Numéro 22 - 8 avril 2020
Des sujets de préoccupations
devant le déroulement
de la pandémie de COVID-19
Les actes de piraterie et la menace du
virus
- Peter Ewart -
• Seulement
le tiers des chômeurs canadiens recevront une
aide de l'assurance-emploi ou la Prestation
canadienne d'urgence
• Tentative
méprisable du gouvernement québécois de négocier
en pleine pandémie
- Pierre Soublière -
• Des
exercices militaires provocateurs des États-Unis
et de l'OTAN en Europe
Dans le monde
États-Unis
• Commentaire sur la
situation aux États-Unis
• La
priorité des autorités américaines
• L'incarcération
de masse et la pandémie
Grande-Bretagne
• Crise du système
national de santé
• Position
des travailleurs de l'éducation sur la
propagation du coronavirus
Venezuela
• Lettre du président
Nicolas Maduro Moros aux
gouvernements du monde
Inde
• Commentaire sur l'état
de la situation
• Les
conditions sociales des travailleurs migrants
dans
le secteur de la construction
Afrique
• Un survol
• L'Union
africaine appelle à la levée des sanctions des
États-Unis
contre le Zimbabwe et le Soudan
Solidarité et coopération internationales
• Déclaration
des partis communistes d'Amérique du Sud
• Lancement
d'une campagne contre les blocus illégaux
et pour la solidarité entre les peuples
• Campagne
de soutien à la contribution de Cuba à la lutte
mondiale contre la COVID-19
- Isaac Saney -
• Webinaire:
Cuba en tête de la lutte mondiale contre la
COVID-19
À titre d'information
• Ce
que les médecins chinois ont appris sur la
prévention et la détection de la COVID-19 de
leur expérience à Wuhan
Des sujets de préoccupations
devant le déroulement
de la pandémie de COVID-19
- Peter Ewart -
Comme d'autres pays, le Canada fait face à une
grave pénurie de masques respiratoires dans sa
lutte pour protéger les travailleurs de la santé
et la population en général contre la COVID-19.
Les réserves s'épuisent rapidement à tel point que
le 3 avril, l'Ontario n'en avait plus que
pour cinq jours et que les travailleurs de la
santé doivent maintenant désinfecter et réutiliser
leurs masques. Sans protection adéquate, ces
travailleurs sont placés dans une impossible
situation de vie ou de mort.
Dans ces conditions de pénurie, l'administration
Trump a invoqué la loi sur la production de
défense pour forcer la multinationale 3M à
interrompre les livraisons de masques au Canada et
à les retenir aux États-Unis. En outre, selon les
informations, une cargaison de masques à
destination du Québec a mystérieusement disparu et
s'est retrouvée dans l'État américain de l'Ohio.
Des actions similaires de la « loi de la
jungle » par l'administration américaine ont
été signalées dans d'autres pays. Des
représentants du gouvernement allemand ont révélé
qu'un envoi de 200 000 masques de Chine vers
l'Allemagne pour la police de Berlin avait été
intercepté par des responsables américains en
Thaïlande et détourné vers les États-Unis. Le
ministre de l'Intérieur de Berlin a qualifié cette
confiscation d'« acte de piraterie
internationale ». Les dirigeants politiques
français ont accusé le gouvernement américain
d'acheter des cargaisons destinées à la France.
Il y a quelques semaines, on apprenait que le
président Trump tentait de racheter et de
déménager aux États-Unis une société médicale
basée en Allemagne, CureVac, qui travaille au
développement d'un vaccin prometteur contre le
virus. L'administration américaine s'efforçait
d'obtenir la société afin d'avoir le vaccin «
uniquement pour les États-Unis », ce qui
soulève la question de savoir si l'administration
Trump allait ensuite utiliser sa propriété
exclusive du vaccin à des fins de chantage contre
d'autres pays. Quoi qu'il en soit, CureVac a
rejeté la tentative de prise de contrôle en disant
qu'elle ne développera le vaccin que « pour le
monde entier » et « pas pour les pays
individuels ».
Ces développements soulignent le fait que le
modèle actuel de mondialisation néolibérale est
irrévocablement brisé. Avec ce modèle, qui
favorise et enrichit les multinationales géantes,
les populations de tous les pays (y compris les
États-Unis) sont extrêmement vulnérables aux
perturbations de la chaîne d'approvisionnement,
aux pénuries et au chantage pur et simple. Malgré
cela, les gouvernements successifs au Canada se
sont accrochés aux dogmes de la mondialisation
néolibérale et ont intégré l'économie canadienne à
celle des États-Unis, vendant nos ressources et
nos chaînes d'approvisionnement au plus offrant
parmi les sociétés multinationales.
Cela a créé des
trous béants dans notre infrastructure nationale
de santé et d'équipement médical. Il est
inacceptable que presque aucun masque respiratoire
ne soit fabriqué au Canada malgré le besoin de
dizaines de millions de masques chaque année, sans
parler des nombreux millions qui sont maintenant
nécessaires à cause de la pandémie de COVID-19. Et
il en va de même pour les appareils respiratoires
et autres équipements. En effet, il est étonnant
que la plupart des produits pharmaceutiques dont
les Canadiens ont besoin pour se soigner soient
produits à l'étranger, comme en Chine, aux
États-Unis et dans d'autres pays.
C'est à la suite d'un autre terrible virus
en 1918 qu'une réévaluation du système de
santé canadien avait été faite. La « grippe
espagnole » de 1918, qui a en fait
commencé aux États-Unis, a tué 50 millions de
personnes dans le monde. À la suite de cette
pandémie, le ministère canadien de la Santé a été
créé et les laboratoires publics et non
commerciaux Connaught, une unité indépendante de
l'Université de Toronto, ont été créés. Connaught
a ensuite développé et produit l'insuline pour le
traitement du diabète et fait d'autres avancées
médicales, apportant une contribution majeure au
bien-être et à la santé de l'humanité.
Face au virus COVID-19, nous avons besoin de plus
d'installations comme les Laboratoires Connaught
(qui ont malheureusement été vendus à une
multinationale par le gouvernement fédéral dans
les années 1980) qui répondent aux besoins de
notre époque.
On a récemment annoncé que des ingénieurs et des
étudiants du Wood Centre de l'Université de
Guelph, avec la coopération d'autres participants
comme les opérateurs de l'atelier d'usinage de
l'Université Western Ontario, ont pris
l'initiative de concevoir et de construire un
cadre innovant imprimé en 3D pour les écrans
faciaux qui seront distribués au personnel médical
de première ligne dans la lutte contre le très
contagieux coronavirus. Il s'agit d'une excellente
initiative de la part d'une institution publique
et cela montre les possibilités qui peuvent être
mises à profit. Et il existe de nombreux autres
exemples qui démontrent l'ingéniosité et les
talents des Canadiens.
Quoi qu'il en soit, il n'est pas acceptable que
le Canada doive importer la plupart ou la totalité
de ses fournitures médicales. Il n'est pas non
plus acceptable que ces chaînes
d'approvisionnement et infrastructures restent
entre les mains de sociétés privées, car cela les
rend vulnérables aux prises de contrôle,
acquisitions et fermetures ou à l'externalisation
vers d'autres pays, comme cela se produit si
souvent.
De plus, les financiers internationaux sont en
train de faire des profits énormes. Par exemple,
l'homme le plus riche de Singapour, Li Xiting, qui
possède une multinationale qui fabrique des
ventilateurs électroniques (un appareil que le
Canada doit importer), a vu sa valeur nette
augmenter de 3,4 milliards de dollars en
raison des bénéfices accumulés de cette crise.
Dans ce monde globalisé de la « loi de la
jungle », parfaitement illustré par les
actions prédatrices de l'administration Trump, il
est clair que nous avons besoin d'une
infrastructure de santé publique et autonome qui
est imperméable aux prises de contrôle et à
l'externalisation par les multinationales et à la
pression de gouvernements étrangers.
En outre, le modèle de commerce de la « loi de la
jungle » et des sanctions unilatérales que
défend l'administration américaine doit être
rejeté. Nous avons besoin d'un commerce entre les
nations qui soit fondé sur l'avantage réciproque
et d'un nouveau modèle de mondialisation qui soit
respectueux de la souveraineté et qui investisse
les peuples du pouvoir. Les Américains et les
Canadiens ont beaucoup en commun. Dans ces moments
difficiles, nous ne devons pas laisser Trump ou
quelqu'un d'autre nous diviser.
Une analyse publiée le 2 avril par le
Centre canadien de politiques alternatives (CCPA)
indique qu'au milieu de la pandémie de
COVID-19, 862 000 chômeurs ne recevront
rien de l'assurance-emploi (AE) ou de la nouvelle
Prestation canadienne d'urgence (PCU).[1]
Le rapport du CCPA
indique qu'environ 1,2 million de Canadiens
étaient au chômage avant la pandémie, mais ce
chiffre a encore augmenté de 1,5 million lors
de la première ronde de mises à pied à cause de la
COVID-19. Parmi ceux qui ont perdu leur emploi
avant la COVID-19, 604 000 ne sont pas
admissibles à l'assurance-emploi, mais ne peuvent
pas non plus obtenir la PCU, car leur emploi n'a
pas cessé à cause du virus.
« Si vous étiez au chômage avant l'arrivée de la
COVID-19, vous n'obtenez rien de la PCU même si
les perspectives de trouver un emploi en ce moment
sont pratiquement inexistantes », explique
David Macdonald, économiste principal du CCPA et
auteur de la nouvelle analyse. « Les chômeurs
canadiens sacrifient leur salaire afin de mettre
un frein à la propagation du virus. Nous devons le
reconnaître et leur fournir le soutien dont ils
ont besoin pour survivre sur le front
économique. »
Selon l'analyse du CCPA, 14 % des
chômeurs (390 000) reçoivent un soutien de
l'AE, mais moins que le 500 $ par semaine que
d'autres recevront de la PCU. Les bénéficiaires de
l'aide sociale qui travaillent dans des
circonstances normales pourraient également être
contraints de rembourser la totalité de la PCU
sous forme de recouvrements fiscaux par les
provinces.
Macdonald note également que, selon des chiffres
comparables de l'assurance-emploi, 3 %
(47 000) des travailleurs mis à pied qui
pourraient être admissibles à la PCU ne la
recevront pas parce qu'ils ne connaissent pas le
programme. Le CCPA indique également
que 175 000 autres travailleurs ne
recevront pas la PCU malgré leur licenciement en
raison de la pandémie parce qu'ils n'ont pas
réalisé en 2019 les revenus minimaux requis
de 5000 $.
Les recommandations du CCPA pour combler les
lacunes actuelles des programmes de soutien du
revenu de l'AE/PCU sont les suivantes :
étendre l'accès à la PCU à toutes les personnes
sans emploi, même si elles ont perdu leur emploi
avant le début de la COVID-19 ; éliminer
l'exigence de 5000 $ de revenus annuels
pour être admissible ; et augmenter le revenu
de tous les prestataires actuels de
l'assurance-emploi au taux fixe de la PCU
de 500 $ par semaine si leurs
prestations actuelles d'assurance-emploi sont en
dessous de ce niveau.
Le CCPA demande également au gouvernement fédéral
de se coordonner avec les provinces et les
territoires pour s'assurer que la PCU ne soit pas
récupérée de l'aide sociale accordée par les
provinces à certains des travailleurs les plus
vulnérables.
Note
1. « Which
unemployed Canadians will get support ? »,
David Macdonald, behindthenumbers.ca
(CCPA), 2 avril 2020
- Pierre Soublière -
La convention collective des employés du secteur
public, représentant 500 000
travailleurs, arrivait à échéance le 31 mars.
Dans un geste que des éditorialistes — qui ont
l'habitude de mettre leurs gants blancs avec le
gouvernement Legault — ont qualifié d'indécent,
celui-ci a déclenché un blitz de négociation dans
un contexte de pandémie pour tenter d'imposer le
statu quo pendant les trois prochaines années.
