Seulement le tiers des chômeurs canadiens recevront de l'aide de l'assurance-emploi ou la Prestation canadienne d'urgence

Une analyse publiée le 2 avril par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) indique qu'au milieu de la pandémie de  COVID-19, 862 000 chômeurs ne recevront rien de l'assurance-emploi (AE) ou de la nouvelle Prestation canadienne d'urgence (PCU).[1]

Le rapport du CCPA indique qu'environ 1,2 million de Canadiens étaient au chômage avant la pandémie, mais ce chiffre a encore augmenté de 1,5 million lors de la première ronde de mises à pied à cause de la COVID-19. Parmi ceux qui ont perdu leur emploi avant la COVID-19, 604 000 ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi, mais ne peuvent pas non plus obtenir la PCU, car leur emploi n'a pas cessé à cause du virus.

« Si vous étiez au chômage avant l'arrivée de la COVID-19, vous n'obtenez rien de la PCU même si les perspectives de trouver un emploi en ce moment sont pratiquement inexistantes », explique David Macdonald, économiste principal du CCPA et auteur de la nouvelle analyse. « Les chômeurs canadiens sacrifient leur salaire afin de mettre un frein à la propagation du virus. Nous devons le reconnaître et leur fournir le soutien dont ils ont besoin pour survivre sur le front économique. »

Selon l'analyse du CCPA, 14 % des chômeurs (390 000) reçoivent un soutien de l'AE, mais moins que le 500 $ par semaine que d'autres recevront de la PCU. Les bénéficiaires de l'aide sociale qui travaillent dans des circonstances normales pourraient également être contraints de rembourser la totalité de la PCU sous forme de recouvrements fiscaux par les provinces.

Macdonald note également que, selon des chiffres comparables de l'assurance-emploi, 3 % (47 000) des travailleurs mis à pied qui pourraient être admissibles à la PCU ne la recevront pas parce qu'ils ne connaissent pas le programme. Le CCPA indique également que 175 000 autres travailleurs ne recevront pas la PCU malgré leur licenciement en raison de la pandémie parce qu'ils n'ont pas réalisé en 2019 les revenus minimaux requis de 5000 $.

Les recommandations du CCPA pour combler les lacunes actuelles des programmes de soutien du revenu de l'AE/PCU sont les suivantes : étendre l'accès à la PCU à toutes les personnes sans emploi, même si elles ont perdu leur emploi avant le début de la COVID-19 ; éliminer l'exigence de 5000 $ de revenus annuels pour être admissible ; et augmenter le revenu de tous les prestataires actuels de l'assurance-emploi au taux fixe de la PCU de 500 $ par semaine si leurs prestations actuelles d'assurance-emploi sont en dessous de ce niveau.

Le CCPA demande également au gouvernement fédéral de se coordonner avec les provinces et les territoires pour s'assurer que la PCU ne soit pas récupérée de l'aide sociale accordée par les provinces à certains des travailleurs les plus vulnérables.

Note

1. « Which unemployed Canadians will get support ? », David Macdonald, behindthenumbers.ca (CCPA), 2 avril 2020


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 22 - 8 avril 2020

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