Opposons-nous à de nouvelles dépenses de 19 milliards de dollars en appui aux agressions des États-Unis
- George Allen -
Le gouvernement libéral de Justin
Trudeau prévoit dépenser 19 milliards de
dollars pour acheter 88 avions de combat d'un entrepreneur de
guerre étranger non encore choisi pour remplacer la flotte
vieillissante de chasseurs CF-18 du Canada. Cela représente
environ 216 millions de dollars par avion. Les entrepreneurs
de guerre ont jusqu'à la fin de juillet 2020 pour
soumettre leurs offres, soumises depuis mai 2019, puis
mars 2020 et enfin juin 2020. Jusqu'à
présent, Boeing (États-Unis), Lockheed Martin
(États-Unis) et Saab (Suède) sont dans la course.
Le gouvernement Trudeau devrait annoncer d'ici 2022 le nom de
l'entrepreneur choisi et le premier avion devrait être
livré d'ici 2025. En juillet, de vives
manifestations contre le plan d'achat ont eu lieu devant les bureaux
de 18 députés partout au Canada.
Depuis son
entrée dans l'ère des avions à
réaction, les membres des forces aériennes
canadiennes n'ont jamais piloté un avion de chasse
à réaction conçu à
l'extérieur des États-Unis. Le CF-86 Sabre, le
CT-133 Silver Star, le CF-101 Voodoo, le CF-104, le CF-116 Freedom
Fighter et le CF-188 (CF-18 Hornet) provenaient tous des
États-Unis. Alors que bon nombre d'entre eux ont
été construits sous licence au Canada, les
conceptions provenaient des entrepreneurs de guerre géants
américains comme Lockheed Martin, Boeing et McDonnell
Douglas. L'intention de maintenir en vie l'entreprise canadienne de
conception de chasseurs avec l'incroyablement innovateur CF-105 Avro
Arrow a connu une triste fin en 1959 avec l'annulation
secrète du projet par le gouvernement Diefenbaker,
probablement en raison de la pression américaine. Depuis, le
Canada est étroitement lié aux
États-Unis en ce qui a trait aux avions de combat.
L'achat de l'avion proposé, qui
essentiellement est un autre stratagème pour payer les
riches, baigne déjà dans l'hypocrisie. Lorsque le
gouvernement Harper était au pouvoir, l'opposition
libérale a dénoncé son projet
d'acheter sans appel d'offres des avions de combat F-35
fabriqués par Lockheed Martin. Une fois élus, les
représentants du gouvernement libéral ont
proposé que le Canada achète un autre avion
construit aux États-Unis sans appel d'offres, le Super
Hornet de Boeing. Maintenant, un processus d'appel d'offres a
été ajouté pour essayer de donner un
vernis de légitimité au plan d'achat. Tout au
long de cette mascarade, l'expression « défense
continentale commune avec les
États-Unis » a été
répétée, indiquant clairement que les
principes qui guident l'achat du prochain avion de chasse du Canada ont
tout à voir avec les besoins des impérialistes
américains, de l'OTAN et de NORAD, et rien à voir
avec les besoins du peuple canadien.
Quel que soit l'entrepreneur qui remporte l'appel
d'offres, ce qui est déterminant est que ce sont les
Canadiens qui doivent exercer un contrôle réel sur
notre approvisionnement en chasseurs et notre défense
aérienne. C'est une question de souveraineté. En
ce qui concerne l'intégration du Canada dans l'appareil
militaire des États-Unis, on sait bien qui donne les
ordres ; le Commandement de la défense
aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) a un
commandant américain et un commandant adjoint canadien. Les
décisions importantes en ce qui a trait à la
défense du Canada devraient être prises par le
peuple canadien, et non par les monopoles et les institutions
impérialistes américaines. Les
libéraux et leurs maîtres aux
États-Unis ont recours à des propos alarmistes
quant à la nécessité d'une
défense commune contre une menace inexistante de la part de
la Russie ou des « États
voyous » pour prétendre que ne pas
acheter de nouveaux avions de combat constituerait en quelque sorte une
menace pour la souveraineté canadienne, alors que c'est
exactement le contraire.
La vérité est qu'il a
été démontré en pratique
à maintes reprises que la conception des
États-Unis/OTAN/NORAD de la défense
aérienne n'a rien à voir avec la
défense, mais avec l'attaque - une attaque agressive contre
tout pays qui exerce sa propre indépendance et refuse de se
soumettre au diktat impérialiste. Depuis la Seconde Guerre
mondiale, les avions de combat canadiens n'ont pas une seule fois
« défendu la souveraineté
canadienne ». Au lieu de cela, ils ont
participé aux bombardements agressifs dirigés par
les États-Unis contre les nations souveraines d'Irak, de
Serbie, de Libye et de Syrie. L'affirmation du «
droit » de mener des frappes préventives
et le bombardement de villes sont des traits clés des trois
doctrines de Bush, Obama et Trump.
Réduire
les questions de défense du Canada à un faux
argument au sujet de « quel avion » est
une autre indication que les libéraux n'ont pas l'intention
de défendre la sécurité du peuple
canadien, mais plutôt de mettre les Canadiens en grand
danger. La ligne DEW (Distant Early Warning - Réseau
d'alerte avancé) construite en 1957 par les
États-Unis en sol canadien pour détecter les
bombardiers ennemis de suffisamment loin pour que les
États-Unis puissent riposter, en est un parfait exemple. Ces
scénarios ridicules d'une attaque aérienne
fictive russe, extraite des bandes dessinées de la guerre
froide, ont été conçus pour semer la
confusion parmi les Canadiens et briser leur opposition au bellicisme
et, en fait, sont sans fondement. Au contraire, la source la plus
probable de toute menace à la souveraineté
canadienne a toujours été notre soi-disant
allié, les États-Unis.
Le gouvernement libéral fait pression
pour une intégration plus poussée dans la machine
de guerre des États-Unis précisément
au moment où Trump et l'élite dirigeante
américaine s'organisent pour lancer de nouvelles agressions
contre les peuples du monde. La voie à suivre est claire.
Notre véritable sécurité n'est pas
dans l'achat du « bon » avion de combat
américain pour enrichir davantage les monopoles de guerre
américains et soutenir l'agression des
États-Unis, mais dans notre solidarité avec les
peuples du monde pour défendre leur droit d'être
contre les préparatifs impérialistes
américains pour une autre guerre mondiale. Le Canada doit se
retirer de l'OTAN et de NORAD et de toutes les organisations militaires
agressives. Les Canadiens doivent continuer de lutter pour un
gouvernement antiguerre qui dira non au contrôle
étranger de la défense aérienne du
Canada, mettra fin à l'ingérence dans les
affaires des pays souverains et deviendra une force
indéfectible pour la paix dans le monde.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 49 - 1er
août 2020
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