Plusieurs dirigeants syndicaux ont soulevé que le
temps ne se prête vraiment pas aux négociations
alors que tout le monde y met du sien pour
résoudre les problèmes aux premières lignes, y
compris protéger les travailleurs et la population
dans la lutte contre la pandémie. En fait, comme
un dirigeant syndical l'a fait valoir, cet
entêtement de la part du gouvernement du Québec à
vouloir négocier à tout prix a nui aux discussions
qui ont constamment lieu précisément sur ces
questions de vie et de mort. En agissant ainsi, le
gouvernement lui-même a tenté d'imposer aux
travailleurs des conditions qui ne sont pas
conformes à ses propres directives de santé
publique. Comme Andrée Poirier, présidente de
l'Alliance du personnel professionnel et technique
de la santé et des services sociaux (APTS), l'a si
bien dit : « Ironiquement, des
discussions intensives se sont amorcées
aujourd'hui, dans le cadre des négociations pour
le renouvellement des conventions, pour justement
déterminer les mesures à prendre pour assurer la
protection des techniciens et des professionnels
du réseau de la santé et des services sociaux. Ces
mesures doivent être prises en cohérence avec les
consignes de la santé publique, et non dépendre
d'un processus de négociation où la partie
patronale cherche à tout prix à minimiser les
coûts pour le gouvernement. »
Depuis le début de
la pandémie, les syndicats mettent de l'avant des
revendications qui viennent de leurs membres qui
sont aux premières lignes. Parmi ces
revendications, il y a d'abord et avant tout
l'équipement de protection individuelle nécessaire
dans les divers endroits de travail, mais aussi,
la protection du personnel dans les établissements
de soins de longue durée, la perte de traitement
du personnel en isolement, les directives
contradictoires et changeantes dans les endroits
de travail, la perte de vacances pour ce qui est
du personnel infirmier. Dans certains cas, les
travailleurs de la santé qui ont été envoyés à la
maison pour y rester en quarantaine sont rappelés
avant que celle-ci ne soit terminée et obligés de
travailler avec des patients qui sont
particulièrement vulnérables au coronavirus.
Dans certains cas, le syndicat a réussi à obtenir
une protection de base comme à la Buanderie
centrale de Montréal où les travailleurs ont
maintenant des mesures et de l'équipement pour se
protéger. Les syndicats revendiquent aussi des
primes de reconnaissance que certains appellent
les « primes d'anges gardiens » - le terme
préféré du gouvernement Legault pour les
travailleurs de la santé - pour rappeler au
gouvernement que ces « anges » sont faits de
chair et d'os et ont besoin d'une protection
concrète pour se protéger, eux et leurs patients.
Ils font aussi valoir que les travailleurs de
premières lignes ne sont pas que les médecins et
les infirmiers, mais tous ceux qui travaillent
dans des secteurs connexes tels que les
ambulanciers qui, en fait, sont aux toutes
premières lignes, les travailleurs de cuisine, de
buanderie, etc.
Un grand nombre d'établissements dans le secteur
de la santé sont privés et ne sont pas syndiqués.
La situation y est encore plus éprouvante et
inquiétante puisque les travailleurs ne sont pas
bien informés et n'ont pas une organisation qui
leur permet de faire connaître leurs besoins dans
une démarche collective. C'est ce qui rend la
manoeuvre sournoise du gouvernement Legault encore
plus méprisable. Comme l'a dit une infirmière, il
s'agit d'une « diffamation de notre
profession ». C'est aussi un geste
profondément antisocial et anachronique qui est
motivé par une vieille hargne contre ces mêmes
organisations qui ont exprimé et prouvé leur
entière collaboration dans la lutte contre la
pandémie de la COVID-19 et qui parlent au nom des
mêmes travailleurs dont le gouvernement prétend
reconnaître la contribution et l'altruisme.
Face à la pandémie mondiale de la COVID-19, alors
que le reste du monde s'emploie à arrêter le virus
et à stabiliser une situation lourde de dangers,
les États-Unis et les autres pays de l'OTAN, dont
le Canada, se livrent à une provocation contre
l'humanité entière en tenant des exercices
militaires à caractère agressif.
Tout au long du printemps et de l'été, de
nombreux exercices militaires dont Defender Europe
2020 avaient été planifiés sous l'égide des
États-Unis. Defender Europe 2020 est un
exercice multinational dirigé par les États-Unis
et est le plus grand déploiement de forces
américaines en Europe en plus de 25 ans, avec
le déploiement direct de 20 000 soldats
américains. Ce déploiement a commencé en février.
L'armée américaine
a annoncé le 16 mars que ces exercices
étaient réduits, et certains éléments étant
carrément annulés, en raison de la pandémie, mais
de nombreuses exercices se poursuivent. Le but de
ces exercices, selon l'armée américaine, est de
renforcer « l'état de préparation stratégique par
le déploiement d'une force crédible au combat en
Europe à l'appui de l'OTAN et de la stratégie de
défense nationale des États-Unis ». Le but
est également de mettre à l'épreuve la capacité de
l'armée américaine à « passer d'un pays à
l'autre » par la mobilisation de ses forces
et son équipement situés aux États-Unis et sur
d'autres bases militaires en Europe et dans le
monde.
Même avec l'interruption de certains des
exercices prévus, le Commandement américain en
Europe (EUCOM) a déclaré le 17 mars : «
Cet effort a exercé la capacité de l'armée à
coordonner des mouvements à grande échelle avec
des alliés et des partenaires. Depuis janvier,
l'armée a déployé environ 6 000 soldats
américains vers l'Europe, y compris un quartier
général divisionnaire et une équipe de combat de
la brigade blindée. Elle a déplacé
environ 9 000 véhicules et pièces
d'équipement provenant des réserves
prépositionnées de l'armée et
environ 3 000 pièces d'équipement par
voie maritime depuis les États-Unis. En
coordination avec les alliés et les partenaires,
elle a également complété le mouvement des soldats
et du matériel de plusieurs ports vers des zones
d'entraînement en Allemagne et en Pologne. »
Defender Europe 2020 a été un énorme
exercice de logistique de guerre. Par
exemple, 14 aéroports et ports maritimes dans
huit pays européens ont été utilisés pour
organiser l'équipement entrant. Un autre ensemble
de 13 000 pièces d'équipement devait
être retiré des stocks de réserve prépositionnés
de l'armée dans le nord-ouest de l'Europe et
déployé dans 18 pays pour l'entraînement. Les
exercices devaient mettre à l'épreuve les
capacités des infrastructures européennes -
routes, ponts, acheminement des trains, etc., pour
déplacer un grand nombre de troupes et
d'équipements lourds, tels que les chars de combat
Abrams rééquipés, d'un bout à l'autre de l'Europe.
Les États-Unis ramènent maintenant au pays des
troupes déployées pour Defender Europe 2020 « pour
protéger les États-Unis » de la COVID-19,
tandis que l'OTAN mène des exercices militaires à
plus petite échelle, le tout visant à contenir «
l'agression » russe.
Un exemple de ces exercices réduits est celui en
cours dans la mer Noire, dans l'arrière-cour de la
Russie, pour provoquer la Russie. Depuis
le 24 mars, le deuxième groupe naval
permanent de l'OTAN (SNMG2) ainsi que la marine et
l'armée de l'air roumaines mènent des opérations
de déminage et d'autres opérations. Cette
formation de l'OTAN comprend les navires ITS
Fasan (Italie), le NCSM Fredericton
(Canada), TCG Salihreis (Turquie), le ROS
Regina Maria (Roumanie) et le BGS Verni
(Bulgarie). L'un des exercices menés la semaine
dernière comprenait les frégates lance-missiles
SNMG2 qui assuraient la « protection » des
navires de l'OTAN tandis que les avions MiG-21 des
forces aériennes roumaines stimulaient des
attaques contre les navires.
Il est inadmissible que pendant que l'humanité
entière est unie pour essayer de faire face à la
pandémie et trouver ensemble des solutions, les
alliés des États-Unis et de l'OTAN continuent de
dépenser des milliards de dollars pour des
exercices militaires et des jeux de guerre. Voilà
pourtant l'Association canadienne pour l'OTAN, qui
est l'instrument de l'OTAN au Canada, a applaudi
le rôle de premier plan du Canada dans la création
de l'OTAN à l'occasion du 71e anniversaire de
sa création le 4 avril 2020. L'humanité
avancée, d'autre part, exige que nous mettions fin
au militarisme, à la guerre et aux alliances
militaires agressives telles que l'OTAN.
Démantelez l'OTAN !
Ramenez toutes les troupes canadiennes à la
maison !
Dans le monde
États-Unis
- Un lecteur du LML -
Si l'ouragan
Katrina a montré que les États-Unis étaient un
État défaillant, la pandémie de COVID-19 le
confirme mille fois plus. Des documents internes
le confirment. Ils révèlent entre autres que les
experts de la santé aux États-Unis avaient mis en
garde l'administration contre la pandémie
imminente qui frapperait les États-Unis et le
monde. Mais l'administration n'a pas réagi en
raison de son manque de préparation et de son
attitude méprisante envers la santé des
Américains, comme le montre le démantèlement des
infrastructures de santé publique par l'élite
dirigeante. Au lieu de prendre des mesures, Trump
et ses amis ont continué de répandre la
désinformation et se sont occupés à concevoir de
nouveaux stratagèmes pour continuer de payer les
riches.
Par exemple, utilisant le prétexte de la
pandémie, l'Agence de protection de
l'environnement a abandonné toutes les
réglementations et donné carte blanche aux plus
grands pollueurs tels que les sociétés de
carburants fossiles, les constructeurs
automobiles, l'industrie chimique, les sociétés
pharmaceutiques et autres.
Des centaines de milliers de sans-abri en
Californie et à New York ont entamé un
mouvement pour occuper les propriétés vacantes, en
particulier celles appartenant aux gouvernements
des villes et des États et du gouvernement
fédéral. Le gouverneur de la Californie a annoncé
que des chambres vacantes dans les hôtels seraient
mises à la disposition des sans-abri. Plusieurs
gouverneurs ont déclaré un moratoire sur les
paiements de loyer et d'hypothèque pour les trois
prochains mois (sans dire d'où proviendra l'argent
pour effectuer ces paiements dans trois mois). Des
millions de personnes qui se retrouvent tout à
coup sans revenu demandent l'annulation du loyer
et des versements hypothécaires. Plus de 6,6
millions de personnes ont déposé des demandes de
prestations d'assurance-chômage. Au cours des deux
dernières semaines, près de 10 millions de
personnes ont perdu leur emploi.
Cette pandémie a mis en évidence que le profit à
la base de toute production dans ce système
économique est devenu destructeur pour l'humanité.
Malgré de grands progrès scientifiques et
technologiques, les trousses de dépistage du
coronavirus, qui est essentiellement un long
coton-tige avec des produits chimiques comme un
médecin l'a décrit, ne sont pas disponibles dans
le « plus grand pays du monde ». La
production de type juste-à-temps et
l'externalisation sont à blâmer. Les entreprises
ne maintiennent pas des inventaires de ces
produits essentiels qui pourraient être
nécessaires en cas de pandémie, car cela n'est pas
rentable et il n'y a pas de politique sociale qui
les y oblige.
L'hôpital de
Cambridge au Massachusetts et d'autres hôpitaux à
travers le pays demandent des dons de masques, de
robes de protection, etc., au public. Les ouvriers
du bâtiment, les mécaniciens, les charpentiers,
les soudeurs donnent des masques et d'autres
équipements. Certains hôpitaux menacent de
licencier le personnel qui parle du manque
d'équipement de protection individuelle pour les
travailleurs de la santé. L'anarchie de la
production est telle parce qu'il n'y a pas de
planification sociale des biens et services
essentiels, ce qui se voit dans la ruée vers les
ressources, provoquant des catastrophes. S'il y
avait une démocratie qui place les gens en premier
et que le moteur de la production était de
répondre aux besoins de la population, alors il y
aurait une planification prospective et une
mobilisation immédiate du calibre nécessaire pour
s'occuper de la santé des gens.
Le PCC(M-L) souligne depuis longtemps que, sous
l'impérialisme, l'autorité est en contradiction
avec les conditions. C'est ce qui se produit de
toute évidence aux États-Unis pendant la pandémie
de la COVID-19. Il en ressort une situation
extrêmement inquiétante pour la classe ouvrière et
le peuple américains et pour les peuples du monde.
Régler leurs comptes avec les autorités
américaines est la tâche pour laquelle les peuples
du monde se joignent à la classe ouvrière et au
peuple des États-Unis.
L'autorité américaine ne voit pas la pandémie
comme une urgence où toutes les ressources
humaines et matérielles doivent être mobilisées
pour vaincre le virus et appuyer la population.
L'autorité qui contrôle les ressources matérielles
et humaines ne reconnaît pas la condition concrète
objective telle qu'elle se pose, mais impose
plutôt ses intérêts privés subjectifs à la
condition et déclare qu'il s'agit en pratique
d'une crise financière pouvant mener à une crise
existentielle du système impérialiste.
Cette position subjective de l'autorité qui
contrôle fait que celle-ci mobilise les ressources
matérielles du pays pour sauver les intérêts
privés de l'oligarchie financière et du système
impérialiste à la base de son pouvoir et de sa
richesse plutôt que de tenter de résoudre la crise
qui sévit en santé. Il en résulte le chaos et
l'anarchie, alors que des sections de l'oligarchie
financière se battent entre elles pour savoir qui
doit être sauvé. Elles font porter aux autres
l'incapacité de faire face à la condition
objective de la crise de santé. L'autorité qui
contrôle fait obstacle au peuple, l'empêche de
déployer son pouvoir collectif et sa conscience
sociale pour faire face à la situation.
