Le Marxiste-Léniniste

Supplément

Numéro 1811 mai 2019

Les méthodes de comptabilité frauduleuses de Postes Canada

Les travailleurs des postes produisent une immense valeur pour l'économie et le peuple

Le gouvernement du Canada devrait saluer les 67 466 travailleurs du groupe des entreprises de Postes Canada pour leur dur labeur et leur contribution à la valeur produite au Canada en 2018. Ce fut une année très difficile pendant laquelle la direction de Postes Canada a refusé de négocier une nouvelle convention collective, forçant les travailleurs organisés au sein du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STPP) à organiser des grèves tournantes. Le gouvernement Trudeau a eu recours à ses pouvoirs de police pour mettre fin aux grèves. L'arrêt des grèves par le biais de la loi signifie que les problèmes sérieux auxquels les travailleurs des postes font face restent non résolus. Cette façon de faire couvre également l'immense valeur que les travailleurs des postes contribuent à l'économie canadienne.

La réalité est qu'en dépit des difficultés, les travailleurs ont livré 8,1 milliards d'articles de courrier, de colis et de messages à 16,4 millions d'adresses au Canada pendant l'année, ce qui s'est traduit par un revenu brut réalisé de 8,675 milliards de dollars. Selon le rapport financier de Postes Canada, chaque travailleur à temps plein ou à temps partiel a produit en moyenne 128 583 dollars de revenu brut réalisé (revenu) pour l'entreprise. Cela ne représente pas la valeur réelle en temps de travail et en argent que les travailleurs individuels ont produite et transférée au produit social pendant l'année. Le revenu brut réalisé est la valeur en argent du produit social des travailleurs des postes qui a été vendu (échangé) à des prix de marché déterminés.

Le rapport annuel de Postes Canada, section financière

Les comptes annuels de Postes Canada, tels ceux de 2018, sont principalement des exercices de propagande qui mettent de l'avant la ligne qui favorise les oligarques dirigeants au moment où ils sont produits. Ils ne constituent pas un traitement scientifique du temps de travail que font les travailleurs pour produire la valeur nouvelle ou de la quantité de valeur ancienne qui est transférée à la production par les machines et le matériel.

La valeur nouvelle provient du temps de travail réel des travailleurs des postes et peut être calculée en tant que temps de travail standard de toutes les heures travaillées à distribuer les lettres, les colis et les messages d'un point A à un point B. En utilisant une formule moderne pour déterminer le prix de production du produit social, on peut calculer en argent la valeur nouvelle en temps de travail que les travailleurs produisent.

Il se peut que la valeur nouvelle réelle que les travailleurs produisent par leur temps de travail et le montant qui est réalisé par la vente du produit social ne soient pas identiques. Le montant réalisé de la valeur ancienne et de la valeur nouvelle dépend de deux facteurs principaux : la vente du produit social et son prix de marché.

Le revenu brut réalisé de Postes Canada, qu'elle appelle les « produits d'exploitation », ne représente pas nécessairement la valeur réelle de la production. La raison en est que les comptes n'expliquent pas et ne fournissent pas une base scientifique permettant de calculer un prix de détail comme paiement du transport du courrier, des colis et des messages et d'établir sa relation avec la valeur réelle que les travailleurs produisent. Ces états financiers ne discutent pas non plus de tout mobile subjectif, en ce qui concerne les prix, qui pourrait exister en raison de la nécessité de fournir, dans l'esprit de l'édification nationale, un service de courrier vibrant égal pour tous les Canadiens où qu'ils vivent.

La valeur nouvelle produite par les travailleurs des postes

La valeur reproduite à laquelle les travailleurs font une réclamation sous forme de salaires et d'avantages sociaux fait partie de la valeur nouvelle qu'ils produisent. Une autre partie de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent est la valeur ajoutée qui est expropriée sous forme de profit par ceux qui contrôlent Postes Canada et les autres qui y ont des investissements. L'expropriation de la valeur nouvelle comme profit prend des formes multiples comme le profit en intérêt, le profit d'entreprise, le profit en loyer, une partie des réclamations des gouvernements, et l'argent qui est versé aux dirigeants et aux directeurs qui a atteint 12 millions de dollars à Postes Canada en 2018. Une portion de la valeur nouvelle peut aussi être utilisée pour renouveler les forces productives et réaliser le mandat de la Société de desservir toutes les adresses au Canada de façon égale où qu'elles soient ou être distribuée sous forme d'investissement dans les programmes sociaux et les services publics.

Les comptes ne sont pas un traitement scientifique de la valeur que les travailleurs produisent et transfèrent au produit social, du prix de production en argent de cette valeur, de comment les différents prix de marché du produit social sont déterminés, ou de la distribution de la valeur réalisée de la nouvelle valeur que les travailleurs produisent et de la valeur ancienne que les travailleurs transfèrent au produit social à partir de la valeur déjà produite.

Au lieu de cela, sans aucune élaboration, les comptes débutent en faisant état du montant réalisé de la valeur qui a été reçu des clients et qui est évalué à 8,675 milliards de dollars et qualifié de « produits d'exploitation ». Le revenu brut réalisé à partir de la valeur totale que les travailleurs produisent est le montant qui est reçu en paiement des clients, en échange des services reçus. Les prix de détail ne représentent pas nécessairement la valeur réelle du temps de travail que mettent les travailleurs à la production du produit social. En plus, les comptes n'expliquent pas comment Postes Canada a déterminé ce que devraient être les prix de détail.

Le prochain item est appelé « charges d'exploitation » qui s'élèvent à 8,784 milliards de dollars. Ce montant est ensuite soustrait du premier montant et les comptes font état d'une « perte d'exploitation » de 109 millions de dollars.

Cette présentation de la valeur que les travailleurs de Postes Canada ont produite en 2018, de sa réalisation et de sa distribution est un travesti et une distorsion de la réalité moderne. En un tour de main subjectif, les comptes transforment la valeur que les travailleurs produisent et transfèrent en distribuant le courrier, les colis et les messages en une « charge d'exploitation ». En quoi consiste tout ce travail de distribution du courrier, des colis et des messages dans tout le pays sinon dans le temps de travail pour produire une valeur nouvelle qui peut être mesurée avec précision ? Les auteurs de ces états financiers transforment sans sourciller le dur labeur des travailleurs des postes produisant la valeur en un coût et cherchent ensuite à masquer leur geste antitravailleur intéressé en se présentant comme de grands économistes et de grands chefs d'industrie. Les travailleurs ne doivent pas l'accepter et doivent dénoncer l'ensemble de ces états financiers comme de la camelote antiouvrière subjective. En cette ère moderne de production socialisée, les états financiers de Postes Canada n'ont aucune valeur et ne servent qu'à attaquer les réclamations des travailleurs à la valeur qu'ils produisent et à préparer l'opinion publique pour privatiser Postes Canada encore plus et effacer tout souvenir du mandat d'édification nationale de Postes Canada de servir tous les Canadiens de manière égale où qu'ils vivent.

Un examen des comptes publiés par Postes Canada

Une méthode comptable moderne part du présent, soit le temps de travail des travailleurs produisant la valeur nouvelle et transférant la valeur ancienne des machines et du matériel à la production. Le facteur humain et son temps de travail sont le trait essentiel qui met les forces productives en mouvement et produit la valeur. Toute comptabilité de la production doit partir du temps de travail du facteur humain.

Les états financiers de Postes Canada ne le font certainement pas. Le premier item dans la comptabilité impérialiste est le revenu de l'exploitation, qui est le revenu brut réalisé de l'échange du produit social que les travailleurs ont produit, le montant réalisé des biens et des services qui peuvent être vendus et leur prix de marché. Le deuxième item est le soi-disant coût de l'exploitation. Tout facteur, selon le point de vue des personnes en contrôle, qui prend de l'argent de ce revenu brut réalisé est considéré comme un coût pour elles et leurs bénéfices. L'oligarchie financière considère son droit d'exproprier la valeur que les travailleurs produisent comme l'objectif de l'économie. Toutes les autres réclamations à la valeur que produisent les travailleurs sont considérées comme un coût pour les personnes en contrôle, même celles des autres factions de l'oligarchie comme les prêteurs d'argent.

Les soi-disant coûts d'exploitation comprennent d'abord et avant tout les réclamations des travailleurs, leurs salaires et leurs avantages sociaux qu'ils ont reproduits par leur temps de travail. Les coûts comprennent aussi le montant de la valeur ancienne contenue dans les machines et le matériel qui est consommée dans le processus de production et transférée au produit social, laquelle devrait être retournée quand le produit social est vendu.

Le troisième item dans ces comptes est le profit ou la perte d'exploitation, qui est obtenu en soustrayant le deuxième item, appelé les « charges d'exploitation », du premier item, les « produits d'exploitation » (le revenu brut réalisé) et de toute expropriation de valeur ajoutée par d'autres que ceux qui contrôlent l'entreprise comme les prêteurs d'argent, les propriétaires et le gouvernement.

