L'effort des travailleurs pour s'investir de pouvoir est la garantie de leur avenir
- Anna Di Carlo -
Dans cette pandémie du coronavirus, les
travailleurs et les peuples opprimés du monde
entier ressentent tout le poids de la grave crise
du système capitaliste monopoliste et du diktat de
l'oligarchie financière internationale et de ses
oligopoles qui dominent tous les secteurs de
l'économie. Pour ces derniers, le seul souci pour
la société est leur recherche du profit maximum,
peu importe ce qui est mis aux enchères ou qui et
quoi est détruit. Les gouvernements utilisent tout
le poids de l'État, de ses agences et de ses
revenus pour répondre aux exigences des monopoles
et des financiers.
Maintenant,
encore une fois au nom du sauvetage de l'économie,
leur slogan est que nous sommes tous ensemble et
que l'entraide est la façon canadienne de faire.
Le « nous » est sans doute l'Équipe Canada à
laquelle Justin Trudeau fait sans cesse référence,
reprenant le slogan de son prédécesseur Jean
Chrétien. Il est honteux qu'après les conséquences
de ce que Jean Chrétien a fait pour vendre le pays
au nom d'Équipe Canada, Justin Trudeau en fasse la
promotion comme le moyen de « gagner », de «
sortir vainqueur » de la situation actuelle.
Ce n'est pas une définition de « gagner » que les
Canadiens épousent. Loin de là, chaque jour révèle
les conséquences des dommages que la soi-disant
Équipe Canada et la « façon canadienne » ont
causés à la société. Ce n'est pas pour rien que
Jean Chrétien a également appelé à revenir au «
business as usual », au « comme si de rien n'était
» après la défaite de l'Accord de
Charlottetown, lorsque les Canadiens ont exigé
qu'ils soient eux-mêmes investis du pouvoir et ont
voulu en finir avec la vieille façon de faire les
choses. En raison de cette approche du
«comme si de rien n'était», les travailleurs sont
confrontés à une insécurité économique massive, au
chômage et à la négation de leurs droits.
Les compressions dans les programmes sociaux au
nom d'idéaux élevés ont rendu la vie de plus en
plus intenable pendant des années, mais malgré
cela, les seules réclamations à la société que les
gouvernements aux niveaux fédéral et provincial
reconnaissent sont celles des spéculateurs et des
prêteurs d'argent. En ce qui concerne les
réclamations des travailleurs, il y a toujours
plein de prétextes mensongers pour expliquer
pourquoi cela n'est pas possible.
Il est vraiment criminel d'utiliser le pouvoir de
l'État et de ses institutions pour nier à la
classe ouvrière et au peuple ce qui leur
appartient de droit.
Même dans des conditions de pandémie, les
oligarques financiers, les oligopoles et les pays
et États impérialistes à leur service poursuivent
l'avancement de leurs intérêts privés. L'état de
droit au pays et à l'étranger est en lambeaux
parce que l'anarchie a été érigée en autorité et
cela a des conséquences dévastatrices. Les
gouvernements suppriment tout obstacle sur leur
chemin. Ils s'efforcent de perpétrer la fraude que
ce sont les parlements qui prennent les décisions
tandis que les partis cartellisés rivalisent de
prétention et se félicitent d'être vraiment
soucieux du bien-être de la population et de tenir
les gouvernements responsables.
Les travailleurs doivent intensifier leur
mouvement pour s'affirmer et s'investir de
pouvoir, pour ne pas se laisser diviser par la
désinformation selon laquelle le parlement, même
avec des séances virtuelles, obligera les
gouvernements à rendre des comptes, comme si l'une
ou l'autre des factions des riches était en
meilleur position de critiquer l'autre.
Les travailleurs ne
peuvent pas se permettre de rester dans le piège «
gauche-droite ». Cela ne tient pas devant la
réalité du système de cartels des institutions
démocratiques libérales anachroniques sur
lesquelles le peuple n'exerce aucun contrôle.
L'indépendance de l'organisation, de la pensée et
des actions de l'opposition ouvrière devient un
rempart contre l'approche désastreuse qui consiste
à réagir constamment à l'ordre du jour de
l'oligarchie financière et de ses partis
politiques cartellisés soi-disant de droite et de
gauche.
En pratique, la position des travailleurs de
défendre leur droit aux salaires et aux conditions
de travail dont ils ont besoin ouvre les
perspectives d'avenir. Sans cela, la vie
s'assombrit, l'avenir est sombre. Partout au pays
et sur le plan international, multiplions les
efforts pour défendre la dignité du travail en
nous opposant aux dangers auxquels l'humanité est
confrontée, aggravés par la domination des riches
qui sont un fléau pour la société, un fardeau
qu'elle ne peut plus se permettre d'endurer.
Cette lutte des travailleurs pour
s'affirmer et s'investir de pouvoir dans la
réalité actuelle assurera leur avenir. Ils peuvent
changer les choses en refusant l'ordre du jour
fixé par l'élite dominante et en s'exprimant
directement sur les choses qui les concernent.
Discuter et trouver des moyens de résoudre les
problèmes économiques, politiques, sociaux et
environnementaux de manière à favoriser le peuple
et non les riches est ce qui fait la différence.
En s'engageant dans des actions avec analyse pour
établir et renforcer des institutions
indépendantes basées sur la lutte pour la défense
des droits de tous, ils font avancer le renouveau
politique. Cela fait naître le Nouveau.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020
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L'effort des travailleurs pour s'investir de pouvoir est la garantie de leur avenir - Anna Di Carlo
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