Numéro 28 - 25 avril 2020
Une humanité, une lutte
Notre sécurité est dans
la défense des droits de tous!
• Des
forums ouvriers virtuels le Premier Mai
• Les travailleurs disent
c'est assez! Il y a une alternative!
- Pauline Easton -
• L'effort
des travailleurs pour s'investir de pouvoir
est la garantie de leur avenir
- Anna Di Carlo -
Résistance aux conditions dans les résidences
pour personnes âgées
• Le
coeur du problème devant la mort de tant de
personnes âgées
- Christine Dandenault -
• Lancement
d'une action concertée pour briser la loi du
silence
sur les conditions dans les établissements de
soins de longue durée
et les résidences pour personnes âgées
• Un
tribunal de l'Ontario statue que les
établissements de soins
de longue durée doivent respecter le jugement
professionnel
et clinique des infirmières
Mise à jour sur la COVID-19
• La
pandémie mondiale pour la semaine se terminant
le 25 avril
• Le
travail de l'Organisation mondiale de la santé
• L'immunité
collective n'est pas la façon de procéder
au déconfinement social, dit l'OMS
• Possibilité
de famine de masse en Inde
• Les
infirmières des États-Unis défendent
héroïquement la santé et la sécurité face à la
pandémie et à la destruction néolibérale
• Le
Canada reste silencieux pendant que la COVID-19
se propage parmi les détenus dans les prisons
israéliennes
• Le
gouvernement britannique ferme les yeux sur les
décès dans les résidences pour personnes âgées
Notre sécurité est dans la défense
des droits de tous!
Forum en
français
Vendredi 1er mai
19 h
Forum en anglais
Dimanche 3 mai
14 h à 16 h
Partout au Canada et dans le monde, ce sont les
travailleurs qui, en luttant pour défendre leurs
droits, défendent les droits de tous et nous
protègent pendant cette pandémie de la COVID-19.
À
l'occasion du Premier Mai 2020, dans les
conditions de la pandémie mondiale de la COVID-19,
le Centre ouvrier du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) organise plusieurs rencontres
vidéo pour fournir un forum ouvrier aux
travailleurs qui sont aux premières lignes de la
lutte pour leurs droits et pour les droits de
tous, pour témoigner de leur expérience et la
partager.
Ce que la pandémie révèle avant toute chose,
surtout maintenant que les travailleurs se font
dire de retourner au travail pour redémarrer
l'économie et « revenir à la normale », est
que notre société ne peut pas se permettre cette
approche du « on continue comme d'habitude »
qui a causé tant de dévastation.
Les conditions de la pandémie illustrent de
manière on ne peut plus claire que les politiques
néolibérales antisociales sont destructrices et
créent des ravages que les peuples paient de leur
vie.
On lit sur une murale à Madrid : Nous
n'allons pas revenir à la normale parce que la
normale est le problème (No volveremos a
la normalidad porque la normalidad era el
problema).
Dans cet esprit, le Centre ouvrier du PCC(M-L)
appelle les travailleurs à faire du Premier Mai
2020 un point tournant de la lutte des
travailleurs pour s'affirmer et s'investir de
pouvoir. Les travailleurs ne doivent plus jamais
être laissés dans l'ignorance pendant que des
décisions sont prises qui affectent leur vie. Plus
jamais doivent-ils se faire dire quoi faire sans
qu'ils aient un mot décisif à dire. Ils doivent
être ceux qui déterminent ce qui doit être fait.
Ils doivent continuer pendant et après la pandémie
de se mettre en position de faire en sorte que ce
qu'ils disent est fait.
Ceux qui désirent participer aux consultations
vidéo, contactez-nous à centreouvrier@cpcml.ca.
- Pauline Easton -
Partout au pays, les travailleurs sont soumis à
d'énormes pressions pour ne mener que des
batailles défensives et laisser d'autres
qu'eux-mêmes les représenter politiquement. Mais
le heurt entre les conditions, où le peuple est
confronté à la pandémie du coronavirus, et une
autorité qui ne partage pas les mêmes conditions
que les travailleurs amène de plus en plus de
contingents de travailleurs à rompre avec
cette manière de faire les choses comme par le
passé.
Partout au pays, les travailleurs et leurs
organisations prennent des mesures pour obliger
les gouvernements à rendre des comptes. Ils
élaborent des programmes qui défendent leur propre
santé et sécurité et le droit de tous à être
protégé. Cela veut dire prendre une position
audacieuse contre ce qui est inacceptable en
mettant tout le poids de la force de leur nombre
pour s'assurer que Non veut dire
non ! Pendant ce temps, ceux qui se
disent des représentants élus opèrent dans un
système qui agit pour résoudre la crise en faveur
d'intérêts privés qui imposent une dictature
intenable au peuple. Ce diktat est la raison des
catastrophes dans les maisons de retraite et les
centres de soins de longue durée. Dans les
hôpitaux, les résidences pour personnes âgées, les
mines, les usines et les manufactures, dans les
transports et l'industrie agroalimentaire, le
secteur de la vente au détail comme dans tous les
autres secteurs de l'économie, les travailleurs
sont traités comme des biens consommables, des
choses remplaçables. Cela comprend les usines de
transformation de la viande et les abattoirs où
est employée une main-d'oeuvre migrante à contrat.
Les
conditions de la pandémie révèlent chaque jour la
brutalité et l'irrationalité du diktat
monopoliste. Partout, ce diktat néolibéral
entraîne la destruction de l'édifice national,
l'appauvrissement et des guerres d'agression et
d'occupation dévastatrices.
Chaque jour, le premier ministre Justin Trudeau
utilise ce qu'on appelle des points de presse pour
nous submerger d'annonces de grandes dépenses du
gouvernement pour des mesures de lutte contre la
pandémie. Chaque fois qu'on lui demande ce que le
gouvernement fait en pratique, il rappelle quelles
grandes sommes sont dépensées ici et là. En fait,
la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer à
quoi ressemble un milliard de dollars et quel est
leur rôle pour changer la situation.
Le fait est que le premier ministre semble être
dans le déni, tout comme les autres membres de son
cabinet et les premiers ministres provinciaux.
Depuis son échec à remporter une majorité à la
dernière élection, il a ajouté une apparence
d'humilité plus grande que nature à ses talents de
débatteur narcissique, qui semblent être sa seule
vraie compétence. Il exploite entre autres son
habileté à éviter de répondre aux questions en
répétant la même réponse encore et encore. Mais la
manoeuvre perd de plus en plus son effet devant la
réalité de la pandémie.
Trudeau et d'autres refusent d'agir dans le
présent d'une manière qui favorise le peuple.
Malgré tout l'argent qui est jeté dans toutes les
directions pour désorienter et faire croire qu'il
s'occupe du problème, pendant qu'en réalité les
gens sont laissés pour compte et continuent d'être
obligés de se débrouiller par leurs propres
moyens, que fait Trudeau pour faire une
différence ? S'assure-t-il que les aînés qui
présentent des symptômes de la COVID-19 sont
transférés dans des hôpitaux où ils peuvent être
soignés comme il faut ? Non, dans trop de cas
ces derniers continuent de mourir seuls, dans la
détresse, dans des résidences qui ne sont pas
équipées pour faire face à la maladie et à la
contagion.
Trudeau répète qu'il est prêt à envoyer l'armée à
la demande des premiers ministres de l'Ontario et
du Québec ou des communautés autochtones, mais
rien n'est fait pour renverser la décision de ne
pas autoriser le transfert des personnes affectées
vers des hôpitaux où elles peuvent recevoir les
soins dont elles ont besoin. Trudeau répète encore
et encore qu'il y aura amplement de temps dans les
mois et les années à venir pour étudier « nos
lacunes et nos faiblesses ».
Des mois et des années ? Des lacunes et des
faiblesses ? La mise en oeuvre d'une
politique qui laisse spécifiquement les personnes
âgées mourir d'une mort horrible et douloureuse
pratiquement seules dans des conditions de
négligence n'est pas une « lacune » ou une «
faiblesse ». Ce n'est pas une «
erreur ». C'est une décision criminelle prise
par les gouvernements de partis cartellisés qui, à
la demande d'intérêts privés, ont créé un système
sur lequel personne n'exerce de contrôle. Les
partis de la loyale et royale opposition affirment
qu'ils tiennent le gouvernement responsable, mais
tout est fait pour que nous ne tirions pas les
conclusions des tragédies qui se produisent sous
nos yeux.
Qu'est-il advenu des nombreuses leçons tirées
dans les mois et les années qui ont suivi
l'épidémie du SRAS ? Où sont les stocks de
blouses, de masques, de gants et de désinfectants
pour les mains qui devaient préparer le système à
la prochaine urgence ? La CBC et d'autres
architectes de la désinformation pointent un doigt
vers la Chine et l'accusent de saboter les efforts
du Canada dans sa lutte contre le virus de la
COVID-19 alors que ce sont les dirigeants au
Canada qui doivent être accusés de négligence
criminelle pour ce qui se passe. Ils ont une
infinité d'excuses pour expliquer pourquoi ils
n'ont rien fait, pourquoi ils n'ont pas fait le
stockage nécessaire. Les lamentations « j'aurais
donc dû » à la Doug Ford et à la François
Legault sont comme les larmes du crocodile qui est
prêt à vous déchiqueter si vous vous en approchez
trop.
La réponse toute prête, quelle que soit la
question, est : Oh oui, nous y injectons plus
d'argent. C'est du mépris. Et s'il faudra « des
mois et des années » pour comprendre qui
profite des milliards qui sont dispensés par le
gouvernement, en attendant ce sont les
travailleurs qui défendent de facto les droits de
tous en exigeant les salaires et les conditions de
travail dont ils ont besoin pour être en sécurité.
La leçon d'aujourd'hui est que le seul moyen de
sortir de la situation actuelle est que la classe
ouvrière ouvre la voie en exerçant un contrôle sur
les décisions qui affectent sa vie. Nous appelons
les travailleurs qui se battent partout au pays à
utiliser la force de leur nombre et de leur
organisation pour mettre cet objectif au premier
plan des luttes qui sont menées.
Seule la classe ouvrière a intérêt à défendre le
principe fondamental que la société a le devoir de
pourvoir aux besoins de tous. Face aux attaques
des monopoles et des gouvernements fédéral et
provinciaux, les travailleurs se font dire que
rien ne peut être fait à propos de la crise sauf
l'accepter et « en partager le fardeau »,
volontairement ou non. Mais les métallos de
Hamilton ont donné le ton en 2005 avec leur
courageuse lutte de dix ans lorsque leurs pensions
ont été volées. Ils ont appelé les travailleurs
d'un océan à l'autre à s'opposer au défaitisme
idéologique et à la passivité que les élites
dominantes et leurs médias cherchaient à leur
imposer et les ont appelés à suivre leur propre
voie. Ils ont adopté les mots d'ordre : Les
Canadiens parlent d'une seule voix pour défendre
le droit public ! Oui au secteur
manufacturier, non à la destruction
nationale ! L'appel a depuis été
repris par les travailleurs partout au pays, dans
tous les secteurs de l'économie.
De cette façon, les travailleurs organisés du
monde entier trouvent eux-mêmes une alternative en
prenant la position militante que : Non c'est
non ! Non, ils ne sont pas
sacrifiables ! Non à la privatisation des
services et des programmes sociaux ! Non à la
politique de faire payer le peuple pour payer les
riches !
Les travailleurs disent : C'est
assez ! Il y a une alternative !
- Anna Di Carlo -
Dans cette pandémie du coronavirus, les
travailleurs et les peuples opprimés du monde
entier ressentent tout le poids de la grave crise
du système capitaliste monopoliste et du diktat de
l'oligarchie financière internationale et de ses
oligopoles qui dominent tous les secteurs de
l'économie. Pour ces derniers, le seul souci pour
la société est leur recherche du profit maximum,
peu importe ce qui est mis aux enchères ou qui et
quoi est détruit. Les gouvernements utilisent tout
le poids de l'État, de ses agences et de ses
revenus pour répondre aux exigences des monopoles
et des financiers.
Maintenant,
encore une fois au nom du sauvetage de l'économie,
leur slogan est que nous sommes tous ensemble et
que l'entraide est la façon canadienne de faire.