Se servant de son
autorité et de son contrôle des affaires
politiques, économiques et sociales des
États-Unis, l'oligarchie financière tente de tirer
son épingle du jeu, de sauver ses propres
intérêts, ses empires, son immense richesse
sociale et son pouvoir. Pour arriver à ses fins,
elle a mobilisé son autorité sur les ressources
matérielles et les institutions de l'État pour
défendre ses intérêts privés aux États-Unis et à
l'étranger. Ce faisant, elle rejette objectivement
le fardeau de la crise des États-Unis sur le dos
de la classe ouvrière et d'autres sections du
peuple, y compris un grand nombre de
professionnels et de propriétaires de petites et
de moyennes entreprises. Mondialement,
l'oligarchie financière centrée aux États-Unis
rejette le fardeau de la crise sur des pays plus
faibles sous son influence et sur des pays qui
vivent sous les sanctions, l'occupation et les
guerres d'agression et les campagnes de changement
de régime des États-Unis.
Les mesures prises à l'étranger pour défendre les
intérêts de l'oligarchie financière centrée aux
États-Unis ont aussi exacerbé les contradictions
avec ses concurrents parmi les grandes et moyennes
puissances. Cette concurrence est axée sur l'idée
que l'impérialisme américain est une puissance «
indispensable », que l'hégémonie du dollar
américain demeure l'unique voie durable de
commerce et d'échange internationaux, que la
Réserve fédérale est la banque centrale «
indispensable » et que l'armée américaine est
le gendarme « indispensable » du monde entier
pour assurer le diktat et l'autorité de
l'oligarchie financière centrée aux États-Unis.
Aussitôt que la crise actuelle s'est révélée dans
toute son ampleur, l'autorité américaine a pris
des mesures pour défendre les intérêts privés de
l'oligarchie financière au pays et à l'étranger.
La Réserve fédérale est passée à l'action de pair
avec le Congrès pour défendre les intérêts privés
des riches oligarques.
Ils se basent sur l'expérience des mesures prises
au cours de la crise économique de 2008 pour
sauver leur empire et leur autorité, tels le
programme de secours aux entreprises en
difficultés (TARP) et le Plan de relance
économique de 2009, mais en versions beaucoup
plus élaborées. Ces mesures feront beaucoup de
tort aux peuples du monde et à leur économie. Les
besoins du peuple ne seront pas comblés pendant la
crise et les conditions seront créées pour des
crises économiques et des guerres d'une plus
grande ampleur à l'avenir.
L'autorité qui contrôle apparaît comme le plus
grand obstacle aux peuples des États-Unis et du
monde dans leurs efforts pour sortir de la
pandémie et du système impérialiste, et d'en
sortir en tant qu'une seule humanité qui contrôle
les conditions auxquelles elle est confrontée et
qui a l'autorité de se gouverner et de faire face
aux conditions de façon objective.
Une caractéristique brutale des conditions
sociales aux États-Unis est l'incarcération de
masse qui affecte de façon disproportionnée les
Afro-Américains, les peuples autochtones et les
minorités nationales. C'est une situation que les
prisonniers et les activistes tentent de changer
depuis des décennies. Dans un article publié
le 2 avril dans le New England Journal of
Medicine, portant le titre « Aplanir la
courbe pour les populations incarcérées - la
COVID-19 dans les centres de détention et les
pénitenciers », il est souligné que cette
question doit être directement considérée en cette
période de pandémie pour arrêter la propagation du
coronavirus.[1]
Dans l'article, écrit par trois médecins, on
lit :
« En raison de la politique d'incarcération de
masse au cours des quatre dernières décennies, les
États-Unis ont incarcéré plus de gens que tout
autre pays sur la planète. En date de la fin
de 2016, 2,2 millions de personnes
étaient incarcérées dans des centres de détention
et les pénitenciers. Les gens en prison sont parmi
les plus vulnérables de notre société, et au cours
de leur incarcération, cette vulnérabilité est
exacerbée par la restriction de mouvement,
l'espace restreint et les soins médicaux
restreints. Les gens pris dans l'engrenage du
système pénal américain ont déjà été affectés par
le syndrome respiratoire aigu sévère lié au
coronavirus 2 (SARS-COVID-2), et de
meilleures dispositions sont essentielles si nous
voulons minimiser l'impact de cette pandémie sur
les personnes incarcérées, sur le personnel
carcéral et sur les communautés environnantes.
« Les populations aux prises avec le système de
justice pénale ont un taux accru de maladies
infectieuses comme le VIH, les infections du virus
de l'hépatite C (VHC) et la tuberculose. Les
inégalités des déterminants de la santé affectant
les groupes qui sont les plus susceptibles d'être
incarcérés de façon disproportionnée - les
minorités raciales, les personnes n'ayant pas de
domicile fixe, les personnes ayant des problèmes
de dépendance aux drogues et ayant des problèmes
de santé mentale - font en sorte que ces maladies
sont encore plus concentrées au sein des
populations carcérales. Pourtant, il est souvent
difficile de mettre en place des mesures
d'intervention pour traiter ces problèmes en
milieu carcéral en raison de ressources
restreintes et de restrictions politiques. C'est
pourquoi il faut souvent trouver des réponses
globales qui chevauchent les établissements
correctionnels et la communauté. »
Les auteurs font part de l'expérience acquise en
milieu carcéral à combattre la propagation du VIH
et du virus de l'hépatite C et des « répercussions
positives, à la fois sur ce milieu et sur les
communautés environnantes, une forme de traitement
comme prévention ».
Ils soulignent aussi que « les nouveaux
pathogènes respiratoires qui se propagent
facilement représentent un nouveau défi aux
populations incarcérées en raison de la facilité
avec laquelle ils se propagent dans des milieux de
vie collective. Ce qui est sans doute le plus
important relativement à la pandémie de la
COVID-19 est le fait que la pandémie d'influenza
H1N1 de 2009 a montré à quel point c'est une
erreur de ne pas tenir compte des milieux
carcéraux dans les efforts de planification. Au
printemps de 2010, alors que les vaccins
étaient nombreux, la plupart des petits centres de
détention n'ont jamais pu en bénéficier, malgré la
présence dans ces milieux de personnes à risques
élevés, telles que les femmes enceintes, ainsi que
le risque accru de propagation parmi les personnes
non vaccinées vivant dans des conditions de
proximité immédiate.
« La 'distanciation sociale' est une stratégie
qui aide à réduire la propagation et à 'aplanir la
courbe' dans le système de santé. Même si les
risques dans les centres de détention sont à peu
près les mêmes que dans les systèmes de santé
communautaires, la distanciation sociale y est
très difficile. Aussi, la moitié des personnes
incarcérées ont au moins une maladie chronique, et
selon le département de la Justice des
États-Unis, 81 000 d'entre elles sont
âgées de 60 ans et plus, tous des facteurs
qui augmentent les risques d'infection. Puisqu'il
n'y a presque pas moyen de se protéger et de
protéger les autres par isolement, des centaines
de milliers de personnes sont à risque élevé
d'être gravement malades.
« À ce jour, le Bureau fédéral des prisons,
certains États et certaines municipalités ont
choisi de suspendre les visites de membres de la
communauté, de limiter le nombre de visites de
représentants juridiques et de réduire les
transferts de personnes incarcérées d'un
établissement à l'autre. Afin de réduire
l'isolement social et d'assurer une certaine
humanité aux gens incarcérés, certains systèmes
carcéraux fournissent des services de
téléconférence pour faciliter des visites
personnelles et juridiques. Quelles que soient ces
mesures, les personnes infectées - y compris les
membres du personnel - continueront d'entrer dans
les milieux correctionnels. En date du 14
mars, certains membres du personnel correctionnel
américain ont eu un diagnostic positif de
SARS-COVID-2, et le premier diagnostic de COVID-19
chez une personne détenue a été annoncé le 16
mars. Une récente éclosion de SARS-COVID-2 chez
les passagers et le personnel d'un bateau de
croisière à Yokohama, au Japon, est un
avertissement de ce qui pourrait se produire dans
un milieu correctionnel.
« Pour mettre en marche une réponse à l'intention
des populations incarcérées, trois niveaux de
préparation sont nécessaires. On doit empêcher le
plus possible le virus d'entrer dans les milieux
correctionnels, et s'il y circule déjà, il doit
être contrôlé et les centres de détention et
pénitenciers doivent être prêts à faire face à un
niveau élevé de maladie. Plus les efforts sont
déployés par les partenariats entre les milieux
juridiques, ceux de la santé publique et ceux de
la santé des milieux correctionnels pour atténuer
les risques, plus léger sera le fardeau pour les
établissements correctionnels et les communautés
environnantes. Nous avons appris d'autres
épidémies comme la pandémie d'influenza
de 1918 que les interventions non
pharmaceutiques sont efficaces, mais elles sont
optimisées lorsque mises en oeuvre rapidement.
« Nous croyons donc qu'il faut se préparer
maintenant, en 'décarcérant' ou en relâchant le
plus de gens possible, en mettant l'accent sur les
personnes le moins susceptibles de commettre
d'autres crimes, mais aussi sur les aînés et les
personnes ayant une invalidité. Il faut aviser les
forces policières et les tribunaux de cesser
immédiatement autant que possible d'arrêter des
gens et de les condamner pour des infractions
mineures et des méfaits. Aussi faut-il isoler et
séparer les personnes infectées et celles qui
attendent d'être diagnostiquées de la population
carcérale générale, hospitaliser les personnes qui
sont gravement malades, et identifier le personnel
carcéral et les travailleurs de la santé qui ont
été infectés et qui ont guéri. Ceux-ci peuvent
alors contribuer aux tâches carcérales et de santé
dès qu'ils en sont autorisés puisqu'ils ont
développé une certaine immunité et qu'il y aura
presque certainement des pénuries de personnel.
« Toutes ces interventions contribueront à
aplanir la courbe de la COVID-19 au sein des
populations incarcérées et à limiter les
répercussions de la propagation à l'intérieur des
établissements correctionnels et dans la
communauté à la suite de la libération des
personnes incarcérées. De telles mesures
allégeront aussi le fardeau qui pèse sur le
système correctionnel dans l'effort de
stabilisation et de transferts de patients
gravement malades, mais aussi sur le système de
santé communautaire où les patients auront été
envoyés. Il n'y a pas de raison pour qu'une seule
personne soit inutilement infectée dans un milieu
correctionnel ni ne développe une maladie grave.
« Au-delà des mesures, qu'elles soient fédérales,
de l'État ou locales, nous devons tenir compte de
l'enjeu des établissements correctionnels dans un
contexte plus large. Les frontières entre les
communautés et les institutions correctionnelles
sont poreuses, tout comme les frontières entre
pays à cette époque de déplacements humains de
masse. En dépit de la sécurité déployée à chaque
frontière de presque tous les pays, la COVID-19
s'est manifestée dans presque tous les pays. Nous
ne pouvons nous attendre à ce que les murs entre
les établissements correctionnels et les
communautés environnantes soient plus étanches
dans quelque pays infecté que ce soit. Jusqu'ici,
nous avons vu une gamme de réponses pandémiques de
divers pays face à leurs institutions
correctionnelles. L'Iran, par exemple, a organisé
la libération contrôlée de plus
de 70 000 prisonniers, ce qui pourrait
contribuer à 'aplanir la courbe' de l'épidémie en
Iran. En revanche, le fait de ne pas tenter de
calmer les populations incarcérées de l'Italie a
mené à de nombreuses émeutes dans les prisons
italiennes. On apprend aussi que des personnes
exposées ont été incarcérées pour non-respect de
la quarantaine, ce qui ne pourra qu'exacerber ce
que nous cherchons à atténuer. Pour répondre à
cette crise mondiale, nous devons percevoir les
centres de détention et les pénitenciers comme des
réservoirs qui pourraient contribuer à un regain
de l'épidémie si celle-ci n'est pas traitée
adéquatement dans tous les établissements.
« Pour ce qui est de l'état de préparation
générale, la pandémie de la COVID-19 nous
permettra d'en retirer des leçons importantes pour
l'état de préparation dans les milieux
correctionnels. Aussi mettra-t-elle en lumière
l'injustice et l'inégalité aux États-Unis,
lesquelles caractéristiques sont amplifiées dans
le système de justice pénale. À mesure que la
réforme du système pénal se poursuit, il faudra
tenir compte des maladies transmissibles et de
notre capacité à les combattre. Afin de promouvoir
la santé publique, nous croyons que les efforts de
décarcération déployés dans certaines juridictions
doivent être intensifiés, et une réduction
complémentaire de populations incarcérées doit
être maintenue. L'interrelation entre la santé en
milieu correctionnel et la santé publique est une
réalité non seulement aux États-Unis, mais partout
dans le monde. »
Note
1. « Flattening
the Curve for Incarcerated Populations -
Covid-19 in Jails and Prisons »,
Matthew J. Akiyama, M.D., Anne C. Spaulding, M.D.,
et Josiah D. Rich, M.D., New England Journal
of Medicine, 2 avril 2020
Grande-Bretagne
Le système de
santé nationale (SSN) en Grande-Bretagne est dans
une crise profonde que le gouvernement, les partis
d'opposition et la désinformation des médias font
tout en leur possible pour masquer. Même avant que
la pandémie de la COVID-19 n'atteigne fortement la
Grande-Bretagne, une diversion sur la façon dont
le SSN devrait être financé accompagnait le
projet de loi de financement « obligatoire »
du 15 janvier du SSN pour 2019-2020
par le gouvernement britannique. Le gouvernement a
déclaré que le financement supplémentaire serait
dépensé par le SSN-Angleterre dans le cadre
du « Plan à long terme du SSN ».
