Numéro 17 - 28 mars 2020
Le Parlement se réunit pour
adopter le projet de loi C-13, Loi
sur les mesures d'urgence visant la COVID-19
Non aux marchandages de coulisses!
Les négociations parlementaires doivent
être télédiffusées en direct!
Nouvelles et commentaires
• Un
problème se révèle
- Laura Chesnik -
• Les
priorités en ce temps de pandémie
- Peter Ewart -
• Toute
vie vaut la peine d'être vécue!
- Isaac Saney -
• Demande
adressée au premier ministre pour l'obtention de
secouristes cubains pour aider les Premières
Nations du Manitoba
- Organisation des chefs
du sud -
• Expressions
de solidarité sociale au Québec
• Réponse
de la communauté au décret de l'état d'urgence
en Nouvelle-Écosse
Les efforts pour faire face à la pandémie, les
sanctions
américaines et les assassins payés
• Opposition
grandissante à la guerre de sanctions des
États-Unis
au milieu de la crise de la COVID-19
• L'approche
proactive du Vietnam
• Cuba
intensifie sa coopération internationale et ses
mesures pour combattre la pandémie au pays
• Les
menaces criminelles des États-Unis contre
le Venezuela doivent cesser !
- Mouvement social de
l'ALBA Canada, chapitre d'Ottawa -
• Les
Forces armées nationales bolivariennes du
Venezuela rejettent la plus récente grossière
attaque des États-Unis
• Venezuela :
La réponse à la COVID-19 pourrait vous
surprendre...
- Leonardo Flores -
À titre d'information
• Mesures
contenues dans la loi C-13, Loi sur les mesures
d'urgence visant la COVID-19
• Mise
à jour sur la pandémie mondiale, pour
la semaine se terminant le 28 mars
Le Parlement se réunit pour
adopter le projet de loi C-13,
Loi sur les mesures d'urgence visant la
COVID-19
Les partis cartellisés qui siègent au Parlement
du Canada ont adopté le projet de loi C-13, Loi
sur les mesures d'urgence visant la COVID-19,
le 25 mars. Ils ont négocié entre eux et avec
des représentants de l'entreprise privée et le
premier ministre du Canada a également négocié la
chose avec les premiers ministres des autres
provinces, tout cela dans le dos des Canadiens. Le
projet de loi a été adopté par la Chambre des
communes et le Sénat et a tout de suite reçu la
sanction royale au nom de la lutte contre la
pandémie du coronavirus.
La proposition initiale du Parti libéral au
pouvoir a apparemment été modifiée après que deux
partis cartellisés se soient opposés à sa demande
de deux ans de pouvoirs d'exception. Ce délai a
été réduit à six mois, durant lesquels le Parti
libéral peut dépenser l'argent de l'État sans
contrôle parlementaire. Deux jours plus tard,
le 27 mars, le premier ministre Trudeau a
annoncé des modifications de la subvention
salariale aux entreprises et augmenté le montant
de 10 % à 75 %.
Les pouvoirs
d'exception sont les pouvoirs de police d'urgence.
La loi donne au cabinet du Parti libéral, en
particulier au premier ministre et au ministre des
Finances, des pouvoirs extraordinaires leur
permettant d'adopter des mesures et de dépenser
l'argent de l'État jusqu'au 30
septembre 2020 sans débat public ou même
parlementaire et sans surveillance publique ou
parlementaire.
Évidemment, on ne connaît pas les détails de ce
marchandage et on ne sait pas ce que le Parti
libéral au pouvoir a reçu en échange de la
réduction de la durée parce que tout cela s'est
fait en secret derrière des portes closes. On ne
sait rien des arguments donnés pour expliquer
pourquoi le gouvernement a besoin de pouvoirs de
police extraordinaires. A-t-on fait valoir que les
institutions gouvernementales telles qu'elles
existent n'ont pas ce qu'il faut pour faire face à
la situation ? Elizabeth May, députée du
Parti vert, insiste même pour dire que le
gouvernement devrait aller plus loin et appliquer
la Loi sur les mesures d'urgence qui a
remplacé la Loi sur les mesures de guerre
en 1988.
Ce que l'on sait, c'est que très peu de
discussion, voire aucune, n'a eu lieu sur les
raisons pour lesquelles les partis cartellisés ont
accepté de donner au Parti libéral des pouvoirs
exécutifs de police d'urgence. La discussion sur
la manière de répondre aux besoins se résume à
désinformer le public, lequel ne sait pas qui a
décidé quoi, sans parler de participer lui-même
partie prenante à la prise de décisions. Le
ministre des Finances a annoncé qu'il
dépensait 6 milliards de dollars par semaine
mais les Canadiens sont sans information sur ce
que cela veut dire. Ils sont laissés à eux-mêmes
et doivent essayer de comprendre ce qui se passe
en ramassant des brins d'information ici et là.
Les négociations de coulisses entre le
gouvernement, les partis cartellisés, les intérêts
privés et les premiers ministres des provinces
devraient être télévisées pour que tous soient
tenus responsables de leurs décisions.
La discussion dans les médias détenus et
contrôlés par des monopoles se résume
essentiellement à réprimander le premier ministre
pour avoir voulu une limite de deux ans plutôt
qu'une limite plus courte ou à le féliciter
d'avoir pris le contrôle du Trésor en échappant au
contrôle du peuple. La prétention que le parlement
représente les intérêts du peuple et doit par
conséquent être en mesure de « surveiller »
est une illusion, puisque c'est lui qui fait ce
marchandage et qui bloque l'accès à l'information
et à l'organisation dont les Canadiens ont besoin.
C'est une bien mauvaise plaisanterie que de faire
croire qu'une fois que les portes de l'écurie
auront été ouvertes et que les chevaux se seront
échappés, le parlement pourra se réunir à nouveau
plus tard et fermer les portes sans autre
conséquence. Ces sottises détournent la discussion
et empêchent de voir quels intérêts sont servis
par le recours aux pouvoirs d'exception, les
raisons pour lesquelles cela se produit en premier
lieu et, surtout, le fait que lorsqu'il s'agit de
s'occuper des personnes âgées, des femmes et des
enfants, des communautés autochtones et des
populations autochtones urbaines, des sans-abri et
de tous les travailleurs, le gouvernement ne
répond pas à l'appel. Dans ces marchandages de
coulisses, seuls les milieux d'affaires et les
premiers ministres ont l'argent et les moyens
d'intervenir comme force organisée pour s'assurer
que leurs intérêts priment en tout temps. Les
Canadiens sont sans défense face à cela.
Le refus d'engager les Canadiens dans la prise de
décision et le tabou sur la discussion de ce qui
est pertinent et de ce qui ne l'est pas ne sont
pas nouveaux, mais cela prend encore plus
d'ampleur dans un état d'urgence. Le premier
ministre Trudeau père a utilisé la Loi sur les
mesures de guerre en 1970 pour
supprimer les discussions et les efforts pour
établir de nouvelles relations de nation à nation
entre le Canada et le Québec, et a déchaîné les
pouvoirs de police contre le peuple. De plus, le
Livre blanc honteux de Trudeau de 1969
intitulé La politique indienne du gouvernement
du Canada écartait toute proposition visant
à établir des relations respectueuses de nation à
nation avec les peuples autochtones. Trudeau père
et son ministre des Affaires indiennes, Jean
Chrétien, ont cherché à abolir tous les
arrangements et traités antérieurs avec les
peuples autochtones et à les « intégrer » au
Canada sans garantir les droits ancestraux et
issus de traités. L'objectif était d'imposer la
libre possession ou la propriété privée sur tous
les territoires autochtones sans exception afin
que les impérialistes puissent s'emparer de ces
terres et les exploiter sans opposition des
autochtones. Même si l'opposition populaire
massive a fait échouer cet odieux Livre blanc,
l'injustice coloniale qu'il représente demeure à
ce jour la position du gouvernement. Les
gouvernements fédéral et provincial, la GRC et
Coastal Gaslink continuent leurs attaques contre
le territoire autochtone des Wet'suwet'en et les
courageux défenseurs de la terre dans le nord de
la Colombie-Britannique.
Les
marchandages en coulisses suivent le mode
opératoire typique qui consiste à lancer un ballon
d'essai pour provoquer de l'opposition, puis à
modifier sa position pour atteindre le but
initialement visé et déclarer qu'il a le
consentement des gouvernés. Le fait que les partis
cartellisés ont accepté l'état d'urgence et les
pouvoirs d'exception tant qu'une clause
crépusculaire de six mois permet de les réexaminer
est une preuve de plus du besoin du renouveau
démocratique et de la nécessité que le peuple
s'investisse du pouvoir en créant de formes
nouvelles de gouvernance afin qu'il puisse se
représenter lui-même et servir ses propres
intérêts en prenant les décisions ouvertement et
publiquement. Il est très pratique pour ceux qui
servent des intérêts privés que de se donner carte
blanche pour dépenser comme bon leur semble. Les
institutions démocratiques libérales existantes
sont conçues pour que le peuple ne soit jamais
investi du pouvoir. Elles vont de crise en crise
en cherchant par pragmatisme à tirer profit des
problèmes d'un monde impérialiste continuellement
en crise.
Dans le cas de cette crise, deux choses sont
répétées pour désinformer les Canadiens. La
première est que toutes les mesures sont en place
pour protéger la population et la seconde est que
tout est fait pour éviter une récession
économique. Loin d'accepter ces proclamations, le
peuple doit établir ses propres points de
référence en fonction des besoins du monde réel
tel qu'il le connaît pour ne pas être en proie à
la désinformation. Il doit garder l'initiative sur
toutes les questions.
Un lecteur du LML a commenté la situation
actuelle : « Alors que le gouvernement est
capable de donner des directives puis de faire en
sorte que les gens se débrouillent seuls avec une
aide financière qui viendra mais pas assez tôt, et
qu'il est capable d'infliger des amendes et de
punir ceux qui ne s'y conforment pas, il n'y a
aucune reconnaissance de la responsabilité sociale
des employeurs et du gouvernement de protéger
l'ensemble de la société en protégeant les
travailleurs. Les louanges faites aux
'travailleurs essentiels' et aux travailleurs de
première ligne semblent contenir un élément
d'espoir que ces travailleurs continueront à
travailler dans des conditions dangereuses, en se
mettant eux-mêmes et d'autres en danger, par sens
du devoir, sans que le gouvernement et les
employeurs ne défendent leurs droits.
« Ça n'arrivera pas. »
Quand la crise sert de justification pour verser
aux riches des sommes massives
Quand que les partis-cartels prétendent que
toutes leurs actions visent à servir la population
et à éviter de graves « dommages structurels à
l'économie », cela laisse la grande majorité
des Canadiens très inquiets. Lorsque des termes
tels que « dommages structurels » sont
utilisés, c'est un avertissement que la principale
préoccupation du gouvernement est de préserver à
tout prix ce système qui maintient la richesse de
l'oligarchie financière et la domination de
l'élite dirigeante sur l'économie au détriment des
travailleurs et du peuple. L'urgence de la
pandémie leur donnent maintenant une justification
pour faire ce qu'ils veulent.
Le Financial Post a rapporté le 27
mars que « la Banque du Canada a réduit son taux
d'intérêt de référence à zéro, tout en s'engageant
pour la première fois à créer des dizaines de
milliards de dollars pour acheter des obligations,
une approche de la politique monétaire appelée
assouplissement quantitatif. [...]
« Parallèlement à la baisse des taux d'intérêt,
la banque centrale a annoncé qu'elle commencerait
à acheter pour au moins 5 milliards de
dollars d'obligations d'État par semaine jusqu'à
la reprise de l'économie. Elle achètera également
des billets de trésorerie à partir de la semaine
prochaine, mais elle n'a pas encore déterminé le
montant. L'idée est d'inonder la peur des marchés
du crédit avec des liquidités. »
Cela suit sur les traces du gouvernement
américain qui injecte des milliards de dollars
dans le système.
La Banque du Canada a indiqué qu'elle fournirait
tous les fonds jugés nécessaires aux banques,
fonds spéculatifs et autres institutions qui ne
créent pas de valeur, mais dont les bénéfices
doivent être néanmoins garantis. Le Financial
Post cite le gouverneur de la Banque du
Canada, Stephen Poloz, qui dit : « Ce sont
des montants énormes. On a jamais reproché à un
pompier d'utiliser trop d'eau. »
C'est eux que servent les décisions du
gouvernement et non le peuple, et c'est pourtant
la vie des simples gens qui est virée sens dessus
dessous.
La mafia du cartel
Il faut en finir avec cette habitude des
soi-disant représentants de négocier dans le dos
du peuple et d'annoncer ensuite seulement ce que
l'élite dirigeante veut que le peuple sache. C'est
une pratique autocratique qui porte atteinte au
droit du peuple de savoir quelles décisions sont
prises et de participer à la prise de ces
décisions en donnant ses vues.
Dire d'un député qu'il est le représentant d'une
circonscription quand ceux qui sont représentés ne
savent même pas quels accords secrets sont conclus
et à qui le marchandage profite, c'est ne
respecter aucune notion de démocratie.
Ces représentants disent représenter « le
peuple » mais qui exactement est ce «
peuple » qu'ils disent représenter ?
L'oligarchie financière n'est pas « le
peuple ». Les intérêts d'affaires privés
étroits ne sont pas « le peuple ». La bourse
n'est pas « le peuple ». Chez nos voisins du
sud, le président Trump et le gouverneur de New
York, Andrew Cuomo, et les oligarques de leur
acabit ne sont pas « le peuple ».
Les entités qu'on appelle partis politiques
forment un système de cartel au Parlement, comme
c'est également le cas au Congrès américain et
ailleurs. Cela fait référence au fait que les
partis politiques ont depuis longtemps cessé de
représenter un intérêt national. Ils agissent
comme une mafia du cartel non seulement au sens
figuré mais au sens propre et objectif. La mafia
est un cartel défini comme « un groupe soudé ou
influent de personnes qui travaillent ensemble et
protègent leurs intérêts les unes les autres ou
les intérêts d'une personne en particulier ».
L'objectif du cartel est de garder tous les autres
à l'écart et de contrôler son territoire. Le capo
de l'organisation criminelle ou politique délimite
le territoire et maintient les troupes dans le
droit chemin soit par des gratifications
malhonnêtes, soit par une forme ou une autre de
violence. Des négociations ou des guerres de
territoire entre différents cartels peuvent
aboutir à la formation d'une coalition établie
dans un but particulier.
La mafia est un cartel défini comme « un groupe
soudé ou influent de personnes qui travaillent
ensemble et protègent leurs intérêts les uns les
autres ou protègent les intérêts d'une personne en
particulier ». L'objectif du cartel est de
garder tous les autres à l'écart et de contrôler
son territoire. Le capo de l'organisation
criminelle ou politique délimite le territoire et
maintient les troupes dans le droit chemin soit
des gratifications malhonnêtes , soit par une
forme ou une autre de violence. Des négociations
ou des guerres de territoire entre différents
cartels peuvent aboutir à la formation d'une
coalition établie dans un but particulier.
Évidemment, divulguer les négociations
parlementaires de coulisse d'un cartel politique
est tabou, car cela exposerait et nuirait certains
intérêts privés ou d'affaires, ou donnerait à
quelqu'un un avantage sur un autre. Cela pourrait
même faire du tort au marché boursier. Du moins,
c'est ce qu'on nous dit sans beaucoup plus
d'explications. Les raisons du secret d'un cartel
criminel n'ont pas besoin d'être expliquées
davantage parce que c'est évidemment le secret qui
lui donne de sa force et le protège de ses
ennemis. Le secret d'un cartel politique est
également sa force pour à peu près les mêmes
raisons, mais aussi pour maintenir la mystique de
la personne d'État fictive qui est toute puissante
et avec laquelle on ne badine pas.
Mais tout cela ne tient pas compte du tort très
réel que fait le cartel politique en maintenant le
peuple à l'écart des délibérations sur la
direction de l'économie, la santé publique et
toutes les questions liées à la guerre et à la
paix. Le Canadien qui a une conscience a de plus
en plus de mal à tolérer le porte-parole du parti
cartellisé qui se lève pour dire : « Bien
sûr, nous agissons pour le bien-être du public,
pas pour nos propres intérêts partisans. »
Ces soi-disant représentants ne parlent pas au
nom du peuple ni au nom de leurs communautés et de
ces collectifs de travailleurs chargés de produire
tout ce dont le peuple a besoin. Ces politiciens
des cartels se sont emparés du nom du peuple et
prétendent parler en son nom sans jamais avoir
pris la peine de demander, et encore moins de
recevoir, la permission du peuple.
Durant cette pandémie de coronavirus, de nombreux
travailleurs ont choisi de répondre aux
gouvernements de partis cartellisés en faisant
connaître haut et fort les réclamations qu'ils
sont en droit de faire et qu'ils doivent faire.
Leur lutte pour leurs conditions de vie et de
travail dans ces conditions et pour exiger une
allocation de vie pour tous est exactement la
contribution décisive qu'il faut faire pour
contenir le virus et résoudre la crise d'une
manière qui favorise le peuple.
Nouvelles et commentaires
- Laura Chesnik -
Un problème qui se révèle de plus en plus
pendant la pandémie de la COVID-19 est que le
peuple doit établir ses propres formes
d'organisation pour faire face à ces désastres,
des façons de mener les gouvernements à assumer
leur responsabilité sociale dans les conditions
données. Le gouvernement et l'État ne sont pas
organisés pour mobiliser le peuple comme partie de
la solution des problèmes. Ils semblent être
uniquement capables de verser des fonds publics à
des individus ou à des intérêts privés. Sinon, ils
demandent à d'autres de résoudre les problèmes,
comme les petites et moyennes entreprises. Au lieu
de résoudre les problèmes en se servant de leur
autorité légale, ils se servent de leurs pouvoirs
pour criminaliser la réponse de différents
individus à l'absence de solutions du
gouvernement, comme le stockage de biens ou les
gens qui ne restent pas à la maison alors qu'ils
devraient être en isolement volontaire. Ce sont là
deux exemples de problèmes importants, mais les
gouvernements ne semblent être capables que
d'émettre des décrets, de faire la morale et de
menacer d'amendes ou de peines d'emprisonnement.
Ils ne semblent avoir ni l'intérêt ni la capacité
de mobiliser le peuple dans des formes
d'organisation par lesquelles il peut résoudre
lui-même les problèmes, comme le besoin d'une
chaîne d'approvisionnement interne de nourriture
pour tous ou de fournitures sanitaires appropriées
ou de matériel médical.
Un exemple
de problèmes que le gouvernement devrait résoudre
mais semble peu disposé à le faire est l'absence
de solution d'hébergement pour les travailleurs de
la santé pour qu'ils n'infectent pas leurs
familles. Dans des villes frontalières comme
Windsor, Niagara Falls et Sarnia en Ontario, il y
a de nombreux intervenants de la santé qui
travaillent aux États-Unis. Ils traversent la
frontière chaque jour puis reviennent au Canada,
retournant souvent à leur famille, à dormir dans
le garage, etc. Ils font face au besoin objectif
d'être logés et pris en charge afin qu'ils soient
en mesure de s'occuper des autres. À Windsor par
exemple, le maire demande aux hôtels de se porter
volontaires pour accueillir des travailleurs
d'hôpitaux. Le problème est laissé aux mains du
hasard ou, pire encore, à la volonté d'une
entreprise privée dans l'espoir qu'elle offre une
chambre. Celles qui acceptent sont présentés comme
des héros que les travailleurs sont censés
remercier. Il faudrait que le gouvernement
réquisitionne des hôtels. Dans les cas où le
gouvernement possède des hôtels, comme les trois
hôtels des casinos, il a clairement l'autorité
légale de le faire. En ce qui concerne les
municipalités, elles sont réduites à plaider pour
que les hôtels fassent leur devoir, mais doivent
se résigner au fait que ce sont des décisions
d'affaires privées.
Les mêmes problèmes se posent en ce qui concerne
la fourniture de nourriture et d'eau dans ces
circonstances. Des provinces ont émis des décrets
qui forcent les voyageurs à retourner à la maison
dès qu'ils reviennent, de ne pas s'arrêter pour
acheter de la nourriture ou des produits de
première nécessité, mais de s'isoler tout de suite
pendant 14 jours. C'est une mesure
importante, mais il n'y a pas d'organisation
publique qui est mobilisée pour garantir la
nourriture et les produits de première nécessité à
ces gens ou vérifier régulièrement s'ils se
portent bien. Cela aussi est laissé au hasard et
la personne ne peut s'appuyer que sur sa famille
ou ses amis. Quand même cela n'est pas possible,
la seule alternative qui reste est d'enfreindre la
loi et risquer d'infecter les autres ou de rester
chez soi et ne pas manger. Qu'on pense aussi aux
sans-abri, ou à ceux qui n'ont pas les moyens
d'acheter de quoi manger.
Sur les médias sociaux, différentes initiatives
sont prises pour assumer le rôle que les
gouvernements devraient jouer, soit de s'assurer
que les gens ont de quoi manger et un toit et
qu'on s'occupe d'eux, ou que les travailleurs de
la santé soient protégés comme il faut. Mais tout
cela est fait sur une base ponctuelle et avec le
sentiment de charité de faire ce qu'on peut pour
les moins fortunés. C'est très noble mais ce n'est
pas une solution. Cela ne répond pas au droit de
chacun à la satisfaction de ses besoins de base
dans les conditions données ni au droit à des
conditions de travail sécurisées. Les
gouvernements peuvent mettre leur autorité légale,
leurs ressources et leur bureaucratie à
contribution pour résoudre ces problèmes, mais ils
ne le font pas.
Les gens voient qu'ils ne peuvent pas compter sur
les gouvernements pour régler ces problèmes. En
même temps, la charité n'est pas la solution. La
classe ouvrière prend les devants en exigeant que
les gouvernements et les élus fassent leur devoir
de manière responsable. Cela montre d'abord et
avant tout ce qui est requis des représentants
élus pour résoudre les problèmes et mobiliser le
peuple dans cet effort. La classe ouvrière montre
par l'exemple ce que les gouvernements devraient
faire en des temps comme ceux-ci.
- Peter Ewart -
La pandémie de la COVID-19 qui se répand dans le
monde a mis en lumière les faiblesses, les
défaillances et les lacunes sérieuses du système
de santé au Canada et dans d'autres pays et de
l'économie dans son ensemble, et le besoin de
nouvelles priorités. Alors que des mesures
extraordinaires doivent être prises pour faire
face à la pandémie, nous devons en même temps
faire un grand examen du genre de système de santé
et d'approvisionnement alimentaire dont nous avons
besoin pour confronter les défis de l'univers
mondialisé du XXIe siècle.
Le mode actuel de
mondialisation, qui a été établi depuis quelques
décennies au Canada, aux États-Unis et dans
d'autres pays, s'est traduit par d'importantes
compressions dans le système de santé public et
d'autres services sociaux, par l'élimination de
services de santé par la privatisation et la
sous-traitance massives à des entreprises privées
mondialisées, par de longs délais et de grandes
carences dans la prestation des soins de santé et
la détérioration des conditions de travail du
personnel de la santé, entre autres problèmes.
En plus, la plus grande partie des industries de
recherche scientifique, pharmaceutiques et
d'équipements médicaux ont été relocalisées et
vendues à des entreprises mondialisées, ce qui a
rendu le Canada dépendant des installations et des
entreprises manufacturières aux États-Unis, en
Chine et dans d'autres pays. En effet, Connaught
Laboratories, la dernière société pharmaceutique
entièrement indépendante, basée au Canada (qui
était liée à l'Université de Toronto), a été
privatisée par le gouvernement fédéral
en 1986. Dans les décennies qui ont précédé
sa privatisation, Connaught Laboratories était
célèbre dans le monde pour sa découverte de
l'insuline, la production de traitements pour la
maladie infantile de la diphtérie, et pour
d'autres développements. Néanmoins, ce célèbre
actif national a été vendu à un monopole privé
mondialisé.
L'approvisionnement en nourriture est lié au
système de santé. À cet égard, notre système
d'approvisionnement alimentaire est déséquilibré
et vulnérable. La plupart de nos fruits et légumes
viennent de la Californie. À quel point cette
chaîne alimentaire et les autres chaînes
alimentaires basées à l'étranger sont-elles
fiables et sécuritaires ? Il semble que le
président Trump envisage de déplacer des troupes à
la frontière canadienne. Cela ressemble à une
menace et n'inspire pas confiance aux Canadiens,
surtout si des pénuries de nourriture se déclarent
aux États-Unis.
C'est un fait que nous vivons dans un univers
mondialisé. C'est une réalité que nous devons
accepter. Cela ne veut pas dire, cependant, que
nous devons accepter le modèle actuel de
mondialisation dans lequel les intérêts de vastes
entreprises prédominent sur ceux du peuple, et où
les chaînes de production et d'approvisionnement
sont externalisées partout dans le monde pour la
réalisation du profit maximum, ce qui vide les
économies nationales et locales. Sous ce modèle
actuel, des communautés petites et basées sur les
ressources, comme Prince George, Mackenzie et
d'autres du nord de la Colombie-Britannique sont
particulièrement vulnérables.
Dans cet
univers mondialisé, des économies locales et
nationales fortes, diversifiées et produisant ce
dont elles ont besoin sont absolument nécessaires,
tout comme l'est le commerce à avantage réciproque
entre les peuples et les pays. Le Canada a ce
qu'il faut pour développer ses propres industries
pharmaceutiques et d'équipement médical, et pour
renforcer et étendre notre système de santé public
et nos instituts scientifiques. Comme on le voit
si clairement pendant la pandémie, nos
travailleurs et notre personnel de la santé sont
héroïques. Tout leur pouvoir et leurs talents
doivent être libérés.
Nous possédons aussi ce qu'il faut pour bâtir des
industries alimentaires locales, régionales et
nationales qui nous rendent plus autonomes et
diversifiés. Le Canada possède des
approvisionnements en énergie abondants qui
peuvent être utilisés pour alimenter en pouvoir et
chauffer des serres pour produire de la nourriture
dans les provinces et même dans le Grand Nord.
Il existe de nombreux autres exemples.
En tout cas, dans le cadre de la pandémie, il
faut faire des besoins en santé la priorité. Nous
avons besoin d'un système de santé de première
classe et entièrement public pour faire face à
tout défi qui nous attend dans l'avenir. Et nous
avons besoin d'un approvisionnement en nourriture
qui est local et national et plus autonome. Dans
l'immédiat, nous devons prendre la parole pour
réclamer des mesures d'urgence pour que tous dans
notre société aient ce qu'il leur faut.
Globalement, nous devons rompre avec ce vieux
système mondialisé et établir de nouvelles
priorités.
- Isaac Saney -
Les politiques eugénistes/sociales-darwiniennes
ouvertes sont un produit inévitable du système
capitaliste et impérialiste au XXIe siècle. Aux
yeux de l'oligarchie financière mondiale,
certaines vies sont moins précieuses que d'autres,
voire superflues. Pendant cette crise de la
pandémie de la COVID-19, la première expression de
ces développements odieux a été diverses
déclarations sur la nécessité d'abandonner les
aînés à leur sort.
Maintenant, en Alabama, on peut lire ceci dans
un plan de rationnement des ventilateurs : «
Les personnes souffrant de retard d'un retard
mental grave ou profond, de démence modérée ou
grave, ou de complications neurologiques
catastrophiques comme un état végétatif
persistant, ne sont pas de bons candidats pour une
assistance respiratoire. » Puis : « Les
enfants souffrant de problèmes neurologiques aigus
ne sont peut-être pas des candidats appropriés
dans ce groupe d'âge pédiatrique. »[1]
Cela nous rappelle la pensée qui a émergé, a été
exprimée et a été mise en pratique en Allemagne
dans les années 1930, au sujet d'une « vie
indigne de la vie ».
Ce qui fut considéré jadis comme impensable,
vaincu supposément avec la défaite du fascisme
lors de la Deuxième Guerre mondiale, est
maintenant exprimé ouvertement.
On est forcé de se demander : à quoi tout
cela nous amène-t-il ? Qui sera le prochain
dont on dira que la vie est une « vie indigne de
la vie » ?
Il ne s'agit pas ici de développements ou de
décisions horribles qui seraient imposés à la
société par un manque inévitable de ressources.
C'est le résultat d'une décision délibérée de ne
pas fournir ces ressources. La question n'est pas
si nous possédons ou non les ressources, ou s'il
est possible ou non de « créer » ces
ressources en temps requis. Il s'agit simplement
du problème d'une distribution inégale et injuste
de la richesse et du pouvoir décisionnel, qui
détermine les politiques et les actions que
prennent les gouvernements sur ce qui doit être
prioritaire.
On peut trouver des trillions de dollars pour
l'élite dirigeante mais pas pour les travailleurs
ordinaires, les exploités et les opprimés. Dans un
monde de terribles inégalités sociales où une
poignée de privilégiés (une infime fraction de la
population mondiale) monopolise l'immense majorité
de la richesse mondiale, les gouvernements ont
décidé DE NE PAS fournir les ressources pour
préserver la vie et la santé de citoyens qu'ils
sont censés servir et auxquels ils sont liés, en
théorie, par un contrat social.
La lutte continue ! Assurément, un monde
meilleur et plus juste est possible et nécessaire.
Note
1. Voici un extrait des « Critères de l'Alabama
pour le triage de ventilateurs mécaniques à la
suite de la proclamation de l'urgence respiratoire
produisant des décès massifs »:
« Par exemple, les personnes souffrant de retard
mental aigu, de démence avancée ou de traumatisme
crânien sévère pourraient ne pas être de bons
candidats au soutien par ventilateur.
«L'espérance de vie moyenne des personnes
souffrant de retard mental dépasse maintenant les
70 ans et les personnes souffrant de troubles
neurologiques importants peuvent mener une vie
productive heureuse. L'évaluation fonctionnelle
des personnes souffrant de handicaps
intellectuels, de problèmes neurologiques
complexes, de démence ou d'une combinaison de
symptômes, devrait se concentrer sur la
pré-morbidité apparaissant dans tous les aspects
de la vie, sociaux, intellectuels, professionnels,
etc. Les personnes souffrant de retard d'un retard
mental grave ou profond, de démence modérée ou
grave, ou de complications neurologiques
catastrophiques comme un état végétatif
persistant, ne sont pas de bons candidats pour une
assistance respiratoire. Les individus souffrant
de problèmes neurologiques complexes, notamment la
pathologie des neurones moteurs et le glioblastome
multiforme peuvent ne pas être de bons candidats
dans une situation de décès de masse. Les enfants
souffrant de problèmes neurologiques aigus ne sont
peut-être pas des candidats appropriésdans ce
groupe d'âge pédiatrique. »
- Organisation des chefs du sud -
Monsieur le premier ministre,
Les dirigeants des
Premières Nations du sud du Manitoba comprennent
jusqu'à quel point la COVID-19 peut avoir des
répercussions encore plus grandes sur leurs
communautés en raison des logements surpeuplés,
des avis d'ébullition d'eau, de l'accès restreint
à la saine alimentation et au transport et du
manque de services de santé. Ces conditions ont
engendré de mauvaises conditions d'hygiène où
plusieurs personnes souffrent d'un déficit
immunitaire et où les gens décèdent plus jeunes -
une différence de dix ans — que les autres
Canadiens.
