Numéro 49 - 1er
août 2020
Le
programme Objectif Canada numérique
Le
gouvernement fédéral favorise de puissants
intérêts privés
- K.C.
Adams -
Discussion sur la
réouverture des écoles
• Les
enseignants et les travailleurs de
l'éducation de l'Alberta
doivent s'affirmer comme décideurs
- Kevan Hunter
-
• Ça
peut être fait
de façon sécuritaire!
Ça doit être fait de façon
sécuritaire!
- Laura
Chesnik et Enver Villamizar, animateurs
du balado «L'éducation est un droit» -
• Les
plans de réouverture des
écoles primaires
et secondaires en Ontario
• Retour
en classe au Québec
avec la COVID-19
75e anniversaire de l'utilisation des armes
nucléaires
à Hiroshima et Nagasaki
• Plus
jamais ça! Tout en
oeuvre pour faire du Canada une zone de paix
- Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) -
• Opposons-nous
à de nouvelles
dépenses de 19 milliards de dollars en
appui aux
agressions des États-Unis
- George Allen
-
• Journée
d'action:
«Grève pour la paix climatique,
pas de nouveaux avions de chasse»
Le drapeau des puissances coloniales vaincues
au Vietnam est hissé sur la colline du Parlement
• Le
PCC(M-L) condamne la promotion de la
division et
de la haine par le gouvernement canadien
• NON
à la promotion de la
haine!
Oui à la promotion de relations amicales avec le
peuple du
Vietnam!
- La
Société d'amitié Canada-Vietnam -
• Déclaration
d'un jeune
Vietnamien né au Canada
Les monuments officiels en hommage aux racistes,
nazis et fascistes
• Les
Canadiens s'opposent aux monuments
commémoratifs nazis
- Dougal
MacDonald -
• Manifestation
contre les monuments
racistes et coloniaux
• La
criminalisation de la dissidence des
Noirs doit cesser, les monuments rendant hommage
aux racistes et au
racisme doivent être retirés
- Artistes en
appui à la vie des Noirs -
30 ans du Forum de Sao Paulo
• Message
de salutations du PCC(M-L)
• L'unité
anti-impérialiste
est la tactique et la stratégie
de la victoire
- Le
président cubain Miguel Diaz-Canel -
Le programme Objectif Canada
numérique
- K.C. Adams -
Le 11 juillet, l'Agence de
développement économique du Canada pour le sud de
l'Ontario a annoncé le lancement d’un partenariat
appelé Objectif Canada numérique dont le but
serait d’«aider près de 23 000
entreprises ontariennes à passer au
numérique». Les partenaires cités
comprennent des maires et des représentants
d’associations commerciales et de chambres de
commerce de
l’Ontario, un administrateur de Google et un autre
de
Shopify. Dans le cadre de ce programme, l'agence
fédérale et le gouvernement de Doug Ford ont
formé un partenariat de de 58 millions de dollars
avec
Shopify «Initiative pour le numérique et les rues
principales».
Le programme du gouvernement fédéral Go Digital
Canada livre les détaillants à
l’emprise de Shopify avec la promesse
s’étendre leur auditoire avec des sites Web
commerciaux. Beaucoup de ces entreprises devront
payer un loyer de
commerce électronique à la fin de leur
période d'essai de trois mois. Le programme
cimente le lien
existant entre Shopify et le gouvernement
fédéral. Shopify a aussi obtenu un contrat
d'Ottawa pour développer une application de
traçage de contacts en Ontario. Shopify est un
géant multinational du commerce électronique,
dont le siège social est à Ottawa. En 2019, ses
revenus s'élevaient à 1,58 milliard de dollars et
plus d'un million d'entreprises utilisaient sa
plateforme dans 175 pays.
« Ottawa consolide ses liens avec
Shopify avec un nouveau programme d'aide aux
petits
détaillants » était le titre
d'un récent article du Globe and Mail.
L'auteur écrit : « Le gouvernement
fédéral a établi un partenariat avec
Shopify Inc. pour aider les petits détaillants
canadiens
à ouvrir des boutiques en ligne durant des
périodes d'essai de 90 jours. Les
libéraux au gouvernement approfondissent leurs
liens avec la
compagnie cotée en bourse la plus profitable du
Canada. »
Par ces partenariats public-privé, les
gouvernements favorisent des intérêts
privés particuliers. La prétention de servir le
bien commun et le bien-être de tous les Canadiens
s'est
envolée. La gouvernance par le système de partis
cartellisés en est venue à signifier en pratique
représentation et promotion dans le gouvernement
des
intérêts privés les plus puissants et
de leurs riches propriétaires.
Pour expliquer
son partenariat avec Shopify, le gouvernement dit
que la plateforme de
commerce électronique de la compagnie existe
déjà, que les détaillants peuvent
l'acheter et de s'en servir et qu'une
infrastructure publique
à coût minime n'est pas possible. Il faut dire Non ! à
ce partenariat et exiger la création de
plateformes
publiques de commerce électronique qui seront
mises
à la disposition de tous en tant que bien commun
et
ressource publique. Cette alternative est absente
du discours officiel
parce que cette discussion est bannie et n'a
jamais lieu. La seule
chose qui ait un sens pour les élites dirigeantes
est que
les riches deviennent encore plus riches afin de
pouvoir consolider
leur contrôle et leur pouvoir sur l'économie et
les affaires politiques. Tout privatiser, y
compris les plateformes de
commerce électronique et l'embauche des jeunes
pour les
emplois d'été, est la devise des gouvernements
des riches. Le seul différend entre les partis
cartellisés et les autres représentants des
riches porte sur quels intérêts privés
seront favorisés.
Selon le Globe and Mail :
« En coulisse, le PDG de Shopify, Tobi Lutke,
offre sur une
base régulière des conseils aux membres du
gouvernement sur les questions numériques, y
compris la
technologie de traçage de contacts. » En
fait, la relation ne se limite pas à « offrir des
conseils ». La directrice
générale de Shopify, Sylvia Ng, a
été nommée à la direction
du programme Objectif Canada numérique du
gouvernement
fédéral. Ng fait valoir dans l'article du Globe
and
Mail que Shopify et le gouvernement
fédéral « ont un
intérêt commun et partagent un engagement
à soutenir la numérisation des petites
entreprises par Shopify ». Un «
intérêt commun », c'est peu
dire, puisque Shopify a atteint des sommets en
devenant du jour au
lendemain une entreprise mondiale valant plusieurs
milliards de dollars
et ses propriétaires font maintenant partie des
oligarques
les plus riches au Canada.
Toujours selon le Globe and Mail :
« Le registre des lobbyistes indique que Shopify
se livre
à des activités de lobbyisme auprès du
gouvernement fédéral à 27
reprises depuis 2017, 22 de ces
démarches
ayant eu lieu dans les six derniers mois » et
des
ministres fédéraux rencontrent
régulièrement les dirigeants de la compagnie.
« Les représentants de Shopify ont
rencontré le premier ministre Justin Trudeau et
[la ministre
fédérale de la Petite entreprise et de la
Promotion des exportations et du Commerce
international] Mary Ng [aucun
lien de parenté avec Sylvia Ng] au début de mai,
selon les informations. Ils ont aussi eu des
rencontres
séparées avec les chefs de cabinet de M. Trudeau
et [la ministre] Ng depuis le début de la
pandémie. [Le PDG de Spotify] Lutke a
présidé la Table sectorielle de
stratégies économiques en matière
d'industries numériques en 2017. [...]
Shopify a
accueilli M. Trudeau, la ministre Ng et le
ministre de l'Innovation
Navdeep Bains dans ses bureaux dans le cadre de
divers
événements ces dernières
années et M. Trudeau est apparu aux
côtés de M. Lutke sur la scène de la
conférence annuelle Unite de la compagnie
en 2018. »
Le quotidien écrit que Ryan Nearing, un
porte-parole de la ministre Ng, lui a dit que le
partenariat et le lien
du gouvernement avec Shopify « développent notre
relation avec l'industrie - en travaillant en
collaboration avec le
secteur privé sur des projets qui aideront les
entrepreneurs
canadiens à réussir ».
À
mesure que les intérêts privés prennent
le contrôle des gouvernements, l'intérêt
public et le bien commun sont relégués aux
oubliettes. Les intérêts privés
étroits des oligarques les plus puissants
deviennent la
pierre angulaire des politiques gouvernementales.
Il n'y a pas de
discussion sur une alternative dans les hauts
lieux du pouvoir puisque
le système politique bloque la voie aux
travailleurs et les
empêche de se représenter eux-mêmes, de
donner leurs opinions sur la direction des
affaires
économiques et politiques du pays et de prendre
des mesures
qui leur soient favorables.
Tout cela pointe à la
nécessité du renouveau politique. La classe
ouvrière s'organise et se bat contre cet effort
des riches
et de leurs représentants politiques de tout
contrôler. Les Canadiens font entendre leur
opposition
à cette prise de contrôle des gouvernements par
les riches oligarques. La bataille pour la
démocratie est en marche et doit mener à
l'abrogation de toutes ces mesures visant à servir
et
à payer les riches. La bataille de la
démocratie nécessite que la classe
ouvrière s'investisse du pouvoir décisionnel par
de nouvelles formes politiques dont le but
fondamental est de garantir
le bien-être et la sécurité de tous et
de toutes. La bataille est commencée avec les
appels: Arrêtez
de payer les riches ! et Arrêtez de
servir leurs intérêts étroits
privés!
Le temps est venu de passer à une
alternative qui comprend l'augmentation des
investissements dans les
programmes sociaux et les services publics et une
entreprise publique
sous le contrôle des travailleurs. Le temps est
venu de
mettre en place des institutions politiques qui
interdisent aux
intérêts privés d'usurper le pouvoir et
de supplanter l'intérêt public. Cela peut se
faire ! Cela doit se faire !
Discussion sur la
réouverture des écoles
- Kevan Hunter -
Le gouvernement albertain a annoncé
ses plans pour un retour à l'école en septembre
lors d'une conférence de presse le 21 juillet.
L'annonce a
été faite alors que les cas de COVID-19 sont
à la hausse de façon significative dans la
province, atteignant des taux de nouveaux cas par
jour
inégalés depuis avril. En dépit de
cette tendance, il a été annoncé que
les classes « en personne » reprendront au
commencement de l'année scolaire 2020-2021,
dans
des conditions qu'on qualifie de « quasi
normales » avec certaines mesures à
instituer pour contrôler la propagation de la
COVID-19. Bien
que les écoles doivent prévoir des plans
d'urgence au cas où le plan changerait et qu'on
décide plutôt que les élèves
ne pourront être en classe que des demi-journées
ou devront exclusivement faire les classes en
ligne, pour l'instant le
gouvernement prévoir que les écoles seront
ouvertes à tous les étudiants toute la
journée.
Les directives du
gouvernement pour le retour à l'école imposent
certaines exigences aux commissions scolaires et
fait des
recommandations qui sont facultatives. Les
étudiants et le
personnel doivent pratiquer le lavage des mains au
savon ou au
désinfectant lorsqu'ils entrent et sortent de
l'école et lorsqu'ils entrent dans les salles de
classe. Les
écoles doivent prévoir des procédures
de nettoyage intensif des surfaces à contact
fréquent. Les étudiants et le personnel doivent
évaluer eux-mêmes s'ils ont des
symptômes et, s'ils en ont, rester à la maison. Il
y a aussi des procédures pour la consommation de
nourriture,
pour les étudiants qui tombent malades à
l'école, etc.[1]
Ce qui est absent de toutes ces recommandations
et
exigences est la participation des enseignants et
des travailleurs de
l'éducation ainsi que le financement requis pour
mettre le
plan en pratique. De toute évidence, la raison
pour laquelle
le gouvernement a tout simplement arrêté de
consulter l'Association des enseignantes et
enseignants de l'Alberta
(AEEA) en juin est qu'il n'avait aucune intention
de tenir compte des
préoccupations soulevées concernant l'application
pratique des nouvelles mesures. Prétendre que ces
mesures
peuvent être mises en oeuvre sans la contribution
du
personnel et sans le financement nécessaire est
totalement
irresponsable et les enseignants, les parents et
les
étudiants sont nombreux à s'inquiéter.
En tant que travailleurs de l'éducation qui font
fonctionner
les écoles, enseignent aux enfants et
entretiennent les
écoles, nous devons avoir un mot décisif dans la
planification du retour à l'école. Les annonces
arbitraires du gouvernement indiquent qu'il refuse
de prioriser les
intérêts des enfants et des jeunes et de ceux et
celles qui dispensent l'éducation.
Les problèmes actuels de ratios
élèves/enseignants trop
élevés, du manque d'enseignants de soutien et
d'intervenants pour les élèves ayant des besoins
particuliers et du manque flagrant de personnel
d'entretien sont
devenus encore plus criants dans le contexte de la
pandémie.
Il ne peut y avoir de retour sécuritaire à
l'ancienne « normalité ». La
vie ne peut pas revenir à ce qu'elle était avant
la pandémie.
En plus, plutôt que d'établir
des normes minimales, les directives accordent une
grande marge de
manoeuvre dans l'application des mesures. Par
exemple, le nombre
d'élèves par banc dans les autobus scolaires doit
être restreint « lorsque
réalisable ». En d'autres mots, du moment
que les compagnies d'autobus, qui sont privées,
décident qu'il n'est pas «
réalisable » de mettre plus d'autobus sur
la route avec moins d'élèves, elles peuvent
continuer de fonctionner comme avant. Le guide dit
que les chauffeurs
doivent être munis d'une protection, mais sans
préciser comment. Il suggère aux
écoles un échelonnement des heures de
début et de fin de classes ainsi qu'aux
changements de
classes, mais sans plus de précisions.
Plusieurs sont
également inquiets de constater qu'il n'y a rien
de
prévu en fait de distanciation physique. On
recommande une
distanciation de deux mètres, mais lorsque cela
n'est
« pas possible entre deux pupitres, il est
recommandé d'espacer les pupitres le plus
possible ». Ainsi, la réalité
des ratios élèves/enseignants, qui sont trop
élevés depuis plusieurs années, n'est
pas prise en compte. Dans la vaste majorité des
écoles de l'Alberta, les élèves ne
pourront pas s'asseoir à deux mètres les uns des
autres. Même si ce n'est pas la norme, certaines
classes en
Alberta ne peuvent même pas accommoder le nombre
de pupitres
requis pour l'ensemble des élèves, et pourtant le
premier ministre parle de « distanciation physique
lorsque
possible ». Il n'y a pas de limite au nombre
d'étudiants par classe en Alberta. Lors de la
conférence de presse qui a suivi l'annonce de la
réouverture des écoles, il a
été confirmé que cela ne changera pas.
Pour expliquer la décision de retourner
à des classes « quasi
normales », le premier ministre Jason Kenney
et la
ministre de l'Éducation Adriana LaGrange ont pris
comme
exemple la réouverture d'écoles dans d'autres
régions du Canada et ailleurs dans le monde ainsi
que
l'expérience des classes d'été en
Alberta. Mais ces exemples ne sont pas
comparables. En
Colombie-Britannique, dans un endroit mentionné,
les
élèves de la maternelle à la
cinquième année ont pu être
présents 50 % du temps et ceux de la
sixième à la
douzième, 20 % du temps. La
participation
s'est faite sur une base volontaire et un grand
nombre
d'élèves sont restés à la
maison. Au Danemark –
un autre exemple
cité par le premier ministre –, les classes ont
été réduites de moitié pour
permettre la distanciation physique et les heures
d'entrée
ont été échelonnées,
contrairement au plan albertain. Aussi, les cours
d'été en Alberta ce mois-ci ont
été limités à 15
élèves par classe. Lorsqu'on a demandé
à la ministre de l'Éducation ce que l'exemple de
moins de 15 élèves par classe nous dit
par rapport à un retour sécuritaire en septembre,
elle a été incapable de donner une
réponse cohérente.