Ce traitement des choses obscurcit et enterre la source de la valeur nouvelle et ancienne dans le produit social, qui est la classe ouvrière elle-même et son temps de travail utilisant les moyens de production. Les comptes débutent par la vente du produit social qui en réalité est la réalisation en argent de la valeur que les travailleurs ont déjà produite par leur temps de travail.

La comptabilité impérialiste transforme la classe ouvrière de créatrice essentielle de la valeur en un coût de production pour les personnes en contrôle. Elle place l'oligarchie financière au centre de l'économie, une position à partir de laquelle elle peut manipuler l'économie et les entreprises qu'elle contrôle afin de servir son intérêt étroit pour le profit maximum et perpétuer son privilège de classe et son exploitation de la classe ouvrière. Les comptes deviennent une arme de propagande pour tout projet que ceux qui contrôlent l'entreprise ont en tête, comme attaquer les réclamations de la classe ouvrière à la valeur qu'elle produit ou, dans le cas de Postes Canada, accentuer sa privatisation et détruire son mandat originel socialement responsable et organisé par l'État de servir tous les Canadiens également, peu importe où ils vivent en tant qu'aspect important de l'édification nationale.

La faille fatale des états financiers de Postes Canada provient de la vision du monde anachronique des personnes en contrôle. Selon la vision de l'oligarchie financière, des dirigeants de l'entreprise et du gouvernement, la valeur sociale déjà produite et le contrôle de cette valeur sont le point de départ de la production de valeur nouvelle dont ils peuvent exproprier le profit. Ce point de départ sert l'objectif de l'oligarchie financière de défendre et étendre son contrôle des forces productives du pays et du produit social produit par les travailleurs. Cela nie le rôle du temps de travail des vrais producteurs, les travailleurs des postes, en tant que facteur humain essentiel qui met en mouvement les forces productives pour produire la valeur. Cela nie aussi la nécessité de faire du bien-être du peuple et de la société l'objectif et la priorité de l'économie socialisée.

Selon l'oligarchie financière, le temps de travail de la classe ouvrière et la réclamation qu'elle fait à la valeur qu'elle produit deviennent un coût de production qui réduit le montant qui est disponible aux personnes en contrôle pour l'expropriation du profit. En fait, l'oligarchie financière, qu'on peut qualifier de non-travailleuse, est devenue périmée et une entrave au développement des forces productives pour garantir le bien-être et les droits du peuple et ouvrir la voie pour que la société humanise les endroits de travail et l'environnement naturel et social et pour mettre fin au privilège de classe et à l'exploitation de l'humain par l'humain.

Pour trouver une base objective au prix de marché, Postes Canada doit d'abord déterminer le prix réel de production du produit social que les travailleurs produisent. Il existe une formule moderne pour déterminer un prix de production. Cette formule requiert que l'on comptabilise tous les facteurs qui sont mobilisés dans la production et la reproduction de la valeur nouvelle et le transfert de la valeur ancienne des machines, des installations et du matériel au produit social.

Des méthodes comptables contradictoires

La valeur sociale déjà produite se compose des actifs fixes comme les bâtiments, les machines et l'argent accumulé, détenus et contrôlés par Postes Canada.[1] Postes Canada a un mandat donné par l'État et a le droit de mobiliser des travailleurs pour qu'ils utilisent ces moyens de production afin de distribuer le courrier, les colis et les messages de manière égale à toutes les adresses au Canada, peu importe où les gens vivent ou travaillent.

Les travailleurs et travailleuses de Postes Canada travaillent avec ces actifs fixes et leur donnent vie pour offrir un service aux Canadiens. La classe ouvrière est l'ingrédient essentiel ou le facteur humain qui met les forces productives en mouvement pour produire de la valeur. Les normes comptables de Postes Canada ne partent pas du temps de travail des travailleurs qui produisent la valeur. Le point de départ de la méthode comptable impérialiste est le résultat final ou l'échange du produit social et la valeur réalisée que l'entreprise reçoit comme revenu brut, qu'elle appelle « produits d'exploitation ». L'oligarchie financière considère ensuite toutes les réclamations à la valeur réalisée, le revenu brut ou les « produits d'exploitation » comme des dépenses ou des coûts qui réduisent la valeur réalisée à un profit ou à une perte pour ceux qui possèdent et contrôlent les actifs fixes déjà produits et les autres richesses sociales de l'entreprise.

Les méthodes comptables contradictoires reflètent l'être social et les objectifs et les conceptions opposés des deux principales classes sociales au Canada, la classe ouvrière et l'oligarchie financière. Une méthode comptable moderne au service des producteurs réels, la classe ouvrière, part du temps de travail des travailleurs pour la période examinée. Le temps de travail des travailleurs qui utilisent la valeur déjà produite produit une nouvelle valeur, qui est la somme de la valeur reproduite et de la valeur ajoutée et est équivalente au temps de travail standard requis pour produire une certaine qualité et une certaine quantité de produit social. À la nouvelle valeur s'ajoute le montant de l'ancienne valeur de la valeur déjà produite des bâtiments, des véhicules, des machines, des équipements et du matériel que les travailleurs transfèrent au produit social.

Une formule moderne pour déterminer un prix de production en utilisant un taux de profit moyen qui reflète la valeur ajoutée que les travailleurs produisent au niveau de la productivité de l'économie pourrait alors trouver l'équivalent monétaire de la valeur totale du produit social produit par les travailleurs. Le prix de production constitue la base objective qui permet de déterminer les prix de détail ou les prix du marché qui, dans le cas de Postes Canada, serait ajusté en fonction du mandat de l'entreprise de servir tous les Canadiens de façon égale et de contribuer à l'édification nationale.

La méthode de comptabilité impérialiste, au lieu de reconnaître le temps de travail des travailleurs comme moyen de produire une nouvelle valeur et de libérer le pouvoir productif de la valeur déjà produite fixe et circulante, transforme le temps de travail des travailleurs qui produit de la valeur et leur réclamation à la nouvelle valeur en un coût de production de la valeur qu'ils produisent ! Cette méthode de comptabilité centrée sur l'impérialisme permet à ceux qui possèdent et contrôlent la valeur déjà produite de s'engager dans une guerre de propagande contre les réclamations légitimes de la classe ouvrière à la nouvelle valeur qu'elle produit et masque comment et où la nouvelle valeur est créée. Cette méthode vise à perpétuer la place de l'oligarchie financière, une classe qui a fait son temps, et ses privilèges de classe, et à empêcher la classe ouvrière de s'investir de pouvoir pour prendre sa place dans les affaires politiques, économiques et sociales du pays.

Dans le cas de Postes Canada, les comptes de 2018 indiquent une perte et non une valeur en tant que profit pour ceux qui contrôlent la Société et, par conséquent, toute l'année de travail intense est considérée sous un éclairage négatif. Selon cette méthode comptable, la perte résulte principalement des réclamations des travailleurs à la valeur qu'ils produisent, de leur lutte de classe pour se défendre avec des grèves tournantes et de la décision d'arbitrage en matière d'équité salariale.

Les personnes en contrôle déplorent cette perte présumée, car elle réduit la valeur originale déjà produite et la richesse sociale de l'entreprise. Ceux qui contrôlent la valeur déjà produite cherchent à accroître la valeur sociale qu'ils contrôlent. Les ouvriers sont tenus responsables d'avoir provoqué cette soi-disant perte parce que leur réclamation à la nouvelle valeur qu'ils produisent entre directement en conflit avec le but impérialiste du profit maximum qui sert et renforce le privilège de classe de l'oligarchie financière. La solution aux pertes, selon les impérialistes en contrôle, est d'attaquer la classe ouvrière en utilisant les pouvoirs de police quand il le faut pour imposer un abaissement de ce qui appartient de droit aux travailleurs, et, lorsque cela convient aux intérêts étroits des oligarques en contrôle, privatiser davantage l'entreprise publique.

L'oligarchie financière a abandonné toute notion d'édification nationale et veut au contraire prendre le contrôle direct de la circulation du courrier, des colis et des messages en dehors de tout mandat donné par l'État de servir les Canadiens de manière égale. Une méthode utilisée dans cette offensive consiste à privatiser et à fragmenter les Postes en segments de plus en plus concurrentiels qui ne sont ni liés ni soumis au mandat initial de Postes Canada de servir tous les Canadiens de la même manière, peu importe où ils résident ou sont en affaires.

Ceux qui sont en contrôle refusent de reconnaître les réclamations légitimes des travailleurs à la nouvelle valeur qu'ils produisent. Le but impérialiste du profit privé, même au sein d'une entreprise publique, met ceux qui sont en contrôle en conflit non seulement avec les travailleurs des postes, mais aussi avec le mandat officiel de Postes Canada de servir la population de manière égale. Cela signifie que les travailleurs et travailleuses des postes doivent renforcer leur résistance organisée face aux attaques contre ce qui leur appartient de droit, s'adresser au public canadien et le rallier à la défense de l'édification nationale et d'un service postal public qui respecte sa responsabilité sociale de servir la population de façon égale et non une minorité privilégiée à des fins de profit privé.

Informations recueillies ou non des comptes annuels
de 2018 de Postes Canada

L'ensemble du temps travaillé des postiers en heures de travail standard = non répertorié

L'ensemble de la nouvelle valeur de produit social que les travailleurs produisent = non répertorié

L'ensemble de l'ancienne valeur de valeur déjà produite que les travailleurs transfèrent au produit social = non répertorié, ni dans l'ensemble ni dans ses détails

Le prix de production = non répertorié ni dans l'ensemble ni dans ses formes particulières telles que les lettres et les colis

Revenu total brut de la valeur réalisée en paiements de clients pour le produit social = 8,675 milliards de dollars (répertorié comme « produits d'exploitation »)

Le refus de Postes Canada de négocier une nouvelle convention collective avec les travailleurs et leur syndicat, le STTP, et les grèves tournantes qui ont suivi sont perçus comme ayant contribué à une perte de revenu brut réalisé de 195 millions de dollars.

L'ensemble de la réclamation des travailleurs à la nouvelle valeur qu'ils produisent (salaires horaires et salaires fixes des travailleurs actifs) = 4,364 milliards de dollars (répertorié en tant que « charge d'exploitation » sous le sous-titre « charges liées à la main-d'oeuvre »)

Les réclamations des travailleurs actifs et à la retraite en termes d'avantages sociaux, y compris les régimes de retraite, à la nouvelle valeur que les travailleurs produisent = 1,620 milliards de dollars (répertorié en tant que « charge d'exploitation » et sous le sous-titre de « charge liée aux avantages du personnel »)

L'ensemble des réclamations des travailleurs actifs et retraités à la nouvelle valeur que les travailleurs produisent = 5,986 milliards de dollars

En raison de la sentence arbitrale sur l'équité salariale, l'ensemble des réclamations répertoriées des travailleurs pour l'année 2018 fausse la réalité. Pour ce qui est de Postes Canada, la sentence arbitrale sur l'équité pour les factrices et facteurs ruraux et suburbains a accordé aux membres du STTP un montant additionnel de 550 millions de dollars en paie qui leur était dû en raison de la nouvelle valeur qu'ils ont produite dont 420 millions de dollars ont été répertoriés en 2018. Bien que ce montant soit répertorié comme un montant payé en 2018, il comprend en réalité la rétroactivité de 280 millions de dollars en date du 1er janvier 2016. Les comptes de 2016 et 2017 auraient dû être refaits pour répertorier les réclamations réalisées réelles des travailleurs au cours de ces années et non pour inventer une « perte » de 195 millions de dollars en 2018, qui a servi aux gestionnaires dans leur propagande contre les travailleurs et pour la privatisation. Le montant annuel continu résultant de la décision sur l'équité salariale représentera une augmentation de la réclamation à la nouvelle valeur qu'ils produisent de 140 millions de dollars.[2] Les travailleurs doivent noter qu'une augmentation de leur réclamation à la nouvelle valeur qu'ils produisent résulte essentiellement en une réduction d'une portion équivalente de valeur ajoutée dans la nouvelle valeur et non à une augmentation équivalente de la valeur totale et du prix subséquent du produit social.

La valeur transférée fixe des actifs fixes déjà produits tels que véhicules, édifices, machines et équipements = 311 millions de dollars

La valeur transférée fixe est le montant de valeur que les travailleurs transfèrent à la production à partir des actifs fixes. Selon les comptes, il s'agit d'une « charge d'exploitation » sous le sous-titre « dépréciation et amortissement ».

La valeur transférée circulante d'avoirs matériels déjà produits consommés dans le processus de production tels que l'électricité et le combustible pour véhicules = non répertorié en tant qu'item séparé

La valeur transférée circulante est la quantité de valeur que les travailleurs transfèrent à la production par le biais de matériel déjà produit consommé au cours du processus de production.

La valeur transférée circulante par le biais du matériel consommé est comprise dans « autres charges d'exploitation » sans être spécifiée ni détaillée = 2,488 milliards de dollars

L'utilisation du mot « charge » (équivalant de « coût ») pour comptabiliser la valeur transférée fixe et circulante est douteuse dans une comptabilité moderne. Un terme qui serait approprié est celui d'« avance » qui suggère que l'argent avancé est retourné une fois que le produit social est réalisé. Le retour réalisé de cette avance ferait du résultat final, s'il se réalise, quelque chose de neutre ou « de valeur équivalente » à l'avance faite et non, en dernière analyse, une charge pour l'entreprise.

