Numéro 18 - 11 mai 2019
Des sujets de
préoccupation pour le corps politique
Le gouvernement
fait preuve de mépris flagrant envers les droits des
réfugiés et des travailleurs étrangers
Le gouvernement fait preuve de
mépris flagrant envers les droits des réfugiés et
des travailleurs étrangers
• Des mesures
pour réduire les demandes d'asile sont insidieusement incluses
dans le projet de loi d'exécution du budget
- Pauline Easton -
• Soumettre la vie des travailleurs au mobile
du profit et
aux aléas du marché
- Diane Johnston -
• Les aides
familiaux résidants dénoncent les mesures arbitraires du
gouvernement du Québec
Ne ménageons aucun effort pour humaniser l'environnement naturel
et social et faire du Canada une zone de paix
• Les
États-Unis doivent rendre des comptes pour avoir perturbé
la rencontre du Conseil de l'Arctique
- Peter Ewart -
Le Canada et l'état de droit international
• Le
Réseau canadien pour Cuba exhorte Ottawa à rouvrir
son bureau d'immigration à Cuba
- Isaac Saney, porte-parole -
• Déclaration
de
Huawei
à
la
suite
de l'audience de gestion
de cas de Meng Wanzhou
À la défense des droits des immigrants et des
réfugiés aux États-Unis
• Les
étudiants et les travailleurs s'opposent à l'escalade
des attaques de l'administration Trump
- Voice of Revolution
-
• Les
étudiants de Johns Hopkins demandent la fin des contrats avec
l'ICE et qu'il n'y ait pas de police armée sur le campus
• Une
communauté du Wisconsin rejette la construction
d'un centre de détention privé
• La ville
de Phoenix s'organise pour loger les familles migrantes
• Des
préposés aux demandes d'asile dénoncent le
programme Trump
Les sanctions économiques illégales comme châtiment
collectif
• Les
sanctions des États-Unis enfreignent les droits humains
et le code de conduite international
- Bureau du Haut-Commissaire de
l'ONU sur les droits de l'homme -
71e anniversaire de la Nakba
• Avec le
peuple palestinien dans sa juste lutte!
Affirmons le droit de retour!
• Condamnons
les plus récents bombardements criminels
de la bande de Gaza par les occupants sionistes
- Nick Lin -
• Déclaration
du
Centre
palestinien
pour
les
droits humains à
propos de l'agression commise contre la Bande de Gaza
• La
campagne « Let Issam Stay » fait de nouveau appel
aux Canadiens
74e anniversaire de la victoire sur le fascisme en Europe
• Honorons
la mémoire de tous ceux qui ont combattu pour vaincre le
fascisme en faisant du Canada une zone de paix
• Des
Marches du Régiment immortel partout dans le monde
Supplément
La comptabilité frauduleuse de Postes Canada
• Les
travailleurs des postes produisent une immense
valeur pour l'économie et le peuple
- K.C. Adams -
Le gouvernement fait preuve de
mépris flagrant envers les droits
des réfugiés et des travailleurs étrangers
- Pauline Easton -
Lorsqu'il était dans l'opposition au Parlement,
le Parti libéral s'indignait du recours par le gouvernement
conservateur de Stephen Harper à des projets de loi omnibus pour
faire adopter toutes sortes de mesures auxquelles les citoyens n'ont
jamais consenti. Il criait sur tous les toits que cette pratique
était déplorable, un abus du processus
démocratique, et qu'elle était problématique.
Maintenant, son recours répété à des
projets de loi omnibus, comme les projets de loi d'exécution du
budget, montre que son objectif n'était pas de défendre
des principes dans l'intérêt du corps politique, mais de
discréditer le gouvernement Harper à des fins
intéressées. Les Canadiens s'inquiètent
maintenant des mesures intéressées du gouvernement qui
attaquent l'intention des lois internationales qui défendent les
réfugiés, leur accordent l'asile et déclarent que
leur protection est un devoir. On apprend maintenant que le
gouvernement Trudeau a enfoui dans le projet de loi omnibus, Loi
n 1 d'exécution du budget de 2019 un amendement
à la Loi sur l'immigration et
la protection des réfugiés (LIPR) qui introduit des
modifications inacceptables. Cela montre le cynisme sans borne de ce
gouvernement.
Dans le cadre de la loi
canadienne et des accords internationaux en vigueur, le Canada doit
accorder une audience à ceux qui font une demande d'asile une
fois qu'ils sont arrivés en sol canadien, sauf s'ils arrivent de
pays « sûrs » en vertu de l'Entente sur les
tiers pays sûrs. Selon la modification proposée, les
demandeurs d'asile ne
seraient plus automatiquement entendus par la Commission de
l'immigration et du statut de réfugié (CISR) après
leur arrivée au Canada pour évaluer leur demande d'asile
s'ils ont antérieurement fait une demande d'asile auprès
d'un autre pays avec lequel le Canada a un accord de partage de
l'information. En ce moment, cela semble comprendre
l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, à
part les États-Unis.[1] Au
lieu d'une audience, leur cas serait évalué selon un
processus de demande sur papier sur lequel un agent d'immigration se
prononcera. Cette modification priverait d'une audience en bonne et due
forme un grand nombre de
ceux qui demandent le statut de réfugié puisque le plus
souvent ils arrivent au Canada après être passés
par d'autres pays.
Richard Goldman, un avocat du Comité d'aide aux
réfugiés de Montréal, souligne que la modification
proposée « revient à retourner en arrière,
avant 1985, quand la Cour suprême du Canada a
décidé que tous les demandeurs d'asile avaient droit
à une audition ».[2]
Des milliers de personnes ont été
forcées de fuir leur pays d'origine en raison de conflits
économiques, de guerres ou de violence (notamment les guerres
d'agression et les prétendus changements de régime
auxquels le Canada a participé) et bon nombre d'entre elles
veulent se réfugier au Canada. Souvent, elles ont d'abord
dû passer par les
États-Unis. Une fois interceptées par les agents
frontaliers américains, elles présentent une demande
d'asile dans l'espoir d'être relâchées et de
continuer vers le Canada. Pour arriver en sol canadien, elles sont
obligées de traverser de façon irrégulière
à des endroits comme le chemin Roxham à
Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, à cause de
l'Entente canado-américaine sur les tiers pays sûrs.
Même sans la modification proposée dans le projet de loi
d'exécution du budget, cet accord permettait déjà
au Canada de refouler tous les demandeurs du statut de
réfugié qui arrivent des États-Unis aux
postes-frontière officiels.
Cela a déjà
été établi lorsque le premier ministre Justin
Trudeau a annoncé la création du ministère de la
Sécurité frontalière et de la Réduction du
crime organisé le 28 juillet 2018 et a nommé
Bill Blair au poste de ministre responsable. Par une manoeuvre perfide,
le gouvernement Trudeau a trouvé un moyen de lier les migrants
vulnérables à la sécurité
frontalière et au crime organisé.
En faisant du passage irrégulier des demandeurs
d'asile par le chemin Roxham, au Québec, et partout ailleurs au
Canada une question de loi et d'ordre, Trudeau a transformé les
demandeurs d'asile en une catégorie criminelle, tout cela au nom
du maintien du traitement équitable et de l'état de
droit, ce qui est inadmissible.
La lettre de mandat du ministre de Trudeau se lit en
partie ainsi : « À titre de ministre de la
Sécurité frontalière et de la Réduction du
crime organisé, vos objectifs consisteront à assurer la
sécurité de nos frontières et à diriger les
efforts pangouvernementaux visant à réduire le crime
organisé. Vous veillerez à ce que la gestion de nos
frontières favorise les déplacements et le commerce
légitimes, en plus d'assurer la sécurité des
Canadiens et d'offrir à tous un traitement équitable et
conforme à nos lois. Vous jouerez un rôle important dans
la coordination des efforts visant à réduire la violence
liée aux armes à feu [...]. Vous serez également
le ministre responsable de la stratégie
adoptée pour gérer la migration
irrégulière. »[3]
La création du ministère la
Sécurité frontalière
et de la Réduction du crime organisé
La création du nouveau ministère
était une tentative du gouvernement Trudeau d'établir un
lien de causalité entre le crime organisé et la migration
« irrégulière ». En
réalité, les gens traversent la frontière de
façon irrégulière parce que l'Entente sur les
tiers pays sûrs conclue avec les États-Unis les
empêche de présenter une demande de
statut de réfugié aux postes frontaliers officiels. En
toute logique, la solution à ce problème serait d'annuler
cet accord et de permettre aux réfugiés des
États-Unis de faire une demande de manière
régulière.
Le gouvernement Trudeau a
rejeté cette voie le 22 octobre, lorsque les fonctionnaires
d'Immigration Canada ont déterminé que les
États-Unis demeuraient un tiers pays sûr pour les
demandeurs d'asile. Ils ont l'audace de tirer cette conclusion en
dépit de la répression du gouvernement Trump envers ce
qu'il qualifie d'étrangers illégaux et
de tous les migrants, en dépit des mesures de séparation
des familles, de la détention de femmes et d'enfants, des
expulsions illégales, entre autres crimes du gouvernement
américain. Les documents obtenus par La Presse canadienne
grâce à la Loi d'accès à l'information
montrent que le Canada a examiné son accord sur les tiers pays
sûrs
avec les États-Unis de janvier à mars 2017.
« Les analyses canadiennes de ces politiques
américaines ont été expurgées des documents
», rapporte la Presse canadienne. Cependant, la conclusion
générale à laquelle en sont venus les responsables
canadiens est que les États-Unis « continuent de
satisfaire aux exigences en matière de désignation en
tant que tiers pays sûr. » [4]
Cela montre que la situation au Canada, comme terre
d'injustice, se détériore, surtout pour ceux que le
Canada considère comme des migrants irréguliers, comme si
la situation difficile des réfugiés était toujours
« régulière ». Cette injustice n'a fait
que s'aggraver avec la création du ministère de la
Sécurité frontalière et de la Réduction
du crime organisé, une imitation du département de la
Sécurité intérieure des États-Unis et de
son Service de l'immigration et de l'application des règles
douanières, le redouté ICE, que beaucoup de gens aux
États-Unis veulent voir abolir.
L'ICE est l'agence de police fédérale
utilisée par l'ancien président Barack Obama et le
président Trump pour terroriser ce qu'on appelle les immigrants
« sans papiers », les persécuter et
séparer les familles qui traversent aux États-Unis
après avoir fui diverses menaces dans leur pays d'origine.
La direction prise par le Canada en matière de
sécurité consiste à intégrer les lois et
les forces de police et de renseignement du Canada à la
sécurité intérieure des États-Unis afin de
relever les défis actuels en matière de
sécurité. Cela revient à demander au loup
d'assurer la sécurité des brebis. Qui plus est, les
mesures ont complètement sapé
toute base de souveraineté dévolue à un
État-nation canadien. Même si le Canada a
été créé à l'origine par l'empire
britannique puis est devenu subordonné à
l'impérialisme américain, l'importance de
l'intégration qui s'est produite au cours des vingt
dernières années devient très évidente par
ses résultats, notamment que le Canada devient un
participant actif dans les crimes que les impérialistes
américains commettent dans leur lutte pour la domination du
monde et qu'il joue un rôle d'apaisement envers ces crimes. La
classe ouvrière doit constituer la nation en développant
sa pensée indépendante sur ces questions et en s'assurant
qu'elle prend position pour défendre les droits de tous
dans toutes les conditions et circonstances.
Information
La Déclaration sur la frontière
intelligente
La « Déclaration sur la frontière
intelligente » des États-Unis et du Canada a
été signée en décembre 2001 par Tom
Ridge, ancien directeur pour la Sécurité
intérieure des États-Unis de l'administration du
président George W. Bush, et le ministre des Affaires
étrangères puis vice-premier ministre du Canada de
l'époque, John
Manley.
Cette déclaration comprenait un Plan en 30
points au titre pompeux conçu pour cacher l'intégration
et la subordination de la sécurité et de la protection
frontalière du Canada à la sécurité
intérieure des États-Unis « Plan d'action pour
renforcer la sécurité de notre frontière commune
tout en facilitant la circulation légitime des personnes et
des biens » qui était « articulé autour
de quatre piliers, soit la circulation sécuritaire des
personnes, la circulation sécuritaire des marchandises, la
sécurité des infrastructures et la coordination et la
mise
en commun de l'information. »[5]
Ce Plan d'action sur la sécurité
frontalière en 30 points comprenait notamment les points
suivants :
- Identification biométrique,
- Cartes de résident permanent
- Système d'inspection de rechange unique
- Traitement des réfugiés et des demandeurs d'asile
- Gestion des demandes d'asile et de statut de réfugié
- Coordination des politiques relatives aux visas
- Prédédouanement pour le transport aérien
- Information préalable sur les passagers et les dossiers des
passagers
- Services conjoints d'analyse des passagers
- Gares maritimes
- Bases de données compatibles sur l'immigration
- Agents d'immigration à l'étranger
- Coopération internationale
- Dédouanement avant le passage à la frontière
- Installations communes
- Amélioration des infrastructures
- Protection des infrastructures essentielles
- Équipes intégrées d'application des
règles à la frontière et dans les ports
- Coordination de l'application conjointe de la loi
- Services de renseignement intégrés
- Empreintes digitales
- Déportations
- Loi antiterroriste
- Formation et exercices conjoints.[6]
Le président Bush et le premier ministre Jean
Chrétien se sont rencontrés à l'automne 2002
pour discuter des progrès du plan d'action pour une
frontière intelligente et ont demandé à être
informés régulièrement des progrès
accomplis pour moderniser notre frontière commune.[7]
L'Agence des services frontaliers du Canada
L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a
été créée par décret le 12
décembre 2003 et a été inscrite dans la Loi
sur
l'Agence
des
services
frontaliers
du Canada le 3
novembre 2005. L'ASFC regroupe les services frontaliers de
l'Agence des douanes et du revenu du Canada, de l'Agence canadienne
d'inspection des aliments et du ministère de la
Citoyenneté et de l'Immigration.[8]
Le 31 août 2006, le gouvernement
conservateur de Harper a annoncé que « les agents de
l'ASFC aux ports d'entrée terrestres et maritimes, ainsi que les
agents qui exercent des fonctions d'application de la loi à
l'intérieur du pays, seront formés et
équipés d'armes de poing ».[9]
Selon son site Web : L'ASFC a un effectif
d'environ 14 000 fonctionnaires, dont plus de 6 500
agents en uniforme, et offre des services dans quelque 1 200
points au pays et dans 39 endroits à l'étranger.
L'ASFC gère 117 postes frontaliers terrestres et fournit
des services dans 13
aéroports internationaux. L'ASFC compte des opérations
maritimes dans les principaux ports, les plus importants étant
Halifax, Montréal et Vancouver et est aussi présente
à 27 emplacements ferroviaires.
L'ASFC enquête, détecte et
appréhende les contrevenants à la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés. L'agence
mène des enquêtes sur des cas liés à la
sécurité nationale et les organisations criminelles.
L'ASFC représente les intérêts
de l'ASFC et de l'ICC auprès des délégués
du
ministre, de la Section de
l'immigration (SI), de la Section d'appel de l'immigration (SAI), de la
Section de la protection des réfugiés (SPR) et de la Cour
fédérale. L'ASFC traite et examine le courrier
international dans trois centres de traitement du courrier et
administre plus de 90 lois, règlements et accords
internationaux, dont plusieurs au nom d'autres ministères
et organismes fédéraux, des provinces et des territoires.
Dans le cadre de ses responsabilités, l'ASFC
applique la législation régissant l'admissibilité
des personnes, détient les personnes susceptibles de constituer
une menace pour le Canada et renvoie les personnes qui sont interdites
de territoire au Canada.[10]
Le 10 août 2018, iPolitics a
rapporté que des groupes de défense des droits des
réfugiés canadiens, y compris la BC Civil Liberties
Association et l'Association canadienne des bibliothécaires en
recherche, réclamaient un examen indépendant de l'ASFC
à la suite du décès d'un Nigérien
âgé
de 49 ans mort à la suite d'une
altercation avec des agents de l'ASFC alors qu'il était en train
d'être expulsé. Cette altercation a eu lieu à bord
d'un vol KLM entre Calgary et Amsterdam. Il ne s'agit pas du premier
décès d'un ressortissant étranger lors de son
expulsion. Selon l'Association des libertés civiles de la
Colombie-Britannique, plus de 14 ressortissants étrangers
sont morts sous la garde de l'ASFC.[11]
Plusieurs croient que l'ASFC emploie des mesures
répressives, malhonnêtes et sournoises contre les
demandeurs d'asile. Par exemple, les réfugiés sont
parfois cités à comparaître le samedi pour une
audience, ce qui les empêche souvent de se présenter avec
un avocat. S'ils sont désemparés et angoissés
lorsqu'ils apprennent qu'ils seront
expulsés, les demandeurs d'asile sont parfois placés en
détention à cause d'un risque de fuite de leur part. On
leur offre le choix d'acheter leur propre billet d'avion quand ils sont
renvoyés dans leur pays d'origine. S'ils ne le peuvent pas, le
gouvernement l'achète pour eux à un prix beaucoup plus
élevé et l'ASFC les informe que si jamais ils
veulent revenir au Canada, ils devront d'abord payer cette dette.
Notes
1. Échange
de
renseignements
entre
pays
2. « Radical change to
Canadian asylum process wrong, unnecessary », Richard
Goldman, Montreal Gazette, 2 mai 2019
3. Lettre
de
mandat
du
ministre
de
la Sécurité frontalière
et de la Réduction du crime organisé (28
août 2018)
4. « Les
É.-U.
demeurent
un
pays
sûr
pour les demandeurs d'asile,
conclut le Canada », Teresa Wright, La Presse
canadienne, 22 octobre 2018
5. « Notre
frontière
commune :
Faciliter
la
circulation
des biens et
personnes dans un environnement sécuritaire », Le
Comité sénatorial permanent des banques et du commerce,
Rapport intérimaire, 2002
6. Ibid
7. Ibid
8. Décret
transférant
certains
secteurs
de
l'Agence
des douanes et du
revenu du Canada à l'Agence des services frontaliers du Canada,
TR/2003-216,
Loi
sur l'Agence des services frontaliers du Canada
9. « Le
premier
ministre
Harper
annonce
des
initiatives en vue de rehausser la
sécurité des frontières canadiennes », 31
août 2006
10. L'Agence
des
services
frontaliers
du
Canada
11. BC
Civil
Liberties
Association,
Lettre
à
Ralph Goodale, ministre de
la Sécurité publique et de la Protection civile, 14
février 2019
- Diane Johnston -
Depuis plusieurs années, les gouvernements du
Canada jouent avec la vie des travailleurs étrangers en
changeant
constamment les programmes et les règlements qui touchent
à leurs démarches pour s'établir de façon
permanente au Canada. Au Québec, divers gouvernements ont
adopté des modifications réglementaires touchant au
système de points alloués dans leurs critères de
sélection et augmentant le seuil de passage pour l'obtention
d'un Certificat de sélection du Québec (CSQ), ce qui
permet de demander la résidence permanente. Ces modifications
entrent en vigueur dès qu'elles sont adoptées et sont
systématiquement appliquées de façon
rétroactive, ce qui a un
impact grave pour des milliers de demandes accumulées, les
personnes désirant s'établir au Québec ayant
consacré du temps, de l'argent et des efforts inouïs
à préparer les formulaires dans la certitude qu'elles
avaient les qualifications requises pour obtenir le statut de
résident.
Le traitement inhumain de ces personnes par les
gouvernements a éclaté au grand jour lorsque,
le 19 février 2018, la Cour supérieure du
Québec a autorisé un recours collectif contre le ministre
de l'Immigration et le gouvernement du Québec, touchant au
programme régulier des travailleurs qualifiés du
Québec. Le recours
collectif soutient que le Ministère de l'Immigration, de la
Diversité et de l'Inclusion (MIDI) et le gouvernement du
Québec se seraient injustement enrichis, auraient commis une
faute et auraient agi de mauvaise foi en omettant d'offrir le
remboursement des frais d'application des participants au recours
collectif dont la demande était vouée à
l'échec en raison des amendements apportés au
Règlement sur la pondération applicable à la
sélection des ressortissants étrangers.[1] Il y a eu règlement à
l'amiable depuis et la demande d'approbation sera soumise à la
Cour le 19 juin.
Précédemment, le 7 février, le
ministre québécois de l'Immigration, Simon
Jolin-Barrette, a présenté le projet de loi 9, une
loi qui prétend vouloir « accroître la
prospérité socio-économique du Québec et
répondre adéquatement aux besoins du marché du
travail par une intégration réussie des personnes
immigrantes ». La
législation autoriserait le ministre à «
déterminer les conditions qui affectent la résidence
permanente d'un ressortissant étranger obtenue en vertu de la Loi
sur
l'immigration
et
la
protection
des réfugiés »,
afin
d'assurer « la satisfaction des besoins régionaux ou
sectoriels de main-d'oeuvre, la création régionale ou
sectorielle
d'entreprises ou le financement de celles-ci, ou l'intégration
linguistique, sociale ou économique du ressortissant
étranger ».
Aussi, comme partie intégrante du
développement par le gouvernement des « programmes
d'accueil, de francisation et d'intégration » pour
immigrants, les travailleurs étrangers devront étudier et
passer le test des soi-disant valeurs démocratiques et
québécoises comme condition au statut de résident
permanent, une violation de la liberté
de conscience. Les demandeurs n'auront d'autre choix que de
reconnaître les valeurs imposées sans quoi ils
échoueront le « test ». En ce moment, les
citoyens québécois, eux, ne sont pas tenus de
prêter allégeance aux valeurs et cette division du corps
politique est inacceptable. Seul le peuple peut exprimer ces valeurs,
qui ne peuvent certainement pas être définies et
imposées par ceux qui, sans le contentement du peuple,
pretendent agir en son nom.
Enfin, par l'article 20 du projet de loi, le
gouvernement Legault tente de supprimer un arriéré
de 18 000 demandes de CSQ soumises avant le 2
août 2018 en vertu du Programme régulier des
travailleurs qualifiés, si le 7 février — la date de
la déposition du projet de loi — le ministre n'a pas encore pris
de
décision de sélection, de refus ou de rejet concernant
ces demandes. Et comme si cela pouvait représenter une forme de
réparation, le projet de loi prévoit que « les
droits exigibles payés par le demandeur ayant
présenté une telle demande lui sont remboursés,
sans intérêts ». On y stipule aussi qu'«
aucuns dommages-intérêts ni aucune
indemnité en lien avec une telle demande ne peuvent être
réclamés au gouvernement, au ministre ou à l'un de
leurs préposés ou mandataires. Le premier alinéa
ne s'applique pas. »[2]
Dans le but de contrer la manoeuvre du gouvernement
Legault pour laisser tomber l'arriéré des demandes de
CSQ, l'Association québécoise des avocats et avocates en
droit de l'immigration (AQAADI), qui regroupe près de 250
avocats de l'immigration, a déposé une demande
d'injonction auprès de la Cour supérieure du
Québec.
L'Association prétend que le ministre québécois de
l'Immigration a agi « illégalement en suspendant le
traitement des applications en attente en vertu du Programme
régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) »
et des demandes d'un CSQ. L'AQAADI affirme aussi que la décision
a « mis en péril les projets d'immigration de dizaines de
milliers de candidats, dont près de 6 000 habitent
déjà le Québec ». Ils ont entrepris
l'injonction pour « inviter » le ministre à
immédiatement reprendre l'évaluation des demandes. Aussi,
selon L'AQAADI, le ministre n'a aucun pouvoir discrétionnaire ou
une quelconque autorité statutaire lui permettant de refuser de
traiter
l'arriéré de demandes de CSQ. « Au contraire — ce
refus est basé uniquement sur la mise en oeuvre
prématurée d'un projet de loi qui n'a pas encore
été adopté par l'Assemblée nationale et qui
par conséquent n'a pas de pouvoir contraignant. »
Le 25 février, la Cour supérieure du
Québec a
octroyé une injonction interlocutoire
provisoire exigeant du ministre de l'Immigration qu'il continue de
traiter l'arriéré de 18 000 demandes de CSQ. Le
ministre Simon Jolin-Barrette a répondu à l'injonction en
affirmant dans un communiqué que le ministère «
continuera de traiter et de rendre des décisions relativement
aux demandes de Certificats de sélection du Québec
dans le cadre du Programme régulier des travailleurs
qualifiés d'ici l'adoption du projet de loi ».
On s'attend à ce que le projet de loi soit
adopté avant
les vacances d'été à l'Assemblée nationale,
à la mi-juin, ce qui veut dire une fois de plus que les dossiers
de milliers de demandeurs de CSQ pourraient être supprimés
de façon
permanente, sans recours juridique possible. Cette inhumanité
devient de plus en plus intolérable. Aucune
société ne peut permettre de telles mesures par
lesquelles les gouvernements agissent avec impunité au nom de
l'état de droit.
Notes
1. Ministère
de
l'Immigration,
de
la
Diversité
et de l'Inclusion du
Québec
2. Site web de l'Assemblée
nationale, projet de loi 9, Loi visant à
accroître la prospérité socio-économique du
Québec et à répondre adéquatement aux
besoins du marché du travail par une intégration
réussie des personnes immigrantes.
Le 5 mai s'est tenue une conférence de
presse à Montréal avec un groupe de travailleuses
domestiques dont l'accès au statut de résidente
permanente a été compromis par le projet de loi 9, Loi
visant
à
accroître
la
prospérité
socio-économique
du Québec et à répondre
adéquatement aux besoins du marché du travail par une
intégration réussie des personnes immigrantes. Selon
le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants qui a
organisé la conférence de presse, plus de 80
travailleuses venues au Québec dans le Programme des aides
familiaux résidants se sont avancées pour dire qu'elles
craignent pour leur avenir à cause du projet de loi.
Bien que ces travailleuses
soient venues au Québec dans le cadre du Programme des
travailleurs étrangers temporaires (PTET) du gouvernement
fédéral, le programme spécifique dans lequel elles
s'inscrivent diffère des autres en ce qui concerne les demandes
de résidence permanente. Les personnes admises dans le cadre de
ce programme
peuvent présenter une demande de résidence permanente
après quelques années de service dans le cadre du
Programme régulier des travailleurs qualifiés du
Québec (PRTQ).
Elles ont toutes entamé le processus d'obtention
de la résidence permanente. Et bien que le ministère
fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et
Citoyenneté Canada (IRCC) leur ait envoyé une lettre les
informant qu'elles répondent aux critères
d'admissibilité à la résidence permanente, leur
demande au Québec aa tout de même été
suspendue ou
retardée
par le projet de loi 9.
L'envoi des formulaires de demande pour le certificat de
sélection du Québec (CSQ), qui est censé
être fait par le Ministère de l'Immigration, de la
Diversité et de l'Inclusion Québec (MIDI) à la
suite de l'émission de la lettre d'éligibilité par
l'IRCC, a été suspendu depuis décembre 2018.
Les personnes ayant déposé la demande du CSQ
ont reçu un courriel du MIDI annonçant une suspension du
traitement de leur dossier le 7 février, la date où
le projet de loi 9 a été déposé devant
l'Assemblée nationale. Après l'émission d'une
injonction de la Cour supérieure, le MIDI a commencé
à traiter les 18 000 dossiers de demandes du CSQ qui
sont en attente.