Comment garantir le droit à
l'éducation dans le cadre d'une pandémie mondiale
est une question sérieuse. La fermeture des
écoles à la mi-mars a eu un impact
néfaste sur les étudiants en termes
d'apprentissage. Il y a aussi eu un déficit de
socialisation
et absence du soutien normalement prévu dans les
écoles pour les étudiants les plus
vulnérables. Le rôle du système
d'éducation public dans une société
moderne n'est pas seulement de voir à l'éducation
des élèves, c'est aussi de voir au
bien-être intégral des jeunes et il permet
également aux parents d'aller travailler. Les
enseignants
sont bien conscients que pour un grand nombre
d'élèves, l'apprentissage en ligne est loin
d'avoir réussi à répondre à
leurs besoins.
En
annonçant que les étudiants retourneront en
classe en septembre sans la participation active
des enseignants, des
enseignants ressources, du personnel d'entretien
et de conciergerie,
pour que ce retour se fasse de façon sécuritaire,
le gouvernement Kenney déclare un retour au statu
quo. La
décision vient d'en haut et les écoles doivent
voir à ce que cela marche. Si elles n'y
réussissent pas, ce sera la preuve de l'échec des
institutions publiques, ce qui servira de prétexte
pour
mettre une plus grande part de l'éducation
publique au
contrôle d'intérêts privés.
Le gouvernement reconnaît qu'il y aura des cas de
COVID-19
dans les écoles avec cette approche. La réaction
immédiate de nombreux parents est d'évaluer les
risques et les bienfaits d'envoyer leurs enfants à
l'école et de prendre des décisions
individuelles, ce qui réjouit Kenney puisque le «
choix » en éducation est une des
pièces maîtresses de l'ordre du jour du Parti
conservateur uni.
La réponse des enseignants, des
travailleurs de l'éducation, des parents et des
étudiants est d'affirmer leur appui à
l'éducation publique. L'AEEA a embauché un
infectiologue pour aider ses membres à mieux
comprendre les
plus récents développements scientifiques
concernant la COVID-19 et organisé une assemblée
communautaire le 29 juillet. Dans certaines
écoles,
les enseignants mettent sur pied des comités du
personnel
pour examiner comment le retour au travail peut se
faire de la
façon la plus sécuritaire possible. Le fait que
le gouvernement Kenney est inapte à gouverner est
évident. Il ne dépend que de nous de
bâtir une alternative ! Les enseignants, les
travailleurs de l'éducation, les étudiants et les
parents doivent tout mettre en oeuvre pour
développer la
discussion dans et entre les écoles et dans les
quartiers.
Ensemble, nous trouverons comment nous orienter et
trouverons une voie
vers l'avant.
Note
1. Voir Informations
sur
la COVID-19 : recommandations relatives au
retour à
l'apprentissage en classe - scénario 1,
Gouvernement de l'Alberta, 21 juillet 2020
- Laura Chesnik et Enver
Villamizar, animateurs
du balado « L'éducation est un droit » -
En ce moment, les résidents de pays
comme le Canada et les États-Unis subissent la
pression de
prendre parti pour ou contre la réouverture des
écoles, la présence des
élèves en personne ou en ligne, à
temps plein ou à temps partiel en classe. Cela est
présenté comme un débat entre les
risques que les gens sont prêts à prendre avec
leurs enfants et les enfants des autres et les
coûts en fait
de bien-être mental et physique des enfants s'ils
ne sont pas
présents à l'école.
Derrière cela, on trouve l'argument selon lequel
pour
maintenir les profits de différentes industries,
les
écoles doivent être rouvertes afin que les parents
puissent être libérés pour travailler.
Il existe une sérieuse déconnexion entre les
problèmes de santé publique qui touchent tout le
monde et la direction de l'économie qui est
socialement
intégrée, mais contrôlée par
le privé. C'est ce qui est à l'origine de la
polarisation de la discussion sur la réouverture
des
écoles.
Cela devient un débat très
tendu et personnel où ceux qui n'ont d'autre choix
que
d'envoyer leurs enfants à l'école pour travailler
sont mis en opposition à ceux qui ont le choix ou
qui ne
peuvent pas risquer d'envoyer leurs enfants à
l'école en raison de conditions de santé
préexistantes qui les affectent, eux ou leurs
enfants. Ce
n'est cependant pas ainsi que le problème se pose,
comme si
c'était une question d'analyser les risques ou
d'équilibrer les risques et les avantages, ce
qu'on entend souvent.
L'éducation publique et la
participation de la population pour atteindre
l'objectif de vaincre la
pandémie sont des éléments essentiels
pour arrêter la propagation du virus et la
maîtriser jusqu'à ce qu'un vaccin ou des
régimes de traitement de masse soient en place. À
cet égard, l'ouverture d'écoles à
plein temps peut être un ingrédient pour
arrêter le virus et pas seulement un «
risque » qu'il faut contrebalancer par
rapport
à un autre « risque ».
Cependant, cela peut également contribuer à
propager le virus plus intensément et plus
rapidement, selon
les circonstances. Un enjeu important est la
nécessité de maîtriser la transmission
communautaire avant la réouverture des écoles.
Le Dr Michael Ryan, directeur
général du Programme de gestion des situations
d'urgence sanitaire de l'Organisation mondiale de
la santé,
a déclaré à cet égard lors
du point de presse du 13 juillet : « Si
nous supprimons le virus dans notre société, dans
nos communautés, nos écoles peuvent ouvrir en
toute sécurité. Il n'en demeure pas moins que
lorsque la transmission communautaire existe et
que la transmission
communautaire est intense, les enfants seront
exposés
à ce virus et les enfants feront partie du cycle
de
transmission. Ils seront exposés, certains seront
infectés et ils en infecteront d'autres[1].
»
Si la propagation communautaire est
contrôlée, l'ouverture d'écoles peut
contribuer à la maintenir sous contrôle et
à éduquer les élèves sur
comment et où le virus se propage. En revanche, si
elle n'a
pas été maîtrisée,
l'ouverture des écoles contribuera inévitablement
à accélérer la transmission
communautaire.
Dans certaines provinces où des plans
de réouverture ont été
annoncés, on s'inquiète beaucoup de la
manière non sécuritaire avec laquelle les
gouvernements proposent de rouvrir les écoles, en
particulier dans les endroits où la pandémie
n'est pas sous contrôle et où le nombre de
nouveaux cas continue d'augmenter.
Des réponses telles qu' « il
n'y a pas d'approche totalement sans risque »
et
qu'il y a des conséquences négatives à
garder les enfants à la maison, bien que vraies,
ne sont pas
des réponses suffisantes et sont utilisées pour
essayer de réduire au silence ceux qui soulèvent
des préoccupations sérieuses auxquelles il faut
répondre. Les parents sont placés dans une
position où ils doivent faire un choix individuel
entre le
risque sérieux d'envoyer des enfants dans une
salle de
classe de 30 élèves sans distanciation
physique, comme c'est le cas en Alberta et
maintenant aussi en Ontario,
et les dommages causés lorsque les enfants
manquent
d'apprentissage et de socialisation avec d'autres
élèves. Beaucoup craignent que cette approche ait
des conséquences à long terme sur le
système d'éducation, à mesure que les
parents quittent le réseau d'éducation publique
et choisissent des programmes alternatifs.
L'éducation en tant que droit
L'éducation est un droit et les
gouvernements ont le devoir de garantir ce droit
dans toutes les
conditions et en toutes les circonstances. Cela
signifie
élaborer une approche qui répondra aux besoins de
tous les élèves et de leur famille et qui
harmonise les différents intérêts
individuels avec ceux de l'intérêt collectif. Cela
comprend la prise en compte des familles qui n'ont
pas d'autre
alternative que d'envoyer leurs enfants à l'école
cinq jours par semaine ainsi que des familles dont
les membres d'un
même ménage courent un risque plus
élevé de conséquences graves s'ils
deviennent infectés par la COVID-19.
Donner la
priorité au droit à l'éducation et
à la lutte pour arrêter la pandémie en
tant qu'objectif réel, et non uniquement un
énoncé de politique, ouvrira des perspectives et
amènera des solutions viables. Un gouvernement
ayant cela
comme priorité examinera toutes les options
disponibles. Les
enseignants qualifiés qui ont quitté la
profession pourraient être encouragés à
revenir. Quels espaces alternatifs peuvent être
utilisés pour permettre des classes plus
petites ?
Des espaces de bureaux inoccupés ou d'autres
espaces
appropriés peuvent-ils être convertis en salles de
classe ? Quelle capacité de transport existe
dans
les villes et comment peut-elle être
augmentée ? Comment les infirmières et
les autres membres du personnel de la santé
publique
peuvent-ils être intégrés dans les
écoles ? Comment faire des tests de
dépistage sur une base régulière et
large ? Comment les travailleurs de
l'éducation,
les élèves et les parents peuvent-ils
être habilités à prendre le
contrôle des décisions qui touchent leur
vie ?
Le but de cette discussion n'est pas de dire
qu'il
existe une manière ou une formule unique pour y
parvenir,
mais plutôt de sortir de l'impasse qui se dessine
dans
laquelle les gouvernements refusent de prendre des
mesures qui
élimineront réellement le virus, et nous disent
simplement à tous de vivre avec et de prendre nos
propres
décisions sur la base de calculs sur les coûts
versus les avantages comme si nous étions des
joueurs
astucieux de jeux de hasard. Au lieu de cela, si
le but est de vaincre
réellement le virus afin de pouvoir rétablir une
stabilité, nous pouvons voir les écoles et les
êtres humains qui y convergent chaque jour comme
un atout qui
peut être mis à contribution pour
résoudre ce problème de santé publique
qui confronte l'humanité.
Ça peut être fait de
façon sécuritaire ! Ça doit
être fait de façon
sécuritaire !
Le besoin de reprendre les choses du
début
pour la réouverture des écoles
Lorsque la pandémie a frappé
le Canada à la mi-mars, des écoles ont
été fermées du jour au lendemain dans
de nombreuses juridictions. Il n'y a eu ni le
temps ni l'espace pour
éduquer les étudiants et le personnel sur le
virus ou les protocoles et comportements
appropriés qui
contribueraient à empêcher sa propagation. Cela a
été laissé au hasard. Sans s'assurer
que la population comprend les protocoles afin de
pouvoir les mettre en
oeuvre selon des circonstances différentes, il est
impossible de vraiment ralentir la propagation du
virus et finalement
de le vaincre. Les pays qui ont fait en sorte que
le public soit
pleinement informé sur les protocoles et sur les
raisons
pour lesquelles ils étaient mis en oeuvre et qui
ont ensuite
veillé à ce que la population ne soit pas
laissée à elle-même ont contenu le
virus. Le Vietnam est un bon exemple, avec trois
décès et seulement quelques centaines de cas
à ce jour sur une population de plus de 97
millions
d'habitants. Ceux qui travaillent dans la santé
publique au
Vietnam ont démontré que l'adhésion de
la population à mettre en oeuvre et à suivre les
protocoles était essentielle pour contenir le
virus, de
même que l'approche de l'ensemble de la
société pour arrêter sa propagation.
Au Canada, si l'objectif de la
réouverture des écoles est pris en main de
manière à contribuer à stopper le
virus et à affirmer le droit à
l'éducation, il peut jouer un rôle très
positif qui devient un catalyseur. Par exemple,
l'Organisation mondiale
de la santé a souligné que les écoles
peuvent jouer un rôle clé en diffusant rapidement
des informations et des conseils à la population.
Elles
peuvent également servir de plaque tournante pour
les
programmes de dépistage et de vaccination. Si le
but est
d'arrêter le virus, les écoles pourraient
être utilisées pour identifier le plus de cas
possible et pour organiser la mise en oeuvre des
mesures de
santé publique nécessaires pour
empêcher une nouvelle propagation au sein de la
population.
Cela peut sembler contraire à la logique, mais
dans une
situation où tout le monde est laissé
à lui-même, faire fréquenter
l'école aux élèves, en particulier
ceux qui ne sont pas en mesure de rester à la
maison, est un
moyen de s'assurer qu'ils sont pris en charge et
d'apprendre comment
eux et leurs familles peuvent se protéger et
protéger les autres.
Quand et comment rouvrir ?
Dans ce cadre,
une des premières choses à laquelle on doit
s'attaquer lors de la réouverture des écoles est
de savoir quand ouvrir et comment le faire lorsque
le moment sera venu.
Différentes régions du Canada et des provinces
connaissent divers degrés de transmission
communautaire.
Dans le but d'arrêter le virus, le moment choisi
pour
l'ouverture doit être conforme aux conditions.
Dans une zone
où la transmission communautaire est relativement
élevée, il serait logique d'offrir les cours en
ligne jusqu'à ce que la transmission communautaire
soit
maîtrisée avant de rouvrir physiquement les
écoles, tout cela de manière progressive, pour
s'assurer que le virus reste sous contrôle.
Parallèlement, des mesures doivent
être prises pour arrêter les éclosions
sur les lieux de travail où elles se produisent
encore. Dans
une région du sud-ouest de l'Ontario, par exemple,
qui a
actuellement le taux d'infection le plus élevé de
la province, la plupart des nouveaux cas
continuent de se produire
parmi les travailleurs migrants employés dans les
agroentreprises. Bon nombre de ces travailleurs,
considérés par le bureau local de
santé publique à haut risque en raison de leurs
conditions de travail et de vie, vivent ensemble
dans des dortoirs sur
le terrain de l'employeur. Beaucoup d'autres, par
contre, vivent dans
la communauté, comme les travailleurs de la
région qui travaillent à leurs
côtés. D'autres sont logés dans des
dortoirs à côté de leur lieu de
travail. Sans maîtriser ces éclosions sur les
lieux de travail, les écoles ne peuvent pas
atteindre
l'objectif d'arrêter le virus de manière efficace
et peuvent contribuer à augmenter la propagation
communautaire si elles ouvrent prématurément. Ce
qu'il faut, c'est une approche globale.
Dans les zones où la transmission
communautaire est faible ou inexistante, il y a de
meilleures
possibilités de redémarrer les écoles
avec tous les élèves, mais avec des classes plus
petites et des mesures d'hygiène strictes. Cela
nécessite des investissements et la remise du
pouvoir de
décision entre les mains de ceux qui sont en
première ligne afin que cela soit fait avec la
pleine
participation de ceux qui ont à mettre en oeuvre
les
nouveaux protocoles.
Les tests de dépistage, la recherche
des contacts et le suivi
La question suivante concerne les tests de
dépistage. Les écoles peuvent être
utilisées pour évaluer la présence du
virus dans la population en général, en
particulier parmi ceux qui sont asymptomatiques ou
présymptomatiques et pour effectuer une recherche
détaillée des contacts. La possession de ces
informations contribuera à enrichir le corpus de
connaissances sur la façon dont le virus se
propage au sein
de la population afin de mieux le vaincre et de
gérer les
futures pandémies. Si, au cours de la première
semaine, tous les élèves et le personnel sont
testés, puis renvoyés chez eux jusqu'à
ce que les résultats reviennent, un aperçu de la
population scolaire pourrait être établi. Toute
personne dont le test est positif peut se confiner
avec sa famille, et
une rémunération entière et des
mesures de maintien de l'emploi sont fournies au
personnel
touché, en plus de la livraison de nourriture et
des
vérifications quotidiennes effectuées par les
autorités de la santé publique. Des tests de
dépistage répétés
pourraient alors être effectués une fois par
semaine ou sur une autre base régulière. Les
tests devraient être évalués de
manière accélérée,
éventuellement pendant les fins de semaine, pour
identifier
tout nouveau cas positif.
Une fois la première série
de tests de dépistage complétés,
l'objectif principal des écoles serait d'éduquer
les élèves sur les protocoles
d'hygiène et de distanciation appropriés avec des
informations complètes sur le virus, comment il se
propage
et pourquoi de telles mesures sont prises. La
première
semaine d'école serait une formation à la mise en
oeuvre des mesures et mobiliserait également les
élèves dans l'élaboration de leur mise
en oeuvre dans la salle de classe et à l'école
afin qu'ils puissent être partie prenante des
décisions et s'approprier les règles.