Le « nous » est sans doute l'Équipe Canada à
laquelle Justin Trudeau fait sans cesse référence,
reprenant le slogan de son prédécesseur Jean
Chrétien. Il est honteux qu'après les conséquences
de ce que Jean Chrétien a fait pour vendre le pays
au nom d'Équipe Canada, Justin Trudeau en fasse la
promotion comme le moyen de « gagner », de «
sortir vainqueur » de la situation actuelle.
Ce n'est pas une définition de « gagner » que les
Canadiens épousent. Loin de là, chaque jour révèle
les conséquences des dommages que la soi-disant
Équipe Canada et la « façon canadienne » ont
causés à la société. Ce n'est pas pour rien que
Jean Chrétien a également appelé à revenir au «
business as usual », au « comme si de rien n'était
» après la défaite de l'Accord de
Charlottetown, lorsque les Canadiens ont exigé
qu'ils soient eux-mêmes investis du pouvoir et ont
voulu en finir avec la vieille façon de faire les
choses. En raison de cette approche du
«comme si de rien n'était», les travailleurs sont
confrontés à une insécurité économique massive, au
chômage et à la négation de leurs droits.
Les compressions dans les programmes sociaux au
nom d'idéaux élevés ont rendu la vie de plus en
plus intenable pendant des années, mais malgré
cela, les seules réclamations à la société que les
gouvernements aux niveaux fédéral et provincial
reconnaissent sont celles des spéculateurs et des
prêteurs d'argent. En ce qui concerne les
réclamations des travailleurs, il y a toujours
plein de prétextes mensongers pour expliquer
pourquoi cela n'est pas possible.
Il est vraiment criminel d'utiliser le pouvoir de
l'État et de ses institutions pour nier à la
classe ouvrière et au peuple ce qui leur
appartient de droit.
Même dans des conditions de pandémie, les
oligarques financiers, les oligopoles et les pays
et États impérialistes à leur service poursuivent
l'avancement de leurs intérêts privés. L'état de
droit au pays et à l'étranger est en lambeaux
parce que l'anarchie a été érigée en autorité et
cela a des conséquences dévastatrices. Les
gouvernements suppriment tout obstacle sur leur
chemin. Ils s'efforcent de perpétrer la fraude que
ce sont les parlements qui prennent les décisions
tandis que les partis cartellisés rivalisent de
prétention et se félicitent d'être vraiment
soucieux du bien-être de la population et de tenir
les gouvernements responsables.
Les travailleurs doivent intensifier leur
mouvement pour s'affirmer et s'investir de
pouvoir, pour ne pas se laisser diviser par la
désinformation selon laquelle le parlement, même
avec des séances virtuelles, obligera les
gouvernements à rendre des comptes, comme si l'une
ou l'autre des factions des riches était en
meilleur position de critiquer l'autre.
Les travailleurs ne
peuvent pas se permettre de rester dans le piège «
gauche-droite ». Cela ne tient pas devant la
réalité du système de cartels des institutions
démocratiques libérales anachroniques sur
lesquelles le peuple n'exerce aucun contrôle.
L'indépendance de l'organisation, de la pensée et
des actions de l'opposition ouvrière devient un
rempart contre l'approche désastreuse qui consiste
à réagir constamment à l'ordre du jour de
l'oligarchie financière et de ses partis
politiques cartellisés soi-disant de droite et de
gauche.
En pratique, la position des travailleurs de
défendre leur droit aux salaires et aux conditions
de travail dont ils ont besoin ouvre les
perspectives d'avenir. Sans cela, la vie
s'assombrit, l'avenir est sombre. Partout au pays
et sur le plan international, multiplions les
efforts pour défendre la dignité du travail en
nous opposant aux dangers auxquels l'humanité est
confrontée, aggravés par la domination des riches
qui sont un fléau pour la société, un fardeau
qu'elle ne peut plus se permettre d'endurer.
Cette lutte des travailleurs pour
s'affirmer et s'investir de pouvoir dans la
réalité actuelle assurera leur avenir. Ils peuvent
changer les choses en refusant l'ordre du jour
fixé par l'élite dominante et en s'exprimant
directement sur les choses qui les concernent.
Discuter et trouver des moyens de résoudre les
problèmes économiques, politiques, sociaux et
environnementaux de manière à favoriser le peuple
et non les riches est ce qui fait la différence.
En s'engageant dans des actions avec analyse pour
établir et renforcer des institutions
indépendantes basées sur la lutte pour la défense
des droits de tous, ils font avancer le renouveau
politique. Cela fait naître le Nouveau.
Résistance aux conditions dans les
résidences pour personnes âgées
- Christine Dandenault -
La situation insoutenable à laquelle font face
les personnes âgées pendant cette pandémie est une
très grande préoccupation pour les travailleurs,
les familles et leurs proches.
Au 22
avril, le gouvernement du Québec avait rendu plus
de 7 000 lits disponibles dans le
système hospitalier. Or, seulement 1 400
des 21 838 personnes atteintes de
COVID-19 ont été hospitalisées depuis le début de
la pandémie. Plus de 5 000 lits restent
inutilisés. Sur les 1 243 personnes
décédées, 1 211 (97,5 %) avaient
plus de 60 ans et de ce nombre 850, ou
81,7 %, sont décédées dans des résidences
pour personnes âgées ou des centres de soins de
longue durée (CHSLD) dans des conditions de
solitude et de détresse.
Le fait est que les 23 et 25 mars et
le 9 avril, le ministère de la Santé et des
Services publics a émis des directives aux CHSLD
concernant le transfert de malades dans les
hôpitaux.
La directive du 23 mars spécifie que « les
patients COVID-19 suspectés ou confirmés ne
doivent être transférés en CH [centres
hospitaliers] que de façon exceptionnelle et après
consultation avec le médecin de garde.
[...] »
La directive du 25 mars prévoit
spécifiquement que les transferts de ces personnes
vers les centres hospitaliers doivent être évités
et doivent être des cas d'exception. Cette même
directive prévoit en outre une révision
systématique de l'ensemble des niveaux de soins
pour cette clientèle spécifique. La procédure est
compliquée au point de rendre tout transfert
pratiquement impossible.
Le 9 avril, la directive ajoutait la notion
de volonté de l'usager et de sa famille concernant
la quantité et la qualité des soins. « Si son état
de santé le requiert, l'usager est transféré vers
un centre hospitalier désigné COVID-19. Cette
décision dépend du niveau de soins, qui est
déterminé en fonction de la volonté de l'usager
et de sa famille et du jugement du médecin. »
(Notre souligné)
Quand il dit que la décision est déterminée en
fonction de l'usager et de sa famille et du
jugement du médecin, le ministère semble faire
expressément abstraction des conditions dans
lesquelles la décision doit être prise : dans des
institutions où il y a insuffisance de personnel
et où souvent le personnel n'est pas qualifié
parce qu'il faut des infirmières et des médecins.
La personne est en isolement et possiblement en
détresse, la famille n'a pas accès à la résidence,
etc. Comment peut-on supposer un examen
systématique des soins donnés ? Le gouvernement se
soustrait à sa responsabilité de fournir le
maximum de soins possible, avec le plus haut
standard de soins de santé modernes, que le
patient soit en CHSLD, en résidence de personnes
âgées ou en centre hospitalier.
Introduire subrepticement la notion de la
décision de l'usager est une façon d'éviter le
coeur du problème. Qui est responsable de la mort
de tant de personnes âgées ? Le gouvernement
affirme que tous les soins sont disponibles dans
ces endroits malgré toutes les preuves qui
montrent que le niveau de soins est déjà bien en
deçà de ce qui est nécessaire. Des patients ayant
besoin d'assistance deviennent incontinents par
manque de personnel et à cause du temps d'attente
pour être assistés. D'autres ne reçoivent pas de
ventilateur car il n'y en a pas sur place ou de
disponible au moment voulu, et la famille est
appelée pour avoir l'autorisation de donner de la
morphine pour soulager la douleur, et voilà ce qui
en est de l'« examen systématique de tous les
niveaux de soins » requis par le patient en
question. La phrase courante « Le patient a
demandé uniquement d'être confortable et qu'il n'y
ait pas d'acharnement » devient la
justification de cette négligence. C'est ainsi
qu'insidieusement, la responsabilité du
gouvernement est reportée sur le dos des aînés et
de leur famille, forcés de prendre des décisions
dans ces conditions inacceptables qui, en tout
état de cause, n'ont aucune incidence sur les
mesures préventives qui auraient dû être prises et
le traitement humain qui devrait être disponible.
Depuis 20 ans, les Québécois dénoncent les
conditions dans bon nombre de ces résidences qui
manquent de personnel. De plus, beaucoup de nos
proches sont placés là en permanence à la suite
d'accidents cardiovasculaires et parce que
l'institution médicale n'est pas autorisée à
entreprendre leur réadaptation, ou parce qu'ils
ont le Parkinson et l'establishment médical n'est
pas disposé à s'attaquer à cette maladie. Le
personnel dévoué est chroniquement sous-payé et
souvent non qualifié, n'ayant pas les compétences
infirmières requises pour répondre aux besoins des
résidents. Qui au Québec ne sait pas que de
nombreux patients qui ont besoin de réadaptation
ou qui ont des maladies graves n'ont pas d'affaire
dans des institutions où les gens sont envoyés
pour mourir ? Pourquoi est-il « normal »
d'avoir autant de morts dans ces endroits pendant
la saison de la grippe ? Pourquoi ces
personnes âgées ne sont-elles pas transférées à
l'hôpital dès qu'elles présentent des symptômes
pour y être soignées comme il faut ?
En raison
du grand nombre de décès dans les CHSLD, beaucoup
de choses sont révélées sur les conditions qui y
règnent. Le Québec tout entier sait que cette
situation existe à cause des politiques
néolibérales et des coupures antisociales au fil
des années. Les élites qui dominent les affaires
politiques le savent puisque ce sont elles qui les
ont mises en pratique et qui s'enrichissent grâce
aux politiques d'austérité que les gouvernements
des partis cartellisés adoptent et imposent en
toute impunité. Les travailleurs aussi le savent
parce qu'ils en portent le fardeau et le paient de
leur santé et de leur vie. Ces politiques ont fait
l'objet de maintes élections, y compris celles
durant laquelle le premier ministre actuel a
usurpé le pouvoir.
Les Québécois sont déterminés à tenir les
gouvernements responsables de leur refus d'assumer
la responsabilité sociale des conditions qui
prévalent dans les CHSLD. Et qu'advient-il des
chirurgies électives qui ne peuvent plus être
reportées ? Des lits ont été libérés dans les
hôpitaux partout au Québec en reportant les
interventions dites non urgentes. C'est un
problème parce qu'il faudra tôt ou tard que les
chirurgies électives recommencent, alors où iront
les malades de la COVID-19 ? On rapporte
qu'il se fait normalement 9000 interventions
chirurgicales dans les hôpitaux chaque semaine.
Dans la semaine du 28 mars, quelque 6750
opérations chirurgicales ont été reportées. Des
médecins spécialistes prévoient un engorgement dès
le mois de mai puisque ce seront des milliers de
patients qui auront besoin d'être opérés en même
temps.
Le 21 avril, le Collège des médecins du
Québec (CMQ), l'Ordre des infirmières et
infirmiers du Québec (OIIQ) et l'Ordre des
infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec
(OIIAQ) ont annoncé la tenue d'une enquête
conjointe pour évaluer la qualité des soins de
santé et les pratiques au CHSLD privé Herron de
Dorval qui appartient au groupe Katasa, ainsi que
de l'Institut universitaire de gériatrie de
Montréal (IUGM). À ce sujet, la Fédération
interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
écrit : « Dans un contexte d'Omerta, nous
espérons que cette enquête brisera la loi du
silence dans les soins aux personnes âgées, et que
la voix des ordres professionnels s'ajoutera enfin
à celles de nos membres qui, elles aussi,
souhaitent protéger le public. »
« Pour les
professionnelles en soins, les faits sont là. Nos
membres nous rapportent, depuis plusieurs années,
qu'elles n'ont plus les conditions qui leur
permettent de donner des soins sécuritaires et de
qualité, il manque de personnel de façon
chronique, la surcharge de travail est constante,
les gestionnaires rationnent les soins, les CHSLD
sont à l'agonie et malheureusement, nous en
faisons le triste constat aujourd'hui. »,
déclare Nancy Bédard, présidente de la FIQ.