Le ministre des Services autochtones, Marc
Miller, a réitéré dans de nombreux comités
législatifs et au cours de conférences de presse
que le gouvernement fédéral est prêt à faire tout
ce qui est nécessaire pour aider les Premières
Nations à se préparer et à réagir à la propagation
communautaire de la COVID-19 dans leurs régions.
Les chefs ont déjà pris plusieurs mesures pour
empêcher la COVID-19 d'entrer dans leurs
communautés. Ils cherchent aussi les moyens d'y
répondre de façon optimale, compte tenu de la
pénurie de ressources dans les services de santé
et le manque de financement. Ce défi s'est avéré
encore plus évident lorsqu'on a annoncé 305
millions de dollars pour les Premières Nations,
Métis et Inuits, comparativement à 82
milliards de dollars pour les Canadiens. Ce qui
suit est la description de notre premier ensemble
de besoins spécifiques nous permettant de répondre
de façon efficace à la COVID-19.
Des brigades de travailleurs de la santé
cubains pour intervenir en tant que premiers
répondants : Le Canada n'a pas
suffisamment de travailleurs de la santé pour
ralentir la propagation de la COVID-19 ni pour
s'occuper des cas qui s'annoncent dans les
communautés des Premières Nations. En ce moment,
les chefs comptent sur des organisations comme la
Croix-Rouge et parfois les Forces armées comme
ressources humaines, ainsi que les travailleurs de
la santé au sein des systèmes de santé provinciaux
qui, eux, sont déjà à bout de souffle. Les
autorités de la santé ont aussi lancé un appel
d'aide aux citoyens ayant une formation en soins
de santé.
Action : Ce dont nos communautés
ont besoin, ce sont des travailleurs de la santé
sur le terrain dans nos communautés. Nous
voulons que le gouvernement canadien travaille
avec nous pour que nous puissions recevoir des
équipes de santé cubaines pour nous aider dans nos
démarches communautaires contre la propagation de
la COVID-19. Le nombre actuel de travailleurs de
la santé sur le terrain ne suffira pas à répondre
à la propagation de la COVID-19 et à la combattre.
Nous vous demandons donc de nous appuyer en
faisant une demande en notre nom à la République
de Cuba pour de l'aide et pour organiser la venue
au Canada de ces brigades cubaines de travailleurs
de la santé pour qu'ils interviennent en tant que
premiers répondants dans nos communautés. Cela
permettrait une réponse rapide et efficace qui
permettrait de ralentir la propagation de la
COVID-19 et de mettre en place les mesures de
quarantaine essentielles.
Raisonnement : C'est un fait connu
que les Premières Nations ont établi ces derniers
mois une relation avec le ministère de la Santé de
Cuba. Les travailleurs cubains savent à quoi
s'attendre dans les communautés des Premières
Nations, puisque les autorités de la santé
cubaines ont été informées au cours de l'année des
conditions de vie et surtout des problèmes de
santé qui sévissent dans les communautés des
Premières Nations, y compris la situation dans les
communautés éloignées.
Plusieurs pays travaillent déjà avec Cuba et ont
accueilli les brigades cubaines de professionnels
de la santé et leur aide, et nous savons que
plusieurs pays sont en discussion en ce moment
pour faire de même. Le fait de retarder la demande
d'aide ferait en sorte que les Premières Nations
rateraient cette occasion et que notre capacité de
gérer les graves dangers qui pèsent sur nos
membres serait encore plus limitée.
Les chefs des Premières Nations ont déjà fait
preuve de leadership en fermant leurs frontières
et en limitant l'accès et veulent, autant que
possible, garder les citoyens des Premières
Nations vivant sur les réserves dans leurs
communautés. Ces actions augmentent les
possibilités de les protéger et de réduire le
danger que nos citoyens propagent la COVID-19
parmi le reste de la population canadienne. La
mise en oeuvre de ces mesures contribue à protéger
notre population à risque élevé dont les patients,
s'ils sont infectés par la COVID-19, seront sortis
de leur communauté pour avoir accès aux services
médicaux d'urgence faute d'hôpitaux à soins
intensifs dans les communautés des Premières
Nations du Manitoba.
Nous pensons que plus nous réussirons à empêcher
le virus de se propager et plus nous pourrons
soigner nos citoyens testant positif à la COVID-19
sur le terrain dans nos communautés, mieux ce sera
pour nous et pour tous les Canadiens. Non
seulement ces mesures réduiront-elles une plus
grande propagation communautaire du virus, mais
elles contribueront à « aplanir la courbe »
et réduire le danger de submerger nos systèmes de
santé provinciaux avec des patients provenant des
Premières Nations.
Enfin, nous reconnaissons votre solide leadership
et les efforts concertés de votre gouvernement
pour travailler avec les autres paliers de
gouvernements en cette période de crise afin
d'optimiser l'efficacité de la réponse à la
COVID-19. Comme les virus ne connaissent ni
frontières ni sont-ils discriminatoires, les
Canadiens et les Premières Nations veulent voir
votre gouvernement agir rapidement pour répondre à
notre demande d'aide et de collaboration. Les
Premières Nations n'ont perdu aucun temps à
planifier et à s'organiser pour agir face à la
propagation communautaire de la COVID-19.
Cependant, une réponse rapide qui tient compte de
la possibilité de la propagation de la COVID-19
dans nos communautés des Premières Nations est
essentielle si l'on veut limiter le nombre de
membres des Premières Nations qui mourront de
cette maladie.
[...]
Je vous remercie d'avance, et j'ai confiance que
votre gouvernement agira conformément à la
relation fiduciaire entre la Couronne et les
Premières Nations ainsi qu'à votre devoir et
responsabilité de permettre à notre leadership de
s'attaquer à la pandémie du coronavirus.
Pour qu'advienne l'équilibre,
Ogema-Makwa
Grand Chef Jerry Daniels
Organisation des chefs du sud [représentant
les Premières Nations anishinaabes et dakotas du
sud du Manitoba]
Le peuple québécois continue de prendre des
initiatives créatives pour exprimer sa solidarité
sociale et garder un bon esprit face à la pandémie
de la COVID-19. Cette expression populaire ont
pris une multitude de formes.
De nombreuses pages
Facebook ont été créées pour permettre à tous de
ne pas être laissés à eux-mêmes pendant qu'ils
pratiquent la distanciation sociale. Plusieurs
groupes ont été créés par des parents et leurs
enfants. Enseignants, éducateurs et parents y
contribuent pour promouvoir des activités
pédagogiques, des jeux, voire même des expériences
scientifiques à faire à la maison. Face à la
difficulté de garder les enfants occupés à la
maison, on donne des exemples d'horaire pour
structurer leur journée, et des façons de faire
pour que les adolescents prennent conscience des
mesures à adopter en cette période de pandémie.
Des enseignants et des intervenants scolaires ont
pris d'autres initiatives pour leurs élèves d'âge
primaire ou secondaire : certains produisent
des vidéos pour s'adresser à leurs élèves pour
faire des jeux, des expériences, ou tout
simplement pour leur dire qu'ils pensent à eux et
les encourager à faire attention à eux.
Pour manifester l'appui populaire envers ceux qui
oeuvrent dans la santé, le transport,
l'alimentation, l'entretien ménager le ramassage
des ordures, etc., des citoyens ont proposé que
chaque soir, à 20 h 30, les gens éteignent
puis rallument leur lumière de maison ou de
voiture pendant une minute.
On voit de plus en plus dans les fenêtres de
maison, de commerce et autres immeubles des
dessins d'arc-en-ciel, souvent avec la mention «
ça va bien aller ». La « chasse à
l'arc-en-ciel » est un jeu pour les enfants
lancé par des parents au début des mesures de
quarantaine annoncées. Il s'agit de chercher les «
arcs-en-ciel » dans les fenêtres des maisons
lors de promenades des parents avec leurs enfants.
L'initiative s'est répandue rapidement et on en
retrouve maintenant partout au Québec. Cela aussi
aide à garder le moral collectif.
Des groupes de
danse envoient un animateur avec un système de son
se placer devant les résidences de personnes âgées
et les inviter, de la rue, à danser sur leur
balcon. D'autres offrent leurs services aux
personnes vulnérables ou en perte de revenu à
cause de la pandémie : ils font leurs
courses, leurs déclarations d'impôts, vont leur
porter de la nourriture à la porte, etc.
Des interprètes et des musiciens, de leur balcon,
mettent leurs talents au service de leurs voisins
et des passants tous les soirs en interprétant des
oeuvres musicales.
Des entrepreneurs locaux ont aussi décidé de
contribuer aux initiatives : des
distillateurs et des microbrasseries de
différentes régions du Québec ont transformé leur
production pour faire des désinfectants. Ils
partagent leur expérience et travaillent en
collaboration pour répondre aux besoins de tous.
Que ce soit lors de la crise du verglas
de 1998, du tremblement de terre en Haïti
le 12 janvier 2010, de la tragédie de
Mégantic le 6 juillet 2013 ou des
inondations massives au printemps 2019, le peuple
québécois répond présent, cherche et trouve
toujours moyen d'exprimer sa solidarité sociale
face aux crises.
Joignant notre voix à celle d'organisations
telles l'Association des libertés civiles de la
Colombie-Britannique (ALCCB, dont la déclaration
du 17 mars est basée sur ce qui suit), nous
exprimons nos graves préoccupations au sujet du
bien-être de nos êtres chers et de nos communautés
et de la déclaration du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse d'un état d'urgence (en vertu de
l'article 12(1) de la Loi sur la gestion des
urgences) relativement à la COVID-19. En
tant que groupe de membres de la communauté de la
Nouvelle-Écosse, nous tenons à nous faire entendre
et à ce que nos points de vue soient incorporés
dans le plan de notre gouvernement pour
l'éradication de cette grave menace pour la santé.
Comme l'ALCCB, nous appuyons sans réserve la
nécessité d'intervention « par tous les niveaux de
gouvernements priorisant la santé publique, y
compris des mesures qui consolident notre
infrastructure publique pour le bien de tous et
pour la protection des plus vulnérables face à
cette pandémie : les aînés, les travailleurs
à statut précaire, les communautés autochtones,
les sans-abri ». Cependant, l'histoire nous
rappelle encore et encore que les gouvernements se
servent de tels moments de crise sociale pour
élargir leurs pouvoirs et violer les principes
constitutionnels vitaux - y compris ceux qui sont
enchâssés dans la Charte canadienne des droits
et libertés - au nom de la « sécurité
publique ». Lorsque l'urgence déclarée prend
fin, les pouvoirs élargis restent souvent en
place, et ce, de façon permanente. Compte tenu de
ce qui précède, nous appelons les gouvernements
municipaux et de la Nouvelle-Écosse, la police
locale et la GRC, le ministère de la Justice de la
Nouvelle-Écosse et le Conseil des commissionnaires
de police de Halifax d'exercer leurs pouvoirs (et
de rigoureusement surveiller l'exercice de ces
pouvoirs) dans cette situation d'état d'urgence
d'une manière qui soit respectueuse des droits et
libertés civiques de chaque personne et communauté
de la Nouvelle-Écosse. Nous sommes surtout
soucieux que ne se répètent, dans les pratiques
actuelles, des scénarios bien connus du passé
d'espionnage étatique, d'interventions policières
et de poursuites qui ciblent de façon
disproportionnée les Noirs, les Autochtones et les
autres personnes racisées, celles vivant dans la
pauvreté, les itinérants, les personnes ayant des
problèmes de santé mentale, et d'autres groupes
vulnérables.
Comme l'ALCCB, nous
pensons à la longue histoire bien documentée
d'abus de pouvoir en vertu de la Loi des
mesures de guerre du fédéral (le
prédécesseur de la Loi d'urgence fédérale
qu'on se prépare à déclarer à Ottawa) qui a été
invoquée pendant la Première et la Deuxième Guerre
mondiale et qui a servi à arrêter et incarcérer
des Canadiens qualifiés d'« ennemis
étrangers » et à saisir leur propriété, avec
de graves conséquences pour les Canadiens
d'origine japonaise. Cet abus de pouvoir a aussi
été exercé pendant la crise d'octobre en 1970
alors qu'il y a eu des milliers de fouilles et des
centaines de personnes détenues dont la vaste
majorité n'ont jamais été formellement accusées.
Nous rappelons aux autorités de la Nouvelle-Écosse
que les mesures d'« urgence » sont «
assujetties à la Charte canadienne des droits
et libertés ». Nous voulons aussi
souligner le rapport de Michael MacDonald et
Jennifer Taylor Opinion légale indépendante
sur les contrôles policiers
(octobre 2019) qui souligne l'illégalité de
telles mesures, ainsi que l'abondante
documentation sur les répercussions
disproportionnées des interventions policières sur
les personnes et communautés noires de notre
province. La récente expérience des familles
afro-néoécossaises Rao et Dixon au lendemain de
cet avis juridique, la condamnation formelle des
comportements racistes de la police et
l'interdiction des contrôles et fouilles
individuels n'ont pas réussi à raviver la
confiance de nos communautés qui jugent toujours
que le problème des interventions policières
racistes n'a pas vraiment été réglé. Ces récents
exemples sont des rappels opportuns des
transgressions volontaires du pouvoir d'État à la
veille d'un nouvel état d'urgence dans la province
relativement à la COVID-19.
Compte tenu de comment le racisme
institutionnalisé et d'autres inégalités
socio-économiques influencent les interventions
policières et juridiques et engendrent des
inégalités d'accès aux ressources et à l'espace
publics et privés, nous nous demandons qui sera la
cible des interventions policières et juridiques
pour contrôler les mesures de non-rassemblement et
de distanciation prosociale du présent état
d'urgence. Comment les préoccupations face aux
problèmes de santé qui prennent une ampleur
disproportionnée et des allures spécifiques parmi
les Noirs, les Autochtones et les autres groupes
et communautés vulnérables sont-elles envisagées
dans cette situation de crise de santé publique et
d'état d'urgence ?
Nous appelons les communautés et toutes les
instances officielles de la Nouvelle-Écosse à voir
cette crise comme une occasion de développer et de
mettre en pratique des mesures de santé et de
sécurité publiques qui sont inclusives et
équitables, reflétant ce que l'ALCCB appelle avec
justesse « une infrastructure publique qui
bénéficie à tous » ainsi qu'un mécanisme de
reddition de comptes réciproque entre nous, et
entre nous et les autorités publiques,
conformément à la responsabilité que nous avons
envers notre bien-être collectif. Voici des
exemples de pratiques de santé et de sécurité
inclusives et équitables :
- La traduction immédiate des mesures d'urgence
et autres reliées à la COVID-19 en micmac et dans
les langues des communautés de réfugiés et
d'immigrants de la Nouvelle-Écosse pour veiller à
ce que l'information essentielle soit répartie
également.