Pendant ces périodes, le personnel
responsable de l'entretien deva effectuer une
désinfection
intensive chaque soir.
Un autre aspect important est de savoir s'il faut
ou non prendre la température corporelle des
élèves dans les écoles. Dans de
nombreuses provinces, les autorités n'ont pas
indiqué que cela doit être fait. Une
étude de cas menée dans un hôpital
chinois a montré que
jusqu'à 41 % des enfants
infectés qui étaient à
l'hôpital pour la COVID-19 ont
développé une fièvre. En prenant
régulièrement la température des
étudiants et du personnel et en la documentant,
des mesures
immédiates peuvent être prises si une
fièvre se développe et des données
à long terme peuvent être recueillies sur la
façon dont le virus se manifeste.
Masques et ventilation
La question d'exiger ou non des masques dans les
écoles est devenue un sujet de controverse. Le
débat ne tourne pas autour de leur utilité, mais
plutôt de savoir si les enfants peuvent les porter
ou non.
Cela a beaucoup à voir avec les conditions dans
une
école. Les enfants peuvent et doivent apprendre à
porter correctement un masque et les raisons de
les porter. Cela les
aidera à informer également leur famille sur ces
questions. Si des investissements appropriés sont
faits pour
assurer une ventilation adéquate, le port d'un
masque est
très réaliste. Si les écoles ne sont
pas correctement ventilées et extrêmement chaudes
comme c'est souvent le cas, cela rendra le port
d'un masque pendant de
longues périodes très difficile et
peut-être même dangereux. S'assurer que les
écoles ont une ventilation adéquate garantira que
les enfants et le personnel auront les conditions
requises pour porter
des masques. Cela peut signifier s'assurer que les
fenêtres
puissent être ouvertes. De nombreuses écoles plus
anciennes n'ont souvent pas de moustiquaires et
l'ouverture des
fenêtres poserait un nouveau risque tel que des
guêpes ou des abeilles qui pénètrent
dans l'école et provoquent de graves réactions
allergiques chez des enfants ou membres du
personnel qui sont
piqués. Des moustiquaires peuvent être
installés pour garantir l'entrée d'air
extérieur.
Des comités de santé et
sécurité au travail
habilités du pouvoir décisionnel
Chaque jour, les comités de
santé et de sécurité sur les lieux de
travail, soit ceux établis par la législation
dans des endroits comme l'Ontario, soit ceux
créés par le personnel dans des
régions où il n'y a pas de comités
mandatés sur les lieux de travail, devront se
réunir pour évaluer comment les choses se sont
déroulées et apporter des changements pour le
lendemain. Sur une base hebdomadaire, les
représentants de
chaque école se réuniraient pour partager leurs
expériences et résoudre les problèmes.
Ces réunions pourraient être ouvertes à
tous. Les étudiants devraient avoir des
représentants dans les comités de
santé et de sécurité, car c'est aussi
leur santé et leur sécurité. Il peut
s'agir de représentants de conseils étudiants
là où ces conseils existent ou
d'élèves de chaque cycle qui se portent
volontaires et qui agissent pour aider à obtenir
des
informations de la part de leurs pairs et pour
eux.
Ces comités devraient être
habilités à superviser l'ouverture et
à être le lien entre l'école, la
commission scolaire et les autorités locales de
santé publique. Dans tout cela, les
élèves, le personnel et les parents ou gardiens
doivent être habilités à se faire
entendre dans leur école locale afin qu'ils
puissent
contribuer à comment réaliser l'objectif.
En conclusion, le
point à réitérer ici est que si nous
pouvons contrôler strictement le virus là
où la transmission communautaire est faible,
l'ouverture des
écoles peut contribuer à le maintenir
à un niveau bas, éduquer la population sur
l'hygiène et d'autres mesures et également
recueillir des données importantes sur comment le
virus se
propage et où il se propage afin que nous
puissions
contribuer au corpus de connaissances
scientifiques qui peuvent nous
préparer à prévenir ou
arrêter de futures pandémies. Cependant, si les
écoles sont ouvertes sur la base d'un risque
calculé, cela n'inspirera pas la population et
l'habilitera
encore moins à participer à la lutte contre la
pandémie. Quand et comment ouvrir des écoles doit
être basé sur les conditions locales et sur
l'affirmation du droit de la jeunesse à
l'éducation et du droit des travailleurs à des
conditions de travail saines et sécuritaires sur
lesquelles
ils exercent un contrôle.
Note
1.
« WHO warns against using school reopenings as
‘political football' in coronavirus
debate, » Noah Higgins-Dunn,
CNBC.com, 13
juillet 2020
Le 30 juillet, le gouvernement de l'Ontario a
annoncé ses directives pour la réouverture des
écoles à l'intention des conseils scolaires de la
province[1].
Un aspect important du plan est qu'il ne change
pas ni ne limite les
ratios élèves/enseignants dans les
écoles primaires de sorte à faciliter la
distanciation physique minimale d'un mètre entre
les
élèves, telle que recommandée par
l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En conférence de presse, le premier
ministre Doug Ford a dit : « Nous allons retourner
nos
enfants à l'école dans des conditions qui
ressembleront en fait à ce qu'elles étaient avant
la pandémie ». Il a souligné que le
plan avait l'aval du médecin hygiéniste en chef
de la province et d'autres « hauts représentants
de la santé » pour montrer qu'il est
fondé sur des considérations médicales
et sanitaires réfléchies. «
À chaque pas, nous agissons avec précaution en
vue d'être prêts en septembre, a-t-il dit. Face
à une situation sans précédent, nous
sommes préparés à toute
éventualité, armés des meilleurs
conseils médicaux disponibles pour protéger votre
enfant à l'école. »
Le médecin hygiéniste en
chef a aussi donné le feu vert à des directives
qui permettraient aux travailleurs infectés de
continuer de
travailler dans les industries agroalimentaires de
l'Ontario afin de
maintenir les profits de ces entreprises. Ces
décisions
créent un manque de confiance envers les
autorités publiques et une méfiance envers les
directives du gouvernement puisque le refus de
chercher à
contrôler les éclosions dans les entreprises
agroalimentaires et autres est précisément ce qui
alimente en ce moment la transmission sans répit
du virus
dans des régions comme Windsor-Essex.
Les directives pour la réouverture des
écoles ont été faites en vertu du
Règlement 364/20 et des pouvoirs issus de la Loi
sur
la protection civile et la gestion des
situations d'urgence
qui se sont prolongés avec la Loi omnibus du
gouvernement, Loi
de 2020 sur la réouverture de l'Ontario. Il
est
important de souligner que le règlement 364/20
s'applique
spécifiquement aux régions à
l'étape 3. Or, ce ne sont pas toutes les régions
de la province qui sont rendues à l'étape 3 de la
réouverture. Windsor-Essex, par exemple, est à
l'étape 2 en raison de nouveaux cas qui continuent
d'être annoncés sur une base quotidienne surtout
dans le secteur agroalimentaire, mais aussi dans
la
communauté dans son ensemble. C'est important
parce que le
plan ne fait aucun lien entre l'ouverture des
écoles et les
conditions locales. C'est une lacune importante
parce que les
écoles sont appelées à continuer de
fonctionner comme avant comme s'il ne fallait pas
prendre en compte la
vitesse de propagation du virus dans une région
donnée comme facteur majeur dans les prises de
décision.
Le plan a
été élaboré sans la
participation ni les suggestions des divers
syndicats et des
fédérations qui représentent les
enseignants et les travailleurs de l'éducation de
la
province, ni aucune participation des étudiants ou
des
groupes de parents sur une base objective. En
fait, au nom de la
Réouverture de l'Ontario, le gouvernement se sert
des
pouvoirs d'urgence pour imposer son ordre du jour
d'éliminer
le financement de l'éducation en mettant l'accent
sur le
fait que la taille des classes doit être maintenue
et sur le
« choix en éducation » et des cours
électroniques facultatifs dont les classes sont
plus grandes
au niveau secondaire.
La province avait initialement publié
le 19 juin un document de planification pour les
conseils scolaires qui
fixait des directives pour elles, y compris une
limite sur la taille
des classes de 15 élèves lorsque possible et
basées sur le regroupement et la distanciation des
élèves. La nouvelle directive affirme que depuis
ce temps « les données de la santé
publique ont changé considérablement, alors que
les cas confirmés quotidiens sont à la baisse de
façon importante », ce qui permettrait
à la santé publique de mettre de l'avant des
protocoles et des procédures pour la réouverture
des écoles. Ainsi, le plan du gouvernement semble
tirer
profit de la baisse globale de cas confirmés en
changeant la
directive de 15 étudiants ou moins lorsque
possible. Ce que
le gouvernement n'explique pas, toutefois, c'est
que nous apprenons
davantage comment le virus se propage par le biais
de gouttelettes
respiratoires et l'importance de la distanciation
physique. Il y a
aussi des preuves qui nous arrivent d'autres pays
qui
démontrent que la réduction de la taille des
classes pour veiller à une bonne distanciation
physique est
une mesure incontournable pour la prévention de la
propagation du virus dans les écoles.
Le gouvernement prétend que les
conseils scolaires respecteront les conseils de la
santé
publique ainsi que les conventions collectives des
enseignants dans la
préparation de la nouvelle année scolaire, mais
le fait que la distanciation physique n'est pas
obligatoire au niveau
des écoles primaires, par exemple, est contraire
aux
conseils de la santé publique. C'est là la
principale faille du plan gouvernemental. Celui-ci
n'investit pas les
fonds requis pour veiller à ce que la
distanciation physique
puisse être respectée en organisant des classes
avec moins d'élèves. La responsabilité
de respecter les conseils de la santé publique
retombe sur
les épaules des conseils scolaires.
La nouvelle directive affirme que la plupart des
écoles de l'Ontario seront ouvertes aux étudiants
le 8 septembre 2020. Les conseils scolaires seront
tenus d'organiser
à l'horaire trois jours d'activités
professionnelles avant le 8 septembre. Tout le
personnel scolaire, y
compris les enseignants à temps partiel, les
suppléants et les autres employés à
temps partiel seront tenus de participer à une
journée de session sur la santé et la
sécurité et de formation en
sécurité
rémunérée avant la
réouverture des écoles.
Écoles primaires
Toutes les écoles primaires avec des
élèves de la maternelle à la 8e
année dans la province ouvriront leurs portes à
l'enseignement et à l'apprentissage en personne,
cinq jours
par semaine, avec 300 minutes d'enseignement par
jour, demeureront avec
le même groupe pour la journée
complète, y compris la récréation et
le lunch. Malgré toutes les recommandations
contraires de
l'OMS, il n'y a aucune exigence de distanciation
physique par les
conseils scolaires, car la taille des classes sera
financée
comme avant la pandémie.
Les matières sur une base de rotation
(dans lesquelles les élèves se feront enseigner
par un enseignant différent dans leur classe
d'origine ou
lorsque les élèves vont dans
différentes salles de classe pour se faire
enseigner par un
enseignant différent) telles que le français ou
la musique continueront
d'être enseignées. Les
étudiants seront également autorisés
à quitter la classe pour du soutien spécial avec
la mise en garde que les élèves devaient limiter
à 50 les contacts directs et indirects dans les
écoles pour les élèves. Cette mise en
garde n'est cependant pas obligatoire pour le
personnel, car un
enseignant spécialiste voit normalement jusqu'à
cinq classes différentes d'élèves par
jour. C'est un exemple de la façon dont le refus
de fournir
les investissements requis peut être utilisé pour
forcer les enseignants à entrer en contact avec
plusieurs
classes chaque jour, au péril de leur santé et de
celle de leurs élèves.
La présence en personne de tous les
étudiants ne sera pas obligatoire. Les parents ont
la
possibilité de retirer leurs enfants de
l'enseignement en
personne et de reporter leur apprentissage à la
maison. On
s'attend à ce que les enseignants fournissent un
apprentissage en ligne aux élèves qui resteront
à la maison.
Le gouvernement indique que les
élèves de 3e et de 6e années ne
participeront pas aux évaluations provinciales de
l'Office
de la qualité et de la responsabilité en
éducation (OQRE) au cours de l'année scolaire
2020-2021. La raison de ne pas participer n'est
pas
présentée. L'OQRE est le test
standardisé de la province requis pour les
élèves de l'élémentaire de
3e et de 6e année. L'enseignant fait passer le
test
à ses élèves. Le test est
administré dans chaque classe par l'enseignant de
l'élève. Le test a également
été annulé pour la dernière
année universitaire. L'annulation des tests sur
deux
années consécutives constitue en soi une
économie, probablement de près de 70 millions de
dollars.
Écoles secondaires
Les écoles secondaires seront
autorisées à ouvrir avec un « mode de
fonctionnement ordinaire » avec des protocoles de
santé et de sécurité
améliorés, à l'exception de 24
conseils scolaires désignés par la province. Ces
conseils, qui sont les plus importants de la
province, ouvriront sur un
modèle adapté avec des cohortes de classe
d'environ 15 élèves, selon des horaires en
alternance avec au moins 50 % de jours
d'enseignement en classe. La
désignation de ces conseils scolaires « repose sur
plusieurs facteurs qui prennent en compte la
taille du conseil
scolaire, le nombre et l'effectif des écoles
secondaires du
conseil scolaire, l'effectif des cohortes par
année pour le
palier secondaire et le caractère essentiellement
urbain ou
non du conseil scolaire. » Une liste complète des
conseils scolaires désignés se trouve ici.
Dans les écoles
désignées, les élèves se
verraient attribuer certains jours un travail
indépendant
lié au programme d'études à faire
lorsqu'ils ne sont pas physiquement à l'école et
participeraient, si possible, à un apprentissage
direct en
ligne avec leur enseignant et leurs camarades de
classe pendant une
période de chaque journée d'école.
Cela signifierait que les enseignants sont censés
donner des
cours en personne chaque jour et enseigner en
ligne tous les jours, ce
qui n'est pas possible sans plus de personnel et
du soutien. On demande
aux conseils scolaires d'organiser leur emploi du
temps sur une
période d'une à deux semaines afin de «
limiter les contacts directs et indirects entre
élèves à 100 personnes de
l'école ; et [...] que les élèves des
écoles secondaires sont dans des cohortes dont
l'effectif
maximal est celui de deux classes. »
Le gouvernement
recommande également –
sans exiger et sans
financement – que les
conseils
scolaires prévoient que les élèves
ayant des besoins spéciaux pour lesquels des
horaires
adaptés ou l'apprentissage à distance peuvent
être difficiles puissent fréquenter
l'école à temps plein. Cela montre encore une
fois que les conseils scolaires doivent remplir
leur obligation
d'affirmer le droit à l'éducation des jeunes sans
le financement requis, ce qui signifie que la
violation de ce droit
leur est confiée afin que le gouvernement puisse
leur
rejeter le blâme.
Le gouvernement présente le
« modèle de fonctionnement par quadrimestre
» où les élèves prennent
deux crédits à la fois, passant la
matinée sur une matière et
l'après-midi sur une deuxième matière,
avec quatre segments de l'année scolaire comme un
modèle que les conseils scolaires peuvent suivre
pour
réduire le mélange d'élèves
dans quatre ou huit classes comme ce serait
normalement le cas dans les
écoles qui fonctionnent sur une base semestrielle
et non
semestrielle.
Une autre option présentée
est que les écoles secondaires plus petites
regroupent les
élèves en cohortes et s'assurent que seuls les
élèves d'un niveau spécifique sont en
classe ensemble.