Au CHSLD Ste-Dorothée, à la demande des syndicats
du personnel médical, la Commission des normes, de
l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
(CNESST) est intervenue dans le centre pour ces
mêmes raisons. Le rapport remis le 12 avril a
fait état de plusieurs manquements. « Certains
travailleurs présentant des symptômes compatibles
avec la COVID-19 ont continué à travailler, des
membres du personnel ont dû réaliser des
interventions risquées auprès de patients infectés
sans équipements de protection adéquats »,
indique entre autres le rapport cité dans le
document déposé à la cour. Des résidents infectés
n'auraient pas été transférés à l'hôpital Cité de
la santé à Laval, même si cela aurait pu permettre
de mieux les soigner. »
Au CHSLD Ste-Dorothée à Laval, en date du 16
avril 2020, celui-ci comptait 150 cas de
personnes atteintes de la COVID-19 chez les
résidents, soit 78 % du nombre total de
résidents, et 56 décès, en plus de 79
cas chez les employés.
Le fils d'une aînée décédée de la COVID-19 au
CHSLD Ste-Dorothée vient d'intenter une action
collective de plus de 13 millions de dollars
contre le centre en l'accusant de grave négligence
ayant coûté la vie à 56 résidents. Le 21
avril, le cabinet Ménard, Martin, avocats, a
déposé une demande d'autorisation pour exercer une
action collective contre le CHSLD Ste-Dorothée à
Laval, ainsi que le Centre intégré de Santé et de
Services sociaux de Laval.
Les avocats réclament des millions en
dédommagement, au nom de 192 résidents du
centre, mais aussi de leurs proches qui vivent
encore une détresse psychologique face à la
situation.
Dans une lettre en date du 3 avril dernier
adressée à Danielle McCann, ministre de la Santé
et des Services sociaux, le cabinet avait déjà
fait part de ses préoccupations quant à la
situation dans les CHSLD.
« Dans les derniers jours, plusieurs situations
extrêmement préoccupantes nous ont été signalées
par des personnes vivant en CHSLD ou en résidence
privée pour aîné(e)s, de même que par des familles
de ces personnes. La situation actuelle d'urgence
sanitaire décrétée le 13 mars dernier donne des
pouvoirs sans précédent au gouvernement du Québec.
Cependant, ceux-ci ne sont pas sans
limites. »
Il s'en prend directement à la décision émise par
le ministère de réviser à la baisse l'ensemble des
niveaux de soins qui étaient fournis. Il rejette
également le prétexte de l'engorgement et de
limitation des ressources alors que des centaines
de lits ont été libérés, de même que la pression
exercée sur les familles d'accepter de facto une
baisse de soins.
Il écrit : « Nous
sommes très préoccupés par certaines directives
dont nous avons pris connaissance, notamment
celles concernant les CHSLD émises les 23
et 25 mars dernier, par le ministère de la
Santé et des Services sociaux.
« D'abord, la décision de réviser l'ensemble des
niveaux de soins, au moment même de cette période
de crise sanitaire, s'avère particulièrement
problématique.
« Dans ce contexte, alors que le consentement
libre et éclairé du patient ou de son représentant
est essentiel pour l'établissement d'un niveau de
soins, la révision systématique de l'ensemble des
niveaux de soins pour tous les résidents des CHSLD
est clairement inappropriée. Plusieurs familles
nous ont rapporté un processus de révision
inacceptable où le patient ou son représentant
reçoit une pression très forte des médecins et des
infirmières pour consentir à une baisse du niveau
de soins ou se fait carrément imposer une décision
à cet effet.
« Vos directives excèdent largement ce qui est
strictement nécessaire pour faire face au contexte
d'urgence actuelle. Il ne s'agit pas ici d'une
question de limitation des ressources. En date
du 2 avril 2020, le réseau
comptait 365 hospitalisations de patients
atteints du COVID-19, alors que 7 000
lits ont été libérés en prévision de la crise. De
même, les places en soins intensifs sont toujours
largement disponibles selon les informations que
vous rendez publiques quotidiennement. Encore
hier, le premier ministre Legault déclarait par
ailleurs que le Québec ne manquait pas de
ventilateurs. »
Un jugement de la
Cour supérieure de l'Ontario rendu le 23
avril ordonne à quatre établissements de soins de
longue durée de rectifier immédiatement plusieurs
problèmes graves de santé et de sécurité qui ont
entraîné des flambées dévastatrices de la
COVID-19, écrit l'Association des infirmières et
infirmiers de l'Ontario (AIIO). Le juge E.M.
Morgan a statué sur une injonction urgente
présentée par l'AIIO, selon laquelle les
établissements doivent se conformer aux directives
de la Santé publique. Selon ces directives, les
foyers de soins de longue durée doivent respecter
le jugement professionnel et clinique des
infirmières lorsqu'elles décident comment se
protéger, et donc de protéger leurs résidents. Le
juge a aussi statué que la décision concernant les
équipements de protection individuelle (ÉPI) et
les autres mesures de santé et de sécurité
nécessaires pour dispenser des soins à un résident
devait être prise par les infirmières, sur la base
de leur évaluation.
Dans son jugement, le juge Morgan a cité le
principe de précaution : pécher par excès de
prudence et prendre toutes les mesures
raisonnables pour protéger la santé et la sécurité
des travailleurs. Le défunt juge Archie Campbell,
dans son rapport de 2003 sur le SRAS, avait
aussi souligné la nécessité de faire appel au
principe de précaution, rappelle l'AIIO.
Le juge Morgan a également écrit dans sa décision
que les infirmières « sacrifient leurs intérêts
personnels à ceux dont elles ont la charge »
non seulement au profit immédiat de leurs
patients, mais au profit de la société dans son
ensemble. Le juge Morgan a aussi dit que la
suggestion des établissements privés, selon
laquelle la demande des infirmières pour des
masques, de l'équipement de protection et le
regroupement des patients en cohorte (en chambres
partagées pour les patients infectés) servait «
l'intérêt privé et étroit des infirmières »,
était « ironique » et « semble avoir manqué
cruellement la cible ».
« Désormais, les infirmières et les
professionnels de la santé auront accès aux ÉPI
appropriés, les résidents seront regroupés en
cohorte et des mesures appropriées de contrôle des
infections seront introduites dans ces
foyers », a déclaré la présidente de l'AIIO,
Vicki McKenna, infirmière autorisée. « J'ai
confiance que ces mesures pourraient bientôt
entraîner la fin de la propagation de la COVID-19
dans ces établissements », a-t-elle ajouté.
L'AIIO est le syndicat représentant plus
de 68 000 infirmières et infirmiers
autorisés et professionnels paramédicaux, ainsi
que 18 000 étudiants affiliés,
prodiguant des soins dans les hôpitaux, les
établissements de soins de longue durée, les
établissements de santé publique, la communauté,
les cliniques et les entreprises.
Mise à jour sur la COVID-19
Nombre de cas dans le monde
En date du 25 avril, les statistiques
mondiales sur la pandémie de la COVID-19 selon
Worldometer étaient :
- nombre total de cas
signalés : 2 855 699.
C'est 568 376 de plus que le total
déclaré le 18 avril
de 2 287 323. L'augmentation du
nombre de cas au cours de la semaine précédente
était de 526 739.
- total des cas
actifs : 1 841 276.
C'est 297 259 de plus que le nombre
déclaré le 18 avril de 1 544 017.
L'augmentation du nombre total de cas actifs au
cours de la semaine précédente était
de 286 462.
- dossiers clos : 1 014 423.
C'est 271 117 de plus que le nombre
rapporté le 18 avril de 743 306. Cela se
compare à une augmentation de 233 509 la
semaine précédente.
-
décès : 198 532 157 468.
C'est 41 064 décès de plus qu'au 18
avril, alors que le bilan était
de 101 485. Cela se compare à une
augmentation de 55 983 la semaine
précédente.
- rétablissements : 815 891. Cela
représente une augmentation de 230 053
par rapport au chiffre de 585 838
enregistré le 18 avril et se compare à une
augmentation de 190 434 rétablissements
la semaine précédente.
Il y a eu 105 825 nouveaux cas
du 23 au 24 avril, ce qui est comparable
à l'augmentation d'une journée du 16
au 17 avril de 86 496 nouveaux cas.
La maladie était présente dans 210 pays et
territoires, comme la semaine précédente. De ces
cas, 68 pays ont eu moins de 100 cas,
comparativement au 18 avril, alors
que 79 pays avaient moins de 100 cas.
Une évolution remarquable est que plusieurs pays
et territoires n'ont plus de cas actifs.
Sainte-Lucie (15 cas tous rétablis) ;
Groenland (11 cas tous rétablis) ; Mauritanie
(7 cas ; 6 rétablis ; 1
décès) ; Saint-Barthélemy (6 cas tous
rétablis) ; Yémen (1 cas, rétabli).
Les cinq pays ayant le nombre le plus élevé de
cas le 25 avril sont mentionnés plus bas,
ainsi que le nombre de cas et de décès par million
de population, ce qui permet une comparaison plus
directe entre pays, ainsi qu'entre les données de
la semaine précédente en date du 18
avril :
États-Unis : 926 530
(763 855 actifs ; 110 432
rétablis ; 52 243 décès)
et 2 799 cas par million ; 158
décès par million
- 18 avril : 715 105
(613 375 actifs ; 63 841
rétablis ; 37 889 décès)
et 2 160 cas par million ; 114
décès par million
Espagne : 223 759
(105 149 actifs ; 95 708
rétablis ; décès 22 902)
et 4 786 cas par million ; 490
décès par million
- 18 avril : 191 726
(96 886 actifs ; 74 797
rétablis ; 20 043 décès)
et 4 101 cas par million ; 429
décès par million
Italie : 192 994
(106 527 actifs ; 60 498
rétablis ; décès 25 969)
et 3 192 cas par million ; 430
décès par million
- 18 avril : 175 925
(107 771 actifs ; 44 927
rétablis ; 23 227 décès)
et 2 910 cas par million ; 384
décès par million
France : 159 828
(94 090 actifs ; 43 493
rétablis ; décès 22 245)
et 2 449 cas par million ; 341
décès par million
- 18 avril : 147 969
(94 868 actifs ; 34 420
rétablis ; 18 681 décès)
et 2 267 cas par million ; 286
décès par million
Allemagne : 155 054
(39 466 actifs ; 109 800
rétablis ; 5 788 décès)
et 1 851 cas par million ; 69
décès par million
- 18 avril : 142 569
(52 764 actifs ; 85 400
rétablis ; 4 405 décès)
et 1 702 cas par million ; 53 décès
par million
Les États-Unis à eux seuls représentent
environ 32,44 % de tous les cas dans le
monde. Les cas en Europe
représentent 43,46 % de tous les cas
dans le monde.
Les cinq pays avec le plus grand nombre de cas
recensés par région
En Europe, en date du 25 avril, le cinquième
pays avec le nombre le plus élevé de cas signalés
après les quatre précédents était le
Royaume-Uni :
Royaume-Uni : 143 464
(123 614 actifs ; ND
guérisons ; 19 506 décès)
et 2 113 cas par million ; 287
décès par million
- 18 avril : 114 217
(98 409 actifs ; ND
rétablis ; 15 464 décès)
et 1 682 cas par million ; 228
décès par million
Le 16 avril, le secrétaire britannique à la
Santé, Matt Hancock, a admis qu'au
moins 15 000 personnes par jour
(ou 105 000 personnes par semaine) se
rendaient au Royaume-Uni sans contrôle de leurs
conditions médicales, y compris des voyageurs en
provenance de pays où la pandémie est très grave,
comme les États-Unis, la Chine, l'Espagne et
l'Italie. Le gouvernement a affirmé qu'étant donné
l'ampleur de l'épidémie au Royaume-Uni, un tel
dépistage ne contribuerait pas à stopper la
propagation de la COVID-19.
La Belgique, avec une population de 11,46
millions d'habitants, a le taux de mortalité le
plus élevé d'Europe (sans compter la minuscule
République de Saint-Marin qui est enclavée par
l'Italie), avec 518 décès par million.
