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Un problème se révèle

Un problème qui se révèle de plus en plus pendant la pandémie de la COVID-19 est que le peuple doit établir ses propres formes d'organisation pour faire face à ces désastres, des façons de mener les gouvernements à assumer leur responsabilité sociale dans les conditions données. Le gouvernement et l'État ne sont pas organisés pour mobiliser le peuple comme partie de la solution des problèmes. Ils semblent être uniquement capables de verser des fonds publics à des individus ou à des intérêts privés. Sinon, ils demandent à d'autres de résoudre les problèmes, comme les petites et moyennes entreprises. Au lieu de résoudre les problèmes en se servant de leur autorité légale, ils se servent de leurs pouvoirs pour criminaliser la réponse de différents individus à l'absence de solutions du gouvernement, comme le stockage de biens ou les gens qui ne restent pas à la maison alors qu'ils devraient être en isolement volontaire. Ce sont là deux exemples de problèmes importants, mais les gouvernements ne semblent être capables que d'émettre des décrets, de faire la morale et de menacer d'amendes ou de peines d'emprisonnement. Ils ne semblent avoir ni l'intérêt ni la capacité de mobiliser le peuple dans des formes d'organisation par lesquelles il peut résoudre lui-même les problèmes, comme le besoin d'une chaîne d'approvisionnement interne de nourriture pour tous ou de fournitures sanitaires appropriées ou de matériel médical.

Un exemple de problèmes que le gouvernement devrait résoudre mais semble peu disposé à le faire est l'absence de solution d'hébergement pour les travailleurs de la santé pour qu'ils n'infectent pas leurs familles. Dans des villes frontalières comme Windsor, Niagara Falls et Sarnia en Ontario, il y a de nombreux intervenants de la santé qui travaillent aux États-Unis. Ils traversent la frontière chaque jour puis reviennent au Canada, retournant souvent à leur famille, à dormir dans le garage, etc. Ils font face au besoin objectif d'être logés et pris en charge afin qu'ils soient en mesure de s'occuper des autres. À Windsor par exemple, le maire demande aux hôtels de se porter volontaires pour accueillir des travailleurs d'hôpitaux. Le problème est laissé aux mains du hasard ou, pire encore, à la volonté d'une entreprise privée dans l'espoir qu'elle offre une chambre. Celles qui acceptent sont présentés comme des héros que les travailleurs sont censés remercier. Il faudrait que le gouvernement réquisitionne des hôtels. Dans les cas où le gouvernement possède des hôtels, comme les trois hôtels des casinos, il a clairement l'autorité légale de le faire. En ce qui concerne les municipalités, elles sont réduites à plaider pour que les hôtels fassent leur devoir, mais doivent se résigner au fait que ce sont des décisions d'affaires privées.

Les mêmes problèmes se posent en ce qui concerne la fourniture de nourriture et d'eau dans ces circonstances. Des provinces ont émis des décrets qui forcent les voyageurs à retourner à la maison dès qu'ils reviennent, de ne pas s'arrêter pour acheter de la nourriture ou des produits de première nécessité, mais de s'isoler tout de suite pendant 14 jours. C'est une mesure importante, mais il n'y a pas d'organisation publique qui est mobilisée pour garantir la nourriture et les produits de première nécessité à ces gens ou vérifier régulièrement s'ils se portent bien. Cela aussi est laissé au hasard et la personne ne peut s'appuyer que sur sa famille ou ses amis. Quand même cela n'est pas possible, la seule alternative qui reste est d'enfreindre la loi et risquer d'infecter les autres ou de rester chez soi et ne pas manger. Qu'on pense aussi aux sans-abri, ou à ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter de quoi manger.

Sur les médias sociaux, différentes initiatives sont prises pour assumer le rôle que les gouvernements devraient jouer, soit de s'assurer que les gens ont de quoi manger et un toit et qu'on s'occupe d'eux, ou que les travailleurs de la santé soient protégés comme il faut. Mais tout cela est fait sur une base ponctuelle et avec le sentiment de charité de faire ce qu'on peut pour les moins fortunés. C'est très noble mais ce n'est pas une solution. Cela ne répond pas au droit de chacun à la satisfaction de ses besoins de base dans les conditions données ni au droit à des conditions de travail sécurisées. Les gouvernements peuvent mettre leur autorité légale, leurs ressources et leur bureaucratie à contribution pour résoudre ces problèmes, mais ils ne le font pas.

Les gens voient qu'ils ne peuvent pas compter sur les gouvernements pour régler ces problèmes. En même temps, la charité n'est pas la solution. La classe ouvrière prend les devants en exigeant que les gouvernements et les élus fassent leur devoir de manière responsable. Cela montre d'abord et avant tout ce qui est requis des représentants élus pour résoudre les problèmes et mobiliser le peuple dans cet effort. La classe ouvrière montre par l'exemple ce que les gouvernements devraient faire en des temps comme ceux-ci.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 17 - 28 mars 2020

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Nouvelles et commentaires: Un problème se révèle - Laura Chesnik


    

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