Le gouvernement indique que la création
des cohortes des élèves de 11e et 12e
année sera plus difficile qu'en 9e et 10e année,
car les étudiants ont plus d'options pour les
cours au choix
dans les classes de niveau supérieur par rapport
aux cours
obligatoires plus standardisés dans les premières
années. Pour remédier à ce
problème, le gouvernement indique que les conseils
scolaires
s'efforcent d'offrir « le même éventail
que d'autres classes grâce à l'enseignement
à distance », ce qui indique que l'accent sera mis
sur les cours au choix offerts en ligne dans un «
modèle de fonctionnement en salle d'études
», dans lequel les étudiants seraient en cohortes
avec le même groupe d'étudiants pour suivre des
cours en ligne. Une classe d'étudiants dans une
salle
d'études peut suivre une gamme de cours au cours
de la
même période de classe. Il est important de noter
que si les moyennes normales des classes du
secondaire sont
financées selon un ration de 23 élèves
pour 1 enseignant, les cours en ligne sont
financés
à un ratio de 30 pour 1.
Les élèves du secondaire
sont encouragés à suivre des cours en ligne via
le canal d'apprentissage indépendant de TVOntario
pour
répondre à leurs exigences en cours facultatifs.
Cela faisait partie des plans du gouvernement
visant à
obliger les étudiants à suivre au moins quatre
cours en ligne pour obtenir leur diplôme en
Ontario, mais
sans le rendre obligatoire. Cela a été
modifié en deux cours en ligne et mis en place
avant la
pandémie. La pandémie est maintenant
utilisée pour présenter des cours en ligne comme
une mesure exceptionnelle alors qu'en fait c'était
quelque
chose que le gouvernement a tenté de faire face
à une large opposition publique avant la
pandémie.
Les étudiants
diplômés continueront d'être tenus de
remplir l'exigence de 40 heures de participation
bénévole à la communauté,
mais ils peuvent le faire virtuellement.
Activités parascolaires
Il n'y a pas de limite imposée aux
conseils scolaires qui offrent des activités
parascolaires
telles que des clubs ou des sports intramuros
autres que le fait qu'ils
soient pratiqués en toute sécurité et
en respectant les exigences de distanciation
physique.
Protocoles de sécurité
Tous les membres du personnel et les
élèves doivent effectuer un
auto-dépistage tous les jours avant d'aller à
l'école. Les personnes présentant des
symptômes devront rester à la maison et consulter
un médecin. Le dépistage des symptômes
ne sera pas garanti et à la place, les personnes
présentant des symptômes seront
encouragées à se rendre dans un centre
de dépistage de la COVID-19. Il n'y a cependant
aucune
obligation pour le personnel et les étudiants qui
se sentent
malades de rester à la maison, mais seulement
qu'ils
« doivent » rester à la maison en
attendant les résultats des tests
On demande aux conseils scolaires de former les
élèves à l'hygiène des
mains, y compris l'utilisation de désinfectant.
Des masques médicaux et des lunettes de
protection (c.-à-d. des visières) seront fournis
à tous les enseignants et autres membres du
personnel des
conseils scolaires. Le gouvernement indique qu'il
se procure des
masques et autres EPI. Cela veut dire que les
conseils scolaires
dépendront de la ou des entreprisesà qui le
gouvernement attribuera le contrat pour cet
équipement, car
l'Ontario n'a pas d'opérations publiques de
production de
fournitures médicales.
Les élèves de la 4e
à la 12e année devront porter des masques
à l'intérieur de ce qui est la
propriété de l'école. Ils peuvent
porter leurs propres masques non médicaux mais des
masques
non médicaux seront également mis à
leur disposition. Des exceptions à l'obligation de
porter
des masques s'appliqueront.
Les élèves de la maternelle
à la 3e année seront encouragés, mais
non tenus de porter des masques dans les espaces
intérieurs.
Des exceptions raisonnables à
l'exigence de porter des masques devraient être
mises en
place par les écoles et les conseils scolaires.
Le gouvernement dit que le personnel scolaire
qui
est régulièrement en contact étroit
avec les élèves recevra tous les
équipements de protection individuelle
appropriés. Il s'agit d'aides-enseignants
pédagogiques de divers types qui travaillent avec
des
élèves qui ne peuvent pas ou ont des
difficultés à suivre des protocoles de
distanciation physique et qui, dans de nombreux
cas, ont
déjà une santé fragile.
Le gouvernement affirme qu'il investit 309
millions de dollars pour garantir un retour en
toute
sécurité, y compris le financement du personnel
infirmier de la santé publique qui doit être
« mis en place par étape », des masques
et des équipements de protection individuelle, des
postes
d'enseignants supplémentaires, des concierges
d'école supplémentaires et des produits de
nettoyage améliorés, des soutiens
supplémentaires pour les élèves ayant
des besoins particuliers en matière d'éducation,
une formation supplémentaire en santé et
sécurité pour le personnel scolaire et un
financement accru pour les soutiens en santé
mentale.
Note
1. Guide
relatif
à la réouverture des écoles de
l'Ontario
Depuis le 11 mai dernier, les
établissements préscolaires et les
écoles du primaire et du secondaire situés
à l'extérieur de la Communauté urbaine
de Montréal (CUM) sont ouverts à tous les
élèves. Leur présence cependant n'est
pas obligatoire. Les écoles secondaires sont
demeurées fermées. Les établissements
du préscolaire et les écoles primaires
situés sur le territoire de la CUM devaient
rouvrir plus
tard en mai, mais le gouvernement du Québec les a
maintenues
fermés jusqu'en septembre à cause de la forte
propagation de la COVID-19 dans cette région. À
partir de septembre, tous les établissements du
préscolaire et toutes les écoles primaires et
secondaires rouvrent dans tout le Québec.
À partir de septembre, la
présence physique à l'école redevient
obligatoire pour tous les élèves.
La seule exception à cette
règle concerne les élèves qui
présentent une vulnérabilité sur le
plan de la santé (maladie chronique, déficit
immunitaire grave) qui pourraient ne pas retourner
à
l'école et bénéficier d'enseignement
et de mesures de soutien à distance. Un billet du
médecin sera requis. L'annonce de la réouverture
des écoles a été faite par le ministre
de l'Éducation, Jean-François Roberge le 16 juin.
Préscolaire, primaire et 1re, 2e et
3e secondaire
Tous les élèves du
préscolaire, du primaire et de la première
à la troisième année du secondaire
seront présents à 100 % dans les
établissements.
Cela se fera sans modification des ratios
élèves/enseignants actuels. Cela signifie que les
revendications des enseignants pour une baisse du
nombre
d'élèves par classe ont été
écartées parce que la division des
élèves en sous-groupes dans les classes rend
cette diminution soi-disant non nécessaire.
L'organisation
des classes se fera sous forme de sous-groupes de
six
élèves ou moins. Les élèves
qui font partie d'un sous-groupe ne pratiqueront
pas de distanciation
sociale entre eux. Il y aura distance d'un mètre
entre les
élèves de sous-groupes différents, et
de deux mètres entre le sous-groupe et le
personnel.
Toutes les matières seront
enseignées, y compris l'éducation physique, la
santé et les arts. Il y aura un accès
adapté aux aires communes respectant les mesures
de
désinfection et de distanciation (gymnase, locaux
de
musique, cafétéria, etc.).
4e et 5e secondaire
Pour les élèves de 4e et de
5e secondaire, deux options seront à la
disposition des
centres de services scolaires. Ce sont ces centres
qui ont
remplacé les commissions scolaires abolies par la
Loi 40
adoptée sous le bâillon en février 2020.
Option 1 : 100 % des
élèves présents à
l'école à temps complet. Cette option
est calquée sur le modèle retenu pour les
élèves de 1re, 2e et 3e secondaire :
présence à 100 % de tous les
élèves et maintien des
élèves dans des sous-groupes de six
élèves et moins. Les règles de
distanciation physiques sont les mêmes. Il n'y a
pas de
contrainte de distanciation pour les élèves
à l'intérieur de leur sous-groupe. Pour le reste,
la distance de 1 mètre entre les sous-groupes
d'élèves et la distance de 2 mètres
entre les élèves et le personnel scolaire
demeurent en vigueur.
Le personnel se déplace pour
l'enseignement des matières. L'accès aux aires
communes est adapté de façon à
respecter les mesures de désinfection et de
distanciation
(gymnase, locaux de musique, cafétéria,
laboratoires de sciences, etc.). Toutes les
matières sont
enseignées.
Option 2 : Possibilité
d'aménager les horaires et de réduire le temps
à l'école pour maintenir les cours à
option. Ce sont des cours qui sont suivis
par des groupes
spécifiques d'étudiants, par exemple en
préparation de leur entrée au cégep.
Les élèves doivent être
présents en classe le plus souvent possible, selon
un seuil
minimum de 50 % du temps habituellement prescrit.
Les sous-groupes de
six élèves et moins sont maintenus, sans
contrainte de distanciation à l'intérieur des
groupes. La distance de 1 mètre entre les
sous-groupes
d'élèves et la distance de 2 mètres
entre les élèves et le personnel scolaire
demeurent en vigueur. Toutes les matières sont
enseignées. Des travaux à la maison sont
à prévoir pour les jours où
l'élève n'est pas en classe.
Les ressources d'apprentissage en ligne et les
activités pédagogiques à
l'extérieur des locaux habituels des écoles sont
privilégiées.
Des mesures d'hygiène accrues
(semblables à celles en vigueur dans les
établissements préscolaires et
élémentaires à l'extérieur
de la Communauté métropolitaine de
Montréal depuis le 11 mai) sont mises en oeuvre :
le lavage
des mains régulier en début et en fin de
journée, avant et après les repas, avant et
après les pauses et les récréations ;
le port du masque par les enseignants du
préscolaire et les
intervenants auprès des élèves
handicapés; le port du masque de façon temporaire
par certains intervenants devant faire une
intervention
rapprochée auprès d'un
élève. Aucune utilisation
générale du masque ou d'un couvre-visage n'est
prévue, mais des couvre-visages réutilisables
seront fournis au personnel scolaire qui en fera
la demande.
Les services de conciergerie sont accrus, comme
les mesures de nettoyage et de désinfection des
établissements. En ce qui concerne le transport
scolaire,
pour les élèves qui sont éligibles aux
services de transport par autobus scolaire, une
distance d'un
mètre entre eux sera maintenue, ce qui signifie un
élève par siège.
Le plan de retour en classe imposé
pour la rentrée scolaire des quelque 1 216 791
élèves du réseau primaire et
secondaire du Québec pose plus de questions qu'il
n'y
répond selon les travailleurs de ce secteur et
leurs
organisations. Ce plan a été imposé le
16 juin par Jean-François Roberge, ministre de
l'Éducation. « Dévoilé
» est le terme juste, car les 107 000 enseignants
du
Québec et les deux organisations qui les
représentent, la Fédération des
syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et la
Fédération autonome de l'enseignement (FAE) n'ont
pas été consultés pour son
élaboration.
L'aspect principal du plan Roberge, la formation
de « bulles » (sous-groupes) de 6
élèves maximum, a été
annoncé aux représentants syndicaux la veille de
son annonce par le ministre. Les enseignants ont
rapidement fait savoir
que leur expérience lors de l'ouverture des
écoles préscolaires et primaires hors de
la CMM devait être prise en compte dans le
plan. Ces
derniers, en pleine pandémie, ont dû aller
enseigner à partir du 11 mai. Étant
donné que la fréquentation scolaire
n'était pas obligatoire, ils ont enseigné avec
des classes réduites presque de moitié et tous,
enseignants, élèves et parents, en ont vu les
avantages bénéfiques, tant pour la protection de
la santé que pour l'accompagnement scolaire. Les
enseignants
et le personnel des écoles demandent à ce que
cette expérience se retrouve dans le plan du
gouvernement,
d'autant plus que la diminution du ratio
élèves/enseignant fait partie de leurs demandes
depuis près de 20 ans.
Si le financement et les ressources humaines et
matérielles ne sont pas au rendez-vous, on ne peut
pas
parler d'une rentrée scolaire sécuritaire, que ce
soit pour la santé des élèves et des
travailleurs de l'éducation que pour la qualité
de l'enseignement, disent les enseignants. La FAE
a même
dû faire une mise en demeure pour avoir accès aux
données sur les cas d'infection
déclarés dans les écoles hors de la
CMM qui ont été ouvertes à partir du
11 mai. Un plan gouvernemental de réouverture des
écoles sans les faits et sans l'expérience
directe de ceux qui travaillent chaque jour auprès
des
élèves démontre que le gouvernement ne
sert pas les intérêts d'une éducation
publique, disent les enseignants.
75e anniversaire de
l'utilisation des armes nucléaires à Hiroshima et
Nagasaki
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
75
ans: Canada, les armes
nucléaires et le Traité
d'interdiction des essais
nucléaires de l'ONU
CALENDRIER
D'ÉVÉNEMENTS
|
|
À
l'occasion du bien triste anniversaire des
attaques
nucléaires américaines contre les villes
japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki,
respectivement les 6
et 9 août 1945, le Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste) exprime ses plus
profonds
respects aux survivants d'Hiroshima et de Nagasaki
et à
leurs familles. Les États-Unis continuent à ce
jour d'affirmer que ce qu'ils ont fait le matin
du 6
août 1945 lorsqu'ils ont largué une bombe
atomique sur Hiroshima, et le 9 août
lorsqu'ils en
ont largué une deuxième sur Nagasaki,
était juste, moral et approprié, comme s'il
était possible de justifier de tels crimes contre
l'humanité. La bombe à l'uranium
larguée par les États-Unis sur Hiroshima a
tué sur le coup 140 000 personnes et
plus
de 237 000 personnes au total par ses
ramifications. La bombe
au plutonium larguée sur Nagasaki a
tué 85 000 personnes sur le coup et plus
de 70 000 autres personnes
ultérieurement
en raison de l'exposition aux radiations et des
blessures. Des milliers
de personnes et même les générations
qui ont suivi ont souffert toute leur vie des
crimes commis ce
jour-là.
Auparavant, le 9
mars 1945, 334 bombardiers B-29 avaient
attaqué Tokyo avec des bombes incendiaires au
napalm lors de
l'opération Meetinghouse.
Plus de 100 000 personnes ont
été tuées ce jour-là et
beaucoup d'autres ont été blessées.
Ces crimes de guerre sans
précédent n'avaient rien à voir avec
la lutte contre le militarisme japonais qui
subissait des
défaites sur tous les fronts et dont la
capitulation
était imminente. Et indépendamment de ces
développements, ces crimes de guerre et ces
massacres de
masse sont inadmissibles, quelle que soit
l'excuse.
Ce massacre des populations civiles à
Tokyo, puis à Hiroshima et Nagasaki, a servi de
menace
contre les peuples du monde, en particulier ceux
de l'Union
soviétique, les États-Unis ayant alors le
monopole du recours à cette force. Après la
guerre de Corée en 1950, les États-Unis
ont entraîné le monde dans la «
politique nucléaire », la politique de
faire chanter les peuples pour les forcer à se
soumettre
à leur volonté.
Les États-Unis ont envisagé
l'utilisation d'armes nucléaires pour régler la
guerre de Corée et anéantir la Chine, mais ont
ensuite déclaré leur utilisation «
impensable » et la discussion sur leur emploi
« taboue ». Ils disaient donc que de
telles armes étaient néanmoins
nécessaires comme moyen de dissuasion et que
c'était le principal facteur de paix dans le
monde.
Le slogan « Interdisons la
bombe » a été lancé
comme abandon du travail crucial pour établir les
conditions
nécessaires pour préserver la paix. Les
revendications d'après-guerre, soit la
dénazification et le développement d'une
économie de paix, ont été
enterrées par la clameur « Ban the Bomb
! »
L'Union soviétique a
développé des armes nucléaires au
départ pour tenir les États-Unis en
échec. Cependant, dans les années 1960, au lieu
que la cause de la paix des peuples soit placée au
centre de
la politique étrangère des grandes puissances, la
course aux armements a remplacé la lutte des
peuples pour la
paix. Les dépenses d'armement ont explosé et les
cinq membres permanents du Conseil de sécurité
des Nations unies ont eux-aussi développé des
armes nucléaires et ont donné le feu vert
à certains de leurs alliés pour en faire autant.