C'est pourtant seulement après le dépôt de plaintes
auprès du MIDI que certaines de ces travailleuses ont
reçu des documents. La situation présente est comme
ceci : certaines ont reçu le CSQ pour elles-mêmes
à titre de requérantes principales, mais pas pour les
membres
de leur famille, tandis que d'autres qui ont déposé une
demande n'ont
même pas reçu les formulaires de demande requis pour
s'inscrire pour le CSQ.
« Nous sommes ici au Québec depuis au moins
quatre ans et nous avons travaillé fort pour des familles
québécoises, des enfants et des personnes
âgées. Nous voulons rester au Québec avec notre
famille et continuer à contribuer à cette
société, a dit Jennifer Rentiquiano. Le stress et
l'anxiété que cela nous provoque sont injustes
après avoir
rempli toutes nos obligations pour devenir de nouveaux immigrants au
Québec. »
« Toutes les personnes, les agences et le
personnel du gouvernement du Canada ont dit qu'on pourrait obtenir la
résidence permanente, et j'ai fait tout ce que je devais faire.
Mon accouchement est prévu en juillet, et je m'inquiète
de mon statut. Sans un statut assuré, qu'est-ce que je peux
faire pour mon enfant ? », déplore Genie
Zonoria Tagalogon. Plusieurs autres ont des enfants aux Philippines qui
attendent de rejoindre leur mère qu'ils n'ont pas pu voir depuis
des années.
Jasmin de la Calzada, représentante de PINAY
(Organisation des femmes philippines du Québec), a
expliqué que « depuis le début du XXe
siècle, le Canada dépend largement des travailleuses
migrantes pour la garde de la famille, surtout des enfants. Ces
travailleuses sont venues au Canada et y ont travaillé fort dans
l'espoir d'un meilleur
avenir pour leurs enfants. »
Ne ménageons aucun effort pour
humaniser
l'environnement naturel
et social et faire du Canada une zone de paix
- Peter Ewart -
Les recherches publiées montrent que les
changements climatiques entraînent la fin de l'Arctique tel que
nous le connaissons, en raison de la hausse des températures, de
la fonte des glaces, de la modification de la couverture neigeuse et de
la disparition du pergélisol. Depuis 1971, 8 000
milliards de tonnes métriques de
glace terrestre ont été perdues dans l'Arctique, ce qui a
entraîné une élévation du niveau des
océans dans le monde et l'ajout d'une masse d'eau suffisante
pour faire incliner l'axe de la Terre. Comme le dit un chercheur,
« le système biophysique arctique tend clairement à
s'éloigner de son état du XXe siècle et à
évoluer vers un état sans
précédent ».
Malgré les inquiétudes de
l'humanité sur le besoin d'humaniser l'environnement naturel et
social et son désir de prendre les choses en main, un jour avant
la 11e réunion ministérielle du Conseil de
l'Arctique qui s'est tenue cette année à Rovaniemi, en
Finlande, le 7 mai, le secrétaire d'État
américain Mike Pompeo a prononcé un
discours démagogique et belliciste de vingt minutes,
conçu
pour faire croire que les changements climatiques n'existent pas et
établir l'hégémonie américaine. Il a
tempêté contre la Chine et la Russie et ce qu'il a
décrit comme leurs visées prédatrices dans
l'Arctique. Il a aussi profité de l'occasion pour
déclarer sans équivoque que la revendication
du Canada sur le passage du Nord-Ouest est «
illégitime ».
Pompeo a déclaré que l'Arctique est devenu
« une arène de lutte de pouvoir et de
concurrence » et « prend rapidement une nouvelle
signification stratégique ». En particulier, il a
expliqué comment la Chine relie la route maritime du nord de la
Russie à sa « Route de la soie ». Selon lui,
Beijing « pourrait utiliser sa présence
en matière de recherche civile [...] pour renforcer sa
présence militaire » et adopter un comportement
« agressif ailleurs ». En outre, il a remis en
question la prétention de la Chine d'être « un
État proche de l'Arctique », affirmant qu'« il
n'existe aucune troisième catégorie et prétendre
le contraire ne donne à la Chine aucun
droit ».
En ce qui concerne la Russie, il a critiqué ses
revendications sur ce qu'il a appelé « les eaux
internationales de la route maritime du Nord » et
l'accroissement de sa présence militaire dans la région,
dit que « les ambitions territoriales de la Russie peuvent
devenir violentes »
Pompeo a parlé avec allégresse des
possibilités que la fonte des glaces offre à la
navigation et l'extraction de ressources, sans se soucier outre mesure
des inconvénients d'un réchauffement rapide de
l'Arctique. Il ne semble pas se préoccuper du fait que de vastes
secteurs de la région autrefois recouverts de glace et de neige
ne réfléchissent
plus les rayons du soleil, mais les absorbent, ce qui cause une
accélération du réchauffement de la
planète. Ou que, lorsque le pergélisol fondra,
d'énormes volumes de méthane, un gaz à effet de
serre, seront libérés dans l'atmosphère. Ou que
les conditions météorologiques seront profondément
affectées dans le reste du monde à cause des
changements dans le courant-jet et les courants océaniques. Les
commentaires de Pompeo ont coïncidé avec la publication
d'un rapport de l'ONU selon lequel un million d'espèces sur la
planète sont en voie de disparition en partie à cause des
changements climatiques.
Les pays participants aux rencontres du Conseil de
l'Arctique s'efforcent d'en faire un organisme collégial. Tous
les deux ans, les représentants des huit pays de
l'Arctique et de six organisations autochtones participantes
délibèrent sur des questions de développement
durable et de protection de l'environnement. L'accent est mis sur la
recherche de moyens de collaborer sur des problèmes communs.[1] Il est considéré comme
étant déplacé de se servir de cette plateforme
pour intimider avant la convocation de la réunion.
Selon les reportages, les délégués
du Conseil de l'Arctique ont été stupéfaits par
les commentaires de Pompeo. La Chine jouit du statut d'observateur au
sein du Conseil de l'Arctique et le chef de la délégation
chinoise, Gao Feng, a déclaré que le discours de Pompeo
« l'avait laissé abasourdi ». Il a
ajouté que « les activités du Conseil de
l'Arctique sont la coopération, la protection de
l'environnement, les consultations amicales ainsi que le partage et
l'échange de points de vue », ce que le discours du
secrétaire d'État américain a complètement
contredit.
« La Chine ne s'ingérera pas dans les
affaires qui appartiennent uniquement aux pays arctiques »,
a déclaré Feng, ajoutant que la Chine avait toujours
adhéré au principe d'ouverture, de coopération et
d'avantages mutuels dans les affaires dans l'Arctique.
« Sur la question de l'Arctique, la Chine a
toujours insisté sur l'importance de la recherche scientifique,
plaidant en faveur de la conservation de l'environnement, de
l'utilisation raisonnable, de la gouvernance basée sur le droit
et la coopération internationale, a-t-il poursuivi. Nous ne
faisons pas de la géopolitique et ne cherchons pas à
créer un
petit cercle exclusif. »
La Chine est disposée à travailler avec
toutes les parties pour contribuer à la paix, à la
tranquillité et au développement durable dans l'Arctique,
a déclaré Gao, ajoutant que les critiques
formulées par le responsable américain «
étaient totalement incorrectes » et «
motivées par des arrière-pensées ».
Lassi Heininen, de l'Université d'Helsinki, en
Finlande, a fait observer que, par le passé, toutes les parties
présentes s'étaient efforcées d'instaurer une
bonne atmosphère en raison de leurs intérêts
communs. Il a demandé pourquoi Pompeo avait agi de
manière si agressive contre la Chine et la Russie, notant que
« le contenu et le moment du
discours n'étaient pas connus lors des réunions
ministérielles du Conseil de l'Arctique, où
traditionnellement, aucun État ou ministre n'essaie de ‘voler la
vedette' ». Heininen a ajouté qu'il espérait
que l'intervention de Pompeo ne mènerait pas à
l'utilisation du Conseil de l'Arctique à d'autres fins.
Michael Byers, un expert de l'Université de la
Colombie-Britannique sur l'Arctique, a qualifié les propos de
Pompeo de « belligérants » et dit qu'ils
contiennent de nombreuses fausses déclarations. Par exemple,
Pompeo s'est plaint des investissements chinois dans les
infrastructures arctiques du Canada, mais ces investissements sont en
réalité inexistants.
L'une des choses les plus alarmantes qui se soient
produites à la réunion du Conseil de l'Arctique est que,
pour la première fois depuis sa création en 1996, le
Conseil n'a pas été en mesure de produire une
déclaration commune, rapporte le journal Helsingin Sanomat.
La
raison
en
est
que
la partie américaine a bloqué toute
déclaration contenant les mots « changements
climatiques », malgré l'opposition des participants
à la réunion. Le ministre finlandais des Affaires
étrangères, Timo Soini, a plutôt publié une
déclaration détaillée de son président, le
premier document de ce type dans l'histoire du Conseil de l'Arctique,
rapporte Nunatsiaq News, faute de
consensus sur les changements climatiques. Soini y fait
référence à « une majorité d'entre
nous », autour de la table du Conseil de l'Arctique, qui a
soutenu les causes liées aux changements climatiques, tels que
la nécessité de réduire les émissions de
gaz à effet de serre et de carbone noir et de travailler
à l'adaptation aux changements
climatiques.[2]
Lors de la réunion ministérielle du
Conseil de l'Arctique en 2017, les États-Unis ont bel et
bien signé une déclaration selon laquelle « ils ont
clairement cité les effets des changements climatiques dans
l'Arctique et la nécessité d'agir à tous les
niveaux », lit-on dans un rapport de presse. Le gouvernement
américain n'a pas expliqué pourquoi Pompeo avait
directement contredit cet accord précédent. Toutefois,
lors d'une conférence de presse, l'administration Trump partage
« un profond engagement en faveur de la gestion de
l'environnement », sans toutefois s'engager dans des
objectifs collectifs tels que sur les émissions de carbone noir,
qui, a-t-elle affirmé, accélèrent le
réchauffement de
l'Arctique. À cet égard, le secrétaire
d'État semble même ne plus être en phase avec ses
propres militaires, qui considèrent les changements climatiques
et la hausse des températures comme « une menace pour la
sécurité nationale ». Le fait est que Pompeo
était en extase devant les possibilités offertes par la
fonte des glaces de l'Arctique
pour la navigation et l'extraction de ressources, mais a refusé
de reconnaître la raison de la fonte des glaces ou même de
prononcer les mots « changements climatiques » au
cours des échanges.
Les représentants autochtones ont condamné
les déclarations et les actions des États-Unis, et en
particulier le blocage par les États-Unis de la
déclaration commune finale sur la question des changements
climatiques. Dalee Sambo Dorough, présidente internationale du
Conseil circumpolaire inuit, a qualifié les actions
américaines de « manque de
leadership et d'échec moral » qui portent gravement
atteinte à « l'avenir de ce qui est censé
être un organisme fondé sur le consensus ».
Elle a ajouté que « les Inuits ressentent
chaque jour les effets des changements climatiques. Alors que le
gouvernement américain se préoccupe de sémantique,
notre peuple est témoin des effets néfastes des
changements climatiques. Mais notre réalité à
nous, qu'en faites-vous ? »
Jimmy Stotts, président du Inuit Circumpolar
Council-Alaska, faisant clairement référence aux
États-Unis, a déclaré qu'il était temps
d'arrêter de « se cacher de la
réalité » et de reconnaître que les
changements climatiques sont réels et que l'humanité en
est responsable. « Nous ne comprenons pas ceux qui soutiendraient
le contraire, a-t-il
dit. Nous pensons qu'il est temps d'arrêter de se chamailler si
nous voulons survivre. »
Stotts a également proposé que le Conseil
de l'Arctique se concentre davantage sur d'autres questions clés
pour les peuples autochtones de l'Arctique, telles que la gestion de la
faune, la sécurité alimentaire, les déficits en
infrastructure, les problèmes environnementaux et «
l'horreur du suicide », rapporte Nunatsiaq News. Il
a
exhorté le Conseil de l'Arctique à revenir à son
idée initiale, celle de trouver un équilibre entre
développement et conservation, lit-on dans le rapport de presse.
La ministre des Affaires étrangères du
Canada, Chrystia Freeland, a dû dire pour appuyer sa
prétention que son gouvernement soutenait les peuples
autochtones de l'Arctique, que « le Canada financera un
secrétariat permanent du Groupe de travail sur le
développement durable du Conseil de l'Arctique dans le cadre
d'un investissement plus
vaste supérieur à 28 millions de dollars [...] pour
fournir une assistance continue à des groupes autochtones afin
qu'ils puissent participer au Conseil de l'Arctique et pour aider
UArctic, un réseau d'universités regroupant des membres
du monde circumpolaire ». Elle a évoqué un
récent rapport du gouvernement fédéral sur les
changements climatiques, selon lequel les températures dans
l'Arctique pourraient augmenter de 11 degrés Celsius, comme
« terrifiantes ». Elle n'a rien dit dans le sens de
tenir les États-Unis responsables d'avoir perturbé la
réunion ministérielle ou au sujet de leur position
répétée selon laquelle la revendication du Canada
sur le passage du
Nord-Ouest est « illégitime ».
Le résultat est que les huit pays arctiques ont
fini par signer une déclaration ministérielle d'une page
qui ne contenait aucune mention des changements climatiques, que les
six organisations participantes autochtones ont refusé
d'appuyer. Selon le document, qui se trouve sur le site Web du Conseil
de l'Arctique, les ministres ont réaffirmé leur «
engagement à maintenir la paix, la stabilité et une
coopération constructive dans l'Arctique »,
soulignant « le rôle des États de l'Arctique en
matière de leadership dans la gestion des nouvelles
opportunités et des nouveaux défis dans l'Arctique, en
étroite coopération avec les participants
permanents », reconnaissant « le droit des
peuples autochtones de l'Arctique et le rôle unique des
participants permanents au sein du Conseil de l'Arctique, ainsi que
l'engagement de consulter et de coopérer de bonne foi avec les
peuples autochtones de l'Arctique et de soutenir leur engagement
significatif dans les activités du Conseil de
l'Arctique ». De plus, ils se sont félicités
du «
travail stratégique en cours » et ont chargé
« les hauts fonctionnaires de l'Arctique de poursuivre la
planification stratégique afin d'orienter et d'améliorer
l'efficacité du Conseil de l'Arctique et de faire rapport aux
ministres en 2021 ».
Les peuples qui vivent dans l'Arctique
bénéficient du soutien total des peuples des pays
situés à l'intérieur du cercle polaire arctique.
Il y a un appui partout dans le monde pour la position des peuples de
l'Arctique de faire de l'Arctique une zone de paix et de s'attaquer aux
changements climatiques et aux très graves problèmes
auxquels ils sont confrontés. L'offensive des États-Unis
pour imposer
leur hégémonie dans l'Arctique, leur bellicisme, leurs
attaques contre la Chine et la Russie et leur objection aux
revendications canadiennes sur le passage du Nord-Ouest, tout cela
exige que le Canada prenne position en tant que nation s'il veut
survivre dans le dangereux climat international actuel.[3]
La présidence du Conseil de l'Arctique a
été confiée à l'Islande pour les deux
prochaines années. L'Islande a accueilli le Conseil de
l'Arctique pour la dernière fois de 2002 à 2004.
« Un dialogue actif basé sur la recherche
scientifique et une collaboration dynamique entre nos pays et nos
organisations est la meilleure voie à suivre pour le Conseil de
l'Arctique », a déclaré le ministre islandais
des Affaires étrangères, Guðlaugur þór
þórðarson, avant de recevoir la présidence du
ministre finlandais des Affaires
étrangères, Timo Soini.
Notes
1. Le Conseil arctique a
été établi en 1996 pour promouvoir la
coopération entre les pays de l'Arctique, en particulier dans le
domaine de la protection environnementale. Les États membres
sont le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Finlande,
l'Islande, la Norvège, la Russie et la
Suède.
2. Pour le texte complet de la
déclaration du président du Conseil arctique, le ministre
des Affaires étrangères Timo Soini, cliquer ici.]
3. Voir aussi les articles
suivants :
« Collusion et
rivalité dans l'Arctique : Le gouvernement Trudeau
entreprend de militariser l'Arctique » Peter Ewart, LML, 6
avril 2019
« La dispute
au sujet du passage du Nord-Ouest », LML, 6
avril 2019
« La lutte des
Inuits pour faire de l'Arctique une Zone de paix », LML, 6
avril
2019
« L'Arctique –
un survol », LML, 6 avril 2019
« Le
conseil de l'Arctique et la question militaire », LML, 6
avril 2019
Le Canada et l'état de droit
international
- Isaac Saney, porte-parole -
Le Réseau canadien pour Cuba (RCC) est
profondément préoccupé de la décision
soudaine d'Ottawa de fermer la section Immigration,
Réfugiés et Citoyenneté (IRC) de son bureau de La
Havane où les visas sont obtenus par les citoyens cubains
désirant visiter le Canada ou encore cherchant du travail ou un
permis d'études. Cette mesure a
été précédée d'une réduction
de 50 % du personnel de l'ambassade du Canada à Cuba
en janvier de cette année. Les Cubains doivent maintenant faire
leurs demandes par le biais d'un centre de demandes de visas dans un
tiers pays (le plus proche est le Mexique). Toute personne devant
fournir des données biométriques (photo et
empreintes digitales), une exigence imposée en 2018 et
touchant presque tout le monde, devra désormais se rendre
à un centre à l'extérieur de Cuba pour faire
enregistrer ces informations.
Ces décisions ont
occasionné des délais irraisonnables et des obstacles
financiers importants aux Cubains qui désirent voyager au
Canada. Elles auront aussi des répercussions négatives
sur, entre autres, les relations dans le monde des affaires et les
domaines culturels, scientifiques et sportifs. De fait, elles ont
déjà eu des répercussions
draconiennes sur les échanges académiques entre le Canada
et Cuba : certains intellectuels cubains devant participer
à la conférence annuelle de l'Association canadienne des
Études latino-américaines et caraïbes du 10
au 12 mai n'ont pu obtenir de visa.
Le Canada et Cuba entretiennent des relations
diplomatiques sans interruption depuis 1945. Ce
développement représente une importante rupture des
relations qui ont existé durant toutes ces années. Le
Canada, comme le Mexique, a refusé de rompre les relations
diplomatiques avec Cuba dans les années 1960 lorsque les
États-Unis
imposaient le blocus multilatéral qu'ils maintiennent depuis ce
temps. À ce moment-là, les États-Unis avaient
exigé que les membres de l'Organisation des États
américains (OÉA) rompent leurs liens avec Cuba et,
quoique le Canada n'était pas membre de l'OÉA à
cette époque, il a refusé de suivre le mot d'ordre.
Quel crime, se demande-t-on, Cuba a-t-il commis contre
le Canada pour que celui-ci agisse ainsi de façon qu'on ne peut
qualifier que d'hostile à l'égard de Cuba ? Pourquoi
à ce moment précis, alors que les États-Unis font
marche arrière sur les efforts du gouvernement d'Obama pour
mettre fin à une politique que, malgré son échec,
Washington maintenait contre Cuba depuis soixante ans ?
En 2014, le monde se réjouissait de constater la reprise
des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba et
avait espoir que les relations entre les deux pays allaient être
normalisées. Le Canada avait contribué à la
démarche en offrant un forum pour les pourparlers
qui ont créé une amélioration des relations.
Tout le monde sait que les sanctions ciblent le peuple
et le privent de denrées alimentaires, de produits
pharmaceutiques
et d'une normalité dans la poursuite de relations commerciales,
financières et autres relations fondamentales. Pendant 27
ans, la vaste majorité de pays dans le monde a massivement
rejeté la guerre économique
multilatérale des États-Unis contre Cuba. Ne serait-ce
qu'en 2018, 189 pays ont voté avec Cuba en faveur
d'une résolution exigeant la fin du blocus et seuls deux pays
ont voté contre, l'un étant les États-Unis
eux-mêmes.
Et voilà que le
Canada prend une telle mesure ! Le Canada est-il à ce point
emporté par les attaques antidémocratiques et
contre-révolutionnaires de l'administration Trump contre le
droit du Venezuela à l'autodétermination qu'il voudrait
se venger contre Cuba ? Ou est-il sur le point d'annoncer que ce
sont les
États-Unis qui dictent la
politique canadienne ? Quoi qu'il en soit, le geste est honteux.
Qui bénéficiera de la fermeture des
services de visa à La Havane ? Ce ne seront pas les Cubains
désireux d'avoir des relations normales avec le Canada et les
Canadiens. Quel tort Cuba a-t-il jamais fait au Canada ?
Le Réseau canadien pour Cuba demande au
gouvernement canadien de rétablir les services interrompus au
bureau de l'IRC à La Havane, pour que le processus d'obtention
de visa puisse se poursuivre de façon raisonnable. Si la
fermeture impromptue est simplement le fait d'un manque de personnel
requis, comme l'affirme le ministère
d'Affaires mondiales, alors Ottawa devrait en toute transparence
annoncer que l'émission de visas et les autres procédures
reliées reprendront dès que le problème de
personnel sera réglé.
Les Canadiens, dont plusieurs milliers visitent Cuba
pour de multiples raisons, qu'il s'agisse de tourisme, d'affaires ou
d'échanges académiques, politiques et culturels de
toutes sortes, veulent qu'Ottawa poursuive une politique
étrangère fondée sur le respect réciproque
et sur l'égalité. Le Réseau canadien pour Cuba est
persuadé que les
Canadiens vont rejeter toute mesure prise par Ottawa qui minerait les
relations diplomatiques de longue date entre les peuples de nos deux
pays, sans parler des liens d'amitié et de solidarité qui
nous unissent, relations fondées sur les normes du droit
international.
L'exécutif de Huawei a publié 8 mai une
déclaration sur les démarches de la Cour suprême de
la Colombie-Britannique à la suite de la dernière
audience concernant l'affaire d'extradition de Meng Wanzhou.
Benjamin Howes, vice-président des affaires
médiatiques chez Huawei a déclaré :
« Depuis le début, Huawei a exprimé
sa confiance en l'innocence de Mme Meng. Nous avons soutenu que son
arrestation ordonnée par les États-Unis constituait un
abus illégal de procédure - fondé sur des
considérations et des tactiques politiques et non sur
l'état de droit.
« Aujourd'hui, au tribunal, les avocats de Mme
Meng ont fait trois nouvelles et importantes divulgations.
« Premièrement, les poursuites
pénales engagées contre Mme Meng reposent sur des
allégations tout simplement fausses. Il a été
clairement précisé au tribunal aujourd'hui que les
activités commerciales de Mme Meng étaient menées
de manière ouverte et transparente en toute connaissance de
cause par les représentants du secteur bancaire. Les
avocats ont noté au tribunal aujourd'hui que la
présentation PowerPoint n'était pas trompeuse, que la
banque était au courant de la nature des activités et des
opérations de Skycom en Iran et qu'elle comprenait la relation
entre Huawei et Skycom. Par conséquent, rien ne prouve que Meng
ait commis des actes de « tromperie, de malhonnêteté
ou
d'autres actes frauduleux » ni que la banque ait
été exposée à un risque de privation en
s'appuyant sur la présentation de Meng.
« Deuxièmement, il a été
révélé que les actions dirigées en partie
par le FBI avaient entraîné des violations graves et
répétées des droits de Mme Meng en vertu de la
Charte. Selon la preuve révélée par le
ministère de la Justice du Canada, l'arrestation de Meng
à l'aéroport était un effort coordonné de
trois départements : la Gendarmerie
royale du Canada (GRC), l'Agence des services frontaliers du Canada
(ASFC) et le FBI. La GRC avait délibérément
retardé la présentation du mandat d'arrêt afin de
procéder à une détention illégale et
fouiller Meng sous le prétexte d'un contrôle de routine
aux frontières. Son téléphone portable et d'autres
appareils électroniques ont été saisis à la
demande du FBI - et elle a été obligée de
révéler ses mots de passe. La GRC, l'ASFC et le
ministère de la Justice disposent d'autres
éléments de preuve concernant cette affaire. Mme Meng
déposera une requête auprès du tribunal demandant
à la GRC, à l'ASFC et au ministère de la Justice
de divulguer davantage d'éléments de preuve
sur cette affaire.
« Troisièmement, il a été
révélé que l'arrestation de Mme Meng a enfreint un
principe fondamental du traité d'extradition
canado-américain et du droit canadien en matière
d'extradition - parce que l'allégation à laquelle elle
est confrontée n'est pas un crime au Canada. Les
allégations américaines contre Meng sont basées
sur des violations des
sanctions américaines contre l'Iran. Cependant, le Canada
n'impose pas de sanctions sur les services financiers en relation avec
l'Iran. Par conséquent, la demande d'extradition ne satisfait
pas à la condition de double incrimination.
« En outre, il a été
déclaré que les facteurs politiques en jeu pendant le
processus d'extradition pourraient entraîner une grave violation
de la justice. Les droits légitimes de Mme Meng peuvent
également être lésés. Ainsi, Mme Meng a
l'intention de demander à cette Cour de suspendre la
procédure d'extradition.
« Les Canadiens valorisent l'état de droit
- et la Charte des droits. Les responsables de l'application des lois
sont tenus de respecter les règles en tout temps, dans tous les
cas et pour tous, citoyens et visiteurs.
« Nous avons confiance dans le processus
judiciaire canadien - et nous sommes impatients de voir la
liberté de Mme Meng restaurée. »
À la défense des droits des
immigrants et des
réfugiés aux États-Unis
- Voice of Revolution -
Les étudiants de l'Université Johns
Hopkins à Baltimore, au Maryland, ont organisé un sit-in
d'un mois pour demander à l'université de mettre fin
à tous ses contrats avec le Service de l'immigration et de
l'application des règles douanières des États-Unis
(ICE) et d'utiliser les fonds à la place pour créer un
fonds de défense des immigrants.
Ils ont également établi un lien entre la
répression faite par ICE dans leurs communautés et le
projet de l'université de mettre sur pied une force de police
armée privée. Leurs slogans l'ont bien fait
ressortir, Pas de justice, pas de paix, pas de police
armée !
Pas de justice, Pas de paix, Pas d'ICE dans nos rues ! Les
communautés du
Wisconsin, de l'Arizona et d'ailleurs prennent également
position contre les centres de détention et pour le respect des
droits des familles de migrants. En outre, les agents assignés
aux demandeurs d'asile, des fonctionnaires distincts d'ICE et du
Service de la douane et de la protection des frontières des
États-Unis (CBP) et qui ne sont pas une force
armée, protestent contre les nouveaux protocoles qui obligent
les personnes qui ont des réclamations et des craintes
légitimes à retourner au Mexique. De nombreuses actions
du Premier Mai ont également défendu les droits des
immigrants et des réfugiés, y compris le droit à
un permis de conduire et à d'autres exigences de base de la vie
quotidienne. Tous se battent pour les droits et pour un état de
droit qui fonctionne réellement dans l'intérêt du
peuple.
Face à cette résistance croissante, le
Bureau du président prend des mesures supplémentaires
pour attaquer les droits et éliminer l'état de droit.
Dans une autre note présidentielle, Trump agit pour
empêcher les demandeurs d'asile d'obtenir un permis de travail.
Étant donné que le traitement des demandes d'asile prend
généralement au moins six
mois et parfois des années, compte tenu des retards actuels
à traiter les demandes, il s'agit d'un effort pour affamer les
personnes même si elles n'ont commis aucun crime et ont le droit
d'asile. Il exige également que des frais soient maintenant
imposés pour simplement faire une demande, ce qui revient
à transformer un droit en un privilège pour
ceux qui disposent de fonds suffisants.