Workers' Weekly a dénoncé la diversion.
Il écrit que le SSN doit respecter son
objectif initial de répondre aux besoins en santé
de la population plutôt qu'aux intérêts privés des
entreprises qui détruisent le SSN et
compromettent son avenir.[1] Le projet de
loi a été annoncé pour la première fois sous le
gouvernement de Theresa May, souligne Workers'
Weekly. Il indique que le gouvernement
s'engage à augmenter les investissements dans
le SSN au cours des prochaines années
jusqu'en 2024 inclusivement. Cela se traduira
par une augmentation de 33,9 milliards de
livres sterling en termes nominaux
d'ici 2023-2024, le total des dépenses
du SSN en Angleterre atteignant 148,5
milliards de livres sterling en 2024.
Le King's Fund, le trust Nuffield et la Fondation
pour la santé ont répondu qu'une augmentation
annuelle du financement du SSN devrait être
d'au moins 4 % par an plutôt que la
moyenne de 3,4 % par an proposée par le
gouvernement. Cette position a également été
reprise par l'opposition au Parlement.
Workers' Weekly écrit : « Cela ne
résout pourtant pas le manque chronique actuel de
personnel médical et infirmier qualifié et la
perte depuis des décennies de services du SSN,
comme l'ont souligné de nombreux critiques. Cela
ne remet pas non plus en cause la direction que
le SSN est en train de prendre, la
privatisation et la sous-traitance des services,
et sans compter que cette approche du gouvernement
ne résout pas la crise du financement de la santé.
« Ce qui est
occulté par cette proposition, c'est que les soins
de santé sont une réclamation que tous sont en
droit de faire à l'économie et à la société. Les
travailleurs de la santé fournissent des services
de santé vitaux et accessibles à tous et, ce
faisant, créent de la valeur dans l'économie
socialisée en guérissant les personnes malades et
blessées. Ils maintiennent en bonne santé les
ressources humaines de la société. Cette valeur
est consommée par les grandes entreprises quand
elles emploient la force de travail d'une
main-d'oeuvre en santé. C'est une valeur qui ne
doit pas être expropriée par ces entreprises, mais
doit être réclamée par le gouvernement et leurs
services de santé en tant que valeur pouvant
ensuite être utilisée pour assurer le financement
en entier du SSN. Le projet de loi ne soulève pas
cette question vitale du rôle du SSN dans une
économie centrée sur l'être humain, où le système
de santé est financé au moins à même la valeur
qu'il crée dans l'économie, de sorte que tout
financement supplémentaire contribue à répondre
aux besoins en santé pour tous. »
L'incapacité totale du système médical
britannique à faire face à la crise de la COVID-19
est une preuve suffisante que le financement
gouvernemental ne garantira pas l'avenir du SSN et
qu'il n'est pas non plus destiné à le faire. «
Même l'affirmation qu'un financement 'obligatoire'
par le gouvernement donne une certaine 'sécurité'
de financement su SSN est fausse lorsque les
décisions sont prises pour le compte d'entreprises
néolibérales, comme avec le 'Plan à long terme du
SSN'. Le 'Plan à long terme' réduit déjà l'accès
sécuritaire aux services vitaux d'urgence, aux
soins pédiatriques, aux soins d'obstétrique et de
santé mentale pour des pans entiers de la
population. Ce plan s'inscrit dans le
démantèlement actuel des services de soins
intensifs des hôpitaux de district locaux avec une
perte massive des lits pour soins aigus et à long
terme, et des services locaux de médecins
omnipraticiens à travers l'Angleterre. C'est
plutôt un plan pour transférer le financement vers
des fournisseurs de soins 'intégrés' que le
gouvernement a l'intention de soumettre
principalement à des entreprises privées »,
écrit Workers' Weekly.
Note
1. «
'Mandatory' Funding Obscures How the NHS Should
be Funded and Pursues a Corporate-Led
Direction », Workers' Weekly, 25
janvier 2020
Workers' Weekly, le journal du Parti
communiste révolutionnaire de Grande-Bretagne
(marxiste-léniniste), a publié l'entrevue qui
suit avec un représentant au niveau collégial du
National Education Union (NEU).
Workers' Weekly : Quels sont
les enjeux auxquels font face les enseignants
durant cette propagation du coronavirus ?
Représentant du NEU :
Depuis que les écoles et les collèges ont été
fermés, ce qui s'est passé au cours des semaines
alors que l'épidémie de coronavirus devenait de
plus en plus intense, c'est que de nombreuses
écoles ont adopté l'utilisation de la technologie
de communication pour enseigner en ligne des cours
à des groupes. Cela a soulevé une question
immédiate pour le personnel, car il a dû, dans de
nombreux cas, faire des heures supplémentaires les
fins de semaine et les soirs pour préparer des
cours dans l'éventualité d'enseigner en ligne.
Bien qu'un certain nombre d'écoles a déclaré qu'il
ne demandait pas de travail supplémentaire à leur
personnel, c'est pourtant bien ce qui se produit.
Dans tout le pays, le personnel enseignant est
invité à fournir cet engagement supplémentaire. Le
personnel enseignant a bien répondu parce que ce
travail en ligne protège l'éducation et les
emplois. Mais cela signifie que les enseignants
sont entre l'écorce et l'arbre en ce qui concerne
la protection des emplois en raison des
changements dans le régime de travail afin de
fournir toutes ces choses.
Deuxièmement, il y a la question d'assurer le
suivi pour les enfants des travailleurs essentiels
durant l'épidémie de coronavirus. Le gouvernement
a soudainement annoncé que les travailleurs
essentiels devraient avoir toutes les dispositions
et ils ont appelé tous les enseignants à se porter
volontaires pour être physiquement dans les
écoles. Les travailleurs essentiels sont définis
comme incluant le personnel des soins de santé et
les travailleurs manuels essentiels qui sont en
première ligne et doivent continuer de travailler
pendant la crise. Le problème est que la façon
dont cela se fait dans de nombreuses écoles est de
faire pression sur les enseignants pour qu'ils
entrent travailler. Ils peuvent donc être appelés
à venir à tour de rôle dans l'école même
lorsqu'ils ne sont pas bien, ou sont vulnérables,
ou ont des parents malades à la maison.
Troisièmement, il y a la question de la sécurité
d'emploi. Dans mon établissement, ils ont dit
qu'ils licencieraient immédiatement les
travailleurs temporaires et occasionnels et qu'ils
ne seront pas dédommagés. Partout au pays, des
centaines de travailleurs de l'éducation ont perdu
leur emploi.
WW :
Quelle a été la position du syndicat et comment
a-t-il répondu aux préoccupations de ses membres
et du personnel dans les établissements
scolaires ?
Représentant du NEU : C'est dans
cette situation, avec toutes ces questions
soulevées par les membres, que mon syndicat, le
NEU, a dû intervenir en premier lieu en prenant
position de fermer les établissements scolaires,
alors que le gouvernement continuait de refuser de
les fermer. En même temps, il a lancé une
discussion nationale entre les enseignants, puis
présenté la réponse des enseignants au
gouvernement et aux directeurs des établissements.
Le 16 mars, le NEU a déclaré qu'il
rencontrait Boris Johnson et exigeait la fermeture
des écoles et que, si le gouvernement ne fermait
pas les écoles avant le lundi 23 mars, il
ordonnerait un débrayage de tous ses membres. Le
mercredi 18 mars, le gouvernement avait
accepté cette demande et déclaré que toutes les
écoles fermeraient d'ici le vendredi 20 mars.
Le jeudi 19 mars et le lundi 23 mars,
le NEU a organisé quelque chose que je n'avais
jamais vu auparavant. En utilisant la technologie
de communication moderne, il a écrit à tous les
membres pour leur dire qu'ils pouvaient se joindre
à une consultation téléphonique nationale où ils
pourraient envoyer leur numéro de téléphone et,
à 18 heures, ils seraient appelés. Ils
pourraient ainsi participer à une tribune
téléphonique où vous pourriez commenter en ligne
et participer à cette conversation avec les deux
secrétaires généraux conjoints, Mary Boustead et
Kevin Courtney. J'ai entendu dire que
quelque 190 000 membres se sont joints à
cette discussion et, sur la base de cette
discussion, le syndicat a fait part de ses
préoccupations au gouvernement. Il a formulé les
guides sur les questions soulevées par les membres
durant ces appels téléphoniques et sondages en
ligne qu'il a effectués.
Ces guides [1]
visent à assurer la sécurité de tous les
enseignants lorsqu'ils travaillent dans ces écoles
et viennent à tour de rôle enseigner aux enfants
des travailleurs essentiels. Ils garantissent que
tout membre du personnel qui s'occupe des
personnes vulnérables ne doit pas aller à l'école.
Ils essaient de parvenir à une distanciation
sociale dans les écoles, ce qui était une des
questions complexes abordées dans les échanges.
Les guides formulés par les membres donnent des
conseils à ce sujet et sur les catégories de
risques du personnel enseignant et des assistants
et autres membres du personnel qui ne seraient pas
appelés à venir enseigner. Le syndicat a déterminé
qu'à l'heure actuelle, 90 % du personnel
vulnérable avait été autorisé à travailler à
domicile, mais que 10 % du personnel
vulnérable n'avait pas été autorisé. Le syndicat
étudie comment protéger les droits de ces
travailleurs. Le NEU avait publié une lettre à la
suite de ces préoccupations exprimées par
téléphone avec des exemples concrets convenus avec
le gouvernement où le personnel ne devrait pas
être contraint de se présenter au travail et
révélerait le nom des écoles qui contreviennent à
cet accord.
Il était également nécessaire de veiller au
bien-être de tous les enseignants et des personnes
qui travaillent dans les écoles, car la première
approche du gouvernement était de ne traiter que
des pertes de revenu du personnel salarié, mais
pas de celles des travailleurs autonomes
occasionnels et contractuels à court terme. Il
s'agit, par exemple, des enseignants suppléants,
des aides-enseignants, des enseignants d'art
dramatique, des tuteurs à domicile, des
enseignants de musique invités, des enseignants en
éducation physique et d'autres qui n'étaient pas
auparavant couverts par l'annonce du gouvernement
sur la protection des employés salariés. Le
jeudi 26 mars, dans le cadre de cette
approche, le gouvernement a fait une annonce
similaire pour les travailleurs autonomes à celle
faite au personnel à temps plein la semaine
précédente, déclarant que ce personnel
toucherait 80 % du salaire moyen des
années précédentes, bien que le montant ne puisse
être réclamé qu'en juin.
WW : Où en êtes-vous
dans la mobilisation contre le coronavirus et ses
conséquences pour les travailleurs de
l'éducation ?
Représentant du NEU : Il y a eu une
réponse positive dans notre école et je pense que
cela se reflète dans beaucoup d'écoles. En tant
que représentant syndical, on m'a demandé de
rejoindre le groupe spécial qui conseille
désormais le conseil d'établissement. J'ai demandé
l'avis des membres et un membre m'a dit qu'il me
voulait là, à cause de mes prises de position par
le passé pour protéger le bien-être du personnel.
Nous étions donc sur le point de rencontrer le
directeur, mais l'école a été fermée. Ce que nous
allions lui dire, c'était de se concentrer sur la
protection du personnel. J'y ai réfléchi et je
l'ai soumis au groupe consultatif, qui comprend le
responsable du comité des finances. Le libellé qui
a été convenu et soumis au directeur de l'école et
au conseil d'établissement est que nous devons, du
mieux que nous le pouvons, protéger l'intégrité de
l'établissement d'enseignement et que la partie
essentielle de cette action implique la protection
de tous les membres du personnel, y compris tous
les travailleurs de soutien, le personnel
occasionnel et le personnel opérationnel. Cela a
ensuite été approuvé par le directeur et le
conseil d'établissement. À ce stade, nous semblons
unis pour maintenir cette approche et cette
conception. Cependant, dans ce qu'ils appellent le
climat économique de cet établissement
d'enseignement, ils ont déclaré qu'ils ne
pouvaient garantir les emplois de chacun que
jusqu'à la fin de l'année scolaire de 2021 et
qu'ils ne pouvaient garantir qu'ils conserveraient
tous les emplois par la suite. En outre, nous
avions convenu en septembre d'une augmentation de
salaire de 3 %, qui a maintenant été
retirée, et les augmentations prévues selon les
échelons de salaire ont été gelées. En outre, il
convient de mentionner qu'un certain nombre
d'écoles tente de retirer les enseignants du
Régime de retraite des enseignants (Teachers
Pension Scheme) et encourage les enseignants
à adopter à la place un régime de retraite privé.