La valeur contenue dans la valeur déjà produite que les travailleurs transfèrent à la production, que l'entreprise achète, devrait par obligation être retournée à l'entreprise par le biais de la valeur réalisée une fois que le produit social est vendu. Le résultat est que la valeur des machines et du matériel qui est transférée à la production puis réalisée et retournée par paiement devrait être approximativement équivalente et non un coût pour l'entreprise, sauf pendant la période qui sépare l'avance du montant dépensé et son retour. Cela peut comprendre un emprunt, ce qui veut dire que le prêteur d'argent exproprie une partie de la valeur ajoutée que les travailleurs produisent.

En général, si le montant réalisé ne se rapproche même pas du prix de production parce qu'une partie du produit social demeure invendue ou que les prix de détail sont trop bas, cela révèle l'existence d'un problème plus sérieux au sein de l'entreprise ou du secteur qui doit être traité.[3]

Frais de vente, frais administratifs et autres = 538 millions de dollars

Cette section des états financiers doit être divisée en catégories afin qu'on puisse déterminer si le temps de travail est productif ou non. Cela devient important pour la détermination du prix de production et du montant de valeur ajoutée ou du profit total.

Réclamation en intérêt des prêteurs d'argent à la valeur nouvelle que les travailleurs des postes ont produite = 44 millions de dollars

Ce montant n'est pas inscrit comme faisant partie du profit que l'oligarchie financière exproprie mais, faussement, comme une portion des « charges d'exploitation ». Le profit d'intérêt provient de la valeur ajoutée ou du profit total que les travailleurs produisent par leur temps de travail, qui fait partie de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent. La comptabilité impérialiste, selon le point de vue de ceux qui contrôlent l'entreprise, place faussement le profit d'intérêt dans la catégorie des coûts parce qu'il provient du produit total (valeur ajoutée) et réduit donc la portion qui va au profit d'entreprise.

Les prêts non remboursés aux prêteurs d'argent = 1,025 milliard de dollars

La réclamation des dirigeants exécutifs et des membres du conseil d'administration (Postes Canada les appelle les principaux dirigeants) = 12 millions de dollars

Il faut noter que ce profit exécutif n'est pas inscrit comme un profit exproprié, par les personnes en contrôle, de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent, mais est inscrit faussement comme une « charge d'exploitation » qui contribue à la perte d'exploitation.

Cette « largesse » de Postes Canada en revenu provenant de la valeur nouvelle est une forme de corruption. La corruption s'étend encore par la privatisation et la nomination de représentants d'intérêts privés parmi les dirigeants exécutifs et au conseil d'administration. Beaucoup de personnes ont révélé comme un cas de corruption la participation du propriétaire privé principal de Purolator au conseil d'administration de la section Purolator de la Société canadienne des postes et le contrat lucratif subséquent pour des services par voie aérienne qui a été donné à l'entreprise de ce propriétaire privé, soit KF Aerospace. La corruption s'accroît encore alors qu'une plus grande quantité de valeur fixe et circulante déjà produite, comme les véhicules, les machines de tri et les ordinateurs sont achetés d'entreprises impérialistes et d'entrepreneurs mondiaux favorisés plutôt que d'être fabriqués au sein de l'économie canadienne par des entreprises publiques canadiennes.

La valeur sociale reproduite

Un des problèmes les plus importants au Canada est l'absence de paiement spécifique de la part des grandes entreprises pour la valeur sociale qui est incorporée dans les travailleurs. L'éducation et les soins de santé des travailleurs proviennent principalement d'institutions publiques qui produisent cette valeur sociale. Postes Canada devrait reconnaître et payer pour la valeur sociale qui est partie intégrante de la capacité de travail des travailleurs, puis reproduite en tant que nouvelle valeur pendant le travail. La valeur sociale reproduite fait partie de la nouvelle valeur que produisent les travailleurs et devrait être échangée par un paiement direct aux entreprises publiques qui l'ont produite et comptabilisée dans leurs exercices financiers.

Les entreprises devraient payer pour la valeur sociale reproduite directement aux institutions et secteurs de l'éducation, de la santé et des services sociaux qui produisent la valeur sociale faisant partie du facteur humain en tant que capacité de travail. Les programmes sociaux ne devraient pas recevoir la majorité de leurs revenus des gouvernements par le biais des impôts.

Les réclamations à la valeur sociale reproduite font partie de l'ensemble des réclamations de la classe ouvrière à la valeur qu'elle produit en échange de sa capacité de travail. La valeur sociale reproduite fait partie de la quantité de valeur qui devrait être utilisée pour soutenir de la naissance à la mort tous les membres de la classe ouvrière à un standard canadien.

