner naissance à un si grand nombre d'hommes
vraiment grands. La situation à partir de laquelle
je suis obligé de les regarder n'est certes pas la
plus favorable; et pourtant je ne peux contempler
leurs grands actes qu'avec admiration. C'étaient
des hommes d'État, des patriotes et des héros, et
pour le bien qu'ils ont fait et les principes
qu'ils défendaient, je m'unirai à vous pour
honorer leur mémoire. [ ]
Mes chers concitoyens, pardonnez-moi,
permettez-moi de demander, pourquoi suis-je appelé
à prendre la parole ici aujourd'hui ? Qu'ai-je, ou
qu'ont ceux que je représente, à voir avec votre
indépendance nationale ? Les grands principes de
liberté politique et de justice naturelle,
incarnés dans cette Déclaration d'indépendance,
sont-ils étendus à nous ?
Suis-je donc appelé à amener notre humble offrande
à l'autel national et à avouer les avantages et la
fervente gratitude exprimée pour les bénédictions
qui résultent de votre indépendance à nous ?
Devant Dieu, pour votre bien et le nôtre, une
réponse positive devrait être véridiquement donnée
à ces questions ! Alors ma tâche serait allégée,
et mon fardeau facile et appréciable. Qui est
celui-là qui a si froid qu'une sympathie de la
nation ne peut le réchauffer ? Qui est si obstiné
et insensible aux réclamations de gratitude qu'il
ne reconnaîtrait pas de tels avantages
inestimables ? Qui est si impassible et égoïste
qu'il ne donnerait pas sa voix pour amplifier
l'alléluia du jubilé de la nation, quand les
chaînes de la servitude auraient été déchirées de
ses membres ? Je ne suis pas cet homme. Dans un
tel cas, le muet pourrait parler éloquemment et «
le boiteux sauter comme un cerf ».
Mais tel n'est pas le cas. Je le dis avec un
sentiment de tristesse vu la disparité entre nous.
Je ne suis pas inclus dans les bénéficiaires de
cet anniversaire glorieux ! Votre haute
indépendance révèle seulement la distance
incommensurable entre nous. Les bénédictions dans
lesquelles vous, en ce jour, vous réjouissez ne
sont pas appréciées en commun. L'héritage riche de
justice, la liberté, la prospérité et
l'indépendance léguées par vos pères est partagé
par vous, pas par moi. Le soleil qui a amené
lumière et guérisons chez vous, a amené des raies
et la mort chez moi. Ce 4 juillet est le vôtre,
pas le mien. Vous pouvez vous réjouir, je dois
porter le deuil. Car traîner un homme dans les
fers dans le temple grandiose illuminé de liberté,
et lui demander de participer aux hymnes joyeux,
représente la moquerie inhumaine et une ironie de
sacrilège. Vouliez-vous, citoyens, vous moquer de
moi en me demandant de parler aujourd'hui ? Si
oui, il y a une analogie à votre conduite. Et
permettez-moi de vous avertir qu'il est dangereux
de copier l'exemple d'une nation dont les crimes,
dominant en haut au ciel, ont été rejetés par le
souffle du Tout-puissant, enterrant cette nation
dans la ruine irrévocable ! Je peux aujourd'hui
élever les lamentations plaintives de ces gens
décimés et frappés par le malheur.
« Sur le bord des fleuves de Babylone Nous nous sommes assis Et là nous avons pleuré, Nous souvenant de Sion. Aux saules du rivage
Nous avons suspendu nos harpes, Car ceux qui nous avaient emmenés captifs Nous demandaient des paroles de cantiques, Et ceux qui nous faisaient souffrir, Des chants de joie ! Chantez-nous quelque chose Des chants de Sion ! Comment chanterions-nous les cantiques de
l'Éternel Sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem, Que ma droite s'oublie ! Que ma langue s'attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je n'élève Jérusalem Au-dessus de toutes mes joies ! » Chers concitoyens, au-dessus de votre joie
nationale et tumultueuse, j'entends le gémissement
mélancolique de millions ! dont les chaînes,
lourdes et cruelles hier sont, aujourd'hui,
rendues plus intolérables par les cris de jubilé
qui les atteignent. Si j'oublie, si je ne me
souviens pas fidèlement de ces enfants
ensanglantés et attristés en ce jour, « puisse ma
main droite s'attacher à mon palais » ! Les
oublier, passer légèrement sur leur trauma et
sonner avec le thème populaire seraient la
trahison la plus scandaleuse et choquante, et cela
me serait reprocher devant Dieu et le monde. Mon
sujet, alors, chers concitoyens, est l'esclavage
américain. Je verrai ce jour et ses
caractéristiques populaires du point de vue de
l'esclave. Positionné là et identifié avec
l'esclave américain, faisant mienne sa peine. Je
n'hésite pas à déclarer avec toute mon âme que le
caractère et la conduite de cette nation ne m'ont
jamais paru plus noirs qu'en ce 4 juillet ! Que
nous nous tournions vers les déclarations du passé
ou vers les professions du présent, la conduite de
la nation semble toute aussi hideuse et affreuse.