Un autre pays notable est la Suède, qui a
délibérément évité des mesures de confinement et
de distanciation sociale généralisées, les écoles,
les restaurants et les discothèques restant
ouverts, en partant du principe que cela lui
permettra d'atteindre l'immunité collective plus
rapidement. En particulier, par rapport aux autres
pays scandinaves qui ont institué de telles
mesures, la Suède a enregistré 217 décès par
million d'habitants, contre 72 pour le
Danemark, 37 pour la Norvège et 34 pour la
Finlande.
En Eurasie, au 25 avril :
Turquie : 104 912
(80 575 actifs ; 21 737
rétablis ; 2 600 décès)
et 1 244 cas par million ; 31
décès par million
- 17 avril : 78 546
(68 146 actifs ; 8 631
rétablis ; 1 769 décès) et 931
cas par million ; 21 décès par million
Russie : 74 588
(67 657 actifs ; 6 250
rétablis ; 681 décès) et 511 cas
par million ; 5 décès par million
- 17 avril : 32 008
(29 145 actifs ; 2 590
rétablis ; 273 décès) et 219 cas
par million ; 2 décès par million
Kazakhstan : 2 564
(1 910 actifs ; 629
rétablis ; 5 décès) 137 cas par
million ; 1 décès par million
- 17 avril : 1 546 (1 182
actifs ; 258 rétablis ; 5
décès) et 82 cas par million ; 0,9
décès par million
Azerbajian : 1 617 (516
actifs ; 1 080
rétablis ; 21 décès) et 159 cas par
million ; 2 décès par million)
- 17 avril : 1 340 (1 064
actifs ; 174 rétablis ; 66
décès) et 132 cas par million ; 1
décès par million
Arménie : 1 677 (846
actifs ; 803 rétablis ; 28
décès) 566 cas par million ; 9
décès par million
- 17 avril : 1 201 (780
actifs ; 402 rétablis ; 19
décès) et 405 cas par million ; 6
décès par million
En Asie occidentale, au 25 avril :
Iran : 89 328 (15 485
actifs ; 68 193
rétablis ; 5 650 décès)
et 1 064 cas par million ; 67
décès par million
- 17 avril : 79 494
(20 472 actifs ; 54 064
rétablis ; 4 958 décès) et 946
cas par million ; 59 décès par million
Arabie saoudite : 16 299
(13 948 actifs ; 2 215
rétablis ; 136 décès) et 468 cas
par million ; 4 décès par million
- 17 avril : 7 142 (6 006
actifs ; 1 049
rétablis ; 87 décès) et 205 cas par
million ; 2 décès par million
Israël : 15 148 (8 791
actifs ; 6 159
rétablis ; 198 décès) 1 750
cas par million ; 23 décès par million
- 17 avril : 12 982
(9 705 actifs ; 3 126
rétablis ; 151 décès) et 1 500
cas par million ; 17 décès par million
Qatar : 9 358 (8 419
actifs ; 929 rétablis ; 10
décès) et 3 248 cas par
million ; 3 décès par million
- 17 avril : 4 663 cas
(4 192 actifs ; 464
rétablis ; 7 décès) et 1 619
cas par million ; 2 décès par million
Émirats arabes unis : 9 281
(7 457 actifs ; 1 760
rétablis ; 64 décès) et 938 cas par
million ; 6 décès par million
- 17 avril : 5 825 (4 695
actifs ; 1 095
rétablis ; 35 décès) et 589 cas par
million ; 4 décès par million
L'Iran, durement touché au début de la pandémie,
avec un pic le 31 mars de 3 186
nouveaux cas par jour et un pic de cas actifs
de 32 612 le 5 avril, a réussi à
aplatir la courbe de l'infection. Le pays compte
aujourd'hui environ 1 200 nouveaux cas
par jour et 15 485 cas actifs. Iraj
Harirchi, vice-ministre iranien de la Santé, a
annoncé à Téhéran le 25 avril qu'« il y a une
tendance à la baisse de la maladie du coronavirus
dans la plupart des provinces et cela a été le
résultat d'actions efficaces par le peuple et le
gouvernement », ajoutant qu'« à une période
où la distanciation sociale intelligente et
progressive a lieu, toute violation peut avoir des
conséquences graves et irréparables » et que
des épidémies dans le monde sont encore probables
et que les gens devraient éviter les déplacements
inutiles hors du domicile. Le ministère iranien de
la Santé a tweeté un jour plus tôt : « Aucune
de nos provinces n'est dans le rouge, mais des
avertissements demeurent et la situation ne sera
pas du tout considérée comme normale. »
Le redressement en Iran a lieu malgré les
sanctions et d'autres actions hostiles des
États-Unis durant la pandémie. Plus récemment le
mois dernier, les États-Unis ont décidé de bloquer
la demande de l'Iran pour un prêt du FMI de 5
milliards de dollars, pour l'aider dans sa riposte
et son redressement face à la pandémie, rapporte
Press TV.
En Asie du Sud, au 25 avril :
Inde : 24 942 (18 664
actifs ; 5 498
rétablis ; 780 décès) 18 cas par
million ; 0,6 décès par million
- 17 avril : 13 385
(11 606 actifs ; 1 777
rétablis ; 452 décès) et 10 cas par
million ; 0,3 décès par million
Pakistan : 12 227
(9 216 actifs ; 2 755
rétablis ; 256 décès) 55 cas par
million ; 1 décès par million)
- 17 avril : 7 025 (5 125
actifs ; 1 765
rétablis ; 135 décès) et 32 cas par
million ; 0,6 décès par million
Bangladesh : 4 998
(4 745 actifs ; 113
rétablis ; 140 décès) 30 cas par
million ; 0,9 décès par million
- 17 avril : 1 838 (1 705
actifs ; 58 rétablis ; 75
décès) et 11 cas par million ; 0,5
décès par million
Afghanistan : 1 463
(1 228 actifs ; 188
rétablis ; 47 décès) et 38 cas par
million et 1 décès par million
- 17 avril : 906 (777
actifs ; 99 rétablis ; 30
décès) et 23 cas par million ; 0,8
décès par million
Sri Lanka : 440 (315
actifs ; 118 rétablis ; 7
décès) et 21 cas par million ; 0,3
décès par million
- 17 avril : 244 (160
actifs ; 77 ; 7 décès)
et 11 cas par million ; 0,3 décès
par million
En Inde, le 23 avril, l'Association médicale
indienne a observé la Journée noire pour protester
contre la violence, le boycottage social et les
abus verbaux contre les médecins et les
infirmières qui traitent des patients atteints de
coronavirus. Il existe de nombreux rapports
indiquant que des propriétaires ont expulsé des
médecins et des agents de santé de leur domicile.
Ils sont devenus les nouveaux intouchables.
L'anarchie, l'anxiété et la violence qui
imprègnent la société, déclenchées par l'élite
dirigeante, montrent sa laideur sous de nombreuses
formes. Une forme que cela prend est le blâme que
les politiciens du parti au pouvoir et ses
affiliés rejettent sur les musulmans pour le
coronavirus et l'incitation qu'ils font à des
attaques contre eux. L'Organisation de la
coopération islamiques (OCI) a demandé au
gouvernement indien de prendre des mesures contre
ces politiciens. Près de 100 000 étudiants
provenant de différentes régions de l'Inde sont
bloqués à Kota Rajasthan. Ils font appel à leurs
gouvernements respectifs pour la nourriture et le
transport.
En Asie du Sud-Est, au 25 avril :
Singapour : 12 693
(11 725 actifs ; 956
rétablis ; 12 décès) 2 170 cas
par million ; 2 décès par million
- 17 avril : 5 050 (4 331
actifs ; 708 rétablis ; 11
décès) et 863 cas par million ; 2
décès par million
Indonésie : 8 607
(6 845 actifs ; 1 042
rétablis ; 720 décès) et 31 cas par
million ; et 3 décès par million
- 17 avril : 5 923 (4 796
actifs ; 607 rétablis ; 520
décès) et 22 cas par million ; 2
décès par million
Philippines : 7 294
(6 008 actifs ; 792
rétablis ; 494 décès) et 67 cas par
million ; 5 décès par million
- 17 avril : 5 878 (5 004
actifs ; 487 rétablis ; 387
décès) et 54 cas par million ; 4
décès par million
Malaisie : 5 742
(1 882 actifs ; 3 762
rétablis ; 98 décès) 177 cas par
million ; 3 décès par million
- 17 avril : 5 251 (2 198
actifs ; 2 967
rétablis ; 86 décès) et 162 cas par
million ; 3 décès par million
Thaïlande : 2 907 (309
actifs ; 2 547
rétablis ; 51 décès) 42 cas par
million ; 0,7 décès par million
- 17 avril : 2 700 (964
actifs ; 1 689
rétablis ; 47 décès) et 39 cas par
million ; 0,7 décès par million.
La situation à Singapour continue de se
détériorer dramatiquement à cause des conditions
de vie en dessous de toute norme pour des
travailleurs migrants qui sont logés dans des
dortoirs surpeuplés, où la distanciation sociale
est pratiquement impossible et où les travailleurs
n'ont pas accès aux installations et aux
équipements sanitaires requis. Singapour possède
maintenant le plus grand nombre de cas en Asie du
Sud-Est. Une étude publiée en septembre 2019
par le Singapore Medical Journal révèle
que les travailleurs migrants font face à « de
fortes barrières à l'accès aux soins de santé
[...] de plus, plusieurs avaient très peu
d'information sur leur couverture en fait de soins
de santé et faisaient face à des barrières
financières à l'accès aux soins. Souvent, les
travailleurs migrants doivent assumer les frais,
ou font face à des barrières financières, pour des
soins externes ; souvent, les assurances pour
les soins en cas d'hospitalisation ne couvrent pas
les cas de maladie catastrophique. » Cet état
de choses indique que la situation dans laquelle
se trouvent ces travailleurs va probablement
s'aggraver alors que plusieurs d'entre eux tombent
malades pendant la pandémie à cause de leurs
conditions de vie.
Au Vietnam, un pays de 95,52 millions
d'habitants qui partage une frontière avec la
Chine, le nombre total de cas déclarés s'est
maintenu à 268 depuis le 15 avril,
soit 3 cas par million d'habitants. De ce
nombre, 160 ont été infectés suite à un
voyage à l'étranger, soit 59,7 %, tandis
que 108 ont été infectés dans la communauté,
soit 40,3 %. Il y a encore 45 cas
actifs, 223 rétablis et aucun décès.
À Ho-Chi-Minh-Ville, qui a une population
de 9 millions d'habitants, le Centre de
contrôle des maladies de la ville a annoncé,
le 23 avril, qu'il va cesser les tests de
dépistage de masse pour la COVID-19 dans les
aéroports et les gares ferroviaires parce qu'il
n'y a pas eu de nouveau cas déclaré depuis 16
jours. Selon le centre, depuis que les tests ont
débuté, 13 861 échantillons ont été
recueillis auprès des passagers de l'aéroport
international Tan Son Nhat et 5 599 de ceux
des gares ferroviaires, et 6 281
personnes ont aussi été testées pour le virus dans
les logements des travailleurs d'usine. Avec ces
résultats qui montrent que le virus n'existe plus
dans la communauté, il a été décidé que la
continuation des tests n'est plus nécessaire. Il y
a eu 54 cas dans la ville, dont 52
rétablis, selon le Tuoit Tre News. De ce
nombre, 45 sont toujours sous surveillance
par les travailleurs de la santé de la ville,
et 38 ont été testés. Trente-sept d'entre eux
ont été déclarés négatifs, et une personne attend
toujours les résultats.
Le 22 avril, le gouvernement vietnamien a
décidé qu'à l'échelle nationale les restrictions
de distanciation sociale seront abaissées compte
tenu de la baisse du taux d'infection depuis
le 4 avril, ce qui permettra la réouverture
de magasins et services non essentiels selon les
conditions locales. On recommande toujours au
public d'éviter de sortir de la maison à moins que
cela soit nécessaire. Lorsqu'ils sortent de chez
eux, il est requis qu'ils portent un masque facial
et maintiennent une distance physique d'au moins
deux mètres dans toute interaction sociale.
« Les représentants du pays ont dit publiquement
que celui-ci doit être prêt à adopter une
'nouvelle normalité ' dans la conduite de sa vie
alors que la maladie n'a pas été entièrement
éradiquée compte tenu de l'absence d'un médicament
ou d'un vaccin qui ont fait leurs preuves »,
rapporte le Tuoit Tre News.