L'absence de comptabilité de la valeur sociale reproduite et de sa réalisation par les entreprises qui la consomment est un problème sérieux auquel l'économie est confrontée. Les impérialistes ne veulent pas résoudre le problème. Cela découle de leur objectif de servir leurs intérêts privés au détriment du bien-être et de la sécurité des travailleurs et de l'économie socialisée dans son ensemble, ainsi qu'au détriment des autres entreprises et parties de l'économie considérées comme des concurrents.

Les comptes de Postes Canada par segment

Produits d'exploitation (revenu brut provenant du produit social réalisé ) = 6,620 milliards de dollars

Nombre de travailleurs (incluant les travailleurs à temps partiel et ceux qui sont en congé sans solde) = 53 330

Revenus bruts réalisés du segment (revenu) = 6,620 milliards de dollars

Revenu brut par travailleur = 124 133 dollars (cela ne représente pas la valeur réelle en temps de travail et en argent que chaque travailleur a produit et transféré au produit social au cours de l'année. Le revenu brut réalisé est la valeur monétaire du produit social des postiers vendu, dans l'échange, à des prix spécifiques du marché.)

Les montants déboursés pour des « créances découlant de contrats conclus avec des clients » (la partie qui affecte seulement Postes Canada) = 1 025 milliards de dollars

Il est mentionné dans le rapport que « les charges liées aux services de levée, de traitement et de livraison offerts en sous-traitance ont augmenté de 46 millions de dollars, soit 4,3 %, en 2018 (jusqu'à 1,025 milliards de dollars). » On ne donne pas plus de détails sur ce montant, ce qui laisse les lecteurs se demander à quel point le travail donné en sous-traitance et privatisé est devenu important. Il est fait mention ailleurs dans le rapport financier de comptes impayés en souffrance et de difficultés à recevoir des paiements à terme pour des services donnés en sous-traitance ou privatisés tels que des points de vente au détail. Sur les 6 100 bureaux de poste du pays, des concessionnaires privés en exploitent 2 400.

Purolator

Le revenu brut de Purolator de la valeur réalisée (produits d'exploitation) = 1,8 milliard de dollars (neuf pour cent de Purolator est de propriété privée. Le revenu brut de Purolator représente 21 % des revenus du groupe d'entreprises de Postes Canada.)

Réclamation des travailleurs à la valeur reproduite de la nouvelle valeur qu'ils ont produite (salaires et rémunérations identifiés faussement comme faisant partie des « charges d'exploitation ») = 830 millions de dollars

Le montant payé pour la « levée, traitement et livraison hors main-d'oeuvre » chez Purolator = 859 millions de dollars

Cela doit inclure la valeur transférée fixe des bâtiments, des machines et des véhicules, ainsi que la valeur transférée circulante, provenant du carburant, etc. bien qu'aucun détail n'en soit fourni. Une grande partie doit être destinée à des paiements à des sous-traitants, par exemple à la compagnie aérienne appartenant à des intérêts privés qui possèdent une partie de Purolator et à d'autres sous-traitants de services de livraison.

Nombre de travailleurs (comprend les travailleurs à temps partiel et ceux en congé sans solde) = 9 857

Revenus bruts qui découlent des activités d'exploitation de ce secteur (produits) = 1,8 milliard de dollars

Revenus bruts qui découlent des activités d'exploitation par travailleur = 182 611 dollars

Groupe SCI (Logistique)

Le revenu brut de la valeur réalisée (« produits d'exploitation ») = 322 millions de dollars (le pourcentage du total des activités de Postes Canada = 3,3 %)

Réclamation des travailleurs à la valeur reproduite de la nouvelle valeur qu'ils ont produite (salaires horaires et fixes) = 163 millions de dollars

« Total des charges non liées à la main-d'oeuvre » (secteur SCI) = 139 millions de dollars

Aucun détail n'est fourni sur le « total des charges non liées à la main-d'oeuvre ».

Notes

1. Les actifs fixes de Postes Canada déjà produits

Les actifs fixes comprennent les terrains, les bâtiments, les véhicules, le matériel de production, les comptoirs de vente, le mobilier de bureau et autre équipement, etc., auxquels 67 466 travailleurs donnent vie pour produire de la valeur. Le nombre de travailleurs exclut les employés temporaires, occasionnels et temporaires à contrat. Les travailleurs travaillent dans toutes les collectivités urbaines, rurales et éloignées du Canada.