L'Amérique est fausse au regard du passé, fausse
au regard du présent, et s'engage solennellement à
être fausse dans l'avenir.
Au milieu de Dieu et de l'esclave écrasé et
ensanglanté cette fois, je fais, au nom de
l'humanité qui est outragée, au nom de la liberté
qui est entravée, au nom de la Constitution et de
la Bible qui sont ignorées et piétinées, le défi
de questionner et dénoncer, avec toute l'emphase
que je peux, tout qui sert à perpétuer l'esclavage
- le grand péché et la grande honte de l'Amérique
!- « Je n'userai pas de faux-fuyants, je ne
m'excuserai pas » ; j'utiliserai la langue la plus
sévère que je peux ordonner ; et pourtant pas un
seul mot ne m'échappera qu'un homme, dont le
jugement n'est pas aveuglé par le préjugé,
n'avouera la raison et la justesse.
Mais je crois que j'entends quelqu'un de mon
auditoire dire : « C'est dans cette circonstance
que vous et vos frères abolitionnistes ne faites
pas une impression favorable dans l'esprit du
public. Si vous argumentiez plus et réprimandiez
moins, votre cause serait beaucoup plus
susceptible de réussir. » Mais je pense que là où
tout est clair, il n'y a rien à discuter. De quel
point de la croyance anti-esclavagiste
voudriez-vous que je discute ? Sur quel aspect du
sujet les gens de ce pays ont-ils besoin de
lumière ? Dois-je m'engager à prouver que
l'esclave est un homme ? Ce point est déjà
concédé. Personne n'en doute. Les esclavagistes
eux-mêmes le reconnaissent dans la promulgation de
lois pour leur gouvernement. Ils le reconnaissent
lorsqu'ils punissent la désobéissance de
l'esclave. Il y a soixante-douze crimes dans
l'État de Virginie qui, s'ils sont commis par un
homme noir (aussi ignorant soit-il), le condamnent
à mort ; tandis que seulement deux des mêmes
crimes soumettront un homme blanc à la même peine.
Qu'est-ce que cela, sinon la reconnaissance que
l'esclave est un être moral, intellectuel et
responsable ? Il est concédé que l'esclave est un
homme. Il est admis que les livres de lois du Sud
sont bourrés de textes interdisant, sous de
lourdes amendes et pénalités, l'enseignement de la
lecture et de l'écriture à l'esclave. Quand vous
démontrerez que ces lois s'appliquent aux bêtes
des champs, alors je consentirai à plaider que
l'esclave est un homme. Quand les chiens dans vos
rues, quand les oiseaux dans le ciel, quand le
bétail sur vos collines, quand les poissons de la
mer et les reptiles qui rampent ne pourront pas
distinguer l'esclave d'une bête, alors je
discuterai avec vous que l'esclave est un homme !