En Asie de l'Est, au 25 avril :
Chine : 82 816 (838
actifs ; 77 346
rétablis ; 4 632 décès) 58 cas
par million ; 3 décès par million
- 17 avril : 82 692 (116
actifs ; 77 944
rétablis ; 4 632 décès) et 57
cas par million ; 3 décès par million
Japon : 12 829 (10 954
actifs ; 1 530
rétablis ; 345 décès) 101 cas par
million ; 3 décès par million
- 17 avril : 9 231 (8 106
actifs ; 935 rétablis ; 190
décès) et 73 cas par million ; 2
décès par million
Corée du Sud : 10 718
(1 843 actifs ; 8 635
rétablis ; 240 décès) 209 cas par
million ; 5 décès par million
- 17 avril : 10 635
(2 576 actifs ; 7 829
rétablis ; 230 décès) et 207 cas
par million ; 4 décès par million
Taïwan : 429 (148
actifs ; 275 rétablis ; 6
décès) et 18 cas par million ; 0,3
décès par million
- 17 avril : 395 (223
actifs ; 166 rétablis ; 6
décès) et 17 cas par million ; 0,3
décès par million
La semaine dernière, le Japon a dépassé la Corée
du sud pour le deuxième plus grand nombre de cas
dans la région. À Taiwan, une flambée récente de
cas a été attribuée à l'infection de personnel à
bord d'un vaisseau militaire qui revenait
d'exercices conjoints avec Palau.
En Amérique du Nord, au 25 avril :
États-Unis : 926 530
(763 855 actifs ; 110 432
rétablis ; 52 243 décès)
et 2 799 cas par million ; 158
décès par million
- 18 avril : 715 105
(613 375 actifs ; 63 841
rétablis ; 37 889 décès)
et 2 160 cas par million ; 114
décès par million
Canada : 43 888 (26 117
actifs ; 15 469
rétablis ; 2 302 décès)
et 1 163 cas par million ; 61
décès par million
- 18 avril : 32 412
(20 523 actifs ; 10 543
rétablis ; 1 346 décès) et 859
cas par million ; 36 décès par million
Mexique : 12 872
(4 502 actifs ; 7 149
rétablis ; 1 221 décès) et 100
cas par million ; 9 décès par million
- 18 avril : 6 875 (4 204
actifs ; 2 125
rétablis ; 546 décès) et 53 cas par
million ; 4 décès par million
Aux États-Unis, le nombre de décès de la COVID-19
a doublé en juste 10 jours et c'est le plus
élevé au monde, selon Reuters. Le nombre des décès
était de 50 031 au matin du 24 avril,
selon le suivi que fait l'Université Johns
Hopkins. Ce nombre fait partie
des 875 000 résidents des États-Unis qui
ont contracté la COVID-19 depuis que le premier
cas a été déclaré le 6 février. Cependant,
les rapports indiquent que le nombre des décès est
probablement beaucoup plus élevé parce que la
plupart des États comptent uniquement ceux qui
sont morts à l'hôpital ou dans des foyers et
ignorent ceux qui sont morts à la maison.
Environ 40 % des décès se sont produits
dans l'État de New York qui est l'épicentre de
l'éclosion aux États-Unis, suivi du New Jersey, du
Michigan et du Massachusetts.
En Amérique centrale et dans les Caraïbes,
au 25 avril :
République dominicaine : 5 749
(4 719 actifs ; 763
rétablis ; 267 décès) 530 cas par
million ; 25 décès par million
- 17 avril : 3 755 (3 344
actifs ; 215 rétablis ; 196
décès) et 346 cas par million ; 18
décès par million
Panama : 5 338 (4 865
actifs ; 319 rétablis ; 154
décès) et 1 237 cas par million ;
36 décès par million
- 17 avril : 4 016 (3 809
actifs ; 98 rétablis ; 109
décès) et 931 cas par million ; 25
décès par million
Cuba : 1 285 (820
actifs ; 416 rétablis ; 49
décès) et 113 cas par million ; 4
décès par million
- 17 avril : 862 (664
actifs ; 171 rétablis ; 27
décès) et 76 cas par million ; 2
décès par million
Costa Rica : 687 (465
actifs ; 216 rétablis ; 6
décès) et 135 cas par million ; 1
décès par million
- 17 avril : 642 (564
actifs ; 74 rétablis ; 4
décès) et 126 cas par million ; 0,8
décès par million
Honduras : 591 (478
actifs ; 58 rétablis ; 55
décès) et 60 cas par million ; 6
décès par million
- 17 avril : 442 (391
actifs ; 10 récupérés ; 41
décès) et 45 cas par million ; 4
décès par million
À Cuba, le système de santé traite chaque Cubain
maison par maison et tous les aînés dans les
foyers pour gens âgés, avec une combinaison de
remèdes homéopathiques pour prévenir les maladies
respiratoires comme le coronavirus et la dengue.
Cette semaine, le vice-premier ministre de Cuba,
responsable du groupe de travail temporaire sur la
pandémie de la COVID-19 a dit que sur
les 1 085 garderies de jour de
l'île, 444 fonctionnent avec le personnel
requis pour minimiser les dommages économiques.
En Amérique du Sud, au 25 avril :
Brésil : 54 043
(22 684 actifs ; 27 655
rétablis ; 3 704 décès) et 254
cas par million ; 17 décès par million
- 17 avril : 30 891
(14 913 actifs ; 14 026
rétablis ; 1 954 décès) et 145
cas par million ; 9 décès par million
Équateur : 22 719
(20 777 actifs ; 1 366
rétablis ; 576 décès) et 1 288
cas par million ; 33 décès par million
- 17 avril : 8 225 (6 984
actifs ; 838 rétablis ; 403
décès) et 466 cas par million ; 23
décès par million
Pérou : 21 648 (13 518
actifs ; 7 496
rétablis ; 634 décès) et 657 cas
par million ; 19 décès par million
- 17 avril : 12 491
(6 097 actifs ; 6 120
rétablis ; 274 décès) et 379 cas
par million ; 8 décès par million
Chili : 12 306 (5 805
actifs ; 6 327
rétablis ; 174 décès) et 644 cas
par million ; 9 décès par million
- 17 avril : 8 807 (5 403
actifs ; 3 299
rétablis ; 105 décès) et 461 cas
par million ; 5 décès par million
Colombie : 4 881
(3 653 actifs ; 1 003
rétablis ; 225 décès) et 96 cas par
million ; 4 décès par million
- 17 avril : 3 233 (2 539
actifs ; 550 rétablis ; 144
décès) et 64 cas par million ; 3
décès par million
En Afrique, au 25 avril :
Afrique du Sud : 4 220
(2 668 actifs ; 1 473
rétablis ; 79 décès) et 71 cas par
million ; 1 décès par million
- 17 avril : 2 605 (1 654
actifs ; 903 rétablis ; 48
décès) et 44 cas par million ; 0,8
décès par million
Égypte : 4 092 (2 723
actifs ; 1 075
rétablis ; 294 décès) et 40 cas par
million ; 3 décès par million
- 17 avril : 2 673 (1 881
actifs ; 596 rétablis ; 196
décès) et 26 cas par million ; 2
décès par million
Maroc : 3 889 (3 232
actifs ; 498 rétablis ; 159
décès) et 105 cas par million ; 4
décès par million
- 17 avril : 2 528 (2 122
actifs ; 273 rétablis ; 133
décès) et 68 cas par million ; 4
décès par million
Algérie : 3 127 (1 304
actifs ; 1 408
rétablis ; 415 décès) et 71 cas par
million ; 9 décès par million
- 17 avril : 2 268 (1 137
actifs ; 783 rétablis ; 133
décès) et 52 cas par million ; 8
décès par million
Cameroun : 1 518 (768
actifs ; 697 rétablis ; 53
décès) et 57 cas par million ; 2
décès par million
- 17 avril : 996 (810
actifs ; 164 rétablis ; 22
décès) et 38 cas par million ; 0,8
décès par million
Le nombre total de cas en Afrique au 25
avril est de 30 192, en hausse par
rapport à environ 20 000 la semaine
précédente..
Le 20 avril, le directeur général de
l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr
Tedros Adhanom Ghebreyeus, a informé que « les
vols de solidarité continuent de transporter dans
toute l'Afrique des fournitures médicales vitales
destinées à protéger les agents de santé qui sont
les fers de lance des efforts déployés pour sauver
des vies et ralentir la pandémie.
« Au cours de la semaine écoulée, l'OMS a
collaboré étroitement avec le Programme
alimentaire mondial pour livrer dans 40 pays
des masques, des lunettes de protection, des kits
de dépistage, des écrans faciaux et d'autres
équipements médicaux.
Cette démarche s'intègre dans le cadre d'un
effort global visant à maintenir le fonctionnement
des chaînes d'approvisionnement et à garantir la
livraison de fournitures essentielles
dans 120 pays prioritaires. »
En Océanie, au 25 avril :
Australie : 6 695
(1 243 actifs ; 5 372
rétablis ; 80 décès) et 263 cas par
million ; 3 décès par million
- 17 avril : 6 523 (2 639
actifs ; 3 819
rétablis ; 65 décès) et 256 cas par
million ; 3 décès par million
Nouvelle-Zélande : 1 461
(325 actifs ; 1 118
rétablis ; 18 décès) et 303 cas par
million ; 4 décès par million
- 17 avril : 1 409 (582
actifs ; 816 rétablis ; 11
décès) et 292 cas par million ; 2
décès par million
Guam : 136 (5 décès)
- 17 avril : 135 (5 décès)
Polynésie française : 57 (16
actifs ; 41 rétablis) et 203 cas
par million
- 17 avril : 55 et 196 par
million
Nouvelle-Calédonie : 18 (1
actif ; 17 rétablis)
- 17 avril : 18 (4
actifs ; 14 rétablis)
Le directeur général de l'OMS, le docteur Tedros
Adhanom Ghebreyesus, en vidéoconférence sur la
stratégie nationale pour le Pakistan face à la
COVID-19, le 23 avril 2020
Les prochaines mesures de transition vers
le déconfinement éventuel du pays
Les pays de diverses régions du monde songent à
réduire la distanciation sociale et les mesures de
confinement. Le 19 avril, l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) a appelé à ce que la
réouverture des sociétés et des économies suive
une démarche progressive, et a rappelé que ce
n'est pas la fin de la pandémie mais une prochaine
phase dans la gestion de la situation où on doit
mettre l'accent sur éduquer la population, la
faire participer et lui donner les moyens d'agir
pour prévenir et répondre rapidement à tout retour
en force de la pandémie. Il est aussi essentiel,
a-t-il souligné, que pendant cette période, les
pays développent leur capacité de « détecter, de
tester, d'isoler et de prendre en charge chaque
cas et de rechercher chaque contact. Enfin, de
manière à faire en sorte que leurs systèmes de
santé soient en mesure d'absorber toute
augmentation du nombre de cas ».
Dans son point de presse du 22 avril, le
docteur Tedros a continué d'être prudent devant la
situation, recommandant la pondération : « Ne
commettons pas d'erreur : il nous reste un
long chemin à parcourir. Ce virus nous
accompagnera pendant longtemps. Il ne fait aucun
doute que les obligations de rester chez soi et
les autres mesures de distanciation physique
soient parvenues à enrayer la transmission dans de
nombreux pays. Il n'en demeure pas moins que le
virus reste extrêmement dangereux. Les premières
données concrètes laissent apparaître que la
majorité de la population mondiale y reste
sensible, ce qui signifie que l'épidémie peut
facilement repartir.
« L'un des plus grands dangers qui nous guettent
aujourd'hui serait de baisser la garde. Dans les
pays dont les habitants sont tenus de rester chez
eux, on peut comprendre la frustration qu'ils
éprouvent à se trouver confinés pendant des
semaines. On peut comprendre que les gens
veuillent reprendre le cours de leur vie, parce
que leur vie, justement, et leurs moyens de
subsistance en dépendent.
« Telle est également la volonté de l'OMS et
c'est ce pour quoi nous travaillons sans relâche,
tous les jours. Cependant, les choses ne seront
plus pareilles et ne peuvent plus l'être.
