Inde
Commentaire sur l'état de la situation
- Un lecteur du LML -
Un déplacement de masse de travailleurs migrants à
New Delhi à la fin mars 2020. (People's Dispatch)
En Inde, sur une population de plus de 1,3
milliard de personnes, seulement 38 000
personnes ont été testées. Cela révèle
l'incompétence et l'attitude criminelle du
gouvernement, de l'État et de ses agences à
l'égard de la vie et de la santé des peuples de
l'Inde. Il suffit de voir des vidéos de centaines
de milliers de travailleurs qui retournent dans
leurs villages sur les routes. Un rapport indique
que 1,2 million de personnes se sont
retrouvées à la gare routière de Delhi. Des
personnes âgées disent que cela leur rappelle la
partition de 1947, lorsqu'on retrouvait sur
les routes des millions de personnes poussées au
désespoir. Et tout comme au moment de la
partition, les gouvernements viennent d'annoncer
un confinement national, mais sans aucun plan ni
préparation, causant une grande misère aux gens.
L'élite dirigeante continue de commettre des
crimes contre notre peuple.
Depuis 73 ans, les gouvernements qui se
succèdent, quel que soit le parti, poursuivent la
fraude et la duperie pour ce qui est de la vie et
de la santé des peuples de l'Inde. Des images de
millions de personnes bloquées sans abri et sans
nourriture ne cessent de circuler à la télévision
et sur les réseaux sociaux. Où sont tous ceux qui
ont prétendu que l'Inde était la « plus grande
démocratie du monde » et leurs bêtises à
propos du « Ram Rajya » ou d'une constitution
« socialiste et laïque » ? Ils ont disparu de
la scène, laissant un vide qui atteste de la
fraude de leurs prétentions. Les dirigeants du
Bharatiya Janata Party (BJP) et ses affiliés et
certains Indiens non résidents « éduqués »,
au lieu de faire face aux problèmes de santé,
attisent la haine bestiale contre les musulmans en
disant qu'il y a un « problème islamique ».
Une propagande aussi virulente fait penser aux
bandes racistes aux États-Unis qui incitaient les
gens à se débarrasser du « péril jaune » ou
du « problème hindou » pour cibler les
Chinois et les Indiens dans le passé.
La vie est déjà un enfer vivant pour la majorité
des gens en Inde. La pandémie de coronavirus ne
fera qu'empirer les choses. Espérons que cette vie
infernale a créé le type de résistance qui
pourrait sauver les gens. Les peuples de l'Inde ne
peuvent attendre grand chose de gouvernements
centrés sur leurs intérêts qui n'ont aucun désir
de résoudre les problèmes auxquels le peuple est
confronté.
On peut également voir les oeillères et la crise
de pensée et d'imagination des partis politiques,
des militants et des intellectuels de la scène
publique. Aucun d'eux n'appelle le peuple à
s'emparer de la gouvernance, ou des logements non
occupés, des entrepôts alimentaires, etc., et à
gérer eux-mêmes les affaires et à résoudre cette
crise en leur faveur. Beaucoup de ceux qui disent
être communistes et révolutionnaires ou disent
parler au nom de syndicats et de mouvements
sociaux transforment les citoyens en mendiants.
Ils appellent les gens à mendier auprès de l'élite
dirigeante criminelle et de son État pour ce qui
leur appartient.
Les temps exigent qu'on fasse tomber ce voile de
l'anti-conscience et qu'on s'organise pour changer
la situation en reprenant le cri de bataille
de 1857 : Hum Hain Iske Malik
Hindustan Hamara - « Nous sommes les
propriétaires de l'Inde, elle nous
appartient ». Les élites dirigeantes sont
incompétentes et criminelles. Les travailleurs,
les agriculteurs, les enseignants, les médecins,
les infirmières, les travailleurs sanitaires, les
ingénieurs, les domestiques et tous les autres ne
peuvent pas dépendre du gouvernement. Ils doivent
s'organiser de manière à ouvrir une voie pour
surmonter cette crise. Ils sont tout à fait
compétents pour gérer leurs affaires, car ils
gèrent déjà des fermes, des usines, des moulins,
des mines, des bureaux, des universités, des
écoles, des hôpitaux et d'autres entreprises.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 22 - 8 avril 2020
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