C'est un combat qui ne fait que commencer.
Dans l'ensemble, il est nécessaire de tenir tout
le personnel informé et des communications ont été
établies afin que tous puissent suivre les
développements. Notre conviction est que la
décision que nous avons prise est d'avancer et de
construire une véritable force parmi le personnel
et d'engager tous les membres du NEU dans cette
discussion et peut-être de l'élargir encore plus.
Dans notre école, nous avons plus de 100
membres du NEU et cela signifie que nous pouvons
élargir cette discussion pour inclure tout le
personnel pour voir ce qui est nécessaire pour
l'avenir.
Note
1. Extrait des
directives convenues avec le gouvernement :
Merci d'appuyer votre syndicat en cette période
critique. Des milliers de personnes se sont
jointes à notre conférence téléphonique lundi et
beaucoup d'autres ont répondu à notre sondage
lundi soir.
D'après vos réponses, nous savons que nos
conseils sont en place dans de nombreuses écoles
et collèges.
Nous voulons vous rappeler notre position :
1. Si vous faites partie de l'un des groupes
vulnérables définis par le gouvernement, vous
devez travailler à domicile.
2. Si vous prenez soin d'un membre d'un groupe
vulnérable, vous devez également travailler à
domicile.
3. Les seuls enfants qui sont à l'école devraient
être les enfants de travailleurs clés ou d'autres
enfants vulnérables qui ne peuvent vraiment pas
trouver d'alternative. Il doit y avoir un faible
nombre d'enfants à l'école pour ralentir la
propagation du virus.
4. Si vous ne faites pas partie d'un groupe
vulnérable, nous souhaitons que vous vous portiez
volontaire pour travailler à tour de rôle, afin
que ces parents du SSN puissent travailler pour
sauver des vies.
5. Les écoles et les collèges doivent être aussi
propres et sécuritaires que possible. Nous avons
des conseils sur notre site Web et faisons
pression sur le gouvernement pour plus
d'équipements de protection individuelle et pour
que le dépistage ait lieu aussi dans les
établissements scolaires.
6. Lorsque vous êtes à l'école à tour de rôle,
votre travail consiste à travailler avec les
enfants. Il ne s'agit pas de ranger des placards,
d'installer des présentoirs ou de nettoyer des
salles de classe. Seul le personnel qui devait
être avec les enfants devrait être à l'école, pour
minimiser les déplacements et ralentir la
propagation du virus. Dans une minorité d'écoles,
nous entendons parler de directeurs
d'établissement déraisonnables qui exigent ce
genre de travail de la part de nos membres. Vous
aurez notre appui pour dire non.
7. On peut raisonnablement s'attendre à ce que
vous fassiez du travail à domicile. Nous donnerons
de plus amples informations à ce sujet, que nous
adapterons à mesure que nous en apprendrons
davantage sur la façon dont le travail est
concrètement organisé.
8. Les écoles devraient continuer d'embaucher et
de payer des enseignants suppléants, des
professeurs de musique itinérants et des
aides-enseignants embauchés par des agences de
placement.
Nous savons qu'il existe différentes pressions et
attentes pour nos membres qui travaillent dans le
secteur indépendant.
De nombreuses écoles indépendantes prennent des
dispositions pour prolonger le travail à distance.
Bien que les membres souhaitent offrir la
meilleure prestation en éducation dans les
circonstances, cela doit être fait de manière
appropriée et en toute sécurité. Nos membres
cherchent à fournir la meilleure éducation
possible dans les circonstances. Mais ce n'est pas
comme d'habitude. Il n'est ni possible ni
raisonnable de s'attendre à reproduire en ligne la
journée scolaire normale.
Venezuela
Je vous
adresse mes salutations les plus cordiales e me
permettant de dénoncer les graves événements en
cours contre la paix et la stabilité du Venezuela,
à un moment où la préoccupation des États et des
gouvernements devrait se concentrer sur la
protection de la vie et de la santé de leurs
habitants, vu l'accélération de la pandémie de
COVID-19.
Comme il est de connaissance publique, le 26
mars dernier le gouvernement des États-Unis a
annoncé une action gravissime à l'encontre d'un
groupe de hauts fonctionnaires de l'État
vénézuélien dont moi-même, en tant que président
constitutionnel de la République bolivarienne du
Venezuela.
Cet acte a consisté dans la présentation d'une
accusation formelle devant le système judiciaire
des États-Unis, ce qui n'est pas seulement illégal
en soi- même, mais qui prétend en plus fonder une
accusation fallacieuse de trafic de drogues et de
terrorisme, dans le seul but de simuler un
prétendu processus judiciaire contre les autorités
vénézuéliennes.
Cette farce étasunienne comprend l'offre insolite
d'une récompense internationale à celui qui
apportera des informations sur le président et les
hauts fonctionnaires vénézuéliens, menant ainsi à
une dangereuse tension dans le continent ;
c'est pourquoi je considère nécessaire de faire
retracer les faits qui révèlent la trame perverse
qui se trouve derrière les accusations du
département de Justice.
La veille, le 25 mars, la République
bolivarienne du Venezuela a dénoncé devant
l'opinion publique nationale et internationale le
développement, sur le territoire colombien, d'une
opération dont le but était d'attenter à la vie du
président de la République, de sa famille et de
hauts fonctionnaires de l'État, ainsi que
d'attaquer des cibles civiles et militaires dans
notre pays, signalant comme chef militaire de
cette opération monsieur Cliver Alcala, général à
la retraite de la Force armée vénézuélienne.
Cette dénonciation a été effectuée en toute
responsabilité, après avoir pris connaissance
le 24 mars d'une opération de contrôle de la
route au nord de la Colombie, près de la frontière
avec le Venezuela, au cours de laquelle la police
de ce pays a saisi un lot d'armes de guerre dans
un véhicule civil.
L'enquête a révélé qu'il s'agissait d'un armement
sophistiqué destiné à un groupe d'anciens
militaires et paramilitaires vénézuéliens et
colombiens qui s'entraînent dans des camps situés
sur le territoire de la Colombie.
Le 26 mars, le précité Cliver Alcala, dans
une déclaration à un média colombien depuis sa
résidence à la ville de Barranquilla, Colombie, a
confirmé sa participation dans les faits dénoncés
et avoué être le leader militaire de l'opération,
révélant que les armes ont été achetées par ordre
de monsieur Juan Guaido, député national, qui se
fait appeler président par intérim du Venezuela et
qui agit comme opérateur de Washington au
Venezuela. Alcala a également confirmé que les
armes étaient destinées à une opération militaire
ayant pour objectif d'assassiner de hautes
personnalités de l'État et du gouvernement
vénézuélien et exécuter un coup d'État au
Venezuela.
Monsieur Alcala a précisé que les armes ont été
achetées moyennant un contrat signé par lui-même
et monsieur Juan José Rendon, conseiller politique
du président Ivan Duque, ce qui était connu des
autorités du gouvernement colombien.
Devant cet aveu, la réponse insolite du
gouvernement des États-Unis a été la publication
des graves accusations mentionnées au début de
cette lettre, incluant de façon extravagante le
nom de monsieur Alcala parmi les autorités du
Venezuela, comme s'il n'était pas un mercenaire
sous contrat des États-Unis pour réaliser une
opération terroriste contre le gouvernement
vénézuélien.
Pour démontrer cette affirmation, je n'ai pas
besoin d'autre preuve que la capture supposée de
monsieur Alcala par les forces de sécurité
colombiennes et sa remise immédiate aux autorités
de la DEA des États-Unis, dans un curieux acte où
le détenu, sans menottes, a serré la main de ceux
qui l'avaient capturé au pied de la passerelle de
l'avion qui le conduirait par vol spécial VIP aux
États-Unis, montrant ainsi que toute cette mise en
scène n'est en réalité que la récupération de
celui qu'ils considèrent un agent des États-Unis.
Il faut souligner que l'opération armée échouée a
été conçue à l'origine pour être exécutée à la fin
du mois en cours, tandis que tout le Venezuela
lutte contre la pandémie de COVID-19, justement la
principale bataille qui préoccupe actuellement
l'humanité.
Une lutte que notre nation livre avec succès,
ayant réussi à aplanir la courbe de la contagion
grâce au renforcement des précautions sanitaires
et à la mise en quarantaine massive de la
population, avec un faible nombre de cas positifs
et de décès.
Pour toutes ces raisons, le gouvernement de la
République bolivarienne du Venezuela alerte votre
gouvernement aux démarches téméraires et
criminelles de l'administration de Donald Trump
qui, malgré l'effroyable accélération de
l'augmentation de la CODIV-19 qui affecte le
peuple des États-Unis, semble décidée à renforcer
sa politique d'agression contre des États
souverains de la région et en particulier contre
le peuple vénézuélien.
Pendant la pandémie, le gouvernement des
États-Unis, au lieu de se concentrer sur les
politiques de coopération mondiale en matière de
santé et de prévention, a renforcé les mesures
coercitives unilatérales et refusé les demandes de
la communauté internationale de lever ou
d'assouplir les sanctions illégales qui empêchent
le Venezuela d'avoir accès à des médicaments, à
des équipements médicaux et à des aliments.
En même temps, il a interdit les vols
humanitaires des États-Unis vers le Venezuela pour
rapatrier des centaines de Vénézuéliens rattrapés
par la crise économique et sanitaire que vit le
pays du Nord.
Le Venezuela, en dénonçant ces faits graves,
réitère sa volonté inébranlable de maintenir des
relations de respect et de coopération avec toutes
les nations, encore plus dans ces circonstances
inédites qui obligent les gouvernements
responsables à travailler ensemble et à mettre de
côté leurs différends face à la pandémie de
COVID-19.
Une équipe d'experts médicaux chinois arrivent au
Venezuela le 30 mars 2020 avec
une cargaison d'aide humanitaire. (New China TV)
Face à ces graves circonstances, je demande votre
inestimable soutien devant cette persécution
insolite et arbitraire, exécutée par une version
renouvelée du Maccarthisme archaïque qui se
déchaina après la Deuxième Guerre mondiale. Si à
l'époque ils ont étiqueté à loisir leurs
adversaires de communistes pour les persécuter,
aujourd'hui ils le font dans les capricieuses
catégories de terroristes ou de trafiquants de
drogues, sans aucune preuve.
La condamnation et la neutralisation aujourd'hui
de ces attaques injustifiables contre le Venezuela
seront d'une très grande utilité pour éviter que
Washington engage demain des campagnes similaires
contre d'autres peuples et d'autres gouvernements
du monde. Nous devons rester attachés aux
principes de la Charte des Nations unies pour
éviter que l'unilatéralisme démesuré nous mène au
chaos international.
Frères et soeurs du monde, ayez la certitude
absolue que le Venezuela restera ferme dans sa
lutte pour la paix et qu'en toute circonstance,
elle prévaudra. Aucune agression impérialiste,
aussi féroce qu'elle soit, ne nous détournera du
chemin souverain et indépendant que nous avons
forgé depuis 200 ans, ni de l'obligation
sacrée de préserver la vie et la santé de notre
peuple devant l'effroyable pandémie mondiale de la
COVID-19.
Je vous remercie d'avance de la considération que
vous avez montrée en lisant cette lettre et je
suis convaincu qu'elle vous sera utile pour tenir
correctement informé votre gouvernement. Je saisis
l'occasion de vous renouveler les assurances de ma
considération la plus distinguée.
Inde
- Un lecteur du LML -
Un déplacement de masse de travailleurs migrants à
New Delhi à la fin mars 2020. (People's Dispatch)
En Inde, sur une population de plus de 1,3
milliard de personnes, seulement 38 000
personnes ont été testées. Cela révèle
l'incompétence et l'attitude criminelle du
gouvernement, de l'État et de ses agences à
l'égard de la vie et de la santé des peuples de
l'Inde. Il suffit de voir des vidéos de centaines
de milliers de travailleurs qui retournent dans
leurs villages sur les routes. Un rapport indique
que 1,2 million de personnes se sont
retrouvées à la gare routière de Delhi. Des
personnes âgées disent que cela leur rappelle la
partition de 1947, lorsqu'on retrouvait sur
les routes des millions de personnes poussées au
désespoir. Et tout comme au moment de la
partition, les gouvernements viennent d'annoncer
un confinement national, mais sans aucun plan ni
préparation, causant une grande misère aux gens.
L'élite dirigeante continue de commettre des
crimes contre notre peuple.