Une « nouvelle normalité » doit s'installer
— un monde en meilleure santé, plus sûr et mieux
préparé. Les mesures de santé publique que nous
prônons depuis le début de la pandémie doivent
rester au coeur de la riposte dans tous les
pays. »
Une des caractéristiques abominables de cette
pandémie est précisément la complaisance des
gouvernements qui n'ont pas tiré leur leçon de
l'épidémie du SRAS 2002-2003 afin d'être
prêts, avec l'équipement et les procédures
nécessaires pour agir rapidement pour protéger les
populations et les travailleurs de la santé en
première ligne, avec la participation active des
travailleurs de la santé dans ces préparatifs.
Dans des pays comme le Canada où les gouvernements
néolibéraux ont plutôt affaibli les systèmes de
santé à coup de compressions et de privatisation,
la question à laquelle la classe ouvrière est
confrontée est précisément comment veiller à ce
qu'elle soit investie du pouvoir de changer la
situation pour éviter « un retour à la
normale » après la pandémie.
Les efforts de l'OMS pour développer la
capacité mondiale en dépistage, l'accès à
l'équipement de protection et la thérapeutique
Afin d'assurer que tous les pays soient en mesure
de mettre en oeuvre les directives mises de
l'avant par l'OMS pour dépister tous les cas
potentiels, celle-ci « apporte un soutien
technique, scientifique et financier à la mise en
place d'études séro-épidémiologiques partout dans
le monde », a informé le docteur Tedros
le 20 avril. Il a expliqué : « « Les
premiers résultats de certaines de ces études
[séro-épidémiologiques] tendent à indiquer que
l'infection n'aurait touché qu'un pourcentage
relativement restreint de la population, même dans
les zones fortement touchées. Pas plus de 2
à 3 pour cent.
« Bien que les tests sérologiques soient
importants pour savoir qui a été infecté, les
tests de dépistage du virus restent l'outil de
base pour la recherche active, le diagnostic,
l'isolement et le traitement des cas. »
Il a aussi expliqué que l'OMS travaille en
collaboration avec d'autres organisations « afin
d'identifier et de valider cinq tests susceptibles
d'être fabriqués en grandes quantités. En
association avec le Fonds mondial, l'UNICEF et
UNITAID, nous avons désormais commandé 30 millions
de tests pour les quatre prochains mois.
Les premiers tests seront expédiés la semaine
prochaine, par l'intermédiaire de l'équipe
spéciale des Nations unies pour la chaîne
d'approvisionnement que nous avons mise sur pied
avec le Programme alimentaire mondial et d'autres
partenaires. »
Pour ce qui est de la recherche pour trouver des
vaccins et leur éventuelle distribution à tous les
pays, le docteur Tedros a affirmé le 24
avril :
« Depuis janvier, l'OMS collabore avec des
milliers de chercheurs dans le monde entier pour
accélérer et suivre le développement de vaccins,
depuis la mise au point de modèles animaux jusqu'à
la conception des essais cliniques, en passant par
toutes les étapes intermédiaires. Nous avons
également mis au point les produits de diagnostic
qui sont utilisés partout dans le monde. Enfin,
nous coordonnons un essai mondial sur l'innocuité
et l'efficacité de quatre traitements contre la
COVID-19. La communauté internationale a besoin de
ces outils et elle en a besoin rapidement. Nous
savons par expérience que même lorsque des outils
sont disponibles, ils ne le sont pas pour tous de
façon équitable. Nous ne pouvons accepter cela.
« Aujourd'hui, l'OMS est fière de s'associer à de
nombreux partenaires pour lancer le Dispositif
pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre
la COVID-19, ou Dispositif ACT. Il s'agit là d'une
collaboration qui fera date pour accélérer la mise
au point, la production et la distribution
équitable de vaccins, de produits de diagnostic et
de traitement contre la COVID-19. Nous partageons
le même engagement : faire en sorte que
toutes les personnes aient accès à tous les outils
pour venir à bout de la COVID-19. Le Dispositif
ACT rassemble la puissance combinée de plusieurs
organisations pour agir rapidement et à grande
échelle.Chacun d'entre nous accomplit un travail
formidable, mais nous ne pouvons travailler
seuls. »
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a
publié un mémoire le 24 avril qui dit qu'il n'y a
« actuellement aucune preuve » que les personnes
qui se sont rétablies de la COVID-19 et qui ont
des anticorps seraient protégées contre une
deuxième infection. Ils aboutiraient néanmoins à «
un certain niveau de protection », a précisé par
la suite l'OMS.
L'OMS a averti dans son mémoire qu'en raison du
manque de preuves, l'octroi de « laissez-passer
immunitaires » basés sur le rétablissement suite à
une infection au virus pourrait conduire les gens
à ignorer les conseils de la santé publique alors
qu'ils pourraient encore être réinfectés et
continuer la chaîne de transmission.
Le fait d'avoir une grande partie d'une
population avec des anticorps qui la rendraient
immunisée contre une autre infection par le même
virus est connu sous le nom d'« immunité
collective », en ce sens que ceux qui n'ont pas
encore été infectés et qui manquent d'anticorps
bénéficient également d'un certain niveau de
protection parce que le virus ne peut pas
s'installer dans l'ensemble de la population. La
notion d'immunité collective est promue au Canada
et ailleurs alors que les régions et les pays
cherchent à mettre un terme au confinement et aux
mesures de distanciation sociale.
Par exemple, le premier ministre du Québec,
François Legault, a déclaré lors d'une conférence
de presse le 23 avril où il a annoncé son plan de
redémarrage de l'économie : « L'idée est de
graduellement - et c'est le mot important - de
laisser graduellement les gens sortir, laisser les
enfants sortir. » Ceux de moins de 60 ans
pourraient être candidats au développement de
l'immunité, a-t-il suggéré.
L'administrateur en chef de la santé publique du
Canada, la Dre Theresa Tam, lors d'une conférence
de presse le 25 avril, a déclaré qu'il n'y avait
pas suffisamment de preuves pour soutenir
l'immunité collective afin de déconfiner la
société, comme l'a suggéré le premier ministre du
Québec.
« L'idée de [...] générer une immunité naturelle
n'est en fait pas quelque chose qui devrait être
entreprise », a déclaré le Dr Tam. Elle a appelé
les gens à être « extrêmement prudents » face à ce
concept. « Même un jeune peut tomber gravement
malade ou entrer en USI, ce n'est donc pas un
concept qui devrait être soutenu », a-t-elle
déclaré.
La position officielle du Canada est que tant
qu'un vaccin ne sera pas développé contre le virus
COVID-19, la population ne sera pas à l'abri d'une
infection.
En réponse aux demandes des premiers ministres
pour rouvrir l'économie après une fermeture d'un
mois, les premiers ministres du Canada, y compris
le premier ministre du Canada, ont convenu le 24
avril de travailler sur un ensemble conjoint de
lignes directrices nationales qui expliqueraient
comment réaliser le processus. Trudeau a déclaré
lors de sa conférence de presse du 25 avril que
ces plans ne reposent pas sur l'utilisation de
l'immunité comme forme provisoire de protection.
« Dans l'approche que nous prenons très
soigneusement dans les provinces et à travers le
pays pour envisager la réouverture, je ne pense
pas qu'il existe des plans qui reposent sur
l'immunité ou l'immunité de certaines personnes ou
individus contre la COVID-19», a déclaré Trudeau.
Certains pays comme le Chili s'apprêtent à
délivrer des « passeports immunitaires » à ceux
qui se sont rétablis du virus, selon les médias.
Les laissez-passer seraient délivrés pour exempter
progressivement les personnes des restrictions
mises en place pour limiter la propagation de la
COVID-19, leur permettant de retourner au travail,
d'assister à des rassemblements de masse ou même
de voyager par-delà les frontières.
Le Dr Tam a déclaré que sans une compréhension
claire des tests d'immunité pour la COVID-19, il
est trop tôt pour penser à délivrer des
laissez-passer à ceux qui pourraient être
protégés.
Un récent article publié par l'agence de presse
indienne The Wire attire l'attention sur
le problème actuel d'insécurité alimentaire de
millions de travailleurs indiens, qui a été
exacerbé par les conditions de confinement en Inde
qui ont été prolongées jusqu'au 11 mai.
Le système public de distribution (PDS) de
l'Inde, établi en vertu de la Loi de 2013 sur
la sécurité alimentaire nationale (National Food
Security Act, NFSA), est destiné à fournir des
denrées alimentaires et d'autres biens
subventionnés aux secteurs pauvres de la
population. L'accès au système PDS dépend de la
possession d'une carte de rationnement. Ce ne sont
pas tous les travailleurs ou leurs familles qui
devraient avoir droit aux cartes de rationnement
qui en ont. De même, les travailleurs migrants
[inter-États], qui font partie des travailleurs
pauvres qui pourraient bénéficier du PDS, ne
peuvent pas recevoir leurs rations s'ils sont loin
de leur État d'origine.
« Les universitaires Meghana Mungikar, Jean Drèze
et Reetika Khera [...] ont récemment estimé
que 108,4 millions de personnes en Inde sont
exclues du PDS. Cela représente environ 8 %
de la population indienne », souligne The
Wire.
Dans l'ensemble, la NFSA couvre 67 % de
la population. Sur la base des données du
recensement de 2011, lorsque la population de
l'Inde était de 1,22 milliard d'habitants, il
y a 814 millions de personnes admissibles au PDS.
En 2020, la population est estimée par ces
chercheurs à 1,37 milliard, ce qui signifie
que 922 millions devraient être admissibles
au PDS. Cependant, le système continue de
fonctionner sur la base des données de 2011,
ce qui signifie que 108,4 millions de
personnes qui devraient avoir droit à des rations
au titre du PDS ne sont pas couvertes.
L'article poursuit en soulignant que les
gouvernements des États ont déjà épuisé leurs
quotas, qui sont gelés depuis la mise en vigueur
de la NFSA. Par exemple, Jharkhand a cessé
d'émettre de nouvelles cartes de rationnement il y
a plusieurs années et les demandes de 8,4
lakh (840 000) ménages sont en attente.
The Wire souligne qu'environ 90 % de la
main-d'oeuvre indienne est employée dans le
secteur informel où la sécurité d'emploi est
minimale et les salaires bas. Il est dit qu'«
environ 85 % de la main-d'oeuvre indienne - en
supposant que 68 % de la main-d'oeuvre est
masculine, selon le recensement de 2011 - gagne
moins de 10 000 roupies par mois [184,86 $ CA]. Et
environ 50 % de la main-d'oeuvre gagne moins de 5
000 roupies par mois [92,43 $ CA], ou moins de 166
roupies par jour [3,07 $ CA]. Même ce revenu
aurait désormais, dans le cas de la plupart de ces
travailleurs, été anéanti en raison du
confinement.
Un rapport publié le 15 avril par le
Stranded Workers Action Network (SWAN) - commencé
par un groupe de 73 volontaires le 27
mars alors qu'il était évident que les
travailleurs migrants sont extrêmement vulnérables
- note que 50 % des 11 000
travailleurs avec qui ils ont été en contact
avaient des rations pour moins d'un jour.
96 % des travailleurs n'avaient pas reçu de
rations du gouvernement et 70 %
n'avaient reçu aucun aliment cuit. Pour aggraver
les problèmes, 89 % d'entre eux
n'avaient pas été payés par leurs employeurs
pendant la période de confinement, souligne le
Réseau.
The Wire fournit également des
statistiques sur les migrants inter-États. « Selon
les estimations, l'Inde pourrait compter
entre 120 millions et 150 millions de
migrants internes qui travaillent dans les villes
comme aides-domestiques, travailleurs de la
construction, dans des briqueteries et dans le
secteur des transports, entre autres. Ils sont
désormais extrêmement vulnérables alors que leurs
sources de revenus se sont taries et la plupart se
trouveraient dans des villes où ils n'ont ni carte
de rationnement ni filet de sécurité. Ces migrants
sont désormais contraints de dépendre de la
charité. »
« Cette dépendance envers la bienveillance de
ceux qui sont mieux nantis en tant que politique
de l'État est également évidente à partir d'une
contribution faite par le Centre à la Cour suprême
la semaine dernière », écrit The Wire.
