Retour en classe au Québec avec la COVID-19
Depuis le 11 mai dernier, les
établissements préscolaires et les
écoles du primaire et du secondaire situés
à l'extérieur de la Communauté urbaine
de Montréal (CUM) sont ouverts à tous les
élèves. Leur présence cependant n'est
pas obligatoire. Les écoles secondaires sont
demeurées fermées. Les établissements
du préscolaire et les écoles primaires
situés sur le territoire de la CUM devaient rouvrir plus
tard en mai, mais le gouvernement du Québec les a maintenues
fermés jusqu'en septembre à cause de la forte
propagation de la COVID-19 dans cette région. À
partir de septembre, tous les établissements du
préscolaire et toutes les écoles primaires et
secondaires rouvrent dans tout le Québec.
À partir de septembre, la
présence physique à l'école redevient
obligatoire pour tous les élèves.
La seule exception à cette
règle concerne les élèves qui
présentent une vulnérabilité sur le
plan de la santé (maladie chronique, déficit
immunitaire grave) qui pourraient ne pas retourner à
l'école et bénéficier d'enseignement
et de mesures de soutien à distance. Un billet du
médecin sera requis. L'annonce de la réouverture
des écoles a été faite par le ministre
de l'Éducation, Jean-François Roberge le 16 juin.
Préscolaire, primaire et 1re, 2e et
3e secondaire
Tous les élèves du
préscolaire, du primaire et de la première
à la troisième année du secondaire
seront présents à 100 % dans les
établissements.
Cela se fera sans modification des ratios
élèves/enseignants actuels. Cela signifie que les
revendications des enseignants pour une baisse du nombre
d'élèves par classe ont été
écartées parce que la division des
élèves en sous-groupes dans les classes rend
cette diminution soi-disant non nécessaire. L'organisation
des classes se fera sous forme de sous-groupes de six
élèves ou moins. Les élèves
qui font partie d'un sous-groupe ne pratiqueront pas de distanciation
sociale entre eux. Il y aura distance d'un mètre entre les
élèves de sous-groupes différents, et
de deux mètres entre le sous-groupe et le personnel.
Toutes les matières seront
enseignées, y compris l'éducation physique, la
santé et les arts. Il y aura un accès
adapté aux aires communes respectant les mesures de
désinfection et de distanciation (gymnase, locaux de
musique, cafétéria, etc.).
4e et 5e secondaire
Pour les élèves de 4e et de
5e secondaire, deux options seront à la disposition des
centres de services scolaires. Ce sont ces centres qui ont
remplacé les commissions scolaires abolies par la Loi 40
adoptée sous le bâillon en février 2020.
Option 1 : 100 % des
élèves présents à
l'école à temps complet. Cette option
est calquée sur le modèle retenu pour les
élèves de 1re, 2e et 3e secondaire :
présence à 100 % de tous les
élèves et maintien des
élèves dans des sous-groupes de six
élèves et moins. Les règles de
distanciation physiques sont les mêmes. Il n'y a pas de
contrainte de distanciation pour les élèves
à l'intérieur de leur sous-groupe. Pour le reste,
la distance de 1 mètre entre les sous-groupes
d'élèves et la distance de 2 mètres
entre les élèves et le personnel scolaire
demeurent en vigueur.
Le personnel se déplace pour
l'enseignement des matières. L'accès aux aires
communes est adapté de façon à
respecter les mesures de désinfection et de distanciation
(gymnase, locaux de musique, cafétéria,
laboratoires de sciences, etc.). Toutes les matières sont
enseignées.
Option 2 : Possibilité
d'aménager les horaires et de réduire le temps
à l'école pour maintenir les cours à
option. Ce sont des cours qui sont suivis par des groupes
spécifiques d'étudiants, par exemple en
préparation de leur entrée au cégep.