En outre, Trump exige que tous les cas soient
jugés dans un délai de 180 jours. C'est encore une
autre attaque contre les juges à l'immigration dont les nombres
sont déjà contingentés. Les juges se sont
prononcés contre ces mesures, déclarant que cela les
prive de leur pouvoir discrétionnaire et de leur pouvoir en tant
que juges de juger
une affaire. Imposer des procès plus rapides compromet
également la capacité des migrants qui cherchent à
faire appel aux services d'avocats et préparer leurs dossiers.
Ces deux demandes, ainsi que les Protocoles sur la protection des
migrants (MPP), émis en janvier, sapent l'autorité des
juges et des agents assignés aux demandeurs d'asile qui ont
été formés sur la législation touchant les
réfugiés et la font respecter.
Le mémorandum présidentiel enjoint au
procureur général, William P. Barr, et au
secrétaire par intérim de la Sécurité
intérieure, Kevin McAleenan, de proposer, dans un délai
de 90 jours, un règlement qui permettrait de faire
respecter ces exigences. Le mémorandum indique que l'objectif
est « de renforcer les procédures de demandes
d'asile afin de protéger notre système contre les abus
généralisés de notre processus de demande
d'asile ». Il n'y a aucune preuve qu'un tel abus existe. Il
est vrai qu'un grand nombre de familles sont contraintes de quitter
leur patrie, car leurs pays sont plongés dans l'anarchie et la
violence provoquées par l'ingérence de toute sorte des
États-Unis, notamment au Honduras et au Salvador, d'où la
plupart des migrants arrivent présentement. Ainsi, plus
de 103 000 migrants ont franchi la frontière
séparant les États-Unis et le Mexique le mois dernier,
soit le niveau le plus élevé depuis plus de dix ans.
Environ 60 % étaient des parents issus
d'Amérique
centrale voyageant avec des enfants qui, à leur arrivée
sur le sol américain, où qu'ils traversent, ont droit
à l'asile.
Bien que rien ne prouve que les migrants abusent du
système, ce que confirment les juges et les agents
assignés aux demandeurs d'asile, il existe de nombreuses preuves
que les réfugiés sont illégalement
criminalisés et terrorisés par le gouvernement - les
familles étant séparées, les mères et les
enfants détenus pendant de longues périodes, les
mineurs gardés dans des cages et privés de tout soin
médical au point que des enfants meurent pendant qu'ils sont
pris en charge par le CBP et l'ICE et que des personnes ayant de justes
réclamations sont renvoyées au Mexique.
Trump et le gouvernement n'ont manifestement aucune
solution aux problèmes créés par l'État
américain, tant au pays qu'à l'étranger. Ils
refusent de défendre les droits et éliminent
systématiquement l'état de droit. Qu'il s'agisse
d'immigrants et de réfugiés, d'assassinats et de
brutalité commis par les forces policières, ou de
problèmes de
guerre et de paix, tels que les projets d'invasion militaire du
Venezuela, c'est le recours aux pouvoirs de police qui se produit, et
le mémorandum présidentiel en est un exemple. On en a une
preuve de plus avec l'envoi par Trump de centaines de soldats à
la frontière avec le Mexique et le prolongement de leur
déploiement pour une période
indéterminée. De toute évidence, il existe un lien
entre la guerre impérialiste, potentiellement contre le Mexique
et le Venezuela, et la répression d'ICE et de la police
armée dans le pays. Un gouvernement sans solution qui refuse de
moderniser ses institutions ne peut compter que sur le recours à
la force.
Comme l'indique la résistance croissante, la
défense des droits de tous est cruciale à ce moment-ci.
Un but commun à ces luttes, à la fois contre les guerres
et l'ingérence américaines et pour les droits, est un
gouvernement antiguerre. Un gouvernement antiguerre défend les
droits de tous au pays et à l'étranger, rapatrie toutes
les troupes
américaines et s'oppose à la guerre, à
l'ingérence et au génocide meurtrier commis par la police
et l'armée. Un gouvernement antiguerre reconnaît que la
démocratie actuelle exige que les peuples eux-mêmes soient
habilités à décider de ces questions vitales et
à faire en sorte que des relations positives soient
développées, qui servent les intérêts des
peuples ici et à l'étranger.
Les étudiants de l'Université Johns
Hopkins ont organisé un sit-in d'un mois dans le bâtiment
administratif de leur campus, le Garland Hall, contre le projet de
l'université d'avoir une police armée sur le campus et
contre ses contrats avec le Service de l'immigration et de
l'application des règles douanières des États-Unis
(ICE). Ils ont
réclamé que ces contrats soient annulés alors
qu'ils arrivent à terme cette année et que l'argent que
ces contrats ont généré, environ 1,7 million
de dollars, soit versé à un fond de défense des
immigrants. Les étudiants ont fermement dénoncé la
détention des demandeurs d'asile et la criminalisation des
immigrants et exigé que l'université ne
prenne pas part à ces crimes.
Pendant ce sit-in d'un mois, la voix des
étudiants s'est fait entendre haut et fort : « Pas
de police armée sur le campus ! Non aux contrats avec
l'ICE ! »
Un organisateur du sit-in a expliqué la
situation : « Une loi de l'État très
dangereuse vient juste d'être adoptée, qui donne à
cette université, qui est un récidiviste en fait de
crimes contre les résidents de Baltimore, un pouvoir policier.
Soixante-quinze pour cent des étudiants de Johns Hopkins ont dit
qu'ils ne veulent pas de force de
police. De nombreuses associations communautaires, principalement
à Baltimore, ont aussi dit qu'elles ne veulent pas de cette
force armée.
« Cent professeurs ont aussi écrit une
lettre à l'administration dans laquelle ils disent qu'ils
veulent désarmer, désamorcer et stopper le financement de
cet instrument de recours à la force qui va être
déployé. Ils ont revendiqué d'autres solutions et
d'autre formes d'investissement et des choses comme la médiation
et des alternatives d'initiative
communautaire à cette présence policière. En tant
qu'institution de santé publique, l'Université Johns
Hopkins peut faire beaucoup mieux et sait très bien que plus de
présence policière ne veut pas dire moins de crime, et
qu'au contraire elle cause plus d'anxiété et de
préoccupations de santé publique dans les
communautés, qu'elle retire la richesse
des communautés et normalise la violence et la terreur
sanctionnées par l'État contre les personnes noires et
brunes partout aux États-Unis.
Les professeurs ont
adopté à l'unanimité une résolution en
appui aux étudiants. L'appui de la communauté a grandi
pendant le sit-in. Les organisations communautaires et les groupes
religieux ont visité les étudiants et exprimé leur
appui publiquement. Grâce à cet appui, les
étudiants ont recueilli plus de 2 700 $ pour la
nourriture et d'autres produits de première
nécessité.
Le président Ron Daniels a refusé de
rencontrer les étudiants au sujet de leurs préoccupations
à moins qu'ils ne quittent le bâtiment administratif. Loin
de quitter les lieux, les étudiants ont affiché des
tracts et installé des bannières et organisé des
réunions et d'autres événements pour informer
leurs collègues étudiants et toutes les personnes
concernées de la nécessité d'empêcher qu'une
force de police armée s'installe sur le campus et de rejeter
toute relation avec l'ICE. Ils ont établi une connexion
très claire entre l'usage de la force contre les immigrants
à la frontière avec le Mexique et l'usage de la force
contre les étudiants, en particulier les étudiants des
minorités, qui sont
régulièrement brutalisés et victimes de profilage.
La police de Baltimore est déjà connue pour le meurtre
d'Afro-Américains non armés. Les étudiants n'ont
aucun doute qu'une force de police privée armée sur le
campus, non redevable au public, va empirer les choses.
Les étudiants ont aussi parlé de la lutte
qui se mène à Baltimore pour réclamer justice pour
Tyrone West, un Afro-Américain qui a été
tué par la police de l'Université d'État Morgan en
juillet 2013. Cette université possède une force
armée privée que Johns Hopkins utilise comme
modèle pour la sienne. Les étudiants et la
communauté
savent très bien que, depuis plusieurs années, les
officiers de police des campus ont recours au profilage racial et
à la force pour traiter les incidents, y compris ceux qui
comprennent des étudiants ayant des problèmes de
santé mentale. Ce sont des conclusions qui s'imposent à
la lumière d'un incident qui s'est produit en avril lorsqu'un
couple
afro-américain, non armé et agissant de manière
entièrement conforme lors d'un contrôle routier, a
été blessé par balles par la police, dont un
officier du département de police de Yale.
Les étudiants ont aussi rejeté
l'affirmation de l'administration que la police armée va rendre
le campus plus sécuritaire. De nombreuses étudiantes ont
dit par exemple que faire enquête sur les assauts sexuels sur le
campus ferait beaucoup plus pour la sécurité des
étudiants.
L'université a aussi menacé les
étudiants de mesures disciplinaires. Elle a refusé de
mettre quoi que ce soit par écrit en rapport aux
préoccupations des étudiantes, mais elle a
accumulé
un dossier sur papier au sujet des « violations »
commises par les étudiants dans le but, comme l'a dit un
organisateur, de « prendre des mesures
disciplinaires contre les étudiants dès qu'ils
lèveront le sit-in. [...] Nous avons entendu dire que le bureau
du doyen a appelé des professeurs, surtout ceux qui sont dans
des conditions plus précaires, et les a menacés et
découragés d'appuyer le sit-in. Quiconque
pénètre dans l'espace du sit-in est repéré
et étroitement surveillé, ce qui est très alarmant
et donne crédibilité à nos préoccupations
sur ce que Hopkins ferait de sa force de police privée
armée sur le campus et dans la communauté. »
L'université a aussi rejeté la proposition
de médiation des étudiants et des professeurs pour
traiter de leurs préoccupations et résoudre les
problèmes. Elle a aussi rejeté les appels des
étudiants et des professeurs à la tenue de plus de
réunions publiques pour que les personnes de la
communauté puissent faire entendre leurs préoccupations
au sujet
de l'ICE, du profilage policier et des meurtres commis par la police et
sur des alternatives au recours à la force.
Le premier mai, après des semaines de refus de
l'administration de les rencontrer, les étudiants ont
fermé le Garland Hall. Ils ont mis des chaînes aux portes
et se sont enchaînés aux rampes et aux escaliers. Ils ont
laissé ouverte la porte menant au bureau du président.
Les étudiants ont affiché des affiches et
des tracts sur les vitres et sur les portes de l'édifice et ont
fait connaître leurs préoccupations. Une grande
bannière sur les escaliers disait : « Pas de police
privée. Pas de contrats avec l'ICE, Justice pour Tyrone
West. »
Le 5 mai, Daniels a dit qu'il rencontrerait les
étudiants, mais seulement à l'extérieur de
l'édifice, ce que la plupart des étudiants ont
considéré comme un subterfuge pour les
démobiliser. Ils ont demandé qu'un médiateur
neutre, accepté par les parties, mène les
négociations. Ils ont demandé que les étudiants,
les
professeurs et le personnel qui
ont participé aux protestations ne soient pas punis et de
pouvoir revenir dans l'édifice et ne pas être
arrêtés si les pourparlers échouaient. Daniels a
refusé et a fait appel à la police pour qu'elle vide
l'édifice. Plus de 80 policiers ont envahi le
bâtiment. Sept étudiants ont été
arrêtés. Alors qu'ils étaient évacués
de force, les étudiants ont
exprimé clairement qu'ils continuent leur lutte.
L'opposition de la communauté au projet de
construction du premier centre de détention pour immigrants
géré par le secteur privé dans le Wisconsin a fait
en sorte que la proposition, qui est en préparation depuis un
an, a été abandonnée en mai. Immigration Centers
of America, basé en Virginie, voulait construire un centre de
détention
de 500 lits, ce qui devait créer plus de 200 emplois
à temps plein selon l'entreprise et des millions de dollars en
recettes fiscales au niveau local et de l'État.
Le Milwaukee Journal-Sentinel rapporte que les
compagnies qui bâtissent ce genre de centres sont
encouragées par le gouvernement fédéral mais font
face à de la résistance au niveau local et de
l'État. On lit dans l'article du journal :
« Le projet a suscité un tollé
général parmi la population, les résidents
s'opposant à la détention d'immigrants et
s'inquiétant de l'utilisation des fonds publics et de la valeur
des propriétés. Le personnel de la ville avait
publié un rapport dans lequel il recommandait aux responsables
de rejeter la demande de modification du zonage et des
ordonnances connexes parce que le projet ne cadrait pas avec le plan de
développement de la ville.
« Après la publication au début
d'avril des plans du projet à St. Croix, une vague de rejet par
le
public s'est répandue dans la région. Le superviseur du
comté de St.Croix, Daniel Hansen, qui représente certains
quartiers de New Richmond, a été un des premiers à
organiser une opposition contre le centre. Il a déclaré
qu'il était immoral d'incarcérer
ceux qui fuient leur pays et tentent de chercher refuge aux
États-Unis. »
« J'estime qu'il est inhumain de traiter un
demandeur d'asile comme un criminel », a dit Hansen. Il a
contacté des groupes de défense des droits,
commandé des affiches qui s'opposent au projet et dressé
une liste des raisons pour lesquelles il pensait que ce projet serait
mauvais pour la ville.
Hansen a frappé aux portes, appelé des
amis et contacté d'autres personnes pour lancer une campagne. Il
a déclaré qu'autant les démocrates et les
républicains étaient contre le projet.
D'autres groupes du Wisconsin se sont également
organisés contre le projet, dont la section du Wisconsin de
l'Union des libertés civiles américaines et le groupe de
défense des immigrants Voces de la Frontera. « Il s'agit
d'une entreprise à but lucratif qui tire profit de la
discrimination et du démembrement des familles et de notre
économie », a déclaré Christine
Neumann-Ortiz, la directrice exécutive de Voces de la Frontera.