« Il a montré que dans 13 États, les
organisations non gouvernementales (ONG) avaient
mis en place plus de camps de nourriture et nourri
plus de personnes que les gouvernements des États
respectifs, alors que le Centre n'a rien fait de
tel. En Inde, 9 473 camps ont été mis en
place par des ONG, tandis que 7 848
avaient été créées par les gouvernements des
États. »
« Les 5 kilogrammes de céréales
supplémentaires et 1 kilogramme de
légumineuses qu'elle a annoncés n'atteindront pas
les plus de 100 millions de personnes qui ne
sont pas éligibles au PDS en raison de
l'utilisation des données du recensement
de 2011. Ils n'atteindront pas les millions
de travailleurs migrants bloqués loin de leur État
d'origine sans aucune source de revenus. »
De plus, les sans-abri, les mendiants, les
personnes âgées et les tribus non déclarées ne
sont sur la liste de personne, selon Nikhil Dey,
cofondateur du groupe de défense des droits
Mazdoor Kisan Sangathan.
Parallèlement, The Wire rapporte qu'en
mars, « la Food Corporation of India détenait 77
millions de tonnes de stocks de riz et de blé, ce
qui représente plus de trois fois le stock
régulateur requis. Ce stock augmentera davantage à
mesure que le gouvernement prévoit se
procurer 40 millions de tonnes de blé pendant
la récolte de rabi (légimineuses indiennes), qui
aura lieu bientôt. Une moyenne des trois dernières
années montre que le PDS a besoin
d'environ 54 millions de tonnes de céréales
pour assurer les provisions pour une année
complète. Il faudrait 20 millions de tonnes
supplémentaires pour universaliser le système
pendant un an. »
Les décès par famine ont déjà commencé selon les
rapports des chercheurs Thejesh G.N., Kanika
Sharma et Aman.
The Wire conclut : « Avec les
entrepôts de la FCI [Food Corporation of India]
remplis à ras bord de stocks de nourriture, il est
important de rappeler l'étude d'Amartya Sen sur la
famine du Bengale de 1943 dans laquelle il a
constaté qu'il ne s'agissait pas d'une pénurie de
nourriture mais d'un manque d'accès à la
nourriture, ce qui a conduit à des morts par
famine. »
« Les personnes décédées devant des magasins
d'alimentation bien approvisionnés et protégés par
l'État se sont vu refuser de la nourriture en
raison de l'absence de droits légaux, et non pas
parce que ceux-ci avaient été violés », a
écrit Sen dans son livre Pauvreté et famines en
1981.
Des infirmières devant la Maison-Blanche à
Washington rendent hommage aux travailleurs de la
santé morts de la COVID-19 et exigent des
équipements de protection adéquats pour faire leur
travail, le 21 avril 2020.
En pleine pandémie, la vie des travailleurs de la
santé des États-Unis et du public est inutilement
mise en danger par l'inaction du gouvernement et
les conflits entre les gouvernements des États et
les gouvernements fédéraux. Comme en témoigne
l'expérience des travailleurs de la santé au
Canada, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui
défendent la santé et les normes de sécurité
contre les gouvernements et les employeurs qui ont
d'autres ordres du jour, surtout dans le système
américain qui est largement organisé pour générer
des profits pour des intérêts privés. De février à
aujourd'hui, les Infirmières nationales unies
(NNU) et d'autres associations d'infirmières
nationales ont publié des communiqués de presse
réguliers et organisé des manifestations publiques
pour continuer de mettre de l'avant les
revendications des infirmières.
Un communiqué de
presse du NNU du 28 février au sujet d'un
patient atteint de la COVID-19 soigné au centre
médical UC Davis en Californie montre ce à quoi
les infirmières font face à l'échelle des
États-Unis. Le NNU souligne que ce cas « met en
lumière la vulnérabilité des hôpitaux de la nation
face à ce virus et l'insuffisance des récentes
directives du Centre pour le contrôle des
maladies.
« Le seul patient de la COVID-19 admis à
l'établissement le 19 février a mené au
confinement volontaire à domicile d'au
moins 36 infirmières licenciées et de 88
autres travailleurs de la santé.
« Ces 124 infirmières et travailleurs de la
santé, qui sont plus que jamais nécessaires, ont
au contraire été immobilisés. Le manque de
préparation va engendrer une crise nationale
intenable du personnel de la santé.
« Pour les infirmières, la gestion de ce cas de
COVID-19 représente un échec du système et non un
succès. Les infirmières licenciées du NNU se font
entendre parce qu'elles se consacrent à la
protection de la santé et de la sécurité de leurs
patients, des travailleurs de la santé et du
public.
« Les infirmières employées par les centres
médicaux de l'Université de la Californie ont
rencontré les représentants de l'université quatre
fois et écrit de nombreuses lettres depuis le 28
janvier pour les avertir de l'urgence de se
préparer au coronavirus, faire des demandes
d'information et offrir de travailler avec eux.
Le 18 février, les infirmières de l'UC ont
écrit à Janet Napolitano, la présidente du système
de l'UC, afin d'exiger une protection accrue pour
les infirmières et les patients contre le
coronavirus. Le 11 février, les infirmières
Davis de l'UC, huit jours avant l'admission du
patient en question, avaient approché les
gestionnaires de l'hôpital pour leur demander
d'appliquer le plan de contrôle des infections
déjà en place en raison de la pandémie de l'Ebola
en 2014, mais l'hôpital a refusé. »
Manifestation devant l'hôpital Antioch en
Californie le 24 mars 2020. La National Nurses
United estime que plus de 150 manifestations ont
eu lieu aux États-Unis.
« Nous savons que nous pouvons réussir à mettre
tous nos hôpitaux en état de préparation afin de
contrôler la propagation de ce virus », a dit
Bonnie Castillo, infirmière licenciée, directrice
générale de NNU. « Nous sommes engagées à
travailler avec les hôpitaux, l'État et les
agences fédérales afin d'être prêtes. Mais les
infirmières et les travailleurs de la santé
doivent avoir les effectifs, l'équipement et le
matériel nécessaires pour y arriver. Ce n'est pas
le temps pour les réseaux d'hôpitaux de couper les
coins ronds et de prioriser les profits. C'est le
temps de faire un effort supplémentaire et de
faire en sorte que les travailleurs de la santé,
les patients et le public soient protégés en vertu
des plus hauts standards. »
Le mois suivant,
dans un communiqué de presse du 10 mars, le
NNU a déclaré : « Les infirmières licenciées
sont scandalisées d'apprendre que le Centre pour
le contrôle des maladies (CCM), en date du 10
mars, a dilué encore plus ses directives pour
contenir la COVID-19. Entre autres changements, il
y a eu une réduction des normes entourant
l'équipement de protection individuelle (ÉPI)
comme le fait de remplacer les respirateurs N95
par de simples masques chirurgicaux, ne pas exiger
que les patients de la COVID-19 confirmés ou
soupçonnés soient placés dans des chambres
d'isolement de pression négative en tout temps et
la détérioration des protections pour les
travailleurs de la santé faisant la cueillette
d'échantillons de diagnostic respiratoire. Ce sont
des changements qui, selon le NNU, mettront les
infirmières, les travailleurs de la santé, les
patients et nos communautés dans une situation de
danger grave. »
Du mois de mars à aujourd'hui, les infirmières
ont organisé des rassemblements lors des
changements de quart de travail pour appuyer leurs
revendications ainsi que des actions pour défendre
les infirmières suspendues parce qu'elles refusent
de travailler sans qu'on leur fournisse l'ÉPI
nécessaire pour travailler en toute sécurité.
Conflits entre les autorités des États et les
autorités
fédérales au sujet de l'équipement
Comme au Canada, les travailleurs des États-Unis
sont confrontés à une économie qui n'est pas
autosuffisante pour répondre aux besoins du
peuple. Dans la situation actuelle, cela veut dire
fournir l'ÉPI nécessaire, les ventilateurs et les
autres équipements requis par les travailleurs de
la santé et les patients de la COVID-19. La
situation est exacerbée par les luttes intestines
entre l'État fédéral et les autorités de chaque
état au sujet de l'équipement médical.
On lit dans le New York Times du 6
avril : « Au Massachusetts, les dirigeants de
cet État ont dit qu'ils avaient confirmé une vaste
commande d'équipement de protection individuelle
pour leurs travailleurs de la santé. Puis,
l'administration Trump a saisi ces livraisons.
« Au Kentucky, le dirigeant du système des
hôpitaux a dit aux membres du congrès que son
intermédiaire avait résilié l'entente pour la
livraison de quatre cargaisons d'équipement
médical désespérément attendues après que le
Federal Emergency Management Agency l'ait pris en
main.
« Le gouverneur Jared Polis du Colorado pensait
que son État avait obtenu 500 ventilateurs
mais ceux-ci ont été ‘confisqués par la FEMA'.
« Pendant des semaines, l'administration Trump a
exercé une pression sur les États pour qu'ils se
procurent leurs propres ventilateurs et leurs
propres équipements de protection tels que
masques, gants et visières. Mais une nouvelle
tentative de la part de l'administration de créer
un système hybride de distribution — partagé entre
le gouvernement fédéral, les représentants locaux
et les compagnies de services de santé privées — a
engendré une nouvelle confusion qui frise le chaos
et des accusations de confiscation. »
La destruction néolibérale du Centre américain
de contrôle et de prévention des maladies
Le Centre américain de contrôle et de prévention
des maladies (CDC) est une agence fédérale sous
l'égide du département des services humains et de
santé. Dès le début de l'éclosion de la COVID-19,
plusieurs questions ont été soulevées au sujet du
CDC et de son manque d'actions fermes et de
direction pour combattre la pandémie.
Un problème initial a été le fait que le CDC n'a
pas fourni des tests fiables pour la COVID-19 dès
le début de janvier, après que les États-Unis
aient décidé de fabriquer leur propre test, plutôt
que de prendre comme modèle le test proposé par
l'Organisation mondiale de la santé. Selon le Washington
Post du 18 avril : « L'absence de
mesures proposées par le Centre pour le contrôle
et la prévention des maladies pour produire
rapidement une trousse de dépistage pour déceler
le nouveau coronavirus est due à un effondrement
scientifique flagrant au complexe central des
laboratoires du CDC à Atlanta, selon les
scientifiques compétents en la matière et une
lettre de détermination des contrôleurs fédéraux.
« Les installations du CDC qui fabriquaient les
trousses ont violé les principes de fabrication
appropriés, ce qui a résulté en une contamination
de l'une des trois composantes utilisées dans le
processus excessivement sensible de détection, ont
dit les scientifiques.
« La contamination croisée a sans doute eu lieu
parce que des mélanges chimiques étaient intégrés
aux trousses dans un espace de laboratoire où
étaient aussi manipulés des matériaux synthétiques
du coronavirus. Les scientifiques ont aussi dit
que la proximité n'était pas conforme aux
procédures appropriées et avait compromis le
dépistage du virus.
« Le Washington Post a confirmé
séparément que le Food and Drug Administration
avait reconnu que le CDC avait violé ses propres
normes de laboratoire dans la fabrication de ces
trousses. En raison de ces pratiques médiocres,
les trousses ont été exposées à la contamination.
« Le volet défectueux du test n'était pas
déterminant pour déceler le nouveau coronavirus,
ont dit les experts. Mais après que le problème
eut été observé, les représentants du CDC ont
procédé pendant plus d'un mois à retirer cette
étape non nécessaire des trousses, exacerbant
ainsi les délais de dépistage à l'échelle
nationale, selon un examen de documents fédéraux
et des entrevues avec plus de trente scientifiques
actuels et anciens et d'autres personnes au fait
des événements. »
Un rapport du New York Times du 18
avril souligne que « les tests de dépistage sont
encore rationnés dans certains états et sont
inégaux dans d'autres, et les médecins et les
patients peuvent attendre plusieurs jours avant
d'en obtenir les résultats. Plusieurs experts de
la santé publique et des maladies infectieuses
disent que les tests de dépistage ne sont pas
suffisants pour ouvrir à nouveau le pays ou
retourner à une vie à peu près normale. »
La question qui se pose est pourquoi le CDC n'a
pas été en mesure d'adhérer aux procédures de base
afin d'éviter la contamination de ses trousses de
dépistage.
