Le travail de l'Organisation mondiale de la santé


Le directeur général de l'OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, en vidéoconférence sur la stratégie nationale pour le Pakistan face à la COVID-19, le 23 avril 2020

Les prochaines mesures de transition vers
le déconfinement éventuel du pays

Les pays de diverses régions du monde songent à réduire la distanciation sociale et les mesures de confinement. Le 19 avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à ce que la réouverture des sociétés et des économies suive une démarche progressive, et a rappelé que ce n'est pas la fin de la pandémie mais une prochaine phase dans la gestion de la situation où on doit mettre l'accent sur éduquer la population, la faire participer et lui donner les moyens d'agir pour prévenir et répondre rapidement à tout retour en force de la pandémie. Il est aussi essentiel, a-t-il souligné, que pendant cette période, les pays développent leur capacité de « détecter, de tester, d'isoler et de prendre en charge chaque cas et de rechercher chaque contact. Enfin, de manière à faire en sorte que leurs systèmes de santé soient en mesure d'absorber toute augmentation du nombre de cas ».

Dans son point de presse du 22 avril, le docteur Tedros a continué d'être prudent devant la situation, recommandant la pondération : « Ne commettons pas d'erreur : il nous reste un long chemin à parcourir. Ce virus nous accompagnera pendant longtemps. Il ne fait aucun doute que les obligations de rester chez soi et les autres mesures de distanciation physique soient parvenues à enrayer la transmission dans de nombreux pays. Il n'en demeure pas moins que le virus reste extrêmement dangereux. Les premières données concrètes laissent apparaître que la majorité de la population mondiale y reste sensible, ce qui signifie que l'épidémie peut facilement repartir.

« L'un des plus grands dangers qui nous guettent aujourd'hui serait de baisser la garde. Dans les pays dont les habitants sont tenus de rester chez eux, on peut comprendre la frustration qu'ils éprouvent à se trouver confinés pendant des semaines. On peut comprendre que les gens veuillent reprendre le cours de leur vie, parce que leur vie, justement, et leurs moyens de subsistance en dépendent.

« Telle est également la volonté de l'OMS et c'est ce pour quoi nous travaillons sans relâche, tous les jours. Cependant, les choses ne seront plus pareilles et ne peuvent plus l'être.

Une « nouvelle normalité » doit s'installer — un monde en meilleure santé, plus sûr et mieux préparé. Les mesures de santé publique que nous prônons depuis le début de la pandémie doivent rester au coeur de la riposte dans tous les pays. »

Une des caractéristiques abominables de cette pandémie est précisément la complaisance des gouvernements qui n'ont pas tiré leur leçon de l'épidémie du SRAS 2002-2003 afin d'être prêts, avec l'équipement et les procédures nécessaires pour agir rapidement pour protéger les populations et les travailleurs de la santé en première ligne, avec la participation active des travailleurs de la santé dans ces préparatifs. Dans des pays comme le Canada où les gouvernements néolibéraux ont plutôt affaibli les systèmes de santé à coup de compressions et de privatisation, la question à laquelle la classe ouvrière est confrontée est précisément comment veiller à ce qu'elle soit investie du pouvoir de changer la situation pour éviter « un retour à la normale » après la pandémie.

Les efforts de l'OMS pour développer la capacité mondiale en dépistage, l'accès à l'équipement de protection et la thérapeutique

Afin d'assurer que tous les pays soient en mesure de mettre en oeuvre les directives mises de l'avant par l'OMS pour dépister tous les cas potentiels, celle-ci « apporte un soutien technique, scientifique et financier à la mise en place d'études séro-épidémiologiques partout dans le monde », a informé le docteur Tedros le 20 avril. Il a expliqué : « « Les premiers résultats de certaines de ces études [séro-épidémiologiques] tendent à indiquer que l'infection n'aurait touché qu'un pourcentage relativement restreint de la population, même dans les zones fortement touchées. Pas plus de 2 à 3 pour cent.

« Bien que les tests sérologiques soient importants pour savoir qui a été infecté, les tests de dépistage du virus restent l'outil de base pour la recherche active, le diagnostic, l'isolement et le traitement des cas. »

Il a aussi expliqué que l'OMS travaille en collaboration avec d'autres organisations « afin d'identifier et de valider cinq tests susceptibles d'être fabriqués en grandes quantités. En association avec le Fonds mondial, l'UNICEF et UNITAID, nous avons désormais commandé 30 millions de tests pour les quatre prochains mois.

Les premiers tests seront expédiés la semaine prochaine, par l'intermédiaire de l'équipe spéciale des Nations unies pour la chaîne d'approvisionnement que nous avons mise sur pied avec le Programme alimentaire mondial et d'autres partenaires. »

Pour ce qui est de la recherche pour trouver des vaccins et leur éventuelle distribution à tous les pays, le docteur Tedros a affirmé le 24 avril :

« Depuis janvier, l'OMS collabore avec des milliers de chercheurs dans le monde entier pour accélérer et suivre le développement de vaccins, depuis la mise au point de modèles animaux jusqu'à la conception des essais cliniques, en passant par toutes les étapes intermédiaires. Nous avons également mis au point les produits de diagnostic qui sont utilisés partout dans le monde. Enfin, nous coordonnons un essai mondial sur l'innocuité et l'efficacité de quatre traitements contre la COVID-19. La communauté internationale a besoin de ces outils et elle en a besoin rapidement. Nous savons par expérience que même lorsque des outils sont disponibles, ils ne le sont pas pour tous de façon équitable. Nous ne pouvons accepter cela.

« Aujourd'hui, l'OMS est fière de s'associer à de nombreux partenaires pour lancer le Dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID-19, ou Dispositif ACT. Il s'agit là d'une collaboration qui fera date pour accélérer la mise au point, la production et la distribution équitable de vaccins, de produits de diagnostic et de traitement contre la COVID-19. Nous partageons le même engagement : faire en sorte que toutes les personnes aient accès à tous les outils pour venir à bout de la COVID-19. Le Dispositif ACT rassemble la puissance combinée de plusieurs organisations pour agir rapidement et à grande échelle.Chacun d'entre nous accomplit un travail formidable, mais nous ne pouvons travailler seuls. »


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020

Lien de l'article:
Le travail de l'Organisation mondiale de la santé


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca