L'immunité collective n'est pas la façon de procéder au déconfinement social, dit l'OMS
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a
publié un mémoire le 24 avril qui dit qu'il n'y a
« actuellement aucune preuve » que les personnes
qui se sont rétablies de la COVID-19 et qui ont
des anticorps seraient protégées contre une
deuxième infection. Ils aboutiraient néanmoins à «
un certain niveau de protection », a précisé par
la suite l'OMS.
L'OMS a averti dans son mémoire qu'en raison du
manque de preuves, l'octroi de « laissez-passer
immunitaires » basés sur le rétablissement suite à
une infection au virus pourrait conduire les gens
à ignorer les conseils de la santé publique alors
qu'ils pourraient encore être réinfectés et
continuer la chaîne de transmission.
Le fait d'avoir une grande partie d'une
population avec des anticorps qui la rendraient
immunisée contre une autre infection par le même
virus est connu sous le nom d'« immunité
collective », en ce sens que ceux qui n'ont pas
encore été infectés et qui manquent d'anticorps
bénéficient également d'un certain niveau de
protection parce que le virus ne peut pas
s'installer dans l'ensemble de la population. La
notion d'immunité collective est promue au Canada
et ailleurs alors que les régions et les pays
cherchent à mettre un terme au confinement et aux
mesures de distanciation sociale.
Par exemple, le premier ministre du Québec,
François Legault, a déclaré lors d'une conférence
de presse le 23 avril où il a annoncé son plan de
redémarrage de l'économie : « L'idée est de
graduellement - et c'est le mot important - de
laisser graduellement les gens sortir, laisser les
enfants sortir. » Ceux de moins de 60 ans
pourraient être candidats au développement de
l'immunité, a-t-il suggéré.
L'administrateur en chef de la santé publique du
Canada, la Dre Theresa Tam, lors d'une conférence
de presse le 25 avril, a déclaré qu'il n'y avait
pas suffisamment de preuves pour soutenir
l'immunité collective afin de déconfiner la
société, comme l'a suggéré le premier ministre du
Québec.
« L'idée de [...] générer une immunité naturelle
n'est en fait pas quelque chose qui devrait être
entreprise », a déclaré le Dr Tam. Elle a appelé
les gens à être « extrêmement prudents » face à ce
concept. « Même un jeune peut tomber gravement
malade ou entrer en USI, ce n'est donc pas un
concept qui devrait être soutenu », a-t-elle
déclaré.
La position officielle du Canada est que tant
qu'un vaccin ne sera pas développé contre le virus
COVID-19, la population ne sera pas à l'abri d'une
infection.
En réponse aux demandes des premiers ministres
pour rouvrir l'économie après une fermeture d'un
mois, les premiers ministres du Canada, y compris
le premier ministre du Canada, ont convenu le 24
avril de travailler sur un ensemble conjoint de
lignes directrices nationales qui expliqueraient
comment réaliser le processus. Trudeau a déclaré
lors de sa conférence de presse du 25 avril que
ces plans ne reposent pas sur l'utilisation de
l'immunité comme forme provisoire de protection.
« Dans l'approche que nous prenons très
soigneusement dans les provinces et à travers le
pays pour envisager la réouverture, je ne pense
pas qu'il existe des plans qui reposent sur
l'immunité ou l'immunité de certaines personnes ou
individus contre la COVID-19», a déclaré Trudeau.
Certains pays comme le Chili s'apprêtent à
délivrer des « passeports immunitaires » à ceux
qui se sont rétablis du virus, selon les médias.
Les laissez-passer seraient délivrés pour exempter
progressivement les personnes des restrictions
mises en place pour limiter la propagation de la
COVID-19, leur permettant de retourner au travail,
d'assister à des rassemblements de masse ou même
de voyager par-delà les frontières.
Le Dr Tam a déclaré que sans une compréhension
claire des tests d'immunité pour la COVID-19, il
est trop tôt pour penser à délivrer des
laissez-passer à ceux qui pourraient être
protégés.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020
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