En 2017, en raison d'un gel d'embauche
fédéral, 700 postes au CDC ont été laissés
vacants, ce qui « selon les représentants et les
chercheurs a eu des répercussions sur les
programmes d'appui à la préparation aux urgences
de la santé publique locale et de l'État, au
contrôle des maladies infectieuses et à la
prévention des maladies chroniques », a écrit
le Washington Post à ce moment-là. Même
en 2017, « dans les institutions nationales
de la santé, selon le personnel, le travail
clinique, le soin des patients et le recrutement
sont précaires », selon l'article du Post.
D'autres compressions au CDC ont eu lieu dans les
années qui ont suivi, dont une compression
de 80 % aux efforts du CDC pour
contribuer à l'effort mondial de lutte contre les
épidémies de maladies infectieuses comme l'Ebola.
Tout indique que la crise de la COVID-19 aux
États-Unis est la conséquence directe des
compressions néolibérales qui ont frappé
l'institution même qui doit prévenir les éclosions
massives de maladies, faisant en sorte que le CDC
ne peut même pas respecter les normes de base pour
les laboratoires ni jouer son rôle de fournir des
directives nationales de sécurité pour protéger
les travailleurs de la santé.
Il y a environ 4 520 détenus
palestiniens dans les prisons israéliennes
surpeuplées, des hommes, des femmes et même des
enfants de 14 ans. Face aux inquiétudes
fondées que la COVID se propage dans ses prisons,
un tollé mondial s'est élevé pour exiger qu'Israël
libère les prisonniers palestiniens, en
particulier les femmes et les enfants et ceux qui
sont détenus sans inculpation dans le cadre de ce
qu'on appelle la « détention
administrative ». Mais Peter Larson,
président du Forum israélo-palestinien d'Ottawa
(OFIP), dit que jusqu'à présent, le Canada, qui
prétend être un « ami du peuple
palestinien », n'a manifesté aucun intérêt.
Larson rappelle que des prisonniers palestiniens
sont détenus dans plus d'une douzaine de prisons
réparties en Israël et en Cisjordanie. Les centres
d'interrogatoire où la torture est souvent
utilisée sont indiqués par un triangle rouge.
Pendant des années, les organisations
palestiniennes de défense des droits humains ont
utilisé cette journée pour faire la lumière sur ce
qu'elles affirment être les politiques répressives
d'Israël à l'égard de ses prisonniers palestiniens
provenant de la Cisjordanie et de Gaza, souligne
Larson.
Selon le Centre palestinien pour les droits de
l'homme basé à Gaza, cela inclut :
- des conditions de détention inhumaines et
cruelles ;
- la torture psychologique et physique et un
isolement cellulaire ;
- la détention administrative ;
- des ordres et décisions militaires
injustes ; et
- l'interdiction des visites par des
professionnels de la santé
Dans un appel récent, Addameer, une organisation
de défense des droits des prisonniers basée en
Cisjordanie, a appelé la communauté internationale
« à se joindre à nous dans une campagne urgente
pour libérer tous les prisonniers palestiniens
afin de les protéger de la COVID-19, en
particulier à la lumière des restrictions accrues
de leurs droits par l'administration pénitentiaire
israélienne. »
L'appel d'Addameer souligne qu'au début de
mars 2020, les Services pénitentiaires
israéliens (IPS) :
- ont interrompu toutes les visites par les
familles et les avocats des prisonniers
palestiniens ;
- ont reporté tous les procès devant les tribunaux
militaires ;
- ont cessé d'amener des Palestiniens en détention
provisoire ou en interrogatoire pour prolonger
leur détention ; [...]
- ont empêché les représentants juridiques des
prisonniers palestiniens de communiquer
directement avec leurs clients
Des artistes palestiniens peignent des murales en
hommage aux prisonniers le 17 avril 2020.
Partout dans le monde, des organisations de
défense des droits humains ont abordé avec
inquiétude la question de la propagation de la
COVID parmi les détenus, écrit Larson. «J'exhorte
tous les États à libérer toutes les personnes
détenues sans fondement juridique, y compris
celles dont la détention est contraire aux
obligations relatives aux droits de l'homme », a
déclaré Michelle Bachelet, commissaire des Nations
unies aux droits de l'homme.
Larson souligne
qu'en fait, Israël a annoncé la libération
d'environ 400 prisonniers israéliens pour
freiner la propagation du coronavirus, mais cela
ne semble pas avoir inclus des Palestiniens.
Larson indique également qu'aux États-Unis, les
Amis de Sabeel en Amérique du Nord, une
organisation chrétienne, a lancé une pétition
exhortant les États-Unis à faire pression sur
Israël pour qu'il libère ses prisonniers
palestiniens. Pour atteindre le même but, la
Campagne américaine pour les droits humains
palestiniens (USCPR) a lancé sa propre campagne.
Larson dénonce le fait que le Canada n'a exprimé
aucune préoccupation. Une lettre envoyée à la
mission du Canada à Ramallah il y a trois
semaines, lui demandant d'enquêter sur la
situation des prisonniers palestiniens, n'a pas
reçu d'accusé de réception et est demeurée sans
réponse, dit-il.
La lettre du 32 mars à la mission canadienne à
Ramallah se lit:
Lorsque notre groupe « Come and See »
était à Ramallah l'automne dernier, nous avons
rencontré des représentants d'Addameer,
l'organisation palestinienne des droits des
prisonniers. Nous avons reçu un excellent exposé
détaillé sur la façon dont les Palestiniens
accusés sont « traités » par les autorités
israéliennes. La plupart sont détenus pendant
des mois sans inculpation sous « détention
administrative ». Tous sont sous
l'effet de la contrainte, avec peu de soins
médicaux. Beaucoup sont torturés. Il semble
maintenant que les visites par les familles
aient également été suspendues, ce qui rend
presque impossible toute surveillance
extérieure.
Je viens de recevoir un appel urgent d'Addameer
indiquant que certains de ces prisonniers
(toujours non inculpés) ont été infectés par le
virus de la COVID-19 durant leur interrogatoire.
Je vous exhorte, en tant que représentants du
gouvernement canadien, à enquêter sur la
véracité de ces allégations et à vous adresser
au gouvernement israélien pour libérer ceux qui
n'ont été reconnus coupables d'aucun crime.
Merci d'avance.
Peter Larson, dirigeant du groupe[1]
Quiconque croit que le Canada devrait prendre en
main la demande de libérer les prisonniers
palestiniens détenus dans les prisons israéliennes
est invité à envoyer une note au premier ministre,
au ministre des Affaires étrangères, à
l'ambassadeur du Canada à Tel Aviv ou au
représentant en chef du Canada auprès de
l'Autorité palestinienne à Ramallah. Des copies
peuvent être envoyées aussi à votre député
fédéral.
Note
1. La lettre a été publiée
par Canada Talks Israel Palestine (CTIP),
le bulletin hebdomadaire de Peter Larson,
président du Forum israélo-palestinien d'Ottawa
(OFIP). Le bulletin vise à « promouvoir une
discussion sérieuse au Canada sur l'enjeu complexe
et émotionnel qu'est Israël et la
Palestine ».
Le vendredi 17 avril, le gouvernement
britannique a reconnu pour la première fois que
les chiffres sur les décès de personnes dans les
résidences pour aînés et dans la communauté dus à
la COVID-19 étaient faux. Matt Hancock, le
secrétaire d'État à la Santé, a confirmé que ces
chiffres avaient été « substantiellement
sous-estimés » lorsqu'il a comparu devant le
Comité spécial de la Chambre des communes. Il a
avoué qu'il y avait eu plus de décès dans les
résidences pour aînés que ce qui avait été annoncé
par le Bureau de la statistique nationale (BSN),
et que la part de décès s'étant produits dans des
résidences était beaucoup plus élevée que ce qui
avait été annoncé jusque-là. « J'ai demandé à la
Commission de la qualité des soins de veiller à ce
que nous recueillions les données sur les cas de
décès des personnes qui sont dans ces résidences
pour aînés. Elle a commencé à recueillir les
données hier et les publiera sous peu. »
Le Health Service Journal a
commenté : « L'ampleur de l'écart seulement
pour la semaine finissant le 3 avril est
telle que le total des décès dus à la COVID-19
– 1 400 – dans les résidences pour aînés
publié cette semaine par Santé Angleterre pourrait
représenter une sous-estimation
substantielle. »[1]
Puisque des données
concrètes n'ont pas été recueillies par le
gouvernement ni par le BSN, le Forum national sur
la santé a fait part d'une « augmentation
importante de décès liés au coronavirus dans les
résidences pour aînés », qui, lorsque mise à
jour, indique que « plus de 2 500 personnes
en résidence pour aînés ont peut-être perdu la vie
dans ces résidences suite à des cas de la
COVID-19, soit confirmés ou soupçonnés, au cours
de la dernière semaine seulement, représentant une
augmentation de 193 %. Cette analyse
laisse entendre qu'un total de 4 040
personnes ont peut-être perdu la vie dû à cette
maladie dans des résidences de soins pour aînés
avant le 13 avril. Incluant les décès
d'individus ayant été admis à l'hôpital, ce nombre
représente 7 337 personnes décédées dans
nos communautés les plus vulnérables. »[2]
L'aveu de ce gouvernement révèle plus que la
criminalité avec laquelle il gère la pandémie de
la COVID-19 en ignorant les décès des patients
dans les résidences pour aînés. Ce mauvais
décompte des décès révèle le niveau du mépris pour
la vie humaine qui a toujours été un trait
saillant de l'élite dirigeante et des
gouvernements britanniques successifs. Par
exemple, pendant ces nombreuses années, au cours
de la « crise d'hiver » du Service national
de la Santé, il y a eu des décès évitables dus au
manque de lits, aux listes d'attente, etc., qui
n'ont jamais été officiellement notés et soulignés
par le gouvernement, et il en est de même pour les
décès tragiques dans les résidences pour aînés
durant la pandémie actuelle. Aussi, pendant la
guerre de l'Irak, non seulement le gouvernement
Blair de l'époque a-t-il commis des actes de
guerre criminels en envahissant l'Irak, mais il a
aussi refusé de compter les centaines de milliers
de personnes tuées ou blessées en Irak à la suite
de cette invasion. En ce sens, la pandémie révèle
au grand jour le mépris criminel de la vie humaine
affiché par les forces au pouvoir, dont la
conception du monde est de servir les intérêts
privés, et non de défendre la vie humaine et le
bien-être du public.
En effet, un des aspects frappants
de la Loi sur le coronavirus 2020,
qui a reçu la sanction royale le 25 mars, est
sa perspective d'une « main-d'oeuvre réduite, une
pression accrue sur les services de santé et sur
les démarches de gestion des morts » et d'«
introduire de nouveaux pouvoirs statutaires conçus
pour atténuer ces impacts », comme il est
affirmé dans les notes explicatives du projet de
loi. Le contraste entre défendre la santé et le
bien-être publics, y compris éviter les décès dus
à la maladie, et son objectif d'une «
main-d'oeuvre réduite » et de « démarches de
gestion de la mort » est impossible à
ignorer.
Aussi, l'aveu du gouvernement à savoir que ses
chiffres liés aux décès dus à la COVID-19 sont
faux lève le voile sur les arrangements démodés et
inacceptables où la vie et les préoccupations du
peuple sont ignorées et les travailleurs de la
santé n'ont pas voix au chapitre ou si peu sur ces
arrangements. Les travailleurs de la santé et le
peuple dans les communautés luttent pour un
système de santé et de soins sociaux axé sur
l'humain qui répond aux besoins de tous, que ce
soit dans les hôpitaux ou les résidences
communautaires, de santé mentale et de soins. Au
coeur de ce système est la nécessité d'investir
les travailleurs de la santé du pouvoir de prendre
les décisions cruciales. Cela comprend aussi la
capacité de mobiliser la classe ouvrière et le
peuple à leur pleine capacité et avec leur entière
participation, en particulier en temps de crise
comme celle de la pandémie de la COVID-19.
Rien de moins n'est acceptable.
Notes
1. Dave West, « Care
home deaths substantially underestimated as
Hancock moves to speed reporting », HSJ, 17
avril,2020
2. « Ring
of steel needed to support care homes as deaths
double in a week », NCF press
release, 18 avril,2020
(Pour voir les articles
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