- La transparence sur les peines pour tout refus
d'honorer les contraventions ainsi que des mesures
pour veiller à ce que les gens appauvris ne soient
pas criminalisés ou que l'argent qu'ils ont mis de
côté pour leurs besoins quotidiens ou pour leurs
besoins de santé ne soit saisi. Nous rejetons
définitivement les contraventions pour les gens
vivant dans la pauvreté et considérons qu'il
s'agit d'une peine disproportionnée.
- Que soient mises en place des mesures de
surveillance et de reddition de comptes pour la
police : nous exigeons qu'un mécanisme de
plaintes soit mis sur pied pour permettre au
public de rapporter des cas d'abus spécifiques à
la mise en oeuvre actuelle de la Loi sur la
gestion des urgences et la Loi sur la
protection de la santé, 2004.
- Des règles claires concernant l'accès de la
police aux propriétés. La police doit adopter une
approche de réduction des méfaits pour faire en
sorte que les personnes vulnérables puissent
lancer un appel à l'aide si nécessaire, en
particulier dans ces communautés qui sont déjà
aliénées de la police.
- La transparence immédiate est nécessaire de la
part des autorités pour assurer que les exercices
d'autorité pendant l'urgence ne soient pas un
prétexte pour faire des contrôles policiers. Nous
exigeons que les membres de la communauté puissent
refuser de divulguer de l'information personnelle,
afin de ne pas raviver la pratique raciste des
contrôles policiers.
- Des communications publiques claires sur
exactement comment les autorités provinciales et
municipales comptent traiter de la santé des
communautés vulnérables (noires, autochtones et
autres personnes racisées, les personnes vivant
dans la pauvreté, les sans-abri et les personnes
vivant dans des logements insalubres, les
personnes atteintes d'une maladie mentale, les
personnes handicapées) dans le contexte de la
pandémie de la COVID-19.
- Des mesures claires pour veiller à la santé
des personnes confinées dans les institutions «
correctionnelles » et « judiciaires »
pour adultes et jeunes adultes, un financement à
long terme pour appuyer les besoins en logement et
en santé des personnes qui sortent de prison. Les
membres de la communauté sont préoccupés pour
toute personne confinée dans des institutions et
rappellent, par exemple, la surreprésentation
d'adultes noirs et autochtones, en particulier des
jeunes adultes, en détention provinciale. Nous
soulignons aussi que la vaste majorité des
personnes en détention sont en détention
provisoire en attente d'un procès, et n'ont donc
jamais été accusées d'aucun crime.
Signé
Les membres engagés de la communauté de la
Nouvelle-Écosse oeuvrant pour une santé et une
sécurité inclusives face à la COVID-19, y
compris :
Le Département de la Justice sociale et des
Études communautaires, université Saint Mary's
(Benita Bunjun, Val Marie Johnson, El Jones,
Darryl Leroux, Rachel Zellars)
Le Dr OmiSoore Dryden, de la chaire James R.
Johnston d'études sur les Noirs du Canada,
Faculté de médecine, université de Dalhousie
Le Congrès mondial Afrikan-chapitre de la
Nouvelle-Écosse
Lynn Jones, activiste
Les efforts pour faire face à la
pandémie, les sanctions
américaines et les assassins payés
Dans son discours du 27 mars au Sommet virtuel
spécial du G20 convoqué par l'Arabie saoudite, le
secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a
une fois de plus appelé à un cessez-le-feu de tous
les conflits entre les nations afin que l'humanité
puisse entièrement se concentrer sur la lutte
contre la pandémie de la COVID-19. Il a de nouveau
appelé à la levée des sanctions contre les pays
afin qu'ils puissent utiliser toutes les
ressources nécessaires pour lutter contre le
virus.
Deux jours plus
tôt, la Russie, la Syrie, l'Iran, Cuba, la Chine,
la République populaire démocratique de Corée
(RPDC), le Nicaragua et le Venezuela ont envoyé
une lettre conjointe au secrétaire général de
l'ONU l'appelant à exiger la levée des sanctions
contre les pays qui ont entravé leurs efforts
nationaux contre le virus. En outre, la Russie a
soumis une résolution à l'Assemblée générale des
Nations unies appelant à la levée des sanctions
contre les pays ciblés afin de contourner le veto
des États-Unis au Conseil de sécurité de l'ONU.
Guterres a souligné dans son discours que « nous
sommes en guerre contre un virus, et nous ne
sommes pas en train de gagner. Il a fallu au monde
trois mois pour atteindre les 100 000
premiers cas confirmés de la COVID-19.
Les 100 000 cas suivants sont apparus en
seulement douze jours ; les 100 000
suivants en quatre jours ;
les 100 000 derniers cas ont été
enregistrés en un jour et demi à peine. Cela
représente une croissance exponentielle, et ce
n'est que le sommet de l'iceberg. Nous avons
besoin d'un plan de guerre pour remporter cette
guerre. La solidarité est essentielle ... C'est
pourquoi j'ai appelé à un cessez-le-feu
mondial. »
L'appel de Guterres a été repris par de nombreux
pays qui, avant même son intervention, avaient agi
pour aider les autres. Cuba, par exemple, tout en
faisant face à des sanctions brutales des
États-Unis, exprime une fois de plus son
internationalisme légendaire en envoyant des
médecins et des professionnels de la santé pour
aider en Italie, au Venezuela, au Nicaragua, au
Suriname, en Jamaïque et à la Grenade, entre
autres pays. Cuba a même proposé d'aider les
États-Unis, mais l'administration Trump a rejeté
son offre généreuse. Non seulement les États-Unis
refusent-ils l'aide de Cuba pour sauver la vie de
citoyens américains, mais ils n'ont pas levé les
sanctions contre Cuba, les resserrent, font des
menaces de guerre contre l'Iran et ont mis la tête
du président Nicolas Maduro du Venezuela à prix
sous l'accusation fallacieuse qu'il est impliqué
dans le trafic de stupéfiants. Ce sont tous des
actes criminels inadmissibles à un moment où les
peuples du monde s'unissent tous contre la
pandémie. De plus, les États-Unis s'ingèrent dans
la capacité de l'Iran à acheter des fournitures
médicales dans sa lutte contre la pandémie.
Il convient de noter que, dans son intervention
au Sommet virtuel du G20, le premier ministre
Trudeau a notamment déclaré : « Nous sommes
gravement préoccupés par les risques graves qui
pèsent sur tous les pays, en particulier les pays
en développement et les pays les moins avancés,
notamment en Afrique et dans les petits États
insulaires, où les systèmes de santé et les
économies sont peut-être moins en mesure de
relever le défi, ainsi que le risque particulier
auquel sont confrontés les réfugiés et les
personnes déplacées. » Ce qui est caché dans
cette déclaration, c'est que c'est le système
impérialiste d'États auquel appartient le Canada
qui a exploité et abusé de ces pays et est
directement responsable du fait que leurs systèmes
de soins de santé et d'autres systèmes soient
compromis. Pourtant, ces pays prennent des mesures
proactives sous la direction de l'Organisation
mondiale de la santé pour mettre fin à la
pandémie. Les inquiétudes de Trudeau concernant
les petits États insulaires peuvent être amplement
illustrées par le rôle ignoble que le Canada a
joué pendant des décennies en Haïti de concert
avec les États-Unis pour terroriser et exploiter
le peuple haïtien, ce qui a contribué à la crise
de ses soins de santé et des autres
infrastructures. Le Canada participe lui aussi à
des sanctions illégales contre la RPDC et d'autres
pays et n'a pas jugé bon de lever ces sanctions en
ces moments graves.
On voit donc que pendant que les États-Unis, le
Canada et d'autres pays continuent d'imposer des
sanctions contre certains pays, ce qui entrave
directement leur capacité à faire face à la
pandémie, l'opposition mondiale à ces actes
criminels grandit.
Ce qui ressort clairement de cette crise, à un
moment déterminant auquel l'humanité est
confrontée, c'est la solidarité sociale des
peuples de ce monde, les nobles actes de Cuba et
d'autres nations et les efforts pour partager des
informations et s'entraider. En revanche, la
pandémie montre également le visage hideux de
l'impérialisme américain et de ses compagnons de
route qui, en poursuivant les sanctions contre
Cuba, la RPDC, l'Iran, le Venezuela et d'autres,
révèlent qu'ils sont dépourvus de toute humanité.
Cela souligne la nécessité politique que
l'humanité intensifie la lutte collective pour
mettre les impérialistes américains et leurs
alliés au pied du mur, afin que nations et les
peuples du monde aient un avenir brillant et
prospère.
La famille vietnamienne d'un patient rétabli de la
COVID-19 présente
des fleurs
à un médecin dans la province nordique de Vinh
Phuc,, le 26
février 2020. À ce moment-là, le patient était le
dernier à être
traité.
Dès le départ, le gouvernement de la République
socialiste du Vietnam a pris toutes les mesures, y
compris une campagne massive d'éducation du public
et d'application des règles, pour lutter contre la
COVID-19. Au 28 mars, le Vietnam avait
signalé 174 cas et aucun décès. Dès que le
virus est apparu, le gouvernement a mis sur pied
un comité directeur national pour COVID-19 avec la
participation des ministres et des fonctionnaires
de tous les ministères dirigés par le vice-premier
ministre Vu Duc Dam, déterminé à faire en sorte
que le Vietnam réduise le nombre de cas à moins
de 1 000. Le vice-premier ministre a
déclaré qu'avec le peuple mobilisé sous la
direction du Parti communiste du Vietnam, du
gouvernement et de ses ministères, le peuple
vietnamien vaincra le virus. Les ministères sont
responsables de la mise en oeuvre de toute
décision prise par le comité directeur national.
De plus, le Vietnam travaille en étroite
collaboration avec l'Organisation mondiale de la
santé, qui a fourni au pays des ressources de test
en laboratoire.
Dans une récente entrevue, le professeur Le Vu
Anh, un chef de la santé publique et doyen
fondateur de l'école de santé publique de Hanoï, a
souligné que les soins de santé des citoyens sont
une priorité absolue du gouvernement. Il a
expliqué qu'ils sont organisés par l'entremise de
quatre niveaux d'administration - au niveau
central, provincial, du district et de la commune
-, et à chaque niveau, le personnel et les
infrastructures sont adéquats pour soutenir la
santé des populations. Ces niveaux d'organisation
permettent d'entreprendre avec succès une campagne
de sensibilisation du public pour informer les
citoyens du danger posé par la COVID-19 et les
mobiliser dans la lutte contre le virus, a-t-il
noté.
Il a également souligné qu'il existe une
assurance maladie publique et bien qu'il existe
des établissements de santé publics et privés,
tous doivent être agréés par l'État et sont
régulièrement contrôlés pour s'assurer qu'un
travail approfondi est effectué pour garantir la
santé et le bien-être des personnes.
Des reportages révèlent le niveau d'intervention
et de soutien que le Vietnam apporte à ses
citoyens en matière de lutte contre la COVID-19.
Par exemple, elle a souligné que si une personne
est malade dans un bâtiment, tout le bâtiment est
verrouillé et que le gouvernement fournit trois
repas chauds par jour à tout le monde dans ce
bâtiment à un coût minime jusqu'à ce que la
personne se rétablisse. Si une personne entre dans
le pays depuis l'étranger, les responsables de la
santé publique la mettent immédiatement en
quarantaine pour une période de 14 jours aux
frais de l'État. Des hôtels sont ouverts et des
chambres deviennent disponibles à des tarifs
subventionnés pour ceux qui souhaitent s'y
installer pour s'isoler. Cela permet également de
maintenir l'industrie touristique active pendant
la pandémie. Ces mesures et d'autres se sont
révélées être des moyens efficaces de lutter
contre la COVID-19 et le Vietnam montre que la
pleine intervention de l'État, la mobilisation et
la participation active de l'ensemble du peuple
sont la clé pour contenir avec succès le virus.
En dépit du blocus brutal des États-Unis contre
Cuba, une autre équipe médicale cubaine se prépare
à se rendre dans la principauté européenne
d'Andorre, limitrophe de l'Espagne, pour aider à
la lutte contre la COVID-19.
« L'humanité fait face à un défi commun. Cette
pandémie ne respecte ni les frontières, ni les
idéologies. Elle menace la vie de tous et c'est la
responsabilité de tous d'intervenir », a
écrit le ministre des Relations extérieures Bruno
Rodriguez sur son compte Twitter cette semaine.
Dans son intervention du 27 mars lors de la
réunion ministérielle virtuelle de la Communauté
des États d'Amérique latine et des Caraïbes
(CELAC) sur les questions de santé pour le
confinement et la surveillance de la COVID-19,
Bruno Rodriguez a appelé à un effort uni pour
consolider la solidarité et la coopération
internationales contre la pandémie.
Il a dit que Cuba contribue sa modeste
coopération à ceux qui le demandent et est prête à
continuer de le faire, et que Notre Amérique peut
en sortir victorieuse, appuyée par la solidarité
et l'unité dans la diversité. À cet égard, il a
dit qu'il faut mettre de côté les différends
politiques et se consacrer à la recherche
conjointe des réponses requises, sans attendre de
l'aide miraculeuse du Nord développé.
Il a dit qu'il est inacceptable que certains pays
doivent subir des mesures coercitives unilatérales
arbitraires comme celles imposées par les
États-Unis au Nicaragua et au Venezuela, et a
exigé qu'on y mette fin immédiatement. Il a aussi
condamné la campagne du gouvernement américain qui
tente de discréditer la coopération médicale de
Cuba en exerçant une pression sur certains pays
pour qu'ils refusent cette aide, et a dit que ces
pressions sont faites alors que la solidarité
entre nations s'intensifie partout dans le monde.
« Cuba préconise la paix, la santé, la vie. Nous
sommes fiers de nos professionnels de la santé qui
dans l'île ou dans différentes régions du monde se
sont joints à la lutte contre la COVID-19. Ils
personnifient l'humanité et la solidarité de la
Révolution cubaine », a-t-il dit.
Jusqu'à présent, Cuba a envoyé des équipes
médicales pour aider 14 pays, y compris l'Italie
et Andorre, à proximité de pays durement frappés
comme l'Espagne et la France en Europe, la
Jamaïque, Antigua-et-Barbuda, St-Vincent et les
Grenadines, Haïti, Sainte-Lucie, Suriname, Grenade,
la Dominique, Saint-Christophe et Nevis, et Bélize
dans les Caraïbes, et le Venezuela et le
Nicaragua. La plupart des 800 professionnels
de la santé de ces missions sont des membres de la
Brigade médicale internationale Henry Reeve contre
les désastres et les épidémies dangereuses et ont
une formation spéciale. La Brigade est reconnue
pour son travail lors de l'épidémie d'Ébola en
Afrique. Cinq cent autres médecins, principalement
des spécialistes en médecine d'urgence et
thérapie, partiront bientôt pour l'Argentine.
Cuba rapporte aussi que plus de 45 pays
partout dans le monde ont demandé l'interféron
Alpha 2B pour leurs programmes de traitement
contre la COVID-19, à la suite des résultats
favorables obtenus en Chine, à Cuba et dans
d'autres pays.