Depuis 73 ans, les gouvernements qui se
succèdent, quel que soit le parti, poursuivent la
fraude et la duperie pour ce qui est de la vie et
de la santé des peuples de l'Inde. Des images de
millions de personnes bloquées sans abri et sans
nourriture ne cessent de circuler à la télévision
et sur les réseaux sociaux. Où sont tous ceux qui
ont prétendu que l'Inde était la « plus grande
démocratie du monde » et leurs bêtises à
propos du « Ram Rajya » ou d'une constitution
« socialiste et laïque » ? Ils ont disparu de
la scène, laissant un vide qui atteste de la
fraude de leurs prétentions. Les dirigeants du
Bharatiya Janata Party (BJP) et ses affiliés et
certains Indiens non résidents « éduqués »,
au lieu de faire face aux problèmes de santé,
attisent la haine bestiale contre les musulmans en
disant qu'il y a un « problème islamique ».
Une propagande aussi virulente fait penser aux
bandes racistes aux États-Unis qui incitaient les
gens à se débarrasser du « péril jaune » ou
du « problème hindou » pour cibler les
Chinois et les Indiens dans le passé.
La vie est déjà un enfer vivant pour la majorité
des gens en Inde. La pandémie de coronavirus ne
fera qu'empirer les choses. Espérons que cette vie
infernale a créé le type de résistance qui
pourrait sauver les gens. Les peuples de l'Inde ne
peuvent attendre grand chose de gouvernements
centrés sur leurs intérêts qui n'ont aucun désir
de résoudre les problèmes auxquels le peuple est
confronté.
On peut également voir les oeillères et la crise
de pensée et d'imagination des partis politiques,
des militants et des intellectuels de la scène
publique. Aucun d'eux n'appelle le peuple à
s'emparer de la gouvernance, ou des logements non
occupés, des entrepôts alimentaires, etc., et à
gérer eux-mêmes les affaires et à résoudre cette
crise en leur faveur. Beaucoup de ceux qui disent
être communistes et révolutionnaires ou disent
parler au nom de syndicats et de mouvements
sociaux transforment les citoyens en mendiants.
Ils appellent les gens à mendier auprès de l'élite
dirigeante criminelle et de son État pour ce qui
leur appartient.
Les temps exigent qu'on fasse tomber ce voile de
l'anti-conscience et qu'on s'organise pour changer
la situation en reprenant le cri de bataille
de 1857 : Hum Hain Iske Malik
Hindustan Hamara - « Nous sommes les
propriétaires de l'Inde, elle nous
appartient ». Les élites dirigeantes sont
incompétentes et criminelles. Les travailleurs,
les agriculteurs, les enseignants, les médecins,
les infirmières, les travailleurs sanitaires, les
ingénieurs, les domestiques et tous les autres ne
peuvent pas dépendre du gouvernement. Ils doivent
s'organiser de manière à ouvrir une voie pour
surmonter cette crise. Ils sont tout à fait
compétents pour gérer leurs affaires, car ils
gèrent déjà des fermes, des usines, des moulins,
des mines, des bureaux, des universités, des
écoles, des hôpitaux et d'autres entreprises.
L'organisation non gouvernementale Jan Sahas a
évalué la situation des travailleurs migrants dans
le secteur de la construction dans le nord et le
centre de l'Inde grâce à un sondage téléphonique
effectué récemment, rapporte The Indian
Express. Le journal fait remarquer que « le
secteur de la construction contribue à environ 9 %
du PIB du pays et emploie le plus grand nombre de
travailleurs migrants d'un bout à l'autre de
l'Inde, pour un total de 55 millions de
travailleurs journaliers. Chaque année, environ
neuf millions de travailleurs quittent les zones
rurales pour les villes urbaines à la recherche de
travail sur les chantiers de construction et dans
les usines. »[1]
Faisant référence aux résultats de l'enquête de
Jan Sahas, The Indian Express écrit que,
premièrement, « 42 % des travailleurs ont
mentionné qu'ils n'avaient plus de ration
alimentaire même pour une journée, encore moins
pour la durée du confinement ». Le reportage du Indian
Express continue :
« Deuxièmement, un tiers des personnes
interrogées ont déclaré qu'elles sont toujours
coincées dans les villes de destination en raison
du confinement avec peu ou pas d'accès à la
nourriture, à l'eau et à de l'argent. Alors que
près de la moitié des travailleurs migrants
étaient déjà dans leurs villages, ils sont
confrontés à différents défis tels que l'absence
de revenus et l'accès à des rations alimentaires.
« Troisièmement, 31 % des travailleurs ont avoué
avoir des prêts qu'ils auront du mal à rembourser
sans emploi. Les proportions les plus élevées de
prêts ont été accordées par des prêteurs, soit
près de trois fois plus que ceux qui ont contracté
des prêts auprès des banques. Alors que plus de 79
% de ceux qui ont contracté des prêts craignent de
ne pas pouvoir les rembourser dans un avenir
proche, ce qui est inquiétant est que près de 50 %
des travailleurs qui se sont endettés craignent
une forme de violence exercée contre eux à cause
de leur incapacité de rembourser. »
En ce qui concerne l'accès aux fonds de secours,
« l'enquête constate que 94 % des travailleurs
n'ont pas la carte d'identité des travailleurs du
bâtiment et de la construction, ce qui exclut la
possibilité de recevoir des prestations que l'État
a allouées à la hauteur de 32 000 crores Rs
[Caisse sociale des travailleurs du bâtiment et de
la construction].
« Selon l'enquête, le secours immédiat que les
travailleurs migrants souhaitaient était des
rations alimentaires, puis une promesse de soutien
mensuel. Environ 83 % d'entre eux craignaient de
ne pas pouvoir trouver du travail avec la fin de
la fermeture des chantiers, tandis que 80 %
craignaient que les 21 jours de confinement ne
laissent leur famille sans nourriture.
« L'enquête a également révélé que 55 % des
travailleurs gagnaient entre 200 et 400 roupies
par jour pour subvenir aux besoins d'une famille
moyenne de quatre personnes, tandis que 39 %
gagnaient entre 400 et 600 roupies par jour. Cela
signifie qu'une majorité de ces travailleurs sont
sous-payés par rapport à la loi sur le salaire
minimum, où le salaire minimum prescrit pour Delhi
est respectivement de 692, 629 et 571
roupies pour les travailleurs qualifiés,
semi-qualifiés et non qualifiés. »
Note
1. « Survey shows 42 % have no ration left for
the day, let alone duration of lockdown », Seema
Chisti, The Indian Express, le 6 avril
2020
Afrique
Lors d'une conférence de presse avec des
représentants des Centres africains de contrôle de
la maladie et de prévention (CMP Afrique) et de
l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le
niveau actuel de cas de la COVID-19 partout en
Afrique au début du mois d'avril était celui de l'
« aube de l'épidémie » sur le continent,
montrant le manque de capacité à combattre les
infections sérieuses en raison du manque de
ventilateurs et d'autres équipements nécessaires.
Le virus est « une menace existentielle pour
notre continent », a dit le docteur John
Nkengasong, dirigeant de CMP Afrique. En date
du 2 avril, tous les 54 pays d'Afrique à
l'exception de quatre avaient été touchés, et la
propagation locale avait commencé à plusieurs
endroits.
Nkengasong a dit que les autorités cherchent «
agressivement » à obtenir de l'équipement tel
que des ventilateurs, dont la plupart des pays
africains ont grandement besoin, tandis que
l'industrie manufacturière locale et la
reconversion étaient à l'étude comme mesure à
prendre en ce moment. « Il y a beaucoup
d'expressions de bonne volonté et d'appui à
l'égard de l'Afrique de la part de partenaires
bilatéraux et multilatéraux », mais « nous
attendons toujours que cela se concrétise »,
a-t-il dit.
L'OMS ne sait pas combien de ventilateurs sont
disponibles dans toute l'Afrique pour aider les
personnes en insuffisance respiratoire, a dit aux
journalistes la directrice régionale de l'OMS, la
docteure Matshidiso Moeti : « Nous tentons
d'obtenir cette information de collègues au pays
même. [...] Toutefois, nous pouvons affirmer qu'il
y a définitivement une immense pénurie. »
Certains pays ont seulement quelques ventilateurs.
La République de l'Afrique centrale en a trois. Le
représentant de l'OMS, le docteur Zabulon Yoti, a
ajouté qu'un petit pourcentage de gens qui sont
infectés aura besoin de ventilateurs et près de
15 % aura besoin de soins intensifs.
« Même si nous obtenons de l'équipement,
l'expédier vers nos pays est un défi grandissant
en raison des vastes restrictions de voyage, bien
que certains pays aient fait exception pour les
marchandises et les vols d'urgence
humanitaire », selon l'Associated Press. On y
dit aussi :
« La simple tâche de mesurer le nombre de cas de
coronavirus en Afrique est un défi, même en
Afrique du Sud, le pays le plus développé du
continent, où les autorités ont reconnu un arriéré
de tests.
« D'autres pays souffrent d'une vaste pénurie de
trousses d'analyse et de prélèvements, bien
que 43 pays de la région africaine
subsaharienne de l'OMS aient maintenant ce qu'il
faut pour faire des tests de dépistage, deux pays
de plus qu'en février.
« À mesure que les pays africains imposent des
confinements, l'OMS et CMP Afrique se disent
préoccupés par les millions de personnes à faible
revenu qui devront sortir quotidiennement pour
gagner leur vie. C'est un 'énorme défi', a dit
Moeti, qui souligne aussi que des milliers
d'enfants ne sont plus à l'école.
« Il est trop tôt pour savoir si le confinement
dans des endroits comme l'Afrique du Sud a
influencé le taux de cas, a-t-elle ajouté.
« La première nation africaine subsaharienne à
imposer un confinement, le Rwanda, l'a maintenant
prolongé de deux semaines, une indication de ce
qui attend peut-être les autres nations. Le
Botswana a imposé le sien vendredi le 3
avril. »
Le Bureau des chefs d'État et des gouvernements
de l'Union africaine (UA), lors d'une
téléconférence le 3 avril, a à nouveau lancé
l'appel à lever immédiatement les sanctions
économiques contre le Zimbabwe et le Soudan afin
de venir en aide à ces pays pendant la pandémie de
coronavirus. Il y a près de 8 000 cas de
la COVID-19 sur le continent africain.
Le bureau appelle aussi à la coopération
internationale et à l'aide dans la lutte à la
propagation du nouveau coronavirus sur le
continent. Les chefs d'État et des gouvernements
ont également annoncé que les pays membres de l'UA
comptaient consacrer une somme de 12,5 millions de
dollars pour combattre la pandémie. Le bureau a
accepté d'établir des comités de coordination
ministérielle continentale de la Santé, de la
Finance et du Transport afin d'appuyer la
stratégie continentale globale.
Au début du mois de mars, l'administration Trump
avait prolongé d'un an les sanctions contre le
Zimbabwe sous prétexte que les politiques du
nouveau gouvernement de ce pays continuaient de
représenter une menace « inusitée et
extraordinaire » à la politique étrangère
américaine. Elle a dit que les sanctions
persisteraient jusqu'à ce que le gouvernement du
président Emmerson Mnangagwa se plie aux demandes
américaines au sujet de la liberté de presse et de
contestation au pays. Selon les porte-paroles
américains, 141 entités et individus du
Zimbabwe seraient ciblés par les sanctions
américaines.
En mars également, le Bureau des États-Unis pour
le contrôle des avoirs étrangers (OFAC) a levé les
sanctions qui pesaient contre 157
institutions soudanaises et a retiré le Soudan de
sa liste de pays faisant la promotion du
terrorisme, après que le Soudan et les États-Unis
ont conclu en février une entente pour les
familles des personnes tuées lors de l'attentat
contre le USS Cole en 2000.
Cependant, certaines sanctions restent les mêmes
en raison de la Loi sur la paix et la
responsabilisation de Darfour.
Solidarité et coopération
internationales
En raison de la propagation de la COVID-19,
les partis communistes d'Amérique du Sud ont
publié le 30 mars une déclaration commune
dans laquelle ils soulignent le rôle décisif des
travailleurs de santé et d'autres secteurs dans
la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Déclaration
Les partis communistes d'Amérique du Sud attirent
l'attention, avec une fierté de classe, sur le
rôle décisif des travailleurs de différents
secteurs, et fondamentalement du secteur de la
santé, dans la lutte contre la pandémie COVID-19
qui ravage le monde.
Nous nous félicitons de la téléconférence des
ministres de la Santé et des Relations étrangères
convoquée par la présidence mexicaine pro
tempore de la CÉLAC, étant donné que c'est
le seul domaine où tous les pays de notre Amérique
peuvent se rencontrer avec la présence inestimable
de Cuba, l'avant-garde mondiale de la médecine, de
l'innovation biochimique et de l'éthique
humaniste, avec également l'Organisation
panaméricaine de la santé et une délégation de
haut niveau de la République populaire de Chine.
La pandémie de COVID-19 montre de façon tragique
les profondes lacunes des systèmes de santé
publique dans la plupart des pays de la région,
qui étaient connues avant l'apparition du
coronavirus. Ces carences sont le résultat des
politiques antipopulaires appliquées par les
gouvernements au service du grand capital pour
commercialiser et privatiser la santé en faveur de
la rentabilité des groupes monopolistes.