Les
impérialistes américains n'ont jamais
accepté rien de moins que la
supériorité nucléaire sur tous les
pays du monde, ce qui a alimenté la course aux
armements
nucléaires et, de concert avec d'autres
puissances, soumis
les peuples du monde au chantage nucléaire.
La politique nucléaire des puissances
impérialistes, en particulier les impérialistes
américains et britanniques, a été
alimentée par leur anticommunisme de guerre froide
et par
les guerres d'agression et les coups d'État contre
les
peuples grec, iranien, guatémaltèque,
coréen, vietnamien, indonésien et les autres
peuples du monde. Ces guerres et coups d'État
montrent
à quel niveau de dépravation et de
criminalité les États-Unis sont prêts
à s'abaisser pour établir leur domination, ce
à quoi le Canada s'allie directement et par
l'intermédiaire de l'OTAN depuis la Deuxième
Guerre mondiale.
Le refus des États-Unis de rendre des
comptes pour leurs actes criminels contre
Hiroshima et Nagasaki et leur
quête insouciante de domination sous prétexte
qu'ils sont la « nation indispensable »
font d'eux une menace encore bien réelle. La
prétention des impérialistes
américains de se soucier du désarmement et de la
non-prolifération nucléaires a toujours
été tempérée par leur
détermination à conserver la
supériorité stratégique des armes
nucléaires et leur capacité de
première frappe sur tous les autres pays. Des
déclarations sont faites de temps à autre sur la
réduction des stocks nucléaires ou sur l'abandon
des traités nucléaires, mais tout cela part de
calculs cyniques pour maintenir la lutte des
peuples pour la paix, la
liberté et la démocratie sous l'emprise de leur
politique nucléaire.
Les Canadiens s'opposent résolument aux
armes nucléaires, à tel point qu'en 1984
les États-Unis ont dû retirer leurs armes
nucléaires du sol canadien. Des rapports indiquent
qu'entre 1963 et 1972, il y avait
entre 250
et 450 ogives nucléaires sur les bases
canadiennes.
Quelque 108 missiles Genie armés d'une charge
nucléaire W25 de 1,5 kt ont
été déployés de 1963
à 1984 et, dès le début, le
Canada a joué un rôle important dans le programme
d'armement nucléaire américain, notamment dans le
développement des armes utilisées à
Hiroshima et Nagasaki.
Manifestation contre les armes nucléaires au
Canada
à l'occasion d'une rencontre ministérielle
de l'OTAN à Ottawa en 1963
Le développement et le
déploiement par les États-Unis
des systèmes de défense antimissiles
balistiques (ABM) ont marqué une escalade
alarmante de la
course aux armements nucléaires, car l'objectif de
ces
systèmes est de neutraliser les missiles
nucléaires et conventionnels lancés par d'autres
pays et de conserver un avantage dans tous les
scénarios
possibles, en particulier si les États-Unis
appliquent la
politique de première frappe de l'OTAN. En outre,
les armes
de guerre sont devenues si perfectionnées que dans
quelques
années elles rendront pratiquement obsolètes
les ABM aux États-Unis, dans le Pacifique,
à bord des navires en mer Baltique et en
Méditerranée et en Europe de l'Est et
même le système de défense antimissile
à haute altitude (THAAD) en Corée du Sud.
Les Canadiens demeurent très
préoccupés par les intentions du gouvernement
actuel, et de ceux qui lui succéderont, de
continuer
à contribuer aux préparatifs de guerre des
États-Unis sous prétexte de faire face
à « l'évolution des technologies et des
menaces ».
Les gouvernements
trahissent l'appel « Hiroshima, Nagasaki, plus
jamais
ça ! » en continuant de
collaborer avec les États-Unis, notamment en
autorisant les
essais de vecteurs d'armes nucléaires et en
permettant la
présence des navires et des avions porteurs
d'armes
nucléaires en territoire canadien.
À l'occasion de cet anniversaire
solennel, le PCC(M-L) appelle les Canadiens à
s'élever contre les préparatifs de guerre
impérialistes des États-Unis, contre
l'intégration du Canada à l'économie
de guerre de l'impérialisme américain et contre
la politique d'apaisement face aux agressions et
aux guerres des
États-Unis. Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à
s'opposer vigoureusement à la participation du
Canada
à l'OTAN et aux sanctions criminelles qu'imposent
les
États-Unis.
La condamnation des crimes commis à
Hiroshima et Nagasaki contribue à la cause de
faire du
Canada une zone de paix que les Canadiens ont à
coeur.
Faisons du slogan « Hiroshima, Nagasaki, plus
jamais
ça ! » une
réalité en nous unissant dans l'action pour
mettre sur pied les organisations nécessaires à
l'établissement d'un gouvernement antiguerre qui
fasse du
Canada une zone de paix !
- George Allen -
Le gouvernement libéral de Justin
Trudeau prévoit dépenser 19 milliards de
dollars pour acheter 88 avions de combat d'un
entrepreneur de
guerre étranger non encore choisi pour remplacer
la flotte
vieillissante de chasseurs CF-18 du Canada. Cela
représente
environ 216 millions de dollars par avion.
Les entrepreneurs
de guerre ont jusqu'à la fin de juillet 2020
pour
soumettre leurs offres, soumises depuis
mai 2019, puis
mars 2020 et enfin juin 2020. Jusqu'à
présent, Boeing (États-Unis), Lockheed Martin
(États-Unis) et Saab (Suède) sont dans la course.
Le gouvernement Trudeau devrait annoncer
d'ici 2022 le nom de
l'entrepreneur choisi et le premier avion devrait
être
livré d'ici 2025. En juillet, de vives
manifestations contre le plan d'achat ont eu lieu
devant les bureaux
de 18 députés partout au Canada.
Depuis son
entrée dans l'ère des avions à
réaction, les membres des forces aériennes
canadiennes n'ont jamais piloté un avion de chasse
à réaction conçu à
l'extérieur des États-Unis. Le CF-86 Sabre, le
CT-133 Silver Star, le CF-101 Voodoo, le CF-104,
le CF-116 Freedom
Fighter et le CF-188 (CF-18 Hornet) provenaient
tous des
États-Unis. Alors que bon nombre d'entre eux ont
été construits sous licence au Canada, les
conceptions provenaient des entrepreneurs de
guerre géants
américains comme Lockheed Martin, Boeing et
McDonnell
Douglas. L'intention de maintenir en vie
l'entreprise canadienne de
conception de chasseurs avec l'incroyablement
innovateur CF-105 Avro
Arrow a connu une triste fin en 1959 avec
l'annulation
secrète du projet par le gouvernement Diefenbaker,
probablement en raison de la pression américaine.
Depuis, le
Canada est étroitement lié aux
États-Unis en ce qui a trait aux avions de combat.
L'achat de l'avion proposé, qui
essentiellement est un autre stratagème pour payer
les
riches, baigne déjà dans l'hypocrisie. Lorsque le
gouvernement Harper était au pouvoir, l'opposition
libérale a dénoncé son projet
d'acheter sans appel d'offres des avions de combat
F-35
fabriqués par Lockheed Martin. Une fois élus, les
représentants du gouvernement libéral ont
proposé que le Canada achète un autre avion
construit aux États-Unis sans appel d'offres, le
Super
Hornet de Boeing. Maintenant, un processus d'appel
d'offres a
été ajouté pour essayer de donner un
vernis de légitimité au plan d'achat. Tout au
long de cette mascarade, l'expression « défense
continentale commune avec les
États-Unis » a été
répétée, indiquant clairement que les
principes qui guident l'achat du prochain avion de
chasse du Canada ont
tout à voir avec les besoins des impérialistes
américains, de l'OTAN et de NORAD, et rien à voir
avec les besoins du peuple canadien.
Quel que soit l'entrepreneur qui remporte l'appel
d'offres, ce qui est déterminant est que ce sont
les
Canadiens qui doivent exercer un contrôle réel sur
notre approvisionnement en chasseurs et notre
défense
aérienne. C'est une question de souveraineté. En
ce qui concerne l'intégration du Canada dans
l'appareil
militaire des États-Unis, on sait bien qui donne
les
ordres ; le Commandement de la défense
aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) a un
commandant américain et un commandant adjoint
canadien. Les
décisions importantes en ce qui a trait à la
défense du Canada devraient être prises par le
peuple canadien, et non par les monopoles et les
institutions
impérialistes américaines. Les
libéraux et leurs maîtres aux
États-Unis ont recours à des propos alarmistes
quant à la nécessité d'une
défense commune contre une menace inexistante de
la part de
la Russie ou des « États
voyous » pour prétendre que ne pas
acheter de nouveaux avions de combat constituerait
en quelque sorte une
menace pour la souveraineté canadienne, alors que
c'est
exactement le contraire.
La vérité est qu'il a
été démontré en pratique
à maintes reprises que la conception des
États-Unis/OTAN/NORAD de la défense
aérienne n'a rien à voir avec la
défense, mais avec l'attaque - une attaque
agressive contre
tout pays qui exerce sa propre indépendance et
refuse de se
soumettre au diktat impérialiste. Depuis la
Seconde Guerre
mondiale, les avions de combat canadiens n'ont pas
une seule fois
« défendu la souveraineté
canadienne ». Au lieu de cela, ils ont
participé aux bombardements agressifs dirigés par
les États-Unis contre les nations souveraines
d'Irak, de
Serbie, de Libye et de Syrie. L'affirmation du «
droit » de mener des frappes préventives
et le bombardement de villes sont des traits clés
des trois
doctrines de Bush, Obama et Trump.
Réduire
les questions de défense du Canada à un faux
argument au sujet de « quel avion » est
une autre indication que les libéraux n'ont pas
l'intention
de défendre la sécurité du peuple
canadien, mais plutôt de mettre les Canadiens en
grand
danger. La ligne DEW (Distant Early Warning -
Réseau
d'alerte avancé) construite en 1957 par les
États-Unis en sol canadien pour détecter les
bombardiers ennemis de suffisamment loin pour que
les
États-Unis puissent riposter, en est un parfait
exemple. Ces
scénarios ridicules d'une attaque aérienne
fictive russe, extraite des bandes dessinées de la
guerre
froide, ont été conçus pour semer la
confusion parmi les Canadiens et briser leur
opposition au bellicisme
et, en fait, sont sans fondement. Au contraire, la
source la plus
probable de toute menace à la souveraineté
canadienne a toujours été notre soi-disant
allié, les États-Unis.
Le gouvernement libéral fait pression
pour une intégration plus poussée dans la machine
de guerre des États-Unis précisément
au moment où Trump et l'élite dirigeante
américaine s'organisent pour lancer de nouvelles
agressions
contre les peuples du monde. La voie à suivre est
claire.
Notre véritable sécurité n'est pas
dans l'achat du « bon » avion de combat
américain pour enrichir davantage les monopoles de
guerre
américains et soutenir l'agression des
États-Unis, mais dans notre solidarité avec les
peuples du monde pour défendre leur droit d'être
contre les préparatifs impérialistes
américains pour une autre guerre mondiale. Le
Canada doit se
retirer de l'OTAN et de NORAD et de toutes les
organisations militaires
agressives. Les Canadiens doivent continuer de
lutter pour un
gouvernement antiguerre qui dira non au contrôle
étranger de la défense aérienne du
Canada, mettra fin à l'ingérence dans les
affaires des pays souverains et deviendra une
force
indéfectible pour la paix dans le monde.
Le 24 juillet, 18
manifestations ont eu lieu dans 13 villes du
Canada
à l'occasion de la Journée nationale d'action
« Grève pour la paix climatique, pas de nouveaux
avions de combat », organisée par Voix
des femmes pour la paix, World Beyond War et des
militants antiguerre
pour exiger que le gouvernement canadien abandonne
son projet
d'acheter 88 avions de combat.
Halifax, Nouvelle-Écosse
Montréal, Québec
Ottawa, Ontario
Toronto, Ontario
Hamilton, Ontario
Collingwood, Ontario
Waterloo, Ontario
Kitchener, Ontario
Regina, Saskatchewan
Vancouver, Colombie-Britannique ; Victoria,
Colombie-Britannique
Sidney, Colombie-Britannique
Le drapeau des puissances
coloniales vaincues au Vietnam est hissé
sur la colline du Parlement
Cérémonie déshonorante tenue
sur la colline parlementaire le 30 juillet pour
souligner
la « Journée du Parcours vers la
liberté »
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne sans équivoque la
cérémonie qui se tient aujourd'hui, 30 juillet,
sur la colline du Parlement pour marquer le « Jour
du
Parcours vers la liberté ». Cette
célébration réactionnaire et
illégitime a lieu habituellement le 30 avril,
une
date qui a longtemps été
célébrée au Vietnam et dans le monde
comme le jour de la réunification du Vietnam. La
cérémonie comprend la levée de
l'ancien drapeau colonial du régime réactionnaire
et collaborationniste que le peuple vietnamien a
renversé
en 1975.
Le PCC(M-L) a émis une
déclaration qui se lit comme suit :
Il s'agit d'une célébration
inacceptable qui vise à réécrire
l'histoire et à renverser le verdict historique de
la
défaite des États-Unis au Vietnam, à
saper les relations avec le Vietnam et à semer la
division
parmi les Canadiens d'origine vietnamienne
aujourd'hui.
Le gouvernement du Canada appelle le 30
avril « Journée du Parcours vers la
liberté[1] »
pour
créer l'impression que tous les Vietnamiens qui
vivent
au Canada ont « échappé à la
tyrannie ». Ce qui est faux et vise à
servir certaines fins. En fait, certains ont fui
pour
échapper au châtiment pour des crimes commis au
service des impérialistes américains et ce sont
ces personnes qui sont à l'origine de la promotion
du
drapeau de l'ancien régime colonial.
La célébration sert
à cacher que ce ne sont pas les communistes, mais
bien les
impérialistes américains qui ont
divisé le Vietnam, arrosé des villages de l'agent
orange et qui sont à l'origine de tous les autres
crimes
contre le peuple vietnamien[2].
L'ancien drapeau colonial est hissé sur
la colline du Parlement pour donner libre
expression à la
haine de cette lie du régime impérialiste
américain de Saïgon. Les mots vietnamiens
utilisés pour « Journée du Parcours
vers la liberté » se traduisent en
français par « journée de la haine
nationale ». Cela va à l'encontre de tout
ce que les Canadiens défendent et tout ce en quoi
ils
croient.
Le Canada n'a pas d'affaire à faciliter
les tentatives d'inciter à la haine et à
l'anticommunisme contre le gouvernement du Vietnam
et à
diviser les Canadiens sur cette base.
À l'heure où des monuments
et des symboles qui glorifient l'esclavage et le
génocide
sont renversés partout dans le monde, y compris au
Canada
dont l'histoire et les fondations sont liées à
d'innombrables actes de génocide, d'esclavage et
de
traitement inhumain des générations futures et
actuelles, hisser des drapeaux qui glorifient
l'usage du napalm et de
l'agent orange contre le peuple vietnamien sous
prétexte de
« lutte contre la tyrannie communiste »
dépasse les bornes. Et cela se fait à la veille
du 75e anniversaire du bombardement atomique
d'Hiroshima et de
Nagasaki par les États-Unis qui étaient des
crimes contre l'humanité de cette même nature,
également commis au nom de la liberté, de la paix
et de la démocratie.
De plus, ceux qui soutiennent cette soi-disant
Journée du Parcours vers la liberté sont les
mêmes forces qui se trouvent derrière la
construction d'un monument anticommuniste à Ottawa
qui est
une excuse lamentable pour réhabiliter les
collaborateurs
nazis en tant que combattants de la liberté,
promouvoir la
haine de l'Union soviétique et des peuples
soviétiques qui ont porté le gros des sacrifices
consentis par les peuples du monde, y compris de
nombreux Canadiens,
pour ouvrir la voie à la paix, la liberté et la
démocratie pendant la Deuxième Guerre mondiale,
et s'opposer à tous ceux qui se sont battus pour
la
libération nationale et leur droit de décider de
leur façon de vivre sans ingérence
extérieure.