La lutte contre la pandémie au pays
Le ministre de la Santé publique, Jose Angel
Portal, a annoncé dimanche qu'en date du 29
mars, Cuba avait 139 cas confirmés de la
COVID-19. Parmi eux il y avait 114 Cubains
et 25 étrangers. L'état clinique de 124
d'entre eux est stable, 3 sont dans une
condition sérieuse et 3 sont décédés. Une
personne a été évacuée du pays et 4 ont eu
leur congé. Il a dit que Cuba est présentement au
stage pré-épidémique et que la transmission
communautaire n'a pas encore été confirmée.
Le 20 mars, le président Diaz-Canel s'est
adressé à la nation dans une émission télévisée.
Il a dit : « En tant qu'État et gouvernement,
nous avons la responsabilité de protéger les vies
humaines et le tissu social dans son ensemble.
Nous agissons de façon globale, avec sérénité,
réalisme et objectivité. Il ne doit pas y avoir de
panique, ni d'excès de confiance. » Il a
annoncé qu'en date du 24 mars les
non-résidents de Cuba n'auraient pas le droit de
voyager au pays, ce qui privera le pays d'une de
ses plus grandes sources de revenu pendant 30
jours. Les résidents cubains qui entrent au pays
seront obligés de respecter une quarantaine
de 14 jours. Il a aussi appelé la population
à prendre plus au sérieux la pratique de
distanciation sociale et les autres pratiques
conçues pour prévenir la propagation de la
COVID-19.
Des résidents cubains qui sont arrivés au pays de
l'étranger le 28 mars, 128 sont allés
directement dans des centres d'isolation pour y
subir une surveillance clinique et
épidémiologique. Jusqu'ici, 2 317
personnes, dont 115 étrangers, ont séjourné
dans ces centres pour y être surveillés.
Aussi, 30 642 personnes sont en
quarantaine au pays, pour des soins primaires. Les
étudiants en médecine, des membres de la
Fédération des Femmes cubaines (FFC) et des
Comités de Défense de la Révolution ont visité
plus de 642 560 familles pour faire en
sorte qu'elles aient l'aide nécessaire pour
combattre la pandémie.
Cuba a commencé à adopter de nouvelles mesures en
ce qui concerne les échanges intérieurs et les
secteurs de l'économie où des investissements
seront faits, puisqu'elle ne peut compter sur
l'importation de biens dont elle a besoin dans la
période qui vient.
Le 28 mars, le vice-premier-ministre
Alejandro Gil a annoncé que pour la production
domestique, on ciblerait des secteurs comme
l'agriculture, l'hygiène et les médicaments. La
ministre du Commerce intérieur, Betsy Diaz, a
annoncé des projets de distribution équitable de
nourriture et d'autres nécessités pour
éviter les rassemblements. La vente de
légumes, de protéines et de produits hygiéniques
sera la priorité, a-t-elle dit, afin
d'approvisionner toutes les familles cubaines.
- Mouvement social de l'ALBA
Canada, chapitre d'Ottawa -
Après plusieurs années de sanctions brutales et
de menaces d'intervention militaire contre le
Venezuela, les États-Unis, frustrés devant l'échec
de toutes leurs tentatives d'imposer un changement
de régime, ont escaladé leurs attaques en accusant
le Venezuela et le président Nicolas Maduro de
narcoterrorisme et ont offert une récompense
de 15 millions de dollars pour son
arrestation ou assassinat ainsi que pour
l'arrestation ou l'assassinat des autres
dirigeants de la révolution bolivarienne.
Hier à peine [le 27 mars], les États-Unis
invoquaient une crise humanitaire au Venezuela,
accusant Maduro et appelant pour son renversement
au nom des droits humains du peuple vénézuélien,
pour prêter à leur énième tentative de changement
de régime un semblant de légitimité. Maintenant,
les masques sont tombés et voilà qu'ils ont
recours à une forme ouverte d'assassinat ciblé,
une forme répugnante d'appel aux chasseurs de
prime. Cela ne doit pas passer ! Évidemment,
les autorités américaines ne possèdent pas la
moindre preuve pour appuyer leurs accusations. Il
est bien connu que les États-Unis, par le biais de
la CIA et son principal allié en Amérique latine,
le président Duque de la Colombie, sont les
principales sources de narcoterrorisme dans la
région.
Cette action
dangereuse et criminelle de l'administration Trump
a lieu au moment où le Venezuela et des pays
partout dans le monde mobilisent leurs ressources
pour lutter contre la pandémie de la COVID-19 qui
se propage rapidement. Les peuples de partout
s'unissent dans un effort sans précédent pour
vaincre le virus et défendre leur santé et leur
sécurité. Cet effort est fait au moment où les
États-Unis sont eux-mêmes devenus l'épicentre de
la pandémie.
Il a été annoncé que huit pays représentant près
du quart de l'humanité affirment que les actions
de Washington minent leur réponse à la pandémie de
la COVID-19. Les gouvernements de la Chine, de
Cuba, l'Iran, le Nicaragua, la Corée du Nord, la
Russie, la Syrie et le Venezuela — qui subissent
tous les sanctions des États-Unis- ont fait
parvenir une déclaration commune au
secrétaire-général des Nations unies, au
Haut-Commissariat du secrétaire-général des
Nations unies et au directeur général de
l'Organisation mondiale de la santé, appelant à
mettre fin au blocus économique unilatéral des
États-Unis et dénonçant le blocus comme étant
illégal et en violation ouverte du droit
international et de la Charte des Nations unies.
Ces dernières semaines, les nations lancent des
appels à la coopération accrue, pour le partage
des ressources et pour mettre de côté leurs
différends afin de vaincre la pandémie planétaire.
L'heure est à de nouvelles relations
internationales sous la bannière d' « Une
humanité, une lutte », mais les États-Unis
persistent à aller à l'encontre de la marche vers
l'avant du peuple avec leurs sanctions, leurs
guerres d'agression et d'occupation sans fin et
leurs complots de changements de régime. Ces plus
récentes activités de voyous des États-Unis contre
le Venezuela ne doivent pas passer !
Cette plus récente provocation scandaleuse par
l'administration américaine crée une situation des
plus dangereuses pour le peuple du Venezuela et de
tous les pays de l'ALBA. L'incitation à la
violence contre le gouvernement dûment élu du
Venezuela n'est pas qu'une menace pour
l'indépendance et la souveraineté du Venezuela
mais menace aussi la stabilité de toute la région
de l'Amérique latine et des Caraïbes.
Les menaces criminelles des États-Unis ne doivent
pas passer ! Le peuple vénézuélien et leur
président Nicolas Maduro méritent l'appui de tous
les Canadiens et des peuples du monde contre ces
plus récentes provocations.
Ne touchez pas au
Venezuela !
Le 27 mars, après que le procureur
général William Barr a annoncé que le
gouvernement américain paierait des millions de
dollars pour la remise du président Nicolas
Maduro et d'autres dirigeants nommés de l'État
vénézuélien, le communiqué suivant a été publié
par les Forces armées nationales bolivariennes
du Venezuela (FANB) :
Les Forces armées nationales bolivariennes
rejettent catégoriquement les accusations
extravagantes et extrêmes du département de la
Justice des États-Unis contre le citoyen Nicolas
Maduro Moros, président constitutionnel de la
République bolivarienne du Venezuela, notre
Commandant en chef ; le citoyen général en
chef Vladimir Padrino Lopez, vice-président de la
souveraineté politique, de la sécurité et de la
paix et ministre de la Défense, ainsi que d'autres
dirigeants politiques et militaires importants de
l'État vénézuélien.
Sans honte, cette attaque grossière de l'empire
américain survient précisément à un moment
critique vécu par l'humanité, quand elle se bat
pour la vie, essayant de contenir la COVID-19,
contre laquelle le gouvernement bolivarien, par le
biais de son union civilo-militaire, parvient à
atteindre efficacement des résultats et en
répondant de manière adéquate aux besoins
essentiels de sa population. De même, cette
attaque survient juste après la révélation d'un
complot appelant à des actions violentes contre
les autorités reconnues de notre pays depuis le
territoire colombien. Il semble que la frustration
de leurs tentatives de renverser notre
gouvernement légitimement constitué les ait amenés
à imaginer des fantasmes judiciaires qui méritent
sans aucun doute la ferme condamnation de la
communauté internationale.
Il est évident que leur intention perfide est de
discréditer nos institutions démocratiques et
d'invisibiliser le sacrifice extraordinaire que
des millions de Vénézuéliens font chaque jour pour
surmonter les sanctions et le blocus économique et
financier imposés par l'empire lui-même, reconnu
comme un crime contre l'humanité, et pour
surmonter les adversités afin de réaliser la paix
et le développement national. On peut également
facilement déduire qu'ils tentent de détourner
l'attention des énormes difficultés que leur
système de santé capitaliste éprouve à confronter
la pandémie qui nous afflige actuellement, et de
la course électorale pour la réélection de Donald
Trump, qui restera dans l'histoire comme le plus
désastreux et irrationnel des présidents
américains.
Ces accusations, totalement dépourvues de tout
élément de preuve, visent à entacher la moralité
d'une poignée de patriotes qui ont consacré leur
vie au service de la nation et, contrairement à ce
qu'ils prétendent, luttent contre le fléau du
trafic de drogue, généré en Colombie, avec
véhémence et éthique révolutionnaire. Selon
l'Office des Nations unies contre la drogue et le
crime, c'est en Colombie que 70 % de la
cocaïne mondiale est produite, dont 93 %
atteint les États-Unis par la route du Pacifique.
À cet égard, il convient de souligner l'effort
magnanime que les FANB ont déployé pour lutter
contre cette activité illicite, notamment avec la
neutralisation de plus de 189 appareils
utilisés pour le trafic de drogue, le tout dans le
cadre de la loi sur le contrôle de la défense
globale de l'espace aérien.
Le président Nicolas Maduro Moros est un
dirigeant social renommé forgé dans les luttes
syndicales pour les revendications de la classe
ouvrière, qui défend un projet de justice
humaniste et social pour notre chère patrie ;
il a également été un commandant en chef
exceptionnel. Pour sa part, le général en chef
Vladimir Padrino Lopez, est un général avec une
carrière académique et professionnelle distinguée,
avec une grande autorité à l'intérieur et à
l'extérieur de l'institution, à la tête de
laquelle il a assumé des défis complexes pendant
plus de cinq ans en tant que ministre du Pouvoir
populaire pour la défense. Pour ces raisons, les
FANB réaffirment leur loyauté absolue et
engagement indéfectible à continuer de les
accompagner dans les batailles que nous menons en
permanence pour garantir la santé, la sécurité, le
bien-être et les intérêts sacrés du peuple
vénézuélien.
Fidèles aux traditions qui nous ont été
transmises par le libérateur Simon Bolívar et le
commandant suprême Hugo Chavez, nous réitérons au
monde entier que l'empire américain et ses alliés
n'ébranleront affaibliront jamais notre dignité et
notre résolution irrévocable d'être libres,
souverains et indépendants.
Chavez vit, la patrie continue. Patrie
indépendante et socialiste, nous vivrons et
gagnerons. Loyaux toujours, traîtres jamais !
- Leonardo Flores -
Des médecins vénézuéliens font une visite à
domicile.
Quelques heures après son lancement, plus
de 800 Vénézuéliens aux États-Unis se sont
inscrits pour un vol d'urgence de Miami à Caracas
par le biais d'un site web géré par le
gouvernement vénézuélien. Ce vol, offert
gratuitement, a été proposé par le président
Nicolás Maduro lorsqu'il a appris que 200
Vénézuéliens étaient bloqués aux États-Unis suite
à la décision de son gouvernement d'arrêter les
vols commerciaux à titre de mesure préventive
contre les coronavirus. La promesse d'un vol s'est
étendue à deux vols ou plus, car il est apparu
clairement que de nombreux Vénézuéliens aux
États-Unis voulaient retourner au Venezuela, mais
la situation n'est toujours pas résolue en raison
de l'interdiction américaine sur les vols à
destination et en provenance du pays.
Ceux qui se fient uniquement aux médias grand
public pourraient se demander qui, dans leur bon
sens, voudrait quitter les États-Unis pour le
Venezuela. Le Time, le Washington Post, The Hill
et le Miami Herald, entre autres, ont publié des
opinions au cours de la semaine dernière décrivant
le Venezuela comme un cauchemar chaotique. Ces
médias ont brossé le tableau d'un désastre dû au
coronavirus, de l'incompétence du gouvernement et
d'une nation au bord de l'effondrement. La réalité
de la réponse du Venezuela aux coronavirus n'est
pas du tout couverte par les médias mainstream.
De plus, ce que chacun de ces articles résume,
c'est le dommage causé par les sanctions de
l'administration Trump, qui a dévasté l'économie
et le système de santé bien avant la pandémie de
coronavirus. Ces sanctions ont appauvri des
millions de Vénézuéliens et ont eu un impact
négatif sur des infrastructures vitales, comme la
production d'électricité. Le Venezuela est empêché
d'importer des pièces de rechange pour ses
centrales électriques et les pannes qui en
résultent interrompent les services d'eau qui
dépendent des pompes électriques. Ces problèmes,
ainsi que des dizaines d'autres implications de la
guerre hybride contre le Venezuela, ont provoqué
une baisse générale des indicateurs de santé,
entraînant 100 000 décès à la suite des
sanctions.
En ce qui concerne les coronavirus en
particulier, les sanctions augmentent le coût des
kits de dépistage et des fournitures médicales, et
interdisent au gouvernement vénézuélien d'acheter
du matériel médical aux États-Unis (et dans de
nombreux pays européens). Ces obstacles semblent
placer le Venezuela sur la voie du pire des
scénarios, comme l'Iran (également frappé par les
sanctions) ou l'Italie (frappée par l'austérité et
le néolibéralisme). Contrairement à ces deux pays,
le Venezuela a pris très tôt des mesures décisives
pour faire face à la pandémie.
Grâce à ces mesures et à d'autres facteurs, le
Venezuela se trouve actuellement dans son meilleur
scénario. Au moment où nous écrivons ces
lignes, 11 jours après le premier cas
confirmé de coronavirus, le pays compte 86
personnes infectées, avec 0 décès. Ses
voisins n'ont pas fait aussi bien : Le Brésil
compte 1 924 cas avec 34
décès ; l'Équateur 981 et 18 ;
le Chili 746 et 2 ; le
Pérou 395 et 5 ; le
Mexique 367 et 4 ; la
Colombie 306 et 3 (à l'exception du
Mexique, ces gouvernements ont tous participé et
contribué activement aux efforts de changement de
régime menés par les États-Unis au Venezuela).
Pourquoi le Venezuela fait-il beaucoup mieux que
les autres pays de la région ?
Les sceptiques prétendront que le gouvernement
Maduro cache des chiffres et des décès, qu'il n'y
a pas assez de tests, pas assez de médicaments,
pas assez de talents pour faire face de manière
adéquate à une pandémie. Mais voici les
faits :
Premièrement, la solidarité internationale a
joué un rôle inestimable pour permettre au
gouvernement de relever le défi. La Chine a
envoyé des kits de diagnostic de coronavirus qui
permettront de tester 320 000
Vénézuéliens, en plus d'une équipe d'experts et
de tonnes de fournitures. Cuba a envoyé 130
médecins et 10 000 doses d'interféron
alfa-2b, un médicament qui a fait ses preuves en
aidant les patients atteints de COVID-19 à se
rétablir. La Russie a envoyé le premier de
plusieurs envois de matériel et de kits
médicaux. Ces trois pays, que la politique
étrangère américaine qualifie régulièrement de
malfaisants, offrent leur solidarité et leur
soutien matériel. Les États-Unis offrent
davantage de sanctions et le FMI, dont on sait
qu'il est sous contrôle américain, a rejeté une
demande vénézuélienne de 5 milliards de
dollars de financement d'urgence que même
l'Union européenne soutient.
