Des Canadiens dénoncent le soutien du gouvernement aux crimes de guerre d'Israël
Près de 200 personnes ont répondu à l'appel
de la jeunesse palestinienne à un rassemblement
devant le Monument pour les droits de la personne
à 15 h 30 le dimanche 28 juin, à Ottawa,
en opposition à l'annexion illégale de la
Cisjordanie palestinienne. Des actions semblables
ont eu lieu ailleurs au pays.
Deux organisatrices ont fait de brèves
allocutions au début du rassemblement et ont
demandé que soit respectée la distanciation
physique avant que tout le monde se mette en
marche sur la rue Elgin pour aller manifester
devant le bureau du premier ministre. Les
oratrices ont fait valoir que l'annexion illégale
de la Cisjordanie prévue le 1er juillet est
une crise mondiale et une violation catastrophique
des droits humains. Le rassemblement est le coup
d'envoi d'une campagne d'actions et d'événements
pour bâtir l'opposition nationale à la mainmise
militaire illégale des terres en Palestine et au
nouveau déplacement des Palestiniens. Les jeunes
ont affirmé que la lutte du peuple palestinien ne
fait qu'une avec les luttes des Premières Nations
au Canada ainsi que la lutte des Afro-Américains,
faisant toutes partie de la même lutte pour la
justice. Un groupe de jeunes Autochtones a chanté
en appui à la cause palestinienne devant le bureau
du premier ministre.
Les oratrices ont dénoncé la proche collaboration
entre le gouvernement canadien et Israël dans deux
domaines en particulier, celui du maintien de
l'ordre et celui de l'Accord de libre-échange
Canada-Israël, ainsi que l'appui du Canada à
Israël devant la Cour pénale internationale en
février.
La collaboration sur le maintien de l'ordre
Les liens entre le Canada et Israël en termes du
maintien de l'ordre sont nombreux. La signature
en 2008 de la Déclaration d'intention
entre le ministère de la Sécurité publique et de
la Protection civile du Canada et du ministère
de la Sécurité publique du gouvernement de
l'État d'Israël n'est qu'un exemple du
rapprochement entre les institutions de sécurité
canadiennes et israéliennes. Celles-ci
comprennent, mais non exclusivement,
l'aérospatial, les technologies de sécurité et de
surveillance maritime et terrestre, le
développement de technologies antiterroristes, le
cyberespace et les communications, ainsi que la
sécurité civile et les interventions antiémeute.
L'Accord de libre-échange Canada-Israël
L'Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI)
entré en vigueur le 1er janvier 1997 a
éliminé les droits de douane sur tous les produits
industriels fabriqués au Canada et en Israël.
Le 2 mai 2018, François-Philippe
Champagne, alors le ministre canadien du Commerce
international, et Eli Cohen, le ministre israélien
de l'Économie et du Commerce, se sont rencontrés à
Montréal, au Québec, pour signer le Protocole
portant amendement à l'ALÉCI.
Sur le site du gouvernement du Canada, sous une
rubrique « Profil de pays : Israël » qui
explique l'« importance d'Israël », on dit
que les principales exportations canadiennes vers
Israël (moyenne pour 2016-2018) sont les
aéronefs et pièces d'aéronefs (90,7 millions de
dollars). On y souligne qu'Israël compte l'une des
dix plus importantes industries manufacturières
liées à la défense au monde laquelle est soutenue
par un budget annuel de 18 milliards de
dollars américains. On mentionne que l'éducation
est une partie importante des relations entre le
Canada et Israël, ainsi que les technologies
d'information et de communication qui représentent
l'un des plus importants secteurs pour les ventes,
les partenariats et les investissements
technologiques entre le Canada et Israël. D'autres
domaines communs sont les sciences de la santé et
de la vie, où de nombreuses possibilités de
partenariats existent pour les entreprises
canadiennes issues de divers secteurs, y compris
la santé numérique (dont l'intelligence
artificielle), les neurosciences et les
technologies médicales complémentaires.
La Cour pénale internationale
Aussi récemment qu'en février, le gouvernement
canadien a appuyé Israël lorsque la Cour pénale
internationale a décidé que des crimes de guerre «
avaient été commis ou étaient commis » en
Cisjordanie. Le gouvernement canadien, plutôt que
de prendre position sur la question des crimes
commis contre le peuple palestinien, s'est
lâchement caché derrière une position « de longue
date » à l'effet qu'il ne reconnaissait pas
l'État palestinien et ainsi il ne reconnaissait
pas « l'accession d'un tel État aux traités
internationaux ».
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 44 - 7 juillet 2020
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