Près de 7 000 bureaux de poste de vente au détail

Véhicules = 18 000

Le secteur Postes Canada à lui seul possède et contrôle :

21 établissements de traitement du courrier contenant de l'équipement

480 dépôt de facteurs

22 519 boîtes aux lettres publiques

205 500 emplacements de boîtes aux lettres communautaires

1,7 million de cases postales, y compris la poste restante

5 300 armoires à colis

Actif total du groupe d'entreprises de Postes Canada évalué à 9,197 milliards de dollars

Utilisation de la nouvelle valeur ajoutée produite par les travailleurs pour investir en 2018 dans des actifs fixes = 387 millions de dollars

Amortissement d'actifs fixes en 2018 = 311 millions de dollars (les travailleurs ont transféré ce montant d'ancienne valeur, une valeur transférée fixe, au produit social.)

Différence entre l'investissement en actifs fixes et l'amortissement = 76 millions de dollars (cet investissement issu de la nouvelle valeur produite par les travailleurs a augmenté la valeur totale des actifs fixes de Postes Canada de 76 millions de dollars.)

Aucun montant précis n'est indiqué pour la valeur transférée circulante des équipements que les travailleurs ont transférée au produit social. Le montant est intégré aux « charges d'exploitation » et au sous-groupe appelé « total des charges non liées à la main-d'oeuvre ».

2. Les dirigeants de Postes Canada et les gouvernements fédéraux, autant des partis libéral et conservateur cartellisés, luttent sans merci depuis des décennies contre tout arrangement ou résolution du conflit sur l'équité salariale à Postes Canada, qui serait acceptable pour les travailleurs et leur syndicat, le STTP. L'opposition de longue date des gouvernements et administrateurs fédéraux à l'égard de l'équité salariale pour les travailleurs ruraux et suburbains a forcé les travailleurs des postes à réclamer justice au moyen d'actions et poursuites judiciaires et d'arbitrages coûteux .

Au lieu de présenter des excuses pour son maintien de son inégalité salariale, une politique officielle du gouvernement et de l'entreprise pendant des décennies, les dirigeants de Postes Canada se plaignent amèrement que l'entreprise a subi une « perte » en 2018 parce que la décision de l'arbitre l'a contrainte à effectuer des paiements rétroactifs sur les salaires afin de rectifier tant soit peu l'inégalité salariale que les travailleurs des zones rurales et suburbaines subissent depuis des décennies. Non contente d'abuser des travailleurs pour avoir « causé une perte à l'entreprise » pour leur juste réclamation à ce qui leur appartient de plein droit, compte tenu de la valeur qu'ils produisent, dans une déclaration introduisant les états financiers de 2018, les dirigeants de Postes Canada écrivent, vraisemblablement le visage impassible et sans sentiment de honte parce que leur vision impérialiste les en empêcherait : « Postes Canada croit que l'équité salariale est un droit humain fondamental et que toute disparité salariale entre les sexes est tout à fait inacceptable. ». Vraiment ? Bandes d'hypocrites !

3. La question de la valeur liée à l'utilisation de la machinerie est occultée sous la comptabilité impérialiste. Une suggestion sous-jacente des impérialistes, ou plutôt une distorsion, est que les machines elles-mêmes produisent une nouvelle valeur et ne se limitent pas à transférer leur valeur déjà produite dans la production. Une plus grande productivité grâce à l'utilisation de la machinerie augmente le produit social total par rapport au temps de travail. Cependant, l'utilisation de machines ne crée pas plus de valeur que l'ancienne valeur déjà produite, qui est incorporée dans les machines et transférée au produit social. La portion de la valeur du produit social auquel contribuent les machines est équivalente à la valeur des machines mêmes et à leur amortissement dû à leur utilisation.

Cela diffère des forces productives humaines, qui ont la capacité de créer une nouvelle valeur par le temps de travail. La nouvelle valeur du temps de travail humain reproduit sa propre valeur, appelée valeur reproduite, plus une quantité supplémentaire appelée valeur ajoutée. Le total de la valeur reproduite et de la valeur ajoutée est la nouvelle valeur que les travailleurs produisent grâce à leur temps de travail. Le temps de travail humain reproduit la valeur contenue dans sa capacité à travailler, la valeur qui est partie intégrante du facteur humain et de sa capacité à travailler. Ce temps de travail humain crée la possibilité pour le facteur humain d'agir à nouveau. En plus de la valeur reproduite, le temps de travail humain produit une quantité supplémentaire appelée valeur ajoutée qui, sous l'impérialisme, constitue la base du profit privé et du privilège de classe de l'oligarchie financière. Pour parvenir à son émancipation, la classe ouvrière doit prendre le contrôle de la valeur ajoutée afin de contrôler toute la nouvelle valeur, l'ensemble du produit social qu'elle produit.

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