Deuxièmement, le gouvernement a rapidement mis
en oeuvre un plan pour contenir la propagation
de la maladie. Le 12 mars, un jour avant
les premiers cas confirmés, le président Maduro
a décrété l'urgence sanitaire, a interdit aux
foules de se rassembler et a annulé les vols en
provenance d'Europe et de Colombie. Le 13
mars, premier jour, deux Vénézuéliens ont été
testés positifs ; le gouvernement a annulé
les cours, a commencé à exiger le port de
masques dans le métro et à la frontière, a fermé
les théâtres, les bars et les boîtes de nuit, et
a limité les restaurants à emporter ou à livrer.
Il convient de répéter que c'était le premier
jour où un cas a été confirmé ; de nombreux
États américains n'ont pas encore pris ces
mesures. Au quatrième jour, une quarantaine
nationale a été mise en place (équivalent à des
ordonnances de confinement) et un portail en
ligne appelé « Plan pour la Patrie » a été
réorienté pour enquêter sur les cas potentiels
de COVID-19. Au huitième jour, 42 personnes
étaient infectées et environ 90 % de
la population se conformait à la quarantaine. Au
onzième jour, plus de 12,2 millions de
personnes avaient répondu à l'enquête, plus
de 20 000 personnes ayant déclaré être
malades ont reçu la visite de professionnels de
la santé à leur domicile et 145 personnes
ont été orientées vers un test de dépistage du
coronavirus. Le gouvernement estime que sans ces
mesures, le Venezuela compterait 3 000
personnes infectées et un nombre élevé de décès.
Troisièmement, le peuple vénézuélien était en
mesure de faire face à une crise. Au cours des 7
dernières années, le Venezuela a vécu la mort
d'un leader très populaire, de violentes
manifestations de droite, une guerre économique
caractérisée par des pénuries et une
hyperinflation, des sanctions qui ont détruit
l'économie, un coup d'État en cours, des
tentatives d'insurrections militaires, des
attaques contre les services publics, des
coupures de courant, des migrations massives et
des menaces d'action militaire américaine. Le
coronavirus est un défi d'un autre genre, mais
les crises précédentes ont instillé une
résilience chez le peuple vénézuélien et
renforcé la solidarité au sein des communautés.
Il n'y a pas de panique dans les rues ; au
contraire, les gens sont calmes et suivent les
protocoles de santé.
Quatrièmement, l'organisation de masse et la
priorité donnée aux personnes avant tout. Les
communes et les communautés organisées ont pris
les devants, en produisant des masques, en
maintenant le système d'approvisionnement
alimentaire CLAP en marche (ce paquet
alimentaire mensuel atteint 7 millions de
familles), en facilitant les visites de médecins
dans chaque maison et en encourageant
l'utilisation des masques en public. Plus
de 12 000 étudiants en médecine en
dernière ou avant-dernière année d'études ont
demandé à être formés aux visites à domicile.
Pour sa part, l'administration Maduro a suspendu
le paiement des loyers, a instauré un gel des
licenciements à l'échelle nationale, a accordé
des primes aux travailleurs, a interdit aux
télécoms de couper le téléphone ou l'internet
des gens, a conclu un accord avec les chaînes
hôtelières pour fournir 4 000 lits au
cas où la crise s'aggraverait, et s'est engagée
à payer les salaires des employés des petites et
moyennes entreprises. En pleine crise de santé
publique — aggravée par une crise économique et
des sanctions — la réponse du Venezuela a été de
garantir la nourriture, de fournir des soins de
santé gratuits et des tests de dépistage à
grande échelle, et d'alléger encore la pression
économique sur la classe ouvrière.
Le gouvernement américain n'a pas répondu à la
demande de l'administration Maduro de faire une
exception pour Conviasa Airlines, la compagnie
aérienne nationale sous sanctions, afin de ramener
à Caracas les Vénézuéliens bloqués aux États-Unis.
Étant donné tout ce qui se passe aux États-Unis,
où le traitement par COVID-19 peut coûter près
de 35 000 dollars et où le gouvernement
pèse la possibilité de donner la priorité à
l'économie sur la vie des gens, peut-être que ces
Vénézuéliens qui attendent de rentrer chez eux
comprennent que leurs chances de survivre au
coronavirus — tant physiquement qu'économiquement
— sont bien meilleures dans un pays qui privilégie
la santé aux profits.
Des approvisionnements arrivent de Chine pour
aider à combattre la COVID-19 au Venezuela.
Leonardo Flores est un expert politique
latino-américain et militant de Codepink.
À titre d'information
La Loi sur les mesures d'urgence visant la
COVID-19, qui a reçu la sanction
royale le 25 mars, contient les dispositions
suivantes, qui sont extraites du site Web du
ministère des Finances. La plupart de ces mesures
ont déjà été annoncées mais sont répétées ici
comme étatt officielles, avec quelques
changements. L'avis de motion de voies et moyens
visant à présenter le projet de loi C-13 contenant
le texte complet est disponible ici.
La loi contient entre autres choses ce qui
suit :
- fournit une aide supplémentaire aux familles
ayant des enfants en augmentant temporairement les
montants de l'Allocation canadienne pour enfants,
à hauteur de près de 2 milliards de dollars
additionnels.
- fournit une aide supplémentaire aux
particuliers et aux familles à revenu faible ou
modeste en leur versant un paiement complémentaire
spécial au titre du crédit pour la taxe sur les
produits et services (TPS), ce qui
représente 5,5 milliards de dollars en
soutien.
-instaure la Prestation canadienne d'urgence
(PCU) offrant une somme imposable
de 2000 $ par mois et d'une durée
maximale de 4 mois, pour soutenir les
travailleurs qui ont perdu leur source de revenus
en raison de la pandémie de COVID-19. Cette
prestation serait versée aux Canadiens qui ont
perdu leur emploi, qui sont malades,ou en
quarantaine ou qui prennent soin d'une personne
atteinte de la COVID-19, de même qu'aux parents
qui doivent cesser de travailler et rester chez
eux sans rémunération pour s'occuper d'enfants
malades ou restant à la maison, à la suite de la
fermeture des écoles et des garderies. De plus,
les travailleurs qui conservent leurs emplois,
mais ne gagnent pas de revenu en raison d'une
perturbation de leur situation de travail
résultant de la COVID-19, seraient également
admissibles au PCU. Le PCU est accessible aux
travailleurs canadiens touchés par la situation
actuelle, qu'ils soient admissibles ou pas à
l'assurance-emploi (AE).
Des précisions supplémentaires sur la façon dont
les Canadiens peuvent recevoir un montant
imposable de 2000 $ par mois pendant une
période pouvant aller jusqu'à quatre mois, appelée
la Prestation canadienne d'urgence (PCU), révèlent
que les travailleurs admissibles sont ceux qui
perdent leur revenu à la suite de la pandémie de
la COVID-19. Le PCU combine l'Allocation de soins
d'urgence et l'Allocation de soutien d'urgence
annoncées antérieurement.
Un communiqué du 25 mars du ministère des
Finances indique que la PCU couvrirait les
Canadiens qui ont perdu leur emploi, sont malades,
mis en quarantaine ou qui prennent soin d'une
personne malade avec la COVID-19, ainsi que les
parents qui travaillent qui doivent rester à la
maison sans salaire. pour s'occuper des enfants
malades ou à la maison en raison de fermetures
d'écoles et de garderies. Le PCU s'appliquerait
aux salariés, ainsi qu'aux travailleurs
contractuels et aux travailleurs autonomes qui ne
seraient autrement pas admissibles à
l'assurance-emploi (AE).
De plus, les travailleurs qui sont toujours
employés, mais qui ne perçoivent pas de revenu en
raison de perturbations de leur situation de
travail en raison de COVID-19, seraient également
admissibles au PCU. Ceci « aiderait les
entreprises à garder leurs employés en poste
pendant qu'ils gèrent ces moments difficiles, tout
en leur permettant de conserver la capacité de
reprendre rapidement leurs activités dès que cela
sera possible », a dit le communiqué de
presse du ministère des Finances.
Il est mentionné que le régime d'assurance-emploi
« n'a pas été conçu pour traiter le volume sans
précédent de demandes reçues au cours de la
dernière semaine. Compte tenu de cette situation,
tous les Canadiens qui ne peuvent plus travailler
à cause de la COVID-19, qu'ils soient admissibles
ou non à l'assurance-emploi, pourraient recevoir
la PCU, ce qui leur garantirait l'aide au revenu
dont ils ont besoin en temps opportun ».
« Les Canadiens qui touchent déjà des prestations
régulières et de maladie de l'assurance-emploi
continueraient de les recevoir et ne devraient pas
présenter de demande de PCU. Si leurs prestations
d'assurance-emploi prennent fin avant le 3
octobre 2020, ils peuvent présenter une
demande de PCU une fois que leurs prestations
d'assurance-emploi prennent fin et s'ils ne sont
pas en mesure de retourner au travail à cause de
la COVID-19. Les Canadiens qui ont déjà demandé
des prestations d'assurance-emploi et dont la
demande n'a pas encore été traitée n'auraient pas
à présenter une nouvelle demande. Les Canadiens
qui sont admissibles aux prestations ordinaires et
aux prestations de maladie de l'assurance-emploi
pourraient quand même avoir accès à leurs
prestations normales d'assurance-emploi, s'ils
sont toujours sans travail, après la période
de 16 semaines visée par la PCU. »
« C'est ainsi que le portail d'accès à la PCU
serait mis en service au début du mois d'avril.
Les Canadiens admissibles à l'assurance-emploi qui
ont perdu leur emploi peuvent continuer de
présenter une demande de prestations
d'assurance-emploi, tout comme les Canadiens qui
font la demande d'autres prestations de
l'assurance-emploi.
« Les demandeurs commenceraient à recevoir leurs
paiements de PCU dans les 10 jours suivant la
présentation de leur demande. La prestation serait
versée toutes les quatre semaines et serait
offerte du 15 mars 2020 au 3
octobre 2020. »
D'autres extraits du communiqué du 25 mars
du ministère des Finances indiquent que la Loi
sur les mesures d'urgence visant la COVID-19 :
- introduit une suspension du remboursement des
prêts canadiens aux étudiants selon la Loi
fédérale sur l'aide financière aux étudiants,
la Loi fédérale sur les prêts aux étudiants et
la Loi sur les prêts aux apprentis afin
d'instaurer un moratoire de 6 mois sur le
remboursement des prêts étudiants canadiens pour
tous les emprunteurs actuellement en situation de
remboursement.
- aide les entreprises à conserver leurs
travailleurs en offrant aux exploitants de petites
entreprises admissibles une subvention salariale
temporaire pour une période de trois mois. Les
employeurs admissibles comprendraient les petites
entreprises (y compris les coopératives)
admissibles à la déduction pour petites
entreprises, les employeurs non constitués en
société, certaines sociétés de personnes, les
organismes à but non lucratif et les organismes de
bienfaisance.
[À noter que ce poste a été modifié le 27
mars lorsque le premier ministre a annoncé que les
subventions pour couvrir les salaires passeraient
à 75 %, plutôt que 10 % pour
les petites et moyennes entreprises. Le
gouvernement garantira également des prêts
bancaires jusqu'à 40 000 $, dont la
première année sera sans intérêt et
jusqu'à 10 000 $ des prêts
pourraient être non remboursables. De plus, les
paiements de la TPS et de la TVH, ainsi que les
droits de douane et les taxes liés aux
importations, seront reportés jusqu'en juin.]
- aide à protéger l'épargne- retraite des aînés
dela volatilité des marchés en réduisant
de 25 % le retrait minimal exigé des
fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR)
pour 2020.
- appuie les provinces et les territoires au
moyen d'un fonds de lutte contre la COVID-19 qui
leur procurerait un financement ponctuel
de 500 millions de dollars au titre du
Transfert canadien en matière de santé pour
répondre aux besoins critiques de leurs systèmes
de soins de santé et appuyer leurs efforts
d'atténuation selon les besoins.
- assure la disponibilité des médicaments et des
instruments médicaux en donnant au gouvernement le
pouvoir de prendre des règlements pour remédier à
toute pénurie de produits thérapeutiques, y
compris les médicaments et les instruments
médicaux. Cette mesure prévoit la possibilité de
déroger aux brevets de médicaments en cas
d'urgence sanitaire jusqu'au 30
septembre 2020 et d'importer des médicaments
ou des instruments médicaux dont la vente n'est
pas autorisée au Canada, pour remédier à certaines
pénuries, par exemple d'équipement de protection
individuelle ou de médicaments nécessaires pour
traiter la COVID-19.-19.
- aide les entreprises canadiennes par
l'entremise de la Banque de développement du
Canada (BDC) en accordant temporairement au
ministre des Finances une plus grande latitude
pour déterminer la limite de capital de la BDC, ce
qui permettrait à celle-ci d'offrir un soutien
financier supplémentaire aux entreprises
canadiennes lorsqu'elles en ont besoin.
- aide les entreprises canadiennes par
l'entremise d'Exportation et développement Canada
(EDC) en accordant temporairement au ministre des
Finances une plus grande latitude pour établir les
plafonds du capital et des passifs d'EDC – ainsi
que du Compte du Canada – et en augmentant la
capacité d'EDC à effectuer des opérations
financières intérieures, de sorte qu'elle puisse
offrir plus efficacement un soutien financier et
de l'assurance-crédit aux entreprises canadiennes
touchées.
-appuie le secteur agricole et agroalimentaire en
modifiant la Loi sur Financement agricole
Canada afin d'accorder temporairement au
ministre des Finances la latitude nécessaire pour
établir la limite des montants en provenance du
Trésor qu'il peut verser à Financement agricole
Canada afin d'assurer la disponibilité continue du
crédit aux entreprises agricoles et
agroalimentaires.
- appuie le marché du financement hypothécaire au
Canada en améliorant l'accès de la Société
canadienne d'hypothèques et de logement aux
capitaux et en augmentant ses plafonds législatifs
applicables aux assurances et aux garanties en
vigueur afin qu'elle puisse continuer d'offrir un
financement stable aux banques et aux prêteurs
hypothécaires ainsi que des prêts aux entreprises
et aux consommateurs canadiens.
- protège les Canadiens contre la propagation de
la COVID-19 en donnant à un ministre fédéral le
pouvoir de demander directement des fonds du
Trésor public, avec l'accord du ministre des
Finances et de la ministre de la Santé, pour
appuyer les efforts fédéraux de prévention ou de
limitation de la propagation de la CODIV-19.
- accorde au ministre des Finances la marge de
manoeuvre nécessaire pour réagir rapidement aux
développements relatifs à la COVID-19, en
modifiant la Loi sur la gestion des finances
publiques afin de supprimer temporairement
l'exigence qu'il reçoive l'autorisation du
gouverneur en conseil pour utiliser ses pouvoirs
d'urgence.
- veille à la protection de l'épargne des
Canadiens en accordant au ministre des Finances la
latitude nécessaire pour porter le plafond
d'assurance-dépôts de la Société canadienne
d'assurance-dépôts au-delà du niveau actuel
de 100 000 $.