Le Canada et le Vietnam entretiennent des
relations diplomatiques depuis près de 50
ans.
Comment cela renforce-t-il les liens d'amitié
entre nos deux
pays et nos deux peuples que de glorifier les
symboles de l'oppression
coloniale et du génocide ? Comment cela
fait-il
honneur au Canada au pays ou à
l'étranger ?
Les Canadiens d'un océan à
l'autre, de tous les horizons, ont été sans
égal aux côtés des peuples
épris de paix et de justice du monde entier, dans
leur
opposition à l'agression américaine contre le
Vietnam. De nombreux Canadiens sont venus dans ce
pays pour
échapper à la conscription aux
États-Unis ou pour échapper au
châtiment infligé à ceux qui ont
déserté les forces armées
américaines parce que leur conscience ne leur
permettait pas
de commettre les crimes que le gouvernement
américain leur
ordonnait de commettre contre le peuple
vietnamien.
Le PCC(M-L) regrette profondément que
le gouvernement du Canada pense avoir le droit de
hisser le drapeau qui
représente le régime qui a collaboré
avec les fauteurs de guerre américains dans leur
guerre
d'agression contre le Vietnam.
Unissons-nous au peuple vietnamien et
construisons
une véritable amitié entre le Canada et le
Vietnam !
Notes
1.
À l'instigation d'éléments
réactionnaires qui ont collaboré avec les
agresseurs américains au Vietnam et ont trouvé
refuge au Canada après s'être enfuis, le
gouvernement de Stephen Harper a déclaré
le 30 avril « Journée du Parcours vers la
liberté » malgré les
protestations officielles du gouvernement du
Vietnam et de son
ambassade à Ottawa, et malgré l'opposition
exprimée par de nombreux Canadiens qui ont soutenu
le peuple
vietnamien pendant la guerre du Vietnam, y compris
ceux qui ont
trouvé refuge au Canada contre la conscription
américaine et les crimes que les États-Unis
commettaient contre l'humanité au Vietnam. Les
Canadiens
continuent de chérir les relations d'amitié entre
les peuples du Canada et du Vietnam.
2. Les
anticommunistes qui font la promotion du drapeau
jaune ont
collaboré avec le régime américain ont
eux-mêmes commis des crimes contre leur peuple,
puis ont tout
fait pour échapper à la justice en qualifiant
leur fuite de « parcours vers la
liberté ». Certains étaient de
grands barons de la drogue ou des trafiquants de
femmes et d'enfants et
ont été complices de crimes odieux contre le
peuple.
(Photo:
Senator Ngo official twitter page)
- La
Société d'amitié Canada-Vietnam -
Cliquer sur l'image pour agrandir
|
Le spectacle d'aujourd'hui, en ce 30
juillet 2020, sur la colline du Parlement,
pour souligner la
soi-disant « Journée du Parcours vers la
liberté », est honteux. Cette
journée est présentée aux Canadiens
comme une occasion pour « célébrer
l'incroyable contribution des Canadiens d'origine
vietnamienne
à notre grand pays », mais les mots
d'ordre sur les bannières des personnes
rassemblées sur la colline incitent littéralement
à la haine contre tout ce que représente le
Vietnam d'aujourd'hui : son peuple, son
gouvernement, son
système social et économique. Le «
Parcours vers la liberté » se dit en
vietnamien « Tưởng
niệm Quốc Hận 30-4 ».
Il fait
référence au 30 avril qui est la
journée où le Vietnam et les peuples du monde
célèbrent la libération nationale du
Vietnam. Les mots vietnamiens utilisés pour «
Parcours vers la liberté » se traduisent
littéralement par « Journée nationale
de la haine ».
Les mots d'ordre haineux n'ont pas leur place
ici.
Le drapeau jaune de l'ancien régime d'occupation
colonial ne
doit pas être hissé sur la colline du Parlement
par les collaborateurs et les agents de ce régime
colonial
imposé par des puissances étrangères.
Ce serait aussi déshonorant et insultant que de
déployer sur la colline du Parlement canadien le
drapeau de
la France de Vichy ou le drapeau des
Confédérés.
La Société
d'amitié Canada-Vietnam appelle le gouvernement du
Canada
à arrêter de tenir cet
évènement, à arrêter
d'inciter à la division et à la discorde au sein
de la communauté canadienne-vietnamienne et à
cesser de promouvoir et de financer cette
activité, et de
mettre la colline du Parlement à la disposition
d'individus
qui incitent à la haine contre le Vietnam.
La journée du « Parcours vers
la liberté » a été
adoptée en 2015 par le gouvernement de
Stephen
Harper. En raison de la pandémie de la COVID-19,
elle a
été reportée de trois mois
jusqu'au 30 juillet.
Pour de plus amples informations,
écrire à : media@c-vfs.com
Visitez la page
Web de la Société d'amitié
Canada-Vietnam.
Andy Tran est membre du
Comité de Toronto pour les droits humains aux
Philippines.
Il est possible de le contacter à info@c-vfs.com.
Je suis un jeune d'origine vietnamienne
né au Canada. Mes parents ont fui le sud du
Vietnam au
début des années 1980. Mes parents m'ont
élevé dans la croyance que le drapeau
à trois bandes du Vietnam du Sud était le seul
véritable drapeau du Vietnam. Le Vietnam du Sud,
le
régime fantoche soutenu par les États-Unis
de 1955 à 1975 pour résister au
mouvement révolutionnaire de notre peuple, était
pour eux le seul véritable Vietnam.
Pendant longtemps, je n'ai pas compris ce
conflit.
Je ne comprenais pas pourquoi ma famille détestait
autant le
drapeau à une étoile. Je ne savais pas pourquoi
toutes les pagodes où nous nous rassemblions
arboraient ce
drapeau alors que le drapeau officiel du Vietnam
était
différent.
Maintenant, ayant étudié
l'histoire de mon peuple et notre longue lutte
pour la
liberté, je comprends pourquoi ce drapeau à trois
bandes est déployé ici au Canada. Je comprends
qui sont ces gens qui y tiennent et pourquoi ils y
tiennent. Ce drapeau
représente une classe de Vietnamiens qui avaient
plus
à gagner à vivre sous le régime
fantoche américain du Vietnam du Sud que dans un
pays
fondé sur les principes de l'indépendance, de la
souveraineté et d'une perspective socialiste.
Ces individus ont vite fait de fuir lorsque la
situation a viré à leur désavantage et
maintenant, les voilà, cinquante ans après avoir
perdu la guerre, déployant le drapeau d'un régime
fantoche américain anéanti dont les avantages
qu'ils en ont tirés étaient infimes
comparativement aux horreurs que ce régime a
imposées à l'ensemble de notre peuple.
Le fait que le drapeau à trois bandes
du régime fantoche anéanti, mis sur pied par les
États-Unis, soit déployé dans la
capitale du Canada ne me surprend pas. Ce qui
m'indigne c'est la
version unilatérale mise de l'avant pour justifier
des
cérémonies comme la Journée du
Parcours vers la liberté. Je trouve que c'est
hypocrite et
méprisable de la part du Canada d'inciter
ouvertement
à la division au sein de mon peuple tout en tirant
avantage
de sa relation politique et économique avec le
Vietnam. Mon
peuple mérite l'unité pour laquelle nous nous
sommes battus et nous méritons que notre
véritable histoire soit connue. Nous méritons
notre drapeau.
Le drapeau officiel du Vietnam est fièrement
hissé lors de la Journée de la
réunification nationale le 30 avril 2020 sur le
site
historique de Hiên Luong-Bên Haié.
Le drapeau officiel du Vietnam est hissé à
Hanoï le 30 avril 2020 (VNA)
Les monuments officiels en
hommage aux racistes, nazis et fascistes
- Dougal MacDonald -
Le 6 juillet, des inconnus ont peint «
Le communisme va gagner » et trois symboles de la
faucille et
du marteau sur une clôture du chantier du «
Monument aux victimes du communisme » à Ottawa.
Plusieurs réactionnaires ont hurlé que les mots
écrits à la peinture aérosol
était un crime haineux, ce qui est ridicule et une
piètre tentative de cacher le fait que c'est le
monument
lui-même qui est le crime haineux. En fait,
celui-ci est
basé sur la définition hitlérienne du
communisme qui comme ennemi principal de
l'humanité doit
être anéanti. Ainsi, s'il est censé
rendre hommage aux prétendues victimes du
communisme, le
monument est en fait un monument honorant les
nazis et les fascistes
qui ont combattu les communistes, les mêmes
communistes qui
ont conduit à la libération du monde contre les
hitlériens et leurs alliés et qui ont fait de
nombreuses autres contributions indélébiles
à un monde meilleur.
Aux alentours du 21 juin, lors d'un incident
similaire, les mots « monument de la guerre nazi »
ont été écrits à la
peinture aérosol sur un cénotaphe
situé dans le cimetière ukrainien St-Volodymyr
à Oakville, commémorant les soldats de la 14e
division de la Waffen SS. (Il y a aussi une statue
dédiée à la 14e division la Waffen SS
dans un cimetière d'Edmonton.) Le tribunal
militaire de
Nuremberg à la conclusion de la Deuxième Guerre
mondiale a déclaré la Waffen-SS, qui
était sous le commandement direct de Heinrich
Himmler, une
organisation criminelle. Cependant, en 1950, à la
demande de
la Grande-Bretagne, le Canada laissait encore
entrer près de
2 000 membres de cette organisation comme
immigrants, sans
égard à leurs sinistres
antécédents. En 1985, une commission
d'enquête sur les criminels de guerre au Canada a
été lancée par le gouvernement
Mulroney. Finalement, la conclusion ridicule de
l'enquête de
la Commission Deschênes a été qu'aucun
criminel de guerre n'a été poursuivi avec
succès, même si plusieurs d'entre eux pouvaient en
fait être identifiés par leur nom.
La police
régionale d'Oakville a d'abord déclaré
que la peinture en aérosol du 21 juin du
cénotaphe était un « crime haineux
», mais a dû s'excuser lorsqu'elle a
été interrogée par des
défenseurs des droits humains qui demandaient
comment
l'opposition au nazisme pouvait être
considérée comme un crime haineux. Sur Twitter,
le chef de la police locale a approuvé un message
appelant
au retrait du monument. Le maire d'Oakville, Rob
Burton, a
déclaré : « Personnellement, cela me
répugne, car j'ai des membres de ma famille qui
sont morts
en combattant les nazis. Si les lois ontariennes
m'autorisaient
à le faire retirer, il aurait disparu il y a 14
ans.
» Le Guardian, dans un article du 17
juillet sur le cénotaphe d'Oakville, note des
liens clairs
entre la Waffen SS et les crimes de guerre : « La
14e
division était composée de nationalistes
ukrainiens qui ont rejoint les nazis pendant la
Deuxième
Guerre mondiale. On pense que des membres de cette
division ont
assassiné des femmes et des enfants polonais,
ainsi que des
Juifs. » De nombreux chercheurs valident ces
affirmations[1].
Deux autres
statues se trouvent à Edmonton commémorant les
Ukrainiens qui ont combattu avec les forces de
l'Allemagne nazie. L'une
d'elles, financée en partie par les contribuables
canadiens,
est celle du collaborateur nazi Roman
Choukhevytch,
érigée au milieu des années 1970. Les
9 et 10 décembre 2019, des inconnus ont écrit
à la peinture aérosol « racaille nazie
» sur le buste de Roman Choukhevytch. Auparavant,
le 15
novembre 2019, Daniel Moser avait fourni des faits
importants sur Roman
Choukhevytch dans l'Alberta Jewish News :
« Après la fin de son association formelle avec
l'Allemagne nazie, Roman Choukhevytch a continué
de
commettre des meurtres de nature antisémite. En
1943,
déclarant son indépendance tout en maintenant son
allégeance à l'Allemagne nazie, Roman
Choukhevytch a été le commandant
suprême de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne
(UPA) nouvellement créée dont la
première priorité était de
créer un pays ukrainien homogène sur le plan
ethnique. L'UPA est responsable du massacre de 60
000 à 100
000 personnes d'origine polonaise, de
milliers de juifs et
bien d'autres. » Ceux qui veulent falsifier
l'histoire et
blanchir leurs propres crimes nient évidemment
tout cela et
insistent pour faire de Roman Choukhevytch un
héros qui a
combattu pour la liberté.
Un autre incident antérieur important
et connexe a été la
révélation en mars 2017 du fait que le
grand-père de la vice-première ministre du
Canada, Chrystia Freeland, Michael Chomiak, était
un
collaborateur et propagandiste nazi en Pologne
occupée
durant la guerre de 1940 à 1945. Beaucoup de
choses peuvent
être dites à ce sujet[2], mais notons
ici
que Chrystia Freeland a dissimulé le fait qu'il
était un collaborateur et qu'elle l'appelle
toujours un
« combattant de la liberté ».
Interrogée à ce sujet, elle a choisi de
détourner l'attention et a plutôt
blâmé les Russes pour avoir
prétendument répandu de fausses nouvelles durant
la campagne électorale pour faire dérailler la
démocratie canadienne. Encore plus
dégoûtant, c'était de voir une cabale
de journalistes, de professeurs et d'experts de
toutes sortes se porter
à sa défense. On a voulu éviter
à tout prix que les Canadiens se mettent à
questionner les positions du gouvernement libéral
de
Chrystia Freeland : défendent-il l'idéal de
démocratie que les Canadiens chérissent ? Est-ce
la démocratie pour laquelle ils ont versé leur
sang en combattant les nazis et leurs
collaborateurs pendant la
Deuxième Guerre mondiale ?
Le projet du monument commémoratif aux
« victimes du communisme » à Ottawa, que
les libéraux sont tellement pressés de terminer,
a été proposé pour la
première fois au gouvernement Harper en 2008
après que Jason Kenney, alors secrétaire
d'État au Multiculturalisme et maintenant premier
ministre
de l'Alberta, a été approché par
l'ambassadeur de la République tchèque, Pavel
Vosalik. Ce n'est pas par hasard qu'en 2009 la
Chambre des communes du
Canada a adopté à l'unanimité une
résolution désignant le 23 août comme
la Journée nationale de commémoration des
victimes du communisme et du nazisme. Il convient
également
de noter que les États-Unis ont terminé en 2007
la construction de leur propre monument
anticommuniste,
inauguré par le criminel de guerre George W. Bush.
En raison
de l'opposition continue des gens de partout au
Canada, la construction
du monument commémoratif à Ottawa a
été retardée à plusieurs
reprises, la taille du monument a dû être
réduite et l'emplacement a été
contesté. Suite à la défaite de Harper
en 2015, le gouvernement Trudeau a relancé le
projet et le
design a été choisi en juin 2018. Le monument est
actuellement en construction dans l'atelier de
l'architecte et sera
installé au Jardin des provinces et territoires
une fois
terminé.
Le groupe douteux à l'origine du
monument s'appelle Tribute to Liberty (TTL -
Hommage à la
liberté), dont la trésorière et ex-présidente est
Alide Forstmanis,
aidée par son mari Talis. Les liens de TTL avec
les
collaborateurs lettons et leur haine des
communistes et des juifs sont
connus et vérifiables. Pendant l'occupation nazie
de la
Lettonie, le père de Talis Forstmanis, Fricis,
était rédacteur technique dans une maison
d'édition antisémite et anticommuniste
appelée Zelta abele et, comme le grand-père de
Freeland, Michael Chomiak, il a également
travaillé pour un journal nazi appelé Tevija
(Patrie). Tevitja était le seul journal
publié en Lettonie sous l,occupation nazie de
juillet 1941
à octobre 1944. La couverture du premier numéro
comprenait une photo d'Adolf Hitler avec la
mention : «
Désormais, la Lettonie est libérée des
communistes et des juifs ». Les numéros suivants
comportaient de la propagande antisémite,
antisoviétique et anticommuniste et des citations
d'Hitler
et de Goebbels. Aujourd'hui, Talis Forstmanis est
trésorier
de la branche canadienne de Daugavas Vanagi, une
organisation
fondée par et pour les vétérans
lettons des Waffen-SS qui ont combattu pour
l'Allemagne nazie et se
sont enfuis vers des régions de l'Allemagne nazie
contrôlées plus tard par les
États-Unis. La Lettonie est maintenant un foyer de
résurgence néonazie en Europe.
