L'effort des travailleurs pour s'investir de pouvoir est la garantie de leur avenir

Dans cette pandémie du coronavirus, les travailleurs et les peuples opprimés du monde entier ressentent tout le poids de la grave crise du système capitaliste monopoliste et du diktat de l'oligarchie financière internationale et de ses oligopoles qui dominent tous les secteurs de l'économie. Pour ces derniers, le seul souci pour la société est leur recherche du profit maximum, peu importe ce qui est mis aux enchères ou qui et quoi est détruit. Les gouvernements utilisent tout le poids de l'État, de ses agences et de ses revenus pour répondre aux exigences des monopoles et des financiers.

Maintenant, encore une fois au nom du sauvetage de l'économie, leur slogan est que nous sommes tous ensemble et que l'entraide est la façon canadienne de faire. Le « nous » est sans doute l'Équipe Canada à laquelle Justin Trudeau fait sans cesse référence, reprenant le slogan de son prédécesseur Jean Chrétien. Il est honteux qu'après les conséquences de ce que Jean Chrétien a fait pour vendre le pays au nom d'Équipe Canada, Justin Trudeau en fasse la promotion comme le moyen de « gagner », de « sortir vainqueur » de la situation actuelle.

Ce n'est pas une définition de « gagner » que les Canadiens épousent. Loin de là, chaque jour révèle les conséquences des dommages que la soi-disant Équipe Canada et la « façon canadienne » ont causés à la société. Ce n'est pas pour rien que Jean Chrétien a également appelé à revenir au « business as usual », au « comme si de rien n'était »  après la défaite de l'Accord de Charlottetown, lorsque les Canadiens ont exigé qu'ils soient eux-mêmes investis du pouvoir et ont voulu en finir avec la vieille façon de faire les choses. En raison de cette approche  du  «comme si de rien n'était», les travailleurs sont confrontés à une insécurité économique massive, au chômage et à la négation de leurs droits.

Les compressions dans les programmes sociaux au nom d'idéaux élevés ont rendu la vie de plus en plus intenable pendant des années, mais malgré cela, les seules réclamations à la société que les gouvernements aux niveaux fédéral et provincial reconnaissent sont celles des spéculateurs et des prêteurs d'argent. En ce qui concerne les réclamations des travailleurs, il y a toujours plein de prétextes mensongers pour expliquer pourquoi cela n'est pas possible.

Il est vraiment criminel d'utiliser le pouvoir de l'État et de ses institutions pour nier à la classe ouvrière et au peuple ce qui leur appartient de droit.

Même dans des conditions de pandémie, les oligarques financiers, les oligopoles et les pays et États impérialistes à leur service poursuivent l'avancement de leurs intérêts privés. L'état de droit au pays et à l'étranger est en lambeaux parce que l'anarchie a été érigée en autorité et cela a des conséquences dévastatrices. Les gouvernements suppriment tout obstacle sur leur chemin. Ils s'efforcent de perpétrer la fraude que ce sont les parlements qui prennent les décisions tandis que les partis cartellisés rivalisent de prétention et se félicitent d'être vraiment soucieux du bien-être de la population et de tenir les gouvernements responsables.

Les travailleurs doivent intensifier leur mouvement pour s'affirmer et s'investir de pouvoir, pour ne pas se laisser diviser par la désinformation selon laquelle le parlement, même avec des séances virtuelles, obligera les gouvernements à rendre des comptes, comme si l'une ou l'autre des factions des riches était en meilleur position de critiquer l'autre.

Les travailleurs ne peuvent pas se permettre de rester dans le piège « gauche-droite ». Cela ne tient pas devant la réalité du système de cartels des institutions démocratiques libérales anachroniques sur lesquelles le peuple n'exerce aucun contrôle. L'indépendance de l'organisation, de la pensée et des actions de l'opposition ouvrière devient un rempart contre l'approche désastreuse qui consiste à réagir constamment à l'ordre du jour de l'oligarchie financière et de ses partis politiques cartellisés soi-disant de droite et de gauche.

En pratique, la position des travailleurs de défendre leur droit aux salaires et aux conditions de travail dont ils ont besoin ouvre les perspectives d'avenir. Sans cela, la vie s'assombrit, l'avenir est sombre. Partout au pays et sur le plan international, multiplions les efforts pour défendre la dignité du travail en nous opposant aux dangers auxquels l'humanité est confrontée, aggravés par la domination des riches qui sont un fléau pour la société, un fardeau qu'elle ne peut plus se permettre d'endurer.

Cette lutte  des travailleurs pour s'affirmer et s'investir de pouvoir dans la réalité actuelle assurera leur avenir. Ils peuvent changer les choses en refusant l'ordre du jour fixé par l'élite dominante et en s'exprimant directement sur les choses qui les concernent. Discuter et trouver des moyens de résoudre les problèmes économiques, politiques, sociaux et environnementaux de manière à favoriser le peuple et non les riches est ce qui fait la différence. En s'engageant dans des actions avec analyse pour établir et renforcer des institutions indépendantes basées sur la lutte pour la défense des droits de tous, ils font avancer le renouveau politique. Cela fait naître le Nouveau.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 28 - 25 avril 2020

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L'effort des travailleurs pour s'investir de pouvoir est la garantie de leur avenir - Anna Di Carlo


    

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