Ces politiques ont en outre miné les capacités
scientifiques et technologiques disponibles pour
satisfaire les besoins massifs en prévention et en
soins à la population. L'expérience actuelle met
en évidence la nature antisociale et parasitaire
du néolibéralisme et elle montre la supériorité de
l'intervention de l'État dans les domaines vitaux
de toute nation et de la planification basée sur
les besoins de la population. Elle montre que ces
domaines ne peuvent pas être régis par la logique
mesquine du capitalisme. En matière de santé, cela
comprend la fourniture de soins primaires et de
prévention, des hôpitaux décents, des laboratoires
bien équipés, des médecins et des infirmières, des
médicaments, des respirateurs, des tests et des
examens et tout ce qui est nécessaire pour
satisfaire les besoins constants et urgents des
peuples.
Nous considérons qu'il est essentiel de garantir
les droits des travailleurs, chômeurs et
sous-employés, des couches sociales les plus
pauvres, comme un geste humain et solidaire qui,
en même temps, assure le maintien de l'activité
économique de base. Le versement des salaires doit
être garanti, tout comme un revenu minimum pour
tous les travailleurs informels. Ce ne sont pas
eux qui doivent payer pour la crise. À cette fin,
les politiques d'austérité budgétaire doivent être
inversées et l'État doit assumer des
responsabilités extraordinaires pour maintenir
l'activité économique, y compris garantir la
contribution des systèmes bancaires financiers à
la satisfaction de ces besoins.
Il est nécessaire, une fois pour toutes, de
mettre fin au blocus et aux autres mesures
coercitives unilatérales contre Cuba et le
Venezuela, ainsi qu'aux actions contre le
Nicaragua, dont le caractère discriminatoire et
injuste se démarque encore plus au milieu de cette
situation critique. À cet égard, nous apprécions
les paroles du président argentin, Alberto
Fernandez, qui, en plus d'adopter un ensemble de
mesures appropriées en cas d'urgence, a parlé avec
dignité à cet égard.
Il est nécessaire et urgent d'annuler
définitivement les dettes extérieures de nos pays
au FMI et aux banques internationales usuraires.
Nous adressons nos sincères remerciements aux
médecins et infirmières, au personnel des hôpitaux
et des formations sanitaires qui se démènent face
à de grandes difficultés. Nous exprimons notre
solidarité à toutes les personnes touchées par la
pandémie de la COVID-19 et leur souhaitons un
prompt rétablissement.
Nous saluons les pays qui mènent des actions de
solidarité avec les pays les plus touchés, comme
l'envoi de matériel de protection, de respirateurs
et de professionnels de la santé, comme la Chine,
Cuba et la Russie, ce qui contraste avec les
actions des États-Unis et de l'OTAN qui persistent
dans le déploiement de troupes, comme ils l'ont
fait récemment dans plusieurs pays d'Europe,
soutenant d'énormes budgets militaires qui nient
la santé et le bien-être social.
Nous luttons pour des transformations profondes
qui viendront des travailleurs et des peuples
unis. Nous prenons position pour la responsabilité
et l'humanité. Nous sommes présents dans la lutte
pour l'adoption de mesures immédiates pour
protéger la santé et sauvegarder les droits de
tous les peuples aux quatre coins du monde !
Parti communiste d'Argentine
Parti communiste de Bolivie
Parti communiste du Brésil
Parti communiste brésilien
Parti communiste colombien
Parti communiste du Chili
Parti communiste d'Équateur
Parti communiste du Paraguay
Parti communiste péruvien
Parti communiste du Pérou - Patria Roja
Parti communiste de l'Uruguay
Parti communiste du Venezuela
Le 6 avril, une pétition et une campagne
Twitter ont été lancées par le Forum de Sao Paulo
appelant à la levée des sanctions économiques,
commerciales et financières imposées à des pays
tels que le Venezuela, Cuba et le Nicaragua au
milieu de la pandémie de COVID-19. L'objectif de
la campagne est de faire passer le message au plus
large public possible, y compris aux autorités
politiques à différents niveaux, aux syndicats,
aux organisations de solidarité et aux membres des
mouvements sociaux.
Tous sont invités à participer au programme
suivant :
Jeudi 9 avril : première tempête
Twitter sous le hashtag #BloqueoNoSolidaridadSi
Durée : 10 h à 14 h HAE / 15
h à 19 h TUC
Jeudi 16 avril : deuxième tempête
Twitter sous le hashtag #BloqueoNoSolidaridadSi
Durée : 10 h à 14 h HAE / 15
h à 19 h TUC
Les participants sont invités à utiliser un seul
hashtag, car lorsque plusieurs hashtags sont
utilisés, l'algorithme de Twitter le traite comme
du pourriel, ce qui réduit l'efficacité de
l'initiative. Les publications sur d'autres
plateformes de médias sociaux sont également
encouragées pour aider à faire passer le mot.
La pétition en anglais, français, espagnol et
portugais est disponible ici.
Pétition contre le blocus illégal des pays et
pour
la solidarité entre les peuples
1. Nous vivons une situation sanitaire alarmante
dans le monde entier avec la pandémie de
SARS-CoV-2 et la COVID-19.
2. Aujourd'hui 6 avril, près d'un million de
personnes sont infectées, faisant des milliers de
morts dans plusieurs pays. Personne ne s'était
préparé à une situation de cette ampleur !
Les systèmes de santé en général n'étaient pas
préparés et peu de pays étaient en mesure de
limiter au minimum le nombre initial d'infections
et ainsi d'empêcher l'effondrement de leur propre
système.
3. La réaction générale a été d'ordonner des
quarantaines et des isolements pour réduire la
propagation du virus, mesures qui ont des
conséquences catastrophiques pour les économies,
qui ne sont pas encore entièrement définies.
4. Il y a également une augmentation des
positions xénophobes, blâmant une culture ou un
pays pour l'émergence et la propagation du virus.
5. En réponse à ces positions, l'attitude du
gouvernement chinois a été exemplaire en coopérant
avec l'Italie et d'autres pays européens pour les
aider à contenir l'épidémie localement.
6. Au milieu de ces problèmes, certains pays qui
ont déjà été victimes de mesures coercitives
unilatérales ont demandé sans succès la levée des
sanctions afin d'acheter des fournitures, du
matériel médical et des médicaments pour leur
système de santé.
7. Le Nicaragua subit ces sanctions depuis des
années et il n'a même plus le droit d'obtenir une
aide humanitaire.
8. Au Venezuela, le gouvernement était disposé à
acheter des fournitures, mais les sociétés
internationales ont refusé de les vendre par
crainte de subir une sorte de sanction ou
d'amende.
9. Cuba reste soumise au blocus économique,
commercial et financier imposé par les États-Unis,
exacerbé par l'actuelle escalade agressive du
gouvernement de ce pays, qui constitue le
principal obstacle à son développement. Dans son
exemple constant d'humanité et de solidarité, Cuba
a une fois de plus offert sa coopération dans le
domaine de la santé pour faire face à la pandémie
et, sur demande, a envoyé des brigades médicales
dans plus d'une douzaine de pays.
10. Compte tenu de ce qui précède, nous,
soussignés, demandons la levée complète des
blocus, des mesures coercitives unilatérales et
des sanctions appliquées contre les pays.
11. Nous espérons que nos voix pourront
représenter celle de millions de personnes qui
souffrent injustement dans leur vie quotidienne de
la persécution politique contre leur pays
encouragée par certains gouvernements.
Pour plus d'information sur la campagne, cliquer ici.
- Isaac Saney, porte-parole,
Réseau canadien pour Cuba -
Des membres de la brigade humanitaire Henry Reeve
de Cuba déployés à la Barbade
pendant la pandémie de COVID-19. Cuba a
envoyé des brigades similaires dans les
Caraïbes et dans le monde.
Le Réseau canadien pour Cuba lance la Campagne de
soutien à la contribution de Cuba à la lutte
mondiale contre la COVID-19 pour aider les
missions médicales internationalistes de l'île
héroïque qui combattent la pandémie à travers le
monde. Au moment d'écrire ces lignes, Cuba compte
plus de 800 professionnels médicaux au
service de l'humanité dans les tranchées
de 16 pays contre le redoutable virus
corona : dont l'Italie (actuellement avec le
plus grand nombre de décès), l'Espagne, l'Andorre,
en Europe ; la Jamaïque, Antigua-et-Barbuda,
Saint-Vincent-et-les Grenadines, Haïti,
Sainte-Lucie, le Suriname, la Grenade, la
Dominique, Saint-Kitts-et-Nevis et Belize, dans
les Caraïbes ; le Venezuela et le Nicaragua,
en Amérique latine, et l'Angola en Afrique. Dans
les prochains jours, d'autres missions médicales
cubaines seront envoyées dans d'autres pays.
Actuellement, au moins 45 pays ont demandé
d'utiliser le recombinant interféron alfa 2B
(IFNrec) de Cuba pour faire face à la pandémie. Le
profil international et la reconnaissance d'IFNrec
ne cessent de croître. Par exemple, il y a
l'article du 24 mars de Newsweek, «
Cuba Uses 'Wonder Drug' to Fight Coronavirus
Around the World Despite U.S. Sanctions », et
« Le monde redécouvre l'internationalisme médical
cubain » dans le numéro du 30 mars du Monde
diplomatique. La Commission nationale
chinoise de la santé utilise l'IFNrec comme
élément essentiel du traitement antiviral pour
lutter contre le coronavirus. Dans le manuel
médical complet récemment publié par l'École de
médecine universitaire Zhejiang U sur la façon de
traiter la COVID-19, basé sur l'expérience de la
Chine dans la lutte contre la pandémie, l'IFNrec
est identifié comme une partie importante du
traitement et s'est révélé très efficace parmi les
patients les plus vulnérables en Chine, à Cuba et
en Italie.
Les missions médicales de Cuba et toute autre
assistance généreuse à l'humanité en cette période
de pandémie reflètent l'histoire et le dévouement
de l'île au cours des six dernières décennies,
ayant toujours été aux côtés des peuples du monde
en cas de besoin. Au cours de la révolution
cubaine, plus de 400 000 travailleurs de
la santé cubains ont servi dans 164 pays. Par
exemple, de nombreux membres du personnel médical
désormais intimement engagés dans la lutte contre
le COVID-19 dans les 16 pays mentionnés font
partie de la Brigade médicale internationale Henry
Reeve, spécialement formée pour les cas de
catastrophes et d'épidémies graves, qui s'est
distinguée dans la lutte contre l'épidémie de
l'Ebola en Afrique de l'Ouest.
Les missions médicales internationalistes
cubaines ont souvent été comparées à des capteurs
de rêves. Tout comme les capteurs de rêves ne
laissent passer que de bons rêves, tout en
empêchant les cauchemars, les missions médicales
internationalistes cubaines font de leur mieux
pour empêcher les cauchemars de maladies
d'atteindre le peuple.
Cuba est également engagée dans sa propre lutte
contre la COVID-19. Elle le fait face à une guerre
économique sans relâche menée par les États-Unis
contre le peuple cubain : une guerre qui
limite l'accès de l'île aux équipements et autres
articles nécessaires pour préserver la santé des
Cubains. Cependant, comme il l'a toujours fait et
continue de le faire, le gouvernement cubain
affirme et soutient que les soins de santé sont un
droit humain et place le bien-être de son peuple
au centre de ses politiques et décisions
politiques.
La campagne de soutien à la contribution de Cuba
à la lutte mondiale contre la COVID-19 fait écho à
la campagne de 2010 du Réseau canadien pour
Cuba « Cuba pour Haïti », qui avait reçu un
accueil chaleureux et enthousiaste parmi les
Canadiens. Alors que les Haïtiens luttaient pour
se remettre du tremblement de terre dévastateur,
plus de 200 000 $ ont été amassés
pour aider la mission médicale cubaine en Haïti.
Cette campagne a démontré la confiance des
Canadiens envers Cuba, de nombreuses personnes
ayant versé des contributions simplement parce
qu'elles savaient que leur argent atteindrait sa
destination en toute sécurité et ne serait pas
gaspillé dans la corruption ou le détournement.
Cela montre le respect et l'admiration des
Canadiens pour le peuple cubain et ses efforts
pour bâtir et défendre une société centrée sur
l'indépendance, la justice et la dignité humaine.
Pour plus d'informations sur la campagne de
soutien à la contribution de Cuba à la lutte
mondiale contre la COVID-19, veuillez contacter
Keith Ellis, coordinateur de la campagne, au
(905) 822-1972 ou Isaac Saney, porte-parole
du Réseau canadien pour Cuba, au (902) 449-4967.