La situation de l'humanité, face à la pandémie
de COVID-19, continue de se développer rapidement,
alors que les gouvernements du monde entier et
l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
s'efforcent de contenir l'épidémie. Environ un
tiers de la population mondiale vivrait
actuellement en confinement en raison du
coronavirus.
La situation de l'humanité, face à la pandémie de
COVID-19, continue de se développer rapidement,
alors que les gouvernements du monde entier et
l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
s'efforcent de contenir l'épidémie. Environ un
tiers de la population mondiale vivrait
actuellement en confinement en raison du
coronavirus.
Le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros
Adhanom Ghebreyesus, continue de donner des points
de presse quotidiens pour donner un aperçu de la
situation mondiale. Il y souligne à plusieurs
reprises la nécessité d'une coopération et d'une
solidarité internationales pour surmonter la
pandémie.
Le Dr Tedros a fait rapport de la situation
le 27 mars lors d'une réunion d'information
avec 50 ministres de la santé où la Chine, le
Japon, la République de Corée et Singapour ont
partagé leurs expériences de la lutte contre la
pandémie. Il a noté qu'« on peut dégager plusieurs
thèmes communs des solutions qui ont permis
d'obtenir des
résultats concluants : la nécessité d'assurer
un dépistage précoce et d'isoler les cas
confirmés ; la recherche, le suivi et la mise
en quarantaine des contacts ; la nécessité
d'optimiser les soins ; et la nécessité de
communiquer pour renforcer la confiance et
associer les communautés à la lutte. » Cette
réunion
d'information a également mis en évidence
plusieurs défis communs, notamment la pénurie
chronique mondiale d'équipements de protection
individuelle (ÉPI).
Concernant la pénurie mondiale d'ÉPI, le Dr
Tedros a informé que l'OMS « a envoyé près de deux
millions d'articles de protection à 74 pays
qui en ont le plus besoin et nous nous préparons à
en envoyer à 60 autres pays ». Il a
souligné que « la coopération et la solidarité
internationales sont indispensables pour régler ce
problème. Quand les agents de santé sont exposés,
nous sommes tous exposés. Les soignants dans les
pays à revenu faible et intermédiaire ont droit à
la même protection que ceux des pays les plus
riches ».
Il a également souligné que pour appuyer l'appel
de l'OMS « à tous les pays afin qu'ils appliquent
une politique agressive de dépistage, nous
cherchons d'urgence à accroître massivement la
production de tests et la capacité de tester dans
le monde entier ».
Concernant le traitement et un éventuel vaccin
pour la COVID-19, le Dr Tedros a déclaré qu'« un
des domaines les plus importants de la coopération
internationale est celui de la
recherche-développement.
« Il faudra compter encore 12 à 18 mois
pour pouvoir disposer d'un vaccin. En attendant,
nous reconnaissons qu'il existe un urgent besoin
de moyens thérapeutiques pour soigner les patients
et sauver des vies.
« Aujourd'hui, nous sommes heureux de pouvoir
annoncer qu'en Espagne et en Norvège les premiers
patients vont être enrôlés dans l'essai de
solidarité qui permettra de comparer l'innocuité
et l'efficacité de quatre produits ou associations
médicamenteuses contre la COVID 19. Il s'agit
là d'un essai historique qui réduira de manière
spectaculaire les délais nécessaires pour obtenir
des données fiables sur les médicaments qui
donnent des résultats concluants.
« Plus de 45 pays contribuent à l'essai, et
d'autres encore se sont ?déclarés intéressés.
Plus le nombre de pays participants sera élevé,
plus nous disposerons rapidement de
résultats. »
Le Dr Tedros a également expliqué que l'OMS
facilite la formation des agents de santé, notant
que « plus d'un million d'agents de santé ont été
formés en suivant nos cours donnés sur OpenWHO.org
et nous continuerons à en former d'autres. »
Lors de son point de presse du 25 mars, Dr.
Tedros a replacé les différentes mesures
d'isolement social dans le contexte de la lutte
mondiale pour vaincre la pandémie. Il a expliqué,
« Le fait de demander aux gens de rester chez eux
et d'interrompre les mouvements de population
permet de gagner du temps et de réduire la
pression sur
les systèmes de santé. Mais ces actions ne peuvent
à elles seules éradiquer une épidémie. Leur
finalité est de créer les conditions nécessaires
pour prendre les mesures plus précises et ciblées
qui sont requises pour interrompre la transmission
et sauver des vies.
« Nous appelons tous les pays qui sont engagés
dans un confinement strict à utiliser le temps
gagné pour s'attaquer au virus. Vous avez créé une
nouvelle marge de manoeuvre. La question est de
savoir comment l'utiliser.
« Nous recommandons six principales mesures.
Premièrement, renforcez, formez et déployez vos
agents de santé et vos
personnels de santé publique ; deuxièmement,
instaurez un système pour trouver chaque cas
suspect dans la population
générale ;troisièmement, renforcez la
production de tests, les capacités de dépistage et
la disponibilité des tests ; quatrièmement,
recensez, adaptez et équipez les établissements où
les patients vont être isolés et
pris en charge ; cinquièmement, élaborez un
plan et une procédures clairs pour la mise en
quarantaine des contacts ; et sixièmement,
réorientez l'action de l'ensemble des pouvoirs
publics, dont la priorité doit être désormais de
juguler et de supprimer la COVID-19.
« Ces mesures sont le meilleur moyen
d'interrompre la transmission afin que le virus ne
réapparaisse pas une fois les restrictions levées.
Le pire scénario pour un pays qui rouvre ses
écoles et ses entreprises serait bien d'être forcé
de les fermer à nouveau face à une résurgence.
Prendre des mesures énergiques pour trouver les
cas, les isoler, les tester, les traiter et les
suivre : c'est non seulement le moyen le plus
efficace et le plus rapide de sortir de
restrictions sociales et économiques drastiques,
mais aussi la meilleure façon d'éviter d'y
recourir. »
Nombre de cas à l'échelle mondiale
Au 28 mars, à 20 h 05 UTC, les
statistiques mondiales sur la pandémie de la
COVID-19 telles que rapportées par Worldometer
étaient les suivantes :
Nombre total de cas
signalés : 656 763
- 484 946 dossiers actifs
- 171 817 dossiers fermés
Décès : 30 398
Rétablis : 141 419
Il y a eu 60 451 nouveaux cas
du 27 au 28 mars.
La maladie a maintenant été signalée
dans 199 pays et territoires. Parmi
ceux-ci, 98 ont moins de 100 cas.
Cela se compare aux chiffres de huit jours plus
tôt le 20 mars de 266 208 cas
signalés (164 418
actifs ; 101 790
fermés) ; 11 187
décès ; 90 603
rétablis ; 21 314 nouveaux cas par
rapport à la veille, dans 160 pays.
Les cinq pays avec le plus grand nombre de cas en
date du 28 mars étaient :
États-Unis : 119 682
(114 465 actifs ; 3 229
rétablis ; 1 988 décès)
Italie : 92 472 (70 065
actifs ; 12 384
rétablis ; 10 023 décès)
Chine : 81 394 (3 128
actifs ; 74 971
rétablis ; 3 295 décès)
Espagne : 72 248
(54 151 actifs ; 12 285
rétablis ; 5 812 décès)
Allemagne : 57 695
(48 784 actifs ; 8 481
rétablis ; 430 décès)
Comparé à une semaine plus tôt, le changement le
plus radical est que les États-Unis sont désormais
le pays avec le plus grand nombre de cas signalés.
Cela dit, l'Europe continue d'être l'épicentre de
la pandémie et le nombre de cas par habitant est
le plus élevé. Sur les 20 premiers pays avec
le plus grand nombre de cas
signalés, 11 se trouvent en Europe. C'est
aussi le continent avec le plus grand nombre de
décès, avec 20 059, rapporte l'Agence
France Pressse. En particulier, l'Iran, qui,
le 20 mars, avait le quatrième plus grand
nombre de cas signalés avec 19 644,
au 28 mars, en comptait 35 408,
soit le
septième décompte le plus élevé.
Les cas dans certains pays par région
En Europe, en date du 28 mars, les cinq pays
ayant le taux le plus élevé de cas rapportés
étaient :
Italie : 92 472
(70 384 actifs ; 12 384
rétablis ; 10 023 décès)
Espagne : 72 248
(54 151 actifs ; 12 285
rétablis ; 5 812 décès)
Allemagne : 57 695
(48 784 actifs ; 8 481
rétablis ; 430 décès)
France : 37 575 (29 561
actifs ; 5 700
rétablis ; 2 314 décès)
Royaume-Uni : 17 089
(15 935 actifs ; 135
rétablis ; 1 019 décès)
Seulement dans ces cinq pays, le nombre total de
cas a augmenté de plus de 150 000 depuis
la semaine dernière. Le Royaume-Uni a eu le taux
de croissance le plus élevé, ce qui a plus que
quadruplé le nombre total de cas depuis une
semaine. L'Italie a le taux le plus élevé de décès
suite à la COVID-19 dans le monde
avec 10 023 décès en date du 28
mars, annonçant 889 décès ce même jour. L'Espagne
a le deuxième taux le plus élevé
avec 5 812 cas et 832 décès le 28
mars.
Euractiv dit au sujet de l'Italie : « La
région nordique de la Lombardie, de loin la plus
durement touchée, a vu une baisse importante du
nombre de décès et de nouvelles infections
le 25 mars, faisant espérer que l'épidémie
connaîtrait peut-être un ralentissement à son
premier épicentre.
« Cependant, l'optimisme a été tempéré par des
avertissements provenant du sud, où la contagion
et les décès sont beaucoup moins étendus mais où
le taux de croissance est constant et la situation
pourrait paralyser un service de santé moins bien
outillé que dans le nord plus riche. »
Diverses mesures pour arrêter la propagation de
la
COVID-19 ont été prises partout en Europe. Selon
Euractiv, la Belgique a prolongé ses mesures de
confinement jusqu'au 19 avril. L'Espagne a
prolongé son « état d'urgence »
jusqu'au 11 avril. La Hongrie a annoncé un
couvre-feu et la France a prolongé son confinement
jusqu'au 15 avril.
En Eurasie :
Turquie : 7 402 (7 224
actifs ; 108 décès)
Russie : 1 264 (1 211
actifs ; 49 rétablis ; 4
décès)
Arménie : 407 (376
actifs ; 30 rétablis ; 1
décès)
Kazakhstan : 228 (211
actifs ; 16 rétablis ; a décès)
Azerbaïdjan : 182 (36
actifs ; 7 rétablis ; 1 décès)
Depuis le 20 mars, ces pays ont connu une
croissance qui a multiplié par cinq et par quatre
le nombre total de cas, à l'exception de la
Turquie dont la croissance est vingt fois plus
élevée depuis ses 359 cas.
La Russie fermera ses frontières le 30 mars
pour tenter de ralentir la propagation de la
pandémie, selon un décret gouvernemental.
En Asie de l'Ouest
Iran : 35 408 (21 212
actifs ; 11 679
rétablis ; 2 517 décès)
Israël : 3 619 (3 518
actifs ; 89 rétablis ; 12
décès)
Arabie saoudite : 1 203
(1 162 actifs ; 37
rétablis ; 4 décès)
Qatar : 590 (544
actifs ; 45 rétablis ; 1
décès)
Irak : 506 (333
actifs ; 131 rétablis ; 42
décès)
Le nombre total de cas en Iran a augmenté
de 15 764 depuis le 20 mars. Selon
PressTV, en date du 26 mars, les États-Unis
ont imposé de nouvelles sanctions à 20
compagnies, représentants et individus en Iran et
en Irak.
Un haut fonctionnaire du ministère des Affaires
étrangères de l'Iran a dit le 28
mars que les États-Unis, par leur régime de
sanctions, continuent de geler les avoirs iraniens
nécessaires pour l'achat de médecines et
d'équipement pour contenir la pandémie de la
COVID-19. Le porte-parole a tenu ces propos en
réaction à certains rapports selon lesquels les
États-Unis avaient accordé des dérogations à
certains pays leur permettant
de dégeler des avoirs iraniens pour aider Téhéran
à se procurer des approvisionnements médicaux,
rapporte PressTV.
« Certains pays, par leurs efforts, ont réussi à
dégeler certaines sommes d'argent de la banque
centrale iranienne », une source aurait
confié à Middle East Eye le 27 mars.
« Ces pays auront droit à une dérogation des
sanctions [pour avoir dégelé les avoirs de
l'Iran], ceci a été accordé et nous suivons la
situation de
près », selon la source.
Plus tôt cette semaine, huit pays ont fait
parvenir une lettre au secrétaire général de
l'ONU, Antonio Guterres, l'informant des
répercussions néfastes des sanctions unilatérales
sur les efforts internationaux pour combattre le
coronavirus. Dans la lettre signée par les huit
pays, les ambassadeurs de la Chine, Cuba, la
République populaire
démocratique de Corée, l'Iran, le Nicaragua, la
Russie, la Syrie et le Venezuela ont exhorté le
secrétaire général à « rejeter la politisation de
cette pandémie ».
Le 28 mars, le porte-parole iranien des
Affaires étrangères Abbas Mousavi a mentionné
cette démarche et dit que le monde doit s'opposer
à l'unilatéralisme des États-Unis et sa violation
du droit international.
« Malheureusement, les Américains ont trouvé le
courage nécessaire ces dernières années pour
imposer leurs propres règles internes et leurs
sanctions cruelles à d'autres pays. » a dit
Mousavi lors d'une entrevue avec la Radio et
télévision de la République islamique d'Iran. Il a
dit espérer que les pays qui subissent les
sanctions
américaines et ces états indépendants qui
s'opposent à l'unilatéralisme des États-Unis
s'unissent et adoptent des mesures pour résister
au diktat américain.
En revanche, face aux sanctions inhumaines des
États-Unis, Mousavi a dit que jusqu'ici plus
de 30 pays et organisations internationales
ont expédié de l'aide sanitaire et médicale vers
l'Iran pour aider le pays à contenir le
coronavirus.
En Asie du Sud :
Pakistan : 1 495
(1 454 actifs ; 84
rétablis ; 12 décès)
Inde : 933 (829
actifs ; 84 rétablis ; 20
décès)
Sri Lanka : 113 (103
actifs ; 9 rétablis ; 1 décès)
Afghanistan : 110 (104
actifs ; 2 rétablis ; 4 morts)
Bangladesh : 48 (28
actifs ; 15 rétablis ; 5
décès)
Au sujet de niveau disproportionnellement bas de
cas de la COVID-19 en Inde, The Wire Science donne
un aperçu de la situation en se basant sur le
faible taux de tests :
« Alors que les experts de la santé publique
continuent de se demander pourquoi il y a eu si
peu de taux de tests de dépistage de la COVID-19
per capita en Inde, une étude publiée récemment
par des scientifiques du Conseil indien de la
Recherche médicale (CIRM) révèle que le conseil
serait peut-être coupable d'avoir ignoré sa propre
analyse
sur la nécessité d'un dépistage plus agressif.
« Un modèle mathématique préparé par des
scientifiques du CIRM il y a près de deux mois
laisse entendre que le fait de simplement isoler
les passagers de vols internationaux ayant des
symptômes ne pouvait contribuer à ralentir
l'épidémie de la COVID-19 en Inde.