« Cela n'a pas sa place au Wisconsin ».
La conseillère municipale de New Richmond,
Scottie Ard, a déclaré avoir perdu le compte du nombre
d'appels téléphoniques qu'elle a reçus qui
s'opposaient au projet. Elle a dit : « La plupart des
appelants exprimaient non seulement une objection morale contre un
centre de détention, mais disaient aussi que ce n'est pas le
genre de
projets pour lesquels nous voulons que notre communauté soit
connue. »
Le nombre de personnes détenues par l'ICE a
rapidement augmenté depuis l'exercice 2016, année
pendant laquelle l'agence avait détenu en
moyenne 34 376 immigrants par jour. La moyenne pour
l'exercice actuel, en mars, était de 45 155, a dit la
porte-parole d'ICE, Nicole Alberico.
Quoi qu'il en soit, rapporte le Journal-Sentinel,
«
même
dans
les
comtés
comme St.Croix qui ont
voté pour Donald Trump [...], les plans n'ont pas abouti.
Immigration Centers of America qui possède un centre de
détention en Virginie, a aussi tenté d'obtenir deux
contrats fédéraux de plusieurs millions de dollars pour
ouvrir des centres
de détention dans l'Illinois et le Michigan.
« L'entreprise a aussi fait face à de
l'opposition à ces endroits.
« La gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, a
annulé au début de l'année la vente d'une prison
d'État fermée à Ionia que l'entreprise
espérait utiliser comme centre de détention, disant que
l'entreprise ne pouvait garantir qu'elle ne détiendrait pas des
adultes séparés de leurs enfants à la
frontière. Le porte-parole de l'Immigration Centres of America
(ICA), John Truscott, a
dit que l'entreprise envisageait d'autres options près de
Detroit.
« Dans l'Illinois, le conseil municipal du village
de Dwight a voté en faveur de la demande de l'entreprise
d'annexer une propriété où elle prévoit de
construire en mars un centre de détention pour immigrants
de 1 200 lits, malgré l'opposition des
défenseurs des immigrants. Mais le plan peut encore être
bloqué, alors que les
législateurs de l'État font pression pour l'adoption
d'une loi qui interdit les centres de détention privés.
Le projet de loi a été adopté à la Chambre
de l'Illinois au début d'avril. »
Fred Tsao, de la Coalition de l'Illinois pour les droits
des immigrants et réfugiés, a dit que la détention
d'immigrants était cruelle et inutile. « On peut rendre un
centre de détention aussi agréable que possible, mais
c'est toujours un centre de détention, c'est toujours une
prison », a-t-il déclaré.
La ville de Phoenix en Arizona est une des principales
villes où le Service de la douane et de la protection des
frontières des États-Unis (CBP) et le Service de
l'immigration et de l'application des règles douanières
des États-Unis (ICE) relâchent les familles migrantes qui
attendent leur demande d'asile, souvent sans nourriture et
sans eau.
Il arrive que les familles, dont plusieurs avec de jeunes enfants, sont
simplement abandonnées à la station d'autobus et
laissées à elles-mêmes. De nombreuses personnes de
Phoenix, qui sont des défenseurs des familles migrantes, pensent
que c'est là une façon de terroriser encore davantage les
familles et d'accabler ceux qui luttent contre les
détentions et les déportations et pour le droit d'asile.
La communauté de Phoenix a répliqué en
intensifiant ses efforts, en organisant un vaste réseau
de 30 églises et d'autres endroits pour loger et nourrir
environ 1 400 migrants par semaine, dont plusieurs sont des
familles avec de jeunes enfants. En général, les familles
qui sont
relâchées à Phoenix y demeurent environ une semaine
seulement avant que le transport soit disponible pour qu'elles
rejoignent ceux qui les parrainent ou des membres de leur famille dans
d'autres villes.
Dans ce qui semble
être une tentative directe du CBP et de l'ICE de miner le travail
qui se fait à Phoenix, de nombreuses familles sont maintenant
relâchées dans la ville voisine de Yuma. Yuma est une
ville d'environ 100 000 habitants qui abrite un centre de
migrants qui loge 200 personnes. Ses représentants ont
été
informés que ce refuge doit servir uniquement de centre
d'« excédent » de migrants qui n'ont pas pu
être relâchés dans des refuges à Phoenix.
Depuis le mois d'octobre, le CBP transférait les
familles migrantes détenues à Yuma à l'ICE, qui
les amenait alors à Phoenix. À la fin de mars cependant,
cet arrangement a subitement été changé et le CBP
a commencé à transférer moins de familles vers
l'ICE et à les relâcher à Yuma.
En avril, le maire de Yuma, Douglas Nichools, a
été forcé de déclarer un état
d'urgence pour s'occuper du flot de familles migrantes qui sont
relâchées par le CBP. Pendant ce temps, Phoenix a connu
une baisse significative de familles et des centaines de lits
disponibles étaient vides. Les organisateurs disent que le
gouvernement crée
délibérément le chaos et cherche à aggraver
encore plus les conditions des migrants et des communautés.
Un autre exemple est celui de la Saint-Vincent-de-Paul
à Phoenix. À la fin du mois de mars, l'église a
accepté que l'ICE relâche jusqu'à 100 migrants
par jour à l'une de ses cantines pendant la journée
jusqu'à ce qu'ils soient conduits à des églises
locales pour y passer la nuit. L'ouverture de la cantine visait
à empêcher l'ICE de
simplement abandonner de vastes groupes de familles migrantes à
la station d'autobus Greyhound ou dans la rue, comme l'agence l'a fait
à de multiples occasions avant que le réseau
d'églises ne soit développé.
Cependant, juste avant que la cantine de la
Saint-Vincent-de-Paul soit ouverte aux familles migrantes, le CBP a
annoncé
qu'il avait commencé à plutôt relâcher les
familles migrantes à Yuma. Le CBP relâche aussi les
familles à Blythe, une ville d'environ 20 000
personnes seulement en Arizona. Il agit ainsi bien que plusieurs des
familles relâchées à Yuma et à Blythe vont
vers les États plus à l'est et doivent passer par Phoenix
de toute façon. Le CBP et l'ICE s'arrangent pourtant pour ne pas
les amener à Phoenix.
Les données fournies par les Services sociaux
luthériens du sud-ouest, un des principaux défenseurs des
familles migrantes de Phoenix, montrent que pendant la période
de 11 jours entre le 14 et le 25 avril, le nombre de
migrants relâchés par l'ICE à Phoenix a
fluctué entre 50 et 234 par jour. Pendant toutes ces
journées sauf une, le nombre des migrants relâchés
par l'ICE est tombé bien en dessous de la capacité
d'accueil des près de 30 églises qui fournissent de
l'abri présentement par rotation.
Par exemple, le 25 avril, l'ICE a
relâché 70 migrants à Phoenix alors que la
capacité d'accueil des églises locales était
de 220 personnes. Pendant cette année fiscale
jusqu'à maintenant, le CBP a connu une augmentation
de 374 % du nombre des familles migrantes qui sont
arrivées à la frontière,
soit 189 584 comparativement à 39 975 l'an
dernier, selon les données du CBP.
Dans le secteur de Yuma du CBP, les arrestations de
familles migrantes ont augmenté de 273 % pendant
l'année fiscale en cours, de 6 487
à 24 194, selon les données. L'ICE a
relâché 153 000 personnes entre le 21
décembre et le 22 avril, selon les statistiques fournies
par l'agence. De
ce nombre, 26 700 personnes ont été
relâchées par l'ICE en Arizona, 14 800 dans la
région de San Diego, 49 300 à El Paso
et 62 000 dans la région de San Antonio.
Les organisateurs qui défendent les droits des
immigrants soulignent que les familles migrantes fuient des situations
horribles dans leur pays d'origine, souvent créées par
l'ingérence des États-Unis, et qu'elles ont le droit
légal de faire valoir leur demande d'asile aux
États-Unis. Plusieurs pensent aussi que l'ICE et le CBP agissent
de façon à
justifier des attaques encore plus grandes contre les familles
migrantes et les attaques à la frontière en
général. « Je pense que l'objectif plus vaste qui
est visé dans tout ça est de créer l'impression
que notre pays est assiégé par les réfugiés
d'Amérique centrale », a dit un avocat qui est le
directeur général d'Aide aux réfugiés. Cet
organisme à
but non lucratif amasse de la nourriture, des vêtements et
d'autres biens de première nécessité qui sont
distribués aux migrants qui sont relâchés par l'ICE
et des bénévoles accueillent aussi des familles migrantes
chez eux.
Layal Rabat, une porte-parole du Projet de
rétablissement de Phoenix, un autre groupe communautaire d'aide
aux familles migrantes, croit que l'administration Trump crée
intentionnellement le chaos dans les communautés
frontalières pour fournir des munitions aux attaques contre
l'accord de Flores, une décision de la cour qui interdit au
gouvernement fédéral de détenir des familles
migrantes qui demandent asile pendant plus de 20 jours. Elle est
inquiète aussi du fait que l'administration Trump essaie de
justifier ses plans de bâtir de vastes installations de
détention pour y détenir des familles indéfiniment
en créant le chaos dans les communautés
frontalières.
À Phoenix, à El Paso, San Antonio et San
Diego et dans plusieurs autres villes qui s'opposent aux attaques du
gouvernement contre les familles migrantes, les résidents
rejettent ces tentatives de justifier encore plus de criminalisation et
de déshumanisation des personnes et intensifient leurs efforts
pour défendre les droits de tous.
L'administration Trump a lancé ce qu'elle
appelle son programme de protocoles de protection des migrants (MPP) en
janvier et l'a élargi depuis. En vertu de ce programme, les
demandeurs d'asile sont envoyés au Mexique dans l'attente du
traitement de leur demande, ce qui prend généralement au
moins six mois et souvent des années.
Auparavant, les personnes étaient relâchées sous la
responsabilité des familles se trouvant déjà aux
États-Unis ou d'organismes de parrainage tels que des
églises et des organisations communautaires. La mise en
application de ce programme touche de près les agents
préposés aux demandes d'asile, qui sont formés
pour déterminer si les personnes
qui demandent asile craignent avec raison d'être
persécutées, torturées ou assassinées si
elles sont renvoyées dans leur propre pays.
Ce corps d'agents de
demandes d'asile n'est pas une force armée et est distinct des
services de douane et de protection frontalière (CBP) et de
contrôle de l'immigration et des douanes (ICE). Une de ses
tâches est de veiller à ce que les États-Unis
respectent le droit international et le droit américain sur les
réfugiés. Cela comprend le principe
fondamental de la loi sur les réfugiés appelé
non-refoulement, selon lequel un gouvernement ne doit pas renvoyer un
migrant dans un pays où il serait persécuté ou en
péril.
Les préposés aux demandes d'asile sont
forcés de jouer un rôle très différent avec
le nouveau MPP. Le programme de Trump supprime leur pouvoir
discrétionnaire et crée également des
difficultés pour les demandeurs d'asile d'Amérique
centrale, car ils sont renvoyés au Mexique, et non dans leur
pays d'origine, s'ils sont refusés. Conformément aux
protocoles du
MPP, l'administration Trump a commencé à renvoyer au
Mexique les demandeurs d'asile centraméricains après le
processus initial - d'abord une poignée par semaine, puis des
dizaines, voire des centaines - avec la directive de se
présenter à un point d'entrée à une date
spécifiée pour l'audience devant un juge d'immigration.
Les avocats et les
défenseurs des droits humains affirment qu'il n'y a aucun moyen
pour les immigrants de se prévaloir des services d'avocats
américains pendant leur séjour au Mexique ; qu'ils
ne pourront peut-être pas retourner aux États-Unis
à temps pour leurs audiences ; et que le nord du Mexique
n'est pas nécessairement un lieu sûr pour les
Centraméricains fuyant la persécution — c'est-à
dire que dans ces cas les États-Unis violeraient le principe de
non-refoulement.
Les agents dénoncent le MPP et le processus
actuel qui élimine leur pouvoir de discrétion et qui
force les gens qui ont des craintes légitimes du Mexique
à y retourner. Beaucoup de préposés aux demandes
d'asile croient que leur intégrité personnelle et celle
de leur bureau est mise en cause. Ils craignent d'être
utilisés pour justifier le
programme de Trump et ne disposent pas de plus de pouvoirs pour
permettre aux immigrants de rester aux États-Unis s'ils sont en
danger, comme affirme le faire l'administration Trump.
Avec les nouvelles règles, les
préposés n'ont en pratique aucun pouvoir de
décider si un demandeur d'asile peut rester aux
États-Unis en attendant le traitement de sa demande. Un agent
dit que les entrevues ne sont que pour la frime. Un autre explique
qu'il avait entendu une personne raconter que les
Centraméricains sont menacés par les
cartels de la drogue lorsqu'ils traversent le Mexique pour se rendre
aux
États-Unis et qu'il était convaincu que sa vie
était en danger. Et pourtant, aux termes du MPP, il n'a
même pas été autorisé à
présenter l'argument en faveur du demandeur d'asile, pour qu'il
soit autorisé à rester aux États-Unis pendant
l'examen de son dossier.
Normalement,
après un entretien avec le demandeur d'asile, l'agent
résume les faits de l'affaire et les lit au demandeur. Ensuite,
il rédige une analyse juridique qui détermine si la
personne interrogée décrit une persécution (d'une
ethnie, une nationalité, une opinion politique, d'une religion
ou d'un « groupe social particulier ») ou une torture
spécifique, et
quelle est la probabilité qu'elle s'expose à une telle
persécution ou à la torture si elle est renvoyée
dans
son pays d'origine. Typiquement, la personne interrogée doit
démontrer une « crainte crédible »
d'être torturée ou persécutée, une norme
conçue pour pécher par excès en faveur du
non-refoulement. L'agent soumet l'analyse juridique avec sa
décision finale.