TTL a d'abord tenté de recueillir des
fonds auprès du public canadien pour financer son
honteux
projet commémoratif, mais ce fut un échec total
en raison de l'opposition de Canadiens de tous les
horizons. Toute la
campagne de financement a été un échec
lamentable, bien que ses partisans aient prétendu
que
« tous les Canadiens » sont pour le monument.
Donc,
en définitive, le projet était si «
populaire » que TTL a dû finalement opter pour un
financement de l'État. Le coût du monument
commémoratif prévu par le gouvernement Harper
était initialement de plus de 5 millions de
dollars, puis
ramené à 3 millions de dollars en 2015. Le
gouvernement Trudeau a réduit davantage le coût et
remis 1,5 million de dollars au projet privé, en
plus de 500
000 dollars « pour la conception ». TTL demande
toujours des dons sur son site Web. Le design
final du monument est le
résultat d'un concours entre cinq architectes qui
s'est
terminé en juin 2018 avec la sélection d'un
groupe dirigé par l'architecte torontois Paul
Raff.
Il est important de se poser la question
suivante
: qui sont les soi-disant victimes du communisme à
qui le
monument au Canada est censé rendre hommage ?
Incluent-elles
tous ces soi-disant nationalistes et « combattants
de la
liberté » qui ont activement collaboré
avec les nazis dans les pays occupés pour lutter
contre
l'Union soviétique et qui ont massacré des civils
dans ces pays pendant la guerre antifasciste ?
Incluent-elles Hitler,
Goebbels, Himmler et leurs sbires qui ont tué plus
de 50
millions de personnes au nom de la lutte contre la
«
conspiration judéo-bolchevique » pour finalement
être vaincus de façon décisive sur le
champ de bataille par l'Union soviétique, la
résistance communiste et les peuples des pays
occupés ? Ou l'identité des victimes
restera-t-elle vague et se contentera-t-on de
citer le nombre fictif
qui ne finit pas de grossir dans les tirades de
Donald Trump, Boris
Johnson et de leurs semblables ?
Le monument aux « victimes du
communisme » proposé pour le Canada s'inspire de
celui déjà construit aux États-Unis.
Il fait partie de la campagne en cours en Europe
et en
Amérique du Nord pour falsifier l'histoire,
bloquer la voie
au progrès de la société,
empêcher le renouveau démocratique et dissimuler
et poursuivre les crimes de l'impérialisme
anglo-américain contre la classe ouvrière et les
peuples du monde. Il ne s'agit pas simplement
d'une tentative de
construire un monument commémoratif unique, c'est
une
campagne organisée pour renverser le verdict des
peuples qui
ont condamné il y a longtemps le nazisme, le
fascisme et le
militarisme et les ont relégués à la
poubelle de l'histoire. S'il faut un monument au
Canada, il doit
être à la mémoire des millions de
personnes dans le monde victimes de la démocratie
de la
guerre froide, massacrées par ceux qui ont usurpé
le pouvoir pour protéger et promouvoir leurs
intérêts antipeuple. Il n'est certainement pas
dans l'intérêt des Canadiens ou des peuples du
monde d'avoir des monuments consacrés aux
prétendues « victimes du communisme »
cyniquement conçus pour dissimuler une tentative
revancharde
et ignoble de réhabiliter les ennemis
déclarés des peuples.
Notes
1. Voir
Littman, Sol, Pure Soldiers or Sinister Legion,
Black Rose, Toronto, 2003
2. Voir
le LML
du 18 mars 2017 consacré
à ce sujet
Le 18 juillet, une manifestation a eu
lieu au centre-ville de Toronto pour réclamer le
retrait des
monuments colonialistes et racistes. Un monument
d'Egerton Ryerson,
l'un des principaux architectes du système des
pensionnats
autochtones, le premier premier ministre du
Canada, John A. Macdonald,
qui a mis en oeuvre une politique de vol de terres
et de famine pour
étouffer la rébellion des Métis, et la
statue du roi Édouard VII qui a été
donnée à Toronto en 1969 par l'Inde
alors que celle-ci se débarrassait des vestiges de
la
domination britannique, ont été recouverts de
peinture rose.
La police a encerclé la manifestation
et arrêté trois manifestants. Ils ont
été détenus pendant près
de 16 heures et des manifestants se sont
rassemblés
devant le poste de police pour exiger leur
libération. Les
trois manifestants se sont vu refuser un avocat et
l'un d'eux s'est vu
refuser des médicaments pendant des heures. Ils
ont tous
refusé de signer des papiers leur imposant des
conditions.
Les actions de soutien et les protestations des
symboles du colonialisme et du racisme se
poursuivent.
Partisans devant le poste de police 52 qui exigent
la
libération des
activistes détenus, le 18 juillet 2020.
- Artistes en appui
à la vie des Noirs -
Une lettre ouverte en appui à
Black Lives Matter Toronto, aux personnes
arrêtées
et aux artistes
Nous, un groupe d'artistes, de gestionnaires, de
conservateurs et professionnels du monde des arts,
voulons exprimer
notre préoccupation et notre colère face
à la criminalisation de manifestations pacifiques,
d'interventions artistiques, de la dissidence et
des actions des Noirs.
Black Lives Matter Toronto (BLMT) a récemment
organisé une intervention pacifique pour mettre en
lumière comment la société canadienne
rend hommage au racisme et à la violence coloniale
avec des
monuments en hommage à Egerton Ryerson, John A.
Macdonald et
le roi Edward VII. Cette manifestation a été
perturbée par un énorme déploiement de
tactiques d'intimidation et de harcèlement
policiers.
Plus de vingt policiers ont pris en
souricière trois des participants qui ont
été arrêtés et retenus
pendant plus de 16 heures sans aucune
explication ni
confirmation. Ils n'ont pas eu accès à un avocat
pendant une période de cinq heures. Ces artistes
ont
été détenus sans accès
à des soins médicaux et sans
médicaments essentiels. Lorsqu'interrogée, la
police a dit des faussetés et a changé sa version
des faits à de nombreuses reprises au cours de la
journée. BLMT a appelé à un
rassemblement à 18 heures pour exiger la
libération des artistes détenus.
À 17 h 24, la police a publié un
communiqué de presse pour dire que deux des trois
artistes
avaient été libérés. Les
membres de BLMT n'ont pas été en mesure d'entrer
en contact avec leurs collègues «
libérés ». Après le
départ des journalistes, vers 20 h, la police
a
changé sa position et dit que tous les trois
étaient toujours détenus.
Les monuments en question ne peuvent
être qualifiés que de racistes. Egerton Ryerson
était le principal architecte du système des
pensionnats indiens au Canada, un système
génocidaire qui a terrorisé plusieurs
générations d'enfants et de familles autochtones.
Il a aussi appuyé le système scolaire
ségrégé qui séparait les
enfants noirs des enfants blancs.
Sir John A. MacDonald a
créé et encouragé des politiques
génocidaires et il a présidé
à une politique visant à affamer
intentionnellement des communautés autochtones qui
a fait
plus de 10 000 victimes entre 1800
et 1855.
MacDonald était proche de la Maafa, le commerce
d'esclaves,
dans les Amériques et appuyait ouvertement la
Confédération favorable à l'esclavage
pendant la Guerre civile américaine.
La statue du roi Edward VII est un monument
colonial qui a d'abord été
érigé dans un square public à Delhi en
Inde. Renversée par le peuple indien au moment de
l'Indépendance, elle a été
déménagée au Canada par des
intérêts privés et
érigée, contre le gré du conseil
municipal de l'époque, dans un des espaces le plus
en vue de
Toronto.
L'intervention artistique contre les monuments a
une histoire bien établie. Les monuments ne sont
pas des
symboles historiques, ils sont des symboles
d'emphase intentionnelle.
Les réponses artistiques à ces monuments sont
à la fois une affirmation de liberté d'expression
politique et une pratique artistique reconnue.
Nous affirmons que ces monuments rendent hommage
au legs de violence raciale, de ségrégation et de
génocide et que leur présence dans l'espace
public rappelle que la vie et l'histoire des Noirs
et des Autochtones
ne sont pas mises en valeur dans les espaces que
nous partageons tous.
Ces monuments incarnent des systèmes oppresseurs
sanctionnés par l'État et contribuent
à perpétuer l'insécurité,
l'emprisonnement et la mort aux mains de la police
des Noirs et des
Autochtones.
Ces monuments doivent être
retirés. Nous affirmons que l'action de BLMT
et de
ses alliés samedi [le 18 juillet] était
une intervention artistique pour briser le récit
de la
suprématie blanche. Il n'y a pas de place pour ces
monuments
dans notre société. La criminalisation des
personnes qui participent à des manifestations
exigeant leur
retrait et le définancement de la police ne fait
que
consolider le racisme anti-Noirs et
anti-Autochtones
profondément enraciné dans les forces
policières de Toronto.
Avec Black Lives Matter Toronto, nous
exigeons :
- le retrait de ces monuments ;
- que cessent la criminalisation de
manifestations
pacifiques et la surveillance continue de
BLMT ;
- le retrait de toutes les accusations contre les
détenus liés à
l'intervention : Jenna Reid, Danielle Smith
et Daniel
Gooch ;
- que soit immédiatement
réduit d'au moins 50 % le budget actuel
de 1,1 milliard de dollars de la police de
Toronto (au lieu
du 10 % de compressions proposé par les
conseillers de la ville de Toronto) ;
- la mise sur pied d'équipes
d'intervention et d'appui en cas de crises de
santé mentale
et auprès des personnes ayant un handicap qui
seront
dirigées par des personnes noires et
autochtones ;
Les membres de BLMT sont des gens, surtout des
jeunes, qui ont décidé de s'engager parce qu'ils
croient aux valeurs de décence, de démocratie et
de justice. Nous exigeons un leadership à un
moment critique
qui évolue vers un mouvement pour la justice
sociale
— un mouvement qui reflète vraiment les
préoccupations des communautés
concernées et fondé sur
l'intégrité, l'amour, la compassion et une
véritable égalité pour tous.
Pour ajouter votre nom en tant que signataire de
cette lettre, écrire à
artistsXforXblackXlives@gmail.com.
Pour voir la liste intégrale de
signataires, cliquez
ici.
30 ans du Forum de Sao Paulo
Le Forum de Sao Paulo a
été créé en
juillet 1990 lorsque des partis
révolutionnaires et
progressistes d'Amérique latine et des Caraïbes
se
sont réunis au Brésil pour discuter de la
nouvelle situation internationale après
l'effondrement de
l'Union soviétique et des conséquences des
politiques néolibérales qu'une
majorité des gouvernements de la région ont
été poussés à adopter.
Fidel Castro et l'ancien président brésilien
Luiz
Inacio Lula da Silva ont joué un rôle
décisif dans le développement du Forum.
À l'occasion du 30e
anniversaire, nous publions le message de
salutations
adressé au Secrétariat du Forum de Sao Paulo par
la dirigeante nationale du PCC(M-L) Anna di
Carlo et le
secrétaire du Département des affaires
internationales du Comité central Claude
Brunelle, ainsi que
le discours prononcé par Miguel Diaz-Canel,
président de la République de Cuba,
le 28 juillet lors de la réunion virtuelle
des
dirigeants à l'occasion du 30e anniversaire
de la
fondation du Forum de Sao Paulo.
Message de salutations du PCC(M-L)
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) fait part de ses salutations
et
félicitations révolutionnaires au Forum de Sao
Paulo à l'occasion de son 30e anniversaire.
Aujourd'hui plus que jamais, la lutte de nos
peuples pour la souveraineté, le bien-être et la
paix exige le développement d'un mouvement
anti-impérialiste fort, dans lequel tous les
peuples,
s'appuyant sur l'unité dans l'action, développent
une lutte sur tous les fronts contre l'ennemi
commun
représenté par l'impérialisme
américain et ses alliés nationaux et
internationaux.
Il y a
trente ans, grâce à la vision du comandante Fidel
et à l'initiative du président Lula, il fut
possible de faire mentir l'affirmation
impérialiste selon
laquelle la chute de l'URSS et du bloc socialiste
en Europe de l'Est
signifiait la fin de l'histoire. Partant de la
conviction
inébranlable qu'il existe des alternatives pour la
création d'un monde meilleur, une formidable
énergie est née de toutes les forces
révolutionnaires, progressistes et démocratiques
de Notre Amérique pour faire triompher
l'aspiration des
peuples à exercer leur souveraineté, à
élever leur bien-être et à
réaliser la paix.
L'arrivée de gouvernements
progressistes poursuivant des politiques
prosociales et la
création d'institutions importantes telles que
l'UNASUR, la
CÉLAC et l'ALBA, toutes visant à
réaliser l'intégration régionale et le
maintien de la souveraineté de chaque peuple, ont
marqué de manière concrète la
volonté de faire de l'Amérique latine et des
Caraïbes une zone de paix, libre de toute
ingérence
étrangère.
Nous avons également vu comment,
pendant ces 30 années, l'empire et ses
alliés n'ont pas renoncé à leurs
ambitions de dominer les peuples de notre Amérique
et de
contrôler leurs ressources humaines et naturelles
pour leur
propre bénéfice. Ils n'ont jamais
accepté la volonté des peuples de
décider eux-mêmes de leur avenir et de vivre en
paix. Ainsi, ils ne sont jamais passés à la
défensive, ils n'ont que changé leur
stratégie et mis au point de nouvelles méthodes
telles que les coups d'État constitutionnels et la
judiciarisation de la politique pour retirer les
dirigeants
progressistes du pouvoir exécutif, sans pour
autant renoncer
aux anciennes méthodes, telles que le financement
de forces
réactionnaires internes pour provoquer le chaos,
la violence
et les assassinats pour ensuite justifier
l'intervention
armée, l'espionnage et l'ingérence de
l'Organisation des États américains
(OÉA), au sein de laquelle ils comptent sur leurs
laquais
comme le Canada pour attaquer la crédibilité des
gouvernements progressistes et le droit
démocratique des
peuples de choisir librement leurs gouvernements
et les politiques qui
façonneront leur avenir.
Au cours de ces 30 années de
lutte intense, le Forum de Sao Paulo a été un
centre de débat pour l'élaboration de plans et la
planification d'actions pour continuer à avancer
sur la voie
de la paix, de l'intégration et du bien-être des
peuples d'Amérique latine et des Caraïbes. C'est
à l'honneur de la secrétaire de direction du
Forum de Sao Paulo d'avoir constamment soutenu que
le Forum est un lieu
d'échange de forces progressistes organisées,
où les problèmes concrets auxquels nous sommes
confrontés peuvent être examinés
à la lumière des expériences et des
besoins du moment présent.
Notre Parti était présent
aux premières rencontres il y a trente ans et
durant ces
trente années nous avons toujours défendu au
Canada l'unité avec les peuples de Notre
Amérique, contribuant à l'avancement des grands
objectifs de la paix et de la souveraineté des
peuples et
à faire en sorte que le Canada ne serve plus de
base
à l'agression des États-Unis contre d'autres
nations et peuples. Nous étions présents il y
a 30 ans et nous sommes présents aujourd'hui
pour
préserver l'unité dans l'action de tous les
peuples de notre Amérique dans la lutte
anti-impérialiste pour la souveraineté, le
bien-être et la paix pour tous.