« Dans le modèle, publié dans un quotidien ce
mois-ci, les scientifiques du CIRM ont comparé un
scénario de ‘aucun dépistage dans les aéroports' à
trois autres scénarios où le dépistage dans les
aéroports avait décelé tous les cas de symptômes.
Les chercheurs ont trouvé que même le dépistage
assidu n'aurait pu ralentir l'épidémie de la
COVID-19 en Inde que par 2,9 jours puisque ces
dépistages ne pouvaient déceler les gens infectés
dont les symptômes ne s'étaient pas déclarés
(aussi appelés ‘cas pré-symptomatiques').
« Le modèle a aussi révélé que la seule stratégie
pouvant vraiment ‘aplanir la courbe' en Inde était
le dépistage intensif de gens symptomatiques qui
n'avaient pas voyagé, ce qui permettrait
à 50 % de toutes les infections de la
COVID-19 d'être identifiées.
« Ces données soulèvent de sérieuses questions
face à l'hésitation du CIRM d'élargir ses
dépistages au-delà des gens ayant voyagé avant de
commencer à le faire seulement le weekend dernier.
« Jacob John, un professeur de médecine
communautaire au Collège médical chrétien de
Vellore, a dit : ‘Je crois que le dépistage
uniquement des gens ayant voyagé est une grave
erreur'. En date du 17 mars, le CIRM n'avait
fait que 500 tests de dépistage de syndrome
respiratoire aigu sévère (SRAS). L'agence a changé
sa
stratégie seulement le 20 mars pour qu'elle
comprenne tous les cas de SRAS et de pneumonie.
« Aussi, après l'appel du directeur général de
l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à tous les pays
à ‘dépister, dépister, dépister', les
représentants du CIRM affirment avoir avisé le
bureau de l'OMS en Inde que la déclaration de
Ghebreyesus était non fondée puisque non
applicable aux pays comme l'Inde qui n'avait aucun
signe de
transmission communautaire,
« Lorsqu'on a demandé pourquoi le CIRM avait
attendu si longtemps avant d'élargir ses tests de
dépistage communautaire, malgré le fait que le
modèle de l'agence elle-même indiquait le
contraire, le co-auteur et épidémiologiste de la
recherche Tarun Bhatnagar a dit que les
contraintes logistiques y avaient joué un rôle.
‘Ici, ce n'est pas
Singapour ni la Corée du Sud, qui sont
l'équivalent d'un seul état indien. Nous devons
adopter une approche équilibrée pour veiller à ce
que nos ressources sont utilisées de façon
optimale », a-t-il dit à The Wire Science.
« Cependant, le CIRM, de son propre aveu,
reconnaît que l'Inde avait la capacité de mener
des tests de dépistage pour la COVID-19, et qu'une
pénurie n'expliquait pas le lent démarrage. Raman
Gangakhedkar, un autre co-auteur de l'étude, avait
dit précédemment que le CIRM ne se servait que
de 10 % de sa capacité de dépistage.
La raison que le dépistage n'a pas été élargi,
explique-t-il, est qu'il n'y avait aucune
indication de transmission communautaire.
« Cette conclusion elle-même semblait reposer sur
des résultats de tests négatifs sur 500
échantillons de SRAS — un échantillonnage
insuffisant, selon d'autre experts, pour un pays
de plus de 1,3 milliards de personnes. »
Un lecteur du Marxiste-Léniniste écrit :
« L'Inde a été placée en confinement
pendant 21 jours par le gouvernement au nom
d'arrêter les transmissions communautaires. Cela
cause de grandes difficultés aux 200 millions
de travailleurs salariés de l'Inde, dont 50
millions travaillent dans le bâtiment et
l'industrie de la construction. Plusieurs
compagnies les ont mis à pied. Près de 200
millions de
commerçants ont dû fermer boutique et des millions
de petites entreprises non enregistrées ont été
forcées de fermer leurs portes. Plus de 175
millions d'enfants d'âge scolaire ne reçoivent pas
leur repas du midi, qui est le seul repas que
prennent un grand nombre d'entre eux.
« Des vidéos montrent des travailleurs qui
parcourent entre 90 et 110 kilomètres à
pied pour retourner chez eux dans leur village
alors qu'ils ont été mis à pied. Plusieurs
travailleurs de Bihar ont été renvoyés chez eux
par train mais plusieurs se retrouvent sans toît,
sans nourriture et sans eau. Les policiers sont
des goondas - des
voyous - qui battent les gens qui vont dans la rue
sans masques chirurgicaux. Des milliers de
travailleurs remplissent les stations d'autobus
tandis que l'équipement de protection n'est même
pas disponible pour les médecins et les autres
travailleurs de la santé. Comme c'est le cas dans
toutes les crises, les élites dirigeantes, les
prédateurs religieux,
les politiciens et toutes sortes d'individus
vendent de l'huile de serpent, de l'urine de vache
et d'autres choses du genre comme remèdes au
coronavirus. Les experts en santé et les médecins
mettent les gens en garde contre ces charlatans.
L'élite dirigeante de l'Inde, les Tata, Ambani,
Adani et d'autres utilisnt cette crise pour voler
les fonds publics.
Le gouvernement central a annoncé un énorme paquet
d'argent qu'il mettra à leur disposition. »
En Asie du Sud-Est :
Malaisie : 2 320
(1 973 actifs ; 320
rétablis ; 27 décès)
Thaïlande : 1 245
(1 140 actifs ; 42
rétablis ; 1 décès)
Indonésie : 1 155 (944
actifs ; 109
rétablis ; 102 décès)
Philippines : 1075 (972
actifs ; 35 rétablis ; 68
décès)
Singapour : 802 (588
actifs ; 212 rétablis ; 2
décès)
Dans cette région, les cas de la Malaisie et de
Singapour ont à peu près doublé, tandis que ceux
de la
Thaïlande, de l'Indonésie et des Philippines ont
augmenté d'environ trois à quatre fois, le nombre
total étant assez faible par rapport à d'autres
régions du monde.
En Asie de l'Est :
Chine : 81 439 (2 691
actifs ; 78 139
rétablis ; 3 300 décès)
Corée du Sud : 9 487
(4 523 actifs ; 4 820
rétablis ; 144 décès)
Japon : 1 693
(1 217 actifs ; 476
rétablis ; 52 décès)
Taïwan : 283 (242
actifs ; 39 rétablis ; 2
décès)
Dans cette région, la propagation du coronavirus
a été relativement faible depuis le 20 mars.
Les cas à Taiwan et au Japon ont à peu près
doublé, tandis que les cas en
Chine ont augmenté de moins de 500, et que la
Corée du Sud a enregistré une augmentation
d'environ 800 nouveaux cas.
En Amérique du Nord :
États-Unis : 123 578
(118 127 actifs ; 3 231
rétablis ; 2 220 décès)
Canada : 5 655 (5 199
actifs ; 516 rétablis ; 60
décès)
Mexique : 717 (701
actifs ; 4 rétablis ; 12
décès)
Le nombre de cas au Canada a augmenté d'environ
six fois depuis le 30 mars, tandis qu'au
Mexique, le nombre de cas a augmenté d'environ
quatre fois.
Les États-Unis ont connu la plus forte
augmentation dans le monde, avec un ajout de
16 517 cas, soit une augmentation
de 7,5 fois par rapport au nombre de cas
le 20 mars. Du 20 au 21 mars, le
nombre de cas a augmenté d'environ 5000.
Du 27 au 28 mars, le nombre de cas a
augmenté de près de 20 000. Le principal
facteur responsable de l'aggravation de la
pandémie de coronavirus aux États-Unis est
l'offensive antisociale et la destruction
néolibérale menée par les cercles dirigeants. Cela
est particulièrement notable dans le secteur des
soins de santé en ce moment, qui est en grande
partie privatisé, dans le cadre d'une économie qui
dans son ensemble est fondamentalement organisée
pour servir les intérêts supranationaux, les
intérêts d'affaires
étroits et ceux qui ont de la richesse, tous les
autres étant laissés à eux-mêmes et forcés de se
débrouiller. La situation a été encore aggravée
par la désinformation sur la pandémie et les
mesures pour la combattre provenant de
l'administration Trump, qui sert à désarmer et à
désorganiser le peuple. C'est un contraste
frappant avec les efforts
héroïques des travailleurs de la santé et du
secteur public, et avec les initiatives de
personnes de tous milieux qui mettent tout en
oeuvre pour rester informées et s'organiser pour
prendre soin les unes des autres et contenir
l'épidémie. Bien que ce ne soient pas de nouveaux
traits des arrangements politiques et économiques
aux États-Unis, l'épidémie
du coronavirus a placé cette contradiction à
l'avant-scène.
En ce qui concerne le nombre de cas par État, New
York a le plus grand nombre, avec 53 393 cas
au 28 mars, tandis que le New Jersey avait le
deuxième plus haut nombre, soit 11 124.
En Amérique centrale et dans les Caraïbes :
Panama : 901 (880
actifs ; 4 rétablis ; 17
décès)
République dominicaine : 708 (677
actifs ; 12 rétablis ; 28
décès)
Costa Rica : 295 (290
actifs ; 3
rétablis ; 2 décès)
Cuba : 119 (112
actifs ; 4 rétablis ; 3 décès)
Jamaïque : 30 (27
actifs ; 2 rétablis ; 1 mort)
En Amérique du Sud :
Brésil : 3 904 (3 784
actifs ; 6 rétablis ; 114
décès)
Chili : 1909 (1 827
actifs ; 75 rétablis ; 7
décès)
Équateur : 1 853 (1 807
actifs ; 3
rétablis ; 46 décès)
Argentine : 745 (654
actifs ; 72 rétablis ; 19
décès)
Pérou : 671 (619
actifs ; 16 rétablis ; 16
décès)
Un exemple notable de la région est le Venezuela,
qui, au 28 mars, avait un nombre de cas
relativement bas, soit 119 (39
rétablis, 2 décès). Le Venezuela est un des
pays qui a commencé à faire des tests rapides pour
la COVID-19, qui peuvent être effectués hors des
établissements de santé et dont les résultats sont
connus en
quelques minutes. Cela représente un grand
avantage par rapport à des pays comme le Canada où
les gens qui sont testés doivent attendre jusqu'à
une semaine pour des résultats. Le Venezuela a
récemment reçu 500 000 tests rapides de
la Chine et d'autre matériel. Le Venezuela a aussi
fait enquête massivement auprès de la population
en utilisant le portail du carnet de la Patrie et
a des équipes de soins de santé qui ont fait des
visites de suivi auprès d'environ 62 000
personnes. Jusqu'à maintenant, ils ont trouvé plus
de 3600 cas suspects, et ces personnes
passent en ce moment des tests rapides.
En Afrique :
Afrique du Sud : 1 187
(1 155 actifs ; 31
rétablis ; 1 décès)
Égypte : 576 (419
actifs ; 121 rétablis ; 36
décès)
Algérie : 454 (394
actifs ; 31 rétablis ; 29
décès)
Maroc : 402 (364
actifs ; 13 rétablis ; 25
décès)
Burkina Faso : 207 (173
actifs ; 23 rétablis ; 11
décès)
Un récent rapport d'Al Jazeera met en évidence
une préoccupation particulière pour l'Afrique, à
savoir le potentiel de la pandémie de la COVID-19
de frapper les camps de réfugiés à travers le
continent.
L'article déclare :
« Alors que le virus se propage de plus en plus
rapidement, des groupes humanitaires mettent en
garde contre
les conséquences potentiellement désastreuses
d'une épidémie majeure de la COVID-19 [...] dans
des endroits où les systèmes de soins de santé
sont déjà sous forte pression et difficilement
accessibles à de larges segments de la population.
« Le manque de financement et des années de
combats ont détruit les infrastructures
essentielles dans
plusieurs parties du continent, ce qui pourrait
empêcher de nombreux pays de répondre à une
flambée d'infections », a déclaré Crystal
Ashley Wells, porte-parole régionale du Comité
international de la Croix-Rouge (CICR) à Nairobi.
« Par exemple, au Soudan du Sud, où plus
de 1,6 million de personnes ont été déplacées
à
l'intérieur du pays, il faut souvent des heures,
voire des jours, pour atteindre les établissements
de santé, et la principale cause de décès est
souvent évitable : les maladies traitables
comme le paludisme et la diarrhée », a dit
Wells à Al Jazeera.
« ‘Nous avons actuellement des ailes dédiées aux
chirurgies bondées de patients qui se
remettent de blessures par balle », a-t-elle
dit. « Ensuite, vous avez ce système de soins de
santé qui a souffert de décennies de
sous-investissement et de conflits qui ont
essentiellement laissé les gens avec peu de soins
de santé, dans le meilleur des cas.'
« Certains des déplacés internes au Soudan du Sud
ont trouvé refuge dans des camps
surpeuplés à l'intérieur des bases de maintien de
la paix de l'ONU.
« 'Ils vivent littéralement entourés de murs et
de barbelés' dans des tentes qui ne sont qu'à
quelques centimètres l'une de l'autre, a dit
Wells.
[...]
« Un pays particulièrement préoccupant est le
Burkina Faso, qui a enregistré le plus grand
nombre de cas confirmés en
Afrique de l'Ouest [...] Un pays appauvri de
quelque 20 millions d'habitants, le Burkina
Faso est aux prises avec un conflit complexe et
croissant qui a provoqué des ‘déplacements
explosifs 'au cours de la dernière année, selon
Wells.
« ‘Il y a environ 765 000 personnes
déplacées‘, a-t-elle déclaré. ‘Le nombre a
augmenté de
plus de 1 200 % depuis 2019
[...] et devrait continuer d'augmenter. La
sécurité et l'accès à ces communautés sont
également très difficiles pour les travailleurs
humanitaires.' »
Dans une récente entrevue accordée à RFI, le
secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a
déclaré qu'il « craignait des millions et
des millions » de cas de coronavirus en
Afrique, où les jeunes ne seront pas épargnés. Il
a appelé les pays riches à aider les pays en
développement, dans leur propre intérêt.
« António Guterres a déclaré à RFI que l'Afrique
devrait être la priorité de la communauté
internationale car le continent ne dispose pas des
ressources nécessaires
pour lutter contre la pandémie.
« 'Quatre-vingt-dix pour cent des cas se trouvent
dans les pays du G20 qui détiennent 80 pour
cent de l'économie mondiale. Ils ne devraient pas
travailler seuls, chacun dans leur coin, mais de
manière coordonnée pour trouver des traitements et
des vaccins à mettre à la disposition du monde ',
a-t-il
dit. »
« Guterres affirme qu'au moins 3 000
milliards de dollars, soit environ 10 %
du PIB mondial, sont nécessaires pour ralentir la
propagation du coronavirus dans les pays
vulnérables du Sud. »
Aucun de ces articles ne reconnaît la
responsabilité historique des pays impérialistes
qui ont envahi
l'Afrique, se sont enrichis sur la base de la mise
en esclavage et de l'exploitation des peuples
africains, qui ont perpétré des coups d'État et
des interventions étrangères, ce qui a contribué
dans une large mesure à laisser leurs pays
appauvris et vulnérables à la pandémie
aujourd'hui.
En Océanie :
Australie : 3 635
(3 451 actifs ; 170
rétablis ; 14 décès)
Nouvelle-Zélande : 514 (457
actifs ; 56 rétablis ; 1
décès)
Guam : 56 (1 décès)
Polynésie
française : 34
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l'article.)
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