Avec le MPP, les normes de dépistage
traditionnelles
ne s'appliquent pas. Au lieu de cela, le demandeur doit montrer qu'il
est « plus susceptible qu'autrement » d'être
confronté à la persécution au Mexique pour
être autorisé à rester aux États-Unis en
attendant son audience. C'est un critère plus strict que la
« crainte crédible » ou la «
crainte raisonnable » et pas celui avec lequel les
préposés ont l'habitude de travailler. Les agents disent
qu'en pratique il est presque impossible de respecter cette norme. La
norme juridique exige un témoignage tellement
spécifique et convaincant que personne ne peut satisfaire,
disent-ils.
De plus, comme le dit un agent, les demandeurs
d'asile ont peur, ne sont pas préparés, sont
épuisés et ne comprennent pas pourquoi ils seraient
renvoyés au Mexique. Les agents des douanes et de la protection
des frontières (CBP), généralement les
premières autorités d'immigration américaines
rencontrées par ces demandeurs d'asile lorsqu'ils entrent aux
États-Unis, ne leur demandent pas s'ils
ont peur d'être renvoyés au Mexique et les renvoient
à un préposé aux demandes d'asile s'ils
mentionnent volontairement qu'ils ont peur du retour. L'agent des
douanes
a dit : « Nous ne voulons pas leur souffler le mot
magique » qui leur faciliterait la chose.
Des proposés aux demandes d'asile ont
déclaré que souvent les personnes interrogées ne
comprennent pas pourquoi on leur posait des questions sur le Mexique et
ne font que répéter qu'ils ont peur d'être
renvoyés dans leur pays d'origine. Ils semblent en savoir
beaucoup moins sur le Mexique que les agents qui les interrogent, ce
qui veut dire
qu'ils ne peuvent pas donner de réponses suffisamment
détaillées pour pouvoir convaincre l'agent qu'ils doivent
rester aux États-Unis.
Comme un préposé l'a souligné, les
immigrants épuisés et déconcertés «
n'ont tout simplement pas les outils » pour donner ce
témoignage et ne doutent pas qu'ils risquent de subir la
persécution au Mexique. Ils n'ont certainement pas la
capacité de définir un « groupe social
particulier » pour lequel ils étaient ciblés.
Avec le MPP, les agents ne sont pas invités
à synthétiser leurs réponses ni à fournir
une analyse juridique ; ils ne font que cocher des cases sur un
formulaire et le soumettre à leurs superviseurs. La formation
qui était donnée aux agents assignés aux
demandeurs d'asile de recueillir des témoignages et de les
traduire dans un langage
juridique a été écartée.
En conséquence, les approbations des demandes
sont rares. Celles qui sont accordées sont examinées par
les supérieurs. Normalement, si un superviseur n'est pas
d'accord avec une décision finale, il peut demander à
l'agent préposé des demandes d'asile de revenir en
arrière et de recommencer. Le responsable du syndicat des
agents, qui est
fonctionnaire chargé des demandes d'asile depuis la
création d'un corps spécialisé dans les demandes
d'asile au début des années 90, n'a eu à
connaître que trois cas dans lesquels un supérieur
hiérarchique était en désaccord avec son
évaluation. « Dans aucun de ces cas », a-t-il
dit, « j'ai été forcé de faire quelque chose
en quoi je ne
croyais pas. »
Dans le cadre du MPP, les agents ont
déclaré que les décisions de permettre aux
demandeurs d'asile de rester étaient souvent
réexaminées et bloquées ou annulées par
leur quartier général. Les agents ont également
signalé qu'un superviseur avait reçu l'ordre de ne pas
rendre de décision positive à l'égard du MPP sans
vérifier au préalable
auprès des autres agents de son équipe et du quartier
général. Dans les deux cas, des agents ont
déclaré que l'agent chargé de l'entrevue des
demandeurs d'asile et le superviseur avaient convenu que celui qui
passait l'entrevue et qui avait été kidnappé par
des cartels alors qu'il traversait le Mexique ne devrait pas être
renvoyé, mais le quartier
général a renversé leur décision.
Le corps des agents chargés des demandeurs
d'asile considérait déjà que leur autorité
en tant que force entraînée était en train
d'être supprimée et que la loi sur l'asile était
violée. Ils ont dû mettre en oeuvre d'autres
décisions de l'administration Trump, par exemple celles qui
éliminent la violence domestique et les gangs comme
critère pour
faire une demande d'asile.
Les agents préposés aux demandes d'asile
craignent également d'être remplacés.
L'administration Trump a également récemment émis
des ordres pour encore plus de restrictions et d'exigences
élevées. Le président et le département de
la Sécurité intérieure auraient également
jeté les bases pour que des agents du CBP - supposés
être « plus
durs » avec les migrants et n'ayant aucune formation en
matière de réfugiés - mènent ces entretiens
à leur place. Les agents préposés aux demandes
d'asile savent que le CBP n'est pas en mesure de faire respecter la loi
sur les réfugiés et que leur remplacement fait partie
del'ensemble du processus en cours visant à saper le droit
international.
Beaucoup ne veulent pas en faire partie et ne veulent certainement pas
que leurs noms soient utilisés pour justifier ces attaques. De
plus en plus de personnes s'expriment ouvertement et demandent que la
loi sur les réfugiés et leur autorité à
déterminer l'admissibilité à l'asile soient
respectés.
Un tribunal fédéral a temporairement
bloqué la nouvelle politique du MPP consistant à obliger
les demandeurs d'asile à retourner au Mexique et à y
rester pendant l'examen de leur demande. Cependant, une cour d'appel a
suspendu cette décision et le programme reste en vigueur.
Les sanctions économiques
illégales comme châtiment collectif
- Bureau du Haut-Commissaire de l'ONU sur
les droits de l'homme -
Un expert indépendant nommé par le
Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'est dit très
préoccupé par l'imposition de mesures coercitives
unilatérales récemment imposées par les
États-Unis à Cuba, au Venezuela et à l'Iran,
affirmant que le recours à des sanctions économiques
à des fins politiques constitue une violation des droits de
l'homme et des normes du comportement international. Une telle action
pourrait précipiter des catastrophes humanitaires d'une ampleur
sans précédent.
« Le changement de régime par le biais de
mesures économiques susceptibles d'entraîner la
négation des droits fondamentaux de l'homme, voire même la
famine, n'a jamais été une pratique acceptée dans
les relations internationales, écrit Idriss Jazairy, rapporteur
spécial de l'ONU sur l'impact négatif des sanctions. Les
véritables
préoccupations et les graves divergences politiques entre les
gouvernements ne doivent jamais être résolus en
précipitant les catastrophes économiques et humanitaires,
faisant des gens ordinaires des pions et des otages de
ceux-ci. »
La mise en oeuvre du Titre
III de la Loi Helms-Burton - permettant aux citoyens
américains d'intenter des poursuites contre des entités
cubaines et des sociétés étrangères pour
des biens saisis et utilisés à la suite de la
révolution de Fidel Castro en 1959 — fait fi des
protestations de l'Union européenne et du Canada et constitue
une
attaque directe sur les entreprises européennes et canadiennes
à Cuba, où elles sont les principaux investisseurs
étrangers.
« Le recours par une puissance majeure à
une position dominante sur la scène financière
internationale contre ses propres alliés pour causer des
difficultés économiques à l'économie
d'États souverains est contraire au droit international et porte
inévitablement atteinte aux droits fondamentaux de leurs
citoyens », dit la rapporteure
spéciale.
Le 17 avril, les États-Unis ont interdit
à la Banque centrale du Venezuela d'effectuer des transactions
en dollars américains après le 17 mai et interdiront
l'accès aux envois de fonds personnels et aux cartes de
crédit aux États-Unis d'ici mars 2020.
« Il est difficile de comprendre comment les
mesures qui ont pour effet de détruire l'économie
vénézuélienne et d'empêcher les
Vénézuéliens d'envoyer de l'argent de leurs
maisons peuvent viser à 'aider le peuple
vénézuélien', comme le prétend le
Trésor américain », a déclaré
l'expert.
Ses déclarations font suite à des
affirmations dans un récent rapport publié par le Centre
pour la recherche économique et politique, basé à
Washington, selon lesquelles 40 000 personnes pourraient
être décédées au Venezuela depuis 2017
à cause des sanctions imposées par les États-Unis.
M. Jazairy s'est également dit
préoccupé par le fait que les États-Unis ne
renouvelleraient pas les dérogations accordées aux
acheteurs internationaux de pétrole iranien, en dépit des
protestations de l'alliée de l'OTAN, la Turquie, entre autres.
Washington a exigé que tous les États qui
bénéficiaient de dérogations cessent leurs achats
le 1er
mai ou soient passibles de sanctions.
« L'application
extraterritoriale de sanctions unilatérales est clairement
contraire au droit international, a déclaré l'expert. Je
suis profondément préoccupé par le fait qu'un
État puisse utiliser sa position dominante dans la finance
internationale pour nuire non seulement au peuple iranien qui a
respecté ses obligations au titre de l'accord sur le
nucléaire approuvé par les Nations unies, mais
également à tous les peuples du monde qui commercent avec
lui.
« La communauté internationale doit s'unir
pour contester ce qui revient à blâmer la
souveraineté d'un pays, les droits de l'homme de son peuple et
les droits des pays tiers faisant commerce avec des États
sanctionnés, tout en constituant une menace pour la paix et la
sécurité mondiales.
« J'appelle la communauté internationale
à engager un dialogue constructif avec le Venezuela, Cuba,
l'Iran et les États-Unis afin de trouver une solution pacifique
conforme à l'esprit et à la lettre de la Charte des
Nations unies avant que l'utilisation arbitraire de la famine
économique ne devienne la nouveau 'normal'. »
71e anniversaire de la Nakba
CALENDRIER
D'ÉVÉNEMENTS
- Nick Lin -
Les bombardements israéliens à Gaza le 4
mai 2019 ont tué une fillette de
14 mois et une femme enceinte.
Du 3 au 5 mai, le peuple de Gaza a
été de nouveau attaqué, dans la poursuite du
siège brutal de 12 ans par Israël sioniste et ses
forces d'occupation militaire. Vingt-sept Gasaouis sont morts et au
moins 154 ont été blessés à cause de
l'assaut israélien. L'agression a débuté
vendredi 3 mai, après que les forces
israéliennes eurent tué quatre Palestiniens, deux lors
d'un raid aérien sur le sud de Gaza et deux lors d'une attaque
contre des manifestants prenant part aux actions hebdomadaires de la
Grande marche du retour près de la barrière qui
sépare Gaza de la frontière avec les Territoires
occupés. Un cessez-le-feu a été conclu le 6
mai, mettant fin
pour l'Instant à l'agression israélienne et aux actes de
résistance et d'autodéfense des Palestiniens. Il est dit
que cela inclut des conditions qui obligent Israël à
atténuer le siège de Gaza.
Comme à son habitude, Israël a
justifié son agression au nom de la « légitime
défense », affirmant que deux de ses soldats
près de la clôture avaient été
blessés par des tirs palestiniens le 3 mai. Cependant, il
est prouvé que les forces israéliennes ont
régulièrement attaqué des manifestants non
armés qui prennent part à la Grande
Marche du retour, ainsi que du personnel médical et des
journalistes clairement identifiés lors de ces manifestations,
au mépris de la vie humaine.
Cette dernière attaque contre Gaza souligne une
fois de plus la nécessité pour tous les peuples
épris de paix et de justice de se tenir aux côtés
du peuple héroïque de Palestine et de Gaza dans sa juste
résistance à l'occupation israélienne
illégale et à ses crimes de guerre.
Bombardement de Gaza par l'armée israélienne le 5
mai 2019
Quelques heures avant l'annonce d'un cessez-le-feu
mutuel entre les groupes armés palestiniens et Israël
[le 6 mai], les forces israéliennes ont intensifié
leur agression contre la bande de Gaza pendant deux jours
consécutifs, au cours desquels les forces israéliennes
ont bombardé intensément avec leurs avions de guerre et
des obus
d'artillerie sur terre et sur mer, visant davantage de bâtiments
et de maisons à plusieurs étages, en violation flagrante
du droit international qui interdit de prendre comme cible des civils.
En conséquence, des centaines de familles se sont
retrouvées sans domicile et deux millions de Palestiniens ont
été terrorisés. En outre, les forces
israéliennes ont continué de recourir à la
politique des exécutions extrajudiciaires, en vigueur depuis
quelques années. Le deuxième jour de l'offensive les
forces israéliennes ont concentré leurs efforts
sur les immeubles résidentiels et les maisons. Les forces
israéliennes ont commencé l'agression de la même
façon qu'elles ont mis fin à leur agression
en 2014 : en détruisant au hasard des dizaines
d'immeubles résidentiels avec leurs habitants à
l'intérieur.
À la suite du communiqué de presse
publié
samedi le 4 mai 2019 par le Centre palestinien pour les
droits humains (PCHR) et selon les informations recueillies par les
enquêteurs sur le terrain, les bombardements par les forces
israéliennes ont entraîné la mort de 23
Palestiniens. Quatorze d'entre eux étaient des civils ;
dont
trois femmes et trois enfants. Certaines des personnes tuées
dans leurs maisons appartenaient à la même famille. En
outre, 44 autres ont été blessés. Ainsi, le
nombre total de Palestiniens tués est passé
à 23, dont trois femmes, dont une enceinte, et trois
enfants, y compris une petite fille.