Pour contribuer à la campagne de soutien à la
contribution de Cuba à la lutte mondiale contre la
COVID-19, les chèques doivent être faits au nom du
« CNC », avec « COVID-19 » écrit dans le
mémo, puis postés à :
c / o Sharon Skup
56 Terrasse Riverwood
Bolton ON L7E 1S4
(30 mars 2020)
Joignez-vous à nous pour un webinaire de
solidarité pour mieux connaître l'exemple que Cuba
donne pour faire passer les besoins humains avant
les profits dans la lutte contre la COVID-19. Les
panélistes discuteront de l'histoire de
l'internationalisme médical de Cuba et de comment
Cuba combat la COVID-19 sur l'île en se basant sur
la prestation de soins de santé en tant que droit.
Découvrez comment Cuba met au point de nouveaux
médicaments efficaces tels que l'interféron
alpha 2-B et venez apprendre sur les équipes
médicales que Cuba envoie en Italie, dans les
Caraïbes et dans des dizaines de pays.
Pour plus d'informations, cliquez ici.
À titre d'information
Vous trouverez ci-dessous une entrevue de Wang
Zhou, docteur en médecine, par Salon.com. Le Dr
Wang est l'un des auteurs du Manuel de
prévention et de contrôle de la COVID-19,
publié en Chine sur leur expérience de la
COVID-19. L'introduction de l'entrevue explique
que les médecins de première ligne en Chine ont
rassemblé un guide détaillé de ce qu'ils ont
observé au sujet de la COVID-19 à Wuhan.
Au
début de la nouvelle éclosion du coronavirus, les
autorités chinoises ont partagé leur compréhension
du nouveau coronavirus avec le monde entier par
l'intermédiaire de l'Organisation mondiale de la
santé. Mis à l'épreuve et trempés par d'autres
épidémies virales (telles que le SRAS), les
professionnels de première ligne de l'épicentre -
Wuhan - ont décidé de partager leurs expériences
et les enseignements inestimables tirés de
l'épidémie actuelle ainsi que durant leur carrière
en Chine et dans divers pays sous la forme du Manuel
de prévention et de contrôle de la COVID-19,
publié à l'origine en chinois.
Le Centre de service des langues médicales de
l'Université des langues étrangères du Guangdong a
été nommé pour cette mission de traduction et a
recruté des volontaires.
« Les informations contenues dans le manuel - en
particulier les mesures que les individus et les
collectivités peuvent adopter au moment d'une
épidémie - pourraient servir de source importante
d'informations sur la prévention et le contrôle
des épidémies actuelles et futures. Même si les
expériences de la Chine ne s'appliquent pas à tous
les pays de la même manière, elles devraient
servir de références précieuses », lit-on
dans l'introduction.
Est-ce que tout le monde est également
susceptible
d'être contaminé par la COVID-19 ?
Le nouveau coronavirus est apparu depuis peu chez
l'être humain. Par conséquent, la population
générale est sensible, car elle n'est pas
immunisée contre lui. Le 2019-nCoV peut
infecter des personnes dont le système immunitaire
est normal ou fragilisé. Le degré d'exposition au
virus détermine également si vous êtes contaminé
ou non.
Si vous êtes exposé à une grande quantité de
virus, vous pouvez tomber malade même si votre
système immunitaire est normal. Pour les personnes
dont la fonction immunitaire est faible, comme les
personnes âgées, les femmes enceintes ou les
personnes souffrant d'un dysfonctionnement du foie
ou des reins, la maladie progresse relativement
rapidement et les symptômes sont plus graves.
Le facteur dominant qui détermine si une
personne est infectée ou non est le risque
d'exposition. Ainsi, on ne peut pas
simplement conclure qu'une meilleure immunité
réduira le risque d'être contaminé. Les enfants
ont moins de chances d'être exposés et donc une
probabilité d'infection plus faible. Toutefois, à
exposition égale, les personnes âgées, les
personnes atteintes de maladies chroniques ou dont
l'immunité est fragilisée sont plus susceptibles
d'être infectées.
Quelles sont les caractéristiques
épidémiologiques de la COVID-19 ?
L'épidémie émergente de la COVID-19 a connu trois
phases : éclosion locale, communication
communautaire et stade généralisé (épidémie). La
dynamique de transmission : au début de
l'épidémie, la période moyenne d'incubation était
de 5,2 jours ; le temps de doublement de
l'épidémie était de 7,4 jours, c'est-à-dire
que le nombre de personnes infectées doublait tous
les 7,4 jours ; l'intervalle continu
moyen (le temps d'intervalle moyen de transmission
d'une personne à une autre) était de 7,5
jours ; l'indice de régénération de base (R0)
a été estimé à 2,2 à 3,8, ce qui
signifie que chaque patient infecte en
moyenne 2,2 à 3,8 personnes.
Quant aux principaux intervalles moyens - pour
les cas bénins, l'intervalle moyen entre le début
et la visite initiale à l'hôpital était
de 5,8 jours, et celui du début à
l'hospitalisation de 12,5 jours ; pour les
cas graves, l'intervalle moyen entre le début et
l'hospitalisation était de 7 jours et celui
entre le début et le diagnostic de 8
jours ; pour les cas mortels, l'intervalle
moyen entre le début et le diagnostic était
significativement plus long (9 jours) et celui
entre le début et le décès était de 9,5
jours.
L'épidémie de la COVID-19 a franchi trois étapes
de communication : 1) le stade de
l'épidémie locale (les cas de ce stade sont
principalement liés à l'exposition d'un marché de
fruits de mer) ; 2) le stade de la
communication communautaire (communication
interpersonnelle et transmission groupée dans les
collectivités et les familles) ; 3)
stade répandu (propagation rapide, avec un grand
flux de population, dans toute la Chine et même
dans le monde.)
Quelles sont les voies de transmission du
nCoV-2019 ?
Actuellement, on pense que la transmission par
les gouttelettes respiratoires et les contacts
sont la voie principale, mais il existe un risque
de transmission fécale-orale. La transmission par
voie aérosol, la transmission de la mère à
l'enfant et d'autres voies ne sont pas encore
confirmées.
La transmission des gouttelettes respiratoires
est le principal mode de transmission par
contact direct. Le virus est transmis par les
gouttelettes éjectées lorsque les patients
toussent, éternuent ou parlent, et les personnes
sensibles peuvent être contaminées après avoir
inhalé les gouttelettes.
Le virus peut être transmis par des contacts
indirects avec une personne infectée. Les
gouttelettes contenant le virus sont déposées sur
la surface de l'objet, qui peut être touché par la
main. Le virus de la main contaminée peut être
transmis aux muqueuses (ou aux muqueuses) de la
cavité buccale, du nez et des yeux de la personne
et entraîner une infection.
Le nouveau coronavirus vivant a été détecté dans
les selles de patients confirmés, ce qui suggère
la possibilité d'une transmission fécale-orale.
Lorsque les gouttelettes sont en suspension dans
l'air et perdent de l'eau, des agents pathogènes
sont laissés derrière pour former le noyau des
gouttelettes (c'est-à-dire les aérosols). Les
aérosols peuvent s'envoler sur une certaine
distance, ce qui entraîne une transmission à
longue distance. Ce mode de transmission est
appelé transmission par aérosol. Rien ne prouve
encore que le nouveau coronavirus puisse être
transmis par aérosol.
Il a été confirmé qu'un enfant dont la mère a été
atteinte de la COVID-19 avait des écouvillonnages
de la gorge positifs 30 heures après sa
naissance. Cela laisse entendre que le nouveau
coronavirus peut causer une infection néonatale
par la transmission de la mère à l'enfant, mais
des recherches plus scientifiques sont nécessaires
pour confirmer cette voie.
Quelle est la résistance des coronavirus dans
différents environnements ?
Les virus peuvent généralement survivre plusieurs
heures sur des surfaces lisses. Si la température
et l'humidité le permettent, ils peuvent survivre
plusieurs jours. Le nouveau coronavirus est
sensible aux rayons ultraviolets et à la
chaleur. Une chaleur soutenue à 132,8 °F
pendant 30 minutes, de l'alcool
à 75 %, des désinfectants contenant du
chlore, de l'acide peracétique, du chloroforme
et d'autres solvants lipidiques peuvent
inactiver efficacement le virus. La
chlorhexidine (également appelée gluconate de
chlorhexidine) inactive également efficacement
le virus.
Les coronavirus communs infectent principalement
les adultes ou les enfants plus âgés, provoquant
le rhume. Certaines souches peuvent provoquer des
diarrhées chez l'adulte. Ces virus sont
principalement transmis par des gouttelettes et
peuvent également se propager par voie
fécale-orale. L'incidence d'infection au
coronavirus est prédominante en hiver et au
printemps. La période d'incubation des coronavirus
est habituellement de 3 à 7 jours.
Le temps de survie du nouveau coronavirus à
différentes températures environnementales est le
suivant :
Différents
environnements
|
Température
|
Durée
de survie
|
Air
|
50 ~ 59 °F |
4 heures
|
77 °F |
2 ~ 3 minutes |
Goutelettes
|
< 77 °F
|
24 heures
|
Mucus nasal
|
132,8 °F
|
30 minutes
|
Liquide
|
167 °F |
15 minutes
|
Mains
|
68 ~ 85 °F |
< 5 minutes
|
Tissu non tissé
|
50 ~ 59 °F |
< 8 heures
|
Bois
|
50 ~ 59 °F |
48 heures
|
Acier inoxydable
|
50 ~ 59 °F
|
24 heures
|
Alcool 75 %
|
Toute température
|
< 5 minutes
|
Javel
|
Toute température
|
< 5 minutes
|
Le nCoV-2019 est un coronavirus qui a subi des
mutations génétiques. La période d'incubation du
virus est aussi courte qu'un jour, mais on
considère généralement qu'elle ne dépasse
pas 14 jours. Mais il convient de noter que
certains cas signalés ont eu une période
d'incubation allant jusqu'à 24 jours.
Les humains peuvent-ils développer
une immunité au nCoV-2019 ?
Les données scientifiques sur le niveau et la
durée des anticorps immunitaires protecteurs
produits chez les patients après l'infection par
le nouveau coronavirus restent rares. En
général, les anticorps protecteurs
(immunoglobuline G, IgG) contre un virus peuvent
être produits environ deux semaines après une
infection, et peuvent exister de plusieurs
semaines à plusieurs années, empêchant la
réinfection du même virus après la guérison. Des
efforts sont actuellement déployés pour vérifier
si les personnes récemment rétablies d'une
infection au nCoV-2019 sont porteuses
d'anticorps protecteurs dans le sang.
Comment prévenir l'infection au nCoV-2019 dans
les
cinémas et les théâtres ?
Lors d'une épidémie, essayez d'éviter les
visites dans les espaces publics, en particulier
dans les endroits très fréquentés et mal
ventilés (comme les cinémas). Portez un
masque facial si vous devez vous rendre dans des
lieux publics. Toussez ou éternuez dans les
mouchoirs qui recouvrent entièrement le nez et la
bouche. Sceller les mouchoirs utilisés dans un sac
en plastique avant de les jeter immédiatement dans
un bac fermé étiqueté « déchets résiduels »
ou « déchets médicaux » pour empêcher la
propagation du virus. Les exploitants d'espaces
publics doivent maintenir un environnement
intérieur hygiénique, assurer une ventilation et
une stérilisation régulières tous les jours.
Et le transport en commun ?
Les passagers des transports publics
tels que autobus, métro, traversiers ou avions
doivent porter des masques faciaux pour réduire
le risque d'infection dans les espaces
surpeuplés. Sceller les mouchoirs utilisés dans
un sac en plastique avant de les jeter
immédiatement dans un bac fermé étiqueté «
déchets résiduels » ou « déchets
médicaux » pour empêcher la propagation du
virus.
Les ascenseurs représentent-ils un risque ?
Oui. Un ascenseur comporte un risque élevé de
transmission en raison de son espace confiné. Pour
éviter la propagation du nCoV 2019 dans les
ascenseurs, les mesures suivantes doivent être
prises :
(1) L'ascenseur doit être désinfecté
soigneusement et régulièrement plusieurs fois par
jour par irradiation aux ultraviolets, avec de
l'alcool à 75 % ou des désinfectants
contenant du chlore.
(2) Minimisez les risques d'infection par les
éternuements en prenant les ascenseurs seuls si
possible.
(3) Portez un masque avant d'entrer dans
l'ascenseur. Si quelqu'un éternue dans l'ascenseur
alors que vous n'avez pas de masque, couvrez-vous
la bouche et le nez avec vos manches. Des mesures
comme le changement de vêtements et le nettoyage
personnel doivent être prises immédiatement après.
Wang Zhou est le médecin en chef du Centre de
Wuhan pour le contrôle et la prévention des
maladies. Il a été chercheur invité principal à
l'Université de Pennsylvanie de 2005 à 2006
et est l'auteur ou le co-auteur de plus
de 50 articles de revues universitaires.
Ce texte a été adapté par Salon.com avec la
permission de The Coronavirus Prevention
Handbook : 101 Science-Based Tips That
Could Save Your Life, édité par Wang Zhou.
Copyright 10 mars 2020, Skyhorse
Publishing.
(Pour voir les articles
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l'article.)
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