Salutations révolutionnaires,
Anna Di Carlo
Dirigeante nationale
Claude Brunelle
Secrétaire aux relations
internationales
Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste)
- Le président
cubain Miguel Diaz-Canel -
Discours par visioconférence
lors de la Réunion de dirigeants à l'occasion
du 30e anniversaire de la création du Forum
de Sao
Paulo le 28 juillet. Ont également
participé à la rencontre le président
Nicolas Maduro de la République bolivarienne du
Venezuela,
le président Daniel Ortega et la vice-présidente
Rosario Murillo du Nicaragua et Monica Valente,
secrétaire
exécutive du Forum de Sao Paulo.
Chers Nicolas, Daniel, Rosario et Monica,
Frères et soeurs des forces politiques
qui suivent cette visioconférence avec
intérêt,
Je suis accompagné du camarade
José Ramon Machado Ventura, deuxième
secrétaire du Comité central de notre Parti, et
du camarade Bruno Rodriguez, ministre des
Relations
extérieures de la République de Cuba et membre de
notre Bureau politique.
Merci, Daniel, pour vos paroles ; merci,
Maduro, pour vos paroles, pour le livre et pour la
belle
vidéo sur Chavez.
Il y a trente ans, les prophètes du
désespoir, les enthousiastes du marché, les
porte-paroles de la pensée unique ont voulu faire
croire au
monde que l'Histoire était révolue.
Et nous sommes là, les
défenseurs insoumis de l'espoir et d'un autre
monde
possible, célébrant les 30 ans d'une
étreinte qui fait déjà partie de
l'histoire.
Nous célébrons aujourd'hui
le 30e anniversaire du Forum de Sao Paulo,
une idée
née du génie politique de Fidel et d'un
protagoniste exceptionnel de cet exploit
unitaire : le
frère Lula, ancien président et leader de la
gauche brésilienne et latino-américaine.
Fidel Castro Ruz et Luiz Inacio Lula da Silva
Lorsque l'Union soviétique et le camp
socialiste en Europe de l'Est se sont
désintégrés et que leurs fossoyeurs
ont entrepris d'enterrer les idées de liberté de
la gauche de ce côté du monde, la
création du Forum de Sao Paulo fut comme un coup
porté au navire qui semblait partir à la
dérive.
Les forces politiques révolutionnaires,
progressistes et démocratiques d'Amérique latine
et des Caraïbes ont convergé dans cet espace
d'accord légitime et de construction de l'unité
de la gauche pour l'émancipation et l'intégration
de nos peuples contre la doctrine Monroe et ses
alliés sur
le continent.
La marche de l'Histoire n'a pas pu être
interrompue. Les idéaux socialistes ont
été ravivés dans l'«
arrière-cour » de l'empire avec leur
propre personnalité et leur propre force.
Aujourd'hui, il
est juste de reconnaître le travail du camarade
Lula et des
dirigeants du Parti des travailleurs du Brésil à
la tête du Secrétariat exécutif du
Forum de Sao Paulo.
Cette célébration nous
permet également de remercier le Forum de Sao
Paulo pour son
soutien permanent au peuple cubain et surtout pour
la campagne de
solidarité en faveur de la levée du blocus
exercé contre Cuba qu'il a menée cette
année.
Cette rencontre virtuelle coïncide avec
le 66e anniversaire de la naissance d'un ami
cher de Cuba que
Fidel a décrit comme le meilleur ami de Cuba et de
tous les
peuples qui luttent : le commandant Hugo
Rafael Chavez Frias
qui, au Forum de Sao Paulo en 2012, nous a
invités
à poser « sans crainte la pierre angulaire de la
libération de l'Amérique du Sud, de
l'Amérique latine, des Caraïbes et du
monde ».
L'exemple invincible de Chavez nous invite
désormais à poursuivre la lutte, avec
fermeté et optimisme, convaincus qu'il n'y a pas
d'obstacles, aussi difficiles qu'ils puissent
paraître, que
nos peuples, unis, ne puissent surmonter, comme le
prouvent aujourd'hui
le Venezuela, le Nicaragua et Cuba.
« Des médecins et non des
bombes », s'est exclamé un jour Fidel,
répondant à la ridicule prétention
impériale de soumettre les peuples par des guerres
et des
menaces d'intervention contre 60 ou plus «
coins
sombres du monde ».
Et nous assistons aujourd'hui à la
confirmation de ses paroles, au milieu du drame
humain le plus complexe
de la planète en temps réel.
Même les armes les plus puissantes et
les plus sophistiquées n'ont pas réussi
à enrayer la nouvelle pandémie de coronavirus. Au
contraire, l'essence réelle et antihumaine du
capital est
devenue plus visible et plus terrifiante, avec
l'exaltation du
marché et son essor incontrôlé sous les
règles impitoyables du
néolibéralisme : des gouvernements qui
assistent impuissants à l'effondrement de leur
système de santé, incapables de sauver des
millions de vies, même celles que l'on croyait
hors de danger
dans le puissant, agité et brutal empire du Nord
qui nous
méprise.
La région des Amériques est
aujourd'hui le triste épicentre de la pandémie.
Les politiques néolibérales de nombreux
gouvernements qui s'attachent à sauver le marché
au détriment de la vie humaine rendent impossible
de
prévoir le moment où le contrôle
définitif de la maladie sera possible. La
propagation du
virus est un fait, si l'on sait que le premier
million de cas a
mis 96 jours pour arriver, et le dernier
seulement 16. Les paradigmes néolibéraux
sont tombés dans le discrédit absolu. Que cela
plaise ou non à leurs fidèles partisans,
l'histoire de leur expérience économique est sur
le point de se terminer ou l'existence humaine
sera encore plus
compromise.
Face à l'urgence incontestable que
représente la pandémie pour tous, le gouvernement
des États-Unis n'a pas renoncé à ses
plans hégémoniques pour la région, il
a relancé la doctrine Monroe et le maccarthysme,
il a
intensifié l'ingérence ainsi que la menace du
recours à la force et la promotion de la
judiciarisation de
la politique contre les dirigeants et les
organisations de gauche et
progressistes.
Alors que des milliers de personnes meurent
chaque
jour sur le territoire de l'empire, les locataires
actuels de la
Maison-Blanche exercent une pression permanente
sur les gouvernements
qui ne leur sont pas subordonnés et ils sont
soutenus par
les laquais régionaux qui agissent dans leur
intérêt.
Dans ce scénario ignoble se distinguent
les actions d'ingérence et les violations du Droit
international que l'impérialisme commet contre la
République bolivarienne du Venezuela. Nous les
condamnons et
les rejetons avec la même véhémence
avec laquelle nous ratifions notre solidarité avec
notre
frère le président légitime Nicolas
Maduro Moros et l'Union civico-militaire qui
défendent la
souveraineté de leur pays.
Nous réaffirmons également
notre solidarité avec le gouvernement et le peuple
sandiniste, dirigé par le commandant Daniel
Ortega, et
rejetons les mesures coercitives unilatérales qui
menacent
la paix, le bien-être, la justice et le
développement du peuple nicaraguayen.
Nous ratifions, une fois de plus, notre
attachement le plus strict à la Proclamation de
l'Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de
paix, signée par les chefs d'État et de
gouvernement d'Amérique latine et des Caraïbes en
janvier 2014 à La Havane, et
réitérons notre engagement
indéfectible en faveur de l'éradication du
colonialisme jusqu'à ce que la dette envers les
peuples
vivant encore sous le statut colonial soit
acquittée.
Chers frères,
Je parle au nom de la Cuba souveraine,
révolutionnaire et solidaire qui ne se laissera
jamais
soumettre ni par la séduction ni par la
force : la
patrie de Marti, Fidel et Raul.
Je parle au nom d'un peuple
héroïque et noble qui, il y a 60 ans, a
résisté au plus cruel et génocidaire
des blocus, un siège économique, commercial et
financier qui nous est imposé par la plus grande
puissance
mondiale et qui s'est intensifié en plein milieu
de la lutte
contre la pandémie, avec une traque implacable et
écoeurante qui n'a pas renoncé au plan de nous
rendre par la faim et les pénuries.
Sous la direction du Parti, le gouvernement de
notre petite nation soumise à un blocus, avec les
organisations politiques, de masse et sociales et
son peuple, a
contrôlé et est en train de vaincre, sans
excès de confiance, la COVID-19.
Cette victoire qui inclut notre engagement
à la rendre durable dans le temps est le fruit de
la
volonté d'un État socialiste qui place
l'être humain au centre de ses politiques, avec un
système de santé gratuit et universel, et
l'intelligence concertée et dévouée
des professionnels et des travailleurs de la
santé, des
sciences, et des industries biotechnologie et
pharmaceutique.
Après plus de quatre mois de lutte
active contre la pandémie, nous déplorons
à Cuba la perte de 87 vies pour cette cause,
mais
nous sommes réconfortés et encouragés
par le fait qu'aucun enfant, aucune femme
enceinte, aucun
médecin et aucun travailleur de la santé n'est
décédé.
Des succès incontestables ont
été obtenus grâce à l'action
coordonnée de notre système de santé
et du réseau d'institutions scientifiques du pays,
en
intégrant l'expérience accumulée
pendant 60 ans de science et de médecine
révolutionnaires aux mesures adoptées par le
gouvernement.
Pour l'étape post-COVID-19, nous avons
approuvé une stratégie qui devrait nous permettre
de revenir progressivement, pas à pas et de
manière asymétrique, à la nouvelle
normalité des activités productives et sociales.
Le Bureau politique du Parti, lors d'une
réunion présidée par son premier
secrétaire, le général
d'armée Raul Castro Ruz, a approuvé la
stratégie économique pour faire face aux effets
négatifs de la pandémie, nous relever et
atteindre des niveaux adéquats de développement
et de bien-être de tout notre peuple, sans
abandonner aucun
citoyen à son sort.
Comme je l'ai souligné
récemment, ces résultats semblent avoir mis nos
adversaires très mal à l'aise.
L'agressivité du gouvernement des États-Unis
à l'égard de l'Île s'accroît,
tout comme ses plans de subversion politique et
idéologique,
avec des actions visant à discréditer les
dirigeants cubains et le travail de notre
gouvernement,
parallèlement aux tentatives permanentes de créer
une explosion sociale et de promouvoir des
tendances oppositionnelles
au sein de nos institutions.
Nous sommes aux prises avec des plans
très bien conçus et lourdement
financés pour agir avec une férocité
et une impunité sans précédent sur les
multiples plateformes qui composent la scène
médiatique contemporaine complexe. Nous ne sommes
pas
surpris. Les stratégies de manipulation, de
distorsion de la
réalité et de tromperie qui sont
utilisées quotidiennement pour confondre et
démobiliser les combattants sociaux et les
habitants de
notre région ne sont pas différentes.
Mais nous sommes un peuple de la trempe de Fidel
qui a éliminé très tôt le
mot « reddition » de son dictionnaire
politique.
Nous connaissons et affrontons l'ennemi
déclaré et agressif sans nous dévier
de nos priorités politiques et sociales, sans nous
éloigner d'un millimètre de la vocation de
solidarité, cultivée par Fidel et la
Révolution, avec l'aide d'autres peuples frères
qui, comme l'a affirmé le Che, réclament le
soutien de nos modestes efforts.
Quarante-cinq brigades Henry Reeve
spécialisées dans la lutte contre les
catastrophes et les grandes épidémies travaillent
aujourd'hui dans 38 pays et territoires,
avec 3 772 membres – dont 2 399
femmes
– qui
ont
traité plus de 250 000 patients dans
le cadre de la lutte contre la COVID-19 et sauvé
plus
de 8 000 vies. En
outre, 28 000
coopérants de la santé dans 58 pays se
sont joints aux efforts nationaux et locaux pour
lutter contre la
maladie, prenant en charge plus
de 83 268 patients
atteints de COVID-19 et sauvant 13 636
vies
à ce jour.
L'altruisme de nos professionnels de la
santé dérange l'empire qui, au lieu de s'occuper
de la grave situation de ses citoyens infectés,
déclenche une campagne de discrédit contre la
coopération médicale cubaine.
Cette guerre inutile ne pourra pas
détruire ou plonger dans l'oubli l'oeuvre humaine
en faveur
de la vie accomplie par nos professionnels et qui
suscite l'admiration
et le respect de millions de personnes
reconnaissantes dans le monde
entier. C'est pourquoi tant de personnes sur la
planète
encouragent le mouvement en faveur de
l'attribution du prix Nobel de la
paix au Contingent Henry Reeve.
Dans cette bataille, il convient de souligner la
collaboration fraternelle entre la Révolution
bolivarienne
du Venezuela, la Révolution sandiniste du
Nicaragua et la
Révolution cubaine, trois révolutions dont les
gouvernements se consacrent entièrement à sauver
des vies et à assurer le bien-être de leur peuple
respectif ; trois révolutions qui, face
à l'assaut brutal de l'empire et de la droite
néolibérale alliée au continent, ont
su se défendre avec intégration et
fermeté et préserver, dans des conditions
très difficiles, l'indépendance, la
souveraineté et la dignité de la patrie de
Bolivar et Chavez, de Sandino et Carlos Fonseca,
de Marti et de Fidel.
Cette expérience confirme que seules la
coopération et la solidarité internationales
permettront de sauver l'humanité de cette crise
sans
précédent dans l'histoire du monde.
La préface du « Consensus de
notre Amérique », un document issu de
l'expérience de lutte du Forum de Sao Paulo, est
dédiée au leader de la Révolution
cubaine et souligne : « Parmi les
incommensurables
exemples que Fidel a laissés en héritage aux
révolutionnaires d'Amérique latine et des
Caraïbes, deux exemples se distinguent qui se sont
avérés décisifs dans les luttes de nos
peuples, de nos partis et de nos mouvements. Ce
sont l'unité
et un internationalisme conséquent. »
Fidèle à son
héritage et face à la
réalité difficile que nous vivons, le peuple
cubain continue à construire un socialisme
prospère et durable avec comme prémisse, comme
l'a souligné le général
d'armée Raul Castro Ruz : «
L'enseignement permanent de Fidel est que oui,
c'est possible, que
l'Homme est capable de surmonter les conditions
les plus difficiles
s'il ne perd pas sa volonté de gagner, s'il fait
une
évaluation correcte de chaque situation et s'il ne
renonce
pas à ses principes justes et nobles. »
Chers frères,
Depuis Cuba, nous continuerons sur la voie de
l'indépendance et de la souveraineté, avec le
peuple comme principal protagoniste. Aucune
pandémie, aucun
blocus, aucune pression impériale ne nous feront
changer de
cap.
Nous appelons les forces politiques qui composent
le Forum de Sao Paulo à se mobiliser ensemble pour
faire
face aux nouveaux défis, avec les mouvements
sociaux et
populaires et les intellectuels de gauche.
L'indépendance réelle et
définitive de Notre Amérique dépend du
caractère, de la force et de la raison de nos
luttes
actuelles.
Nous continuerons, avec le Forum de Sao Paulo,
à contribuer à l'unité et à
l'intégration de l'Amérique latine et des
Caraïbes.
Les peuples font l'histoire, même si
d'autres l'écrivent. Aucun empire ne peut
décréter sa fin alors qu'il reste encore des
chaînes à briser, des murs à abattre,
des exclusions et des abus à combattre.
Pour la vie et l'indépendance de notre
peuple ; pour l'héritage de nos fondateurs
qui nous
ont appris que même dans les conditions les plus
difficiles,
ce fut toujours possible, c'est toujours possible
et ce sera toujours
possible ; pour les nouvelles
générations qui ont suivi, comme l'a
expliqué Maduro ; pour l'unité
anti-impérialiste qui est la tactique et la
stratégie de la victoire : Nous lutterons,
nous
vivrons et nous vaincrons ! (Applaudissements)
(Granma, 30
juillet 2020)
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de
l'article.)
PDF
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca Courriel:
redaction@cpcml.ca
|