Les frappes aériennes ont
visé 20 maisons d'habitation, un immeuble
résidentiel et une mosquée ; trois
ateliers ; 20 terrains inoccupés, des voitures, des
motos, des complexes hôteliers et autres biens publics et
privés, ainsi que des sites d'entraînement et des points
de contrôle des frontières appartenant à des
groupes
armés palestiniens. Aussi, des tirs d'artillerie ont eu lieu,
dirigés vers différentes zones de l'est de la bande de
Gaza. [Palestine News Network a rapporté le 7 mai
que plus de 130 appartements résidentiels avaient
été complètement détruits, tandis
que 700 autres avaient été partiellement
détruits lors des attaques
israéliennes. - note de la rédaction du LML.]
Pour la première fois depuis 2014, les
forces israéliennes ont commis un nouveau crime
d'exécution extrajudiciaire, l'assassinat d'Ahmed al Khudari
après avoir visé sa voiture dans le centre de la ville de
Gaza.
Selon les enquêtes du PCHR, le samedi 5
mai 2019, vers 14 h 45, les avions de guerre
israéliens ont lancé un missile sur une voiture conduite
par Hamed Ahmed Abdul Khudari, dans le quartier de Al Tuffah de la
ville de Gaza et l'ont tué. Il conduisait sa voiture dans les
environs d'Al Sedrah, dans le quartier Al
Tuffah, à l'est de la ville de Gaza.
Samedi 4 mai 2019, vers 22 h 10, un
drone israélien a tiré un missile sur un groupe de civils
qui se trouvaient à proximité de l'ancien site de
l'école américaine, à l'ouest de Beit Lahia, tuant
Khalid Mohammed Selmi Abu Qaliq (24 ans), après avoir
été touché par des éclats d'obus sur tout
son corps. En outre, un autre
civil a été grièvement blessé.
Dimanche soir, vers 17 h 35, les forces
israéliennes ont tiré un obus d'artillerie sur une maison
appartenant à Abdul Rahim Mustafa al Madhoun (60 ans), au sud de
l'école américaine, à l'ouest de Beit Lahia. En
conséquence, la maison a été détruite et
quatre civils ont été tués, dont une femme, et
neuf autres ont été blessés.
Les civils tués, dont Abdul Rahim, étaient
les suivants : Abdullah Abdul Rahim Mustafa al-Madhooun (21 ans),
fils de Abdul Rahim, Fadi Ragheb Yusuf Badran (33 ans), Amani 'Etfat
Sha ; Ban al-Madhoun (36 ans) enceinte de neuf mois. En outre,
neuf civils ont été blessés, dont six enfants. Les
médecins ont jugé les blessures
de deux d'entre eux comme étant graves.
Vers 17 h 45, les avions de combat
israéliens ont lancé deux missiles au
rez-de-chaussée et au premier étage du bâtiment
Zu'rob, près de la place al-Shuhada'a (al-Nejmah), au centre de
Rafah. Trois civils ont été tués, à
savoir : Ali Ahmed Abdul Jawad (51 ans), qui se trouvait au centre
éducatif al-Awa'el, Mousa Husein
Lafi Mo'amer (35 ans) et Hani Hamdan Abu Sha'ar (37 ans), qui
étaient à al-Fakher Cofe. En outre, 4 civils, dont
un enfant, ont subi plusieurs blessures.
Vers 19 h 50, des avions de combat
israéliens ont lancé un missile au cinquième
étage du bâtiment no 12 des bâtiments Sheikh
Zayed, au nord de la bande de Gaza. Six civils ont été
tués, à savoir : Ahmed Ramadan Rajab al-Ghazali (30
ans), son épouse Eman Abdullah Mousa al-Ghazali (29 ans), leur
enfant Maria (5
mois), Abdul Rahman Talal Abou al-Jedyan (12 ans), ses parents, Tala
'Atiyah Abu al-Jedyan (48 ans) et Raghdah Mohammed Abu al-Jedyan (46
ans), dont les corps ont été retrouvés sous les
décombres ce matin [6 mai]. En outre, neuf civils vivant dans le
même bâtiment ont été
légèrement blessés.
Des écoles palestiniennes ont été
endommagées par les récents bombardements
israéliens.
L'offensive israélienne en cours a
perturbé toutes les écoles et les universités,
empêchant des dizaines de milliers d'étudiants de se
rendre dans leurs écoles et leurs universités. En outre,
plusieurs organisations gouvernementales et non gouvernementales (ONG)
ont vu également leurs activités perturbées ainsi
que la vie et les affaires des civils
palestiniens, en violation de leurs droits fondamentaux. [Ma'an News
Agency a signalé que 13
écoles avaient
été gravement endommagées - note de la
rédaction du LML.]
Par ailleurs, les forces israéliennes ont
décidé de fermer tous les points de passage depuis et
vers Israël, d'empêcher l'entrée et la sortie de
marchandises, d'empêcher le mouvement de membres, y compris des
patients, et d'empêcher le carburant d'entrer dans la bande de
Gaza.
La campagne Let Issam Stay fait appel aux
Canadiens encore une fois pour arrêter l'expulsion d'Issam Al
Yamani. Issam Al Yamani est un Palestinien qui vit au Canada depuis
plus de 30 ans. Il a immigré au Canada en 1985 et a
obtenu le statut de résident permanent. Il s'est vu refuser la
citoyenneté en 1988 et a
depuis été persécuté par le gouvernement
canadien, y compris par des tentatives d'expulsion, en raison de son
soutien indéfectible à la juste cause du peuple
palestinien.
La campagne Let Issam Stay a été
lancée pour inviter la population canadienne à
écrire au ministre de la Sécurité publique, Ralph
Goodale, pour lui demander d'accorder une dispense ministérielle
à M. Al Yamani. Les organisateurs de la campagne ont
récemment appris que le ministre Goodale avait rejeté
cette requête de dispense
ministérielle. Ils se préparent à passer à
l'étape suivante en lançant un recours juridique formel
contre la décision du ministre.
Les organisateurs de la campagne ont publié
l'appel suivant :
« Il y a un an, nous vous avions écrit pour
vous informer que l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)
avait recommandé au ministre de la Sécurité
publique (Ralph Goodale) de rejeter la demande d'Issam Al Yamani d'une
décharge ministérielle contre la menace d'expulsion et
d'en faire un apatride. Grâce à vos efforts, le ministre
Goodale a reçu plus de 200 lettres de soutien
indéfectible lui demandant d'agir en accordant à Issam la
dispense ministérielle qu'il mérite à juste titre.
« Maintenant, énormément
déçus et fâchés, nous vous écrivons
pour vous informer que le ministre a refusé la dispense
ministérielle à notre ami Issam Al Yamani. Ce faisant, il
a refusé de rendre justice à Issam et mis en péril
son droit de continuer à vivre au Canada, qui est sa seule
patrie.
« Cette décision a été prise
malgré le fait que rien n'a changé sur le fond :
« La vérité demeure que Issam est et
a été un résident respectueux des lois du Canada
et un membre actif de sa communauté depuis plus de 30 ans.
Il n'a jamais été accusé ni reconnu coupable
d'avoir enfreint la loi, et le ministre n'a pas étayé son
affirmation non fondée selon laquelle la présence d'Issam
constituerait un danger pour la
sécurité du Canada.
« La vérité demeure que l'ASFC
elle-même a confirmé (dans une évaluation
du 14 juillet 2014) que M. Al Yamani ne constituait pas un danger
pour la sécurité nationale du Canada. Dans une lettre au
ministre Goodale datée du 4 juillet 2017, l'Ontario
Civil Liberties Association (OCLA) affirme également que, loin
de
constituer une menace pour l'intérêt national, 'M.
Al-Yamani est un modèle de participation citoyenne et
d'engagement politique'.
« La vérité demeure qu'Issam Al
Yamani est injustement puni pour avoir défendu un point de vue
pro-palestinien, point de vue que tout autre Canadien serait
légalement autorisé à exprimer. C'est le droit
d'Issam à la liberté d'expression qui semble être
la raison du refus du redressement ministériel. Plus
précisément, le ministre n'a pas aimé
les déclarations de M. Al Yamani lors d'un rassemblement
organisé le 30 juillet 2014 en appui au peuple
palestinien pendant le bombardement de Gaza par Israël.
« Bien entendu, nous ne laisserons pas la lutte
pour défendre les droits de M. Al Yamani se terminer ainsi. La
prochaine étape est un recours juridique formel contre la
décision du ministre, et cela coûtera cher.
« Nous avons besoin de votre aide une fois de
plus. En ce moment, nous vous demandons de faire un don pour financer
les frais juridiques nécessaires pour gagner ce recours.
« Pour le moment, notre objectif de financement
est de 10 000 $. Tous les dons - petits ou grands -
seront nécessaires, sincèrement appréciés,
et serviront directement à couvrir les frais juridiques afin
d'en appeler de cette décision et de la renverser.
« Faites un don via Paypal ou par carte de
crédit ici
Envoyer par courrier un don par chèque à :
Let Issam Stay Campaign
C.P.494
Station P
Toronto, Ontario
M5S 2T1
« Faire le chèque payable à ‘Barbara Jackman and
Associates'
« Bien que le système judiciaire traite
lentement les causes, nous vous fournirons des mises à jour
dès que les informations seront disponibles. Et nous vous
tiendrons au courant des autres moyens par lesquels vous pourrez
continuer à manifester votre appui à Issam au fur et
à mesure qu'il continue son combat pour la justice. Si vous avez
des
questions ou des préoccupations, veuillez envoyer un courrier
électronique à letissamstay@gmail.com.
En solidarité,
Campagne Let Issam Stay »
74e anniversaire de la victoire sur le
fascisme en Europe
La marche du Régiment immortel à Montréal le 9 mai
2019 (G. Proulx)
Le 9 mai 1945, l'Allemagne nazie se rendait
aux Soviétiques à Berlin. Depuis lors, le 9 mai
marque la victoire des forces alliées sur le fascisme lors de la
Deuxième Guerre mondiale. À cette occasion, le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue tous les
Canadiens qui ont contribué à la victoire contre le
fascisme. Il salue les peuples d'Europe, d'Asie et du monde entier qui
ont contribué à cette victoire historique. Plus important
encore, il reconnaît et salue le courage et les sacrifices de
l'Union soviétique, dont les peuples se sont unis pour briser la
machine de guerre nazie à un coût énorme. Le
PCC(M-L) rend hommage à tous ceux des pays
occupés qui se sont battus et sont morts à la suite de
l'assaut nazi et remercie les combattants de la résistance qui
ont œuvré pour vaincre l'occupant fasciste. Tous se sont battus
pour la paix, la liberté et la démocratie afin que
l'humanité ne connaisse plus jamais le fléau du fascisme
et de la guerre.
Le Canada, rejoint par la colonie britannique de
l'époque, Terre-Neuve, a joué son rôle en
envoyant 1,1 million de soldats participer à la guerre,
dont plus de 130 000 Québécois. Ils se sont
distingués dans de nombreuses batailles et campagnes, notamment
lors du débarquement de Normandie, de la campagne d'Italie et de
la
libération de la Hollande.
Aujourd'hui, cet anniversaire
appelle tous les peuples à prendre à nouveau position que
cette époque nécessite : de s'opposer aux guerres
d'agression et d'occupation et à l'emploi de la force pour
résoudre les conflits entre nations, afin que les dangers d'une
autre guerre mondiale et d'autres calamités menaçant
l'humanité de la manière la
plus profonde peuvent être empêchés.
Ensemble, abordons la discussion sur la façon de
faire du Canada une zone de paix afin que le Canada devienne une force
pour la paix et l'état de droit international, et non un
instrument de la volonté impérialiste américaine
de dominer le monde. L'intégration politique et
économique du Canada à la machine de guerre
américaine doit cesser.
Le rôle que joue le Canada sur la scène internationale en
tant qu'assistant de l'agression impérialiste américaine,
comme on le voit aujourd'hui dans son rôle à encourager un
changement de régime au Venezuela et à apaiser la
politique américaine contre Cuba, est inacceptable. Le 9
mai 2019, nous honorons la mémoire de tous ceux qui
se sont battus pour vaincre le fascisme en œuvrant pour que le Canada
devienne une zone de paix ! Tout en oeuvre pour humaniser
l'environnement naturel et social et faire du Canada une zone de
paix !
Dans le monde entier, depuis 2012, les anciens
combattants de la Deuxième Guerre mondiale et leurs descendants
participent à des processions commémorant ceux qui sont
tombés au combat. Cette journée est connue sous le nom de
Marche du
régiment d'immortels. Le site Russia Beyond a annoncé
le 8 mai que la marche « a débuté
en 2012 dans la ville de Tomsk en Sibérie, mais que cette
année la marche du Régime immortel a lieu dans plus
de 110 pays et 500 villes à travers le monde. Les
marcheurs portent les portraits de leurs proches qui ont combattu
pendant la Deuxième Guerre mondiale et le nombre de villes
participantes augmente chaque
année. » Des millions de personnes y ont
participé cette année en Europe, en Asie, dans les
Amériques et en Océanie.
Bien que de nombreux participants soient des anciens
combattants de l'Armée rouge et leurs descendants, ces marches
constituent un point de convergence pour tous les anciens combattants
alliés et les membres de leur famille, ainsi que pour beaucoup
d'autres qui souhaitent exprimer leur profonde gratitude pour les
sacrifices consentis pour
vaincre le fascisme nazi.
Canada
Halifax, Nouvelle-Écosse
Montréal, Québec
Ottawa, Ontario
Toronto, Ontario
Partout dans le monde
Moscou, Russie
Novgorod, Russie
Odessa, Ukraine
Kiev, Ukraine
Prague, République tchèque
Bishkek, Kirghizistan
Kuala Lumpur, Malaisie
Hong Kong, Chine
Busan, Corée
Vietnam
Tokyo, Japon
Brisbane; Sydney, Australie
La Havane, Cuba
Buenos Aires, Argentine
Washington, États-Unis
New York, États-Unis
Seattle, WA, États-Unis
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Manchester, Angleterre
Danemark
Paris, France
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