Aujourd'hui, il est évident d'affirmer l'égalité
du nègre dans toute sa masculinité. N'est-il pas
étonnant que, pendant que nous labourons, plantons
et récoltons, utilisons tous les types d'outils
mécaniques, édifions des maisons, construisons des
ponts, construisons des bateaux, transformons les
métaux, le fer, le cuivre, et devenons des
secrétaires, retrouvons parmi nous des médecins,
des avocats, des ministres, des poètes, des
auteurs, des éditeurs, des orateurs et des
professeurs ; et cela, pendant que nous sommes
engagés dans toutes les entreprises familières aux
autres hommes, creusant de l'or, capturant en
Californie la baleine dans le Pacifique,
nourrissant le mouton et le bétail sur le flanc
des vallées, vivre, le déménagement, agir, penser,
planifier, habiter en les familles comme les
maris, comme les femmes et comme les enfants, et,
confessant par-dessus tout et adorant le chrétien
Dieu, et vivant dans l'espoir d'une vie et de
l'immortalité au-delà de la tombe, nous sommes
appelés à prouver que nous sommes des hommes !
Voudriez-vous que je fasse valoir que l'homme a
droit à la liberté ? Qu'il est le propriétaire
légitime de son corps ? Vous l'avez déjà déclaré.
Dois-je argumenter sur l'illicéité de l'esclavage
? Est-ce une question pour les républicains ?
Doit-il être réglé par les règles de la logique et
de l'argumentation, comme pour un problème
difficile, comprenant une application douteuse du
principe de justice, difficile à comprendre ?
Comment devrais-je regarder ce jour, en présence
d'Américains, diviser et subdiviser un discours,
pour montrer que les hommes ont un droit naturel à
la liberté ? En parler relativement et
positivement, négativement et affirmativement ? Le
faire, ce serait me rendre ridicule et offenser
votre intelligence. Il n'y a pas d'homme sous la
verrière du ciel qui ne sache pas que l'esclavage
est mauvais pour Lui.
Qui suis-je pour argumenter que c'est mauvais de
faire des hommes des brutes, de leur voler leur
liberté, de les faire travailler sans salaires, de
les garder ignorant de leurs relations avec les
autres hommes, pour les battre avec les bâtons,
écorcher leur chair avec la mèche, charger leurs
membres avec les fers, les chasser avec les
chiens, les vendre aux enchères, séparer leurs
familles, faire sortir leurs dents, brûler leur
chair, les affamer pour leur imposer l'obéissance
et la soumission à leurs maîtres ? Devrais-je
argumenter qu'un système marqué ainsi par le sang,
et taché de pollution, est mal ? Non ! Je ne ferai
pas. J'ai meilleure utilité pour le temps et la
force meilleure que nécessiteraient de tels
arguments. [...]
Que représente, pour l'esclave américain, votre 4
juillet ?
Je réponds : un jour qui lui révèle, plus que tous
les autres jours de l'année, l'injustice et la
cruauté auxquelles il est la victime constante.
Pour lui, votre célébration est une farce ; votre
liberté vantée, un permis impie ; votre grandeur
nationale, grossissant la vanité ; vos sons de
réjouissance sont vides et sans pitié ; votre
dénonciation de tyrans, l'effronterie de cuivre ;
vos cris de liberté et d'égalité, la moquerie
creuse ; vos prières et vos hymnes, vos sermons et
d'action de grâces, avec toutes votre parade et
votre solennité religieuses, sont, à Lui, à la
simple grandiloquence, la fraude, la tromperie,
l'impiété, et hypocrisie, un voile mince pour
envelopper des crimes lesquels feraient honte à
une nation de sauvages. Il n'y a pas une nation
sur la terre coupable de pratiques plus choquantes
et sanglantes que celle des gens des États-Unis à
cette heure même.
Allez où vous pouvez, cherchez où vous voudrez,
errez par toutes les monarchies et les despotismes
d'autrefois, voyagez à travers l'Amérique du Sud,
recherchez chaque abus, et quand vous aurez trouvé
le dernier, comparez vos faits avec les pratiques
de tous les jours de cette nation, et vous direz
avec moi que par sa révoltante barbarie et son
hypocrisie effrontée, l'Amérique règne sans rival.
[...]
(Photos: BLM New York, Left
Voice, Pennyslinger, M. Griffon, M. Lucido,
Physicians for National Healthcare Program, B.
Castillo, Solidarity Ervin, D. Adams, B. McGill,
supitslizzie, M. Milazzo, J. Kamil, Unicorn Riot,
T. Bridge, C. Eckl, biggest little streets, Stoop
Down Photos, Justice for Anderes, Bike SD, C.
Whitten, L. Ladd)
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