Les élèves doivent être
présents en classe le plus souvent possible, selon un seuil
minimum de 50 % du temps habituellement prescrit. Les sous-groupes de
six élèves et moins sont maintenus, sans
contrainte de distanciation à l'intérieur des
groupes. La distance de 1 mètre entre les sous-groupes
d'élèves et la distance de 2 mètres
entre les élèves et le personnel scolaire
demeurent en vigueur. Toutes les matières sont
enseignées. Des travaux à la maison sont
à prévoir pour les jours où
l'élève n'est pas en classe.
Les ressources d'apprentissage en ligne et les
activités pédagogiques à
l'extérieur des locaux habituels des écoles sont
privilégiées.
Des mesures d'hygiène accrues
(semblables à celles en vigueur dans les
établissements préscolaires et
élémentaires à l'extérieur
de la Communauté métropolitaine de
Montréal depuis le 11 mai) sont mises en oeuvre : le lavage
des mains régulier en début et en fin de
journée, avant et après les repas, avant et
après les pauses et les récréations ;
le port du masque par les enseignants du préscolaire et les
intervenants auprès des élèves
handicapés; le port du masque de façon temporaire
par certains intervenants devant faire une intervention
rapprochée auprès d'un
élève. Aucune utilisation
générale du masque ou d'un couvre-visage n'est
prévue, mais des couvre-visages réutilisables
seront fournis au personnel scolaire qui en fera la demande.
Les services de conciergerie sont accrus, comme
les mesures de nettoyage et de désinfection des
établissements. En ce qui concerne le transport scolaire,
pour les élèves qui sont éligibles aux
services de transport par autobus scolaire, une distance d'un
mètre entre eux sera maintenue, ce qui signifie un
élève par siège.
Le plan de retour en classe imposé
pour la rentrée scolaire des quelque 1 216 791
élèves du réseau primaire et
secondaire du Québec pose plus de questions qu'il n'y
répond selon les travailleurs de ce secteur et leurs
organisations. Ce plan a été imposé le
16 juin par Jean-François Roberge, ministre de
l'Éducation. « Dévoilé
» est le terme juste, car les 107 000 enseignants du
Québec et les deux organisations qui les
représentent, la Fédération des
syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et la
Fédération autonome de l'enseignement (FAE) n'ont
pas été consultés pour son
élaboration.
L'aspect principal du plan Roberge, la formation
de « bulles » (sous-groupes) de 6
élèves maximum, a été
annoncé aux représentants syndicaux la veille de
son annonce par le ministre. Les enseignants ont rapidement fait savoir
que leur expérience lors de l'ouverture des
écoles préscolaires et primaires hors de
la CMM devait être prise en compte dans le plan. Ces
derniers, en pleine pandémie, ont dû aller
enseigner à partir du 11 mai. Étant
donné que la fréquentation scolaire
n'était pas obligatoire, ils ont enseigné avec
des classes réduites presque de moitié et tous,
enseignants, élèves et parents, en ont vu les
avantages bénéfiques, tant pour la protection de
la santé que pour l'accompagnement scolaire. Les enseignants
et le personnel des écoles demandent à ce que
cette expérience se retrouve dans le plan du gouvernement,
d'autant plus que la diminution du ratio
élèves/enseignant fait partie de leurs demandes
depuis près de 20 ans.
Si le financement et les ressources humaines et
matérielles ne sont pas au rendez-vous, on ne peut pas
parler d'une rentrée scolaire sécuritaire, que ce
soit pour la santé des élèves et des
travailleurs de l'éducation que pour la qualité
de l'enseignement, disent les enseignants. La FAE a même
dû faire une mise en demeure pour avoir accès aux
données sur les cas d'infection
déclarés dans les écoles hors de la
CMM qui ont été ouvertes à partir du
11 mai. Un plan gouvernemental de réouverture des
écoles sans les faits et sans l'expérience
directe de ceux qui travaillent chaque jour auprès des
élèves démontre que le gouvernement ne
sert pas les intérêts d'une éducation
publique, disent les enseignants.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 49 - 1er
août 2020
Lien de l'article:
Retour en classe au Québec avec la COVID-19
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|